- il y a 2 jours
BFM BUSINESS PARTENAIRE - Ce samedi 1er novembre, Francis Nyock, fondateur de Firstdoc, Bruno Crestani, pneumologue à l'hôpital Bichat Claude-Bernard et président de la Fondation du Souffle, et Patrick Gasser, président d'Avenir Spé, étaient les invités dans l'émission Check-up Santé, présentée par Fabien Guez. Check-up Santé est à voir le samedi sur BFM Business.
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00:00Bonjour à tous, ravi de vous retrouver sur BFM Business dans Check-Up Santé.
00:15Saviez-vous que la pollution atmosphérique provoquait chaque année 6,7 millions de décès prématurés ?
00:22La qualité de l'air, qu'il s'agisse de l'air intérieur ou de l'air extérieur,
00:25joue un rôle déterminant dans l'apparition, voire à l'aggravation des maladies respiratoires.
00:30Le professeur Bruno Crestani, chef de service de pneumologie de l'hôpital Bichat
00:34et président de la fondation du souffle, va nous parler du souffle au test.
00:38Quant à lui, il en avait marre d'attendre des mois pour trouver un rendez-vous de spécialiste.
00:42Il a ainsi créé une plateforme qui envoie une alerte à partir de toutes les plateformes de prise de rendez-vous.
00:48C'est la toute récente start-up lyonnaise First Doc et son fondateur, Francis Gnoc, va nous la présenter.
00:54En parlant de spécialistes, il y en a un qui représente ses confrères
00:58et qui n'est pas content du tout de la tournure que prend le PLFSS, régressif et punitif, dit-il.
01:04Patrick Gasser, président de l'Avenir Spe, le syndicat spécialiste, appelle à la mobilisation.
01:09Check-up santé, c'est parti.
01:13Check-up santé, au cœur de l'innovation santé.
01:17Francis Gnoc, bonjour.
01:18Bonjour.
01:18Alors vous, vous êtes à la base ostéopathe ?
01:20C'est ça.
01:21Et vous lancez First Doc.
01:22Alors First Doc, effectivement, ça part d'un constat très simple.
01:25C'est qu'aujourd'hui, c'est devenu hyper compliqué de prendre rendez-vous chez un spécialiste.
01:28Que ce soit ophtalmo, gynéco.
01:31Ça part d'ailleurs même d'une expérience personnelle.
01:33Exactement.
01:34C'est-à-dire que ma mère a eu un souci de santé pour lequel son médecin lui a demandé de prendre un rendez-vous avec un cardiologue.
01:39Et il se trouve que le rendez-vous était dans trois mois.
01:40Eh bien, il fallait m'appeler.
01:41Eh bien, voilà.
01:42Je n'avais pas votre numéro.
01:44Mais j'ai trouvé ça compliqué d'avoir un rendez-vous.
01:46Donc, j'ai commencé à chercher sur toutes les plateformes, tous les jours.
01:49Que ce soit sur Doctolib, bien sûr, mais aussi sur d'autres plateformes.
01:52Et puis, je suis passé de trois mois à deux semaines et demie de rendez-vous d'attente, finalement.
01:55Alors justement, comment ça marche ?
01:56Vous avez créé quoi ? Un algorithme ?
01:58Vous avez créé... Comment ça se passe ?
01:59En fait, il faut savoir que des créneaux se libèrent tous les jours.
02:01Sauf qu'on ne les voit pas.
02:03Alors nous, avec First Doc, on a créé comme une sorte de sky scanner.
02:06Comme une sorte de comparateur.
02:07Pas de vol cette fois-ci.
02:08Mais plutôt de rendez-vous médicaux.
02:10Et donc, concrètement, comment ça se passe ?
02:12C'est-à-dire que vous allez choisir votre spécialité.
02:16Et nous, ensuite, on va être en capacité de naviguer sur toutes les plateformes existantes possibles
02:20pour vous proposer le meilleur rendez-vous à l'instant T.
02:23Et s'il y a une place qui se libère, vous êtes notifié directement.
02:26C'est une alerte.
02:27D'accord. Donc, sur toutes les plateformes ?
02:29Sur toutes les plateformes.
02:30Il faut savoir que 50% des spécialistes sont sur Doctolib.
02:33Mais il n'y a pas que Doctolib.
02:34Il y a aussi d'autres plateformes qui existent.
02:36Je pensais plus, d'ailleurs, pour Doctolib.
