- il y a 6 semaines
Marschall Truchot, du lundi au jeudi de 17h à 19h avec Olivier Truchot & Alain Marschall. Deux heures pour faire un tour complet de l’actualité en présence d’invités pour expliquer et débattre sur les grands sujets qui ont marqué la journée.
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00:00On va revenir maintenant sur la mort de Mathis, ce jeune de 19 ans qui a été fauché le week-end dernier à 5h du matin.
00:06C'était à Lille par un conducteur récidiviste et sous protoxyde d'azote.
00:08Voici Mathis, ce sont des images qui ont été fournies par sa famille.
00:12C'est un jeune garçon qui venait d'Haïti, qui avait été adopté, qui travaillait, visiblement bon élève.
00:17Il voulait même, dès son jeune âge, monter sa petite entreprise.
00:21Sa mère, aujourd'hui, face à ce drame qu'elle vit, elle dit, et vous allez l'entendre, avoir la haine.
00:27On a du dégoût, on a de la compréhension.
00:30On ne comprend pas pourquoi une personne comme le chauffeur est encore en liberté.
00:35Cette personne, elle est récidiviste, elle n'a aucune empathie.
00:40C'est une personne qui se sent puissante au volant d'une voiture qu'elle ne maîtrise même pas.
00:45C'est des gens qui ne méritent pas de vivre parce qu'ils enlèvent la vie à des gens qui sont respectueux des lois.
00:53Et j'ai la haine, j'ai la haine.
00:56Mathis, c'était la joie de vivre.
01:00Et il avait 20 ans, normalement, demain.
01:04Donc, aujourd'hui, on se dit qu'au lieu de fêter ses 20 ans, on va fêter son arrivée dans un cercueil.
01:11Et ça, ce n'est pas possible.
01:14Ce sont des propos recueillis par Pauline Devoix de BFM Lille.
01:17Il y a plusieurs problèmes dans cette histoire.
01:19Il y a l'utilisation du protoxyde d'azote puisqu'il est soupçonné le chauffard d'avoir utilisé du gaz hilarant.
01:24On va y revenir parce que c'est votre combat, monsieur le député.
01:27Puis aussi le problème des refus d'obtempérer qui sont en augmentation de 9,4%.
01:32On en parle régulièrement.
01:34Et je me tourne vers vous, Rémi Jossom.
01:37Vous qui êtes juriste, avocat en droit routier.
01:39Comment se fait-il qu'un homme de 31 ans, qui a été plusieurs fois condamné pour des délits routiers,
01:45c'est ce qu'a dit le ministre de l'Intérieur, qui roule avec une grosse berline.
01:49On ne sait pas à qui elle appartient, si c'est la sienne.
01:51Qui n'a pas de permis.
01:52Et qui, bien sûr, ne respectent rien, ni même simplement un contrôle de police.
01:59Alors, au-delà de ce cas précis, le profil des délinquants routiers multirécidivistes,
02:05il est contrecarré par une mesure.
02:09C'est la détention.
02:10C'est-à-dire que tant que, évidemment, vous ne placez pas les gens en détention,
02:13provisoire en attendant le procès ou à la suite d'une condamnation,
02:17malheureusement, une fois que vous leur avez confisqué leur véhicule,
02:19que vous leur avez interdit de conduire,
02:21la seule solution pour le juge, c'est d'envisager la détention.
02:26C'est le seul moyen d'arrêter quelqu'un sur la route, manifestement,
02:28parce que l'ensemble des autres prérogatives ont échoué.
02:32La pédagogie, la prévention, la première répression.
02:35Voilà, donc je dis bien au-delà de ce cas-là.
02:36On est dans l'irresponsabilité la plus totale.
02:38Je pense qu'en réalité, sur ce type de profil,
02:40ce sont des gens qui se comportent sur la route comme ils se comportent en société.
02:43C'est-à-dire qu'en fait, on va faire abstraction totale de toute norme, de toute règle.
02:47Et encore une fois, la route, c'est la route qui est à nous.
02:51On fait ce que l'on veut et les règles ne nous intéressent pas.
02:54Justement, on va voir ce que c'est que ces refus d'obtempérer,
02:56dont on a parlé régulièrement.
02:58On va voir ça avec Nargis Hadji,
03:00parce que, Nargis, il faut distinguer, en fait, deux refus d'obtempérer.
03:03Oui, d'abord, il y a le refus simple,
03:05c'est-à-dire que le chauffeur ignore l'ordre de s'arrêter,
03:08que les forces de l'ordre lui ont donné.
