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Chaque week-end, Emilie Broussouloux vous accompagne de 22h à 00h dans BFM Grand Soir.

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00:00Alors il y en a un qui excelle sur les réseaux sociaux, c'est Jordan Bardella évidemment, qui est suivi par plus d'un million d'abonnés sur Instagram.
00:09D'ailleurs vous étiez presque un million devant BFM TV hier soir pour suivre l'émission, le forum Jordan Bardella face aux Français.
00:16Et alors on s'est posé cette question, est-on à un tournant, à moins d'un mois, d'un mois et demi, un an et demi de la présidentielle ?
00:23Et si c'était lui le candidat naturel du Rassemblement national pour 2027 ?
00:30Écoutez Jordan Bardella, c'était hier soir sur notre antenne.
00:34Encore une fois je suis loyal et je serai toujours loyal à Marine Le Pen, j'ai toujours été son premier soutien et je serai son premier soutien parce que sans elle je ne serais pas devant vous ce soir.
00:42C'est une femme qui m'a donné envie de faire de la politique, c'est une femme qui a réconcilié des millions de Français avec la politique parce qu'elle a toujours voulu être la voix,
00:49précisément des sans voix et de ceux qui n'avaient pas voix au chapitre. J'ai beaucoup appris à ses côtés et je continuerai d'apprendre auprès d'elle.
00:57Frédéric Fougera, vous vouliez nous donner une précision en tout cas sur sa communication ?
01:02Je voulais rebondir sur ce que m'a dit Victor et ça fait le lien avec Jordan Bardella.
01:05Comme Victor disait, le politique il se fait élire sur sa présence sur le terrain, sur ses tracts et sur ses affiches.
01:12Je suis d'accord à 66%, je ne suis pas d'accord sur les affiches parce que les affiches, les nouvelles affiches aujourd'hui, ce sont les réseaux sociaux justement.
01:18Donc oui, la présence sur le terrain, elle est indispensable et c'est ce mixte entre réseaux sociaux et présence sur le terrain qui peut faire la différence ou en tout cas qui optimise.
01:27On fait souvent référence au maire de New York sur son élection. Son élection, ça a été sa capacité à être hyper présent sur le numérique, mais être aussi très présent sur le terrain.
01:36Il a réussi à convertir cette présence numérique en vote.
01:39Et je pense que c'est... Donc juste pour dire que les réseaux sociaux, ce sont les nouvelles affiches, pardon.
01:45J'admets cet aparté, mais j'aimerais quand même qu'on réagisse sur la déclaration de Jordan Bardella qu'on a entendue hier.
01:51Le candidat naturel...
01:52Ah voilà, Maurice Saffo, on voulait bien répondre à ma question. Alors pourquoi ce ne serait pas lui alors ?
01:56La candidate naturelle, c'était Marine Le Pen. Et il n'y avait aucun problème jusqu'au procès, jusqu'à la condamnation, jusqu'à la situation judiciaire dans laquelle elle se retrouve.
02:08La plupart des spécialistes du droit disent qu'elle a très peu de chances de pouvoir se présenter à l'élection présidentielle.
02:15Donc effectivement, Jordan Bardella, qui est plus fort dans les sondages en ce moment que Marine Le Pen ? Il faut essayer de comprendre pour quelles raisons.
02:23En ce moment, Jordan Bardella est effectivement non pas le candidat naturel, mais le candidat qui risque de s'imposer dans les semaines et dans les mois qui viennent.
02:31Alors je vais mettre les pieds dans le plat, mais est-ce que ce n'est pas un mal pour un bien pour le Rassemblement National, ce qui se passe pour Marine Le Pen ?
02:38Finalement, et ses affaires de justice. Thierry Arnault, vous voulez vous y frotter ?
02:42Non, je pense que ce n'est pas un problème pour le Rassemblement National, puisqu'il a un plan B dont les sondages nous disent qu'il est encore plus efficace que le plan A.
02:48C'est plutôt une bonne nouvelle, finalement, pour le Rassemblement National.
02:51Vous voulez dire, dans l'hypothèse où Marine Le Pen n'est pas éligible ?
