- il y a 4 mois
Deux heures pour vivre l’info. Loïc Besson donne les clés aux téléspectateurs pour mieux comprendre les grands enjeux de la journée.
Catégorie
📺
TVTranscription
00:00On en vient à ce niveau inédit, inédit pour l'absentéisme en France.
00:03L'absentéisme au travail continue de progresser.
00:06Quelques chiffres selon un baromètre, 5,8% d'absence en 2024, 5,3% l'année précédente.
00:1419 jours d'absence dans le privé, c'est un de plus que l'année précédente.
00:19Raphaël Legendre est toujours avec nous, bien sûr, de BFM Business.
00:23C'est un rapport qui produit un baromètre, qui a été révélé par le Figaro ce matin.
00:28Qu'est-ce qu'il dit ?
00:30Il dit que l'absentéisme progresse en France, effectivement.
00:33Et c'est une dynamique qu'on constate depuis la crise de la Covid, effectivement.
00:37Alors, vous avez classiquement les troubles musculosquelétiques et les maladies graves
00:42qui demeurent des causes majeures d'absentéisme pour les affections longue durée.
00:47Mais vous avez une grande montée des risques psychosociaux,
00:50et notamment chez les jeunes et les femmes.
00:53C'est ce que souligne l'étude et le baromètre Mercer ce matin dans le Figaro.
00:57Plus d'un tiers des femmes se sont arrêtées au moins une fois l'année dernière dans le travail.
01:07C'est un peu moins pour les hommes, 28%.
01:08Mais vous l'avez dit, Loïc, ces jours sont hausses.
01:1219 jours, c'est beaucoup.
01:1319 jours, c'est quasiment avec 5 jours de travail par semaine.
01:17Un mois d'absence dans l'année.
01:19Alors, attention quand même à cette moyenne de 19 jours entre les petits arrêts maladies de moins de 6 jours pour les maladies ordinaires
01:28et les affections longue durée qui peuvent durer 300, 400, 500, 600 jours.
01:33C'est parfois des moyennes qui sont un peu biaisées, qui disent finalement pas grand-chose.
01:38Il faudrait rentrer dans le détail, là on ne l'a pas.
01:41Mais quoi qu'il en soit, ce qu'on voit, c'est que ces arrêts maladies augmentent de plus en plus.
01:46Une précision quand même, parce que plus d'arrêts chez les femmes que chez les hommes,
01:50bon, il y a quand même une raison toute simple.
01:53Elles font quelque chose que les hommes ne font pas.
01:56Les arrêts maladies, les grossesses ne sont pas des congés.
01:58C'est-à-dire que vous avez le congé paternité et le congé maternité qui n'entrent pas dans les arrêts maladies.
02:02Ce sont deux choses bien différentes.
02:04Ce que l'on constate par contre et ce que souligne l'étude, c'est que le congé paternité qui a été sensiblement rallongé,
02:10finalement les hommes n'en ont pas encore pris la pleine potentialité
02:16puisque le nombre de jours de congé paternité est simplement passé de 14 à 16, plus de jours.
02:21Mais ça, ça n'a pas beaucoup bougé.
02:24Évolué. Bonjour Benoît Perrin.
02:26Bonjour.
02:26Merci d'être sur le plateau de BFM TV, économiste, directeur général des Contribuables Associés.
02:31Qu'est-ce qu'il dit finalement, ce rapport et cet absentéisme qui continuent de grimper pour atteindre des niveaux inédits en France ?
02:39Déjà, il va dans le même sens de ce que soulignait François Béroud dans son discours la semaine dernière
02:44où il insistait beaucoup sur le problème des arrêts maladies.
02:47Comme vous le savez, les dépenses de santé, c'est 20% de la dépense publique
02:51et il souhaite faire un effort de 5 milliards sur son plan d'à peu près 40 milliards.
02:56Donc c'est à peu près 10% de l'effort budgétaire qui va être vraiment sur les arrêts maladies.
