- il y a 3 mois
Chaque soir, Julie Hammett vous accompagne de 22h à 00h dans BFM Grand Soir.
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00:00On va continuer à parler justement de ce mouvement du 10 septembre avec notre prochaine invitée, Alexandre Jardin.
00:06Merci d'avoir patienté et de veiller tard. Pour nous, vous êtes écrivain, metteur en scène et fondateur du mouvement Les Gueux,
00:14un mouvement initialement contre les zones à faible émission et maintenant contre l'électricité.
00:18Trop cher, votre regard à vous sur ce mouvement qui se précise, donc ce mouvement-là, le mouvement Bloquons-Tout,
00:26comment vous sentez les choses ? Vous, est-ce que vous croyez en cette mobilisation du 10 septembre ?
00:32D'abord, il est complètement normal qu'une grande partie du pays entre en révolte dans un système complètement déconnecté.
00:41C'est complètement normal et légitime. Est-ce que le mouvement des gueux participe à ça ? Non. Je vais dire pourquoi.
00:50Même si je reconnais que c'est légitime. Et d'ailleurs, il y a une grande partie des gens qui suivent le mouvement des gueux.
00:56qui vont participer à ce mouvement.
00:58Ah, il y a des membres de votre mouvement qui participeront au 10 septembre.
01:03Je parle des Français qui suivent le mouvement, pas des gens qui dirigent le mouvement.
01:08Pourquoi ? On est dans une crise de la déconnexion. Tout le monde le sait.
01:14On ne peut pas se mettre derrière son doigt. On a un système qui est structurellement déconnecté.
01:19Donc, ça fabrique de la frustration, de la colère, de l'incompréhension, tout ce qu'on veut.
01:22Alors, pardon, je m'arrête d'abord. Là-dessus, une déconnexion entre qui et qui ?
01:26Entre le haut qui pilote, entre une technocratie qui est à peu près en roue libre et des politiques qui, eux-mêmes, ont le plus grand mal à piloter une technocratie.
01:38En gros, on a un système qui est assez déconnecté des besoins réels.
01:44Lorsque vous en parliez, tout à coup, vous avez commencé à dire « mais oh, les gens existent ».
01:47Donc, nous, notre analyse, c'est qu'une récupération par la gauche de ce mouvement tue ce mouvement.
02:01Parce que toute la question, c'est d'unifier le peuple face à la technocratie.
02:06Et c'est ce qu'on est en train de faire avec le mouvement des gueux.
02:09Comment est-ce qu'on a gagné sur les ZFE ?
02:11Fondamentalement, on a gagné parce qu'on a unifié.
02:13Oui, mais parce qu'on a unifié, parce qu'il y avait des gens de LFI, parce qu'il y avait des gens du RN, il y avait des gens de partout.
02:21Et donc, au moment où ça s'est concrétisé, à l'Assemblée nationale, lorsque ça a été abrogé,
02:27c'est parce qu'on avait fait un énorme travail de conscientisation de la population et qu'on avait 80% des Français qui étaient avec nous.
02:34Donc, nous, on pense que si on veut aider à lutter contre cette déconnexion et à faire passer des messages très forts,
02:43il faut unifier.
02:45Donc, Jean-Luc Mélenchon a tué le mouvement du 10 septembre ?
02:48Oui, voilà.
02:49Mais c'est normal, il fait son boulot de parti, donc il joue sa carte de parti.
02:54Mais nous, on est convaincus que c'est exactement ce qu'il ne faut pas faire pour défendre les gens.
02:59Je dis bien défendre les gens.
03:01Et d'ailleurs, j'en profite pour passer un message.
03:04On a un vrai problème dans le mouvement des gueux depuis ce soir.
03:07Arrêtez d'essayer d'adhérer.
03:10Parce que le mouvement est tellement populaire que le site est tombé en rideau.
03:14Nous ne parvenons pas à le relancer.
03:16Mais particulièrement ces derniers jours ?
03:17Oui.
03:18Je veux dire, ça monte et ce soir, ça a explosé.
03:21Et comment vous l'expliquez, pardon ?
