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  • 6/22/2025

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00:30...
01:0027 février 1991, l'armée américaine vient d'infliger une défaite sanglante à l'Irak, qui avait envahi le Koweït sept mois plus tôt.
01:23En s'imposant comme le grand vainqueur dans cette première guerre du Golfe, Washington ne se doute pas qu'il s'apprête à déclencher en Iran un processus qui va, une nouvelle fois, bouleverser tout le Moyen-Orient.
01:34Pour le président George Bush senior, la libération du Koweït n'est qu'une première étape d'une politique beaucoup plus ambitieuse.
01:52Il veut bâtir un nouveau Moyen-Orient.
02:00Républicain modéré, ancien combattant de la Seconde Guerre mondiale, directeur de la CIA puis vice-président des États-Unis,
02:08il est le chef d'État le plus puissant d'un monde devenu unipolaire, avec la chute du mur de Berlin et la décomposition de l'espace soviétique.
02:14Avec cette victoire en Irak, il veut maintenant que le Golfe Persique, une région plus que jamais stratégique pour ses richesses pétrolières, soit plus sûre pour les intérêts américains.
02:26Mais pour atteindre cet objectif, Bush doit s'efforcer de résoudre le conflit israélo-palestinien, qui menace la stabilité de tout le Moyen-Orient.
02:48La conférence de paix qu'il inaugure à Madrid lance ce processus.
02:51Le but de Madrid, casser le tabou de l'impossible dialogue direct entre Israël et les Arabes. C'était l'objectif.
03:02Donc on a mis en place des discussions bilatérales entre Israéliens et une délégation jordano-palestinienne.
03:09Israël et la Syrie, Israël et le Liban.
03:12On a aussi établi une discussion multilatérale pour approfondir les relations entre Israël et les Arabes.
03:21Pour imposer sa Pax Americana sur le Golfe, le président Bush a convié tous ceux qui sont susceptibles d'exercer une influence sur le conflit israélo-arabe.
03:35Européens, soviétiques, dirigeants du Maghreb et du Moyen-Orient, ils sont tous là.
03:43Tous.
03:45Seul un pays manque à l'appel.
03:47La République islamique d'Iran.
03:49La véritable raison pour laquelle l'Iran n'a pas été invité à cette conférence, c'est le traumatisme de la crise des otages.
03:58C'est toujours à vif.
03:59Haqibor ! Haqibor ! Haqibor !
04:03La haine envers l'Iran pour la crise des otages de 1979, c'est en toile de fond de la politique américaine.
04:11Personne ne peut imaginer à quel point.
04:14Tout le monde ne pense qu'à ça dès qu'on parle de l'Iran.
04:16A l'époque, on voulait que cette conférence soit la plus universelle possible.
04:24Mais je ne me souviens pas qu'on ait eu la moindre idée d'inviter les Iraniens.
04:28Les Etats-Unis, la seule superpuissance était le grand Satan.
04:38Et cette conférence était censée permettre de faire la paix avec le petit Satan, avec Israël.
04:43Donc je pense que l'Iran était fondamentalement opposé à l'idée même de cette conférence et ne s'était pas soucié du fait qu'on ne les avait pas impliqués dans cet événement.
04:57A Téhéran, les nouveaux dirigeants iraniens n'acceptent pas cette mise au banc de leur pays.
05:09Depuis la mort de Roménie en 1989, deux figures de la révolution islamique dirigent le pays.
05:16L'ayétola Ali Khamenei est le nouveau guide suprême.
05:21Disciple fidèle de son prédécesseur, il incarne une ligne intransigeante.
05:25Hachemi Rafsanjani occupe la présidence de la République.
05:31Homme d'affaires très fortuné, lui aussi était très proche de l'ancien guide.
05:36C'est un pragmatique, un réaliste.
05:39Tous deux ont opté pour une neutralité bienveillante à l'égard des Américains lors de la guerre du Golfe.
05:46Les Iraniens ont aidé les Etats-Unis contre Saddam Hussein au cours de cette guerre.
05:50Ils ont ouvert un canal de communication avec eux et leur ont permis d'utiliser leur espace aérien.
05:55Les Iraniens ont ainsi soutenu avec discrétion les USA.
06:00Et ils ont pensé qu'après la guerre, ils en seraient remerciés et que cela passerait par leur inclusion dans le système.
06:05Surtout, la République islamique a alors un besoin vital de sortir de son isolement.
06:21Le pays est ruiné, ravagé.
06:23Il sort d'une interminable guerre contre l'Irak entre 1980 et 1988.
06:32Une guerre dévastatrice.
06:35500 000 morts.
06:37Une guerre qui constitue un véritable traumatisme.
06:40Le régime a failli disparaître.
06:41Sa pérennité passera désormais par la protection des frontières, bien sûr, mais aussi par la modernisation du pays.
06:50La priorité de Rafsanjani était de reconstruire.
06:55Car il pensait, et je pense qu'il avait raison, que le plus important était de reconstruire l'économie qui était ravagée.
07:01Donc, il a commencé à normaliser les relations avec qui il pouvait.
07:06Il a commencé à parler de normaliser les relations avec les Etats-Unis.
07:10A l'époque, il y avait deux écoles de pensée en Iran.
07:14La première disait de ne pas faire confiance aux Américains.
07:18Ce sont des tricheurs, des menteurs.
07:20Ils vous tromperont.
07:23Selon la seconde, celle de Rafsanjani, on n'a rien à perdre.
07:27On montre sa bonne volonté, et si cela ne mène à rien, tout le monde verra bien que ce sont les Américains les coupables, et pas les Iraniens.
