- il y a 4 mois
Deux heures pour vivre l’info. Julie Hammett donne les clés aux téléspectateurs pour mieux comprendre les grands enjeux de la journée.
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00:00Autre sujet qu'on voulait aborder ce vendredi matin, c'est la colère du secteur du tourisme contre la suppression des jours fériés.
00:07On va accueillir sur le plateau Alain Fontaine.
00:09Bonjour, bienvenue à vous, président de l'association des maîtres restaurateurs.
00:13On est avec Louis Ozelter, journaliste politique au Figaro.
00:16Bonjour Louis et Andréa Cotarac, porte-parole du Rassemblement National.
00:20Bonjour à vous.
00:22Je vais commencer par vous, Alain Fontaine.
00:24Ce sera quoi l'impact de la suppression de deux jours fériés pour vous ?
00:29Alors l'impact, il faut regarder l'historique d'abord du lundi de Pentecôte, d'il y a 20 ans, il s'est mis en place en 2005, donc ça fait juste 20 ans.
00:39Le lundi de Pentecôte est plus ou moins suivi par les entreprises, plutôt moins.
00:42Alors on ne touche pas au problème économique puisque les charges sociales sont fléchées vers la journée de solidarité.
00:48L'impact a été très faible, les deux ou trois premières années ça a été suivi, mais l'impact du lundi de Pentecôte a été très faible.
00:55Maintenant, si on est dans une sorte de fiction, c'est vrai que deux jours fériés qui seraient supprimés...
01:01Donc lundi de Pentecôte et 8 mai pour l'instant.
01:03Lundi de Pentecôte et 8 mai, ça aurait un impact, on parle là de ruralité, c'est-à-dire ça aurait un impact dans les provinces, surtout sur le lundi de Pentecôte.
01:12Il faut savoir que le lundi de Pentecôte, c'est...
01:14Alors, en dehors des fêtes religieuses, ce n'est pas le sujet, mais c'est le pont où les familles se réunissent le plus.
01:20Parce qu'on sait que le lundi de Pentecôte, comme son nom l'indique, c'est le lundi de Pentecôte et ça fait un pont.
01:24Et donc, on va beaucoup dans les familles et on va au restaurant.
01:29Et pour nos professionnels, moi je le vois chez mes adhérents, c'est 80% de nos adhérents, c'est le week-end du démarrage.
01:36C'est vraiment l'outil, l'étalon, si vous voulez, l'étalon mesure pour savoir si la saison va être bonne.
01:40Et c'est vraiment les campings qui ouvrent, c'est vraiment, je dirais, pas la bonne journée.
01:47Alors, sur les jours fériés, c'est toujours un débat, le général de Gaulle avait supprimé le 8 mai 45, le général de Gaulle,
01:53qui a été remis en place par Giscard d'Estaing, par le président de Giscard d'Estaing.
01:57Visiblement, 80%.
01:58Et donc, si vous voulez, c'est un débat, mais sur l'impact économique, si vraiment les entreprises se mettaient à travailler,
02:08il y aura un impact économique sur l'activité touristique et sur l'activité de la restauration.
02:15En tout cas, vous dites que le lundi de Pâques, c'est vraiment pas le bon jour.
02:20C'est le lancement de la saison, il ne faut surtout pas supprimer ce jour férié.
02:23Celui-là, il ne faudrait pas y toucher. On peut toucher au 11 novembre, par exemple,
02:29parce que le 11 novembre, d'abord, c'est une commémoration.
02:32Il faudrait peut-être rassembler toutes nos guerres et nos défaites, nos victoires et nos défaites,
02:36sur une même journée, pour commémorer les batailles du XXe siècle, 14-18, 39-45, l'Indochine et puis l'Algérie.
02:45Donc, vous, vous dites plutôt 11 novembre, on avait le président de l'UMI, Île-de-France, tout à l'heure, qui parlait du 15 août.
02:49Alors, tout le monde parle, beaucoup parle du 15 août, mais là, c'est gros, la ficelle est grosse, quand même,
02:53puisque tout le monde est fermé.
