- il y a 2 ans
Mardi 25 avril 2023, SMART PATRIMOINE reçoit Sophie Berg-Mennesson (Directrice des opérations, Daniel Féau) , Sarah Slakemon (Directrice clientèle privée, Carat Capital) et Valérie Batigne (dirigeante et fondatrice, Sapiendo-Retraite)
Catégorie
🗞
NewsTranscription
00:00 [Musique]
00:08 Bonjour à tous et bienvenue dans Smart Patrimoine.
00:10 Smart Patrimoine, l'émission qui vous accompagne dans la gestion de vos finances personnelles
00:14 et qui décrypte également avec vous les actualités et les enjeux du secteur de la gestion de patrimoine.
00:19 Une émission que vous pouvez retrouver tous les jours sur Bsmart.
00:22 Et au sommaire de cette édition, nous commencerons tout d'abord avec Patrimoine Passion,
00:27 le rendez-vous dédié aux investissements plaisir, passion ou alternatif de Smart Patrimoine.
00:31 Et en l'occurrence, nous nous intéresserons aujourd'hui à l'immobilier et plus particulièrement à l'immobilier de luxe.
00:37 Quels sont les drivers de ce marché ? La dynamique sur l'immobilier de luxe est-elle la même que sur l'immobilier plus classique ?
00:44 Autant de questions que nous aborderons dans un instant avec Sophie Berg-Menson, directrice des opérations chez Daniel Feo.
00:50 Nous enchaînerons ensuite avec Enjeux Patrimoine.
00:53 Enjeux Patrimoine, nous nous reviendrons sur la stratégie de préparation de votre retraite face au système de répartition tel qu'il existe actuellement.
01:01 Et ce avec une réforme des retraites qui est passée à présent.
01:05 Le système par capitalisation ou en tout cas la préparation via des investissements en vue de capitaliser pour sa retraite existe aussi.
01:13 Comment concilier les deux ?
01:15 Deux questions que nous poserons à Valérie Batigne, dirigeante et fondatrice de Sapiens de Retraite,
01:19 mais aussi à Sarah Slacquemont, directrice de la clientèle privée chez Caracapital.
01:23 On se retrouve tout de suite sur le plateau de Smart Patrimoine.
01:25 Quelle est la dynamique sur le marché immobilier de luxe depuis le début de l'année ?
01:35 Voici la question qui va nous animer aujourd'hui dans Patrimoine Passion.
01:38 Et pour en parler, nous avons le plaisir de recevoir sur le plateau de Smart Patrimoine, Sophie Berg-Menson.
01:43 Bonjour Sophie Berg-Menson.
01:44 Bonjour, merci de me recevoir.
01:46 Bienvenue sur le plateau de Smart Patrimoine. Vous êtes directrice des opérations chez Daniel Feo.
01:50 Nous allons tenter de comprendre ensemble quelle est la dynamique finalement sur l'immobilier de luxe.
01:55 Puisqu'on parle souvent dans cette émission de l'immobilier.
01:57 On a évoqué notamment les problématiques de financement, les problématiques de taux
02:01 qui ont pu d'ailleurs donner un petit coup d'arrêt ou freiner en tout cas un certain nombre de transactions immobilières.
02:07 Quand on parle de l'immobilier dit de luxe, est-ce que vous constatez des dynamiques similaires en lien avec les problèmes de financement aujourd'hui ?
02:15 Alors, je crois qu'effectivement la hausse des taux impacte le marché de l'immobilier.
02:21 Sur le luxe, il faut faire une différence entre plusieurs segments.
02:25 On va faire la différence entre le segment de 1 à 2 millions, de 2 à 4 millions et au-delà de 4 millions.
02:32 Donc un bien dit de luxe, ça commence à 1 million d'euros. C'est ce qu'il faut retenir ?
02:37 Nous, chez Daniel Feo, notre clientèle, on va dire qu'on va démarrer à avoir des chiffres intéressants à partir de 1 million d'euros.
02:45 Cette frange de population a été extrêmement active en 2002 puisqu'elle sentait déjà les taux commencer doucement à monter.
02:54 En 2022 ?
02:55 En 2022. Aujourd'hui, début 2023, c'est une clientèle qui est un peu plus à la réflexion et un peu plus dans une certaine attente.