07:42Pour les dirigeants iraniens, cette affaire de Madrid semble bien la preuve que les Américains ne veulent pas renouer.
07:47Cette Pax Americana, basée sur la réconciliation israélo-arabe, serait-elle donc aussi et surtout dirigée contre eux et leurs intérêts ?
08:01Je pense que la conclusion à laquelle ils sont arrivés concernant Madrid, ce n'est pas qu'ils ne peuvent pas avoir confiance dans les Etats-Unis.
08:09Je ne pense pas qu'ils n'aient jamais eu confiance dans ce pays.
08:14Non, la conclusion pour eux, c'est que s'ils ne perturbent pas le jeu, ils seront ignorés.
08:19S'ils se montrent capables de créer suffisamment de problèmes, alors les USA devront traiter avec eux.
08:24Ils ne peuvent pas avoir confiance dans les Etats-Unis.
08:27Ne vous qu'a pas peur de que les pouvoirs de l'éducateur ou de la façon dont ils peuvent viper les smassés.
08:27Vous n'avez pas peur de que l'éducation du pouvoir.
08:28C'est plus fort qu'ils ne peuvent pas à laveur et que l'éducat jamais.
08:33C'est plus simple pour que l'Éducation des Comparations d'Iran.
08:34C'est plus difficile pour la politique.
08:43Les gens ne peuvent pas pouvoir les pr пятil.
08:47C'est plus difficile pour l'éducation que l'Éducation du pouvoir se battre.
08:52L'ayatollah Khamenei décide donc de réagir.
08:57Deux semaines avant Madrid, il organise sa propre conférence consacrée au soutien à la Palestine.
09:06Une conférence dont la philosophie et le programme s'opposent radicalement au projet américain.
09:22Le guide suprême réussit à réunir les représentants d'une soixantaine de mouvements issus d'horizons idéologiques ou religieux très variés.
09:39Il y a des révolutionnaires, des nationalistes et des islamistes.
09:52Tout s'affiche leur refus de la domination américaine sur le Moyen-Orient, leur refus de l'occupation de la Palestine, leur refus de l'État d'Israël.
10:12Nous avons constaté que le Hamas et le djihad islamique étaient les organisations les plus motivées pour maintenir la lutte et la résistance contre Israël.
10:22Nous savions que la libération de la Palestine ne se fera que par la résistance.
10:33Les négociations, les compromis ne mèneront pas à la libération, mais à la confiscation d'une grande partie des terres palestiniennes.
10:43On a donc commencé à soutenir le Hamas et le djihad islamique.
10:52C'est ici, dans les couloirs de cette conférence, que les liens étroits entre le Hezbollah libanais et les islamistes palestiniens du Hamas et du djihad islamique
11:01commencent à se tisser pour former ce qu'on appellera plus tard à Téhéran l'axe de la résistance.
11:10Cet axe va devenir très vite une cible pour les États-Unis et Israël.
11:14La communauté chiite de la banlieue sud de la capitale libanaise est en deuil.
11:36Ils sont au moins 50 000 à pleurer la mort de leur leader.
11:47Le chèque Abbas Moussaoui, le secrétaire général du Hezbollah, une des figures de la récente conférence de Téhéran,
11:54est mort la veille avec sa femme et son fils, tués par l'armée israélienne.
11:58Jamais l'État hébreu n'avait éliminé un dirigeant de ce niveau au sein de l'organisation chiite.
12:05Que s'est-il passé ?
12:32Confronté début 1992 à l'enlèvement de ses soldats au sud-Liban,
12:37Israël décide de kidnapper des personnalités du Hezbollah pour effectuer des échanges de prisonniers.
12:42Le chèque Moussaoui est une cible de choix.
12:48Le 16 février, les renseignements militaires sont informés que le leader chiite doit se rendre en voiture
12:53dans un village du sud du Liban pour assister à une cérémonie.
12:57Il décide de le faire suivre par des drones de surveillance.
13:00« Il vient dans le village, nous collectons toutes les informations.
13:07Et comme ça, nous savons exactement avec combien de voitures il voyage,
13:12la distance entre chaque voiture qui est avec lui. »
13:20En début d'après-midi ce 16 février, Moussaoui arrive comme prévu à la cérémonie.
13:26Il ne se doute pas que chacun de ses déplacements,
13:28ses moindres gestes sont observés en direct par les services israéliens.
13:31« On voit qu'on détient des renseignements de haut niveau
13:39et qu'on peut dès lors atteindre notre objectif, Moussaoui.
13:44Inutile d'attendre 3 ou 4 mois.
13:47Et je propose ça au chef d'état-major. »
13:51Plutôt qu'un kidnapping,
13:56Ouri Sagi prône de supprimer Moussaoui.
13:59Une pareille occasion ne se présentera sans doute pas avant longtemps.
14:03C'est maintenant qu'il faut frapper.
14:07Un hélicoptère décolle avec l'ordre de tuer le leader chiite
14:10dès qu'il aura quitté la cérémonie.
14:12« Le Premier ministre Shamir dormait.
14:17Il dormait l'après-midi.
14:18Il ne savait rien.
14:19Deux minutes avant, on lui dit « On va tuer quelqu'un. »
14:23Il demande « C'est un enfoiré ? »
14:24« Oui, c'est un enfoiré. »
14:26« Alors pas de problème. »
14:29Peu avant 16 heures,
14:34la Mercedes de Moussaoui est en flamme.
14:39Le chèque, sa femme et son fils
14:41sont tués sur le coup.
14:48L'armée israélienne
14:49semble avoir pris l'avantage sur le Hezbollah.
14:55« En termes de renseignements,
14:58cette histoire est vraiment une réussite.
