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  • il y a 12 heures
Hervé Affagard, cofondateur et directeur général de Maat Pharma, était l'invité de Laure Closier dans French Tech, ce vendredi 28 novembre. Il a expliqué comment fonctionne son médicament à base de microbiotes qui traite efficacement les patients atteints de leucémie, dans Good Morning Business. Retrouvez l'émission du lundi au vendredi et réécoutez la en podcast.

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Transcription
00:00De l'espoir ce matin dans la French Tech. Notre invité c'est Hervé Afagar. Bonjour, vous êtes le cofondateur et directeur général de Matpharma.
00:06Vous travaillez sur un potentiel médicament à base de microbiote pour traiter les patients atteints d'une leucémie.
00:11Microbiote, on parle là de notre intestin. Expliquez-nous comment ça marche et à qui ça s'adresse ?
00:17Bien sûr, donc en fait le microbiote effectivement c'est l'intestin plus précisément, c'est anciennement la flore intestinale.
00:23Nous développons des médicaments dont on va prendre la flore intestinale, le microbiote intestinal pour en faire un médicament
00:28et on va viser le remplacement du microbiote intestinal. Alors pourquoi c'est important dans ces patients-là ?
00:33En fait il faut bien savoir que le microbiote intestinal c'est le partenaire du système immunitaire.
00:37Nous notre objectif il n'est pas tant de remplacer le microbiote intestinal, il est de rééduquer le système immunitaire.
00:42Et un patient typiquement qui a une leucémie va avoir une transplantation de cellules souches, il y a tout un process, des chimios
00:47et son microbiote va être complètement détruit. Et donc nous on va restaurer ce microbiote intestinal avec la finalité qui est de restaurer aussi l'activité du système immunitaire.
00:56Et quand vous dites je prends de la flore intestinale, la mienne, celle du patient, je veux dire, ou c'est une autre ?
01:02Non, ce n'est pas autologue, c'est-à-dire qu'on a un produit sur étagère, mais on va effectivement collecter à un moment donné des sels
01:08pour en extraire le microbiote et fabriquer le médicament.
01:11Et là où c'est très efficace, c'est dans ce qu'on appelle le greffe versus host, c'est ça ?
01:16En français c'est maladie du greffon contre l'hôte.
01:19Voilà, c'est ça. En gros c'est le rejet de greffe.
01:21C'est le rejet. Et donc dans ces cas-là, votre médicament va permettre en fait qu'il n'y ait pas ce rejet, c'est ça ?
01:28Alors le rejet il a lieu, et donc nous on est vraiment en secours, ce qu'on appelle en salvage thérapie,
01:34c'est-à-dire qu'il n'y a plus d'espoir, le rejet de greffe est déjà complètement actif,
01:39et là quand on est dans cette situation-là, on a à peu près la moitié des patients qui décèdent sous 28 jours.
01:44C'est vraiment terrible.
01:46Et donc comme ce partenaire microbiote est absent, nous on va très très vite le reconstruire avec un produit très dense.
01:52On a un microbiote qui va contenir par exemple plus de deux fois plus qu'un microbiote normal,
01:58donc on a construit un produit très dense, et on va reconstruire l'intestin.
02:02Et en fait, grâce à notre thérapie aujourd'hui, on a fini l'étude pivotale,
02:06donc on est en phase d'enregistrement aujourd'hui, j'y reviendrai peut-être après.
02:09Et on a montré que la survie qui est attendue à 15% à un an de ces patients-là passe à 54%.
02:16Ah c'est énorme !
02:16Mais là vous dites, je travaille au moment où il y a le rejet,
02:20mais ça ne pourrait pas être en amont, une sorte de prévention qu'on prendrait au moment de la greffe ?
02:24On a fait le choix stratégique de commencer par le plus sévère, c'est-à-dire le rejet de greffe,
02:28mais on a effectivement un autre médicament qui est en cours de développement.
02:31Il est également dans une phase pivotale, on a recruté à peu près la moitié des patients,
02:34c'est une très grosse étude, il y a à peu près 400 patients,
02:36pour justement intervenir dès la transplantation de cellules.
02:39souches, pour éviter ce phénomène.
02:40Et est-ce que ça pourrait fonctionner, là on parlait de leucémie,
02:42mais c'est pour tout type de cancer, sur des tumeurs solides par exemple,
02:45ce genre de médicaments, ça pourrait avoir une utilité également ?