03:10Alors, ce sont des images de Matisse,
03:11mais on va voir le refus simple d'obtempérer.
03:13Donc, le chauffeur ignore l'ordre de s'arrêter.
03:17La peine encourue, vous la voyez, jusqu'à deux ans de prison et 15 000 euros d'amende.
03:20Vous le disiez, il y a deux refus, car il y a le refus aggravé.
03:24C'est le même acte, mais dans sa fuite,
03:25le chauffeur met directement en danger la vie d'une ou de plusieurs personnes.
03:29Et alors là, les peines sont plus lourdes.
03:31Elles montent jusqu'à cinq ans de prison,
03:3375 000 euros d'amende.
03:35Et si c'est un agent des forces de l'ordre qui est visé,
03:37jusqu'à sept ans de prison et 100 000 euros d'amende.
03:40Les refus d'obtempérer, vous le disiez, Olivier,
03:42qu'ils soient simples ou aggravés sont en hausse.
03:44On va regarder les chiffres du ministère de l'Intérieur.
03:47Entre janvier et septembre 2024,
03:49près de 19 000 refus d'obtempérer.
03:52Et sur la même période, cette année, en 2025,
03:55plus de 20 000, près de 21 000,
03:57soit une augmentation de 9,4 %.
04:00Alors attention, ce n'est qu'un bilan provisoire.
04:02Les chiffres 2025, ils sont susceptibles d'évoluer.
04:06Un autre chiffre du ministère de l'Intérieur,
04:09en 2024, près d'un refus d'obtempérer sur 5
04:13est considéré comme aggravé, en clair.
04:15Une fois sur 5, la vie d'autrui est en danger.
04:18Merci Nargis Hadji.
04:19Mathieu Zagroski, vous qui êtes chercheur associé au CSDIP
04:23et spécialiste de la sécurité quotidienne,
04:25comment expliquer ce fléau ?
04:26Alors il y a plusieurs choses.
04:28Et déjà, je voudrais ajouter un point à ce qui vient d'être dit.
04:30C'est qu'il y a 21 % de délits aggravés.
04:35C'était 16 % il y a quelques années.
04:37C'est-à-dire qu'en fait, ce sont les refus d'obtempérer aggravés
04:40qui augmentent le plus.
04:41Les plus dangereux.
04:42Les plus dangereux.
04:43Comme on l'a expliqué, il y a plusieurs facteurs.
04:45Déjà, il y a 1,5 million de personnes en France
04:48qui roulent sans permis.
04:49Et il y a quelque chose comme 800 000
04:51qui roulent sans assurance.
04:52Donc, globalement, parce qu'il y a des gens
04:54qui perdent leur point,
04:55ils ont absolument besoin d'utiliser leur véhicule
04:57et donc continuent de conduire
04:59parce que c'est indispensable professionnellement.
05:01Il y a des gens qui n'ont pas les moyens
05:02de se payer l'assurance.
05:04Il y a un contrôle de police.
05:05Donc, tous ces gens-là n'ont pas envie d'être contrôlés.
05:06Ils n'ont pas envie d'être contrôlés.
05:07Ils n'ont pas envie d'être contrôlés.
05:07Ils n'arrêtent pas.
05:08Donc déjà, vous avez une population
05:09qui, par définition,
05:10ne va pas être très incline à s'arrêter.
05:12Et puis ensuite, vous avez tous les comportements
05:15déviants, délinquants
05:16qui viennent d'être évoqués.
05:17La consommation de substances.
05:19Le fait d'avoir commis un délit juste avant.
05:21Un refus d'obtempérer,
05:22c'est aussi peut-être parce que
05:24vous transportez quelque chose d'illicite,
05:26vous venez de commettre un vol.
05:27Là aussi, vous allez vous soustraire à un contrôle
05:28parce qu'évidemment, un contrôle
05:29risque de conduire à une interpellation.
05:32Parfois, ces refus d'obtempérer,
05:33ça aboutit à des drames
05:34comme avec Matisse.
05:36Nous sommes avec un policier,
05:37Michel Coriot.
05:38Ce n'est pas simple pour les policiers
05:40d'intervenir
05:41parce que vous êtes sur la corde raide
05:42en quelque sorte.
05:44Il faut effectivement stopper le chauffard
05:46mais le chauffard dans sa fuite
05:48peut commettre des accidents.
05:50Parfois, certains policiers utilisent leurs armes.