15:01Mais d'un point de vue stratégique,
15:04c'est une catastrophe.
15:09Une telle décision
15:11il n'y a pas de mot.
15:13Vraiment.
15:14C'est en fait assez pathétique.
15:19Avant son élimination,
15:21il n'y a pas eu de débat.
15:23Rien.
15:24Faut-il ou non le faire ?
15:25Pour quelles conséquences ?
15:29Tout le monde a donné son accord.
15:36Mais personne n'a pensé
15:37aux conséquences de cette action.
15:39Je leur ai dit « Écoutez,
15:44il se peut qu'il y ait un attentat
15:46à l'étranger.
15:47Il peut y avoir des conséquences. »
15:49On me dit « Non, non, non, non, non. »
15:52Un mois plus tard,
16:02le 17 mars 1992,
16:04une voiture piégée
16:05explose devant l'ambassade d'Israël
16:07en Argentine.
16:07Bilan,
16:1028 morts
16:11et 250 blessés.
16:16Le djihad islamique revendique l'attentat.
16:18Mais en Israël,
16:23beaucoup y voient
16:24une réponse directe
16:24du Hezbollah et de Téhéran
16:26à l'élimination de Moussaoui.
16:30Tout cela a éveillé
16:34des doutes en moi.
16:35Je ne veux pas parler
16:36pour les autres.
16:38Est-ce que j'étais bien conscient ?
16:40Est-ce que j'avais bien évalué
16:42le rapport bénéfice-risque
16:44de l'élimination de Moussaoui
16:47face aux dizaines de Juifs
16:49tués en Argentine ?
16:50Peut-être que le diable chiï
16:54est devenu encore plus terrible.
16:59Ne nous y trompons pas.
17:01Ils ne veulent pas la paix.
17:03Mais parfois,
17:04tu peux accélérer des processus
17:06alors que tu ne le veux pas.
17:08parce que cela a déterminé
17:17quelque chose.
17:19Cela a initié quelque chose
17:21de nouveau
17:21dans nos relations
17:23avec le Hezbollah
17:24et dans nos relations
17:25avec l'Iran.
17:28Car on avait touché
17:29directement l'Iran,
17:31en fait.
17:31Les services de renseignement
17:38israéliens
17:39apprennent que la situation
17:40pourrait s'aggraver
17:41encore bien davantage.
17:44En plus de l'utilisation
17:45du Hezbollah,
17:46l'Iran a aussi le projet
17:47de développer
17:47un armement nucléaire.
17:51Si Israël ne réagit pas,
17:53c'est l'existence même
17:54du pays qui risque
17:55d'être en jeu.
17:56Tout simplement.
17:56C'est Israël
17:59qui, le premier,
18:01dès les années 90,
18:03a découvert
18:04que l'Iran
18:04voulait développer
18:05l'arme nucléaire.
18:07Tout ça prend forme
18:08à cette époque.
18:09Nous étions les premiers.
18:11Les renseignements
18:12américains
18:12ont mis ensuite
18:13deux ans
18:14à se mettre au niveau
18:15alors qu'on avait
18:16des preuves.
18:17Puis les Européens
18:18ont compris,
18:20mais seulement
18:20dans les années 2000.
18:26Un homme est bien décidé
18:28à déjouer cette menace.
18:30Cet homme,
18:31c'est le nouveau
18:32Premier ministre
18:32Itzhak Rabin.
18:34Lorsqu'il accède
18:35au pouvoir
18:35en juin 1992,
18:37quelques semaines
18:38après l'attentat
18:39en Argentine,
18:40il fait déjà partie
18:40de l'histoire d'Israël.
18:45Né dans la Palestine
18:46du mandat britannique,
18:47Rabin participe
18:48à la guerre d'indépendance
18:49en 1948.
18:51Devenu général,
18:52il est le grand vainqueur
18:53de la guerre des Six Jours
18:54de juin 1967.
18:55Cette guerre
18:57qui a permis
18:57à l'État hébreu
18:58de mettre la main
18:59sur Jérusalem Est,
19:00la Cisjordanie,
19:02Gaza
19:02et le plateau du Golan.
19:08Face à la perspective
19:09d'une bombe iranienne,
19:11Rabin opère
19:11une révolution stratégique.
19:13Il faut s'entendre
19:14avec les Palestiniens.
19:16Si les Palestiniens
19:17se tiennent tranquilles,
19:19Israël disposera
19:19de moyens supplémentaires
19:21pour se protéger
19:22de l'Iran.
19:25il s'est rendu compte
19:26que pour s'opposer
19:28à cela,
19:29il devait réduire
19:29considérablement
19:30le niveau d'instabilité
19:32et de violence
19:32dans la région.
19:34Et cela passait
19:35par une initiative
19:36israélo-palestinienne.
19:37Ce n'est pas
19:38par amour
19:38des Palestiniens.
19:40Il n'a pas proposé
19:41cela avec le désir
19:42de leur donner
19:43plus de territoire.
19:44Il a compris
19:45que c'était cela
19:46qui garantirait
19:47l'existence,
19:47l'identité
19:48et la sécurité
19:49de l'État d'Israël.
19:50Rabin a dit,
19:54pas nous les renseignements,
19:55lui,
19:56il a dit
19:57il faut qu'on se presse
19:58pour arriver
19:59à un accord de paix
20:00avec les pays arabes
20:01et qu'on avance
20:02sur le dossier palestinien
20:04avant que les Iraniens
20:05ne détiennent la bombe.
20:06L'image devient
20:16immédiatement historique.
