Le 14 mai 2025, la commission de la culture, de l’éducation, de la communication et du sport du Sénat organisait une table-ronde sur l’organisation des Jeux olympiques et paralympiques d’hiver de 2030. Les Alpes françaises ont été désignées hôtes de ces Jeux, et le président du comité d’organisation a été nommé au début du mois de février 2025, après l’annonce du renoncement de Martin Fourcade à occuper ce poste. Au Sénat, Edgar Grospiron, président du Comité d’organisation des Jeux olympiques et paralympiques des Alpes françaises 2030, Cyril Linette, directeur général du Comité d’organisation des Jeux olympiques et paralympiques des Alpes françaises 2030, Pierre-Antoine Molina, délégué interministériel aux jeux Olympiques et Paralympiques et Damien Robert, directeur général exécutif de la Solideo Alpes 2030, ont exposé aux sénateurs les étapes à venir dans l’organisation de ces jeux. Année de Production :
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00:00:00Bonjour à tous, ravi de vous retrouver sur Public Sénat pour un nouveau numéro de 100% Sénat, l'émission qui vous fait vivre les travaux de la Haute Assemblée.
00:00:17Après les Jeux olympiques d'été Paris 2024, la France a un nouvel objectif olympique puisque les Alpes françaises accueilleront en 2030 les Jeux olympiques d'hiver.
00:00:27Pour en parler, le Sénat a organisé une table ronde sur cet événement.
00:00:31En France, au moins depuis 1924, il ne nous est jamais arrivé d'organiser deux Olympiades avec un intervalle aussi bref.
00:00:39Et je crois pouvoir vous dire qu'à l'époque, en 1924, les conditions d'organisation des Jeux olympiques étaient un petit peu différentes d'aujourd'hui.
00:00:47Donc nous sommes dans cette situation inédite et je ne crois pas qu'elle ait non plus de précédent dans les autres pays ayant accueilli des Olympiades.
00:00:56Alors cette situation traduit la confiance que le comité international olympique, le CIO, accorde à notre pays.
00:01:07Elle est aussi une chance dans la mesure où, contrairement à la plupart, la quasi totalité de nos prédécesseurs,
00:01:13nous allons pouvoir organiser une Olympiade en nous appuyant sur l'expérience de celle de Paris 2024,
00:01:20non seulement parce que la réussite de Paris 2024 va porter les différents acteurs dans la préparation de 2030,
00:01:28mais aussi parce que l'expérience accumulée par les personnes et les organismes va pouvoir être remobilisée.
00:01:37Pour autant, et vous l'avez souligné, Monsieur le Président, l'organisation des Jeux de 2030 ne doit pas être sous-estimée dans sa singularité.
00:01:46Je laisserai évidemment à Edgar Gaupiron, à Cyril Linet et à Damien Robert le soin d'exposer plus spécifiquement ce qu'implique l'organisation de ces Jeux d'hiver.
00:01:57Pour résumer, c'est un peu plus petit, ce n'est pas forcément plus simple d'organiser des Jeux d'hiver par rapport à des Jeux d'été.
00:02:04Mais du point de vue de l'Etat, nous sommes attentifs notamment à l'inscription territoriale de ce projet qui est très différente
00:02:14puisque nous avons organisé les Jeux olympiques d'été de Paris 2024 avec un contrat hôte qui était signé avec une ville hôte, comme c'est habituellement le cas.
00:02:24Cette fois-ci, pour la première fois, le contrat hôte du CIO est signé avec deux régions.
00:02:30Cela traduit Auvergne-Rhône-Alpes et Provence-Alpes-Côte d'Azur.
00:02:33Cela traduit le développement de ce projet qui a été d'abord porté par ces deux régions, Provence-Alpes-Côte d'Azur puis Auvergne-Rhône-Alpes.
00:02:41L'Etat y a apporté son soutien en 2023 en apportant un certain nombre de lettres de garantie.
00:02:49Le CIO a attribué l'organisation des Jeux à la France en juillet 2024, à la veille de Paris 2024, sous condition à l'époque de satisfaction des garanties financières qui demeuraient à attribuer.
00:03:07Les premiers ministres Michel Barnier d'abord, puis François Bayrou se sont engagés auprès du CIO à fournir ces garanties, dont certaines, j'y reviendrai, ont été d'ores et déjà inscrites dans la loi française,
00:03:19de sorte que le contrat hôte a pu être signé.
00:03:22Ce projet s'est développé d'abord à partir des territoires, des deux régions, et l'Etat y a apporté son soutien.
00:03:30Il se déploie dans ces deux régions autour de quatre sites, le site niçois, le site du Briançonnet, le site de la Tarentaise et le site des Aravis,
00:03:40qui ont vocation à accueillir les Jeux que vous présenteront Edgar Corpiron et Cyril Linet.
00:03:50Donc il y a cette spécificité. La deuxième spécificité territoriale, la deuxième spécificité importante du point de vue de l'Etat, et vous y avez fait aussi allusion, M. le Président,
00:03:57c'est que nous avons des délais dont la brièveté est inédite pour organiser ces Jeux.
00:04:03Et donc il sera très important de pouvoir s'appuyer sur l'expérience de Paris 2004 de façon à gagner du temps.
00:04:09Pour le faire, l'Etat entend également s'appuyer sur une organisation qui a fait ses preuves et qui repose sur le triptyque que nous représentons aujourd'hui,
00:04:17c'est-à-dire la délégation interministérielle que je dirige,
00:04:21mais le comité d'organisation présidé par Edgar Corpiron, dont Cyril Linet est le directeur général,
00:04:27et un établissement public spécialisé, la Solidéo, dirigé par Damien Robert.
00:04:32Si vous me permettez, je voudrais brièvement aborder trois points.
00:04:35D'abord, le rôle de la délégation interministérielle.
00:04:37Ensuite, les étapes que nous avons franchies au cours des derniers mois depuis la mise en place de la délégation interministérielle en octobre.
00:04:43Et puis, quelques mots sur les prochaines échéances.
00:04:46Alors, la Dijop, je vous le disais, j'ai été nommé à ses fonctions en octobre dernier avec deux missions.
00:04:54D'abord, chronologiquement, si j'ose dire, faire vivre l'héritage de Paris 2024, parce que nous n'en avons pas fini avec Paris 2024.
00:05:02Il y a un certain nombre d'ouvrages qu'il faut mettre en configuration héritage.
00:05:07Les premiers habitants des villages sont en train d'arriver et vont le faire dans les mois et les semaines qui viennent.
00:05:15Le centre aquatique olympique va accueillir son premier événement public dans les semaines qui viennent encore.
00:05:22Donc, il y a des choses à faire.
00:05:23Il y a les organismes qui ont organisé les Jeux de Paris 2024 à dissoudre.
00:05:28Il y a un boni de liquidation qu'il va falloir utiliser.
00:05:33Et puis, il y a plus largement un héritage à faire vivre.
00:05:35Et puis, l'autre mission, celle dont je vous parle aujourd'hui, c'est la préparation des Jeux olympiques de 2030.
00:05:41A cet égard, le rôle de la Dijop est, comme pour Paris 2024, sous l'autorité non seulement de la ministre des Sports, mais aussi du Premier ministre,
00:05:50de coordonner l'action des administrations centrales de l'Etat.
00:05:53Je dis bien centrales parce que vous êtes des élus des territoires.
00:05:56Et vous savez que bon nombre des sujets opérationnels qui se poseront dans la phase notamment d'organisation opérationnelle des Jeux
00:06:03se traiteront sur les territoires avec les préfets de département.
00:06:06Mais mon rôle, c'est de pouvoir coordonner l'action des administrations de l'Etat en vue de l'organisation de ces Jeux.
00:06:14Action de ces administrations dans leur activité d'élaboration de projets de loi, de normes réglementaires, d'instructions administratives
00:06:22ou dans l'obtention des moyens qui sont nécessaires à l'organisation des Jeux, des moyens notamment budgétaires.
00:06:27Coordonner l'action des administrations centrales de l'Etat.
00:06:30Deuxièmement, assurer non seulement le pilotage de la mise en place, mais ils sont désormais en place, du COJO et de la Solidéo.
00:06:39Et assurer les relations de l'Etat avec ces deux organismes et avec les partenaires du projet,
00:06:45au premier rang desquels les deux régions et les autres collectivités locales impliquées.
00:06:50Troisièmement, veiller à l'impact de ces Jeux, non seulement sur le plan budgétaire et la maîtrise des dépenses,
00:06:57mais aussi à leur impact économique, social ou environnemental.
00:07:02Cette action de la Dijob se déploie dans le cadre d'une comitologie similaire à celle qui avait été prévue pour Paris 2024,
00:07:11qui repose à son sommet sur le comité interministériel des Jeux olympiques et paralympiques, présidé par le Premier ministre,
00:07:19et qui implique un comité de coordination que je préside et où siège l'ensemble des administrations concernées.
00:07:25Voilà en quelques mots le rôle qui est celui de la Dijob.
00:07:28Deuxième point, quelles sont les étapes que nous avons franchies au cours de ces derniers mois,
00:07:34c'est-à-dire depuis la mise en place de la Dijob en octobre dernier ?
00:07:40D'abord, les organismes qui sont à mes côtés ont été mis en place.
00:07:46Il y a d'abord eu un travail de préfiguration et ensuite ils ont été lancés.
00:07:50Ils vont vous être présentés dans un instant.
00:07:52Le comité d'organisation a été lancé le 18 février, après la désignation d'Edgar Gauthieron pour sa présidente.
00:07:59C'est une association qui rassemble les parties prenantes, c'est-à-dire les deux conseils régionaux,
00:08:05les deux comités, le comité olympique et le comité paralympique, et l'État, au sein d'une même structure,
00:08:11et qui bénéficie aujourd'hui d'une mission d'accompagnement qui a été confiée par le Premier ministre à Michel Barnier,
00:08:17qui a été missionné pour accompagner la mise en place du COJO et l'établissement de ses liens avec ses partenaires.
00:08:24Au même moment, à la mi-février, a été mise en place la Solidéo, qui a été créée par décret,
00:08:30et dont Damien Robert va vous parler dans un instant.
00:08:34Troisièmement, les premières instances de ces deux organismes ont été réunies en avril.
00:08:42On a fait les premiers CERN.
00:08:45Dans le même temps, deux autres étapes significativement ont été franchies.
00:08:48La première, c'est quand même la loi de finances pour 2025 a incorporé trois décisions importantes.
00:08:57Ça a été la première fois que le Parlement s'est prononcé sur ces JO, la loi de finances pour 2025.
00:09:02Je remercie d'ailleurs le Sénat.
00:09:04Et donc, trois décisions importantes.
00:09:06D'abord, le fait que les garanties exigées par le CIO et qui avaient été proposées par le gouvernement ont été adoptées,
00:09:13garanties en cas d'annulation des jeux, garanties sur les possibilités d'emprunt du COJOP notamment.
00:09:19Deuxièmement, la loi de finances pour 2025 a créé un programme spécifique,
00:09:25comme ça avait été le cas pour Paris 2024, qui va porter les crédits dédiés à l'organisation de l'événement.
00:09:30Et troisièmement, ce programme a été doté d'un certain nombre de crédits qui permettent notamment d'amorcer les actions de la Solidéo.
00:09:36Autre étape franchie au cours de ces derniers mois, grâce à celle-ci d'ailleurs,
00:09:40et grâce à l'engagement des deux premiers ministres, Michel Barnier et François Berroux,
00:09:44le comité international olympique a signé le contrat hôte le 9 avril dernier,
00:09:50c'est-à-dire c'est l'acte juridique qui attribue juridiquement à la France l'organisation des jeux de 2030
00:09:57et qui déclenche un certain nombre de conséquences.