05:54On se souvient de la mort du jeune Naël
05:56et ça a entraîné des émeutes
05:59et l'incarcération d'ailleurs de votre collègue.
06:02Quelles sont les consignes
06:03à ce qu'elles ont évolué
06:04sur la façon d'appréhender
06:06les refus d'obtempérer ?
06:07Écoutez, en tout cas,
06:09ce que je peux vous dire,
06:09que je veux rappeler une réalité simple,
06:12le refus d'obtempérer,
06:13ce n'est pas un phénomène marginal,
06:15c'est un véritable fléau,
06:17un fléau national
06:18qui tue très malheureusement régulièrement.
06:21C'est vrai que les chiffres sont très parlants.
06:23En 2024, c'est près de 25 000 refus d'obtempérer
06:25qui ont été recensés,
06:27soit près de 70 par jour,
06:29toutes les 20 minutes à peu près.
06:31Et derrière ces chiffres froids,
06:33il y a des drames humains,
06:34des vies arrachées,
06:35des familles détruites
06:36et parfois nos collègues
06:37qui restent,
06:39quoi qu'il arrive,
06:39toujours en première ligne
06:40mais qui souvent se sentent bien seuls
06:42face à ce danger permanent.
06:44Alors moi,
06:45j'ai jeté un caillou dans la mare
06:46parce qu'on tourne un peu autour du pot.
06:50À mon avis,
06:50le vrai suicide
06:51pour les refus d'obtempérer,
06:53et nous on le dit au effort
06:54à l'Union Police Nationale,
06:55sur ce sujet,
06:56c'est la réponse judiciaire.
06:58Nos collègues,
06:59ils font un travail quotidien
07:00remarquable
07:01avec les moyens qu'ils ont
07:02et croyez bien
07:03qu'ils sont largement insuffisants.
07:05Mais malgré ce travail,
07:06si au bout,
07:07la sanction,
07:08elle,
07:08elle ne tombe pas,
07:09ça,
07:11ça ne sert strictement à rien.
07:11Ça peut aller jusqu'à 50 prisons
07:13pour un refus d'obtempérer
07:15aggravé.
07:1550 prisons,
07:16mais dans les faits,
07:17ce n'est jamais le cas ?
07:18Exactement.
07:19La réalité des faits,
07:20c'est que
07:21quand vous arrêtez quelqu'un
07:22pour un refus d'obtempérer,
07:24il fait quasiment,
07:25en tout cas de manière
07:26très majoritaire,
07:27aucun jour de prison.
07:28En tout cas,
07:28je parle pour les refus d'obtempérer
07:30entre guillemets simples.
07:32Il suffirait d'appliquer la loi
07:34d'une façon un peu plus ferme.
07:35Oui, Michel Coriot,
07:36on a le refus d'obtempérer,
07:37mais on a en plus quelqu'un
07:38qui en est à 16 infractions,
07:40permis suspendu,
07:42qui avait aussi eu
07:44un délit de séquestration
07:46accompagné d'actes de torture
07:47qui n'avait pris que deux enfermes.
07:49Donc, on est au-delà
07:50du refus d'obtempérer,
07:51même en ce qui concerne
07:52cette personne.
07:53Exactement.
07:54C'est pour ça qu'on est dans...
07:56Certains parlent
07:56d'un sentiment d'impunité,
07:57mais on a dépassé ce stade.
07:58On est dans l'impunité
07:59la plus complète.
08:00C'est le terme de...
08:00C'est ce que vous dites.
08:02Exactement.
08:03En 2017,
08:04on a déjà durci un peu les choses
08:06en ce qui concerne
08:06le refus d'obtempérer.
08:08En mai dernier,
08:09il y a eu une instruction
08:09généralisée pour les policiers
08:11de permettre une poursuite
08:12de ces véhicules
08:13qui faisaient des refus
08:13d'autantérêts
08:14sous l'impulsion
08:15de notre syndicat
08:15de l'Alliance Police Nationale
08:16parce qu'avant,
08:16ce n'était pas le cas.
08:17On n'avait pas cette autorisation
08:18partout sur le territoire.
08:20Mais à la fin,
08:20c'est toujours le même sujet.
08:22Le conducteur,
08:23quand on l'arrête,
08:24il dort chez lui
08:24le soir même.
08:25Et donc, évidemment,
08:26tout ça,
08:26ça ne sert strictement à rien.
08:28Il y a une proposition
08:28de loi qui a été déposée
08:29en juin 2025
08:30qui va dans le bon sens.
08:32Elle veut durcir les choses.