20:18Rabin,
20:19l'ancien chef de guerre,
20:20accepte de conclure,
20:21après des mois
20:22de négociations secrètes,
20:23les accords d'Oslo
20:24à la Maison Blanche
20:25avec l'homme
20:26qu'il a toujours qualifié
20:27de terroriste,
20:28Yasser Arafat,
20:29le leader de l'OLP.
20:32Pour la première fois
20:33depuis la création
20:34de l'État d'Israël,
20:35un véritable processus
20:36de paix va s'engager
20:38entre israéliens
20:39et palestiniens.
20:40Les enfants d'Abraham,
20:42les descendants d'Isaac
20:44et Ishmael
20:45ont embarqué
20:46ensemble
20:46sur une tournée
20:47bolde.
20:49Sous-titrage
20:49aujourd'hui
20:50avec tous nos cœurs
20:52et toutes nos âmes
20:53nous leur demandons
20:54Shalom,
20:56Salam,
20:58Peace.
21:06En serrant la main
21:14d'Arafat,
21:15Rabin pense donc aussi
21:16et surtout
21:16à l'Iran,
21:17dont il pourra mieux
21:18se protéger
21:19maintenant qu'une paix
21:20avec les Palestiniens
21:20devient envisageable.
21:27Mais trois semaines plus tard,
21:28un bus explose
21:29près d'une colonie israélienne
21:30en Cisjordanie.
21:32Responsable,
21:33le Hamas.
21:33Puis c'est au tour
21:40d'un colon israélien
21:41de commettre
21:42un massacre à Hébron.
21:46En Israël,
21:47comme dans les territoires occupés,
21:49les drames se succèdent.
21:53Les extrémistes
21:54de tous bords
21:55font tout
21:55pour mettre en échec
21:56le processus de paix.
22:01Pour Téhéran,
22:02c'est une aubaine.
22:04Il est temps
22:04de revenir dans le jeu
22:05et de mettre en échec
22:06la stratégie d'Israël.
22:11L'Iran n'a jamais été favorable
22:13au processus de paix.
22:16Je vous le dis honnêtement
22:17et sincèrement.
22:19Depuis le premier jour,
22:20l'Iran considère
22:22qu'Israël ment
22:23et n'est pas prêt
22:25à accorder
22:25des droits
22:26aux Palestiniens.
22:27l'Iran a toujours pensé
22:30à 100%
22:31que ce processus,
22:33dès son premier jour,
22:35n'a été qu'une manœuvre
22:36pour briser
22:37les rêves
22:37des Palestiniens.
22:41Et les rêves
22:41et les droits
22:42des Palestiniens,
22:44l'Iran ne les abandonnera
22:45jamais.
22:46Surtout,
22:58pour Hamenei,
22:59la réussite des accords
23:00de Slo
23:00signifierait la victoire
23:01d'un ordre régional
23:02dominé par les États-Unis
23:04et Israël,
23:05enfin débarrassé
23:06de la question palestinienne.
23:07Un ordre régional
23:11qui ferait de l'Iran
23:11un acteur secondaire.
23:16Alors,
23:17pour mieux imposer
23:18son pays
23:18au centre
23:19de l'échiquier,
23:20le guide suprême
23:21a décidé
23:22que l'alliance scellée
23:23lors de la conférence
23:24de Téhéran
23:24d'octobre 1991
23:25doit se traduire
23:27en acte.
23:29Il intensifie
23:30donc le soutien
23:31aux mouvements
23:31islamistes palestiniens,
23:33le Hamas
23:33et le djihad islamique.
23:34Les Iraniens
23:38soutiennent
23:39tous ceux
23:39qui sont contre nous.
23:41Nous voyons
23:41cette influence
23:42dans la bande de Gaza
23:43et en Judée Samarie.
23:45C'est un soutien
23:45en coulisses
23:46en termes financiers,
23:48politiques,
23:48sociaux,
23:49jusqu'aux munitions
23:50utilisées
23:51dans les attentats.
23:59On savait
24:01qu'à des moments
24:02cruciaux
24:02du processus
24:03d'Oslo,
24:03les Iraniens
24:05encouragés
24:06poussaient
24:07à des attaques
24:07à la bombe
24:08contre les Israéliens.
24:13On le savait.
24:14On avait
24:15des informations
24:15selon lesquelles
24:16ils promettaient
24:17aux Hamas
24:18et aux djihadislamiques
24:19que s'ils tuaient
24:20encore plus
24:21d'Israéliens,
24:22ils leur donneraient
24:22plus d'argent
24:23et encore plus d'argent
24:25s'ils en tuaient
24:26encore plus.
24:26Iran est responsable
24:29avec les autres
24:30d'Israéliens.
24:32for the set-up
24:33d'Israéliens.
24:35d'Israéliens.
24:36d'Israéliens.
24:38d'Israéliens.
24:40d'Israéliens.
24:41d'Israéliens.
24:42d'Israéliens.
24:43d'Israéliens.
24:44d'Israéliens.
24:47La spectre
24:48d'Israéliens
24:48armed avec
24:49weapons de masse
24:49destruction
24:50et des missiles
24:51de leur motivation
24:51Não les assortes
24:52à besosels
24:53油,
24:54mais tous les
25:11củaérans.
25:14Et pour empêcher l'Iran de financer le terrorisme et de développer son armement nucléaire, Washington met en place des premières sanctions économiques, préludes à un embargo total.
25:27Objectif, mettre à genoux le pays, l'isoler pour le rendre inoffensif.
25:32Thank you all very much.
26:02C'est la plus meurtrière et spectaculaire attaque de l'histoire du terrorisme.
26:15Avec près de 3000 victimes, les Etats-Unis découvrent stupéfaits que le véritable ennemi n'est peut-être pas l'islamisme chiite de l'Iran et du Hezbollah.