02:37Exactement.
02:37Donc, c'est bien.
02:38Donc, ces autres plateformes vont être contentes ?
02:41Effectivement.
02:42Ça va permettre aux autres plateformes...
02:43Peut-être un peu moins à Doctolib, mais plus à Keldoc, Docteur.fr ?
02:48Nous, l'avantage, c'est de pouvoir proposer le meilleur rendez-vous possible.
02:50Donc, si c'est sur Doctolib, tant mieux pour Doctolib.
02:53Mais l'idéal, nous, on se met du côté du patient.
02:55Et le patient, lui, ce qui veut surtout, c'est avoir un rendez-vous,
02:57que ce soit le plus rapidement possible avec une personne compétente.
02:59Donc, si on parle de Doctolib, il faut parler aussi des autres.
03:01Maya, Keldoc...
03:02Exactement.
03:03Mais aussi, les plateformes en ligne qu'il y a au niveau des hôpitaux publics,
03:07mais aussi des hôpitaux privés.
03:09Donc, les patients, vous ne remplacez pas les plateformes, évidemment.
03:13Non, pas du tout.
03:14Au contraire, on leur apporte des patients.
03:16Alors, comment ça marche sur le patient ?
03:17Le patient doit s'inscrire, quelque part ?
03:19Le patient doit s'inscrire sur firstdoc.fr.
03:22Donc, aujourd'hui, c'est une plateforme en ligne.
03:24Demain, on veut que ce soit une application courant 2026.
03:27Mais, pour l'instant, on peut s'inscrire via la plateforme firstdoc.fr.
03:31D'accord.
03:32Pour l'instant, vous êtes en phase de test ?
03:33On est en phase de lancement.
03:35Donc, pour l'instant, c'est gratuit pour les 10 000 premiers inscrits.
03:38Ah, c'est intéressant, ça, oui.
03:40Surtout, allez-y rapidement.
03:41Et ensuite, on espère prouver et grandir assez rapidement
03:44et avoir au moins 100 000 utilisateurs d'ici 2022.
03:47Et sur les premiers tests, vous avez de bons retours ?
03:49On a de très bons retours.
03:50Comme je vous disais, on réduit de 80 % littéralement les délais de rendez-vous.
03:55Ce qui est intéressant, c'est qu'en fait, nous,
03:57on ne s'attache pas forcément à la thérapie, à la spécialité en elle-même.
04:02On s'attache plus à la disponibilité.
04:04Donc, on s'en fout que ce soit docteur Pierre, Paul ou Jacques qui propose un rendez-vous.
04:08L'essentiel, c'est que ce soit quelqu'un de compétent,
04:10de disponible et si possible rapidement.
04:12En particulier, les spécialistes ?
04:13Les spécialistes en particulier.
04:15Donc, ça va être de cardiologue à neurologue, chirurgien.
04:20Et vous avez eu un financement jusqu'à présent ou pas, non ?
04:23Pour l'instant, on n'a pas de financement.
04:25Vous aimeriez, non ?
04:26Et on aimerait bien...
04:27On est là pour faire un appel.
04:28C'est pour ça que je suis là aussi.
04:29Pour faire un appel au peuple.
04:30Exactement.
04:31Pour trouver un financement.
04:32Bien sûr, vous pensez que ça va...
04:33Vous attendez à quoi pour le 2026 ?
04:36Pour 2026, nous, ce qu'on veut surtout, c'est pouvoir déjà prouver qu'il y a un vrai besoin.
04:40Donc, ça passe par...
04:41Ça, c'est sûr, je peux vous certifier qu'il y a un vrai besoin.
04:43On pense qu'il y a un besoin.
04:45Donc, ça passe par un nombre important d'utilisateurs.
04:47Donc, on estime qu'on pourrait avoir 100 000 d'ici 2026.
04:51Et puis, d'ici là, on aura le temps de réfléchir au business modèle qu'on veut mettre en place.
04:56Peut-être un abonnement, j'imagine, non ?
04:58Pas forcément.
04:58Je pense qu'on se sera autour de quelque chose, d'un business mixte, avec pas forcément un abonnement du côté du praticien.
05:04Eh bien, merci, on est tous avec vous.
05:06Vous revenez quand vous voulez.
05:08Merci, Francis Yonioc, patron et fondateur de FirstDoc.
05:12Point FR.
05:12Point FR, FirstDoc.fr.
