- il y a 2 jours
BFM BUSINESS PARTENAIRE - Ce samedi 6 décembre, Delphine Maisonneuve, directrice générale du Groupe VYVet de VYV 3, Didier Samuel, PDG de l'Inserm, et Joseph Tayefeh, secrétaire général de Plastalliance, étaient les invités dans l'émission Check-up Santé, présentée par Fabien Guez. Check-up Santé est à voir le samedi sur BFM Business.
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00:00BFM Business présente Check-up Santé avec Fabien Guaise.
00:11Bonjour à tous, ravi de vous retrouver sur BFM Business dans Check-up Santé.
00:15Premier acteur mutualiste de santé et protection sociale, c'est le groupe Vive.
00:20Et sa directrice générale Delphine Maisonneuve va nous le présenter et nous parler ancrage territorial, solidarité et innovation sociale.
00:27Cet institut dont on est fier et qui a fêté ses 60 ans l'année dernière, c'est l'Inserm, Institut National de la Santé et de la Recherche Médicale.
00:35Et son président directeur général Didier Samuel est mon deuxième invité.
00:39Enfin, Joseph Tailleffet, secrétaire de général de Plastalliance, va essayer de nous convaincre sur les faux clichés sur le plastique.
00:48Check-up Santé, c'est parti.
00:51Check-up Santé, au cœur de l'innovation santé.
00:56Delphine Maisonneuve, bonjour.
00:57Bonjour.
00:57Et bienvenue dans Check-up Santé.
00:59Vous avez fait l'école centrale au Lyon.
01:01Oui, il y a longtemps.
01:02Il y a longtemps, pas si longtemps que ça.
01:05Vous avez sévi en revanche assez longtemps dans le monde de l'assurance.
01:08Et vous êtes depuis 5 ans directrice générale du groupe Vive.
01:11Le groupe Vive, c'est un groupe finalement très jeune.
01:14Oui, c'est un groupe très jeune et c'est un groupe très singulier.
01:16Jeune parce qu'il a été créé il y a moins de 10 ans.
01:19Et très singulier parce qu'il rassemble des piliers finalement de manière très inhabituelle.
01:25C'est l'assurance, la santé, la prévoyance, l'épargne et la retraite.
01:29Le soin et l'accompagnement.
01:31On va des crèches jusqu'aux EHPAD en passant par des cliniques chirurgicales.
01:36Et puis le logement et notamment le logement social.
01:38Quand je dis c'est un jeune groupe, c'est un faux jeune groupe.
01:41Il est représenté par en fait...
01:44Absolument, il a été fondé par des mutuelles qui, elles, avaient beaucoup d'histoires derrière elles.
01:49MGEN, Harmonie Mutuelle et la Mutuelle Nationale-Territoriale.
01:53Voilà, trois mutuelles qui, individuellement ou à force de regroupement,
01:58constituent aujourd'hui le premier assureur santé,
02:01la première force de frappe en termes de couverture de santé sur le territoire.
02:04Et oui, effectivement, 11 millions de personnes protégées, c'est ça, par vos mutuelles ?
02:08Absolument.
02:09Et 4 millions de personnes soignées et accompagnées par vos équipes de santé, c'est ça ?
02:14Absolument.
02:14C'est un compte qui marche bien, bien sûr.
02:17Mais plus de 40 000 personnes sur le terrain, partout en France.
02:22On a quelques opérations à l'étranger,
02:24mais le focus, il est vraiment à 95% sur le territoire français.
02:28Ce que je ne savais pas, c'est que ça a été noté par Fitch.
02:30Absolument.
02:31Une notation à plus, je ne savais pas qu'on pouvait noter aussi les mutuelles ?
02:34Alors, ce n'est pas parce qu'on n'est pas en bourse qu'on ne peut pas être noté.
02:37Et pourquoi on se note ?
02:38C'est simplement, ça permet de se challenger, de checker notre robustesse, notre résilience.
02:43Et puis, ça nous permet derrière, quand on a besoin d'investir,
02:45et on investit beaucoup, d'investir dans de bonnes conditions.
02:49En tout cas, c'est à plus.
02:50C'est à plus, voilà.
02:51C'est à plus, perspective stable.
02:53On a eu la confirmation pas plus tard qu'hier.
02:55Alors, est-ce que vous trouvez que ce monde de l'assurance,
02:57des mutuelles en particulier, a changé ces dernières années ?