03:04 Sur les biens qui vont de 2, les acheteurs qui se positionnent sur des biens entre 2 et 4 millions d'euros,
03:12 on a là des acheteurs qui ont un patrimoine qui est peut-être un peu plus varié, un peu plus diversifié.
03:19 Ce sont en général encore des gens qui trouvent du crédit. Pourquoi ?
03:23 Parce qu'on peut mettre sa résidence secondaire en garantie à la banque, parce qu'on a un apport qu'on peut mettre en avant.
03:30 On est impacté, mais moins impacté que la frange dont on parlait précédemment.
03:36 Et puis reste le haut de gamme, le luxe, au-delà de 4 millions.
03:41 Et ça, historiquement, et encore aujourd'hui, on peut remarquer que la hausse des taux, pour eux, n'a pas d'impact sur le marché.
03:47 Donc l'immobilier dit de luxe n'est pas touché directement par les drivers traditionnels du marché de l'immobilier,
03:53 ou plutôt les drivers du marché immobilier traditionnel ?
03:55 Pas encore.
03:57 Est-ce qu'en termes de prix, on voit peut-être des évolutions en termes de volume de transaction ?
04:03 Non, on reste sur des dynamiques de fin 2022, en 2023 ?
04:07 Alors, comme on le disait tout à l'heure, ce marché 1 million, 2 millions, est un marché qui est peut-être plus calme aujourd'hui.
04:15 En revanche, sur le marché, disons, de 2 à 4 millions et demi, on a une vraie dichotomie qu'on peut noter depuis le début de l'année.
04:25 À savoir qu'un bien qui n'a pas de défaut, un bien qui a une belle adresse, un bel étage, un extérieur, c'est une transaction qui va rester fluide.
04:35 En revanche, il est très clair que si mon bien n'a pas une belle adresse, si mon bien est au premier étage, est un peu sombre,
04:43 ou si mon bien nécessite beaucoup de travaux, on voit avec le contexte actuel que faire des travaux, c'est plus long, plus onéreux.
04:51 Ces biens-là, on va rentrer dans des délais de transaction qui sont plus longs.
04:57 D'accord. Ah oui, donc il y a quand même peut-être un peu plus de réflexion sur certains biens, ou en tout cas un peu moins d'acheteurs sur des négociations.
05:04 Des négociations. Donc des offres, des négociations, et des négociations qui sont plus ardues, plus complexes,
05:11 et donc effectivement des délais de transaction qui sont un peu plus longs.
05:15 Au-delà de 4 millions d'euros, on est sur 4, 5 millions d'euros, on est sur une frange de population qui est une famille française très aisée ou des étrangers.
05:28 Et dans ces cas-là, on reste sur des prix qui sont très, très soutenus.
05:32 Mais alors comment on l'explique, le fait que les catégories les plus hautes, l'immobilier de luxe,
05:40 quand les catégories d'appartements ou de maisons les plus hautes, l'immobilier de luxe, ne souffrent pas du tout d'accès au financement ?
05:45 Alors on comprend effectivement que ce sont des gens qui ont les moyens, pour autant ça n'empêche pas d'emprunter quand même à certains moments.
05:51 Est-ce que c'est parce qu'il y a une pénurie d'offres et que la demande reste supérieure à l'offre ?
05:55 Comment on explique que ça se maintienne alors qu'on est quand même sur des niveaux assez élevés ?
05:59 Alors aujourd'hui, le groupe Daniel Feo, Belle Demeure de France, réalise une vente sur trois, au-delà de 4 millions.
06:08 On est partenaire de Christie's International Real Estate, donc on a une clientèle étrangère très présente.
06:16 On est sur de l'achat plaisir, c'est-à-dire qu'on s'achète un petit bout de Paris, on s'achète une vue, la tour Eiffel, la Seine.
06:26 Et effectivement, on a ces dernières années beaucoup vendu.
06:31 Pour mémoire, le groupe Daniel Feo, Belle Demeure de France a vendu en valeur en 2022 plus d'un milliard 537 millions d'euros d'appartements.
06:41 D'accord. Et alors vous nous avez dit on s'achète un petit bout de Paris, c'est essentiellement à Paris ?
06:45 Alors nous, on est majoritairement à Paris. Et quand on est sur ces achats-là, en fait aujourd'hui on est sur une pénurie d'offres.
06:55 D'accord. Il n'y a pas suffisamment de biens luxueux, de biens immobiliers luxueux à Paris pour tous ceux qui voudraient potentiellement acheter ?