02:55Bon, mais en...
02:56Oui, oui, 15 août, ça va, tout le monde, évidemment, mais la ficelle est un peu grosse, là.
03:01Ça ne passera pas, ça, a priori, Louis-Nozalter, le 15 août ?
03:04En fait, la question, c'est de savoir si, à la fin, il y a vraiment un ou deux jours fériés supprimés, parce que...
03:08Oui, ça, c'est même pas sûr.
03:09Non, rien n'est sûr. Dans les annonces de François Bayrou, ce ne sont que des annonces.
03:13Il faut que ce budget soit discuté par le Parlement, qu'il y passe.
03:16Et d'ici là, le gouvernement lui-même, le Premier ministre lui-même, explique qu'il y a du mou, c'est-à-dire que c'est négociable.
03:22Donc, quand François Bayrou présente ça mardi, il sait, en parlant de deux jours fériés supprimés,
03:27que ça va créer un électrochoc dans notre opinion, qu'on va ne parler que de ça pendant plusieurs jours,
03:32parce qu'évidemment, ça concerne la vie quotidienne des Français, ça concerne le calendrier de bien des secteurs.
03:37Mais en réalité, ce qui se dessine ensuite dans les communications des ministres, c'est que l'objectif, c'est qu'il y ait plus de travail,
03:42qui est soit 7 heures, si c'est un jour, soit 14 heures de plus, travailler par an.
03:47Selon quelle modalité ? C'est à voir.
03:49Mais il faut quand même avoir en tête que le problème économique français, quand on compare aux autres pays européens,
03:55ce n'est pas tant la quantité que les travailleurs travaillent chaque année, c'est le nombre de gens qui travaillent.
04:01Et ça, la suppression des jours fériels ne résout pas tellement ça,
04:03parce que vous demandez aux gens qui travaillent de travailler plus, mais ça ne met pas en emploi les jeunes qui sont tenus à l'école.
04:08Donc, on se trompe de problème, il y a plutôt un problème d'embauche en France, c'est ça ?
04:12Il y a un problème de travail en France, mais il ne faut pas oublier l'autre aspect du problème,
04:15qui est la non-inclusion sur le marché du travail de toute une partie des gens qui sont pourtant en âge de travailler.
04:20Or, les forces supplémentaires de travail et, accessoirement, le fait de faire baisser le taux de chômage,
04:24qui est quand même encore à 7% et qui ne baisse plus, il faut aussi poser ce problème-là
04:28et donc ne pas se focaliser uniquement sur un jour férié, deux jours fériés, peut-être zéro jour férié.
04:32Même si l'argument qu'avance le gouvernement, Andréa Cotarac, c'est de dire,
04:35deux jours fériés en plus, c'est 14 heures de travail de plus par an, mathématiquement,
04:41et donc forcément, ça va dynamiser l'économie et on en a besoin.
04:44Écoutez, moi je pense tout simplement que c'est le chiffon rouge.
04:47On agite le chiffon rouge.
04:50Alors, j'entendais tout à l'heure qu'il fallait peut-être fusionner les défaites,
04:54les batailles de la Première Guerre mondiale avec la Seconde.
04:56On peut fusionner aussi, pourquoi pas, qu'est-Noël, après tout.
04:59Non, non.
05:00La réalité, c'est que c'est deux jours fériés, c'est le chiffon rouge,
05:03mais que derrière, on ne parle pas de quoi.
05:05Il n'y a pas 44 milliards d'économies dans le plan Bayrou.
05:08Il y en a 20 milliards.
05:092 milliards d'économies, 18 milliards d'impôts et de privations contre les Français.
05:15Rien d'extraordinaire sur le gel.
05:18On va appauvrir les Français.
05:19Je ne sais pas si vous confirmez ça, Gaëtan Mélin.
05:20Ce n'est pas moi qui le dis, c'est le monde.