03:22Par une succession d'émissions où tout à coup, on a expliqué notre position.
03:26Et on a un afflux.
03:27Au début, c'était des centaines.
03:28Maintenant, c'est des milliers.
03:29Donc, laissez-nous reconfigurer un site.
03:34Mais pardon.
03:34J'ai bien compris que vous disiez que votre mouvement n'avait rien à voir avec le 17 ans.
03:39Mais est-ce que, puisqu'il y a un afflux d'adhésion à votre mouvement,
03:42est-ce que vous n'y voyez pas un lien avec le climat actuel et ce qui va se passer ?
03:45Mais bien sûr.
03:46Mais sans qu'on propose une stratégie différente.
03:49Qui est d'unifier notre peuple.
03:51Sur des causes.
03:53Pas sur des discours généraux.
03:55On s'est battu sur les ZFE.
03:57Là, on est en train de dire qu'on ne veut pas de la PPE 3.
04:00Parce qu'on ne veut pas du risque de dérapage des factures d'électricité pour les gens.
04:04Parce que les commerçants ne peuvent pas.
04:05Parce que les particuliers ne peuvent pas.
04:07Parce qu'on a 22% de notre peuple qui est dans le rouge à partir du 15 du mois.
04:10Donc, on ne peut pas continuer à laisser dériver la facture d'électricité.
04:15Ce n'est pas possible.
04:17De toute façon, les gens ne pourront pas payer.
04:19Et les boulangers, par exemple, ne pourront pas.
04:22Les producteurs d'endives avec qui j'étais samedi dernier,
04:25ils ont une facture d'électricité de 20% de leur charge.
04:30Est-ce que vous pensez qu'ils peuvent passer à 22 ?
04:32Non. Il n'y aura plus d'endives en France.
04:34Et il n'y aura plus de boulangers.
04:35Donc, à un moment, on doit bloquer la folie.
04:38Or, qu'est-ce qui s'est passé vendredi dernier ?
04:41On est en train de constituer ce qu'on appelle le club des gueux.
04:44Qu'est-ce que c'est ?
04:45Ce sont les secteurs qui ne peuvent pas vivre avec une augmentation de la facture.
04:48Donc, on est en train de les réunir pour constituer un pôle de puissance dans la société civile.
04:54Et j'étais dans une réunion comme ça vendredi dernier.
04:58Et j'étais avec la coordination urale, avec les pêcheurs et avec d'autres.
05:02Et arrive Bayrou.
05:03Il se pointe.
05:06Je n'avais pas prévu de me retrouver en face de lui.
05:09Et je lui ai dit, puisque vous êtes là, il y avait un journaliste du Monde, une fille du Nouvel Obs, pas mal de journalistes.
05:15Et je dis, on va en profiter pour clarifier la situation.
05:18Est-ce que vous pouvez vous engager à dire, simplement, que vous ne signerez pas en 12 avant le 8, le décret d'application de la PPE 3 ?
05:28Et là, j'ai devant moi une anguille.
05:31L'anguille commence à dire, ah, le gouvernement, le truc.
05:36Et à un moment, je le coupe et je dis, attendez, il y a une nation qui va exploser avec ça.
05:42Donc, c'est oui ou non ?
05:44L'anguille continue et l'anguille se met à déraper.
05:47Et l'anguille se met à dire que tout à coup, le mégawatt-heure éolien, c'est une super affaire, ça vaut 55 euros du mégawatt-heure.
05:56Alors que tous les industriels savent qu'on tourne autour de 200.
05:59Et il part dans un truc et il y a eu un moment absolument incroyable, c'est qu'il s'en va.
06:04Tout à coup, tous les journalistes, dont beaucoup étaient assez hostiles au mouvement des gueux, se retournent et me disent, mais le con, il va le faire.
06:10Or, là, pendant que je vous parle, personne ne sait si demain matin, à la radio, il ne va pas annoncer une attaque franche contre l'économie française, contre le peuple français.
06:22Donc, nous, on va défendre les gens.
06:24Et pourquoi on va gagner ? Parce qu'on va les unir.
06:27Et donc, pardon, comment vous allez vous y prendre ?