08:34Trois ans de prison
08:34au lieu de deux,
08:35une amende de 45 000 euros,
08:37une confiscation obligatoire
08:38du véhicule.
08:39Je crois que ces propositions,
08:40c'est simplement du bon sens.
08:41Mais tant que ce texte
08:42reste coincé dans un tiroir,
08:44il n'y a rien qui change.
08:44Après, il ne suffit pas
08:45de faire voter la loi.
08:46Il faut l'appliquer
08:46parce que s'il vous durcissait
08:48sur le papier
08:49mais que dans les faits,
08:50ce n'est pas le cas.
08:51Exactement.
08:52C'est ce que j'allais vous dire.
08:53Tant que la justice
08:53n'appliquera pas
08:54avec sévérité
08:55ce que soit le législatif,
08:57ça ne changera malheureusement
08:58absolument rien.
08:59Alors, il y a le problème
09:00des refus d'obtempérer
09:01et puis il y a aussi
09:01ce phénomène d'usage
09:03du protoxyde d'azote
09:04et c'est votre cheval de bataille
09:06Vincent Ledoux
09:06qui êtes député du Nord
09:08puisque dès l'été dernier,
09:09vous aviez interpellé
09:10le gouvernement
09:10sur la consommation
09:12de gaz hilarants,
09:13c'est comme ça
09:14qu'on l'appelle,
09:15par certains usagers
09:15de la route.
09:16Et visiblement,
09:17c'est ce qu'a fait cet homme
09:19puisqu'on a retrouvé
09:19des petites bonbonnes
09:20de gaz dans ses voitures.
09:22Oui, parce que tout simplement
09:23quand vous êtes maire
09:24comme je l'ai été
09:24pendant plus de 15 ans
09:25dans une commune
09:26proche de Tourcoing,
09:27forcément vous êtes confronté
09:28et non seulement
09:29quand vous faites vos balades
09:29à un stock important
09:31de petites bonbonnes
09:32qu'on retrouve comme ça
09:33dans la nature,
09:34mais aussi de plus en plus,
09:35vous voyez,
09:36sur la route,
09:37des gens qui en prennent,
09:38qui se filment
09:39en en prenant,
09:40enfin ça devient
09:41un cinéma pas possible.
09:42Vous voyez, bon.
09:43Et si ça n'était qu'hilarant,
09:44ce ne serait pas grand-chose.
09:46Le seul problème,
09:46c'est que le gaz hilarant,
09:48il tue aujourd'hui.
09:49Ça provoque quoi
09:49comme phénomène
09:51dans le cerveau ?
09:52J'en ai jamais pris
09:53donc je ne peux pas
09:54vous témoigner.
09:55C'est un anesthésiant,
09:56en fait,
09:57c'est utilisé
09:57en milieu médical,
09:58notamment comme anesthésion.
10:00D'accord.
10:00Donc voilà,
10:01c'est une espèce d'état.
10:02Et quand on conduit,
10:03qu'est-ce que ça peut provoquer ?
10:04Une perte de contrôle ?
10:05Vous perdez tous vos repères.
10:07Tous vos repères,
10:08vos réflexes.
10:09Voilà, tous vos sens cognifs.
10:09C'est un effet d'endormissement,
10:11en fait.
10:11Et le problème,
10:12on en parlait tout à l'heure,
10:13c'est qu'en fait,
10:14ce n'est pas encore considéré
10:14comme un stupéfiant
10:15au sens du terme
10:17et donc inscrit à la liste
10:18qui permettrait
10:19d'établir effectivement
10:20un délit.
10:21Et donc là,
10:21aujourd'hui,
10:22on a un trou dans la raquette.
10:23Et c'est toute l'attente
10:24qu'on a aujourd'hui
10:25du Conseil d'État.
10:25Pour autant,
10:26il y a un problème de source.
10:27C'est-à-dire,
10:27ça vient bien de quelque part.
10:28Il y a des gens qui les vendent,
10:29il y a des gens qui,
10:30effectivement,
10:31les font circuler.
10:32C'est quoi les effets
10:32de ce protoxyde d'azote, alors ?
10:34Vous perdez vos moyens.
10:35Enfin, en quelque sorte,
10:36vous n'avez plus...
10:37Pour conduire une voiture,
10:38il faut être en capacité
10:39de pouvoir la conduire.
10:40Et ça amoindrit
10:41ces capacités-là.
10:42Et en plus,
10:42si vous êtes dans un délit de fuite,
10:43ça doit très certainement
10:45décupler l'adrénaline
10:47et j'imagine faire perdre
10:48tous les moyens des gens.