02:53Si Marine Le Pen ne peut pas se présenter à l'élection présidentielle.
02:56En tout cas, ce n'est pas un problème. Je pense qu'il faut, déjà, la sagesse impose de se méfier des sondages à un an et demi de l'élection présidentielle.
03:03Parce que celui qui est favori à ce moment-là est rarement celui qui franchit en tête la ligne d'arrivée.
03:09Et on a des raisons de penser que Marine Le Pen, qui a l'expérience de plusieurs campagnes présidentielles,
03:14y compris de campagnes présidentielles ratées et donc qu'elle a appris de ses erreurs,
03:18sera beaucoup plus affûtée pour la conduire jusqu'au bout qu'un Jordan Bardella,
03:22qui a 30 ans, qui certes plaît beaucoup sur les réseaux sociaux, vous voyez, un peu plus haut dans les sondages aujourd'hui.
03:27Mais quand il sera confronté à ce qu'est le rouleau compresseur et la machine à broyer les derniers mois d'une campagne présidentielle,
03:35on ne sait pas s'il arrivera à résister.
03:37Mais il n'est pas impossible qu'il montre un certain nombre de faiblesses ou de difficultés à ce moment-là.
03:43Donc, moi, je pense qu'en toute logique, si on est aujourd'hui un électeur du Rassemblement national
03:47et qu'on veut gagner l'élection présidentielle,
03:50la sagesse, c'est plutôt de se dire que la candidate la plus expérimentée,
03:53c'est elle qui se prépare depuis des années, pour ne pas dire plus d'une dizaine d'années maintenant,
03:57à exercer la magie de la taux.
03:58– Qui s'y prépare, mais qui a échoué jusqu'à présent.
04:01– Oui, mais dans la mesure où elle a appris de ses échecs,
04:05ce n'est pas nécessairement un handicap.
04:07On peut imaginer que si elle se retrouve dans un débat de deuxième tour de la campagne présidentielle,
04:12ce ne sera pas la même chose qu'en 2017.
04:14Et déjà, en 2022, ce n'est plus tout à fait 2017.
04:16– Mitterrand fait plusieurs tentatives avant de réussir.
04:18– Exactement. – Chirac aussi.
04:20– Chirac aussi.
04:21– Donc, Jordan Bardella, il n'a rien à gagner à dire autre chose
04:27que ce que l'on vient d'entendre de toute façon,
04:28puisque son intérêt à lui, il est dans une position de ce point de vue totalement confortable,
04:33puisqu'il attend la décision de justice.
04:35Et de deux choses l'une, ou bien la décision de justice valide la capacité de Marine Le Pen
04:41à être candidate à l'élection présidentielle,
04:43et dans ce cas-là, elle est le choix naturel, il n'y a pas vraiment de sujet,
04:46ou la justice lui interdit, et dans ce cas-là,
04:49il est de manière quasi automatique un candidat,
04:52d'autant plus évident qu'il est porté effectivement par sa très forte popularité.
04:56Donc, il est dans une position très confortable,
05:00et il a tout à gagner à continuer à exprimer sa loyauté,
05:03puisque de toute façon, il n'est pas maître des événements
05:05qui conduiront à l'élimination de Marine Le Pen, ou pas.
05:07Que peut espérer le Rassemblement National, Victor Hérault, pour arriver au pouvoir ?
05:13Ce serait mieux, finalement, que Marine Le Pen soit inéligible ?
05:16Ça, j'y crois pas.
05:17J'y crois pas de quoi ?
05:19Quelqu'un inéligible, ou ce soit mieux ?
05:20Non, non, non, je ne crois pas que, comment dire,
05:25cette façon de dire, finalement, le plan Bardella, c'est peut-être mieux,
05:27parce que ça permet d'écarter Marine Le Pen, qui était gênante jusqu'ici,
05:30ça, je n'y crois pas du tout.
05:31Je pense que Marine Le Pen est, au contraire,
05:33aux yeux du Rassemblement National, du Parti et des électeurs,
05:36celle qui est, ou qui pourrait être, la plus à même...
05:39Alors, pourquoi il est mieux dans les sondages ?
