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  • il y a 4 jours
Julie Hutin, cofondatrice et présidente de StemInov, était l'invitée de Laure Closier dans French Tech, ce vendredi 26 septembre 2025. Elle a évoqué l'ambition de sa biotech de développer des thérapies à base de cellules souches pour soigner la pneumonie sévère, dans Good Morning Business. Retrouvez l'émission du lundi au vendredi et réécoutez la en podcast.

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Transcription
00:008h23, retour de la matinale de l'économie. Ce matin, un projet ambitieux avec nous,
00:04développer des thérapies cellulaires pour traiter des maladies graves, inflammatoires et auto-immunes.
00:09Julie Huitain, bonjour. Vous êtes la cofondatrice et présidente de STEM Innof.
00:13C'est un spin-off du centre hospitalier régional universitaire de Nancy et de l'université de Lorraine.
00:18Vous venez de lever un peu plus de 10 millions d'euros. Alors expliquez-nous comment ça fonctionne.
00:23Bonjour, merci pour votre invitation aujourd'hui.
00:27Chez STEM Innof, on développe une thérapie qui est une biothérapie, c'est-à-dire à partir de cellules souches issues du cordon ombilical
00:35pour traiter des pathologies inflammatoires et en première instance, des patients qui ont des pneumonies sévères
00:40qui vont s'aggraver soit en syndrome de détresse respiratoire aiguë, soit encore plus grave en choc sceptique.
00:46Donc vous récupérez des cellules qu'après vous cultivez ?
00:49Tout à fait. On a fait le constat durant la Covid, suite à des centaines de patients
00:55qui ont été administrés dans diverses études qui ont été probantes.
01:00Donc on a vu une bonne réponse suite à l'administration de ces cellules
01:04chez des patients qui étaient atteints de défaillances pulmonaires graves.
01:08Et le constat était que ces patients ont pu bénéficier de ces thérapies,
01:14mais dans un nombre limité, puisqu'il n'y avait pas assez de cellules disponibles pour traiter de nombreux patients.
01:20Et donc chez Stéminov, on a décidé d'internaliser la bioproduction du camp dit d'un médicament.
01:25Et donc on reçoit des cordons, des maternités, on va les découper, on va extraire les cellules de ces cordons
01:32et ensuite on va les amplifier suivant un procédé qui est propre, en fait, dans des bioréacteurs.
01:37Les cellules vont adhérer à des billes, donc on appelle ça le processus en trois dimensions,
01:42pour obtenir un maximum de cellules pour pouvoir traiter un maximum de patients derrière.
01:47Et ces cellules, justement, après ça devient quoi ? C'est un médicament ? C'est une solution ? C'est concrètement ?
01:53Exactement, c'est un médicament, en fait. En sortie de bioproduction, on va avoir des flasques qui vont être congelées
01:58et qui vont être immédiatement disponibles dans les hôpitaux, dans les services de réanimation,
02:04au plus proche des patients, puisque un patient qui est en réanimation atteint d'un syndrome de détresse respiratoire aigu
02:10ou d'un choc septique, il faut agir de manière très urgente.
02:13Donc ce candidat médicament, il est congelé et immédiatement disponible.
02:19On a juste besoin de décongeler le médicament et de l'administrer en intraveineuse au lit du patient.
02:23Et là, vous en êtes où en termes de développement pour en arriver là, justement, avoir le médicament au pied du lit du patient ?
02:30Grâce à ces 10,6 millions, en fait, on va pouvoir monter à l'échelle industrielle notre unité de bioproduction
02:37qui est à Elkirch, à Strasbourg. Donc aujourd'hui, tous les voyants sont au vert sur les méthodes de bioproduction.
02:44Il faut juste se conformer d'un point de vue réglementaire aux exigences pharmaceutiques
02:48pour pouvoir être stérile et pouvoir injecter la solution aux patients.
02:53C'est le premier volet. Et le deuxième volet, c'est de pouvoir avoir les agences réglementaires
02:58qui nous autorisent à pouvoir mener notre étude clinique de phase 1-2-A dans la pneumonie sévère.
03:03D'ici la fin de l'année prochaine, quoi, à peu près.
03:05Exactement.
03:06Léa ?
03:06Alors, vous n'utilisez pas d'IA, pas de jumeaux numériques, c'est pourtant les mots un petit peu à la mode
03:10quand on est une medtech aujourd'hui. Vous les remplacez par quoi ?
03:14Alors aujourd'hui, on n'est pas medtech, on est biotech. Vraiment, on développe le candidat médicament.
03:19Pour autant, vous avez raison, contrairement aux méthodes classiques de thérapeutique,
03:24on va sous-traiter la production. Aujourd'hui, on a décidé de l'internaliser
03:28puisque dans les biothérapies, la méthode de production est intrinsèquement liée
03:33à l'activité du médicament. Par exemple, ces cellules ont des récepteurs.
03:37Ces récepteurs permettent toute l'activité qu'elles vont avoir une fois injectées,
03:42à savoir moduler l'inflammation, avoir des effets antibactériens et protéger les organes lésés.
03:48Si pendant le process d'amplification, on altère ces récepteurs
03:51ou leur potentiel mécanisme derrière, on ne va pas avoir l'effet escompté chez les patients.
03:55Donc, on a intégré cette bioproduction, comme je vous le disais au préalable.
04:00Et du coup, même si on est une biotech, on pourrait faire appel aux jumeaux numériques
04:05derrière sur l'industrialisation des méthodes de bioproduction.
04:09Mais c'est vrai qu'on ne se focalise pas sur cette partie jumeaux numériques
04:13dans le développement du médicament.
04:14Là, vous travaillez sur la pneumonie sévère.
04:16Pourquoi cette problématique-là particulièrement ?
04:21Alors, ce besoin médical, il est majeur.
04:23Le constat est sans appel.
04:25Un patient qui est admis en réanimation, qui a une pneumonie sévère,
04:29qui s'oriente soit en syndrome de déstresse respiratoire aiguë,
04:32soit en choc sceptique, c'est 40% de mortalité.
04:35Et aujourd'hui, il n'y a pas de traitement spécifique.
04:38En fait, ces patients qui sont admis en réanimation,
04:41le parcours, c'est une urgence vitale.
04:45Donc, l'objectif premier des médecins, c'est de maintenir le patient en vie.
04:51Donc, il y a une oxygénation grâce à de la ventilation mécanique,
04:54maintien de l'oxygénation, la fonction circulatoire.
04:59Donc, on va mettre des perfusions et administrer des antibiotiques très rapidement
05:04pour pouvoir cibler l'agent pathogène, la bactérie.
05:07Mais la mortalité est très forte, en fait.
05:09Et la mortalité associée est très, très forte.
05:11Merci beaucoup, Julie Hutin, d'être venue ce matin.

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