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  • il y a 4 mois
Ce jeudi 4 septembre, la chute de Sanofi en Bourse, ainsi que les valeurs domestiques secouées par la probable chute du gouvernement, ont été abordées par Pierre Schang, gérant de portefeuille actions à La Financière de l'Echiquier, dans l'émission Good Morning Market sur BFM Business. Retrouvez l'émission du lundi au vendredi et réécoutez la en podcast.

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Transcription
00:00Ça tombe bien parce que justement en portefeuille, il y a du Sanofi qui perd du 8%.
00:05Pour en parler avec nous et puis surtout pour parler des petites et moyennes valeurs,
00:07j'ai le plaisir d'accueillir en plateau Pierre Chang, gérant de portefeuille Action à la financière de l'échiquier.
00:11Bonjour Pierre, merci d'être avec nous.
00:13Petit commentaire à chaud, je sais que ce n'est pas évident,
00:16mais quand même on ne peut pas faire l'impasse sur une valeur du CAC 40 qui perd 8%.
00:19On en parlait il y a un instant, c'est vrai que Sanofi ne cesse de décevoir,
00:23on est à moins 25% là en l'espace de 6 mois.
00:26Oui bien sûr, Sanofi c'est un dossier qui est particulier
00:28puisqu'en fait l'une des success stories de Sanofi depuis ces dernières années,
00:32c'est la franchise Dupixent.
00:34C'est un produit qui a été décliné dans plein d'applications différentes.
00:38Le problème du Dupixent, c'est son succès et c'est surtout l'échéance de sa propriété intellectuelle
00:43puisque c'est 2031.
00:45Donc en 2031, Sanofi va faire face à des génériqueurs
00:48qui vont venir prendre des parts de marché sur le segment du Dupixent.
00:53Et donc c'est ce challenge, c'est ce défi que Sanofi doit relever aujourd'hui.
00:58Et c'est pour ça que toutes les annonces de nouveaux produits,
01:01toutes les annonces cliniques, tout ce qu'on vient d'avoir ce matin sur l'eczéma,
01:05tous ces sujets, tout ce news flow est extrêmement important pour le cas d'investissement global.
01:11Donc il faut renouveler maintenant le pipeline,
01:13il faut relancer des molécules à succès qui peuvent faire plusieurs dizaines de milliards de chiffres d'affaires
01:17et c'est très important.
01:19C'est pour ça que le titre est très sensible à ça.
01:21Donc quand on dit qu'il y a des belles perspectives, ça dépend.
01:26Il faut délivrer maintenant, il faut avoir des essais cliniques qui soient successfulls
01:31pour pouvoir relancer le pipeline et pouvoir remplacer cette fameuse franchise du Dupixent.
01:36Alors il y aura d'autres résultats qui vont arriver dans le courant de l'année,
01:38dans les prochains trimestres,
01:39mais chaque résultat de clinique sera très important à surveiller.
01:42Donc c'est pas gagné.
01:43Avec notamment là, c'est l'Amélie Telliab,
01:46j'espère que je le prononce bien,
01:47phase 3, donc c'est la dernière phase avant une commercialisation.
01:52Et donc Sanofi dit qu'avant en fait de commercialiser ce traitement,
01:56il prévoit de faire d'autres études de phase 3
01:59en espérant donc que ce traitement soit plus efficace dans les prochaines semaines.
02:03Et donc en attendant, le marché ne pardonne pas.
02:05Moins 7% pour ce titre Sanofi sous les 80 euros
02:08et donc ça pénalise le CAC 40 qui baisse de 0,4%.
02:11Un mot quand même des small et mid-cap Pierre Chang,
02:15puisque ce sont des petites et moyennes valeurs
02:17qui ont pris un petit peu le bouillon il y a 10 jours
02:20quand François Béroud a dit qu'il allait mettre en place un vote de confiance
02:23parce que forcément ce sont des valeurs qui ont l'étiquette France.
02:26Et donc là la France est attaquée,
02:27donc d'un seul coup les investisseurs internationaux,
02:29ils n'ont pas cherché à comprendre, ils ont vendu l'étiquette France.