06:30Vous organisez des... J'ai cru voir que vous organisez des rassemblements sur les parkings, notamment.
06:36Alors, ça va dépendre.
06:38Nos modes de mobilisation vont dépendre.
06:40Est-ce que François Bayrou va signer ou pas ce décret ?
06:44Parce que c'est évident que s'ils signent ce décret, tous les secteurs qui ne veulent pas mourir, ils vont se rassembler.
06:54Demandez à toutes les professions qui ne peuvent pas encaisser une augmentation de la facture s'ils ne vont pas réagir.
06:59Bien sûr qu'ils vont réagir.
07:01Donc, ça va dépendre.
07:03Mais en tout cas, la structure des gueux, avec le club des gueux, est en train d'organiser ça.
07:09Les militants des gueux, les gens qui adhèrent, je répète, pas ce soir, et si demain, ça ne fonctionne pas, vous revenez après-demain, parce qu'on est submergés.
07:20Mais j'explique tout ça dans le Figaro Magazine, qui publie un grand dossier sur les gueux demain.
07:27Mais vous voyez qu'on a besoin d'expliquer.
07:29Oui.
07:30Parce qu'on est très, très loin des positionnements partisans classiques.
07:34Et la différence entre vous et le mouvement, on l'entend, c'est que vous avez des revendications très précises.
07:38Précises.
07:39Ce que les participants à cette mobilisation du 10 n'ont pas tellement.
07:46Ou alors, ils protestent maintenant contre les 10.
07:48Le Fanteau est parti au début de citoyens qui appelaient une espèce de rêve, d'ailleurs, contre le système.
07:58Ça ressemblait un peu aux Gilets jaunes, quand même, il faut le dire.
08:00Ça ressemble aussi aux deux, au départ.
08:03Et ça a été rattrapé, ça a été récupéré par Jean-Luc Mélenchon, qui s'en est saisi vers le 20 août.
08:10Et puis d'autres qui se sont dit, là, il y a peut-être moyen de faire quelque chose.
08:19Ce qu'ils avaient loupé avec les Gilets jaunes.
08:22Tout comme le Rassemblement national, qui avait loupé aussi les Gilets jaunes, d'une certaine façon.
08:26Un peu moins, mais ils avaient quand même loupé.
08:29Et il y a eu, je dirais, un basculement dans les mots d'ordre de Bloquantou.
08:35Au début, c'était très consommateur, très français qui s'en sortent pas.
08:41Et c'est devenu de plus en plus anticapitaliste, anti-système, anti-Veyroux, anti-Macron.
08:50C'était des mots d'ordre qui étaient finalement extrêmement politiques.
08:55Et c'est pour ça qu'il y en a, on va voir, mais énormément, il y a beaucoup de Français,
08:59qui ont décroché de cela en se disant, mais nous, on ne veut pas s'engager là-dedans.
09:03Ce n'est pas notre truc.
09:05D'où les gueux, d'ailleurs, avec Alexandre Jardin, qu'on dit, nous, on n'est pas là-dedans.
09:09D'où l'afflux des gens qui adhèrent.
09:12À votre mouvement.
09:14Oui, parce que les gens votent des résultats.
09:16Ils en ont ras-le-bol de trucs qui sont promis.
09:19Ils préfèrent qu'on se batte sur un truc fondamental.
09:21L'électricité, c'est fondamental pour tout le monde et pour tous les secteurs.
09:25Si la facture des gens passe de 100 à 200 euros, vous allez voir ce qu'ils vont bouffer.
09:30Vous allez voir, je veux dire, c'est tout l'ordre social et l'ordre économique qui saute.
09:36Il y a une étude de la Fondation Jean Jaurès
09:38qui fait un peu une présentation de ce que sont les gens qui font.
09:44Alors, vous savez quoi ? Pardon.
09:45C'est exactement ce sur quoi Samy a travaillé.
09:49Allez-y, allez-y.
09:50Je vais réagir dessus.