05:40Non, mais Jordan Bardella, les sondages, ça, je suis d'accord avec vous, déjà,
05:44les sondages, un an...
05:45Mais c'est surtout, ce n'est pas la même chose,
05:47notamment quand quelqu'un a 32 ans,
05:49enfin, aura 32 ans lorsqu'il se présentera, s'il se présente,
05:52ce n'est pas la même chose de dire,
05:53oui, je serai d'accord pour voter pour lui dans un sondage,
05:55et de mettre le bulletin dans l'urne pour cette personne-là.
05:57Ce n'est pas la même chose. Ensuite, la campagne n'a pas démarré,
06:00donc on ne peut pas encore savoir exactement
06:02s'il va y avoir crash, s'il va y avoir augmentation, ça, voilà.
06:04Je pense que Marine Le Pen...
06:05Elle n'a pas démarré, néanmoins, visiblement,
06:07les téléspectateurs sont très...
06:09Ah oui, non, mais ils sont très attentifs.
06:10C'est-à-dire qu'ils sont attentifs à ce qui se dit
06:12à un an et demi de la présidentielle.
06:13Parce que c'est l'héritier, parce que c'est le plan béquet,
06:16tant passe de devenir, en fait, un plan abysse,
06:18on le met sur le même plan, ils sont obligés,
06:19parce qu'on ne peut pas démarrer une campagne présidentielle.
06:21Au dernier moment, tout le monde s'accorde
06:23dans le paysage politique, notamment les principaux candidats,
06:25à dire que la campagne démarre réellement le jour
06:27où tombera le jugement en appel de Marine Le Pen.
06:29Sauf que là, on ne peut pas, au Rassemblement National,
06:31arracher toutes les affiches et dire,
06:32zut, en fait, ce n'est pas Marine, c'est Jordan,
06:34il faut tout changer.
06:35Donc, ils sont obligés de préparer les deux.
06:36Maintenant, je pense qu'au Rassemblement National,
06:38on préférerait sincèrement que ce soit Marine Le Pen,
06:41parce qu'elle est, un, plus expérimentée,
06:43deux, plus rassurante, à mon sens,
06:45et trois, dans son idéologie,
06:47c'est elle qui brasse le plus au monde.
06:48Jordan Bardella, il est là pour élargir.
06:50Ce n'est pas sûr du tout, ce que vous dites.
06:51Je le pense, en tous les cas.
06:52Je pense que Marine Le Pen a un socle qui est large
06:54et que Jordan Bardella vient apporter ce plus,
06:57mais que Jordan Bardella, en campagne,
06:59n'est pas aussi sociale,
07:00n'a pas la branche sociale aussi développée que Marine Le Pen.
07:02La question, Victor, c'est qui est, entre les deux,
07:05le meilleur candidat de second tour ?
07:07Ils sont deux formidables candidats pour le premier tour.
07:09Ils feront entre 30 et 35,
07:11à moins d'une catastrophe pour le RN.
07:13Mais qui élargit ?
07:15Qui fera 50 plus une voix ?
07:17Est-ce que c'est plus facile pour Marine Le Pen ?
07:19Est-ce que c'est plus facile ?
07:20Je ne le sais pas.
07:21Eh bien, sans doute, de mon point de vue,
07:22peut-être, c'est peut-être plus facile pour Jordan Bardella
07:25à cause de sa ligne plus libérale en économie, justement.
07:28C'est une manière de rattraper la droite
07:30plus aisée que Marine Le Pen,
07:32qui refuse de dire qu'elle est de droite.
07:34J'aurais tendance à dire,
07:34tout dépend de qui est en face, en vérité.
07:36Je pense que c'est ça le...
07:37Vous parliez de l'âge de Jordan Bardella, justement.
07:40Il en a été question hier soir sur BFM TV.
07:42Écoutez.
07:45D'abord, je suis désolé,
07:47mais c'est peut-être ce soir
07:48le seul élément sur lequel je ne pourrais rien faire.
07:51Si tout se passe bien,
07:52dans 5 ans, j'aurai 35 ans.
07:54Et dans 10 ans, j'aurai 40 ans.