02:59Deuxièmement, il signale aussi que, et la Cour des comptes insiste aussi beaucoup là-dessus,
03:05que les dépenses de la sécurité sociale sont complètement hors de contrôle.
03:08On sait qu'il y a eu plus de 40% de déficit entre 2023 et 2024
03:12et là, on va sur, a priori, un déficit d'à peu près 20 milliards d'euros, ce qui est absolument énorme.
03:18Et dans ces 20 milliards d'euros, vous avez 70% qui sont dus au déficit de l'assurance maladie.
03:23Et troisièmement, Raphaël l'a bien précisé, c'est qu'on a, ces dernières années, une explosion du nombre de jours d'arrêts maladies.
03:30Simplement, sur la dernière étude qui est un peu longue, c'est-à-dire de 2019 à 2022,
03:35on voit qu'il y a plus 40% de jours d'arrêts maladies dans le privé,
03:38plus 50% dans la fonction publique d'État et la fonction publique territoriale,
03:42et plus 74% dans les hôpitaux.
03:45Donc c'est vrai que ça relève vraiment, ça révèle, pardon, un certain malaise,
03:49avec des secteurs non plus touchés que d'autres.
03:51Alors voilà, on a effectivement notamment les services à la personne qui sont particulièrement touchés,
03:56on a les centres d'appel qui sont particulièrement touchés,
03:58et puis on a des secteurs qui sont plutôt épargnés, qui sont aux alentours de 3% d'absentéisme,
04:03qui sont assez classiques, c'est-à-dire la banque, la finance,
04:06tout ce qui est métier d'ingénierie, le conseil, le numérique,
04:09qui sont plutôt épargnés par l'absentéisme.
04:12Et donc ça révèle effectivement, non seulement je crois, une population qui vieillit,
04:15parce que par définition, quand vous avez une population qui vieillit,
04:18elle est plus éligible aux troubles musculo-squelettiques que d'autres populations.
04:23Et puis évidemment, je crois qu'il faut le dire aussi,
04:26une espèce de distance qui se crée de plus en plus entre les Français et le travail.
04:30Et la question de la santé mentale, qui en l'occurrence est un phénomène assez nouveau,
04:35en tout cas qui évolue, en particulier depuis le Covid, depuis les confinements,
04:40et qui cette fois ne touche pas les personnes âgées, mais beaucoup les jeunes.
04:44Alors vous avez tout à fait raison, ça c'est vraiment une nouveauté de l'absentéisme depuis quelques années,
04:48c'est ces problèmes de dépression, de burn-out,
04:51et j'y reviens de distanciation, notamment entre les jeunes et le travail,
04:55où on voit de plus en plus, notamment par le développement du télétravail,
04:58une espèce de séparation de non-sentiment d'appartenance à l'entreprise chez les jeunes,
05:03qui est plus important que chez les personnes avec un âge plus important.
05:09Et puis je trouve quand même une société qui valorise de plus en plus le loisir,
05:14de plus en plus finalement le divertissement, et qui, je crois, ne met pas assez au centre le travail.
05:19Et ce qui fait qu'avec ces espèces de combos gagnants, télétravail et divertissement qui est mis en avant,
05:25eh bien le travail n'est plus au centre des préoccupations des jeunes.
05:28– Donc c'est un enjeu pour le gouvernement qui cherche à faire des économies à tous les étages,
05:34il y a des économies à faire, dit François Bayrou sur l'assurance maladie,
05:37Aurore Malval, mais quand quelqu'un est absent, en général c'est parce qu'il a un arrêt maladie,
05:43un arrêt de travail qui a été donné par un médecin, comment on peut s'attaquer à ça ?