09:51En tout cas, ce que je comprends de cette étude,
09:53c'est que les personnes qui sont mobilisées ne sont pas des personnes
09:55qui font forcément directement l'expérience de la précarité
09:57et qui sont en colère par rapport à une injustice sociale, environnementale de manière assez générale.
10:04Et des gens qui ont plutôt des profits de personnes qui sont diplômées, urbaines, masculines apparemment majoritairement.
10:09Donc, à la différence des Gilets jaunes où les gens sont vraiment partis de leur propre expérience
10:12et d'un ras-le-bol par rapport à une précarité économique directement vécue à la première personne,
10:18là, on a quand même le sentiment que c'est plutôt un renversement social
10:21que ces gens ont envie de voir opérer.
10:24Et ça ressemble quand même aussi au cri d'une génération, des gens assez jeunes.
10:27Il y a des lycéens, des étudiants, etc.
10:29Donc, je crois qu'aussi, il y a plein de choses injustes qui sont survenues ces dernières années
10:34à plein d'endroits de la société et qu'il y a des gens qui ont envie de s'exprimer aussi contre ça.
10:36Donc, c'est en ça que je pense que ce n'est pas...
10:39En fait, d'après ce que dit l'étude, le mouvement...
10:45Vous savez quoi, Rokaya ? Peut-être qu'on peut faire le point, justement, avec Samy et derrière.
10:49Alors, on va aller d'ailleurs, si Frédéric nous entend régie, directement sur les chiffres,
10:54sur qui sont les personnes derrière le 10 septembre.
10:58Mais ça rejoint assez bien ce que vous disiez à l'instant, Alexandre Jardin, et vous, Rokaya Diallo.
11:02Ce sont, c'est vrai, des personnes très politisées.
11:04Trois quarts, plus de 71% en tout cas, d'entre eux, d'y s'intéressaient de très près à la politique.
11:10Des hommes, assez jeunes.
11:12Et Rokaya le disait à l'instant, c'est vrai, ils ne sont que 27% à s'être mobilisés pendant les Gilets jaunes.
11:18Donc, en fait, c'est un mélange un peu de tout ça.
11:20Alors, c'est une étude qu'il faut prendre aussi avec des pincettes,
11:22parce qu'elle a été réalisée de façon sérieuse.
11:26Mais encore une fois, ça reste compliqué, puisqu'il n'y a pas de leader identifié.
11:30Puisque vous ne vous rendiquez pas du tout de ce mouvement-là.
11:34Mais c'est vrai que les préoccupations qui sont en tout cas présentées, Rokaya le disait,
11:37montée des inégalités sociales, protection de l'environnement et le pouvoir d'achat.
11:41Et 91% d'entre eux, d'ailleurs, estiment qu'il faut taxer plus les riches
11:45afin d'avoir et de bénéficier de cette justice sociale.
11:49Et enfin, il y a ce chiffre intéressant également que met en avant la Fondation Jean Jaurès.
11:5344% trouvent normal que certaines personnes aient recours, c'est vrai, à la violence pour arriver à leur fin.
11:59Donc, bon, prenons ces chiffres avec des pincettes.
12:0144% vous dites ?
12:0244% absolument.
12:03Qui trouvent ça normal d'avoir recours à la violence pour pouvoir aller à...
12:08Après, c'est ceux qui ont accepté de répondre.
12:10Bien sûr.
12:10Et je vous lis quand même, d'où l'inquiétude de Bruno Retailleau.
12:15Peut-être lire quand même la note qu'il a envoyée au préfet.
12:17Voilà ce que dit le ministre de l'Intérieur.
12:19Je vous demande, dans les jours qui viennent, de redoubler de vigilance
12:21et de faire preuve de la plus grande intransigence quant aux éventuelles atteintes à l'ordre public.
12:25Il y a une forme d'affaissement de l'esprit public.
12:28Certains s'emploient à transformer ce climat d'appréhension en climat d'insurrection.
12:32Des révolutionnaires aux petits pieds rêvent de grands soirs.
12:34Et pour parvenir à leur fin, ils utilisent les pires moyens.
12:37Ce sont des esthètes de la violence qui provoquent insultes et menaces à tour de bras.
12:43Et l'ingénieur en chef, c'est Jean-Luc Mélenchon.