07:55Je n'y peux rien.
07:56Mais figurez-vous que j'ai un peu le sentiment
07:59de faire à 30 ans ce qu'on fait normalement
08:00à 50 ans dans la vie.
08:01J'ai été élu parlementaire à l'âge de 23 ans
08:05au Parlement européen.
08:07J'ai gagné deux élections européennes,
08:09réélu par la confiance des Français.
08:11Je gère un parti politique
08:12qui est aujourd'hui le premier parti politique de France
08:14avec des dizaines de salariés,
08:15près de 1000 élus,
08:16le premier groupe de parlementaires
08:17à l'Assemblée nationale.
08:19Frédéric Fougera, c'est si grave que ça
08:21d'avoir moins de 30 ans ?
08:23Heureusement que non,
08:24mais c'est vrai qu'en politique,
08:24on aime plutôt les gens un peu âgés,
08:27un peu matures.
08:28On aime plutôt ou on n'avait pas le choix ?
08:30Ça rassure, ça rassure.
08:31Et c'est aussi l'image un peu ancestrale
08:33qu'on a de la politique.
08:34Pour répondre à la question que vous posiez
08:36sur est-ce que c'est une chance
08:37d'avoir Jordan Bardella
08:38pour le Rassemblement national,
08:39je suis parfaitement d'accord
08:40avec tout ce qui a été dit,
08:41mais à une nuance près,
08:42c'est quand même une chance
08:43d'avoir un second,
08:45c'est-à-dire d'avoir une sortie de secours.
08:47Parce que s'il n'y avait pas Jordan Bardella,
08:48il serait sacrément dans la panade.
08:50Alors que là, on a un candidat
08:51et un candidat qui est haut dans les sondages
08:53parce qu'il n'est pas particulièrement engagé,
08:55parce qu'il fait une très bonne communication
08:57sur les réseaux sociaux.
08:58Ça ne va pas suffire pour gagner
09:01un bon début.
09:01Mais justement, est-ce que c'est de la bonne forme ?
09:02Ils ont de la chance,
09:03mais ça ne veut pas dire
09:04que c'est le bon candidat
09:05et peut-être pas le bon candidat
09:07pour le second tour,
09:08même si ça dépend essentiellement aussi,
09:10ou en tout cas en grosse partie,
09:11de qui sera face à lui au second tour.
09:12Mais alors justement,
09:13est-ce que c'est de la bonne communication
09:15de dire, bon alors,
09:17on ne vous présentera pas notre plan A,
09:19ce sera finalement notre plan B.
09:21Pourquoi ne pas l'assumer dès le début
09:22et dire, c'est notre candidat ?
09:25Thierry Arnaud.
09:26Parce que la candidate naturelle du parti,
09:29pour des raisons légitimes,
09:30c'est Marine Le Pen.
09:32Le Rassemblement national aujourd'hui...
09:34Est-ce que ce sera bien vu de dire,
09:35voilà, on vous propose donc notre plan B ?
09:38Dans le cadre d'Anne Bardella ?
09:40Oui.
09:40Dans la mesure où Marine Le Pen
09:42aura été éliminée par la justice,
09:44on propose un plan B
09:45parce que c'est une obligation.
09:50C'est les circonstances,
09:52la décision judiciaire
09:53qui ont mis le parti dans l'obligation
09:55de trouver un autre candidat.
09:57Est-ce qu'elle est convaincue
09:58qu'elle ne va pas y aller ?
09:59Je pense qu'elle n'en est pas à ce stade-là.
10:00Elle est encore convaincue.
10:01Je pense qu'elle continue,
10:03elle va se battre jusqu'au bout
10:05pour y aller, ça c'est clair.
10:07Elle s'y prépare depuis longtemps,
10:08elle sait très bien
10:09qu'elle n'a jamais été aussi près
10:11de la magistrature suprême,
10:14elle n'a jamais été aussi prête
10:16d'une certaine manière,
10:17parce qu'elle a beaucoup appris
10:19de ses campagnes présidentielles passées,
10:21de ses erreurs passées.