00:09:59Voilà en quelques mots les étapes qui ont été franchies au cours des derniers mois, les principales.
00:10:03Troisièmement, qu'est-ce qui est devant nous maintenant ?
00:10:06Je voudrais vous dire un mot du projet de loi qui sera présenté au Conseil des ministres demain.
00:10:11Alors vous ne m'en voudrez pas de ne pas pouvoir dévoiler ce dont le gouvernement délibérera demain.
00:10:18Mais je crois pouvoir sans trahir de secret dire que le projet de loi comportera plusieurs séries de dispositions.
00:10:25La première, c'est que le contrat hôte implique un certain nombre de mesures législatives.
00:10:31Ça avait déjà été le cas pour Paris 2024.
00:10:33Mais il faut notamment attribuer au comité d'organisation la qualité d'organisateur de compétition sportive,
00:10:39le fait qu'il va se substituer au comité national olympique et au comité paralympique
00:10:44dans la défense d'un certain nombre de droits de propriété intellectuelle qui s'attachent à l'olympisme.
00:10:48De même, le contrat hôte prévoit un certain nombre de mesures
00:10:51qui sont destinées à garantir les droits des partenaires des JO, y compris en matière de publicité,
00:10:57et qui devront, comme pour Paris 2024, être insérées dans la loi française.
00:11:03Deuxièmement, pour ces jeux comme pour ceux de Paris 2024,
00:11:07un dispositif visant à garantir la rigueur et l'intégrité dans l'organisation de ces jeux sera prévu.
00:11:14Et donc je crois pouvoir vous dire que tant la compétence de la Cour des comptes,
00:11:18que celle de l'Agence française anticorruption,
00:11:21que celle de l'Agence française de lutte contre le dopage seront adaptées en conséquence.
00:11:28Et par ailleurs, la loi prévoira, le gouvernement proposera au Parlement,
00:11:33de prévoir que, comme pour Paris 2024, des parlementaires puissent siéger dans un certain nombre d'instances,
00:11:39notamment les comités d'éthique et les comités des rémunérations.
00:11:43Troisième série de dispositions,
00:11:45c'est des dispositions qui visent à faire en sorte que ces jeux soient organisés dans de bonnes conditions.
00:11:49D'abord, évidemment, sur le plan de la réalisation des infrastructures pour accélérer les procédures,
00:11:54à quoi la Solidéo est très attentive.
00:11:56Et donc, là encore, ce sont des dispositions que vous connaissez,
00:12:00puisqu'elles ont été en grande partie déjà adoptées pour Paris 2024.
00:12:05Qu'il s'agisse du permis à double état pour les villages olympiques,
00:12:09on livre des villages avec une finalité et ils en ont ensuite une autre en héritage.
00:12:13On fait ça d'un même mouvement avec un même permis.
00:12:17En revanche, les installations temporaires, elles, ont les dispenses d'autorisation d'urbanisme.
00:12:22Il y a la possibilité de recourir aux procédures de participation du public par voie électronique
00:12:27ou l'accélération de la mise en conformité des documents d'urbanisme.
00:12:32Il y a aussi la possibilité de recourir plus facilement à un certain nombre d'outils du code de la commande publique,
00:12:37comme les marchés globaux de performance ou les accords-cas.
00:12:41Ça, c'est pour les aspects notamment liés à la réalisation des infrastructures.
00:12:45Il y a aussi des dispositions qui visent à faire en sorte que les jeux soient organisés en de bonnes conditions de sécurité.
00:12:53Ce projet de loi sera présenté au Conseil des ministres demain.
00:12:59Je crois pouvoir dire que le Sénat en aura la primeur et sera appelé à se prononcer sur celui-ci d'ici la fin du mois de juin.
00:13:06L'adoption définitive du projet de loi devra intervenir avant la fin de l'année pour qu'il puisse produire ses effets,
00:13:11notamment en matière d'urbanisme et que la réalisation des infrastructures puisse en bénéficier.
00:13:16Deux autres séries d'échéances devant nous.
00:13:19Première série d'échéances, vous y avez fait allusion, M. le Président, la consolidation budgétaire du projet.
00:13:24Les ordres de grandeur, on les a en tête.
00:13:27Le budget de candidature du COJO est aux alentours de 2 milliards.
00:13:31La maquette Solideo n'est pas encore prête, mais on pense que la réalisation des infrastructures
00:13:37va nécessiter un peu plus d'un milliard d'euros au total.
00:13:42Concours public et privé à additionner.
00:13:46Ça, ce sont les ordres de grandeur.
00:13:48Compte tenu du mode d'élaboration du projet, vous l'avez dit, le gouvernement a demandé à ses inspections
00:13:54de travailler pour consolider, affiner les bases techniques et budgétaires.
00:14:00Nous avons bénéficié de leur appui et maintenant, il nous faut approfondir leur travail et le partager
00:14:05avec le COJO et avec la Solideo, qui n'étaient pas mis en place au moment où on a lancé le travail en décembre,
00:14:10le travail des inspections, et qui doivent maintenant, j'allais dire, un peu discuter
00:14:15des éléments dont ils vont être les dépositaires.
00:14:19Et puis aussi, bien sûr, avec les régions, de façon à convenir de la manière dont nous allons prendre en charge
00:14:24les dépenses qui vont être nécessitées par la liste des équipements qu'il nous faut ensemble définir.
00:14:31Donc ça, c'est le travail qui va maintenant être fait sur la base du travail des inspections
00:14:36et d'ici, je dirais, la rentrée, pour qu'à la rentrée, on ait un budget du COJO et puis une maquette Solideo.
00:14:43Troisième série d'échéances qui sont devant nous.
00:14:45L'État s'est engagé aussi dans un certain nombre de démarches dans la préparation de ces Jeux.
00:14:51Bien entendu, mes collègues du ministère de l'Intérieur ont déjà commencé les travaux pour assurer l'organisation de ces Jeux
00:14:57dans des bonnes conditions de sécurité et notamment dans la planification et l'analyse des risques.
00:15:02Je salue mes collègues de la CNSJ, dirigée par le préfet Mosiman.
00:15:06Deuxièmement, nous devrons réfléchir, au sein de l'État, avec le COJO, avec la Solideo, avec les régions,
00:15:13à une feuille de route environnementale qui devra définir des objectifs ambitieux pour ces Jeux
00:15:18et la manière de les atteindre, non seulement sur le changement climatique, vous l'avez évoqué, M. le Président,
00:15:24mais aussi sur le fait de minimiser l'impact sur la nature, le prélèvement sur les ressources
00:15:29ou de maximiser, au contraire, le caractère circulaire de l'économie autour de ces Jeux.
00:15:34Troisièmement, l'État définira, comme pour Paris 2024, un programme héritage de l'État,
00:15:40dont les principaux axes seront, bien sûr, le sport, à travers la performance,
00:15:45mais aussi le développement de la pratique sportive, y compris la pratique sportive en montagne et des sports d'hiver,
00:15:51en vue de ces Jeux, mais aussi, deuxièmement, l'optimisation des impacts économiques de ces Jeux,
00:15:57qu'il s'agisse des impacts économiques sur la filière sport, sur le tourisme, sur la montagne en général,
00:16:02et sur toutes les technologies et les secteurs économiques, y compris le BTP, qui peut être mobilisé par ces Jeux.
00:16:08Troisième axe, ce sera l'axe environnemental, j'en ai parlé, et quatrième axe, faire en sorte que ces Jeux soient des Jeux inclusifs,
00:16:18des Jeux pour tous, et des Jeux qui permettront aussi de faire progresser l'accessibilité d'un certain nombre de lieux et d'équipements
00:16:24pour les personnes en situation de handicap.
00:16:26Ces différentes démarches ont vocation à connaître un point d'étape important d'ici l'été,
00:16:34comme l'a annoncé le Premier ministre dans le cadre d'un premier comité interministériel sur les Jeux olympiques et paralympiques.
00:16:40Voilà, Monsieur le Président, les prochaines échéances qui jalonnent notre route,
00:16:46qui est une route pentue, néanmoins rapide, exigeante, mais particulièrement belle.
00:16:53Je vais donner la parole au Président du comité d'organisation, qui a l'habitude des routes pentues et parfois même bosselées.
00:17:04Tout à fait, merci, Mesdames et Messieurs les sénatrices et sénateurs, Monsieur le ministre, enchanté, Monsieur le Président Lafon,
00:17:14Monsieur le délégué interministériel, cher Pierre-Antoine, Monsieur le directeur général de la Solidéo, cher Damien,
00:17:21inutile de vous dire que je suis ravi et honoré de me retrouver aujourd'hui devant vous, autour de cette table alors pas très ronde,
00:17:28mais voilà, moi qui préfère effectivement les rondeurs, cette table ronde consacrée aux Jeux olympiques et paralympiques.
00:17:40Je suis accompagné de Cyril Linette, directeur général, récemment nommé afin d'évoquer ce projet et surtout les perspectives qui sont les nôtres.
00:17:49Alors tout d'abord, permettez-moi de revenir un petit peu en arrière sur la genèse du projet.
00:17:55Les Alpes françaises 2030, c'est un projet de territoire qui est né à l'été 2023 de la volonté de 2 présidents de 2 grandes régions,
00:18:04Renaud Muselier pour la région Provence-Alpes-Côte d'Azur et Laurent Wauquiez pour la région Auvergne-Rhône-Alpes.
00:18:11L'offre qui a été portée par le CNOSF et le CPSF d'organiser les Jeux d'hiver du nord au sud avec ces 4 clusters,
00:18:19comme vous les a présentés M. le délégué interministériel, a séduit le CIO, qui d'ailleurs a officiellement confié l'organisation des Jeux à la France le 24 juillet dernier,
00:18:33à la veille de l'ouverture des Jeux de Paris 2024. Cette promesse engage évidemment une dynamique olympique,
00:18:42plusieurs départements des Aravis à la Méditerranée, avec la Haute-Savoie, la Savoie, les Hautes-Alpes, les Alpes-Maritimes,
00:18:51sans oublier les 2 grandes métropoles de ces régions, Marseille et Lyon, qui abritent les sièges de la Solidéo à Marseille et du Cojop à Lyon.
00:19:02La désignation des Alpes comme hôte des Jeux de 2030 est intervenue, vous le savez, dans un contexte politique et sportif assez particulier.
00:19:11Nous avons immédiatement après cela vécu de fantastiques Jeux de Paris. Puis le cheminement vers la création du comité d'organisation,
00:19:20en passant par la désignation de son président, qui se tient ici devant vous, a connu quelques péripéties, quelques alternoiements.
00:19:30On était tous derrière, en tout cas quand je dis mouvement sportif, notamment derrière Martin Fourcade, qui finalement n'a pas abouti.
00:19:40Il a fallu un plan B. Je suis le plan B. D'ailleurs, à ce titre, j'ai l'impression d'avoir toujours été appelé sous les drapeaux de l'olympisme depuis tout gamin.
00:19:57J'ai grandi au contact de gens qui ont été champions olympiques. Je suis devenu champion olympique à mon tour.
00:20:06Et régulièrement, que ce soit à l'occasion de la candidature d'Annecy en 2018, j'ai été appelé à diriger ce comité.
00:20:14J'ai été appelé parfois par le CIO aussi pour animer des séminaires, notamment pour Paris 2024.
00:20:22Et puis me voilà effectivement appelé par le CNOSF pour présider à l'organisation de ces Jeux olympiques.