02:31Oui tout à fait.
02:33C'est pas nouveau, mais c'est vrai que la politique a un impact sur les marchés financiers.
02:37C'est vrai que ces dernières années, ce qu'on voit quand même,
02:39c'est que les sociétés occidentales, il y a un clivage quand même,
02:42les politiques ont du mal à créer un consensus
02:44dans un climat où en fait les budgets,
02:47la dette publique a augmenté dans de nombreux états occidentaux.
02:50Donc il faut dorénavant rassembler,
02:52trouver une majorité,
02:55trouver un consensus pour faire face à ces défis.
02:57Donc il y a le défi budgétaire,
02:59mais il y a bien d'autres défis à relever,
03:01la démographie, le climat, etc.
03:03Donc c'est un peu dans le climat.
03:05En France, c'est pas du tout,
03:06on a la même chose en Angleterre par exemple,
03:08en Italie, aux Etats-Unis,
03:10donc il y a un problème, il y a un clivage dans la société.
03:12Donc c'est vrai qu'en France,
03:14ça s'est exprimé depuis la dissolution de l'an dernier,
03:16donc on l'a bien vu,
03:17à l'époque le SBF 120 avait perdu 11% en deux mois.
03:21Ça avait été assez violent,
03:23mais depuis l'an dernier,
03:25en fait depuis ces moins 11% sur le SBF 120,
03:28le SBF 120 sous-performe globalement
03:30l'indice large européen d'environ 9%.
03:32Ça veut dire quoi ?
03:33Ça veut dire que le marché français
03:35n'a pas encore récupéré en fait
03:38cette décote qui s'est créée l'an dernier.
03:40Et on le voit aussi sur l'OAT,
03:41le sujet que vous venez d'aborder,
03:43le spread OAT-Bound,
03:45donc entre le taux d'emprunt de France et Allemagne,
03:47ce spread qui a augmenté existe toujours,
03:50donc ne s'est pas résorbé.
03:51On est à 80 points.
03:53On était à 88 points au mois de décembre.
03:56Avant la dissolution l'an dernier,
03:57on était à 45,
03:58maintenant on est à 80,
03:59et donc vous voyez,
03:59ça ne s'est pas résorbé.
04:00Donc la décote France est toujours là.
04:03C'est pour ça que depuis l'annonce
04:04de M. Bayrou le 25 août en fait,
04:06les marchés français n'ont pas vraiment
04:07sous-performé,
04:08ou un tout petit peu,
04:09par rapport à l'indice large européen.
04:11Donc ça c'est une première chose.
04:12Le premier message que je peux vous dire,
04:14c'est que je pense qu'aujourd'hui
04:15la décote sur la France est déjà là,
04:17et à mon avis elle ne devrait pas
04:18s'accentuer encore davantage.
04:20Voilà, à mon avis elle est déjà
04:20bien avancée cette décote.
04:23Maintenant, ce qui va se passer
04:24au cours des prochains mois,
04:25ça peut créer de la volatilité,
04:27mais fondamentalement la décote est déjà présente.
04:31Quand vous regardez aujourd'hui
04:32les small and mid-cap que vous avez en portefeuille,
04:34comment aujourd'hui vous les arbitrez ?
04:36C'est très compliqué,
04:36parce que personne ne sait
04:37comment ça va se passer
04:38dans les prochaines semaines,
04:39qui sera la tête du gouvernement,
04:40avec quel programme.
04:41Mais in fine,
04:42ce sont des valeurs qui sont domestiques
04:44et qui seront bien sûr sensibles
04:45à chaque annonce.
04:46Voilà, c'est ça.
04:46Donc bon, bien évidemment,
04:47on n'a pas de boule de cristal,
04:48personne ne sait ce qui va se passer.
04:49Maintenant, je pense qu'en tant
04:50qu'investisseur,
04:51il faut quand même essayer
04:52de se forger un scénario.