05:14Voilà, on va accueillir le professeur Bruno Crestani, qui est président de la Fondation du Souffle.
05:20Bruno Crestani, bonjour.
05:26Bonjour.
05:27Vous êtes chef de service de pneumologie à l'hôpital Bichat, à Paris, et vous présidez la Fondation du Souffle.
05:33Il paraît qu'on respire 22 000 fois par jour.
05:36Oui, on respire sans y penser, c'est un miracle quasiment.
05:40D'autant plus un miracle que les patients qui sont malades et qui ont des maladies respiratoires, eux, ils sont obligés de penser à respirer.
05:46C'est même une douleur, une souffrance.
05:49Les cardiologues ont un esprit de compétition très aigu, donc nous, on bat le cœur, 100 000 fois.
05:53Un, cinq fois plus.
05:54Un cœur, deux poumons, on ne sait pas.
05:57Dans la compétition, le pneumologue peut peut-être gagner.
05:59Allez savoir.
06:00Alors, les maladies respiratoires, ça représente pas mal d'affections, diverses et variées.
06:05Ça va de quoi à quoi ?
06:07On estime qu'en France, il y a 10 millions de personnes qui ont une maladie respiratoire.
06:11Ça va de maladies très fréquentes, l'asthme, la bronchopnéopathie chronique obstructive, 3-4 millions pour chacune de ces maladies.
06:18À des maladies moins fréquentes, heureusement, mais très graves, comme le cancer du poumon.
06:23Très graves, mais on a fait des gros progrès.
06:25Et puis, il y a des maladies ultra rares, comme la fibrose pulmonaire, par exemple, moins connue.
06:30On dit que le cancer du poumon chez la femme est en augmentation.
06:33Oui, alors c'est très clair.
06:35Les femmes en France se sont mises à fumer après la Seconde Guerre mondiale, progressivement.
06:39En parallèle de l'augmentation du tabagisme, 30 ans, avec 30 ans de décalage, on voit l'augmentation des cas de cancer du poumon.
06:46C'est la première cause de mortalité par cancer en France chez les femmes.
06:51Ça n'est plus le cancer du sein, c'est le cancer du poumon.
06:54Alors l'air que l'on respire, il n'est pas si pur que ça.
06:58On sait qu'à l'extérieur, il y a pas mal de coupables, mais à l'intérieur, qui sont les coupables ?
07:02Alors effectivement...
07:03Extérieur, intérieur.
07:04Oui, alors c'est très intéressant ça, parce qu'en fait, on passe la plupart de notre temps à l'intérieur,
07:09que ce soit à l'intérieur, dans un lieu de travail ou à la maison.
07:12Et là, on va se retrouver avec des produits, on ne se rend même pas compte qu'ils vont pouvoir polluer notre air-corps respirant.
07:18Le premier, c'est le tabac.
07:19On ne fume pas, d'abord, mais surtout, on ne fume pas à la maison.
07:23Il y a aussi tous les produits qui sont délivrés lors de la combustion.
07:27Par exemple, vous allumez une bougie qui sent bon dans la maison, en fait, vous êtes en train de polluer votre environnement.
07:33Vous utilisez un spray pour les mauvaises odeurs, en fait, vous polluez votre environnement.
07:38Vous voyez, il y a plein de sources comme ça.
07:39Même des choses comme l'encens ?
07:41Alors, l'encens est très, très mauvais.
07:43Je suis désolé, ça sent...
07:44On n'est pas que des amis, là, aujourd'hui, là.
07:45Oui, c'est ça.
07:45Ça sent très bon, mais par contre, ça a brûlé quelque chose dans votre appartement, dans votre maison.
07:52Si vous n'aérez pas immédiatement, vous allez respirer les produits de combustion.
07:55Ça va abîmer votre poumon.
07:56Il y a des produits qui sont irritants, d'autres qui sont potentiellement cancérigènes,
08:00qui vont délivrer lors de la combustion.
08:01Alors, justement, on est autour de la journée nationale de la qualité d'air.
08:06Vous dirigez la fondation du Souff.
08:08Quelle est sa mission, cette fondation ?
08:10Alors, la fondation du Souff, c'est la fondation qui lutte contre toutes les maladies respiratoires.
08:15C'est une fondation qui a été créée en 2011, maintenant, donc une jeune fondation.
08:20On réunit les patients atteints de maladies respiratoires, tous les patients, tous les médecins qui s'occupent de la lutte contre les maladies respiratoires.