00:20:34C'était pour moi assez inattendu, je vous l'avouerai, puisque j'avais ma vie, mon métier, et du jour au lendemain, il a fallu prendre une décision.
00:20:47Quand je dis du jour au lendemain, c'est 8 jours, en gros. 8 jours pour stopper l'ensemble de mes activités, me mettre d'accord avec ma famille,
00:21:00pour prendre des responsabilités qui ont de lourdes conséquences sur ces activités, sur ma famille évidemment. Mais j'ai dit oui.
00:21:08J'y suis allé, j'ai décidé effectivement de mettre mon énergie et les connaissances que j'ai de ce mouvement olympique
00:21:15et les aspirations aussi qui sont les miennes pour la montagne de demain au service de ce grand projet.
00:21:21Donc ça a abouti à la désignation lors de la constitution du COJOP le 18 février dernier.
00:21:28Quelques jours plus tard, ce COJOP s'est doté d'une existence juridique. C'était il y a moins de 100 jours.
00:21:36Donc on est content d'être là, mais c'était il y a moins de 100 jours. On aura sans doute beaucoup plus de choses à vous dire dans quelques mois.
00:21:45Toujours est-il qu'il nous reste 1725 jours avant l'ouverture de ces Jeux olympiques et paralympiques d'hiver en 2030.
00:21:53Alors ces 100 jours, ils ont été ceux de ma prise de fonction, de l'installation du COJOP dans tous les sens du terme.
00:21:59Il a fallu constituer administrativement, fonctionnellement, physiquement, ce COJOP en partant d'une feuille blanche,
00:22:07non pas en termes de projet, car vous le savez, les présidents de régions s'étaient engagés sur un dispositif
00:22:15qui répartissait à 50 % à peu près dans chaque région le nombre de médailles.
00:22:22Et ça, c'est le contrat qui m'a été proposé et sur lequel j'ai décidé de m'engager, respecter les accords qui avaient été pris
00:22:32entre les présidents de régions, à la fois sur le dispositif en place et également sur les épreuves additionnelles,
00:22:40car il y aura aussi des épreuves additionnelles sur l'emplacement du siège et également sur les cérémonies d'ouverture.
00:22:50Les choses sont figées dans mon rôle avec Cyril, notre rôle. Ce n'est pas de remettre en question ce dispositif,
00:22:58ce concept des jeux, mais c'est bien de trouver les moyens dans un budget, là aussi, qui nous a été proposé,
00:23:08mais trouver les moyens humains, opérationnels, de livrer ces jeux conformément à ce qui avait été initié et validé par le CIO.
00:23:19Donc on part d'une feuille blanche, non pas en termes de projet, mais bien en termes de structure.
00:23:24Et le COJOP est actuellement encore au début de sa construction. Et l'exercice est assez délicat dans la mesure où nous partons arrêtés
00:23:32dans un monde où tout le monde est lancé. Ça suscite beaucoup d'attentes, évidemment.
00:23:39Elles sont légitimes de l'ensemble des parties prenantes, d'abord, et j'inclus le CIO dans les parties prenantes.
00:23:45Donc le cadre est posé. Les délais sont contraints, les conditions budgétaires également. J'ai accepté cette mission
00:23:51dans laquelle me rejoint Cyril Linette, qui structure une équipe autour de lui. Mais Cyril, tu vas en parler.
00:23:59Et nous avons bien conscience de l'ampleur du défi. Là, je peux vous dire qu'effectivement, le défi est immense.
00:24:06Et peut-être que c'est parce qu'on a cet état d'esprit de champion sportif qu'on aime les grands défis.
00:24:14Heureusement, on ne part pas sans atouts. Bien au contraire. D'abord, on peut compter sur le soutien précieux du CIO qui nous aide
00:24:21à bâtir une structure opérationnelle efficace. Nous travaillons étroitement avec les régions, l'État, le CNOSF, le CPSF,
00:24:30dont là encore, l'engagement est très précieux. Comme vous le savez, Michel Barnier, à qui a été confié une mission de coordination
00:24:37qui a conduit notamment à ma nomination, est également vigilant et d'une grande aide, d'un grand soutien à nos côtés.
00:24:44Plusieurs chantiers stratégiques avancent déjà. Et je laisserai, là encore, Cyril vous parler des travaux à venir.
00:24:52Mais avant de se lancer dans toutes ces phases opérationnelles, dans toutes les missions qui seront assurées par le COJOP,
00:24:57il faut, et c'est le paradoxe, de notre projet dans lequel le temps est compté, prendre le temps de construire des fondations très solides,
00:25:05des vraies bases pour pouvoir ensuite avancer à un pas très cadencé. En d'autres termes, il faut construire la vision des Jeux,
00:25:15leur âme, ce qui guidera notre action. Quels Jeux est-ce que nous voulons ? Pourquoi ? Comment ? Et avec qui on va le faire ?
00:25:24J'ai initié un travail de fond sur la vision des Jeux olympiques et paralympiques d'hiver 2030. Ce sera le point de départ et le modèle
00:25:32pour les cinq années à venir, afin de garantir des Jeux porteurs de sens grâce à l'héritage que nous souhaitons pour nos populations,
00:25:41comme pour ces Jeux olympiques et paralympiques d'hiver. La vision, c'est quoi ? La vision, c'est une boussole. C'est une boussole pour des Jeux uniques.
00:25:51Je vous rappelle que les Jeux s'inscrivent toujours dans une époque et un territoire. C'est ce qui fait la spécificité des Jeux olympiques.
00:25:59C'est ce qui fait que c'est différent du Coupe du monde de football, par exemple. Ils s'inscrivent dans une époque, dans leur époque et sur un territoire.
00:26:08Et la nôtre d'époque est le territoire aussi sur lequel ces Jeux s'inscrivent et très particulier, ce qui veut dire qu'on fera pas les Jeux d'Alberville
00:26:18ni ceux de Paris. C'est un peu différent. Cette vision doit nous permettre ensemble de poser les bases d'une ambition partagée essentielle pour aborder
00:26:28les grands enjeux à venir du Cojob. Premièrement, fédérer, fédérer autour d'un cap clair et inspirant, notamment pour convaincre nos partenaires économiques.
00:26:37C'est le grand sujet qui va m'animer pendant toute la durée de mon mandat. Convaincre nos partenaires économiques et impliquer l'écosystème essentiel à l'organisation
00:26:49de ces Jeux. C'est pour ça que je tiens à vous le dire, on doit tous être soudés derrière ces Jeux olympiques. C'est très important.
00:27:01Être en soutien de ces Jeux olympiques permettra de mieux encore convaincre les partenaires économiques et de mieux encore impliquer l'écosystème essentiel à l'organisation
00:27:15de ces Jeux. Cette vision va nous permettre d'exprimer l'ambition des Jeux de 2030 en France comme à l'international, en vue notamment du prochain grand rendez-vous
00:27:24olympique qui seront les Jeux de Milan-Cortina en février 2026. Jeux à l'issue desquels nous ramènerons le drapeau olympique en France. Et enfin, cette vision pour guider
00:27:38les grandes décisions stratégiques du COJOP et assurer une ligne directrice pour nos futurs directeurs dans l'ensemble des domaines fonctionnels du COJOP.
00:27:48Alors dans une montagne qui évolue avec des enjeux environnementaux essentiels dans un contexte de sobriété budgétaire, nous devons trouver des solutions pour livrer
00:27:56des Jeux impeccables. Alors impeccable, ça veut dire festif, vertueux et utile. C'est l'objectif de notre organisation qui va rapidement se structurer pour cela.
00:28:07Et je vais laisser Cyril Linet, directeur général du COJOP, vous en parler maintenant.
00:28:15Merci Edgar, Monsieur le Président, Mesdames les Sénatrices, Messieurs les Sénateurs. Très heureux aussi de vous retrouver dans une salle où je suis venu il y a peu de temps pour parler d'un autre sujet
00:28:25qui était le football. Autre sujet qui m'anime beaucoup. Aujourd'hui, on est là pour parler des Jeux olympiques. Alors de mon côté, je suis très fier de me retrouver au côté d'Edgar pour ce projet.
00:28:36Mais quelques éléments quand même de contexte. Avec Edgar, on se connaît depuis un mois. J'avais déjà entendu parler d'Edgar Gropiron naturellement, sans doute plus que l'inverse.
00:28:45Mais on ne se connaissait pas. Et puis, de mon côté, par ailleurs, j'ai été nommé il y a précisément 15 jours. Et donc, je navigue pour l'instant entre Paris et Lyon puisque, vous le savez, le siège sera à Lyon.
00:28:55Et c'est un point important d'ancrer le siège, le comité d'organisation au plus proche de l'événement, de monter des équipes qui vont s'installer à Lyon pour bien insister sur le côté territorial et local.
00:29:07Ce ne sont pas les Jeux de Paris qui vont se déplacer. Ce sont vraiment les Jeux des territoires, comme Edgar a pu le dire. Donc, ça fait très, très peu de temps, évidemment, que j'ai pris ce poste.
00:29:19Aujourd'hui, la gouvernance du cojop est déjà très en place. Mais le cojop en lui-même, c'est une startup. On est 7, 8. Et on est encore à chercher effectivement où sont les câbles pour installer les imprimantes.
00:29:35Et c'est normal. C'est-à-dire qu'on est au tout début de l'aventure. Le gros avantage, comme Edgar l'a dit, c'est que le projet tel qu'il a été porté par les régions, il est déjà bien dessiné.
00:29:45Il y a un vrai sujet, évidemment, dont vous allez sans doute vouloir parler, qui est un sujet absolument primordial. La première priorité à régler, c'est le sujet du budget.
00:29:55Et sur ce plan, on ne part pas de zéro. On ne part pas de zéro parce que la cartographie des sites, c'est-à-dire l'endroit où vont se dérouler les Jeux olympiques, est déjà quasiment dessinée.
00:30:05Il y a quelques arbitrages qui sont essentiellement, bien sûr, à la main du président, quelques sujets un petit peu sensibles sur lesquels il faudra se prononcer, mais qui ne seront pas de nature à modifier profondément ni la source ni les conséquences de ce projet.
00:30:21Donc ce budget, il a déjà été préfiguré. Par ailleurs, il a fait l'objet, effectivement, d'une préfiguration par les services de l'Etat et par la délégation interministérielle, mais aussi par les inspecteurs, avec des versions qui sont sensiblement différentes, mais pas tant que ça.
00:30:37Donc on comprend d'ores et déjà qu'on est dans une épure qui devrait logiquement ne pas forcément beaucoup bouger. Et nous, notre métier, à Edgar, à moi et demain aux équipes, ça va être évidemment, comme j'ai pu le faire moi, j'ai un parcours de chef d'entreprise dans tous mes postes précédents, optimiser les revenus et baisser au maximum les dépenses pour créer effectivement un événement qui soit à la fois festif, parce que les Jeux, c'est de l'émotion.
00:31:03Le plus important, c'est évidemment les compétitions de sport, que chacun y prenne du plaisir et vive des moments incroyables. Et je pense que Paris, vous l'avez tous en tête, a été un moment absolument incroyable pour tous. Donc ça, c'est le premier point. Deuxième point, des Jeux qui aient du sens, donc qui laissent un héritage, qui laissent des éléments importants. Et c'est sans doute encore plus vrai pour des régions en pleine transformation comme les montagnes, encore plus vrai qu'à Paris. Donc cette dimension-là, dans la vision dont Edgar a parlé, on va évidemment l'intégrer très fortement.