07:00 Sur le parc immobilier parisien, en fait, on ne construit plus à Paris.
07:04 Bien sûr.
07:05 Donc le parc immobilier est figé. Donc si je veux un étage élevé, un balcon, une vue sur la Seine ou la tour Eiffel à tel endroit,
07:13 si cet appartement est à vendre, il faut l'acheter. Ce qui explique des prix encore soutenus, puisqu'évidemment, si ce n'est pas vous, ce sera votre voisin.
07:24 Donc ça veut dire qu'on n'achète pas quel que soit le prix, parce qu'il faut évidemment que ce soit en corrélation avec le marché, mais globalement...
07:30 Sur le très haut de gamme, on est encore sur des prix qui peuvent atteindre des sommets un peu irrationnels.
07:37 Et alors justement, ça fait lien avec ce que vous venez de dire, mais la typologie d'acheteurs à l'heure actuelle, notamment sur l'immobilier de luxe,
07:45 on est sur des personnes très aisées qui viennent de l'étranger, qui achètent un pied-à-terre à Paris. On est aussi sur une clientèle française ?
07:54 Absolument. Nous, Daniel Féo, Belle-de-Morne-de-France, on est une maison familiale et notre clientèle est majoritairement une clientèle familiale.
08:05 Donc la famille qui évolue, qui se marie, les naissances, les successions, tout ça c'est une partie de notre clientèle qui choisit de s'installer et d'investir dans des quartiers où on a des bonnes écoles, où on a...
08:21 Justement, quand on parle de... Alors effectivement, j'imagine que quand on s'achète un petit bout de Paris et qu'on a 4 ou 5 millions d'euros à mettre dans un appartement, voire une maison,
08:30 on va dans quel arrondissement à Paris, dans quel quartier ? Est-ce que tous les quartiers de Paris peuvent être considérés comme pouvoir abriter de l'immobilier de luxe, par exemple ?
08:41 Alors, le bien de luxe, il peut être... Alors, il est majoritairement aujourd'hui à l'ouest de Paris. Le 9e est aussi quelque chose où on a des petites pépites, des trésors de luxe.
08:58 Après, ça va souvent avec les bonnes écoles, avec le fait de pouvoir sortir de Paris facilement. Pour les étrangers, évidemment, Saint-Germain-des-Prés.
09:07 On en a parlé beaucoup récemment avec l'Emiline Paris.
09:13 Justement, c'était ma prochaine question. Est-ce que vous constatez, en effet, Emiline Paris ?
09:17 Absolument ! On l'a constaté parce qu'on voit que, d'une, la clientèle américaine est très présente. Et ce qu'on aime, c'est être dans notre bel immeuble parisien avec ses moulures, les cheminées,
09:36 et puis descendre, avoir son boulanger, le marché. Donc, ça, c'est quelque chose qu'on retrouve évidemment à Saint-Germain-des-Prés, qu'on retrouve à Auteuil, qu'on retrouve dans le 9e, qu'on retrouve dans le Marais.
09:50 Donc, Paris regorge de petits villages sur lesquels on est très actif. Et comme je vous le disais précédemment, le fait de représenter Christiz, ici à Paris, fait que notre groupe Daniel Feo, Belle Demeure de France,
10:08 a une réactivité avec la clientèle étrangère et qu'on s'est tout à fait les guidés rapidement sur l'atmosphère qu'ils recherchent.
10:18 Alors, quand on parle de biens immobiliers de luxe, pour être sûr de bien comprendre, on a parlé de quartier, on a parlé de tranche de prix. Est-ce que ça suffit à définir un bien immobilier de luxe ?
10:29 Comment on définit un bien immobilier de luxe ?
10:32 Alors, je ne pense pas qu'il y ait un minimum en termes de prix. Je ne pense pas qu'il y ait une localisation particulière. Un bien de luxe, c'est un bien qui va effectivement être dans un secteur recherché,
10:51 qui va avoir des caractéristiques parisiennes recherchées, qui va faire que quand vous êtes un étranger, le fait d'avoir acheté un appartement à Venue Montaigne, ça va résonner auprès de vos amis à New York, auprès de vos amis au Brésil.
11:11 Dernière question. Alors, effectivement, si je comprends bien ce que vous nous dites, c'est que l'immobilier de luxe se porte très bien sur ce début d'année.