03:00Alors, on a eu beaucoup, beaucoup de transformations,
03:02beaucoup de transformations réglementaires.
03:03On a aussi beaucoup de transformations populationnelles,
03:06avec un vieillissement de la population que je ne vais pas ici vous présenter.
03:12Mais les grosses transformations réglementaires,
03:13c'est vraiment cette bascule que nous avons
03:16entre l'assurance individuelle et l'assurance collective.
03:19On a connu ça pour les entreprises,
03:21et on connaît ça maintenant pour les employeurs publics.
03:24Et on est très heureux d'avoir passé cette vague
03:27en restant le premier assureur de la fonction publique en France,
03:31puisque MGEN, en tête de fil, a remporté le premier,
03:35le plus gros appel d'offres européen,
03:37au travers, je dirais, de la couverture des agents
03:40du ministère de l'Éducation nationale.
03:42Voilà.
03:42Donc, grosse fierté de maintenir ce leadership,
03:44et au-delà de ça, d'être un groupe qui s'appuie fortement.
03:4975% de notre chiffre d'affaires assurantiel,
03:52c'est en assurance santé.
03:53Il y a un vrai savoir-faire,
03:55une vraie capacité à accompagner nos concitoyens sur ce sujet.
03:58Alors, il y a plusieurs domaines sur lesquels vous êtes un peu leader.
04:01On parle beaucoup d'ancrage local.
04:03Qu'est-ce que vous faites pour cet ancrage local ?
04:04L'ancrage local, ça veut dire quoi ?
04:06Ça veut dire déjà qu'en tant qu'employeur,
04:08on n'a pas tous nos effectifs sur Paris.
04:10C'est aussi simple que ça.
04:11Notre premier bassin d'emploi, c'est la région nantaise.
04:14Voilà.
04:14Donc, on a vraiment une assise sur ce point-là.
04:16Et puis, deuxième point, on investit fortement dans les territoires.
04:20Au cours de notre plan stratégique,
04:21qui a démarré en 2021 et qui finira en cette fin d'année,
04:24on aura investi plus de 500 millions d'euros partout sur le territoire
04:27dans des réalisations concrètes au bénéfice de la santé.
04:31Des cliniques, des centres d'optique,
04:34des investissements aussi sur tout ce qui tourne autour des robots,
04:38de l'accompagnement des transformations du monde hospitalier,
04:42par exemple sur l'ambulatoire.
04:44Bref, en santé mentale aussi.
04:45C'est d'intervenir aussi sur la pénurie de médecins et des aires médicaux ?
04:49C'est d'intervenir ?
04:49Alors, on a essayé effectivement d'aller promouvoir des dispositifs un peu innovants
04:55dans ce financement des centres de santé qui est compliqué aujourd'hui,
04:59de trouver des moyens de mettre autour de la table des collectivités territoriales,
05:04des médecins, des professionnels de santé et nous-mêmes
05:06pour arriver à construire des accès aux premiers recours.
05:11Et puis derrière, des aires médicales, c'est certes le premier recours classique,
05:14mais c'est aussi la capacité à accompagner sur la santé mentale,
05:18à accompagner aussi dans des parcours pour les malades chroniques.
05:22Il y a beaucoup, Yvonne, innover sur le plan social, non ?
05:25Oui, on a cette volonté, cet ADN d'innovation sociale.
05:30Concrètement, ça veut dire quoi ?
05:31Ça veut dire que, bien sûr, on est en innovation technologique, métier,
05:35mais au-delà de ça, on va tester des accords, des partenariats
05:38qui vont nous permettre d'innover en matière de santé.
05:40Je vous prends un exemple, un seul, sur l'alimentation.
05:43L'alimentation est évidemment un facteur très fort, un déterminant de santé.
05:48Et notre raison d'agir, ce qui nous unit dans le groupe,
05:50c'est rendre la santé accessible à tous.
05:52Donc, on a travaillé avec des partenaires pour trouver un moyen
05:56d'accompagner les salariés pour manger mieux,
06:01aller chercher du bio, du légume, des fruits,
06:03au travers d'une carte avec notamment notre partenaire UP
06:06pour promouvoir un dispositif d'accès à une alimentation saine pour ces publics.
06:12Donc, c'est ça, l'innovation sociale, c'est être en capacité
06:14de trouver des dispositifs, aller conclure des partenariats
06:18qui vont nous permettre de porter un peu plus loin
06:21ces enjeux de santé dans les territoires.