00:31:31Et puis troisièmement, des Jeux qui, entre guillemets, soient sobres, coûtent le moins cher possible à la collectivité, aux collectivités. Et ça, c'est effectivement notre rôle. Et c'est à la fois le dimensionnement du projet, mais aussi la vie quotidienne, la capacité à gérer les équipes au plus près, à avoir un vrai rôle managérial qui fera qu'on tiendra au maximum à la fois notre ligne de revenus pour négocier avec les meilleurs partenaires possibles et les Jeux intéressent.
00:31:56Et Paris nous aide évidemment à intéresser les partenaires, les sponsors aux Jeux 2030, mais aussi à maîtriser les dépenses. Et ça, c'est une question de volonté managériale. Et vous pouvez compter sur moi pour avoir ce sujet en tête. Je l'ai toujours porté tout au long de ma carrière.
00:32:11Donc les étapes à franchir, c'est de lancer finalement le train. Edgar l'a dit, on part arrêter. Pourquoi on part arrêter ? Parce que très souvent, les Jeux olympiques, les comités d'organisation, s'élancent après un comité de candidature. Donc il y a déjà des équipes, c'est déjà en partie sur les rails. Là, c'est pas le cas. La candidature, elle vient, comme l'a dit Edgar, du président Muselier, du président Wauquiez.
00:32:32Donc voilà, il faut construire les équipes, il faut construire un état d'esprit, il faut construire une vision. Edgar est à la manœuvre là-dessus. Et puis, il faut recruter tout simplement, recruter une DRH, un directeur financier, un directeur juridique, un patron des opérations, quelqu'un sur la marque, la communication.
00:32:48Tout ce travail est à faire. Donc on a d'abord effectivement affiné la vision, faire en sorte que vous ayez les uns et les autres le plus rapidement possible une vision consolidée du budget, et puis monter des équipes le plus rapidement possible en utilisant pour une part les expertises de Paris 2024, parce qu'il y a bien sûr beaucoup de talents de Paris 2024 qui ont envie de poursuivre l'aventure sur un autre projet.
00:33:11Souvent des gens qui avaient des postes de numéro 2 qui ont envie d'accéder à des postes de numéro 1, et c'est des choses qu'on peut leur proposer. Mais aussi, bien sûr, engager des gens de l'extérieur, engager des locaux, faire en sorte effectivement de faire appel aux talents de la région Aura ou de la région PACA. Donc ça, c'est le troisième point.
00:33:27Avec en effet une première échéance, c'est février l'année prochaine, c'est dans 9 mois, Milan-Cortina, à l'issue des Jeux de Milan-Cortina, on nous remettra le drapeau olympique et ce sera à nous. À ce moment-là, 4 ans avant les Jeux, il faudra qu'on soit déjà identifié, qu'on ait une identité, qu'on ait un logo, qu'on ait un emblème, qu'on ait une carte des sites, qu'on ait déjà engagé un certain nombre de communautés derrière nous, et ce sera vraiment le premier moment.
00:33:51On a une vigie, alors on a l'Etat évidemment sur la partie budgétaire, évidemment, et la collaboration de Pierre-Antoine et de la délégation à l'interministériel, et pas seulement, il l'a rappelé, et on a une autre vigie qui est le comité international olympique, qui délègue ses droits au Cojo, mais qui, croyez-moi, pour avoir déjà fait quelques réunions avec eux, est aussi extrêmement vigilant sur la délivrance des JO. Donc ça fait beaucoup de parties prenantes, mais nous sommes prêts et déterminés.
00:34:15Damien Rambert, directeur général exécutif de la Solidéo Alpes 2030.
00:34:21Merci, mesdames les sénatrices, messieurs les sénateurs, merci, monsieur le Président, de pouvoir, pour la première fois, expliquer ce qu'est la Solidéo et comment elle va opérer, puisque la Solidéo est née il y a maintenant juste 3 mois, et j'ai été nommé il y a un peu moins de 2 mois et demi.
00:34:41Alors peut-être quelques éléments sur ce qui se cache derrière ce vocable Solidéo, la société de livraison des ouvrages olympiques. On va faire tout ce qui est solide, et le Cojo va faire tout le reste, globalement.
00:34:57Tout ce qui est liquide. Tout ce qui est immatériel, c'est le Cojo, tout ce qui est matériel, c'est la Solidéo.
00:35:05Quelques mots sur cet établissement public qui, effectivement, Pierre-Antoine Moyenhal a dit, est directement inspiré, presque même dupliqué, de la Solidéo 2024.
00:35:15On a vu les succès de la Solidéo 2024 et de Paris 2024, donc il faut évidemment reprendre ce qui marche, et donc on a dupliqué la Solidéo 2024 en Solidéo 2030, mais qui est quand même un établissement public sui generis,
00:35:31qui a été créé pour ce faire, et avec une seule mission, en tout cas une mission double. D'abord, livrer en temps, en heure, conformément aux exigences olympiques, et dans les délais, et dans l'enveloppe budgétaire,
00:35:47l'ensemble des ouvrages pérennes nécessaires à la tenue des Jeux olympiques et paralympiques à partir du 1er février 2030. Ça, j'ai envie de dire, c'est la mission principale.
00:35:57Mais la mission complémentaire, qui, à mon sens, est aussi importante que la mission principale, c'est de livrer des ouvrages qui seront sobres et utiles pour la population.
00:36:07Donc une double mission, une mission, évidemment, de livraison pour les Jeux, une mission olympique, et une mission pour le territoire, une mission territoriale de livraison d'ouvrages pérennes.
00:36:19Pour ce faire, nous allons être... Cyril l'a dit, le Cojo est une start-up. Nous allons, nous, rester une start-up. La Solidéo va être un couteau suisse, quelque part, mais une petite équipe restreinte, multidisciplinaire,
00:36:32pour pouvoir réaliser un certain nombre d'ouvrages dont je vais parler. Nous allons progressivement nous constituer. On est aujourd'hui, effectivement, à peu près une dizaine de personnes,
00:36:41et nous allons progressivement monter, mais jamais beaucoup plus que 70 ou 80 personnes pour réaliser l'ensemble des ouvrages en temps et en heure.
00:36:49Alors, quand on parle d'ouvrages, de quoi parle-t-on ? Les ouvrages pérennes, qu'est-ce que c'est ? Sur ces 4 sites olympiques, la cartographie qu'a détaillée Edgar Groupillon.
00:37:01En fait, on va faire beaucoup de choses très diverses, mais toutes nécessaires à la réalisation et à la bonne tenue des Jeux. 4 typologies d'ouvrages vont être réalisées.
00:37:13D'abord, évidemment, les équipements sportifs nécessaires à la tenue de toutes les épreuves. Je tiens à rappeler là-dessus que, sur ces équipements sportifs,
00:37:23la spécificité de la candidature de 2030, c'est que nous allons essentiellement rénover à plus de 90 % et très peu construire du neuf. Un seul ouvrage neuf.
00:37:35Tous les autres ouvrages seront des équipements sportifs rénovés, et notamment beaucoup les équipements sportifs qui ont déjà servi pour les Olympiades de 1992.
00:37:45Deuxième type d'ouvrage, ce qu'on appelle les villages olympiques. Alors, à Paris 2024, il y avait un seul village olympique, en tout cas deux, un village olympique pour les athlètes et un village pour les médias.
00:37:57Là, compte tenu de la cartographie des sites, nous allons faire 4 villages olympiques situés en proximité, voire même à l'intérieur de ce qu'on appelle les clusters, les pôles d'épreuves olympiques.
00:38:07Troisième type d'ouvrage, ce que je vais qualifier d'équipements et d'aménités qui sont nécessaires à un bon accueil, à la fois, évidemment, des athlètes, mais aussi de l'ensemble des personnes qui vont participer à l'organisation des Jeux, les staffs, les médias, évidemment, les bénévoles, bien évidemment.
00:38:29Toutes ces personnes-là ont besoin de bâtiments, d'entraînement, d'accueil pour bien travailler. Et donc, nous allons y contribuer. Et puis, enfin, et ce n'est pas le moindre, un ensemble d'infrastructures pour faciliter l'accessibilité des sites olympiques qui sont là aussi de tout ordre.
00:38:49Passerelle, mise aux normes de gare, pôle multimodal, création d'une voie réservée pour faciliter les déplacements, ascenseur valéen, tout pour essayer à la fois, un, de faciliter, évidemment, les déplacements à l'intérieur des clusters et surtout pour faciliter les déplacements doux et décarbonés pour que, évidemment, au sein des sites, on puisse se déplacer facilement et en mode somme.
00:39:13Pour ce faire, vous le voyez, c'est au total plus d'une trentaine d'ouvrages qui vont être réalisés en temps, dans un temps très contraint. Donc la Solido est là pour s'assurer que tout ça est fait en temps et en heure et conformément aux exigences. On aura donc 2 manières d'opérer pour sécuriser ces opérations-là.
00:39:31La première, d'abord, la Solido va être un organisme qui va centraliser les financements. Pierre-Antoine Winner en a parlé. Nous allons centraliser l'essentiel des financements publics et des concours publics nécessaires à la réalisation de ces infrastructures. On va centraliser ces financements.
00:39:49Et puis après, on aura 2 manières d'opérer. Soit nous allons faire directement ce qu'on appelle la maîtrise d'ouvrages directs, nous prendrons en charge la réalisation de ces différents ouvrages, soit nous allons superviser ces ouvrages, nous allons faire faire et s'attacher à ce que ce soit fait, évidemment, dans les canons de l'olympisme.
00:40:09Pourquoi cette 2e possibilité ? C'est parce qu'en fait, au niveau territorial, il y a déjà eu énormément de travail de fait. Edgar l'a dit, c'est une candidature d'abord qui vient des territoires et les collectivités régionales, mais aussi locales, ont beaucoup travaillé sur ces ouvrages. Et il y a déjà de l'énergie de l'ingénierie locale qui est présente, des sociétés d'aménagement, des sociétés publiques locales ou même des régies municipales.
00:40:35Et nous allons évidemment nous appuyer sur eux pour pouvoir réaliser ces ouvrages. Tout ça dans un calendrier très serré qui va s'opérer en 3 phases. D'abord, une phase d'études. On y est en plein. 2025-2026, une phase d'études. Puis la Solido sera quelque part une machine à lancer des marchés publics. Nous allons nous staffer pour pouvoir le faire.
00:41:01Deuxième phase, une phase travaux. 2027-2029, pour être prêt, pour la plupart des ouvrages, à les livrer au Cojo à la fin de l'année 2029 et quelques fois même un peu avant, pour pouvoir les tester. Et puis, phase importante, la phase héritage. La Solido ne s'éteindra pas au 15 mars 2030, mais elle restera présente pour assurer, un, la reconversion des villages olympiques, avec ce principe de faire des villages
00:41:30qui sont à la fois pour les athlètes et puis après pour les habitants des territoires. Et puis, deux, faciliter la prise en gestion des équipements qui vont être après remis aux collectivités. Enfin, quelques principes sur la planification et l'aménagement de ces ouvrages. L'obsession de la Solido, et je crois que c'est, on l'a rappelé, l'obsession de l'ensemble de la gouvernance nationale,
00:41:59l'ensemble de la gouvernance olympique, c'est de faire des jeux sobres et utiles. Et c'est vrai pour les ouvrages, il va falloir faire des ouvrages sobres et des ouvrages utiles. En quelques mots, pour, quelque part, synthétiser, on va essayer de minimiser l'empreinte et maximiser l'héritage.