11:17 Est-ce que vous vous attendez à ce que l'année 2023 soit aussi "facile" ou en tout cas aussi "dynamique" qu'elle ne l'était en 2022 ?
11:25 Alors, ce que je vous dis, c'est qu'on note quand même sur un premier segment...
11:30 Sur le segment 1 à 2 millions d'euros, effectivement.
11:32 Sur le segment 1 à 2 millions d'euros, on va voir en fonction de l'évolution du marché comment cela touche le segment supérieur, 2 à 4, qu'on est très attentifs à ce qui se passe,
11:44 que sur le très haut de gamme, on est sur une pénurie d'offres, excusez-moi, et que pour le reste, pour l'instant, ce qu'on remarque, c'est des transactions qui sont peut-être un peu plus longues et des négociations un peu plus ardues.
11:58 Donc à suivre sur cette année 2023, vous nous en parlez sur le plateau de Smart Patrimoine.
12:04 Merci beaucoup Sophie Berg-Menson, merci d'être venue sur le plateau.
12:07 Je rappelle que vous êtes directrice des opérations chez Daniel Féo, mais aussi Belle Demeure de France.
12:11 Merci à vous et on se retrouve tout de suite dans Enjeu Patrimoine.
12:14 Et nous enchaînons à présent avec Enjeu Patrimoine, un enjeu patrimoine avec pour thématique la préparation de la retraite.
12:25 Nous allons nous demander ensemble comment concilier un système par répartition vis-à-vis de la retraite avec une anticipation via des investissements et donc notamment plus proche d'un système par capitalisation.
12:38 C'est le sujet qui va nous animer aujourd'hui et pour en parler, nous avons le plaisir de recevoir sur le plateau de Smart Patrimoine Sarah Slacquemont.
12:45 Bonjour Sarah Slacquemont.
12:47 Bonjour Absola.
12:48 Bienvenue sur le plateau de Smart Patrimoine.
12:49 Vous êtes directrice de la clientèle privée chez Cara Capital.
12:51 Vous allez nous expliquer notamment quelles sont les stratégies que l'on peut mettre en place pour préparer sa retraite.
12:57 Nous avons également le plaisir d'accueillir sur le plateau de Smart Patrimoine Valérie Batigne.
13:01 Bonjour Valérie Batigne.
13:02 Bonjour Nicolas.
13:03 Vous êtes dirigeante et fondatrice de Sapiendo Retraite et on va commencer avec vous Valérie Batigne puisque maintenant c'est fait.
13:09 La réforme des retraites a été validée.
13:12 On commence même à avoir une date potentielle de mise en application, d'entrée en vigueur.
13:18 Une réforme des retraites pour mettre à jour ce système par répartition en France.
13:25 Est-ce que, selon vous, cette réforme des retraites donne un peu de souffle à ce système par répartition tel qu'on le connaît en France aujourd'hui ?
13:34 Elle va donner un peu de souffle, un peu mais pas beaucoup.
13:38 Elle va aussi beaucoup le complexifier.
13:40 C'est une réforme qui rajoute vraiment une couche de complexité, qui ne va pas du tout vers la simplification.
13:46 Par contre, elle se résume simplement.
13:50 L'âge légal ne sera plus 62 ans mais 64 ans, c'est-à-dire l'âge à partir duquel j'ai le droit de partir.
13:56 Le nombre de trimestres va devenir, si on l'exprime, un an et 43 ans pour tout le monde et ça beaucoup plus tôt que prévu.
14:03 Mais il faut bien se dire qu'il y a énormément d'exceptions à cet âge légal.
14:07 C'est-à-dire beaucoup plus de personnes qu'avant pourront partir avant l'âge légal dans le cadre de départ anticipé.
14:13 Donc soit pour carrière longue, il y a plus de nombreux cas qu'avant de carrière longue,
14:17 et pour des raisons de santé dont beaucoup vont devenir des cas de départ anticipé alors qu'elles ne l'étaient pas vraiment.
14:23 Donc il faut vraiment bien regarder ses droits.
14:25 C'est plus compliqué qu'avant mais on peut y trouver des bonnes surprises aussi.
14:29 Si on a commencé à travailler particulièrement tôt, par exemple avant 18 ans ou avant 20 ans, on peut partir…
14:34 Oui, maintenant il y a même 21 ans.