10:22Elle a construit une offre politique,
10:23elle a fait de ce rassemblement national
10:26de très loin le premier parti de France
10:28aujourd'hui.
10:29Et je me souviens d'une conversation avec elle
10:31qui remonte à de nombreuses années
10:32dans lesquelles on parlait de l'héritage,
10:35de ce lourd héritage du Front National
10:37et de Jean-Marie Le Pen.
10:38Et elle disait
10:38« La différence entre mon père et moi,
10:41c'est que moi je veux gagner. »
10:43Et sa conviction profonde,
10:44c'était que Jean-Marie Le Pen
10:45ne souhaitait pas être président de la République.
10:48Et ça s'est vu d'ailleurs
10:49au moment du second tour
10:50de la campagne présidentielle
10:51face à Jacques Chirac.
10:53Il y a une forme de panique
10:54quand il se retrouve qualifié
10:55pour le deuxième tour.
10:56On semblait qu'il n'est absolument pas prêt
10:58et qu'il ne se projette pas du tout
10:59dans le rôle d'un président de la République.
11:02Elle, il était content d'être le trublion.
11:05Il était content,
11:06pour dire les choses poliment,
11:07de mettre le bazar
11:08dans la vie politique française
11:10et de faire de la provocation.
11:12Elle, elle est dans une démarche
11:13fondamentalement différente.
11:14Elle veut gagner l'élection présidentielle.
11:16Elle veut que le Rassemblement National
11:17gouverne.
11:18Et donc, effectivement,
11:20elle souhaite pouvoir être candidate
11:22et elle se battra jusqu'au bout
11:24pour le faire.
11:25Après, c'est une juriste,
11:26elle est avocate,
11:27elle connaît le système judiciaire
11:28et je pense qu'elle est relativement lucide
11:30sur le fait que ses chances
11:32d'avoir une décision de justice
11:33en sa faveur
11:34ne sont quand même pas très élevées
11:36si on en croit
11:36ce que nous expliquent les juristes.
11:38Sa chance, c'est si ça baisse à deux ans.
11:40Si l'inéligibilité baisse à deux ans,
11:43à ce moment-là,
11:44elle ne sera plus inéligible
11:45au moment où elle se présentera.
11:47Et Jordan Bardella
11:48est suffisamment fin
11:49et connaît suffisamment
11:50la politique française
11:51pour savoir que l'image du traître
11:53en politique
11:54pour l'élection présidentielle,
11:56c'est absolument terrible.
11:57Donc, il est d'une prudence
11:58et d'une fidélité.
11:59Edouard Philippe
12:00n'en paye les conséquences.
12:03Ça n'a pas empêché
12:04Emmanuel Macron
12:04d'être élu président.
12:06Oui, mais il a bénéficié
12:08de circonstances.
12:09Il était dans des circonstances particulières
12:10avec un président de la République
12:12qui a dit
12:12qu'il ne se représentait pas.
12:14Donc, c'était une situation
12:16un tout petit peu particulière.
12:19Mais l'image du traître
12:20à l'extrême droite,
12:21c'est très important.
12:22Et vous disiez,
12:23pourquoi le présenter maintenant ?
12:24Enfin, je vais retourner la question.
12:25Le problème, c'est que là,
12:26on parle de plan B.
12:28Le jour, admettons,
12:29mettons-nous dans l'hypothèse
12:29où Marine Le Pen
12:30est définitivement condamnée.
12:31Mais il ne faut pas
12:32que Jordan Bardella
12:32soit le plan B.
12:34À ce moment-là,
12:34il devient le plan A.
12:35Et il faut qu'aux yeux
12:36de tout le monde,
12:37il soit le plan A
12:38depuis le départ, en réalité.
12:39C'est-à-dire qu'il va falloir
12:40enteriner une mue.
12:41Si on ne prépare pas
12:42les électeurs du Rassemblement National,
12:44les sympathisants
12:45et le grand public
12:46à dire
12:46que Jordan Bardella
12:47peut devenir le plan A,
12:48à ce moment-là,
12:49ce sera compliqué pour lui
12:50de faire campagne.
12:51Il ne faut pas dire
12:51que c'est le plan de rechange.