00:42:17C'est pas forcément facile, puisqu'effectivement, on est sur un territoire, un écrin, donc un territoire très contraint. Et donc, il va falloir aménager le territoire tout en le ménageant et en essayant de maximiser l'héritage qu'on peut y laisser. Alors, quelques mots sur ces deux principes-là qui vont, évidemment, conduire à notre action. D'abord, ça exige, évidemment, une sobriété économique, vu, évidemment, la contrainte de l'enveloppe budgétaire, mais surtout écologique.
00:42:44Avec quelques grands principes qui vont nous guider. Un, on va privilégier la rénovation. C'est déjà le cas. La candidature privilégie 90% de ce qu'on va faire. Ça va être de la rénovation et notamment de la rénovation énergétique. On est sur des équipements qui, souvent, en tout cas dans les années 90 et avant, sont très énergivores.
00:43:04Donc, on va essayer de les rénover pour qu'ils le soient beaucoup moins. À titre d'exemple, une piste de bobsleigh, on va essayer de faire qu'elle soit deux fois moins énergivores. Aussi, quand on va construire une patinoire, on va essayer de la raccrocher à un système urbain de réseaux de chaud et de froid qui va faire qu'on va être beaucoup moins énergivores. Ça, c'est le 1er principe qui est très important.
00:43:25Deuxième principe, on va concentrer. La grande force de la candidature, c'est sa compacité, la compacité des sites. Donc, on va concentrer les aménagements sur les sites pour à la fois tendre vers l'accessibilité universelle des sites, notamment dans l'objectif des Jeux paralympiques, mais pas seulement. Et puis, je l'ai dit, minimiser les déplacements internes en favorisant les modes décarbonés. Et puis, en tant qu'aménageur, la responsabilité, c'est d'essayer de minimiser l'empreinte de notre intervention.
00:43:55Dans la montagne, notamment. Minimiser l'empreinte, ça veut dire minimiser d'abord l'empreinte carbone avec le choix des matériaux. Notamment, je pense à la filière bois qui se constitue beaucoup à la fois en France et la filière bois dans les Alpes, mais aussi notre empreinte sur la biodiversité, sur l'utilisation de l'eau et plus globalement sur la gestion économique des ressources.
00:44:21Et enfin, dernier élément sur la sobriété, évidemment, essayer d'associer au maximum le tissu local. Nous sommes déjà en discussion avec l'ensemble des filières économiques et l'ensemble des représentants des industries locales qui devront, et elles ont une forte attente, participer évidemment à ce grand projet, notamment sur la partie bâtiment, génie civil et travaux publics.
00:44:49Et puis enfin, laisser ces ouvrages comme un héritage positif pour le territoire. Ça, ça va être notre deuxième mission à côté de la mission olympique, en rendant des sites plus accessibles et plus amènes. On a parlé pour essayer de faciliter la pratique sportive et l'augmenter sur les territoires, en maximisant le taux d'utilisation de ces équipements.
00:45:15Aujourd'hui, il y a beaucoup d'équipements qui sont relativement peu utilisés, notamment en phase été. On va tout faire pour que les équipements qu'on rénove puissent être utilisés au maximum pendant toute l'année, en rénovant les ouvrages.
00:45:29Et puis, dernier élément et qui est un élément déterminant, comme il l'a été pour 2024, en construisant des logements dans les secteurs, vous le savez, les secteurs montagne, où on manque beaucoup de logements, à la fois pour les résidents et pour les saisonniers.
00:45:43L'objectif de la construction de ces villages, c'est évidemment de bien accueillir les athlètes, les 3 500 ou 4 000 athlètes du projet, mais surtout de construire plusieurs centaines, entre 800 et 1 000 logements, a priori, aujourd'hui, dans la candidature, pour desserrer la pénurie de logements dans les vallées, qui est évidemment très importante.
00:46:05Voilà, en quelques mots, comment va opérer la Solido pour les 5 prochaines années.
00:46:10Merci. Alors, vous êtes nombreux à vouloir poser des questions. On va commencer par celle de notre rapporteur budgétaire, Jean-Jacques Lozac, et puis, après, celle de Michel Savin, président du groupe d'études chargé des événements sportifs.
00:46:20Bien, merci, M. le président. Bon, il y a déjà énormément de choses qui ont été dites par nos 4 intervenants, et je les en remercie. Je voulais poser des questions d'ordre budgétaire, mais si j'ai bien compris, nous sommes plutôt dans une situation d'attente.
00:46:36Donc on attendra simplement une petite demande de précision concernant l'implication des partenaires privés. Comment, j'ai envie de dire, comment les choses se présentent à ce stade ? Est-ce qu'il y a déjà des engagements qui ont été pris ? Est-ce qu'il y a une sorte de frémissement de ce secteur ?
00:46:55Quelles sont vos intuitions en la matière ou bien est-ce que la page est vraiment blanche au moment où nous parlons ? Et puis, je voulais vous parler également de l'héritage. Je parle pas de loi héritage. Nous avons été vaccinés en la matière, mais une sorte de plan d'évaluation post-2030.
00:47:12Et vous avez dit que c'était prévu, que c'était envisagé. Simplement une question, je dirais, de portée générale, parce que le contexte dans lequel vous inscrivez votre action, votre préparation est quand même hyper complexe. Bon, il y a la question des délais que vous avez mentionnés, mais il y a aussi tout le reste.
00:47:29Le plan avenir montagne, le plan national d'adaptation aux changements climatiques, le cahier des charges du CIO, le cahier des charges également des fédérations internationales qui ont leur mot à dire sur l'organisation des compétitions, la mutation climatique, les contrats hautes tout à fait originaux. Vous l'avez rappelé tout à l'heure.
00:47:48Comment vous feriez, je dirais, un chemin dans cette complexité en termes de méthodologie pour placer ces CIO au service du développement durable, au service du rayonnement du pays, bien sûr, mais également des territoires de montagne ?
00:48:02D'autre part, en ce qui concerne la diversification touristique et, comme on dit, la réinvention de l'offre montagne, est-ce que des investissements sont prévus pour développer des infrastructures multi-usages susceptibles d'être exploitées toute l'année, en quelque sorte, pour dépasser, je dirais, cette dichotomie entre les saisons hivernales et les saisons estivales ?
00:48:26Et puis enfin, une dernière question, mais qui peut-être ne vous concerne vraiment qu'à la marge, à savoir que pour que la France, pays organisateur, réussisse ses jeux, bien évidemment, on pense tout de suite à la sécurité, au transport, au respect des obligations budgétaires, à l'engouement populaire, à la ferveur, etc.
00:48:49On a connu tout ça en 2024, mais l'une des conditions du succès, c'est aussi d'obtenir des médailles pour la France. On se souvient des JO de Grenoble, pour certains, en 68, et notamment des trois médailles d'or de Killy. Comment les équipes de France vont-elles se préparer ?
00:49:05Est-ce que, par exemple, vous allez tirer les enseignements ou vous situer dans la continuité du fameux plan 2024, dit Ambition bleue, qui était cornaqué par Claude Honesta ? Ou bien est-ce que, parce que les épreuves sont très différentes, quand même, des Jeux olympiques d'été, finalement, là aussi, la page est blanche ? Merci.
00:49:27Michel Savard.
00:49:30Merci, président. Merci, messieurs, pour cette présentation. À mon tour, j'ai un certain nombre de questions à vous poser qui sont sur différents domaines.
00:49:42Le premier, pouvez-vous nous développer – ça a été un petit peu avancé par Edgar Groupiron, mais il serait bien qu'on puisse y un peu développer – votre stratégie, votre ambition et votre vision pour réussir cet événement majeur sportif qui va donc se dérouler dans les Alpes français ?
00:49:58Deuxième question. La question des sites est-elle définitivement réglée, notamment la non-sélection qui a fait couler un peu d'encre de Val d'Isère, qui avait soulevé quelques critiques ? Est-ce que vous avez une date limite qui est arrêtée pour finaliser l'ensemble des sites ?
00:50:16Autre question. Aujourd'hui, vous avez parlé tout à l'heure notamment concernant la solidéo, la politique du logement. Dans les stations de ski, on le sait, les élus travaillent aujourd'hui sur un sujet important,
00:50:31qui est le développement de leurs parcs immobiliers, notamment en luttant contre les lits froids qui sont occupés souvent dans les stations moins d'un mois dans l'année. Un travail est-il prévu avec les élus locaux pour cibler le type de construction de logements et la destination de ces logements ?
00:50:51Il ne faudrait pas non plus qu'à l'issue de ces Jeux olympiques, on ait plusieurs dizaines de centaines de logements qui deviennent des lits froids, qui viennent encore aggraver la situation de certaines stations. Autre question. Lors des Jeux de Paris, plusieurs missions ont été assurées avec succès par les volontaires. L'accueil, l'orientation, l'hospitalité, le protocole, la communication.
00:51:15Quel programme envisagez-vous sur le recrutement des volontaires ? Est-ce que ce programme va concerner, ce qui était un peu le cas pour Albertville uniquement, les volontaires de la région verde Rhône-Alpes ? Où est-ce qu'il sera ouvert ? Comme pour Paris, ça a été à l'ensemble des volontaires au niveau national, même étrangers, qui étaient aussi présents.
00:51:40Autre question. Vous avez tout à l'heure évoqué le projet de développement de la pratique sportive. Monsieur le Président, lors de chaque Jeux olympiques et paralympiques, des sports sont programmés en démonstration.
00:51:54Même si ce n'est pas votre responsabilité, vous avez peut-être un rôle à jouer dans le choix qui va être fait de pouvoir soutenir ou mettre en avant certaines pratiques qui ne sont pas encore olympiques.
00:52:08A ce jour, les sportifs en situation de handicap mental et psychique sont exclus des disciplines paralympiques. Alors que la France s'apprête donc à accueillir une nouvelle fois ces Jeux olympiques et paralympiques, entendez-vous prendre position en faveur de l'inclusion de ces athlètes en militant au moins pour l'inscription d'une compétition au moins en démonstration ? Ce qui serait quand même un message fort envoyé par la France en direction de ces athlètes qui aujourd'hui ne peuvent pas participer à ces grandes compétitions internationales.
00:52:36Sur la féminisation, et ça va peut-être préfigurer un petit peu les réponses qui vont suivre, pour rappel, Edgar est là depuis un mois et moi depuis dix jours, donc voilà, on a fait un peu ce qu'on a pu, mais l'idée est évidemment totalement dans nos têtes.
00:52:52Moi, je l'ai toujours fait dans toutes mes organisations depuis 15 ans, donc on fera la même chose pour Alpes-Françaises 2030, n'ayez aucune inquiétude.
00:52:59Sur la solidéo, on est rentré dans le concret, puisqu'effectivement, moi, j'ai été nommé il y a deux mois et demi, et aujourd'hui, j'ai recruté huit personnes, et sur ces huit personnes, il y en a sept qui sont des personnes du sexe féminin, dont mon adjoint.
00:53:20Par rapport aux autres questions, peut-être... Oui, oui, allez-y, allez-y, Monsieur le Président.
00:53:28On peut commencer à répondre.
00:53:29Oui, oui, allez-y.
00:53:30Alors, la tendance ou la température sur les partenaires privés est très, très bonne, grâce d'ailleurs au travail du CNOSF, qui a maintenu le contact avec les partenaires de Paris 2024 et qui, aujourd'hui, fait le go-between entre les partenaires de Paris 2024 et le COJOP,
00:53:47et je peux vous dire qu'il y a une grosse attente de la part des partenaires, mais faut-il encore les convaincre ?