06:24Alors, 2025, c'est l'année de la santé mentale.
06:27Je pense que vous avez fait pas mal de choses, non ?
06:29Absolument. Donc, on est bien sûr signateurs, au titre du groupe
06:31et de certaines de nos mutuelles, de la grande cause.
06:35On fait partie de ce mouvement qui veut vraiment déstigmatiser,
06:41communiquer et investir sur ce sujet.
06:43Et on a signé, tout récemment cette semaine, la charte de santé mentale
06:47en tant qu'employeur, cette fois-ci.
06:49Et pourquoi ? Parce que finalement, tout ce que nous faisons
06:51en matière de santé mentale, et à commencer par la prévention,
06:54ce que le plus important est de cibler et d'identifier très tôt,
06:58et ensuite de pouvoir déployer l'ensemble du parcours
07:00pour les personnes qui en ont besoin.
07:03Ce qu'on préconise pour nos adhérents,
07:06ce qu'on préconise pour les employeurs publics
07:09ou les entreprises qui nous font confiance
07:10en matière de santé mentale,
07:12il faut bien sûr qu'on se l'applique à nous-mêmes en tant qu'employeurs.
07:16Et donc, on a toute une série d'initiatives
07:19qui visent à améliorer ce sujet pour nos propres employés,
07:22avec là aussi deux initiatives très concrètes.
07:25La formation au premier secours de santé mentale.
07:28Ce sont plus de 400 personnes à l'intérieur du groupe
07:29qui ont été formées au travers de ce parcours.
07:33Deux jours de formation pour mieux comprendre,
07:35accompagner et donner des recours, des solutions de recours.
07:39Évidemment, on n'est pas dans le parcours de soins
07:41aux salariés qui en auraient besoin.
07:44Et puis, un deuxième exemple que je trouve particulièrement intéressant,
07:47c'est la mise en place d'une possibilité de père aidant,
07:51avec Collincare, qui permet donc à un salarié qui le souhaite
07:54de recourir à quelqu'un qui a subi
07:58le même problème de santé.
08:00Ce qui est intéressant, c'est qu'on s'attendait naturellement
08:02à ce que ce dispositif soit utilisé pour des personnes
08:05qui verraient, par exemple, qu'il y aurait un diagnostic
08:07de type cancer ou autre maladie chronique.
08:11Et en fait, le premier cas d'usage,
08:14le premier recours, c'est en santé mentale.
08:16Et j'ai vu que vis-à-vis des patients aussi,
08:18vous avez plus de 30 millions de remboursements
08:20de soins psychologiques,
08:21au bénéfice de 240 000 patients chaque année.
08:25C'est partie prenante de notre accompagnement
08:28au travers de notre couverture santé.
08:31Et pourquoi ?
08:32Alors, couverture santé et d'ailleurs prévoyance.
08:35Aujourd'hui, la santé mentale, c'est un Français sur cinq
08:38qui souffre d'une problématique de santé mentale.
08:41C'est 20 % des arrêts de travail longs.
08:44Donc, on voit bien que c'est un sujet qui est un sujet de société
08:46et un sujet qui intéresse, bien sûr, les citoyens,
08:50qui intéresse les employeurs,
08:52parce que c'est un sujet majeur en termes d'impact,
08:55d'engagement et de capacité tout simplement
08:58à réaliser ce qu'on doit réaliser en tant qu'entreprise.
09:02Et c'est un sujet, évidemment, qui est extrêmement important
09:04pour nous en tant qu'assureurs.
09:06C'est une chance en France d'avoir un système hybride
09:08entre assurance maligne d'un côté et assurance mutuelle de l'autre ?
09:11On le croit.
09:12Et puis finalement, au-delà de nous qui sommes partie prenante de le croire,
09:15c'est ce que disent les Français.
09:16Tous les sondages, année après année,
09:19mois après mois, quel que soit le contexte politique,
09:21disent toujours la même chose.
09:23La capacité à avoir un socle universel, régime obligatoire, puissant,
09:28complété d'une capacité de choix, d'adaptation d'un dispositif complémentaire,
09:34c'est vraiment une force auquel la très, très, très grande majorité des Français croit et tienne.
09:40Maintenant, ce n'est pas parce qu'on est très heureux
09:42et on pense que c'est vraiment un beau système
09:44que pour autant, c'est un système qui doit rester monolithique et ne pas évoluer.