12:52Ça a été dit, Victor, ça, clairement.
12:54Elle a dit clairement
12:55que si elle ne pouvait pas se présenter,
12:56ça serait Jordan Bardella.
12:57Il n'y a aucune ambiguïté là-dessus.
13:00Et dans l'exercice d'hier,
13:01d'ailleurs,
13:02il se présente en tant
13:02que Premier ministre,
13:03il le répète plusieurs fois,
13:04mais il endossait
13:05les deux costumes à la fois.
13:06Il essayait de tâter le terrain,
13:07de se présenter
13:08comme potentiel présidentiable.
13:10Oui.
13:10Alors, est-ce que Jordan Bardella
13:11ira seul
13:12ou en unissant
13:13toute la droite ?
13:15Toute une droite ?
13:15C'est la question
13:16qu'on peut se poser
13:17ce soir aussi.
13:18Je voudrais vous montrer
13:19ce que dit Nicolas Sarkozy
13:20dans son nouvel ouvrage
13:22Le journal d'un prisonnier
13:23qui a été publié mercredi.
13:26Regardez ce que dit
13:26l'ancien président de la République.
13:29Quand j'ai rencontré
13:30Jordan Bardella,
13:31il m'a fait penser
13:31au RPR,
13:32au temps de Jacques Chirac.
13:33Son discours n'est pas
13:35très différent
13:35d'une autre à l'époque.
13:37Il a raison d'écrire ça ?
13:39Est-ce que vous êtes d'accord
13:40avec lui, Maurice ?
13:41C'est ce que disent
13:42les gens du RN
13:43qui entourent Bardella.
13:45Je constate,
13:46non sans surprise,
13:47j'ai lu le livre
13:48tout comme vous,
13:49je constate,
13:50non sans surprise,
13:50que Nicolas Sarkozy
13:51reprend exactement
13:52la thèse
13:54des amis de Jordan Bardella
13:55qui explique que finalement,
13:56le Rassemblement National
13:59aujourd'hui,
14:00c'est le RPR
14:00des années 80.
14:03C'est extrêmement surprenant
14:04que Nicolas Sarkozy
14:06reprenne absolument
14:07mot à mot
14:08cette thèse.
14:09On va faire rentrer sur ce plateau
14:10Nicolas Dupont-Aignan.
14:12Bonsoir.
14:13Merci beaucoup
14:14d'être avec nous.
14:15Je vous laisse vous installer.
14:17On le rappelle,
14:17vous êtes président
14:18de Debout la France,
14:20candidat à l'élection présidentielle.
14:21On est ravis de vous avoir
14:22sur ce plateau.
14:24On voulait vous faire réagir
14:25aussi sur ces mots
14:27de Nicolas Sarkozy.
14:28Vous avez lu son nouveau livre ?
14:29Non, je n'ai pas lu.
14:30Alors, que pensez-vous
14:32de cette phrase
14:33qu'il dit notamment
14:34sur Jordan Bardella ?
14:36Ça m'inquiète.
14:38Pourquoi ?
14:38Parce que la France
14:39est morte
14:40de tous ces présidents
14:42qui disaient
14:43des très beaux discours
14:44et j'ai été au RPR.
14:46Mais j'étais avec
14:46Philippe Séguin
14:47qui était un homme exigeant
14:48et qui finalement,
14:50une fois au pouvoir,
14:51n'ont rien fait.
14:52Et on paye aujourd'hui
14:53tout ça.
14:54Alors moi,
14:54je ne fais pas de la politique
14:56pour faire du spectacle
14:57et je suis convaincu
14:58que l'État du pays
14:59exige des remèdes
15:00structurels profonds.
15:05Donc, je ne pense pas
15:06que ce soit un compliment
15:07pour Jordan Bardella.
15:08Et je pense qu'en vous écoutant,
15:10j'entendais dans les coulisses,
15:12mais il y a des Français.
15:15Ce ne sont pas les partis
15:15qui doivent tout décider.
15:17On a l'impression que là,
15:19tout se décide entre les partis.
15:21Mais je pense justement...