14:35 Il y a un nouvel âge de départ anticipé qui crée un nouvel âge qui est 63 ans.
14:39 C'est un des exemples de complexification mais aussi de bonnes nouvelles relatives.
14:45 Donc il va falloir effectivement commencer peut-être déjà dès maintenant à simuler ces droits à la retraite
14:51 puisqu'on rentre dans un système différent mais qui ne simplifie pas pour autant.
14:55 Alors ça simplifie peut-être effectivement pour les exceptions qui existaient sur les régimes spéciaux de départ à la retraite.
15:03 Ça pour le coup c'est simplifié.
15:05 Alors non, ce n'est pas simplifié.
15:06 Non, finalement pas tant que ça.
15:07 Parce qu'ils vont rentrer aussi dans le droit commun mais avec des tables de transition, si vous voulez, très particulières.
15:12 Bien sûr, bien sûr.
15:13 C'est beaucoup plus long que pour les autres.
15:14 Donc en fonction des générations et des régimes, on va se trouver encore dans de nombreuses exceptions
15:20 jusqu'à ce que tout rentre dans le droit commun mais ça va faire longtemps, 10-20 ans.
15:26 C'est là où on voit la différence entre la théorie et la pratique, la mise en application et la durée de mise en application.
15:33 Si on reste, avant de rentrer sur la stratégie de préparation notamment via la capitalisation de sa retraite,
15:40 si on reste sur ce système par répartition, est-ce qu'il va de toute façon falloir le réformer,
15:48 le revoir évoluer en lien avec une évolution démographique en France, Valérie Batty ?
15:52 Oui, donc ça clairement.
15:54 Je pense que pendant ces longs mois de débat, on n'a pas mis l'accent sur quelque chose qui est fondamental
16:00 et qui est la base de notre système par répartition, c'est la démographie.
16:04 Et là, les chiffres sont très alarmants et ils sont assez frappants et pas soumis à débat
16:09 puisque la démographie, on peut compter les Français plus facilement que compter les déficits.
16:13 C'est pour ça que je préfère toujours parler de démographie.
16:16 Donc les chiffres sont les suivants entre aujourd'hui et 2040.
16:19 Donc 2040, c'est dans pas longtemps, c'est 17 ans, donc c'est tout petit.
16:23 Donc si on compare le nombre de personnes qui ont entre 20 et 64 ans,
16:27 c'est-à-dire globalement le nombre de cotisants par rapport au nombre de personnes qui ont plus de 65 ans,
16:33 65 ans et plus, donc le nombre des 20-64 ans, il est autour de 35 millions.
16:39 Il diminue un peu, mais ça va.
16:43 Le gros problème, c'est les personnes qui ont plus de 65 ans.
16:48 Donc là, elles sont 14 millions aujourd'hui, elles seront 4 millions de plus dans 17 ans,
16:54 enfin dans 17 ans en 2040, ça veut dire un accroissement de leur proportion de plus de 30%.
16:59 Donc un peu moins de personnes vont devoir financer 4 millions de plus de personnes.
17:04 Vous voyez la proportion ? La proportion, c'est énorme et on n'a pas pris la mesure de ça.
17:10 Voilà, on parle de déficit, restons simple avec la démographie, déjà, ça montre l'enjeu du problème qui est énorme.
17:17 Donc on va pouvoir le résoudre, on va y venir.
17:20 On essaie d'augmenter l'âge effectif de départ, c'est pas facile.
17:25 Ce qui est plus facile, c'est de baisser le montant de la retraite.
17:29 Parce que ça, on peut le faire par ce que j'appelle les paramètres invisibles.
17:32 Donc ça, on ne se voit pas.
17:34 Alors on fait comment ? On y est tous, on est tous concernés.
17:38 Vous savez, en France, beaucoup de cotisations sociales, notamment beaucoup de cotisations retraites.
17:43 Petit à petit, avec le même montant de cotisations retraites, on achète de moins en moins de points retraite.
17:48 On paie autant, voire plus, et on a de moins en moins de droits.
17:52 Mais on ne le voit pas, parce que c'est exprimé sous forme de points, c'est quatre chiffres après la virgule, si vous voulez.
17:57 Mais tous les ans, lentement, mais sûrement, on acquiert moins de droits.
18:05 Et ça, c'est quoi ? C'est une réalité ou c'est un risque aujourd'hui ?