04:53Donc le scénario pour nous
04:55qui tient la corde,
04:57mais qui peut être remis en cause,
04:58bien sûr,
04:58en fonction des événements,
05:00c'est une dissolution déjà.
05:02Je pense que d'ici la fin de l'année,
05:04voire début 2026,
05:05on va devoir retourner aux urnes,
05:07sans doute.
05:07C'est l'une des solutions possibles,
05:11mais à mon avis,
05:12c'est celle qui est la plus probable.
05:14Donc on peut essayer
05:16de se projeter dans une dissolution.
05:17Et qu'est-ce que serait
05:18le résultat des urnes ?
05:20Aujourd'hui, ce qu'on voit,
05:21c'est que quand on regarde les sondages,
05:23il y a quelques sondages
05:23qui sont tombés récemment,
05:25donc Elab, l'IFOP,
05:27et donc on peut commencer
05:28à décerner un espèce
05:30de gros bloc de droite,
05:32en fait,
05:32qui se rejoigne sur certains sujets,
05:34comme la sécurité,
05:35comme sur l'immigration,
05:38par exemple.
05:38Et donc ce bloc de droite
05:40pourrait rassembler
05:40plus de 40% des suffrages.
05:43Donc après,
05:43comment ça se traduit en sièges ?
05:45Si on fait le parallèle
05:46avec les sièges à l'Assemblée nationale,
05:48on pourrait avoir un bloc
05:49qui serait au-dessus de 40%
05:50de l'Assemblée nationale,
05:51un peu comme ce qu'on voit en Italie,
05:52par exemple,
05:53une espèce de grande coalition de droite.
05:55Et donc dans ces cas-là,
05:57effectivement,
05:57la force prédominante
05:59sur ce bloc de droite,
06:00c'est forcément
06:00le Rassemblement national.
06:01Aujourd'hui,
06:02dans un sondage,
06:03il rassemblerait
06:04plus de 30% des suffrages.
06:05Donc ça serait un peu
06:06la force dominante à droite.
06:09Voilà.
06:09Donc quand on regarde
06:10le programme
06:12du Rassemblement national,
06:13et en bourse,
06:14oui,
06:14pour les législatives
06:15de l'an dernier,
06:15il y a,
06:16à notre avis,
06:17sept grandes mesures
06:18qui se dégagent
06:19et qui pourraient avoir
06:20un impact sur les marchés français.
06:21Donc le premier,
06:23je veux dire,
06:24le sujet le plus important,
06:26c'est pour eux,
06:26c'est redonner du pouvoir
06:27d'achat aux Français.
06:29Donc là-dessus,
06:29il y a plusieurs mesures.
06:30Il y a baisser les prix
06:31des médicaments,
06:33il y a également
06:33baisser les prix
06:34d'électricité,
06:35et il y a réduire
06:36les cotisations
06:37sur les salaires,
06:39les bas salaires.
06:40Et donc là,
06:41par exemple,
06:41il voudrait faire monter
06:42le SMIC,
06:43enfin les bas salaires
06:43de 10%
06:44en réduisant les cotisations
06:45jusqu'à trois fois le SMIC.
06:47Donc ça,
06:47ça peut être un choc
06:48de pouvoir d'achat.
06:51Et donc si on se projette
06:52là-dessus,
06:53c'est vrai que du coup,
06:54le secteur électrique
06:55serait plutôt pénalisé.
06:56Donc là,
06:56je pense à Voltalia
06:57qui publie ce matin.
06:59Je pense également
06:59une baisse
07:01des dépenses de santé
07:02sur les médicaments.
07:03Donc là,
07:04on a par exemple
07:04des sociétés comme Sanofi,
07:06on en parle ce matin,
07:07mais également Ipsen,
07:08au Gerbet,
07:09Boiron,
07:09qui pourrait être impacté.
07:11Mais je ne pense pas
07:11que ça sera majeur
07:12sur le secteur de la France.
07:13Oui, parce que Sanofi,
07:13le chiffre d'affaires en France,
07:15il est négligeable.
07:16C'est plus important
07:17pour Boiron, par exemple.