05:46– Alors c'est, je dirais, un peu un serpent de mer, le contrôle des arrêts maladie,
05:51ça fait très longtemps qu'on en parle,
05:52on voit bien souvent qu'il n'y a pas les moyens nécessaires non plus pour contrôler justement ces arrêts maladie
05:59qui sont de très nombreuses formes, on en a parlé tout à l'heure,
06:04entre un arrêt maladie de quelques jours ou un arrêt de maladie longue durée, c'est très différent,
06:09mais effectivement ça nécessite des moyens pour les contrôler, qui ne sont pas toujours là,
06:14faire des économies sur ce poste de dépense, c'est pas nouveau non plus,
06:18mais personne ne s'y est réellement attaqué jusqu'à présent,
06:21il y a cette question qui revient régulièrement des jours de carence, du délai des jours de carence,
06:25c'est ce qui est dans les tuyaux, c'est de le faire passer de 3 actuellement à 7 jours je crois.
06:30– De 4 à 7, c'est-à-dire que la sécurité sociale prendrait en charge l'arrêt maladie,
06:34aujourd'hui c'est à partir du 4ème jour avant cela, c'est l'entreprise qui le porte,
06:38il s'agirait de le décaler de 3 jours, et l'entreprise paierait sur 7 jours,
06:41ce qui évidemment met beaucoup en colère les patrons de PME notamment.
06:45– Toutes les entreprises le portent forcément ?
06:47– Oui absolument, alors après vous pouvez prendre des assurances complémentaires
06:50pour combler le paiement de ces jours d'arrêt,
06:55mais toutes les entreprises ne le peuvent pas, et notamment les plus petites,
06:58ça serait une charge assez importante pour elles,
07:00l'État espère 700 millions d'euros d'économies importants,
07:04du 4ème au 7ème jour effectivement, ces délais du jour de carence.
07:07– Alors sachant que c'est assez intéressant,
07:08parce qu'effectivement dans les efforts demandés par François Béroux,
07:11on a un acteur économique qui a été épargné, c'est-à-dire les entreprises,
07:14et là on a l'impression que par cette mesure de jour de carence,
07:17on réintroduit en quelque sorte la responsabilité des entreprises dans les arrêts maladie,
07:22et autrement dit effectivement on voit le patronat et des petits patrons
07:25qui effectivement sont très gênés par cette mesure,
07:28parce que ce serait à eux de porter l'indemnisation de payer de 0 à 7 jours,
07:32ce qui est absolument énorme, notamment pour des petites structures,
07:35et puis les grands patrons vous dirent,
07:36mais attendez moi je ne suis pas responsable particulièrement des maladies de mes salariés,
07:39donc pourquoi ce serait à moi de payer ?
07:41Mais c'est je crois un moyen pour François Béroux de pénaliser en quelque sorte,
07:45ou de faire rapporter une partie de l'effort aux entreprises.
07:46– Ça et la suppression des deux jours salariés également,
07:48qui seraient l'équivalent d'une taxe supplémentaire sur les entreprises,
07:50sont très surveillées par le monde entrepreneurial.
07:55– Oui effectivement les petites PME qui aujourd'hui ne sont pas non plus,
07:59on a vu toutes les défaillances d'entreprises, d'ailleurs ces derniers mois,
08:02donc cette mesure-là, elle inquiète énormément,
08:04justement si elle était mise en place rapidement.
08:08– Et alors on parlait de la santé mentale, notamment depuis le Covid,
08:12l'absentéisme continue d'augmenter,
08:15alors même que les Français ont vu débarquer,
08:17pour beaucoup d'entre eux, le télétravail.
08:20Alors ça fait 5 ans maintenant,
08:21j'ai cru comprendre que ça avait pas mal reculé,
08:24ça ne joue aucun facteur ?
08:26– Moi je suis convaincu que c'est un facteur important,
08:28parce que quand vous ne voyez jamais vos collègues,
08:30quand vous n'êtes pas dans les bureaux,
08:31vous êtes forcément, vous vous sentez moins intégré
08:33dans le destin de votre entreprise que lorsque vous travaillez chez vous.
08:36– Donc le télétravail favorise l'absentéisme ?
08:38– Je suis convaincu qu'effectivement le télétravail favorise les arrêts de travail,
08:44parce que les gens se sentent moins impliqués dans leur travail.
