Passer au playerPasser au contenu principal
  • il y a 2 mois
Ce mardi 26 août, Victor Lequillerier, économiste et vice-président du Think Tank "BSI Economics", a abordé la destitution d'une gouverneure de la Fed par Donald Trump, et les risques sur les prochaines adjudications françaises avec le sursis du gouvernement, dans l'émission BFM Bourse présentée par Guillaume Sommerer. BFM Bourse est à voir ou écouter du lundi au vendredi sur BFM Business.



Catégorie

📺
TV
Transcription
00:00BFM Bourse, l'écho du monde.
00:03Pendant ce temps, Donald Trump lui fait le ménage, il limoge la gouverneure Lisa Cook au sein de la Fed,
00:08membre de la Fed, et un limogeage, dit-il, avec effet immédiat.
00:12Il l'accuse de fraude aux prêts immobiliers.
00:14Victor Lequillori est avec nous, vice-président du think-tank BSI Economics.
00:17Bonjour Victor.
00:18Est-ce qu'on peut dire à présent que oui, oui, la Fed est en train de perdre concrètement son indépendance ?
00:24En tout cas, nouvelle étape a été atteinte, et c'est assez inédit,
00:27et ça renforce de plus en plus la probabilité du scénario de pas d'indépendance,
00:32ce qui serait d'autant plus grave si ça s'accompagnait d'une perte de crédibilité de la Banque centrale.
00:37Et ça, c'est assez facile à mesurer, parce que ça revient à respecter le mandat.
00:40Le mandat de la Fed, c'est de s'assurer une bonne gestion de l'inflation du marché du travail.
00:45Et en fait, c'est une sorte de mandat un peu implicite qui découle de ces objectifs-là.
00:48C'est la stabilité financière, et ce qu'on s'est aperçu ces dernières années,
00:51c'est que les banques centrales ont pas mal innové, notamment la Fed,
00:53sur leur capacité à communiquer comme un nouvel outil un petit peu de leur politique monétaire,
00:58pour un peu essayer d'ancrer les anticipations.
01:00Et là, en fait, le problème, c'est qu'on risque d'avoir une communication brouillée,
01:03parce que toutes les politiques souhaitées par Donald Trump sont assez inflationnistes.
01:07Les droits de douane, le stimulus budgétaire, c'est impressionnant.
01:10Et c'est pas très cohérent avec sa volonté, par ailleurs, d'avoir des taux bas.
01:13Donc en fait, si on se dirige vers une perte d'indépendance
01:15et que ça se conclue par une perte de crédibilité,
01:18ce manque de cohérence, en fait, il risque de maximiser le risque de perte de crédibilité
01:23de la banque centrale, et ça, c'est très inquiétant.
01:25Et malheureusement, on s'y dirige tout doucement.
01:28L'autre sujet qui nous préoccupe aujourd'hui, évidemment,
01:31c'est la dette française et ses tensions sur les taux français.
01:35On voit qu'on est à 3,50, un peu plus, 3,51 à certains moments.
01:40Donc le risque politique est véritablement là, à nouveau, sur les marchés.
01:44Est-ce que les prochaines adjudications de bon du Trésor
01:47qui sont prévues sur le mois de septembre sont à risque ?
01:51Alors, ce qu'il faut avoir en tête, c'est qu'il y a environ 8%
01:55de la dette totale française qui va être renouvelée d'ici la fin de l'année.
01:59Sur ces 8%, on a environ 2 tiers qui correspondent à des obligations
02:03qui ont été émises à courte maturité, donc il y a environ un an,
02:07et qui ne présentent pas vraiment de risque de refinancement
02:09parce qu'il y a un an, les taux d'intérêt étaient un petit peu plus élevés.
02:11En revanche, il y a, sur les deux tiers restants,
02:15là, sur le tiers restant, plutôt, un risque de refinancement
02:17qui est assez élevé avec des grosses échéances
02:19qui ne seront pas forcément en septembre,
02:20mais plutôt fin octobre et fin novembre,
02:22et là, avec un risque de refinancer la dette
02:24à des niveaux d'intérêt beaucoup plus élevés,
02:27ce qui va inévitablement peser sur les charges d'intérêt
02:30qui vont être payées par l'État français.
02:32Et là, pareil, il faut bien avoir une lecture cohérente.
02:35Il y a deux messages, c'est qu'on a une charge d'intérêt
02:37dont la trajectoire, elle augmente,
02:38même qu'on la calcule en pourcentage du PIB,
02:40en pourcentage des recettes, en pourcentage des dépenses.
02:42Ça, c'est inquiétant, mais on est encore loin des niveaux
02:44qui existaient avant 2010,
02:46avant les politiques monétaires non conventionnelles.
02:48Et un petit message d'alerte,
02:49parce qu'on commence de plus en plus à s'écarter,
02:51en fait, ces ratios-là de charges d'intérêt dépensées
02:54par rapport aux PIB, aux recettes, aux dépenses,
02:56par rapport à des pays qui sont eux solides,
02:58comme l'Allemagne.
02:58En revanche, là aussi, on est...
03:01Le message d'alerte doit être un peu nuancé,
03:02parce qu'on est largement en dessous d'autres pays
03:04qui sont eux aussi, en fait, dans les situations
03:06un petit peu comme la nôtre,
03:08comme le Royaume-Uni ou les États-Unis,
03:10où le risque souverain apparaît non négligeable.
03:12Oui, mais donc les principales éducations,
03:13adjudications de cette fin d'année,
03:15les principaux tests obligataires sur le marché
03:16pour la France arriveront plus tard,
03:18en octobre et novembre, nous dites-vous.
03:20Ce sera intéressant à suivre,
03:21et d'ici là, de l'eau politique
03:23aura coulé sous les ponts de l'Assemblée nationale.
03:25Merci beaucoup, Victor, de nous avoir accompagné.
03:27Victor Lequillerier pour BSI Économique.

Recommandations