05:21C'est un quart de l'effort budgétaire demandé pour 2026
05:26reposent sur l'impôt.
05:27C'est un quart de l'effort budgétaire.
05:28Reposent sur les ménages français, effectivement.
05:30Avec, on l'a bien vu, de toute façon, des hausses d'impôts
05:33qui ne sont pas franchement évoquées, mais déguisées.
05:38Puisque quand on supprime l'abattement pour les retraités,
05:41quand on gèle le barème de l'impôt,
05:44bien évidemment, ça se traduit par des gens qui, d'office,
05:47vont entrer dans l'impôt et des contribuables
05:50qui vont voir leur taux d'imposition augmenter.
05:53Donc vous dites trop de demandes, trop d'impôts,
05:56mais pas assez d'efforts au niveau de l'État.
05:58Tout à fait.
05:59Les 44 milliards d'économies, c'est factuellement faux.
06:03On va appauvrir les Français.
06:05On va toujours chercher l'argent chez les actifs,
06:07chez les petits patrons, chez les familles.
06:09Je gèle des allocations familiales, vous en avez parlé.
06:11Désindexer les retraites de l'inflation.
06:13Geler le barème sur l'impôt.
06:14Bref, on va appauvrir ça.
06:17Mais rien sur l'immigration, rien sur les fraudes.
06:19La Cour des comptes nous explique que 30 milliards de fraudes sociales,
06:23la fourchette haute, fraude aux prestations, fraude à la TVA,
06:26fraude aux marchandises, fraude au travail détaché,
06:28pas grand-chose là-dessus.
06:30L'allocation unique pourrait justement être un moyen aujourd'hui
06:34de renforcer justement la lutte contre la fraude sociale.
06:37Oui, on avait parlé aussi.
06:38C'est une volonté du gouvernement de la mettre en place.
06:41Vous avez parfaitement raison.
06:42Et c'était le cas sur M. Attal.
06:43Il y a quand même des choses.
06:44Oui, c'était le cas sur M. Attal.
06:46Il y a 6% de recouvrement.
06:47On allait chercher seulement 6% de la somme volée aux Français.
06:50Le Premier ministre a évoqué ce point essentiel
06:52entre la fraude détectée et la fraude recouvrée,
06:55où il y a un gap abyssal.
06:59Et donc, il faut absolument renforcer les contrôles
07:01et surtout recouvrer les sommes qui sont dues.
07:04Il y a une autre catégorie qui va être touchée, Gaëtan Mélin.
07:08Les veufs, visiblement, seraient les grands perdants
07:12de la suppression de l'abattement fiscal de 10% sur les pensions de retraite.
07:16Oui, et d'une manière beaucoup plus globale,
07:18en fait, ce sont les personnes qui sont seules
07:20et qui ne sont pas en couple et qui sont retraitées.
07:24Alors que vous soyez veuf ou que vous ne soyez pas mariés, de fait.
07:27parce que la suppression de l'abattement de 10%
07:32pour les retraités, qui va être remplacée par un forfait unique
07:36de 2 000 euros par personne, 4 000 euros pour un couple,
07:40eh bien, dès lors que vous avez des revenus supérieurs à 20 000 euros,
07:46eh bien, évidemment, ce forfait ne sera plus intéressant
07:50pour une personne seule, puisque si vous gagnez 30 000 euros,
07:54avec l'abattement de 10%, c'est 3 000 euros en moins d'impôts.
08:01Et au final, eh bien, avec ce forfait, je vous dis, de 2 000 euros,
08:04eh bien, il y aura un manque de 1 000 euros,
08:07soit une augmentation d'impôts de 160 euros pour cette personne seule.
08:12Et la différence s'accentue au fur et à mesure de la progression des revenus.
08:17Oui, tout à fait.
08:18Et encore une fois, pourquoi une personne seule est plus concernée qu'un couple ?
08:23Parce qu'encore une fois, le forfait, eh bien, il est individualisé.
08:27Et pour un couple, c'est 4 000 euros de déduction d'impôts.