15:22Les partis choisissent
15:22leur candidat ?
15:23Bien sûr.
15:23Votre parti,
15:24vous choisissez comme candidat ?
15:25Non.
15:26Non.
15:26Non.
15:27Pas moi.
15:27Non.
15:28Ce n'est pas mon style.
15:29Non.
15:30L'élection présidentielle,
15:31oui.
15:32L'élection présidentielle,
15:33non, mais je vous le parle
15:34franchement.
15:35Le général de Gaulle
15:36a voulu l'élection présidentielle
15:37pour casser le régime des partis.
15:39Et en fait,
15:40vous le savez très bien tous,
15:41qui êtes des grands experts,
15:42que sous la cinquième,
15:44malheureusement,
15:44le régime des partis
15:45s'est réapproprié
15:46la présidentielle.
15:47Le tiers dans le professionnel.
15:48C'est devenu...
15:49Et c'est ça le drame.
15:50Mais toutes les régimes...
15:51Donc je crois...
15:52Oui.
15:52Enfin,
15:53ça a dérivé.
15:55Donc je pense que l'enjeu,
15:56en tout cas,
15:57ce qu'attendent les Français,
15:58notamment les abstentionnistes,
15:59dont on ne parle jamais,
16:01c'est justement peut-être un jour
16:02d'avoir une présidentielle
16:03un peu ouverte.
16:05Alors ça n'enlève pas
16:06les mérites de Bardella,
16:07des autres, etc.
16:08Mais il y a un premier tour
16:10où pour moi,
16:11il doit y avoir la diversité.
16:13Et en revanche,
16:14il y a un second tour,
16:16et je crois l'avoir prouvé
16:16en 2017,
16:17puisque j'en ai pris
16:18plein la gueule
16:18quand j'ai soutenu Marine Le Pen.
16:20Je ne regrette pas un instant,
16:22parce que si les Français
16:23m'avaient écouté,
16:24on n'aurait pas eu
16:24dix ans de Macron
16:25désastreux.
16:26Donc, moi je crois
16:27qu'il faut rouvrir
16:28la présidentielle,
16:30que les Français
16:31aient le choix,
16:32et puis ils choisissent
16:33celui,
16:34la personnalité
16:35qui aura le talent,
16:37mais aussi le projet.
16:38Parce qu'on ne parle
16:39jamais des projets.
16:40Et on voit bien
16:42sur l'Europe,
16:42j'espère qu'on va parler
16:43des agriculteurs,
16:44parce qu'on voit bien
16:45que l'avenir,
16:46le grand débat pour moi
16:47de la prochaine présidentielle,
16:49c'est est-ce qu'on reste
16:50dans l'Union européenne
16:50ou est-ce qu'on s'en va ?
16:52Et c'est ce que je proposerais,
16:53c'est de s'en aller,
16:53parce qu'on ne peut pas
16:54continuer à subir
16:56une telle organisation
16:58qui fait honte
16:59à l'Europe,
16:59la belle idée européenne,
17:01et qui nous fait du mal.
17:02Donc ça,
17:03ça sera un débat de fond.
17:04Et après,
17:04on verra ce que dira Bardella,
17:05les autres, moi, etc.
17:06– Il sera question
17:07du monde agricole
17:07dans un instant,
17:08mais d'abord,
17:10cette petite phrase
17:10de Nicolas Sarkozy
17:12où il parle
17:12d'un esprit
17:13de rassemblement
17:14le plus large possible.
17:16Vous le disiez,
17:16il faudrait le choix,
17:18le choix en tout cas
17:19au niveau des candidats
17:20pour l'élection présidentielle.
17:21En revanche,
17:22est-ce qu'il ne faudrait pas
17:23choisir un grand candidat
17:24pour la droite ?
17:25Est-ce que vous y seriez favorable ?
17:27– Non,
17:27je crois que ça veut dire quoi ?
17:29Quand je vois
17:29que dans la primaire
17:30de Laurent Wauquiez,
17:32Laurent Wauquiez
17:34fait la courte échelle
17:35à un gouvernement
17:36macroniste…
17:37– Entre Gérald Darmanin
17:38et Sarah Knapp,
17:39en tout cas.