10:49Le problème,
10:49c'est que le protoxyde d'azote,
10:51on ne peut pas le détecter
10:52dans un contrôle.
10:53Il disparaît tout de suite.
10:54Alors, on me dit
10:54qu'aujourd'hui,
10:55il y a des tests
10:55qui sont mis en œuvre
10:57par des start-up
10:57qu'il faudrait prouver.
10:58On me dit qu'au Royaume-Uni
10:59et dans les Pays-Bas,
11:01ça fonctionne plutôt bien.
11:02Les tests dits
11:02en bord de route.
11:04Le problème,
11:04c'est qu'il faudrait
11:05aller beaucoup plus loin
11:05et peut-être
11:06dans les protocoles hospitaliers
11:07qui ont des moyens
11:08d'investigation
11:09un peu plus sérieux
11:11que le test
11:12au bord de route
11:13les mettre en œuvre.
11:14Mais tout ça n'est pas encore
11:15prévu par le protocole législatif.
11:16Vous voudriez
11:16que le protoxyde d'azote
11:18soit finalement condamnable
11:20comme le stupéfiant,
11:21que ce soit une circonstance
11:21aggravante
11:22si dans un accident,
11:23le conducteur
11:24avait pris ce gaz-là.
11:26Le conducteur a déclaré aujourd'hui.
11:27Mais c'est surtout
11:28couper les sources.
11:29Et donc,
11:30ceux qui les vendent
11:30de manière illicite,
11:32que ce soit aux abords
11:32des écoles
11:33ou aux abords des fêtes,
11:35il faut qu'il puisse être
11:36qu'il y ait des contraventions
11:37immédiates.
11:38On ne peut pas l'interdire
11:39complètement.
11:39On ne peut pas l'interdire
11:40complètement.
11:40On l'a déjà réduit.
11:41C'est ce qu'a fait le législateur
11:42en 2021
11:43lorsqu'il a interdit
11:44la vente aux mineurs.
11:45Sauf qu'aujourd'hui,
11:45il n'y a pas de contrôle.
11:46Là, je suis sur une plateforme.
11:47Si je veux en acheter,
11:48on met protoxyde.
11:49Écoute,
11:50je peux t'en acheter
11:51si tu veux 12 cartouches
11:52à 10 euros.
11:53Non, mais il y a simplement
11:53c'est vendu 12 cartouches
11:55recharge chantilly
11:56à 10,96 euros
11:58ou alors recharge
11:59protoxyde d'azote
12:00pour fileter
12:03pour vélo
12:03mixte adulte.
12:05Voilà comment ça se vend.
12:05C'est la nouvelle mode ?
12:09Pour la chantilly,
12:12je pourrais peut-être
12:12en acheter.
12:13D'une manière générale.
12:14C'est un phénomène
12:15chez les jeunes maintenant ?
12:16Oui, alors je serais
12:17incapable de le mesurer
12:18mais en fait,
12:18ça s'inscrit dans un phénomène
12:19plus large
12:20qui est non seulement
12:21la consommation de stupéfiants.
12:23On connaît bien,
12:24on sait qu'il y a
12:24un usage massif du cannabis
12:26en France
12:26qu'on a 1,5 million
12:27d'usagers réguliers,
12:296 millions d'usagers...
12:31Le cannabis qui est quand même
12:32rarement aussi contrôlé
12:33au volant.
12:34Alors, normalement,
12:35il l'est
12:36mais bon, bref.
12:37Mais c'est qu'il y a aussi
12:37de plus en plus
12:38de détournement d'usage
12:39d'autres substances.
12:41Protoxydazote,
12:41c'est un exemple.
12:42La kétamine,
12:42c'est un autre exemple.
12:43La kétamine,
12:44c'est également
12:45un produit anesthésiant
12:46qui est utilisé
12:47dans le traitement
12:48de certaines dépressions
12:49mais qui est aujourd'hui
12:50de plus en plus aussi
12:51détourné comme drogue récréative.
12:53Et en fait,
12:53là, il y a tout un problème
12:54de comment on régule.
12:55C'est-à-dire qu'il y a des gens
12:55qui en ont réellement besoin.
12:56Ce sont des produits
12:57qui devraient pouvoir
12:58être acquis légalement
12:59dans un certain cadre
13:00mais il y a aussi
13:01des détournements
13:01qui créent
13:02des comportements dangereux.