08:28On a trois missions.
08:30Favoriser et financer la recherche sur les maladies respiratoires.
08:32Il faut savoir qu'en France et dans le monde, beaucoup de patients, très peu de financement pour la recherche.
08:37C'est un scandale, je le dis.
08:38Par rapport à d'autres spécialités ?
08:39Par rapport à d'autres spécialités, nous ne parlerons pas de cardiologie, par exemple, mais de neurosciences.
08:44Deuxièmement, nous informons et nous prévenons le public.
08:48Et nous avons la possibilité de nous adresser vers le grand public pour dire, attention, les maladies respiratoires, c'est dangereux.
08:53Et vous pouvez vous protéger.
08:54Et vous pouvez d'ailleurs faire quelque chose pour en prendre conscience.
08:58Donc, une mission de prévention.
08:59Absolument.
08:59Et enfin, on fait un peu d'aide sociale pour des patients démunis qui se tourneraient vers nous.
09:04Alors, si on peut parler de prévention, on a développé un test qui s'appelle le Souffle-Test, accessible en ligne.
09:11Souffle-Test, vous tapez...
09:13Surtout cette campagne que vous lancez, non ?
09:14Absolument.
09:16C'est pour respirer sans y penser ?
09:17Respirer sans y penser.
09:19Sensibiliser les gens au fait que l'air qui respire peut avoir des conséquences pour leur santé respiratoire.
09:25D'ailleurs, juste sensibiliser chacun d'entre nous sur son capital respiratoire.
09:30Et avec le Souffle-Test, on peut avoir en quelques minutes...
09:33Voilà, donc...
09:35Donc, c'est quoi ce Souffle-Test ? C'est un questionnaire ?
09:38Oui, c'est un questionnaire qui est accessible en ligne, très facile.
09:41Moins de 5 minutes pour le remplissage.
09:43Et l'objectif, c'est d'être sensibilisé à des risques qu'on court parfois sans s'en rendre compte.
09:50Aérer son appartement, ça a l'air banal.
09:53En fait, si on ne le fait pas, on augmente son risque d'avoir des maladies allergiques,
09:57d'avoir des effets toxiques.
09:58Donc, ça a été réalisé sur 38 000 quand même personnes ?
10:02Alors, il y a déjà 38 000 personnes qui ont cliqué.
10:05Sur 16 mois, oui. Énorme.
10:06Qui ont cliqué, qui ont fait le test, qui ont eu ensuite des conseils concernant leur facteur de risque pour leur santé respiratoire.
10:15On informe, on prévient.
10:17C'est à partir de ça qu'on donne des conseils ?
10:20Exactement.
10:21On s'est rendu compte, de cette façon, que les sujets jeunes, puisqu'on vous demande votre âge,
10:26et donc on est capable de se rendre compte de choses qui sont un peu frappantes.
10:29Les sujets jeunes, ils ne sont pas tellement sensibles au fait qu'ils faillent aérer leur appartement.
10:33Alors, c'est des choses aussi simples que ça, mais qui sont extrêmement importantes.
10:39Oui, donc les jeunes, mais toutes les générations, évidemment.
10:41Oui, aérer son appartement, c'est des messages qui sont très importants.
10:46Il faut savoir qu'est-ce que ça veut dire, aérer son appartement ?
10:50Ça veut dire ouvrir au moins 20 minutes pour que l'air, un, se renouvelle,
10:53et deuxièmement, se refroidisse.
10:55Vous savez que pour les acariens, qui sont de grandes causes d'asthme,
10:58l'air froid, l'acarien déteste.
11:01Il déteste que la température baisse, il déteste que ça soit sec,
11:04il préfère l'humidité chaude, chaude et humide.
11:07Une fois par jour, deux fois par jour ?
11:09Une fois par jour, au moins une fois par jour, le matin notamment,
11:12quand vous faites votre chambre, vous aérez, c'est des choses très simples.
11:17Donc, on n'oublie pas, la Fondation du Souffle, que l'ennemi numéro un, c'est le tabac.
11:22C'est le tabac.
11:22Il y a un progrès quand même, non ?
11:24Il y a quand même un certain progrès ou pas ?
11:25Oui, alors il y a, je dirais que c'est le deuxième scandale.
11:29Le premier scandale, c'est qu'on ne finance pas la recherche respiratoire.
11:31Le deuxième, c'est que la France reste un pays de fumeurs.