26:39Mais plutôt le radicalisme sunnite, incarné par Al-Qaïda et son leader, le chef saoudien Oussama Ben Laden.
26:48Le président George Bush Jr., élu l'année précédente, doit réagir.
26:56Nous n'allons pas seulement avec ceux qui tentent de l'attaquer de l'Amérique, nous allons parler avec ceux qui les harbent, les nourrissent, les nourrissent.
27:12Dénués de toute expérience internationale, chrétien évangélique fervent.
27:17Le président s'est entouré de néoconservateurs comme Dick Cheney, vice-président,
27:22ou Donald Rumsfeld, secrétaire à la Défense.
27:25Dénués de toute expérience internationale, chrétien évangélique fervent, le président s'est entouré de néoconservateurs comme Dick Cheney, vice-président, ou Donald Rumsfeld, secrétaire à la Défense.
27:49Selon eux, les États-Unis ont une mission, défendre les valeurs américaines, être prêts à intervenir partout dans le monde quand cela est nécessaire.
28:04Le 11 septembre agit comme un signal d'alarme, un appel à agir.
28:10Je crois que le reste du monde, et beaucoup aussi aux États-Unis, ont sous-estimé combien le 11 septembre a été traumatique.
28:20Un immense traumatisme. Pour le gouvernement, cela a été un choc énorme.
28:27Et si ce drame a pu être possible, alors n'importe quoi d'autre peut arriver.
28:33Avec le 11 septembre, Bush a eu besoin de trouver sa propre voie, de trouver sa mission.
28:44Maintenant, il savait pourquoi il avait été élu.
28:51Le président définit l'objectif, renverser le régime taliban en Afghanistan, qui a accueilli, soutenu et financé Al-Qaïda depuis des années.
29:07Colin Powell, à la tête de la diplomatie américaine, doit préparer le terrain avant l'offensive.
29:14Lui, l'ancien chef d'état-major lors de la première guerre du Golfe, ne fait pas partie des néo-conservateurs.
29:21Il comprend que son pays va devoir agir avec l'aide d'un partenaire très inattendu.
29:27Colin Powell, le secrétaire d'état, m'a demandé de travailler avec les groupes afghans d'opposition pour former un gouvernement qui succéderait aux talibans.
29:42J'ai compris qu'il fallait que je prenne contact avec les pays qui soutenaient l'opposition afghane.
29:52Il était clair pour moi qu'il fallait que je parle à l'Iran.
29:57C'était ma responsabilité.
29:59Colin Powell était d'accord.
30:02L'Iran.
30:05Solliciter l'aide de Téhéran, l'ennemi des États-Unis.
30:11C'est que la République islamique, en plus de partager près de 1000 kilomètres de frontières avec l'Afghanistan, est l'allié idéal pour abattre le régime taliban.
30:19Les talibans sont un groupe extrémiste anti-chiite, donc anti-iraniens.
30:26Ils ont massacré les Hazara, une minorité chiite en Afghanistan.
30:38Les Iraniens eux-mêmes avaient failli attaquer l'Afghanistan en 1998.
30:43Après que les talibans ont détruit leur consulat à Mazar-e-Sharif et massacré 10 diplomates iraniens et un journaliste.
30:50Donc les Iraniens avaient développé une hostilité, une haine profonde envers les talibans.
30:56Nos intérêts coïncidaient, ce n'est pas qu'ils avaient besoin de coopérer,
31:00mais ils allaient coopérer pour la raison évidente que nous partagions des intérêts communs.
31:13Les premiers bombardements américains s'abattent sur l'Afghanistan le 7 octobre 2001.
31:24L'opération Liberté immuable vient de débuter.
31:27Un mois plus tard, l'Alliance du Nord, la principale coalition d'opposition aux talibans, prend Kaboul,
31:42avec l'aide des troupes américaines soutenues et appuyées par l'Iran.
31:45Les Américains sont entrés en Afghanistan uniquement grâce au soutien des gardiens de la révolution
32:03et au fait que tous les groupes de l'Alliance du Nord œuvraient avec les gardiens de la révolution.
32:07Mais l'administration Bush ne veut y voir qu'un fait secondaire.
32:19La défaite des talibans est d'abord et avant tout la démonstration de la toute-puissance de l'armée américaine.
32:27Maintenant, il est urgent de bâtir l'Afghanistan de demain.
32:32Début décembre 2001, une conférence internationale s'ouvre à Bonn, réunissant toutes les factions afghanes.
32:42Washington est à la manœuvre.
32:45Le problème principal c'est l'administration interne et comment distribuer les portfolios
32:51dans les groupes géographiquement, ethniquement, etc.
32:55C'est un problème difficile, comme construire toute coalition.
32:59Là encore, Téhéran entend jouer un rôle central.
33:05C'est Mohamed Zarif, le délégué iranien, qui va obtenir des factions afghanes un compromis pour la mise en place d'un gouvernement intérimaire.
33:13Ainsi que l'adoption d'une déclaration finale.
33:15Je lisais le document et Zarif a dit qu'il pensait que c'était un bon document, mais qu'il manquait deux éléments.
33:25Il a dit d'abord, il n'y a pas de mention à la démocratie et aux élections libres.
33:30Ne pensez-vous pas qu'il faudrait engager les Afghans à adopter un gouvernement démocratique ?
33:37J'étais bien sûr d'accord.
33:39Et Zarif a dit, bien, il n'y a pas de référence au terrorisme international.
33:45Là encore, c'était un ajout auquel je n'avais pas d'objection.
33:52J'ai été d'accord.
33:56Et j'ai vu Zarif avec une certaine lueur dans les yeux.