13:03Alors, juste une précision néanmoins
13:05et je parle sous le contrôle
13:06de M. le député,
13:07la loi qui instaure
13:08l'homicide routier
13:10en juillet 25
13:11prévoit désormais
13:12une circonstance aggravante
13:13qui est l'usage détourné
13:16d'un produit
13:17dont notamment
13:19le gaz hilarant
13:20mais aussi...
13:22Donc ça existe déjà,
13:22M. le député ?
13:23Mais aussi les médicaments.
13:24La difficulté,
13:25c'est que pour l'instant,
13:26la liste de ces substances
13:29interdites et psychotropes
13:30n'est toujours pas publiée
13:32parce qu'elle doit faire l'objet
13:33d'un décret
13:34prévu par
13:35le pouvoir politique
13:38et donc ensuite
13:39par le Conseil d'État.
13:39Donc pour l'instant,
13:41et dans ce dossier
13:41très malheureux,
13:43le conducteur ne pourra pas
13:44être poursuivi
13:45pour la consommation
13:46du gaz hilarant.
13:46Alors qu'il aura encouru
13:4710 ans
13:47si on appliquait justement...
13:49Quand vous entendez
13:49la maman de Mathis
13:51qui fait preuve
13:52d'une grande dignité,
13:52elle vient de perdre son fils
13:53comme c'est un drame absolu,
13:55elle dit qu'elle a la haine
13:55mais elle parle très calmement,
13:57elle dit
13:57je ne comprends pas
13:58pourquoi cet homme
13:59était en liberté
14:00et pouvait prendre une voiture
14:02et écraser son fils.
14:04Je ne peux pas la comprendre.
14:05Elle est dans un sentiment
14:06d'incompréhension.
14:07Moi, sa haine,
14:07c'est la mienne aussi.
14:08C'est la haine de celui
14:09qui a fait ça
14:10mais c'est aussi la haine
14:10de nos institutions
14:11et c'est une perte de crédibilité
14:13dans l'ensemble
14:13de nos institutions,
14:14bien entendu.
14:15Alors je ne sais pas
14:16si ça aurait pu être évité
14:17pour plein de raisons
14:18parce que je n'étais pas là
14:19et que l'enquête est en cours
14:21et que tout ça sera établi.
14:22Mais en tout cas,
14:23le fait qu'il soit
14:24multirécidiviste...
14:26J'ai eu,
14:26je voulais aussi...
14:26Ses infractions,
14:28deux enfermes en 2020
14:31pour séquestration
14:31accompagnée d'actes de torture.
14:32Moi, je comprends la maire
14:33et je fais bien encore une fois
14:35cette haine qu'elle exprime
14:37et qui doit être collective.
14:39Pour autant,
14:40il faut aller très vite.
14:41Par exemple,
14:42une chose très claire,
14:42le ministre de l'Intérieur
14:43peut très bien
14:44prendre par décret
14:45une contravention,
14:47classe 3,
14:48pour lorsque vous êtes pris
14:49sur la voie publique
14:50avec des bonbonnes de gaz
14:51qu'on voit plein de gamins
14:52qui le font
14:52et certainement,
14:53ce n'est pas pour faire
14:54de la crème chantilly
14:54dans un parc
14:56mais c'est pour tout à fait
14:56autre chose,
14:57c'est de pouvoir tout de suite
14:58établir une contravention.
15:00C'est 450 euros d'amende.
15:01C'est des petites choses
15:01immédiates
15:02qui peuvent être mises en oeuvre
15:04pour couper l'envie des jeunes.
15:05Après,
15:06il y a un problème
15:06dont on n'a pas parlé,
15:07c'est la prévention.
15:07Il faut dire aux jeunes
15:08que ce n'est pas marrant.
15:09Ça fait des ravages.
15:10Et il y a beaucoup
15:11d'addictologues
15:12qui nous disent
15:12que lorsque ça devient
15:13indépendant,
15:14ça crée de gros déserts
15:16pathologiques
15:17chez le jeune.
15:18Merci à tous
15:18d'avoir participé
15:19à cette discussion.
15:21Dans un instant,
15:22c'est un autre député
15:23qui sera avec nous,
15:24député écologiste
15:25et social Nicolas Thierry
15:26qui veut interdire
15:27à vie le tabac
15:28pour les jeunes
15:29qui sont nés
15:29à partir de l'année 2014.
15:31Est-ce que c'est faisable ?
15:32Comment est-ce que
15:32ça se met en place ?
15:33On verra ça.
15:34On verra ça.
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