09:47Et ça, il faut qu'on arrive à se mettre autour de la table
09:50pour travailler sur cette bonne articulation,
09:52cette bonne combinaison,
09:54cette bonne complémentarité entre le régime obligatoire et le régime complémentaire.
09:58Alors, pour finir, un sujet sur lequel vous êtes assez sensible,
10:01c'est l'imprévoyance.
10:02Vite, très rapidement, une définition de cette imprévoyance.
10:05L'imprévoyance, c'est quoi ?
10:05C'est le fait que beaucoup d'entre nous,
10:07nous sommes peu ou pas bien couverts en matière de prévoyance.
10:11L'imprévoyance, c'est quoi ?
10:12C'est les accidents de santé significatifs, l'arrêt de travail, l'invalidité, le décès.
10:18Aujourd'hui, on a évalué avec l'observatoire de l'imprévoyance
10:21que c'est plus de 17 milliards d'euros de prestations
10:25qui n'ont pas été versés à des personnes qui en auraient besoin.
10:28C'est quoi concrètement ?
10:29C'est un salarié qui s'aperçoit à passer trois mois d'arrêt de travail
10:33qui ne va pas toucher la totalité de ses revenus.
10:36Et ça le met, ça le pose problème.
10:37C'est une famille qui a un décès et qui s'aperçoit qu'elle n'a que 4 000 euros
10:41pour lui permettre de rebondir derrière.
10:43C'est déjà suffisamment terrible en termes de santé physique,
10:47en termes de santé mentale, ces événements.
10:50Essayons de construire une protection.
10:51Voilà, exactement.
10:52Et nous, on milite pour ça, évidemment, aux côtés des législateurs,
10:57aux côtés de renforcer et de rendre plus équitable la protection
11:01en cas de coup dur qu'est la prévoyance.
11:04Voilà, donc on parle d'imprévoyance.
11:05Plutôt que de parler de prévoyance, c'est pour effectivement
11:09essayer de cristalliser ce problème pour nous tous.
11:12Eh bien, merci beaucoup Delphine Bézonneuve.
11:13Merci à vous.
11:14Du groupe, directeur général du groupe B.
11:16Merci beaucoup.
11:17Vous revenez quand vous voulez.
11:18Et on va à présent accueillir Didier Samuel,
11:20qui est le président directeur général de l'Inserm.
11:27Didier Samuel, bonjour.
11:29Bonjour.
11:29Et bienvenue dans le Check-Up Santé.
11:31Vous êtes professeur de dépathologie à l'Université Paris-Saclay,
11:34spécialiste du foie, ancien président de la Conférence des doyens de faculté de médecine.
11:39Et vous êtes le président directeur général de l'Inserm,
11:41qui a fêté l'année dernière ses 60 ans.
11:44Exact.
11:44Quand même, institution quand même incroyablement prestigieuse,
11:50avec des découvertes à l'origine de pas mal de découvertes.
11:53C'est l'organisme public en charge de la recherche biomédicale en France depuis 60 ans.
11:58Oui, il y a beaucoup de découvertes.
11:59Le système HLA, la grève de peau, le VIH, la neurostimulation pour le Parkinson,
12:09le Nutri-Score aussi, qui est issu d'une cohorte Nutri-Net, qui est une cohorte Inserm.
12:14Et quelques prix Nobel.
12:16Quelques prix Nobel, oui.
12:18Jean Dosset, notamment, et Françoise Barré-Sin aussi.
12:21Alors l'Inserm, c'est l'Institut national de la santé et de la recherche médicale.
12:24C'est en fait le seul organisme public qui s'occupe de la recherche en médecine ou pas ?
12:29Non, nous ne sommes pas les seuls.
12:31En France ?
12:31En France, presque chaque organisme a une partie dédiée à la recherche biomédicale ou à la science du vivant.
12:39Par contre, l'Inserm ne fait que ça.
12:40Et c'est notre particularité, c'est en effet d'être un acteur de la recherche biomédicale,
12:45d'être aussi très près des hôpitaux.
12:47Nos unités de recherche sont localisées essentiellement dans les CHU,
12:51et en lien aussi avec les universités.
12:53Et aussi d'avoir dans nos unités de recherche des médecins,
12:56ce qui par contre est une vraie particularité de la recherche à l'Inserm.
13:00Donc un budget quand même conséquent, même s'il devrait être plus conséquent qu'il ne l'est.