17:39– Mais ça n'a aucun sens.
17:41Ça n'a aucun sens.
17:43Oui,
17:43il faut peut-être
17:44des primaires pour certains,
17:45mais il faut partir
17:46du projet.
17:47Donc,
17:48pourquoi pas
17:48des candidats
17:49de rassemblement,
17:50mais il peut y avoir
17:50un candidat du bloc central ?
17:52Ça serait cohérent,
17:53plus cohérent,
17:54d'avoir une primaire
17:55entre Darmanin,
17:56Édouard Philippe,
17:57Lecornu,
17:58Olivier Faure,
17:59ils gouvernent tous ensemble.
18:00Et puis après,
18:01il peut y avoir
18:02des choix
18:02de l'autre côté.
18:04Mais attention
18:04à cette espèce de…
18:06J'entends vraiment
18:07des choses
18:07dans tous les sens,
18:08c'est de la bouillie pour chat,
18:09en tout cas pour moi,
18:10parce que la vraie question,
18:11c'est le projet.
18:12Quel est le cap
18:13pour la France
18:14pour les 20 prochaines années ?
18:16Est-ce qu'on peut
18:16prendre un peu de hauteur ?
18:17En tout cas,
18:18moi je pense que
18:18c'est ce qu'attendent
18:19en tout cas
18:19un certain nombre de Français
18:20qui sont écoeurés
18:22par ce qui se passe
18:22à l'Assemblée.
18:23Et puis,
18:24au premier tour,
18:25on exprime sa préférence,
18:27on découvre des talents,
18:29et puis au deuxième tour,
18:31on se rassemble
18:32sur l'essentiel.
18:33Alors là,
18:33oui,
18:34oui,
18:34là il faut se rassembler.
18:35Parce que si on ne se rassemble pas,
18:36on ne gagne jamais.
18:37Et la droite,
18:38la payée est très chère.
18:39Ou plutôt les patriotes.
18:40Vous appelez au rassemblement
18:41au tour du RN,
18:43au deuxième tour ?
18:44Mais pourquoi au tour du RN,
18:44vous ne savez pas
18:44ce qu'il y aura au premier tour ?
18:45Il est quand même
18:46très probable
18:47que le candidat du RN
18:48soit qualifié
18:48pour le deuxième tour.
18:49Écoutez,
18:49Jacques Delors,
18:50Alain Juppé,
18:51Édouard Balladur,
18:53moi j'ai connu,
18:54vous aussi,
18:55je crois,
18:56un an et demi avant,
18:58des favoris,
18:59ultra favoris,
19:01qui ne sont jamais
19:01arrivés au bout.
19:02Alors,
19:03attendez de voir
19:04ce qui va se passer,
19:05rien n'est joué.
19:06C'est clair,
19:07je ne nie pas
19:08la force du Rassemblement National,
19:09pas du tout.
19:10Mais je veux dire par là,
19:12laissons un peu d'air
19:13à la vie politique
19:13parce que ça devient étouffant.
19:15Mais vous voyez un scénario
19:16qui tient la route aujourd'hui
19:17dans lequel il n'y a pas
19:18de candidat du RN
19:19au deuxième tour
19:20de la présidentielle ?
19:20Mais peut-être que le candidat
19:21du RN,
19:22ça sera quelqu'un
19:23qui n'est pas du RN
19:24et qui émergera,
19:25vous n'en savez rien.
19:26Et puis peut-être que
19:26ce sera le RN.
19:28Et puis à la rigueur,
19:29je ne veux pas juger
19:30en fonction des partis,
19:31je veux que les Français
19:32aient le choix.
19:33En tout cas,
19:33c'est ma ligne,
19:34je suis gaulliste,
19:35profondément,
19:36gaullien du moins,
19:36peut-être plus que gaullisère.
19:38Parce que je déteste
19:39le régime des partis
19:40et je pense que les Français
19:42doivent avoir le choix.
19:43Laissez un peu les Français,
19:44mais vous,
19:44vous faites votre boulot,
19:45moi je fais le mien.
19:46Voilà.
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