12:46Oui, non.
12:50L'ingénieur en chef, c'est le malheur.
12:53C'est le malheur.
12:56Lorsqu'une société ne fabrique plus de croissance,
12:59vous savez, quand une société est à 1%,
13:01pour doubler le niveau de vie, il faut 70%.
13:03Ça veut dire que personne ne sont vivants ne va voir un changement.
13:08Si vous êtes à 4% de croissance, il faut 17 ans.
13:11Ça veut dire qu'on est dans une dynamique.
13:13Donc on est dans un modèle qui fabrique ça.
13:16Donc quand j'entends que 40% de gens, c'est énorme,
13:21envisagent un recours à la violence,
13:24moi je me dis que les mouvements de la société civile,
13:26maintenant, doivent obtenir des résultats.
13:27Mais des vrais résultats.
13:31Quand on s'est battu pour les ZFE, on les a vraiment.
13:35On a contribué à les faire voter.
13:37Maintenant, la PPE 3, ce matin, je travaillais avec Henri Progliaud,
13:42l'ancien patron d'EDF, avec l'ancien patron d'RTE.
13:48On était en train de travailler sur une PPE dégueu.
13:53Et avec un objectif, avec des grands professionnels,
13:56de proposer une alternative pour baisser de 25%
13:59le prix de l'électricité au lieu de le doubler.
14:03Ça, c'est des réponses.
14:06On ne propose pas de refaire le monde, de le repeindre.
14:10On dit que si on se bat collectivement, nous Français,
14:13avec des grandes pointures, avec des grandes compétences,
14:15avec des gens capables, avec des grands professionnels,
14:17faisons déjà ce qu'il est possible de faire.
14:21Faisons gagner le peuple.
14:23Parce que derrière ce chiffre...
14:25C'est pour ça que vous êtes pour le RIC,
14:26le référendum d'initiative citoyenne.
14:27Mais évidemment.
14:29Évidemment.
14:30Il faut reconnecter.
14:30Qui était d'ailleurs l'une des revendications des Gilets jaunes.
14:32Mais évidemment, il faut reconnecter.
14:35Il faut que les gens puissent s'exprimer.
14:38Il faut plus de démocratie contre la bureaucratie.
14:43Il y a le malheur derrière tout ça, vous.
14:45Et il y a la colère.
14:46Ça rejoint ce que vous disiez, Jean-Marc Sylvestre.
14:48C'est une colère qui est particulièrement exacerbée en ce moment ?
14:52En ce moment, non.
14:53Elle a toujours été sous-jacente.
14:56Mais c'est vrai que par moments, dans la société,
14:59la société a la fièvre.
15:00Et que des mouvements de colère se développent.
15:04Je ne vais pas revenir sur ce que je disais.
15:05Mais c'est vrai qu'aujourd'hui, le mot de colère,
15:08le comportement de colère,
15:09a remplacé un comportement de responsabilité,
15:12de recherche de compromis et de recherche de solutions.
15:16Je regarde beaucoup votre mouvement.
15:19Il est très intéressant.
15:20Et je suis sûr qu'il véhicule des malheurs,
15:25des revendications qui sont légitimes.
15:27Mais ces revendications-là,
15:29elles ne sont pas formalisées,
15:30elles ne sont pas adressées.
15:32Et on ne sait pas.
15:32Elles ne sont pas adressées à ceux
15:33qui pourraient éventuellement apporter une solution.
15:36Globalement, les mouvements de colère,
15:38si on interroge les psychologues,
15:41les psys,
15:42ils vous disent que c'est à une demande,
15:45quand je disais tout à l'heure
15:46que c'est une demande d'adolescents,
15:48je ne plaisantais pas.
15:49C'est une demande de protection.
15:51Non, l'éducité, ce n'est pas une demande d'adolescents.
15:54Mais je termine.
15:55C'est une demande de protection.
15:56C'est fondamental.
15:57Vous vous tournez vers un pouvoir,
15:59réel ou pas d'ailleurs,
16:00pour avoir la protection de ce pouvoir.