13:05C'est plus d'un milliard de...
13:07C'est un budget d'un milliard de cent par an, dont 700 millions qui viennent de ce qu'on appelle
13:12la subvention de charges de services publics, donc de l'État directement.
13:15Et 500 millions à peu près qui viennent des contrats de recherche obtenus par les chercheurs à l'Inserm.
13:20Donc ce qui traduit la dynamique des chercheurs de l'Inserm.
13:23Et notamment des contrats de recherche qui viennent de ce qu'on appelle de l'ANR,
13:27de l'Agence Sociale de Recherche, de l'investissement d'avenir, notamment en France 2030.
13:31Et aussi de l'Europe, il y a pas mal de contrats européens qui sont obtenus par les chercheurs de l'Inserm.
13:37D'accord. Donc un chercheur de l'Inserm, qui est public, est fonctionnaire, dans le sens noble du terme,
13:44il peut profiter de ses réalisations, de ses découvertes, de manière financière ?
13:50Oui, d'abord, le principe, c'est que si une recherche est intéressante,
13:58le chercheur peut tout à fait déposer un brevet, puis une licence, et en effet être déclaré inventeur,
14:04et donc avoir en effet une reconnaissance financière, si jamais cette découverte va plus loin.
14:10Et donc nous accompagnons ça d'ailleurs.
14:12D'accord, ça fait un peu partie de l'attractivité, non ?
14:14Ça fait partie de l'attractivité, ça fait partie surtout de l'évolution de l'Inserm.
14:19Nous avons une filiale au sein de l'Inserm qui s'appelle l'Inserm Transfer,
14:22qui a été créée, qui est en fait une société privée, dont nous sommes actionnaires à 100%,
14:29qui existe depuis 25 ans et qui était en charge justement de la valorisation de la recherche à l'Inserm.
14:36Et un des points faibles de la recherche, je dirais, de la France,
14:39c'est justement la capacité à transformer notre recherche académique en médicaments, en medical device, etc.
14:46Et donc c'est important d'accompagner ça.
14:50Comme on dit, from bench to bed.
14:51Voilà, et ça a beaucoup progressé ces dernières années.
14:54Et donc beaucoup de chercheurs aussi, on les aide à valoriser leur recherche.
14:57Alors juste quelques chiffres quand même, 5000 chercheurs et ingénieurs,
15:007500 enseignants-chercheurs, 278 unités de recherche, 48 unités de service, 3400 d'investigation,
15:07et tout ça, c'est les conférences ?
15:08Oui.
15:09Est-ce que vous êtes aussi présent ?
15:11À l'international, oui.
15:12Nous sommes présents via des partenariats, des agréments,
15:16et aussi beaucoup de chercheurs en science.
15:20Beaucoup de chercheurs travaillent avec des chercheurs internationaux.
15:22Et puis nous avons mis en place des outils aussi de partenariat entre la France et d'autres pays,
15:29que ce soit en Europe, que ce soit en international.
15:31Ça fait partie, il y a plusieurs milliers de copublications chaque année,
15:35ce qu'on appelle les copublications scientifiques entre des chercheurs français et des chercheurs scientifiques.
15:39Oui, ça fait partie de la compétitivité de la France au niveau international.
15:46Alors vous, vous êtes président depuis 2023, c'est ça ?
15:49C'est ça.
15:49Donc chaque président, évidemment, veut imprimer un petit peu sa philosophie.
15:53C'est laquelle, la vôtre ?
15:55Que voudriez-vous faire de l'INSERM ?
15:58Comment vous voudriez le voir évoluer ?
16:00Au national, déjà, j'ai voulu rapprocher l'INSERM de la médecine,
16:05et donc resserrer ce que j'ai appelé le triangle entre l'université, les CHU,
16:10donc les centres hospitaliers universitaires, et l'INSERM, les unités INSERM,
16:13et remédicaliser aussi les unités, ramener les médecins dans la recherche,
16:17parce que pour moi, la recherche médicale et la qualité de la médecine française,
16:22c'est absolument lié.
16:23Donc un très fort renforcement avec les hôpitaux et les universités,
16:29donc ça, c'est un premier point.
16:31Et au international, j'ai voulu aussi redonner une vraie visibilité à l'INSERM au niveau international,
16:37à la fois en faisant des partenariats avec les organismes internationaux,
16:40mais aussi en faisant ce qu'on appelle des joint international labs,
16:44c'est-à-dire des laboratoires, ou un laboratoire français, un laboratoire international,
16:48travaillent ensemble et...