18:07 C'est une réalité. Déjà à l'œuvre depuis plusieurs années.
18:10 Donc c'est une réalité, on y est, on va continuer.
18:13 Donc même si vous voulez, le corps, c'est dans toutes les projections, c'est-à-dire le niveau de vie des retraités va baisser, lentement mais sûrement.
18:20 Ça c'est sûr. D'ici 2040, on va perdre à peu près 10 points de pourcentage de niveau de vie relatif, les futurs retraités.
18:27 D'où la nécessité, donc ça c'est le tableau.
18:31 De prévoir.
18:32 Donc qu'est-ce qu'on fait ?
18:33 Exactement.
18:34 Alors on travaille un peu longtemps, mais aussi, il faut compenser de plus en plus par de l'épargne.
18:38 Donc ça veut dire que déjà aujourd'hui, il est nécessaire d'anticiper une retraite par capitalisation en plus du système de retraite actuel.
18:47 Si on veut garder le même niveau de vie à la retraite.
18:49 C'est sûr. La répartition, c'est basé sur la démographie.
18:51 Donc si la démographie est vieillissante et qu'il y a de moins en moins de cotisants pour de plus en plus de futurs retraités, il n'y a pas d'autre solution.
18:58 Il faut compenser par de l'épargne personnelle.
19:01 Et je dirais en plus quand même, se préparer à travailler tous un petit peu plus tard.
19:06 Il faudra bien les deux si vous voulez, si on veut maintenir le même niveau de vie.
19:10 Sinon il y a l'option de la frugalité.
19:13 On va regarder ensemble quelles sont les stratégies qui permettent de préparer sa retraite.
19:18 Sarah Slackmont, je vais y arriver avant la fin de cette émission, excusez-moi.
19:22 Vous êtes directrice de la clientèle privée chez Cara Capital.
19:26 Déjà avant de commencer sur les stratégies pour préparer sa retraite.
19:29 Est-ce que vous voyez quand des clients ou des épargnants viennent dans votre bureau se poser la question de la préparation à la retraite ?
19:40 Être un petit peu angoissé avec cette idée de perte de revenu à la retraite ?
19:44 Oui, bien sûr.
19:46 En fait, nos clients sont principalement des professions libérales, des chefs d'entreprise, des cadres supérieurs.
19:54 Et même s'ils ne le chiffrent pas, même s'ils ne savent pas le chiffrer, ils savent qu'ils vont avoir une perte de revenu à la retraite.
20:02 Ils ne savent pas combien, ils ne savent pas jusqu'à quand ils vont devoir travailler.
20:05 Mais ils savent quelque part au fond d'eux qu'il y a un sujet et donc qu'il faut s'organiser.
20:13 Et qu'il faut l'anticiper.
20:14 Voilà, qu'il faut l'anticiper et qu'il faut le faire idéalement le plus tôt possible.
20:17 Alors ça c'est toute la difficulté de savoir quand est-ce que je dois commencer et pour quel montant, etc.
20:23 Mais oui, ils ont conscience.
20:25 Justement, vous nous dites le plus tôt possible.
20:27 Quand ils passent la porte de votre bureau la première fois avec ces sujets d'inquiétude ou cette envie de commencer, ils ont quel âge ?
20:32 Ils ne sont pas si jeunes que ça.
20:34 Ils regrettent de ne pas avoir commencé, c'est ça ?
20:36 Exactement.
20:37 En fait, en règle générale, ils commencent à se poser la question peut-être vers 45, 50 ans.
20:45 Donc c'est déjà un petit peu tard.
20:47 Nous on essaye au quotidien de leur faire comprendre que plus tôt on s'y met, plus c'est facile, en tout cas plus c'est indolore.
20:57 Mais ce n'est pas toujours facile de parler retraite à quelqu'un de 25 ans ou de 30 ans.
21:02 La retraite c'est une notion très lointaine.
21:06 Ils se disent "je ne sais même pas si j'aurai droit, je ne sais même pas si je serai toujours vivant".
21:11 En fait, il y a mille et une raisons, mille et une bonnes raisons qui font qu'ils n'ont pas très envie de se poser cette question.
21:19 Si on rentre dans le concret, qu'est-ce qu'on fait concrètement aujourd'hui pour préparer sa retraite avec une toute petite question subsidiaire ?
21:25 Si on commence à préparer à 30 ans ou à 45 ans, est-ce qu'on commence par les mêmes choses ?