02:48Alors en fait, l'altération du microbiote intestinal,
02:51effectivement elle est clé dans beaucoup de traitements,
02:54que ce soit en oncologie ou autre.
02:55Plus précisément sur l'oncologie, nous on a déjà aussi d'autres expérimentations,
02:59en mélanométastatique, en cancer du poumon,
03:02où on va venir cette fois-ci, non pas traiter une maladie en direct,
03:05mais accompagner le traitement.
03:06Donc typiquement, nous on va accompagner les immunothérapies.
03:09Donc grosso modo, on est en train de construire un nouveau pilier en oncologie,
03:12qu'on appelle la microbiothérapie,
03:14qui va venir soit traiter des situations très graves,
03:16comme le rejet de grève de cellules souches,
03:18ou alors accompagner les traitements anti-cancer.
03:22L'immunothérapie, mais ça peut être la chimiothérapie,
03:24ça peut être post-chirurgie,
03:27vraiment c'est ça l'idée.
03:28Et du coup, c'est toujours pareil, quand on a des sujets de santé,
03:31c'est ce que disait Laure, ça suscite des espoirs incroyables,
03:34parce que quand on vous écoute là, on est bouche bée,
03:36mais il ne faut pas donner des faux espoirs aux gens non plus.
03:38Donc c'est quoi l'échéancier, le calendrier,
03:40pour que ces technologies-là soient accessibles réellement aux patients ?
03:43Alors déjà, nous on a fait le choix,
03:44parce qu'on est une société vraiment centrée sur le patient,
03:47on a fait le choix de donner le produit,
03:48ou de distribuer le produit, d'ores et déjà.
03:50On a fait 300 cas en compassionnel, dans 11 pays.
03:53Ce matin, je me suis réveillé, j'avais une demande en Nouvelle-Zélande.
03:56Donc déjà, on fournit le produit, je crois que c'est important de le signaler.
03:59Maintenant, on a un process réglementaire à suivre,
04:02qui va aboutir en 2026.
04:04Et donc, dès septembre 2026,
04:06grâce à notre partenaire commercial,
04:08puisqu'on a aussi noué un partenariat commercial,
04:10on pourrait être en possibilité de distribuer dans les 27 pays européens.
04:13Donc cette dernière étape réglementaire est super importante,
04:15puisque c'est elle qui va dire, oui, il y a un bénéfice-risque positif,
04:19je vous donne une licence, vous vendez.
04:20Et en attendant, on continue de distribuer le produit
04:23du fait de ces espoirs qu'il suscite.
04:26Et ça veut dire que c'est au risque et péril du patient ?
04:27Il n'y a plus aucune chance, mais comme je le disais tout à l'heure,
04:32en fait, c'est l'appréciation du médecin.
04:34Et le médecin, il y a les datas qu'on a déjà publiées.
04:37Il dit ça vaut le coup d'essayer.
04:39Donc effectivement.
04:40Vous venez de culturer une augmentation de capital de 9 millions d'euros,
04:43au total, ça fait 36 millions d'euros levés depuis le début de l'année.
04:45Mais avec ça, vous êtes une biotech, évidemment, vous tenez jusqu'à quand ?
04:49Alors on tient jusqu'à l'obtention de l'autorisation de mise sur le marché,
04:53c'est-à-dire l'été 2026.
04:55Et ensuite, ça, ça va déclencher d'autres jalons avec notre partenaire commercial
04:58qui prolongera encore jusqu'à 2027 l'horizon de cash.
05:03Mais c'est un labo, votre partenaire commercial ?
05:04Oui, un labo basé en Angleterre.
05:07Le nombre de patients que ça pourrait concerner, cette technologie à terme ?
05:10Europe-États-Unis, donc nous, notre premier marché, c'est 3 000.
05:14Ensuite, le deuxième marché préventif, on passe tout de suite à environ 20 000 patients.
05:18Et quand le troisième produit dans l'accompagnement des immunothérapies
05:22arrivera à son achèvement, là, on est dans le domaine du blockbuster.
05:26Vous prenez comme référence Pimbrot-Luzimab, qui est la référence,
05:2930 milliards de chiffre d'affaires.
05:30Si on arrive à accompagner Pimbrot-Luzimab, par exemple,
05:34c'est un marché absolument colossal.
05:36Merci beaucoup d'être venu ce matin.
05:37Hervé Afagar, le cofondateur et directeur général de Matpharma.
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