07:18Mais je ne pense pas
07:19que ça sera majeur.
07:21Et ensuite, bien sûr,
07:22toute cette hausse de salaire
07:23pourrait profiter
07:24au pouvoir d'achat.
07:24Et donc là,
07:25vous avez les grands distributeurs.
07:26Donc Carrefour, par exemple,
07:28avec également une mesure
07:29qui vise à baisser la TVA
07:31sur tous les produits
07:31de première nécessité.
07:32Donc ça,
07:33pour la grande distribution,
07:34ce sont plutôt
07:35des éléments positifs.
07:36Il y a également
07:36la consommation discrétionnaire
07:37avec FNAC ou Maisons du Monde
07:39ou qui pourraient également
07:40profiter de ce mouvement.
07:42Tout ça, bien sûr,
07:43ce sont des spéculations.
07:45Personne ne sait
07:46où tout cela va nous amener.
07:47Mais vous, chez vous,
07:48à la financière de l'échiquier,
07:49vous faites quoi
07:50dans les portefeuilles
07:51depuis dix jours ?
07:52Dans les portefeuilles France,
07:53forcément,
07:54vous gardez des expositions
07:55sur les valeurs françaises.
07:56Mais est-ce que
07:56sur d'autres portefeuilles,
07:57vous réduisez
07:58l'exposition France ?
07:59Alors oui,
08:00dans une certaine mesure.
08:01Donc là, ce qu'on voit,
08:02c'est que depuis l'annonce
08:02de M. Bayrou,
08:04le 25 août,
08:05en fait,
08:05il y a eu surtout
08:06une prise de profit
08:07sur des valeurs
08:08qui avaient beaucoup monté.
08:09Donc je pense notamment
08:09à SPI, par exemple,
08:10Vinci, FH.
08:12Donc sur ces valeurs-là,
08:13on avait pris des profits
08:13en amont.
08:14Nexence aussi a subi
08:16un peu de baisse en bourre.
08:18Donc ça,
08:19on avait un peu baissé
08:20notamment tout ce qui est
08:21l'exposition
08:22Construction France,
08:23donc FH, Vinci.
08:24Ça, ce sont des allégements
08:24qu'on avait fait bien en amont.
08:26On a également allégé
08:27le secteur bancaire aussi
08:28il y a quelques mois.
08:29Donc dans cette perspective,
08:30le secteur bancaire
08:31perd environ 9%
08:32depuis l'annonce
08:34Voilà, maintenant,
08:35comment on se projette
08:36dans l'avenir ?
08:37Là, je partage avec vous
08:38notre réflexion.
08:39On n'a pas encore
08:40vraiment implémenté
08:41dans les portes-effets
08:42parce que c'est un tout
08:43petit peu trop tôt.
08:43Est-ce que vous avez saisi
08:43des opportunités,
08:44des titres qui ont baissé ?
08:45Pas encore.
08:45Pas encore.
08:46Mais sur le secteur bancaire,
08:47éventuellement,
08:48il peut commencer
08:48à avoir des opportunités
08:49parce que c'est un secteur
08:50qui ne se paye toujours pas cher,
08:52vraiment pas cher
08:53et qui est en train
08:53de se redresser,
08:54sachant que c'est un secteur
08:55qui profite beaucoup
08:56de la pontification
08:58de la courbe des taux.
08:59Donc la différence
09:04va s'en tuer,
09:05ce qui est bon
09:05pour le secteur bancaire.
09:06Donc ça, c'est un peu
09:07un secteur qu'on regarde.
09:08Et après,
09:09le secteur de la construction
09:11a commencé à baisser
09:13mais pourrait encore baisser
09:14sans doute peut-être
09:15encore un peu.
09:16C'est des valeurs
09:17qui étaient sur les plus hauts.
09:18Exactement, tout à fait.
09:19Merci beaucoup, Pierre-Chan,
09:20de nous avoir accompagné ce matin.
09:21Je rappelle que vous êtes
09:22gérant de Portefeuille Action
09:23à la financière de l'Échiquier.
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