11:3425% des adultes en France déclarent fumer au moins une cigarette par jour.
11:38Un quart, c'est absolument colossal.
11:40Ça diminue, ça a diminué dans les cinq dernières années, de quelques pourcents.
11:44Mais 25%, ça n'a rien à voir avec ce qu'on a, par exemple, en Grande-Bretagne ou en Amérique du Nord,
11:51où c'est moins de 10%.
11:53Et donc, ça, c'est quelque chose qui est très, très important.
11:57Il faut que nos concitoyens s'arrêtent de fumer s'ils fument
12:02et que les petits jeunes qui ne fument pas ne se mettent pas à fumer.
12:05C'est vraiment un message extrêmement important.
12:08Le vapotage, la même chose ?
12:09Alors, le vapotage, attention sur le vapotage.
12:11Très rapidement ?
12:12Oui, très rapidement.
12:13Le vapotage, c'est le premier outil qu'utilisent les gens pour arrêter de fumer.
12:17Donc, si vous voulez arrêter de fumer en utilisant le vapotage, je dis oui.
12:20Mais si vous ne fumez pas, ne commencez pas à vapoter.
12:23Oui, parce que ça peut, après...
12:24Parce qu'on ne sait pas ce que ça va donner dans 25 ans.
12:26Comment faire pour améliorer ce financement en 10 secondes ?
12:29En 10 secondes ?
12:30Maladies respiratoires ?
12:30Enfin, il y a pas mal de financements sur le cancer, quand même.
12:33Oui, sur le cancer, il y a.
12:34Mais sur toutes les autres maladies respiratoires, il n'y a pas.
12:37C'est très simple.
12:38Vous cliquez sur lesouffle.org
12:40et vous faites un don à la recherche respiratoire.
12:43Et vous verrez, vous savez que c'est défiscalisé,
12:45puisque nous sommes une fondation reconnue d'utilité publique.
12:48Eh bien, on va le diffuser sur tous les supports du groupe BFM.
12:52Merci beaucoup.
12:53Merci à vous.
12:54Merci Bruno Crestani, patron de président de la Fondation du Souffle
12:58et chef de service de pneumologie à Bichat.
13:00Voilà, on va à présent terminer l'émission avec Patrick Gasser,
13:03qui est président de Avenir SPÉ.
13:11Patrick Gasser, bonjour.
13:12Bonjour.
13:13Ravi de vous voir dans Check Up Santé.
13:15Alors, vous êtes gastro-entérologue à Nantes.
13:17On fait ce qu'on peut, hein ?
13:18Oui.
13:18Et oui, et surtout, vous êtes...
13:20On n'est pas cardiologue.
13:22Et surtout, vous êtes président de Avenir SPÉ,
13:24qui est le syndicat des médecins spécialistes.
13:25C'est quoi ?
13:26Juste quelques mots sur Avenir SPÉ.
13:27Très rapidement, Avenir SPÉ, c'est une fédération
13:32de tous les syndicats de verticalité,
13:35les pneumologues, les cardiologues, les infectiologues,
13:37les gériatres et les anesthésistes, en passant par...
13:41Tous les spécialistes.
13:42Exactement.
13:42Tous les spécialistes.
13:43Enfin, on dit que maintenant, la médecine générale,
13:45c'est une spécialité, donc peut-être pas les médecins généralistes.
13:49Pour moi, oui, on a une spécialité,
13:51on a créé une spécialité de médecine générale,
13:54mais la spécialité, par définition...
13:56En tout cas, il y a des syndicats pour les médecins généralistes.
13:57Il y a déjà des syndicats.
13:58On ne les représente pas.
14:00Alors justement, vous êtes dans quel état d'esprit en ce moment ?
14:02Vous êtes accablé, effondré, déçu, atterré, en colère ?
14:06Je suis fatigué, je suis effondré, je suis déçu.
14:13Je pense qu'on pourrait trouver tous les qualificatifs
14:18pour dire qu'on ne comprend plus.
14:23Et on ne comprend plus à la fois l'exercice,
14:27mais à la fois les décisions qui sont prises.
14:30Alors on est en plein, puis à l'FSS,
14:32c'est le plan de financement de la Sécurité sociale,
14:35évidemment, comme d'habitude, en déficit de 15 milliards d'euros.
14:40Oui, mais déficit, déficit,
14:42il faut savoir pourquoi il y a un déficit.
