Ce vendredi 19 décembre, François-Xavier Castille, directeur général adjoint d'Arval, et directeur d'Arval Europe et Amérique Latine, nous fait part de ses négociations avec le groupe Mercedes en marge du renoncement au tout-électrique de Bruxelles en 2035, dans l'émission Good Morning Business, présentée par Laure Closier. Retrouvez l'émission du lundi au vendredi et réécoutez la en podcast.
00:00Notre invité ce matin à 7h18 sur BFM Business et sur RMC Live, c'est François-Xavier Castille.
00:04Bonjour, vous êtes le directeur adjoint d'Arval, directeur d'Arval Europe et Amérique Latine.
00:10C'est détenu à 100% par BNP Paribas, spécialiste de la location de véhicules longue durée pour les pros surtout et aussi un peu pour les particuliers.
00:18On va y revenir, vous venez de signer un deal majeur en rachetant la branche leasing de Mercedes-Benz.
00:25Vous avez décidé de faire la course en tête avec Société Générale.
00:30Ça vous place juste derrière en termes de nombre de véhicules sur leur filiale de leasing ?
00:34Oui, tout à fait. On devient co-leader juste un peu derrière Evans qui est la filiale de Société Générale.
00:41Et effectivement, on va encore passer une étape.
00:44Aujourd'hui, on va terminer l'année avec 1,9 millions de voitures et on va passer à 2,3 millions avec le rachat d'Atlon.
00:53Qu'est-ce qui est important dans ce marché du leasing ? C'est le nombre de véhicules ? C'est avoir des véhicules neufs ? Qu'est-ce qui fait la différence ?
01:00Les économies d'échelle sont importantes dans notre métier.
01:03Des synergies dans les achats, puisque une société comme Arval achète aujourd'hui à peu près 500 000 voitures, ça sera 600 000 demain.
01:09Dans les outils, nous avons des plateformes importantes pour gérer nos 1,9 millions de voitures.
01:15Dans les offres produits pour nos clients.
01:18Donc voilà, plus on est gros, plus on a la capacité d'investir, de négocier dans l'innovation, dans le digital, dans l'IA, au service de nos clients.
01:29Parce que le but, c'est vraiment le service de nos clients.
01:31Comme vous avez dit, il y a des clients qui vont du particulier à la multinationale avec plusieurs dizaines de milliers de voitures.
01:37Et voilà, on suit ce qu'on appelle le NPS, le Net Promoter Score, qui a beaucoup évolué chez Arval ces dernières années.
01:46Aujourd'hui, on est au-dessus de 45%.
01:47Et donc voilà, tous ces investissements, c'est pour servir nos clients.
01:51Mais quand on achète autant de véhicules sur le marché, vous faites le marché automobile, en fait.
01:55Parce qu'après ces voitures, elles vont être revendues sur le marché de l'occasion, achetées par des particuliers.
02:00D'où la Commission européenne qui réfléchit à mettre des obligations sur les véhicules électriques.
02:05Alors, il y a eu des petits changements ces derniers jours, on va en reparler.
02:08Mais en fait, votre comportement détermine un peu le marché automobile.
02:12Oui, c'est pour ça d'ailleurs que BNP Paribas a investi depuis de nombreuses années sur la mobilité.
02:19Avec BNP Paribas Mobility, alors il y a Arval, mais il y a aussi Personal Finance, le Leasing, CIB, Cardiff, etc.
02:28Parce qu'effectivement, c'est un métier qui se développe fortement.
02:31On a toujours besoin de se déplacer, que ce soit via la voiture, mais aussi on a des offres de car sharing, de vélo, de bike sharing, de passe mobilité, etc.
02:43Et donc, oui, c'est un endroit où il faut investir.
02:45Oui, on fait le marché.
02:46Oui, de plus en plus de clients, et je disais de toute taille, passent par la location longue durée.
02:53Donc, la location longue durée, maintenant, est un acteur très important dans l'achat de véhicules neufs en Europe et dans le monde.
02:59Et qu'est-ce qu'on veut ? Qu'est-ce que les clients veulent comme type de véhicule ?
03:04Alors, ils veulent tout type de véhicule.
03:05Ça dépend vraiment.
03:06On s'aperçoit, lorsqu'on regarde notre flotte automobile, c'est la même chose pour la plupart des loueurs, c'est la même chose pour Athlon,
03:12on a aussi un loueur multimarque, c'est que c'est très diversifié.