16:49Aussi bien public que privé.
16:51Oui, il y a du partenariat public-privé maintenant dans la recherche,
16:55ce qui n'existait pas avant, mais c'est essentiellement quand même du public-public.
16:59D'accord.
17:00Alors il y a un contexte international qui est assez compliqué,
17:03notamment avec les US.
17:04Il y a un fort impact au niveau de la recherche ?
17:07Il y a un impact, oui, sur tous les programmes.
17:11On avait des gros programmes avec le NIH et avec aussi les CDC,
17:15ce qu'on appelle les Centers for Disease Control aux Etats-Unis.
17:18Tous les programmes internationaux actuellement ont été stoppés par les Etats-Unis.
17:23Donc actuellement, les programmes en tout cas avec le NIH, qui est l'organisme d'État,
17:27on maintient des programmes de recherche avec les universités américaines,
17:31mais avec le NIH, qui est la grosse institution et qui est en gros l'équivalent de l'Inserm,
17:35en beaucoup plus gros,
17:37les programmes internationaux sont interrompus par les US, oui.
17:41Donc il y a un impact, oui, il y a un impact financier,
17:43il y a aussi des programmes de recherche qui sont arrêtés à cause de ça.
17:47Est-ce qu'il peut impliquer le fait qu'un chercheur français se dirige plus vers l'Asie du Sud-Est ?
17:54Je pense que ça va modifier, si ça dure, la géopolitique de la recherche mondiale.
17:59En effet, il va y avoir plus de partenariats, d'abord au sein de l'Europe,
18:04ce qui est finalement pas mal, et puis aussi des partenariats plus forts avec l'Asie,
18:08et notamment le Japon, Taïwan, la Chine, la Corée du Sud et l'Inde aussi.
18:15Et je pense que c'est un changement important.
18:19Je pense qu'un jour, quand même, les relations avec les Etats-Unis reprendront,
18:23parce que les Etats-Unis, c'était notre partenaire numéro un,
18:27et ça reste une force scientifique incroyable.
18:30Alors, on parle beaucoup de nouveautés, d'évolutions technologiques, de l'IA,
18:35est-ce que juste des réseaux sociaux, est-ce que tout ça, ça impacte un petit peu la recherche ?
18:39Ah oui, l'IA va modifier profondément la recherche et la capacité de la recherche.
18:46Par exemple, en génétique, vous trouvez 150 gènes qui peuvent être liés à une maladie.
18:52Vous aurez besoin de l'IA pour déterminer quel est le gène qui est probablement le plus responsable.
18:59D'autre part, ça va donner aussi des puissances de calcul très importantes
19:02en recherche fondamentale, en recherche médicale.
19:07Et puis, ça va aussi accélérer, je dirais, certaines approches.
19:12Donc, oui, ça va transformer en profondeur,
19:16et l'INSERM doit s'accaparer, s'approprier, si je puis dire, l'IA,
19:20comme d'ailleurs presque tous les secteurs.
19:22Et pour finir, donc, sur les réseaux sociaux ?
19:24Nous sommes présents sur les réseaux sociaux,
19:25parce que le rôle de l'INSERM, c'est de produire la recherche,
19:29mais c'est aussi produire de la connaissance scientifique,
19:31à la fois diffuser la connaissance au public,
19:34faire comprendre le lien entre recherche et médicaments,
19:38recherche et progrès médical, et ce lien est important.
19:41Donc, rappeler que nous sommes une source de connaissances scientifiques solides,
19:49mais aussi, on a un rôle aussi dans la lutte contre les fake news,
19:52dans les nouvelles fausses en santé.
19:54Et donc, c'est pour ça qu'on s'approprie aussi,
19:57nous sommes présents sur les réseaux sociaux,
19:58pour à la fois diffuser de la connaissance scientifique,
20:00et aussi contrebalancer les fake news.
20:03Merci beaucoup, Didier Samuel.
20:04Vous revenez vraiment quand vous voulez.
20:06Il y a tellement de choses à dire sur l'INSERM.
20:08Merci beaucoup.
20:09On va à présent accueillir Joseph Tailleffet de Place Alliance.
20:15Joseph Tailleffet, bonjour.
20:19Bonjour.
20:19Alors, vous êtes secrétaire général de Place Alliance,
20:21qui représente l'industrie du plastique en France et en Europe.