14:45Il y a deux branches, il y a une branche maladie,
14:46une branche retraite, c'est important de savoir ça.
14:48Je parlerai essentiellement de la branche maladie,
14:50mais sur cette branche-là,
14:52il faut quand même essayer de comprendre
14:54pourquoi on est en déficit.
14:55Alors bien évidemment, il y a ce qu'on a appelé
14:58le Ségur de la santé avec des rémunérations
15:02et notamment des rémunérations des salaires
15:04de l'hôpital public.
15:07Et donc ça, ça a eu un impact majeur
15:10sur les finances de la santé.
15:12Donc la publique a une grande part,
15:14je veux dire, ce n'est pas un jugement de valeur
15:15ni une critique, mais c'est une grande part.
15:17Non, pas du tout, mais je pense qu'il y avait un besoin d'ailleurs.
15:20Et donc, il faut aujourd'hui éponger,
15:25entre guillemets, cette dette.
15:26Et comment l'éponge ?
15:28Eh bien, on demande à l'ensemble des participants
15:31et de l'environnement à faire des efforts.
15:35Oui, donc, sauf que là, on a l'impression
15:37qu'on essaie de coller des rustiques,
15:38de boucher des trous,
15:40peut-être même prendre les choses à l'envers.
15:42Oui ou non ?
15:43Ah oui, mais ce n'est pas à l'envers.
15:45C'est-à-dire que...
15:45Finalement, c'est le patient qui paye à la fin, quoi.
15:47C'est-à-dire, simplement,
15:49aujourd'hui, on a une réflexion au travers de la dette.
15:52Et je pense que la réflexion,
15:54ce n'est pas au travers de la dette,
15:55c'est au travers de la pertinence des dépenses.
15:59Et c'est là où il faut s'attaquer.
16:01Ce n'est pas en disant, au travers de tableaux Excel,
16:04qu'on va mobiliser à la fois le patient,
16:07à la fois le médecin,
16:09et à la fois l'ensemble des soignants du système.
16:11Il y a aujourd'hui une certaine forme de perte,
16:15de sens.
16:16Et donc, à mon avis,
16:18c'est en retrouvant du sens
16:20qu'on retrouvera une courbe de financement
16:24qui sera plus sereine.
16:27Avant, justement, de proposer des justes,
16:28pourquoi vous n'êtes pas content ?
16:31Citez-nous des exemples sur ce PLFSS.
16:33Eh bien, simplement,
16:34les financements qu'on va y mettre.
16:36La première chose,
16:38c'est l'augmentation de 0,9%
16:41de la masse financière.
16:45Ça veut dire moins de l'inflation.
16:47Alors qu'on sait qu'on a une augmentation
16:49des maladies chroniques,
16:51de la demande,
16:52et notamment des patients qui vont vieillir.
16:55Et donc, on sait qu'à peu près,
16:57pour être étal,
16:58il faut à peu près 3%.
17:01Ça, c'est le premier sujet.
17:03Le deuxième sujet est que
17:05on contourne
17:07les conventions
17:09et la convention que nous avons signée
17:12avec l'assurance maladie.
17:13Au travers
17:14de baisses tarifaires unilatérales,
17:17je rappelle que
17:18les actes
17:21que font les spécialistes
17:22n'ont pas été réévalués
17:24depuis plus de 21 ans.
17:27Plus de 21 ans.
17:29Alors qu'ils emploient,
17:29ils sont des véritables employeurs
17:31de personnel, les spécialistes.
17:32Oui, et que
17:33dans le milieu médical,
17:35les spécialistes sont
17:36les plus gros employeurs,
17:39puisque aujourd'hui,
17:41notre syndicat représente
17:4260%
17:44des employeurs
17:46de la convention médicale.
17:48Donc, qui dit
17:49baisse des tarifications
17:51ou baisse des investissements ?
17:53Baisse des investissements
17:54qui nuisent finalement aux patients ?
17:55C'est à la fois
17:56la baisse des investissements
17:57et la diminution des dépenses.
17:59Lorsque j'ai un cabinet secondaire,
18:01qu'est-ce que je vais faire ?
18:03Je vais préférer
18:04plutôt le fermer.
18:06Si j'ouvre de
18:078h à 20h,
18:10j'ai besoin de personnel.
18:12Eh bien,
18:13la charge de personnel
18:14est importante,
18:15donc qu'est-ce que je vais faire ?