16:03Et nous avons besoin aujourd'hui,
16:06de mise en liberté des gens.
16:08De mise en liberté des gens
16:09pour pouvoir générer cette croissance dont vous nous parlez.
16:12Cette croissance,
16:13elle ne va pas venir d'un être suprême,
16:16de la protection de l'État.
16:18Ça n'est pas possible.
16:19Aujourd'hui même,
16:2060% des revenus du PIB,
16:22aujourd'hui,
16:23sont des revenus de redistribution déjà.
16:25Dans un pays où vous avez 60% du PIB
16:29qui sont des revenus de redistribution,
16:31vous avez intérêt à demander
16:33encore plus de revenus de redistribution
16:35plutôt que de faire de la croissance.
16:37C'est tout l'inverse qu'il faut faire.
16:38Non, non, non.
16:39Le mouvement des gueux
16:39ne parle pas du tout de ça.
16:41Ah si ?
16:42Non, non, non, pardon.
16:44Non, celui du 10 septembre,
16:45oui, mais pas celui des gueux.
16:46Celui du 10 septembre...
16:47C'est de la même nature.
16:49Non, non, non.
16:49Non, non, attendez.
16:50Je suis le président de l'association des gueux.
16:53Oui, je suis un peu au-delà.
16:53Donc je suis un peu au-delà.
16:56Mais non, vous êtes le président,
16:57mais ce n'est pas vous qui représentez les gueux.
16:58D'accord.
16:59OK.
17:00Mais quand même, je représente les gueux.
17:02Donc je vais vous dire...
17:04Donc c'est à vous qu'on va demander la protection.
17:07Eh bien, le mouvement, par exemple,
17:09je vais être extrêmement précis
17:11sur des revendications extraordinairement précises
17:14qui sont actuellement portées
17:15par la coordination rurale
17:17qui fait partie du club des gueux
17:18et qui concernent l'ensemble de nos secteurs.
17:22Est-ce qu'on peut tolérer
17:23qu'on ait des secteurs
17:26qui aient des contraintes
17:27supérieures à celles de nos concurrents européens
17:30et qu'on laisse rentrer des produits
17:32qui incorporent des produits interdits en France ?
17:36Le Mercosul.
17:36C'est impossible.
17:37On va partir sur le Mercosul.
17:38Non, mais la technique n'est pas possible.
17:40Sur la voie du Pond.
17:41Mais ça ne concerne pas uniquement...
17:42Je veux dire, les gens qui nous écoutent
17:44savent bien.
17:45Je veux dire, on ne peut pas imposer
17:46à nos producteurs des choses
17:47et leur demander de se battre.
17:50Non, mais le problème ne concerne pas
17:52que les paysans.
17:54Mais Mercosur, c'est rien.
17:55C'est les paysans dont il faut parler.
17:57Oui, c'est la voie du Pond.
17:58Vous voyez que cette mesure de bon sens...
18:01S'opposer au Mercosur, c'est une bêtise.
18:02C'est une mesure de bon sens.
18:03C'est une bêtise.
18:05Et puis, moi, je voudrais ajouter une chose
18:06parce que la France, c'est quand même
18:07un pays de paradoxes.
18:09Et c'est sur l'énergie.
18:10Oui.
18:11On en déplaise aux uns et aux autres.
18:13On en est là, pourquoi ?
18:14On en est là parce qu'il y a des gens
18:17qui ont gueulé contre le nucléaire
18:18et qu'il y a des responsables politiques
18:20qui ont cru, bon, pour se faire élire,
18:22d'arrêter le parc nucléaire français.
18:25Il est là, le sujet.
18:27Sinon, normalement, il y a longtemps
18:30qu'on ne devrait pas avoir
18:31de problème d'électricité.
18:32Et pas d'électricité chère
18:34comme nos camarades ou nos amis allemands
18:37et italiens ou les autres.
18:39Mais parce qu'on a quand même
18:41depuis 30 ans
18:42un personnel politique
18:44qui n'a pas eu le courage
18:47de prendre ses responsabilités
18:49alors qu'on était équipé
18:51pour faire front
18:52justement aux défis énergétiques
18:55qui nous étaient posés.