00:53:52Donc, on a un travail à faire pour les convaincre, d'abord, sur notre vision, parce qu'un partenaire n'investira pas dans un projet dont il n'a pas la vision, dont il ne connaît pas la vision,
00:54:03parce que l'enjeu, c'est bien évidemment de voir s'il y a une cohérence, une synergie entre la manière dont ce partenaire veut développer son entreprise à 5-10 ans et la vision que nous, on porte.
00:54:14S'il y a de la cohérence à travailler ensemble, à ce moment-là, ça nous donne des chances, effectivement, de signer le partenariat.
00:54:20Donc, il y a d'abord un travail de vision, et puis, nous, on a un travail de stratégie à élaborer pour voir comment on aborde nos partenaires, nos différents partenaires.
00:54:30Je vous rappelle qu'il y a plusieurs catégories de partenariats, des partenaires de rang 1, où il y a beaucoup plus, on va dire, d'argent de cash que de valeurs en nature,
00:54:40des partenaires de rang 2, où il y a un équilibre, et puis des partenaires de rang 3, où il y a plus de valeurs en nature que d'apports en numéraire. Voilà.
00:54:50Donc, on doit avoir une stratégie, évidemment, développer toute une stratégie pour ça, et on doit, pour cela, intégrer des profils qui vont nous aider à bâtir ces stratégies,
00:55:03des profils dont on a déjà les contacts, avec qui on a déjà pris contact, avec qui on travaille. Et là encore, on profite également de l'expertise développée par Paris 2024 pour élaborer nos stratégies.
00:55:16Donc une vision, une stratégie avant de pouvoir réellement rentrer dans les négociations avec les partenaires, mais les premiers contacts qui sont déjà établis.
00:55:25Ensuite, vous avez tout à fait raison sur les médailles. C'est-à-dire que la réussite des Jeux dépend de 3 choses. La première, ce sont des sites iconiques.
00:55:38Si les Jeux se déroulent sur des sites iconiques, je vous parlerai peut-être de Thioupo, sur le surf pour Paris, ou du beach volley sous la tour Eiffel, ou du cyclisme dans les rues de Paris, ça a été magnifique.
00:55:53Ça a été magnifique parce que c'est iconique. Et c'est important d'avoir des sites iconiques parce que ça met en valeur les athlètes. Et l'expérience des athlètes est extrêmement importante, j'y reviendrai.
00:56:04Donc des sites iconiques. Ensuite, une ambiance. On doit arriver à créer une ambiance. On doit arriver à engager effectivement les gens du territoire, mais pas que.
00:56:13Je vous rappelle que ces Jeux se déroulent sur un territoire qui va du Mont-Blanc à la Méditerranée, à la Côte d'Azur. Et ce territoire est une destination adorée d'un public qui vient du monde entier.
00:56:30Et donc il faut qu'on capitalise aussi là-dessus pour que l'ambiance dans les stades de compétition soit optimale. Et là aussi, on a de beaux enseignements de Paris 2024, avec je pense le Carré-sur-Porterre par exemple, pour favoriser, créer cette ambiance incroyable dans les stades.
00:56:47Donc des sites iconiques, une ambiance de dingue et évidemment des performances de nos athlètes français. Et là-dessus, il y a un gros sujet parce que quand on regarde les performances actuelles de nos athlètes français, il y a de fantastiques performances quand on regarde le biathlon.
00:57:07On est un peu sur notre fin si on parle du ski alpin. Et puis sur la glace, on a besoin de faire un gros travail sur tous les sports de glace pour être présent. Donc il y a un gros, gros travail à ce niveau-là et on le sait, une grande partie de la réussite des Jeux va reposer sur les performances de nos athlètes nationaux.
00:57:25On l'a vu à Paris, à la fois pour les sites, à la fois pour l'ambiance dans les stades et à la fois par les médailles, les belles performances et je pense notamment au premier week-end où on a eu le rugby, médaille d'or, on a eu VTT, on a eu Léon Marchand aussi qui d'emblée ont ramené des médailles à la France et ça a créé un enthousiasme dingue dans le pays.
00:57:48Donc effectivement, les médailles des athlètes français, c'est un sujet sur lequel on va travailler avec le CNOSF évidemment, évidemment avec le ministère des Sports et l'ANS qui sera à la manœuvre aussi sur ce sujet-là.
00:58:055 ans à l'échelle de la carrière d'un athlète, ça peut paraître beaucoup, ça peut être pour certains athlètes la moitié de leur carrière mais je vous dirais que c'est jamais trop pour se projeter sur une médaille et sur une médaille d'or encore plus parce que 5 ans, c'est 5 ans de préparation.
00:58:29Et si vous vous projetez sur une médaille, une médaille d'or, ça veut dire que vos 5 ans de préparation seront à la hauteur de l'ambition.
00:58:38Si vous ne vous projetez pas, effectivement, c'est plus difficile de s'entraîner tous les jours avec cette ambition chevillée au corps.
00:58:48Donc il y a un travail à faire sur l'ambition de nos athlètes mais cette ambition, elle doit être partagée par les staffs, par l'encadrement, par l'entourage et par les fédérations, l'ANS, le ministère.
00:59:06On doit avoir de grandes ambitions à ce niveau-là. Donc là-dessus, je vous rejoins parfaitement.
00:59:11Ensuite, vous m'avez demandé des éléments sur la vision. Je ne vais pas vous les donner tout simplement parce que c'est un travail qui est en cours d'élaboration.
00:59:20Et pour élaborer ce travail sur la vision, j'ai commencé par donner mes éléments. On a bâti un entretien qui va être conduit auprès d'une cinquantaine de personnalités référentes, confirmées sur ces sujets-là
00:59:39qui doivent mener aussi cet entretien pour enrichir la vision dont les bases ont été posées. Et je ne veux rien dévoiler pour l'instant, je ne veux rien dire pour l'instant, tout simplement pour ne pas influencer les retours que nous aurons.
00:59:57Et il y aura un travail de consolidation mais je peux vous dire qu'à un moment donné, quand on va pouvoir vous présenter la vision, les choses seront très claires.
01:00:07Sur les sites, vous m'avez demandé effectivement s'il y avait la possibilité d'ouvrir. En tout cas, rien n'est dans mon mandat. Au sujet de l'ouverture de sites, de bouger des épreuves, de passer d'une station à une autre, ça n'est pas dans mon mandat.
01:00:28Mon mandat, c'est de livrer les jeux tels qu'ils ont été définis et proposés et validés par le CIO dans un budget qui est contraint. Donc mon mandat, c'est plutôt de trouver des sources d'optimisation, de rationalisation du budget que de dispatcher des épreuves à droite à gauche.
01:00:48Effectivement, on a entendu parler du sujet de Val d'Isère. C'est une piste qui est à l'étude. Mais moi, je dois rester dans mon mandat. Donc je travaille sur ce mandat-là.
01:01:01Vous avez parlé de lits froids. Alors on pourrait en reparler pour vous dire que les villages olympiques qui sont aujourd'hui en cours d'études ne sont pas situés au cœur même des stations de ski, mais dans les bases arrières.
01:01:17Vous savez très bien que les stations, aujourd'hui, fonctionnent avec des bases arrières, les vallées ou des villages un peu en retrait, si on prend l'exemple des Aravis que je connais bien.
01:01:29Vous avez les stations de ski de la Clusaille-de-Grand-Bornand qui vont accueillir des épreuves et le village de Saint-Jean-de-Six comme base arrière qui pourrait être le lieu sur lequel on aurait un village olympique.
01:01:39Vous avez la station de Courchevel et de Meribel qui, aujourd'hui, vont accueillir des épreuves et, comme base arrière, le village de Bozelles qui n'est pas une station de ski, mais qui pourrait accueillir le village olympique.
01:01:51Donc, vous voyez, les lits qui seront construits ou rénovés ne seront pas des lits froids puisqu'ils ne seront pas dans les stations.
01:02:04Et le double permis dont on a parlé permettra à la fois d'offrir ces infrastructures pour l'accueil des athlètes durant les Jeux et d'une reconversion pour ensuite la population locale qui, souvent, très très souvent, vit en vallée ou dans les bases arrières et travaille dans les stations.
01:02:27C'est là encore quelque chose auquel on est très attentif.
01:02:33Vous avez parlé des volontaires. Évidemment, non, on ne va pas restreindre l'accès au volontariat pour les Jeux olympiques uniquement aux populations qui sont concernées, qui sont sur les territoires concernés par des épreuves.
01:02:46Mais on va bien ouvrir ça à l'international également, comme l'a fait Paris. Il y a tout un tas de programmes qu'on va reprendre.
01:02:54Vous m'avez parlé des disciplines additionnelles et des épreuves de masse.
01:02:59Pour les disciplines additionnelles dans le mandat, il y en a 4 à ajouter et elles doivent être dans la région sud. Qu'on soit bien d'accord là-dessus.
01:03:09C'est le mandat qui m'a été confié et je ne dérogerai pas de ce mandat-là.
01:03:15Les engagements qui ont été pris avant que j'arrive, j'ai dit que je les respecterai.
01:03:21Je me suis engagé auprès des présidents de région à les respecter.
01:03:26Donc je les respecterai.
01:03:28Vous m'avez parlé des épreuves de masse. Je ne peux pas vous répondre encore maintenant.
01:03:33Mais c'est un sujet évidemment qui m'anime aussi.
01:03:35Tout simplement, il doit être en phase avec la vision qu'on va porter.
01:03:40Comme je vous l'ai dit, la vision qui est la nôtre, qui sera la nôtre, consolidée, nous permettra de prendre ce type de décision.
01:03:48Est-ce qu'effectivement, organiser des épreuves de masse est cohérent avec la vision qu'on veut porter pour, par exemple, l'évolution du modèle économique de la montagne ?
01:03:58Et si ça l'est, à ce moment-là, effectivement, on ira sur des épreuves de masse.
01:04:05Vous m'avez parlé du lien entre CPSF et les autres.
01:04:10C'est un débat qui n'a pas été ouvert aujourd'hui et qui doit être mené, qui, je ne pense pas, puisse être mené à notre niveau.
01:04:21Nous, on reçoit un mandat à la fois du CIO et des différentes parties prenantes pour organiser des jeux.
01:04:30Voilà, il y a des débats qu'on ne peut pas ouvrir maintenant.
01:04:34Si le CIO ou l'IPC, qui est le comité international paralympique, nous demande d'eux, il faudra voir si on a les moyens d'eux, déjà.
01:04:46Mais aujourd'hui, je ne peux pas vous dire des choses qui ne sont pas présentes, que je mettrai en place, des choses qui ne sont pas présentes dans le contrat de Ville Haute qui nous engage à organiser ces Jeux olympiques.
01:05:05Vous m'avez parlé de sites pour les sites non retenus.
01:05:09Évidemment, on a déjà pris des contacts également avec ces gens qui ont travaillé à l'engagement des populations, des territoires sur Paris 2024 et qui ont notamment créé ce label Terre de Jeux.
01:05:23C'est un sujet qui nous intéresse beaucoup parce qu'effectivement, on ne souhaite pas que ces Jeux soient simplement les Jeux de la montagne.
01:05:31Comme je vous l'ai dit, cette montagne et cette côte d'Azur sont des destinations touristiques courues, connues, adorées des Français, mais pas que.
01:05:41Et on souhaite évidemment pouvoir, à l'occasion de ces Jeux, mais après aussi, accueillir des gens et engager l'ensemble du territoire et accueillir pendant les Jeux et après les Jeux,
01:05:57continuer d'accueillir pour la vitalité économique du tourisme et de l'industrie, des sports d'hiver notamment, continuer de dynamiser cette économie-là.