34:01Il était sans doute sincère dans ses propositions, mais cela l'amusait aussi que ses références à la démocratie et la lutte contre le terrorisme viennent de l'Iran et non pas des États-Unis.
34:20Les Iraniens jubilent.
34:22Dix ans après leur mise au banc de la conférence de Madrid, c'est une belle revanche.
34:26La preuve qu'ils peuvent jouer un rôle stabilisateur sur la scène internationale si on leur en laisse l'occasion.
34:33La preuve qu'ils ne méritent pas les sanctions qui pèsent sur leur économie.
34:39Les Iraniens m'ont confié qu'ils étaient intéressés à un dialogue plus large.
34:44Je leur ai dit que je n'étais autorisé à négocier que sur l'Afghanistan, mais que je transmettrais le message.
34:48Le message n'ira nulle part.
34:56Dans cette Amérique post-11 septembre, l'avantage est au néo-conservateur, c'est-à-dire au vice-président Chenet et au secrétaire à la défense Rumsfeld, pour qui cette collaboration avec l'Iran n'est que tactique, donc provisoire.
35:10Dick Chenet et Don Rumsfeld ont mis la main sur le processus.
35:16A chaque fois que l'Iran était à l'ordre du jour du Conseil national de sécurité, Dick Chenet s'assurait que le système dysfonctionne, afin qu'il n'y ait pas de discussion sur l'Iran. Il n'y en a jamais eu.
35:30Les décisions étaient donc prises par défaut. On ne parle pas au diable. C'est ce que disait Dick Chenet.
35:48Et le diable, c'est donc l'Iran. Mais c'est aussi la Corée du Nord. Et surtout l'Irak de Saddam Hussein.
35:55Merci beaucoup.
35:59Merci beaucoup.
36:01Les États-Unis comme ces, et leurs terroristes allies, constituent un axe de l'arrivée,
36:07un axe de l'arrivée à la paix du monde.
36:11En cherchant des weapons de la mort de la mort, ces régimes pose un danger grave.
36:17Les États-Unis ne permettront pas aux régimes les régimes les plus dangereux des régimes les plus dangereux.
36:34Avec ce discours sur l'axe du mal, Bush ferme donc définitivement la porte à tout rapprochement avec l'Iran.
36:40Telle est la nouvelle politique étrangère qu'il entend imposer au Moyen-Orient.
36:47La guerre contre la terreur est le nouveau mantra.
36:50Il s'agit de changer par la force les régimes qui ne lui sont pas favorables pour les remplacer par des pouvoirs qui lui sont acquis.
36:57Il y a une ironie ici. Le terrorisme est un instrument, un moyen, pas une idéologie.
37:07Il se peut qu'une idéologie utilise le terrorisme, et donc on peut entrer en guerre contre cette idéologie.
37:14Mais faire la guerre au terrorisme, ça n'a aucun sens.
37:17Alors le gouvernement a résolu cela en disant que c'est une guerre contre ceux qui soutiennent le terrorisme.
37:24Bush a dit qu'il ne ferait pas de distinction entre ceux qui commettent des actes terroristes et ceux qui les aident.
37:33On commence avec l'Irak, puis la Syrie, puis l'Iran, éventuellement le Liban et l'Egypte.
37:40Toute la région devait être en pleine instabilité pour empêcher Arabes et Perses de s'unir et donc d'attaquer Israël.
37:51Donc tout cela, tout ce chaos devait garantir la sécurité d'Israël, ce qui est assez contre-intuitif si on y pense sérieusement.
38:09Mais c'est ce qu'ils voulaient. Je l'ai entendu si souvent lors des briefings, ils voulaient ce chaos.
38:14Ainsi, le 1er mai 2003, l'objectif initial est atteint.
38:30En écrasant le régime de Saddam Hussein, Bush-Fiss met un point final à la campagne initiée par son père en 1991, lors de la première guerre du Golfe.
38:40Il peut exulter au milieu de ses soldats. Rien ne semble pouvoir lui résister.
38:51Honnêtement, quand les USA ont envahi l'Afghanistan, puis l'Irak, avec le faux argument de la présence d'armes de destruction massive en Irak,
39:02et en mentant sur les liens entre Al-Qaïda et Saddam Hussein, les Iraniens se sont dit que les Américains allaient essayer de déstabiliser l'Iran, ou même de l'envahir.
39:13Donc, depuis l'invasion de l'Irak, l'Iran se préparait à une invasion, à une attaque américaine, ou à toute forme de conflit en tout cas.
39:34Trois jours après la victoire américaine en Irak, Téhéran prend une initiative stupéfiante.
39:50Une initiative qui pourrait bien tout changer au Moyen-Orient.
39:59Il s'agit d'un fax parvenu au département d'Etat à Washington grâce à un intermédiaire, Tim Guldiman.
40:04C'est l'ambassadeur suisse à Téhéran. Il représente les intérêts des États-Unis en Iran depuis la fermeture de leur ambassade en 1979.
40:14Le document est à peine croyable. Il propose d'ouvrir la discussion sur les liens avec le Hamas et le djihad islamique.
40:22Le désarmement du Hezbollah, les armes de destruction massive, en échange de la levée des sanctions, de la reconnaissance de son rôle dans la région, de l'accès aux technologies occidentales, notamment le nucléaire civil.
40:36Alors à Washington, on s'interroge. Pourquoi le guide suprême, si inflexible, soutiendrait-il une telle démarche ?
40:45Je crois que certains, au cœur du système iranien, étaient arrivés à la conclusion que les petits pas n'avaient mené à rien.
40:55La seule façon de débloquer la situation était de proposer une offre globale.