18:56Est-ce qu'il n'en faut pas d'ailleurs
18:57de développer les énergies renouvelables ?
19:00Ce qui est d'ailleurs, pardonnez-moi,
19:01très difficile
19:01et je réponds à ce que disait
19:03en démarrant.
19:05C'est très difficile pour un homme politique
19:07de prendre des décisions
19:08qui sont contraires à l'opinion
19:10parce qu'il pense que
19:12sur le moyen terme, il a raison
19:13et il avait sans doute raison
19:14sur le nucléaire.
19:15Un sous-dernier mot rapidement.
19:16Je vais très rapidement.
19:17C'est très intéressant justement
19:18ce que Jean-Marc disait tout à l'heure
19:19sur le paradoxe des manifestants
19:20qui manifestent pour des choses
19:21qui iraient au contraire
19:23de leurs intérêts.
19:25Au tout début,
19:26le mouvement du 10 septembre,
19:27je ne parle pas d'Aigueux,
19:28je parle bien du 10 septembre,
19:29au tout début,
19:30ça venait notamment
19:30du mouvement des Nicolas.
19:32Vous savez, les Nicolas qui paient.
19:33Et en réalité,
19:34ils se sont très vite coupés du mouvement
19:35parce que les revendications
19:37du 10 septembre
19:37sont devenues l'exact inverse
19:39de ce que demandaient les Nicolas,
19:40c'est-à-dire baisse des charges,
19:41baisse des cotisations
19:42pour rendre aux actifs
19:43le fruit de leur travail.
19:44Aujourd'hui, le 10 septembre
19:44demande davantage d'aide,
19:45davantage de subventions.
19:47C'est l'exact inverse
19:48de l'origine du mouvement.
19:49Combien a coûté
19:49les gilets jaunes au budget
19:55pour racheter la paix ?
19:56Mais c'est bien pour ça
19:57que pour l'instant...
20:00Il faut réfléchir à autre chose.
20:02Mais oui, ça s'appelle l'Aigueux.
20:05On y revient.
20:06Et alors, une question
20:07pour l'Aigueux, justement.
20:08Ça se terminera par de l'argent.
20:09Une question de Dominique.
20:10C'est pas du tout ce qu'on demande.
20:12Non, non.
20:13Lutter pour la facture d'électricité,
20:15c'est autre chose.
20:16Une question de Dominique
20:16qui nous écoute.
20:18Monsieur Jardin,
20:18si on vire tous les politiques,
20:20on fait comment
20:21pour notre assemblée,
20:22pour les mairies ?
20:23Dans les communes,
20:23plus personne ne veut plus s'engager.
20:26Alors, d'abord,
20:27cette crise de la démocratie locale,
20:28parce que le sujet, il est là.
20:33Nous, on considère
20:34que ce système, globalement,
20:36ne peut pas bien fonctionner
20:37s'il n'y a pas
20:38une dose de démocratie directe
20:40pour compléter
20:41la démocratie représentative.
20:43Parce que,
20:44si elle avait marché,
20:46on le saurait.
20:48Le débat que vous avez eu avant
20:49nous montre
20:51une crise de la démocratie représentative
20:53dont il va bien falloir sortir.
20:56Or, les Français ont des choses à dire
20:58qui dépassent les partis,
21:00qui sont très profondes
21:02au fond de la nation.
21:04Et s'ils ne parviennent pas
21:05à le dire,
21:05puisque le jeu des partis,
21:06pour l'instant,
21:07ne le permet pas,
21:08nous ne sortirons pas
21:09de cette crise.
21:10Donc, au final,
21:11nous, on va militer pour ça.
21:13Et pour être plus clair,
21:15les causes que nous défendons,
21:16on se comporte,
21:17dans le mouvement des gueux,
21:18comme s'il y avait
21:19le référendum.
21:21Parce qu'on se dit
21:22que si on embarque
21:2380% d'un peuple
21:24sur une cause,
21:25il y aura toujours
21:25des héros à l'Assemblée
21:26pour le voter.
21:27de l'Assemblée
21:28et de l'Assemblée
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