03:15On a aussi bien des marques européennes, les grandes marques européennes, Stellantis, VAG, mais aussi américaines, coréennes, japonaises,
03:23et maintenant chinoises qui arrivent sur le marché.
03:25Donc, ils veulent vraiment toutes les gammes, du petit véhicule au véhicule de fonction, plus important.
03:33Mais dans un parc comme le vôtre, par exemple, les véhicules chinois, vous vous dites qu'à 5 ans, ça va représenter quelle place ?
03:40Alors, ça commence déjà depuis quelques années, puisqu'aujourd'hui, c'est un peu moins de 10% dans une entreprise comme Arval.
03:47Après, ça dépend beaucoup des lois qui passeront, des restrictions qui leur seront faites.
03:54Mais comme ils veulent s'installer en Europe et construirent en Europe, finalement, ça risque de...
04:00De prendre de la place.
04:01De prendre de la place.
04:02C'est sûr.
04:02Après, je ne peux pas vous prédire, mais ils sont présents et ils travaillent beaucoup avec les loueurs,
04:07puisqu'on est partenaire de certaines de ces marques.
04:11Donc, oui, ils seront présents dans les années à venir.
04:12Les évolutions à la Commission européenne de ces derniers jours,
04:15donc le fait qu'il n'y aura plus cette obligation 100% électrique sur les véhicules neufs à partir de 2035,
04:20on passe à un objectif de 90% de baisse des émissions de CO2.
04:24Qu'est-ce que ça change concrètement pour vous ?
04:26Alors, ça ne change pas notre trajectoire et notre stratégie.
04:29Parce qu'en fait, au niveau de la Commission européenne, il y avait deux grandes lois,
04:33ce qu'on appelle les normes café.
04:34C'est-à-dire que les constructeurs n'ont plus l'obligation d'avoir 100% de voiture électrique en 2035, mais 90.
04:40La différence n'est pas énorme.
04:41Ça allège un peu, ça soulage un peu les constructeurs,
04:44mais la stratégie reste, on aura des flottes 100% électriques à horizon 2035-2040.
04:50Et il y avait la seconde loi qui concerne plus les entreprises.
04:54Les obligations de verdissement de flottes.
04:56Le green fleet.
04:58Et là, ils ont demandé à chaque État, avec ses propres objectifs,
05:03à partir de 2030, d'obliger, avec des objectifs clairs,
05:06les entreprises à faire cette transition énergétique vers la voiture électrique.
05:10Il y a des pays comme la France où on a déjà des objectifs.
05:13Les entreprises ont déjà des objectifs de verdissement,
05:15avec déjà des pénalités si elles atteignent pas leurs objectifs.
05:18Donc voilà, la stratégie, la direction reste la même,
05:21léger à l'assouplissement pour les constructeurs.
05:24Objectif de combien aujourd'hui pour un verdissement de flotte obligatoire pour les entreprises françaises ?
05:29Aujourd'hui, c'est environ 30% et ça monte année après année.
05:32Et ça correspond à l'usage ? C'est-à-dire qu'on arrive à caler ?
05:36Oui, ça correspond à l'usage dans les entreprises.
05:38Maintenant, désormais, on n'a plus de salariés qui râlent parce qu'on leur donne une électrique ?
05:42Non, non, non, non, non.
05:44Parce qu'en France, par exemple, l'Europe, malheureusement, fiscalement, n'est pas encore complètement unie.
05:51Et en France, l'avantage en nature sur le véhicule électrique est beaucoup plus intéressant.
05:55Donc dans les entreprises, le véhicule électrique connaît un fort développement actuellement.
05:59Là, vous venez de racheter la branche de Mercedes.
06:02Vous avez fait d'autres rachats dernièrement.
06:04Est-ce qu'il reste d'autres acteurs à consolider ?
06:07Oui, il en reste.
06:10On s'aperçoit que chaque constructeur automobile, chaque banque a sa propre stratégie.
06:15Aujourd'hui, il y a deux gros loueurs européens.
06:17Et c'est des banquiers.
06:18Ce qui veut dire que c'est un métier de banquier quand même, le leasing automobile ?
06:21Oui, mais certains constructeurs aussi ont décidé d'avoir leur propre loueur
06:25ou de l'avoir en partenariat avec une banque.
06:28Donc chacun a sa stratégie.
06:30Mais effectivement, les deux grosses banques françaises sont très puissantes
06:33dans la location longue durée et dans la mobilité.
06:35Merci beaucoup François-Xavier Castille d'être venu ce matin dans la matinée
06:40de l'économie pour nous parler d'Arval et donc de cette opération majeure avec Mercedes.
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