21:31 J'ai fait ce petit exercice justement, pas avec ces années-là, désolé.
21:35 Bien sûr, je vous laisse prendre les années que vous souhaitez.
21:37 Moi, je me suis dit "si on veut avoir 500 euros de plus à la retraite, combien il faut épargner et à partir de quel âge ?"
21:45 Si on commence à 25 ans parce qu'on est très précautionneux, il faut mettre 175 euros de côté par mois.
21:50 Si on commence à épargner à 40 ans, c'est 400 euros.
21:55 Et si on s'y met à 50, c'est 800 euros.
21:57 Donc les différences sont quand même colossales.
22:00 Et donc évidemment, plus on s'y prend tôt, mieux c'est et plus c'est facile de mettre de côté 175 euros par mois sur son revenu que 800 euros à 50 ans.
22:10 Même si les charges sont différentes, etc.
22:12 Mais oui, l'âge joue beaucoup.
22:14 Valérie Battine sur l'âge.
22:16 Justement pour concrétiser tout ça, nous on est spécialistes à l'origine du conseil en retraite par répartition.
22:22 Mais on ajoute désormais dans tous nos simulateurs les montants d'épargne.
22:26 Qu'elles soient issues de l'épargne personnelle, de l'épargne professionnelle, pour les salariés, de tout ce qui est épargne dans l'entreprise.
22:34 Pour avoir un certain montant de capital et on le transforme en équivalent de rente pour vraiment concrétiser ce que j'épargne, mon patrimoine d'aujourd'hui, ce que sera ma retraite de demain.
22:45 Et faire un équivalent en rente surtout.
22:47 Parce que les français n'ont pas l'habitude de se dire "j'ai 50 000 euros de côté, 100 000 euros de côté, mais ça me fera quoi tous les mois ?"
22:54 On a des simulateurs qui permettent de jouer avec ces chiffres pour vraiment se les approprier.
23:00 Dire "si moi il me faut 1000 euros de plus par mois parce que c'est comme ça, j'ai 30 ans, ça fait combien que je mets pour avoir 1000 euros de plus ?"
23:10 C'est très important parce que de l'épargne par capitalisation, il y en a énormément, notamment disponible dans l'entreprise ou via les outils professionnels.
23:20 C'est souvent compliqué aussi. La retraite par répartition c'est compliqué, mais l'épargne tout court c'est pas non plus super simple.
23:26 Donc il faut des outils qui permettent de simplifier tout ça.
23:30 Concrètement, Sarah Slackemont, je l'ai bien dit, on investit dans quoi ? Quel premier investissement ?
23:36 Parce qu'effectivement, on sait combien on va avoir à la retraite, mais il va falloir générer un peu de plus-value avec ses investissements. Dans quoi est-ce que j'investis ?
23:43 Pour nous, le maître mot c'est la diversification. Il n'y a pas un investissement magique pour avoir une meilleure retraite.
23:51 Il n'y a pas un investissement qui ne sera pas du tout réalisé dans un objectif de retraite.
23:58 Il faut vraiment diversifier son épargne pour pouvoir aller capter les spécificités de toutes les classes d'actifs.
24:05 Évidemment, classiquement, quand on parle de retraite, on parle d'épargne retraite.
24:09 Tout ce qui est aujourd'hui le PER, qui regroupe tous les anciens dispositifs de retraite, Madeleine, PER, Parti 83, etc.
24:18 Évidemment que quand on parle de retraite, on a tous en tête le plan d'épargne retraite.
24:23 On commence par ça ? Pas forcément ?
24:26 Pas forcément. Si on se dit que le sujet principal c'est la retraite, oui.
24:31 Moi, je considère que le sujet principal d'une bonne organisation patrimoniale, c'est la diversification et c'est de réussir à faire coïncider tous ces objectifs.
24:43 Et si la retraite est un des objectifs, ce qui est en règle générale le cas, il ne faut pas que ce soit le seul objectif poursuivi.
24:51 Nos clients ont des objectifs de transmission, ils ont des objectifs de capitalisation en règle générale pour s'il y a un coup dur qui arrive.
24:59 Et donc on fait plusieurs choses. On fait de l'immobilier, on fait des investissements financiers et on fait effectivement de l'épargne retraite
25:08 à viser retraite quasi exclusivement mais aussi un petit peu défisque.