01:06:07Donc effectivement, ce type de labels sont nécessaires.
01:06:12Sur le temps qui nous est imparti, tout le monde sait que le temps, effectivement, est court, plus court que pour 2024.
01:06:17On a un avantage, c'est qu'on va faire beaucoup de rénovation et donc que la rénovation, ça nous permet d'aller un peu plus vite.
01:06:24En tout cas, sur les équipements dont on aura la charge, il faut évidemment... Tout se joue maintenant, en fait, puisque l'ALEA, c'est surtout les études et les procédures.
01:06:34Quand on commence les travaux, l'ALEA est beaucoup plus faible.
01:06:37Donc effectivement, l'objectif de la SOILEO, c'est de réduire les ALEA en 2025 et début 2026 pour que les études soient finalisées.
01:06:46Sur la patinoire, vous avez évoqué le sujet de la patinoire à Nice, qui est à mon sens...
01:06:52Merci d'avoir évoqué parce qu'un très bon exemple de ce que les JO peuvent laisser un héritage positif.
01:06:59À Nice, il y a une patinoire aujourd'hui qui est sous-dimensionnée, très énergivore, complètement vétuste.
01:07:05Or, il y a des besoins très forts. Le dimanche matin, il y a la queue pour aller à la patinoire.
01:07:10Les familles ne peuvent même pas y aller, même dans la 4e ville de France.
01:07:16Ce qu'on va faire, c'est une patinoire beaucoup plus ergonome, moins énergivore, connectée au chauffage et au réseau de froid urbain et surtout modulable.
01:07:25L'héritage de la patinoire, ce sera une patinoire, mais aussi un équipement multisport, polyvalent,
01:07:32qui va permettre de faire du patin à glace, mais aussi du paddle, du bowling, etc.
01:07:37Donc un vrai héritage, un vrai équipement multimodal pour les niçois et les niçoises.
01:07:43Sur l'association du tissu économique local, je regroupe peut-être quelques questions.
01:07:48Évidemment, nous avons à coeur dans nos marchés d'y associer le tissu économique local, dans les règles, évidemment, de la commande publique.
01:07:56Mais nous favorisons les TPE et PME des différentes régions qui nous concernent.
01:08:03Nous allons élaborer, à l'instar de la Solido 2024, une charte d'insertion professionnelle avec des objectifs très ambitieux.
01:08:11Solido 2024 a respecté le quota de 10% des heures travaillées réservées à des personnes éloignées de l'emploi.
01:08:20Nous allons faire la même chose.
01:08:22Et puis, pour répondre à madame la sénatrice sur le rôle des collectivités, les collectivités sont au coeur de la construction des ouvrages.
01:08:32D'ailleurs, souvent, elles en sont même un peu à l'initiative.
01:08:35On prend en compte leurs propres études et, évidemment, nous allons faire de concert avec elles.
01:08:42Et puis, sur la capitalisation de l'expertise Solido 2024, monsieur le sénateur, c'est effectivement formalisé.
01:08:50Nous avons créé un établissement sous générisme, mais il est dans la mission de Solido 2024 de nous aider.
01:08:58Et je peux vous dire qu'elle le fait au quotidien.
01:09:00Nous avons récupéré tous leurs outils, leur suivi de procédure.
01:09:03Nous avons capitalisé sur l'expertise.
01:09:05Et on se voit tous les vendredis matins avec le directeur général pour permettre de gagner du temps.
01:09:09Et nous en gagnons beaucoup.
01:09:11Pour répondre à la question sur le tuilage P24 Alpes 2030, bon, comme l'a dit tout à l'heure Pierre-Antoine Molina,
01:09:17c'est quand même une situation inédite que d'avoir deux Olympiades qui soient aussi rapprochées.
01:09:21Donc, ce serait une folie que de ne pas en bénéficier, que ce soit en termes de talent,
01:09:27de gens qui sont intéressés à nous rejoindre, que ce soit en termes de process, IT ou autre.
01:09:33Mais d'une part, nous sommes soumis à la commande publique.
01:09:35Donc, tout ce que nous allons faire, y compris auprès des différents intervenants,
01:09:39des différents fournisseurs et autres, sera remis, j'irais, d'un point de vue totalement d'équerre.
01:09:45On ne pourra pas repartir de manière totalement automatique avec les prestataires ou fournisseurs de Paris 2024.
01:09:53Et puis, sur la question des équipes, comme je l'ai dit, c'est vrai aussi.
01:09:56C'est intéressant d'intégrer des talents de Paris 2024 pour ceux qui sont motivés.
01:10:00Mais c'est aussi intéressant d'intégrer de nouveaux talents, d'intégrer des talents locaux, d'élargir le propos.
01:10:05C'est un sujet, moi, je le mesure depuis dix jours au nombre de CV reçus.
01:10:09Rien qu'en passant deux heures avec vous, je ne sais pas combien de dizaines de demandes je reçois.
01:10:13Il faut essayer de traiter tout ça du mieux possible, avec respect.
01:10:16Parce que quand on a la chance de faire envie, il faut essayer de ne pas être déceptif.
01:10:20Donc on va essayer de créer, effectivement, un état d'esprit, une équipe qui sera en partie basée sur ce que Paris a appris.
01:10:26Et c'est quelques-uns de ses membres, mais aussi pas mal de compétences nouvelles.
01:10:33M. Canner, je suis désolé, je connais bien les mines et le terril sur lequel j'étais venu à l'inauguration avec la station de la Clusaz.
01:10:42Malheureusement, nous ne pourrons pas y organiser l'épreuve. Je vous le dis, ça n'est pas dans le mandat.
01:10:48Quoique parfois le tapis gondole.
01:10:51Et c'est intéressant, ça fait un peu mal aux genoux par contre, je ne vous le conseille pas.
01:10:56Je ne vous le conseille pas le tapis gondole.
01:10:59Sur la communication, les marges de manœuvre qu'on peut avoir.
01:11:02Effectivement, on est soumis aux exigences et aux règles du CIO quant à l'utilisation des marques olympiques.
01:11:09Et donc là-dessus, les marges de manœuvre seront celles de Paris 2024.
01:11:13Sur le calendrier des épreuves additionnelles, effectivement, je vous réaffirme que les épreuves additionnelles seront au nombre de 4 organisées dans le sud.
01:11:22Et une contrainte supplémentaire, s'il s'agissait d'appeler ça une contrainte, c'est qu'elles devront à minima être à l'équilibre budgétaire.
01:11:30Car nous n'avons pas, dans le budget qui a été conçu dans la préparation des Jeux, de budget pour consacrer à l'organisation de ces épreuves additionnelles.
01:11:43Ce qui veut dire que les revenus, les recettes devront être à la hauteur des dépenses.
01:11:48Et je vous rassure, c'est quand même assez compliqué compte tenu du niveau de service que l'on devra apporter sur ces épreuves.
01:11:58Quant aux épreuves de démonstration, là encore, si ça coûte de l'argent, ça ne sera pas envisageable, tout simplement.
01:12:07Et oui, on est contraint par le budget.
01:12:10Et puis, sur le calendrier par rapport à Val d'Isère, effectivement, c'est un sujet qui est à l'étude.
01:12:19Vous me demandiez comment faire pour des Jeux durables. Je suis tout à fait d'accord.
01:12:25Je ne peux pas vous répondre aujourd'hui, tout simplement, parce que même si j'ai commencé à engager des discussions avec des associations,
01:12:35notamment environnementales, il faut arriver à faire converger deux choses.
01:12:41C'est les intérêts des acteurs économiques de la montagne et les associations environnementales qui parfois militent même pour certaines doctrines.
01:12:54D'accord ? Donc ça, c'est un vrai sujet.
01:12:57On doit être présent dans ces débats et dans notre rôle, rien que notre rôle, tout notre rôle.
01:13:05Il y a une question de vision là-dessus qui doit être partagée.
01:13:09On doit aussi être capable de partager des indicateurs parce que quelques indicateurs, ce sera déjà pas mal d'arriver à se mettre d'accord sur des indicateurs.
01:13:18Et puis, il y a une question de méthode. Donc, je ne peux pas vous répondre aujourd'hui parce qu'on n'a pas encore une vision partagée sur le sujet.
01:13:24On n'a pas encore partagé les indicateurs. Et sur la méthode, on y travaille.
01:13:29On essaye de voir de quelle manière est-ce qu'on va pouvoir mettre ces Jeux d'hiver au service de quelque chose de plus grand qui les dépasse,
01:13:35c'est-à-dire une montagne dans laquelle la qualité de vie s'améliore à horizon 2050.
01:13:42Donc ça, effectivement, il faut de la méthode par rapport à ça.
01:13:46Les Jeux se dérouleront en 2030, s'arrêteront ensuite, mais il faut quand même accompagner.
01:13:51C'est ça la méthode. Il faudra quand même être capable d'accompagner le mouvement jusqu'en 2050.
01:13:56Et c'est comme ça qu'on réfléchit.
01:13:59Vous me parliez des sites éloignés.
01:14:01Effectivement, c'est une opportunité, le fait d'avoir quatre clusters aussi éloignés.
01:14:06Quand on prend celui le plus au nord, les Aravis, et celui le plus au sud, la Côte d'Azur avec Nice.
01:14:11C'est une opportunité. C'est une opportunité de répartir la charge.
01:14:16Et donc, par rapport au transport, à l'arrivée des athlètes, à l'arrivée également des spectateurs,
01:14:26quatre clusters, c'est quatre aéroports aussi.
01:14:28Donc c'est ça qui est intéressant, la répartition de la charge.
01:14:30C'est-à-dire qu'on ne concentre pas tout au même endroit.
01:14:33La répartition de la charge, quatre clusters, quatre aéroports, Genève, Lyon pour le nord, Turin pour le Briançonnet, et Nice pour Nice.
01:14:42C'est la garantie d'avoir aussi des Jeux qui impactent moins un seul environnement.
01:14:49Et par contre, là encore, une grande force de ce dossier, c'est qu'à l'intérieur des clusters,
01:14:55les sites sont très compacts, très peu éloignés les uns des autres, très peu éloignés des villages.
01:14:59Et donc là, il y a encore une réduction potentielle de notre empreinte carbone,
01:15:04parce que justement, à l'intérieur des sites, les choses sont très compactes.
01:15:11Vous me parliez de la menace du réchauffement climatique.
01:15:15Alors, sur l'organisation des Jeux, je peux en parler.
01:15:17Sur le modèle économique de la montagne de demain, ce sera moins mon rôle.
01:15:21Mais sur l'organisation des Jeux, pour vous rassurer sur ce sujet,
01:15:25aujourd'hui, grâce à des techniques ou des technologies de neige de culture ou de snow farming,
01:15:35c'est-à-dire qu'on est capable de stocker de la neige d'une année sur l'autre,
01:15:42nous pouvons garantir d'une année sur l'autre la livraison d'une épreuve olympique
01:15:50ou d'une épreuve de coupe du monde ou d'un championnat du monde,
01:15:53la livraison de ces épreuves-là sans souci, parce que la neige, sur une épreuve, elle est stockée.
01:16:01Je vous donne un exemple qui est un exemple assez symptomatique,
01:16:05dont on a beaucoup parlé dans les médias ces dernières années.
01:16:08C'est l'exemple du biathlon au Grand-Bornand.
01:16:12Le biathlon au Grand-Bornand, pour livrer l'épreuve, il nous faut 22 000 m3 de neige
01:16:18pour enneiger la piste et le pas de tir et pour que l'épreuve puisse se dérouler
01:16:22au standard requis par la Fédération internationale.