18:16Je vais ouvrir plus tard
18:18et je vais fermer plus tôt.
18:19Donc,
18:20ça a bien un impact
18:21sur l'accessibilité aux soins.
18:24Oui.
18:25Alors, vous prenez,
18:26vous parlez de référence médicale
18:28opposable.
18:28Qu'est-ce que c'est ?
18:29Référence médicale opposable,
18:32c'est la Haute Autorité de Santé
18:34définie au travers
18:35de différentes études internationales
18:38quelle est la bonne prise en charge
18:40d'un patient
18:41dans telle situation.
18:43Sans laquelle,
18:43elle ne serait pas prise en charge,
18:45c'est ça.
18:45On est bien d'accord.
18:46Et donc,
18:47nous,
18:48ce que l'on dit,
18:48eh bien,
18:49ces références
18:49qui ne sont pas aujourd'hui opposables,
18:53nous proposons
18:54de les mettre opposables.
18:54ce qui implique
18:58que l'opposabilité,
19:01eh bien,
19:02il y a une dépense
19:03lorsqu'on fait un acte.
19:06Et donc,
19:06potentiellement,
19:07si j'ai fait un mauvais acte,
19:09eh bien,
19:09j'ai un individu.
19:10C'est ce que je disais,
19:10qu'il ne sera peut-être pas pris en charge.
19:12Et donc,
19:12ça ne sera pas pris en charge.
19:13Et vous feriez ça
19:14avec d'autres institutions
19:15comme la Haute Autorité de Santé,
19:17par exemple ?
19:17Bien sûr,
19:18j'en ai parlé
19:18il y a trois ou quatre jours
19:21avec le président
19:21de la Haute Autorité de Santé.
19:22Lionel Collet.
19:25Alors,
19:25vous dites qu'on a peut-être raté
19:29le train de l'intelligence artificielle.
19:32C'est pas qu'on l'a raté.
19:34C'est pas qu'on l'a raté.
19:35C'est qu'il est déjà parti ?
19:36Il est parti de...
19:36Il est loin ?
19:37Il est parti,
19:37à mon avis,
19:38il est loin.
19:39Et c'est ça,
19:40le plus grand risque.
19:41Et à mon avis,
19:42dans le cadre
19:42d'une loi de finances
19:44de sécurité sociale,
19:45je pense qu'on aurait dû
19:46axer d'ailleurs
19:46un peu plus
19:47sur les investissements
19:49sur l'IA.
19:50Pourquoi ?
19:51Parce qu'aujourd'hui,
19:52c'est les GAFAM
19:53qui s'en occupent.
19:54c'est ces grandes sociétés d'IA
19:56que sont Facebook,
19:58Amazon,
20:00Google,
20:01et qu'eux,
20:02travaillent.
20:03Ils ne sont pas en train
20:04de discuter
20:06de quelques euros,
20:08de plus,
20:09de moins.
20:09ils avancent.
20:12Et pour la petite histoire,
20:14aux États-Unis,
20:15il y a déjà
20:15docteur Amazon
20:17qui vous prend en charge
20:19du début
20:20jusqu'à la fin
20:22de la prise en charge
20:23de votre pathologie.
20:24Donc,
20:24vous êtes pessimiste ?
20:27Non,
20:27je ne suis pas pessimiste
20:28par principe,
20:29mais je pense
20:29qu'il faut tout de suite
20:31s'y mettre.
20:32Et ça veut dire
20:33une transformation,
20:34une transformation
20:34des métiers.
20:36C'est ça qui est important
20:37pour l'avenir.
20:38Et peut-être même
20:38une espèce de refonte
20:40de ce système conventionnel
20:42qui est peut-être
20:42à bout de souffle.
20:43Il y a des choses
20:44à changer quand même.
20:44On n'a pas l'impression
20:45d'être au milieu
20:46d'une multitude
20:47de décideurs,
20:49de commissions,
20:49d'associations.
20:51Ah oui,
20:51alors ça,
20:52on ne sait plus très bien
20:53qui paye quoi
20:53et comment on le paye.
20:55Il y a des multiplicités,
20:56bien évidemment.
20:57Mais il y a aussi
20:58un vrai cap.
21:00Où est ce cap ?
21:00Et aujourd'hui,
21:02il n'y a pas de pilote
21:03dans l'avion santé.
21:05Donc,
21:05d'autres vont se charger
21:07de le piloter.