20:25Vous conviendrez que le plastique n'a pas une bonne presse quand même ?
20:28Il n'a pas une bonne presse peut-être en France,
20:30mais je peux vous assurer qu'en tant qu'organisation européenne,
20:32quand on regarde ce qui se passe dans les autres pays,
20:33en Allemagne, en Belgique, aux Pays-Bas, en Espagne.
20:36On n'a pas la même perception sur le plastique
20:38que ce qu'on peut entendre dans les médias en France.
20:40On parle du plastique dans les océans,
20:42on parle de la faune, des animaux, des poissons, des oiseaux
20:45qui bouvent du plastique.
20:48Alors, on parle surtout des solutions dans les autres pays,
20:49alors qu'en France, on est plutôt dans la réduction,
20:51dans l'interdiction et dans la prohibition.
20:54Alors, il y a une grande étude de l'autorité européenne
20:56de sécurité des aliments qui a été publiée le mois dernier.
20:59Il y a donc pas mal d'idées fausses, c'est ça, sur le plastique ?
21:02Tout à fait, c'est une revue de 2015 à 2025
21:04de l'ensemble des études qui ont été faites
21:06sur les microplastiques et concernant les emballages alimentaires.
21:10Et en fait, cette étude, elle remet en question
21:12énormément d'idées reçues à ce sujet.
21:15Donc, on n'a pas de cartes en plastique toutes les semaines ?
21:17Alors, ça, c'est encore un autre sujet.
21:19Alors, ça, c'est un autre sujet.
21:20La carte bleue, ça, c'est une fake news.
21:21Ça a été démontré, il y a eu des contre-études.
21:23La fameuse carte bleue en plastique qu'on avalerait chaque semaine,
21:27qui était une étude financée par WWF,
21:29donc financée par une ONG, s'est révélée fausse.
21:31Mais pourtant, les dégâts, on va dire,
21:33qui ont été faits par rapport à cette affirmation
21:36ont été quand même très négatifs.
21:38Notamment, la loi AGEC a suivi, justement,
21:41ces déclarations WWF.
21:42Tout à fait.
21:43C'est vrai qu'en médecine, en revanche,
21:46en médecine, on est obligé un petit peu d'utiliser du plastique.
21:50Vous savez, le plastique, c'est la santé.
21:52Je veux dire, quand vous allez dans un hôpital,
21:53c'est un vrai, je veux dire,
21:54c'est une vitrine de l'industrie plastique.
21:56Les masques, les cathéters, les cœurs artificiels,
22:01tout aujourd'hui, au niveau de l'hôpital,
22:02aujourd'hui, quasiment, est fait en plastique,
22:04même les appareils.
22:06L'usage unique, ça a quand même permis, effectivement,
22:08l'hygiène, aujourd'hui.
22:09On ne peut pas non plus tout stériliser.
22:11Le plastique est biocompatible.
22:13Donc, c'est pour ça que c'est parfois très étrange
22:14d'entendre dire que le plastique à l'hôpital, ça va,
22:17alors que parfois, les mêmes polymères
22:18utilisés dans d'autres circonstances
22:19pourraient poser problème.
22:20Par exemple, les phtalates, c'est ça ?
22:22Le bisphénol, etc.
22:23Alors, le bisphénol A a été interdit en France
22:26dans les emballages alimentaires, dans les biberons.
22:28L'Europe, d'ailleurs, a pris fin 2024
22:30une réglementation pour l'interdire au niveau européen.
22:33Les phtalates, on n'en utilise pas
22:34dans les emballages alimentaires.
22:35C'est utilisé avec le PVC, notamment.
22:37Mais vous pouvez en retrouver
22:38dans certains dispositifs médicaux.
22:41Mais en l'occurrence, il n'y a pas aujourd'hui
22:42d'alternative.
22:43Mais est-ce que tous les plastiques se valent ?
22:46Non.
22:46Si vous comparez un plastique français
22:48par rapport, on va dire, à un plastique chinois,
22:50c'est comme comparer un poulet de loué
22:52à un poulet chinois.
22:53Ce n'est pas le même produit,
22:54ce ne sont pas les mêmes règles de fabrication.
22:57En France et en Europe, on va dire,
22:58on a une réglementation sur les plastiques
23:00qui est la plus stricte au monde.