08:47Autre facteur qui me semble aussi important,
08:48c'est que je pense qu'une partie des Français
08:50ont compris qu'effectivement le travail ne payait pas assez,
08:53il y a moins d'évolution de salaire qu'il y en avait il y a quelques années,
08:56notamment à cause de charges qui sont très importantes,
08:58et du coup les Français se sentent moins valorisés dans leur travail,
09:01parce que justement les augmentations de salaire sont devenues de plus en plus rares,
09:05ce qui pénalise beaucoup les salariés.
09:07Et puis, ce qu'il faut aussi préciser, je crois,
09:10c'est la réintroduction potentielle de ce fameux jour de carence d'ordre public.
09:14Alors là, on augmente le nombre de jours de carence,
09:17là c'est juste, on dit, a priori, sur un jour,
09:20personne n'est payé, quelle que soit la convention collective,
09:22quelle que soit votre entreprise,
09:23que vous soyez dans le privé ou dans le public,
09:25on ne vous indemnisera plus votre premier jour d'arrêt maladie.
09:28L'objectif, évidemment, c'est de faire baisser les arrêts maladie de courte durée.
09:31– C'est une mesure très efficace,
09:33on sait à chaque fois qu'on a pu l'utiliser,
09:36que ça a été très efficace pour faire baisser…
09:37– J'avais juste une question, parce que certains se posent la question,
09:40donc c'est le rapport d'un cabinet de conseil,
09:42le cabinet de conseil Mercier, dévoilé par le Figaro.
09:45Certains vont dire, oui, bon, ben voilà, c'est un journal de droite,
09:47c'est un journal libéral, ça permet au gouvernement d'expliquer
09:50pourquoi ils voudraient faire une réforme.
09:51C'est quelque chose de très fiable et qui est très suivi.
09:53– C'est une étude qui est publiée chaque année
09:55et qui fait référence en la matière, absolument.
09:58– Ceci étant, elle ne parle pas vraiment des causes,
09:59– En tout cas, on ne le fait pas.
10:01– On ne rentre pas dans les cas, c'est une moyenne qui…
10:03– Pourquoi, justement, les gens sont en arrêt maladie ?
10:07– Après, il y a un sujet qui est quand même très clair,
10:09on parlait aussi de volonté politique,
10:11c'est sûr, c'est 7000 médecins surprescripteurs
10:13qui sont parfaitement identifiés
10:15et qui n'ont jamais été vraiment embêtés par des contrôles.
10:19– Merci beaucoup.
10:20– Et on sait que dans ce domaine-là, la sanction est malheureusement
10:22le moyen le plus efficace pour faire baisser les arrêts maladie.
10:24En 2008, l'Italie a baissé l'indemnisation,
10:27a augmenté les contrôles, moins 50%,
10:29d'absentéisme chez les fonctionnaires.
10:31– Merci beaucoup, merci à tous les trois
10:32d'être venus sur le plateau de BFM TV,
10:34nous éclairer sur ces chiffres,
10:36l'absentéisme au travail en France.
10:39– Merci beaucoup.
10:40– Merci beaucoup.
10:41– Merci beaucoup.
10:42– Merci beaucoup.
10:43– Merci beaucoup.
10:44– Merci beaucoup.
10:45– Merci beaucoup.
10:46– Merci beaucoup.
10:47– Merci beaucoup.
10:48– Merci beaucoup.
10:49– Merci beaucoup.
10:50– Merci beaucoup.
10:51– Merci beaucoup.
10:52– Merci beaucoup.
10:53– Merci beaucoup.
10:54– Merci beaucoup.
10:55– Merci beaucoup.
10:56– Merci beaucoup.
10:57– Merci beaucoup.
10:58– Merci beaucoup.
10:59– Merci beaucoup.
11:00– Merci beaucoup.
11:01– Merci beaucoup.
Recommandations
11:26
|
À suivre
5:39
9:04
9:55
9:14
7:50
5:57
9:47
11:36
4:07
5:34
8:03
2:50
2:35
7:20
1:57
5:14
8:58
7:07
14:36
7:24
5:43
26:39
7:16
Écris le tout premier commentaire