41:00Et ils avaient passé beaucoup de temps à réfléchir, à tester des idées et définir les propositions politiques de Téhéran.
41:08Mais au département d'État, la même où s'est nouée la collaboration avec l'Iran sur l'Afghanistan, personne ne veut croire au sérieux du document transmis par le diplomate suisse.
41:20Je me souviens de ce fax. Le secrétaire d'État, Powell et moi, on en a eu une copie et on en a parlé.
41:30Notre point de vue, c'était que l'ambassadeur suisse qui défendait nos intérêts à Téhéran était connu comme quelqu'un d'un peu trop optimiste sur sa capacité à régler ce genre de problème.
41:43Bref, nous étions assez sceptiques concernant cette affaire.
41:50Je crois qu'il y avait aussi le fait que l'hubris des États-Unis était alors à son sommet.
41:58Il venait juste d'écraser les talibans puis Saddam Hussein.
42:04Donc, maintenant, faisons de l'Irak une démocratie et le régime iranien va s'effondrer ou nous faire une offre encore meilleure.
42:14Il y avait l'idée que la marge de manœuvre ne cessait d'augmenter et donc il n'y avait pas d'urgence.
42:21La politique américaine à l'égard de l'Iran est et a toujours été d'une grande continuité.
42:31À chaque fois que l'Iran est venu en aide aux États-Unis, leur réponse a été de nous lancer une grande gifle.
42:42Donc, l'impact en Iran a été particulier. Certains ont été choqués, certains non et d'autres pas étonnés.
42:51Mais en fin de compte, tout le monde est d'accord sur le fait que l'Amérique est hypocrite, perfide et cherche à nous tromper.
43:00Après l'exclusion de la conférence de Madrid et le discours sur l'axe du mal, pour Téhéran, ce nouveau refus d'engager le dialogue est bien la preuve que Washington est toujours sur la même ligne.
43:17Celle d'un changement du régime en Iran.
43:20Alors, pour protéger la République islamique, l'Ayatollah Khamenei prend une décision radicale.
43:32Il décide d'accélérer le programme d'enrichissement d'uranium dans des proportions jamais encore atteintes et acquérir dès que possible la bombe nucléaire.
43:41Un homme a décidé de changer l'équation des relations entre son pays et l'Iran.
44:05A peine trois mois après son entrée en fonction, Barack Obama s'adresse directement à l'Iran pour le nouvel an Perse.
44:13C'est une première dans l'histoire des deux pays.
44:16Le nouveau président est l'antithèse de son prédécesseur.
44:30Démocrate convaincu, opposé à l'invasion de l'Irak en 2003, il croit au multilatéralisme, à la force de la diplomatie pour empêcher l'Iran d'acquérir un armement nucléaire.
44:43Et éviter qu'Israël soit tenté d'attaquer Téhéran. Ce serait alors tout le Moyen-Orient qui sombrerait dans le chaos.
44:53Le président a accordé une priorité absolue à l'Iran. C'était d'intérêt national.
45:02Si l'Iran avait la bombe, c'était un danger pour la région, l'Europe, même les États-Unis.
45:08On voulait fournir à l'Iran une porte de sortie et une possibilité de revenir à un respect des règles que tout le monde appliquait, mais pas l'Iran.
45:19Et la diplomatie faisait partie de la stratégie. Elle n'était pas le seul élément. C'était une stratégie multidimensionnelle avec plusieurs formes de pression et qui comportait un volet militaire.
45:34Dès le début de son mandat, le président Obama était clair. Il était prêt à utiliser tous les moyens à sa disposition pour empêcher l'Iran de se doter de l'arme nucléaire.
45:44Il a souvent utilisé cette phrase « Toutes les options sont sur la table ». Cela signifiait qu'il était prêt à utiliser la force militaire pour empêcher l'Iran d'avoir la bombe.
45:55Mais Benjamin Netanyahou ne croit pas à l'option militaire d'Obama en cas d'échec des négociations.
46:01À ses yeux, le président américain ignore tout du Moyen-Orient, alors que lui est un dirigeant expérimenté.
46:11Issu d'un milieu sioniste très conservateur, ancien responsable d'un commando d'élite, il a déjà dirigé le pays dix ans plus tôt.
46:19Avec toujours la même ligne de conduite. Ne jamais transiger sur la sécurité d'Israël.
46:27Il s'affirme prêt à détruire les installations d'enrichissement d'uranium en Iran sans l'accord de Washington.
46:33Israël pouvait agir sans l'aval des États-Unis. Ils n'ont jamais dissimulé leur opposition à une opération comme celle-là.
46:41Ils la trouvaient néfaste.
46:43Mais je me souviens de discussions avec Bush et Obama entre quatre yeux ou avec leurs conseillers en sécurité qui prenaient quelques notes.
46:51Je leur ai clairement dit, quand nous arrivons à un stade critique pour la sécurité et l'avenir de l'État d'Israël et pour celui du peuple juif,
46:59nous n'allons pas déléguer la responsabilité à quelqu'un d'autre, ni même à nos plus proches alliés que vous êtes.
47:04Nous n'allons pas vous donner cela.
47:07Nous allons prendre en toute souveraineté une décision selon nos propres considérations.
47:18Pour Netanyahou et Ehud Barak, l'intervention militaire est donc la seule façon d'empêcher l'Iran d'acquérir la bombe.
47:26Mais avant d'agir, ils doivent obtenir l'accord des principaux ministres et des plus hauts responsables de l'armée et du renseignement.
47:34Pour être légitime, cette décision historique d'attaquer l'Iran doit réunir un large consensus. C'est impératif.