23:02Et donc aujourd'hui, quand on nous dit
23:03qu'on a trouvé telle substance ou telle substance
23:05dans un plastique, c'est que ce plastique
23:07n'a pas été fabriqué en France et en Europe.
23:10Et il est très important pour le consommateur,
23:12quand on parle par exemple d'un produit emballé,
23:13de ne pas seulement regarder le contenu,
23:15mais de regarder aussi l'origine du contenant.
23:17Bien sûr.
23:18Mais ce que je ne savais pas,
23:19c'est qu'en fait, on ne pèse pas grand-chose
23:21au niveau des déchets, par exemple, plastiques.
23:24Je ne savais pas que c'était les Philippines
23:25qui étaient responsables de 36%
23:28des déchets plastiques dans les océans.
23:30Dans la pollution plastique dans les océans,
23:3136% tout à fait.
23:32Un seul pays.
23:33Tout à fait.
23:33En fait, c'est un agglomérat d'îles
23:35et en fait, ils n'ont pas de système
23:36de gestion des déchets.
23:37Ce n'est pas de l'incivilité.
23:38Ils n'ont pas le choix.
23:39Donc, ils utilisent et ils jettent.
23:41Et ça finit dans la mer, dans le fleuve
23:42et ensuite, ça peut revenir chez nous.
23:44La France, c'est 0,02%.
23:45Vous dites qu'on ne devrait pas avoir peur du plastique.
23:47Il ne faut pas avoir peur du plastique.
23:49Il faut tout simplement gérer sa fin de vie,
23:51aider les notamment des pays.
23:52Vous pouvez essayer de fabriquer des plastiques
23:54qui sont, par exemple, biodégradables ?
23:55Alors, c'est encore une autre catégorie.
23:57Ils existent.
23:57Les plastiques compostables ou biodégradables existent.
24:00Ils coûtent un petit peu plus cher,
24:02mais ils sont très intéressants
24:03dans certaines applications,
24:04notamment, par exemple, dans l'agriculture.
24:05Oui, et quand ils sont plus diffusés,
24:06peut-être qu'ils seront moins chers.
24:08Tout à fait.
24:09Mais il faut savoir aujourd'hui
24:10que les plastiques biodégradables,
24:12aujourd'hui, ceux qui sont dominants sur ce marché,
24:13ce sont les Chinois.
24:14Donc, il faut justement pouvoir développer
24:16ce marché au niveau européen
24:17pour éviter de donner, on va dire,
24:18comme on a pu le faire éventuellement sur l'électrique,
24:21la main à la Chine sur un marché.
24:22Alors, pour finir,
24:23il y a une actualité,
24:24c'est le prix des bouteilles d'eau
24:25et de boissons non alcoolisées
24:26pour augmenter avec la TVA,
24:28qui passerait de 5,5 à 20.
24:31Vous avez un commentaire là-dessus ?
24:32Alors, bien sûr.
24:32Alors, heureusement...
24:33Très rapidement, oui.
24:34Heureusement, ça a été...
24:36Le projet de loi de finances, on va dire,
24:37a été tombé à l'Assemblée,
24:38mais l'amendement avait été voté.
24:40Donc, effectivement, c'est un scandale
24:41parce que c'est augmenté, en fait, la TVA
24:43sur les produits les plus consommés par les Français.
24:45Aujourd'hui, l'eau minérale, les sodas,
24:47les jus de fruits sont les produits les plus consommés.
24:50Je rappelle aujourd'hui que,
24:51notamment dans l'humanitaire,
24:52pour les personnes en France
24:54qui n'ont pas accès, on va dire,
24:55parfois à une eau potable de qualité,
24:57il y a quand même des problèmes d'eau potable
24:59aujourd'hui en France,
25:00l'eau en bouteille aujourd'hui,
25:02d'ailleurs, qui soit en plastique ou en verre,
25:03est nécessaire.
25:04Donc, pour conclure,
25:05vite, en 5 secondes,
25:06on ne doit pas avoir peur du plastique ?
25:08Il ne faut pas avoir peur du plastique.
25:09Il faut avoir une peur modérée.
25:10Non, il faut au contraire garder confiance,
25:12en tous les cas,
25:13dans le plastique fabriqué en France et en Europe
25:15et se méfier des plastiques étrangers.
25:16Merci beaucoup, Joseph Taiffé.
25:18Merci à vous.
25:18C'est la fin de cette émission.
25:20On se retrouve la semaine prochaine.
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