21:09Et je pense
21:10que ce seront
21:11plutôt
21:12ces grandes sociétés
21:13qui la piloteront.
21:15Et si on ne se réveille pas
21:17et si on ne se met pas
21:18tous autour d'une table
21:19en disant
21:20voilà,
21:21quelles sont nos priorités,
21:22quel est notre objectif
21:23et quel est notre cap.
21:24Mais justement,
21:24s'il n'y a pas de pilote,
21:25avec qui on se réunit ?
21:27C'est la plus grande
21:28difficulté
21:29que l'on a aujourd'hui.
21:31Mais il y a encore
21:32des gens
21:33de bonne volonté.
21:35Et puis,
21:36il y aura
21:36bien évidemment
21:37des programmes
21:38avec les candidats
21:40aux prochaines
21:41élections présidentielles.
21:43Je pense que...
21:44Il faut attendre
21:45un an et demi encore alors ?
21:46Non,
21:47il faut commencer
21:48à s'y investir.
21:50Et c'est à la profession
21:51de le faire.
21:52Et je pense que
21:53c'est à tous les acteurs.
21:54Ce matin,
21:54j'ai été en train
21:55de discuter
21:56avec le syndicat
21:58du médicament,
21:59le LEM.
22:00J'ai discuté
22:01un peu auparavant
22:02avec le syndicat
22:05des dispositifs médicaux.
22:07Eh bien,
22:07il faut que tout le monde
22:08se mette autour
22:09de cette table
22:10et qu'il y ait
22:11une pression
22:12avec de vraies propositions
22:16que peut-être
22:17les candidats
22:18pourront s'en emparer.
22:20On ne sait jamais.
22:21On les invitera tous
22:22dans le Check-up Santé.
22:23Ah,
22:23c'est avec grand plaisir.
22:24Alors justement,
22:25vous appelez
22:26à une certaine mobilisation
22:27quand même ?
22:28Oui,
22:28parce qu'il faut dire stop.
22:30Même si les médecins
22:30ne savent pas
22:31descendre dans la rue,
22:31ils ne peuvent pas,
22:32ils n'ont pas envie.
22:33Non,
22:33non,
22:33ça on ne sait pas faire.
22:34On ne sait pas faire.
22:35Donc,
22:36on a d'autres moyens
22:38de pression,
22:39notamment
22:39d'arrêter
22:41d'alimenter le DMP,
22:42surtout que
22:43les phases
22:44de la mise en place
22:46d'une DMP
22:46ne sont pas encore présentes.
22:48Et puis,
22:49aujourd'hui,
22:50on attaque
22:50de plein fouet
22:51certaines spécialités,
22:55notamment la radiologie,
22:56avec des baisses
22:56tarifaires unilatérales.
22:59C'est la tarification
22:59de l'imagerie,
23:00c'est ça ?
23:00Oui,
23:00tarification de l'imagerie,
23:02mais c'est les radiologues,
23:03c'est les cardiologues,
23:04c'est les rhumatologues,
23:05c'est les néphrologues.
23:07Donc,
23:07aujourd'hui,
23:08on dit stop à ça.
23:10On veut de la pertinence
23:11et non pas
23:12de la baisse tarifaire.
23:14C'est différent.
23:15Et je pense
23:16qu'on fera...
23:16Une financiarisation
23:17de la santé ?
23:19Je pense que
23:21si les tarifs
23:22sont encore en train
23:23de diminuer,
23:23de diminuer,
23:24de diminuer,
23:25plus personne ne voudra
23:26investir dans ce domaine.
23:29Et donc,
23:30c'est là
23:30le plus gros risque.
23:32Eh bien,
23:32merci beaucoup.
23:34Donc,
23:34on se mobilise ?
23:35Ah oui.
23:36Déjà,
23:37nous avons envoyé
23:38à tous nos collègues
23:39de se mobiliser
23:40avec des prises
23:42d'actions
23:44en escalier.
23:46Et des rencontres
23:47avec les parlementaires,
23:48les sénateurs.
23:50Oui,
23:50mais est-ce qu'ils nous écoutent encore ?
23:53Oui.
23:54Bon,
23:54en tout cas,
23:55bon courage,
23:56bon courage.
23:56Évidemment,
23:57nous sommes tous solidaires.
23:59Merci beaucoup,
24:00Patrick Gasser.
24:01Merci beaucoup.
24:02C'est la fin de cette émission.
24:03On se retrouve
24:03la semaine prochaine.
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