47:43Je pensais que l'option militaire n'était pas la bonne, pas parce qu'il était techniquement impossible de le faire,
47:48mais parce qu'il n'y avait pas de consensus américain. Il n'y avait pas leur soutien.
47:52Même si on parvenait à détruire certaines installations, cela ne résoudrait pas le problème.
47:57Cela ne ferait que démanteler la coalition mise en place par Obama.
48:02Israël n'avait pas la capacité d'éliminer cette menace totalement.
48:07On pouvait retarder le processus, l'affaiblir, mais parfois ça peut être pire, je l'ai déjà dit.
48:13On accélère quelque chose sur lequel on n'a aucun contrôle.
48:16D'abord, je l'ai déjà dit.
48:20Minoritaires, les deux leaders israéliens ne peuvent passer à l'action.
48:25Obama n'est pas rassuré pour autant.
48:28S'il veut obtenir un accord avec l'Iran avant que Netanyahou ne parvienne à convaincre son cabinet
48:33de le suivre sur la voie de la guerre, il doit reprendre la main.
48:37Fin 2012, il engage dans le plus grand secret des négociations directes avec l'Iran.
48:46Réunions confidentielles et rencontres publiques se succèdent.
48:50Un accord se rapproche.
48:55Alors le 3 mars 2015, Netanyahou tente une ultime manœuvre pour faire échouer le processus.
49:00Il se rend à Washington, devant le Congrès, où il se livre à une véritable charge contre la politique de son plus fidèle allié,
49:12du jamais vu dans l'histoire des relations entre les deux pays.
49:18Mesdames et Messieurs,
49:19Mesdames et Messieurs,
49:22Je suis venu ici aujourd'hui pour vous dire que nous n'avons pas de bet sur la sécurité du monde
49:26sur l'espoir que l'Iran va changer pour le meilleur.
49:29Nous n'avons pas de gambler avec notre futur, et avec notre futur de nos enfants.
49:34Donc ce deal ne change pas l'Iran pour le meilleur,
49:38il ne change pas l'Iran pour le meilleur.
49:40Nous étions physiquement avec les Iraniens,
49:49et nous avons regardé le discours avec des membres de la délégation iranienne.
49:53Je ne dis pas que c'était devenu le sujet premier de nos quatre jours de discussion,
49:57mais on en a bien sûr beaucoup parlé, de cette opposition d'Israël à l'accord.
50:02Le fait est que le premier ministre Netanyahou a le droit de critiquer et dire publiquement qu'il n'est pas d'accord.
50:09Mais venir dans le temple de la politique américaine et s'exprimer de cette façon était assez extraordinaire.
50:22Mais la manœuvre du leader israélien tourne court.
50:25Son discours ne change rien.
50:28Obama remporte la partie.
50:34Quatre mois plus tard, le 14 juillet 2015, l'accord sur le nucléaire est signé.
50:39Téhéran est représenté par son ministre des Affaires étrangères,
50:45un certain Mohamed Zarif, l'homme de la coopération avec les Etats-Unis contre les talibans en 2001.
50:51Je crois que c'est un moment historique.
50:57Nous sommes atteints d'un accord qui n'est pas parfait pour personne,
51:02mais c'est ce que nous pouvons accomplir.
51:04Et c'est une erreur importante pour nous tous.
51:08Aujourd'hui, c'est la fin de l'avenir sur ce sujet.
51:12L'Iran accepte de limiter son programme d'enrichissement d'uranium à la seule dimension civile et renonce à la bombe.
51:29En échange, il obtient la levée progressive des sanctions qui asphyxiaient son économie.
51:36Pour la grande majorité des Iraniens, cet accord soulève un immense espoir.
51:50Leur pays peut enfin entrer dans la mondialisation.
51:54Pour Netanyahou, c'est un désastre.
52:00Renforcée et légitimée, la république islamique est maintenant incontournable au Moyen-Orient.
52:06Et Israël plus isolé que jamais.
52:13Mais cette dynamique nouvelle entre l'Iran et les Etats-Unis n'aura été qu'une courte parenthèse.
52:19Et si nous ne faisons rien, nous savons exactement ce qui va se passer.
52:28En juste un moment de temps, le premier responsable de terror mondial du monde
52:33va être en train de acquérir les weapons les plus dangereux mondiales.
52:38C'est-à-dire que j'annonce aujourd'hui que les Etats-Unis
52:44va se retirer du deal de nucléaire Iran.
52:51Cette décision du président Trump constitue une nouvelle étape
52:54de la longue histoire des relations entre l'Iran d'une part
52:57et les Etats-Unis et Israël d'autre part.
52:59Depuis l'avènement de la république islamique en 1979,
53:09la guerre n'a finalement pas éclaté entre Washington et Téhéran.
53:12Mais le dialogue ne s'est pas imposé non plus.
53:15Les deux ennemis ont toujours échoué à dépasser leurs différents historiques
53:19et à se considérer comme de véritables interlocuteurs.
53:21De son côté, Israël perçoit l'Iran comme une menace chaque jour plus radicale, plus mortelle.
53:34Tant que la théocratie chiite ne reconnaîtra pas l'Etat hébreu, rien ne sera possible.
53:42Alors depuis plus de 40 ans, c'est un état de guerre qui s'est imposé.
53:46Depuis plus de 40 ans, la logique mortifère de l'affrontement, le mépris de l'altérité,
53:53l'exhortation à la haine l'ont toujours emporté.
53:56Comme si la désintégration devait être la règle.
54:00Comme si des fronts multiples devaient apparaître sans cesse
54:03et empêcher toujours les logiques d'ouverture et de paix de l'emporter.
54:08de l'emporter.
54:09Sous-titrage Société Radio-Canada
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