01:16:28Elle doit, cette épreuve-là, se dérouler sur de la neige de culture
01:16:33pour garantir une équité entre le premier et le dernier athlète qui s'élance sur la piste.
01:16:40Ce sont des mesures qui sont prises par les fédérations internationales
01:16:45et qui sont imposées au comité d'organisation.
01:16:49On a stocké, en ce moment, 30 000 m3 sur deux sites le long de la piste
01:16:55pour la prochaine coupe du monde qui aura lieu, je crois, en décembre 2025.
01:17:00C'est-à-dire qu'on a des technologies, on a des techniques, des méthodes
01:17:06pour garantir la livraison des épreuves.
01:17:10Ce qui ne veut pas dire qu'on est sûr qu'il tombera suffisamment de neige pour ces épreuves-là.
01:17:18Et ça n'est plus le sujet. Voilà ce que je peux vous dire.
01:17:22Ensuite, sur la gestion de la ressource en eau,
01:17:27la neige de culture, à travers sa fabrication, ne fait que retenir temporairement de l'eau
01:17:39qui repart à un moment où la nature en a besoin.
01:17:44Elle est stockée à l'automne, là où la nature en a peut-être moins besoin,
01:17:48et elle fond, la neige, au printemps, là où la nature en a le plus besoin.
01:17:53Tout cette rétention temporaire de l'eau est plutôt au profit de la nature qu'à son détriment.
01:18:01Je tenais juste à repréciser ça.
01:18:03Comme je pourrais vous préciser que les domaines skiables français aujourd'hui occupent 1%
01:18:11de l'ensemble du territoire alpin français,
01:18:15et que 30 à 40% de ce domaine skiable est équipé de canons neige.
01:18:19On est sur une goutte d'eau pour ce qui concerne l'impact sur l'eau,
01:18:26en ce qui concerne la neige de culture.
01:18:33Peut-être pour finir avec la première question du ministre Cannaire sur le temps qui est contracté.
01:18:40Alors on a beaucoup de chance parce que le CIO nous accompagne
01:18:44et nous aide à ce que les Jeux soient livrés dans de très bonnes conditions.
01:18:49On a la chance également d'avoir les expertises.
01:18:52Cyril en a parlé de Paris 2024.
01:18:55Des gens de Paris 2024 qui vont venir nous aider, là encore, nous permettre d'accélérer.
01:18:59Et il ne faut pas oublier qu'on a une grande expertise locale d'organisation de grands événements.
01:19:05En 2023, les stations de Courchevel et Meribel ont organisé des championnats du monde.
01:19:10C'est la première fois que Cannaire, des Coupes du Monde, s'organise en France.
01:19:17Et toute cette expertise-là, évidemment, nous permet d'être rassurés quant à notre capacité
01:19:24de livrer de beaux Jeux dans les temps également. Merci.
01:19:30Merci beaucoup. En style télégraphique, parce que beaucoup de choses ont déjà été dites.
01:19:34D'abord, capitalisé sur l'expérience de Paris 2024, M. le sénateur Zian,
01:19:39vous avez fait, d'abord, comme je l'ai dit, c'est une chance de pouvoir avoir cette compétence
01:19:44et cette expérience sur laquelle on peut puiser, tant pour la Solidéo, pour le Cojo,
01:19:48pour le fonctionnement des services de l'Etat. Moi, je m'appuie sur ce qu'ont fait mes prédécesseurs
01:19:52à ce poste ou ce que j'ai pu expérimenter. Vous avez eu la gentillesse de rappeler
01:19:55lorsque j'étais à la préfecture de région dans la préparation de Paris 2024.
01:20:01Le président Cannaire nous a fait la gentillesse de nous faire crédit de notre sérénité sur les délais.
01:20:08C'est-à-dire qu'on est surtout très vigilants et très mobilisés, parce que, comme on l'a dit,
01:20:11on est sur des délais très serrés et inédits. Et donc, quelles sont les urgences aujourd'hui ?
01:20:17La première urgence, c'est la réalisation des infras, parce que c'est ça qui prend le plus de temps.
01:20:22Et donc, c'est la raison pour laquelle, dès le 1er CA de la Solidéo, dès le 1er Conseil d'administration de la Solidéo,
01:20:26on a pris d'ores et déjà des décisions pour lancer des procédures sur la patinoire de Nice,
01:20:30sur le village de Nice, sur le village de Briançon, pour faire en sorte que, précisément, on tienne ces délais.
01:20:37Donc on est sereins, mais surtout très vigilants et très mobilisés.
01:20:41Sur les aspects budgétaires qui ont été évoqués par Mme Olivier ou M. Paumier,
01:20:48juste pour essayer de retracer les choses, on parle d'un budget de candidature qui a été élaboré largement
01:20:54par les parties prenantes, par les deux régions et les deux comités,
01:20:58et sur lequel les inspections se sont prononcées une première fois.
01:21:02Et les chiffres que vous avez cités sont issus des rapports d'inspection de mai 2024.
01:21:07Donc le budget de candidature était à l'époque à 2 milliards.
01:21:11C'est pour ça que quand vous parlez de 2 milliards 4, je pense que vous prenez les chiffres des inspections de mai 2024.
01:21:16En décembre dernier, le Premier ministre Michel Barnier a demandé aux inspections de travailler à nouveau,
01:21:22ce qu'elles ont fait depuis lors, et nous sommes en train d'examiner ces travaux avec elles.
01:21:27Nous en discutons en ce moment même parce qu'il faut d'une part approfondir les estimations qui ont été faites,
01:21:34qui reposent par nature sur des prévisions et pour d'autres sur des évaluations des estimations,
01:21:40et d'autre part, l'écoulement du temps oblige à actualiser.
01:21:44Une partie des recettes du COJO sont des recettes en dollars.
01:21:48Donc si on vous avait fait un instantané en novembre dernier, ce n'était pas le même qu'aujourd'hui.
01:21:53Donc tout ça, il faut qu'on le voit avec elles.
01:21:56Dans le budget de candidature de 2 milliards, il était prévu un peu moins de 500 millions d'euros de concours publics,
01:22:02portés à autour de 362 millions par l'État et le reste par les deux régions.
01:22:09Et donc maintenant, la volonté, c'est que ces concours n'augmentent pas.
01:22:14Et donc de faire en sorte que ce que nous demandons au COJO, c'est d'établir un budget à l'équilibre,
01:22:19sans augmentation de ces concours, d'ici l'échéance qu'on a fixée, c'est-à-dire d'ici l'échéance de la rentrée.
01:22:24Ça va supposer en effet des efforts de maîtrise des dépenses, non seulement dès maintenant, mais aussi surtout dans la durée.
01:22:30Puisque comme vous l'avez vu pour Paris 2024, Paris 2024 a mis en place des dispositifs de contrôle des dépenses
01:22:36qui ont fait en sorte qu'entre le budget initial et le budget final, il y a eu un écart de 15%.
01:22:40Ce qui est comparé aux Olympiades précédentes et très modeste.
01:22:44Donc on va essayer là encore de capitaliser sur cette expérience pour tenir les budgets
01:22:48et faire en sorte que le coût n'en soit pas plus élevé que ce qui est prévu aujourd'hui.
01:22:52Maintenant je voudrais quand même rappeler une chose, c'est que ce qu'on appelle le coût des jeux, là on parle des montants COJO,
01:22:58mais le coût des jeux et les concours publics au COJO, le COJO est majoritairement financé,
01:23:06non pas par des concours publics, mais par des recettes privées et le CIO, son plus gros contributeur.
01:23:12A l'inverse, la Solidéo, elle est financée en partie par des concours publics, en partie par des recettes de promotion immobilière.
01:23:18Et donc quand on prend en compte le coût des jeux pour les uns et les autres et la contribution des uns et des autres,
01:23:22il faut avoir en tête ces deux ensembles et pas juste le COJO comme on en a parlé jusqu'à maintenant.
01:23:28Et donc c'est le tableau qu'on veut avoir à notre disposition à la rentrée pour savoir combien ça coûte pour chacun et qu'on puisse à ce moment-là se prononcer.
01:23:38Vous avez évoqué les garanties données par l'État.
01:23:42Alors c'est une exigence du CIO.
01:23:44Pour que la candidature soit acceptée, il fallait que l'État donne un certain nombre de garanties financières au COJO.
01:23:50Il y en a une série. Il y en a plusieurs qui ont été adoptées dans la loi de finances pour 2025.
01:23:56Il y en a deux qui... Il reste à compléter la garantie sur les droits télés et il reste à donner la garantie sur le déficit éventuel du COJO.
01:24:04C'est l'objet de la deuxième lettre, celle qui a été écrite par le Premier ministre François Bayrou au moment de la session du CIO d'avril.
01:24:14Cette garantie n'avait pas pu être inscrite dans la loi de finances 2025 en raison des conditions de sa préparation et de l'état de préparation du projet
01:24:22et du fait que nous étions encore dans cet exercice de consolidation budgétaire.
01:24:26Parce que le but quand même de cette garantie, c'est surtout qu'on n'ait pas à l'activer.
01:24:30On l'a fait sur Paris 2024, puisqu'il y avait aussi une garantie.
01:24:34Et cette garantie, in fine, on s'aperçoit que le résultat est légèrement positif après prise en compte des concours publics.
01:24:40Donc le but des garanties, c'est vraiment que ce soit du dernier ressort.
01:24:44Voilà pour les budgets. Sur la loi héritage, le Président Caner m'avait interrogé.
01:24:48Nous, on n'est pas aujourd'hui freinés par l'absence de loi héritage.
01:24:50La question qui se pose, c'est de savoir quelles sont les dispositions législatives dont on aurait besoin pour organiser les Jeux et qui seraient nécessaires.
01:25:00C'est ça le sujet.
01:25:02S'il y a des dispositions législatives qui sont nécessaires, on les proposera et la discussion parlementaire permettra de les aborder.
01:25:10Il y a certains domaines dans lesquels on a la volonté de tirer des leçons de Paris 2024,
01:25:17que ce soit sur des sujets de sécurité ou sur d'autres sujets comme par exemple la bénéabilité de la Seine
01:25:22où on veut prolonger, permettre de garantir justement l'héritage.
01:25:27Dernier point, plusieurs de vos questions ont porté sur des sujets de politique publique.
01:25:32D'abord, pour ce qui est de l'association et des consultations démocratiques,
01:25:37non seulement elles s'exercent dans les instances prévues à cet effet.
01:25:42Vous suivez l'actualité des collectivités locales.
01:25:45Vous savez que les deux conseils régionaux ont déjà à plusieurs reprises débattu des JO et ça rythme leur actualité,
01:25:50de même que certaines communes, si vous suivez l'actualité des territoires qui accueillent les Jeux.
01:25:55Ça sera aussi l'objet du débat devant la représentation nationale et à commencer par le Sénat à la fin juin.
01:26:01Les procédures environnementales qui prévoient l'association du public seront suivies pour les chantiers
01:26:07et le COJO et l'ASOLIDEO entretiendront également avec les acteurs du territoire des discussions.
01:26:12Mais il leur faut le temps de se mettre en situation de le faire puisque nous parlons de deux organismes particulièrement jeunes.
01:26:19Voilà pour cette table ronde organisée au Sénat sur la préparation des Jeux Olympiques d'hiver organisés
01:26:24dans les Alpes françaises en 2030.
01:26:27C'est la fin de cette émission, merci de l'avoir suivie.
01:26:29Continuez à suivre l'actualité politique et parlementaire sur notre site internet publicsénat.fr.
01:26:33Je vous souhaite une très bonne suite des programmes sur Public Sénat.