25:14 Oui, c'est ça. Ce n'est pas que de l'épargne, effectivement. Le plan d'épargne retraite, c'est de la défiscalisation aussi.
25:20 Ce n'est pas que de l'épargne. En fait, on arrive à faire comprendre à nos clients qu'il faut qu'ils se positionnent sur le sujet de la retraite
25:28 grâce, il faut le dire, à l'avantage fiscal. On leur dit "bon, ça vous coûte moins que si vous le faisiez sans cet avantage fiscal".
25:36 Donc on y va pour ça dans un premier temps. Et pourquoi ne pas effectivement préparer sa retraite en même temps ?
25:42 Valérie Batti, même question. Quand on parle de stratégie de préparation à la retraite, on a parlé d'immobilier, de plan épargne retraite.
25:49 Qu'est-ce qu'on met en place dans une stratégie de préparation ?
25:53 En fait, déjà, il faut avoir les grands montants dans sa tête. C'est-à-dire combien j'aurai à peu près avec la retraite par répartition.
26:00 Parce que c'est quand même, aujourd'hui, 80% en moyenne des revenus d'un Français à la retraite. C'est beaucoup. C'est énorme.
26:07 Donc ces 80%, même si on sait que ça va baisser, il ne faut pas oublier de les optimiser. Comme je vous dis, il y a plein d'exceptions aux âges de départ.
26:15 Il y a plein de pièges à éviter, plein d'astuces à connaître. Déjà en tant qu'hôtel, ça s'optimise. Beaucoup trop, quoi, qu'il n'y a rien à faire.
26:22 Et puis je prends ma retraite et je découvre le montant. Non. Ça se travaille. Et là, on peut gagner beaucoup d'argent rien qu'avec ça.
26:29 Après, sur l'autre portion, les fameux 20% en moyenne, mais qui vont devenir plus, il faut vraiment utiliser tout ce qu'on a à disposition et qui est déjà plus facile que le reste.
26:38 Alors je pense aux salariés dans les entreprises, où il y a plein de dispositifs d'épargne retraite entreprise. Je pense aux professionnels qui ont des pairs professionnels.
26:48 Donc il y a déjà plein de choses qui sont quelque part un petit peu subventionnées par l'entreprise ou par l'État. Il y a des défiscalisations, etc.
26:55 Ça, c'est de la gestion de bon père de famille. Il faut bien connaître et prendre tout ce qu'on peut prendre.
27:00 Et après, on a des stratégies. Il faut un gestionnaire de patrimoine par rapport à son objectif. Est-ce qu'on met d'abord l'acquisition de la résidence principale ?
27:08 Ça dépend de son patrimoine, de son âge, de plein de choses. Mais déjà, comprendre le système et faire tout ce qui est optimisé ou quelque part subventionné.
27:18 Et on finira avec vous, Sarah Slackmont. A quel âge je commence ? Est-ce qu'à 25 ans je commence ? Non, c'est trop tôt.
27:24 On vient de commencer à travailler et on peut déjà acheter sa résidence principale.
27:31 Si on n'est pas stable sur notre vie professionnelle, acheter un bien locatif. Le locataire paye une grosse partie du crédit.
27:40 Et donc finalement, l'effort d'épargne, il est celui que je vous ai donné, 150, 200 euros et on peut l'assumer.
27:47 Donc à 25 ans, on peut commencer. Et il ne faudra pas oublier de renforcer petit à petit pour essayer de maintenir son niveau de vie à la retraite.
27:55 Je donnerais également un chiffre qu'on communique beaucoup à nos clients. Le taux de remplacement moyen pour nos clients.
28:02 Le taux de remplacement, c'est la pension de retraite versus le dernier revenu. Il est en moyenne pour nos clients de 30 à 50%.
28:12 Il faut vraiment s'en occuper et on a une pléthore de dispositifs pour y arriver.
28:18 Merci beaucoup, mesdames, d'être venues sur le plateau de Smart Patrimoine. Merci à vous également de nous avoir suivis et à très vite sur Bsmart.
28:24 [Musique entraînante diminuant jusqu'au silence]
Recommandations
55:19
|
À suivre
2:14:49
2:53
4:04
56:10
40:05
4:12
9:29
29:55
28:00
13:45
5:46
7:08
28:42
12:35
14:32
42:53
9:38
Écris le tout premier commentaire