08:31Donc, on voit bien qu'effectivement, plus...
08:35Mais encore une fois, il faut...
08:37Alors, l'idée n'est pas de dire que quand vous gagnez 2 000 euros par mois,
08:41vous êtes un retraité aisé.
08:44Non.
08:44Mais en tout cas, les petites retraites vont être préservées
08:46et sont quelque part gagnants dans l'histoire.
08:49Donc, ça, il faut vraiment le souligner.
08:52C'est très important.
08:53Mais effectivement, dès lors que vous êtes seul
08:55et que vous avez une retraite qui dépasse les 20 000 euros par an...
08:59Plus avantageuse.
09:00Eh bien, oui, effectivement, vous paierez plus d'impôts.
09:02Là aussi.
09:03Est-ce que vous saluez quand même le...
09:06J'allais dire une forme de courage de la part du Premier ministre
09:10à s'attaquer à la question des retraités ?
09:12On sait que c'est un électorat clé et donc que les retraités ont été longtemps préservés.
09:19Il fallait que quelqu'un se dise, ben non, on y va.
09:22Alors, c'était un tabou, mais vraiment tout camp politique confondu.
09:24Je me rappelle des discussions à l'Assemblée sur le budget l'an dernier
09:28où il a été proposé de toucher, mais un petit peu,
09:31juste au plafonnement de l'abattement des retraités
09:35que veut réformer François Bayrou.
09:37où les séances où on parlait de ça à l'Assemblée nationale,
09:40c'était tous les bancs étaient vent debout contre ça.
09:43Parce qu'effectivement, les retraités, et c'est tout à leur honneur d'ailleurs,
09:46votent plus que les autres.
09:46C'est eux qui votent.
09:47Voilà. Eux, ils accomplissent leur devoir civique,
09:49là où les jeunes, beaucoup de jeunes ne le font pas.
09:51Donc, plus vous montez dans la classe d'âge,
09:53plus il y a de participation électorale.
09:55Donc, forcément, mathématiquement, ça leur donne un pouvoir politique plus important.
10:00Le problème, c'est que ça fixe le raisonnement des élus,
10:05mais vraiment tout bord confondu.
10:06Encore une fois, on n'est pas sur une question de droite-gauche.
10:08Ça fixe un raisonnement des élus qui est de se dire
10:10« Mais que vont en penser les retraités à chaque fois qu'une nouvelle mesure est présentée ? »
10:13Donc, effectivement, François Bayrou, mardi, a brisé le tabou
10:16parce qu'il y avait les deux points qui étaient brûlants
10:21et qui n'avaient pas été concrétisés ces dernières années,
10:23qui étaient la réforme de cet abattement,
10:25et puis le gel, la non-indexception des pensions sur l'inflation.
10:28Rappelez-vous des débats très féroces là-dessus ces dernières années,
10:31et notamment lors du budget de Michel Barnier,
10:33qui est tombé là-dessus,
10:34parce que Marine Le Pen, c'était l'une des conditions
10:37qu'elle avait mises pour ne pas censurer le gouvernement.
10:40Elle a fini par le censurer.
10:42Or, François Bayrou s'est attaqué aux deux à la fois.
10:44Alors, on verra ce qui reste dans la copie finale,
10:46encore une fois, à la fin de l'automne.
10:48Mais il a mis sur la table les deux à la fois.
10:50Deux sujets potentiellement exposifs.
10:51C'est un petit déclic quand même, parce que ça n'est plus le concert d'indignation.
10:55Le débat est parti sur les jours fériés.
10:57Il n'est pas parti sur le gel de l'indexception.
11:00Oui, et d'ailleurs, on a entendu hier ou avant-hier,
11:02Laurent Wauquiez prend la parole suite aux annonces.
11:04Il n'a pas évoqué une seule fois la question du sort des retraités.
11:07Alors qu'il était effectivement en première ligne avec Michel Barnier.
11:08Alors, c'était l'une de ses lignes rouges au départ.
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