- il y a 14 minutes
Chaque week-end, Emilie Broussouloux vous accompagne de 22h à 00h dans BFM Grand Soir.
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00:00On va parler de la colère agricole qui est refait sur quatre coins de la France.
00:04Et justement, vous connaissez bien ce problème, on va pouvoir en parler ensemble, Nicolas Dupont-Aignan.
00:09On le rappelle, les agriculteurs remettent en cause la gestion de la crise sur la dermatose modulaire,
00:14cette maladie qui touche les bovins.
00:16Regardez ces images qui ont fait le tour du pays, notamment ces dernières heures.
00:20C'était dans le département de l'Ariège.
00:22Le troupeau de bovins touchés par la dermatose a été abattu aujourd'hui.
00:26Depuis deux jours, des centaines d'agriculteurs se mobilisaient pour éviter la mort des 207 vaches,
00:32alors qu'une seule était touchée par la maladie.
00:36On va aller retrouver notre journaliste Antfone Forestier.
00:40Vous êtes avec Mathieu Lepeigne à Carbone.
00:43Bonsoir.
00:44Vous êtes aux côtés des agriculteurs sur la A64 qui sont en train de bloquer l'autoroute qui relie Toulouse à Bayonne.
00:51Oui, Alexandre, qui est à mes côtés, était présent hier en Ariège.
00:58Quelle image vous allez retenir de ce qui s'est passé hier ?
01:01Vous avez tous été assez choqués de ce qui s'est passé, notamment ces affrontements avec les forces de l'ordre.
01:05Mais concrètement, un désastre.
01:07Un désastre complètement.
01:08C'est la seule raison qu'il y a une centaine de personnes qui sont arrivées, des personnes dénommées des zadistes,
01:18qui sont arrivées et qui avaient qu'une seule ambition, c'était tout faire péter, entre guillemets.
01:25Et c'est pour ça qu'on en est arrivés à ce stade hier soir au bord de Surarize.
01:34Ce matin, aujourd'hui, l'abattage a pu avoir lieu pour les bêtes.
01:37Et puis, spontanément, ici cet après-midi, depuis 15 heures, il y a de nouveau ce rassemblement.
01:41Comme on a pu connaître il y a un an et demi, c'est les images qu'on a vues hier qui génèrent un peu le mouvement qu'on voit ici sur la 64 ce soir.
01:47Non, je ne pense pas.
01:49Enfin, oui et non.
01:52Parce que, bon, hier soir, ça a poussé un peu plus à venir assez rapidement.
01:58Ce qui s'est passé hier soir, ça a poussé à venir plus rapidement ici sur l'autoroute.
02:03Normalement, c'était prévu pour dans deux jours ou trois.
02:09Mais là, avec ce qui s'est passé hier soir, oui, ça a poussé un peu plus.
02:13Vous, vous êtes éleveur de brebis.
02:14Vous n'êtes donc pas concerné par cette maladie qui est une maladie bovine.
02:17Malgré tout, vous venez ici en soutien par solidarité avec vos collègues qui sont concernés par ces problèmes.
02:23Oui, oui, c'est ça, c'est ça.
02:26Par pure solidarité pour mes collègues, je viens là parce qu'on est tous agriculteurs.
02:34On est tous dans la même misère.
02:37Ce qui s'est passé hier soir, c'était un désastre le plus total.
02:40Et c'est pour ça qu'il faut qu'aujourd'hui, au plus haut rang, il faut qu'on nous entende.
02:46La ministre de l'Agriculture a dit ce midi, elle a confirmé qu'il fallait, selon elle, pour régler ce problème,
02:52abattre tout le cheptel à chaque fois qu'il y a un cas qui est retrouvé.
02:55Selon elle, c'est la seule solution.
02:57Sinon, il pourrait y avoir un million et demi de bovins concernés.
02:59Vous, vous dites quoi à cette ministre ?
03:01Qu'est-ce que vous lui répondez ?
03:02Pour vous, c'est quoi la solution ?
03:04Mais qu'elle écoute le service sanitaire de l'Europe, vu qu'ils ont dit qu'en soi, c'était pas gênant d'abattre la bête qui était atteinte.
03:15Et qu'en soi, en plus de ça, la viande est consommable, que c'est pas transmissible à l'homme.
03:22Donc, je vois pas pourquoi on abattrait des troupes entières pour un cas dans une exploitation.
03:32Surtout que ce qui s'est passé hier au Borde, c'était un cas d'école.
03:36On l'a tous dit, on l'a tous répété.
03:39Pour une bête qui n'est jamais sortie, qui est née sous l'exploitation,
03:43qui est malheureusement morte sous l'exploitation,
03:46qui n'est jamais sortie en estive, tout ça.
03:50Je saurais être qu'à l'école, on aurait pu éventuellement avancer sur cette maladie, quoi.
03:57Trouver des solutions.
03:58Merci beaucoup. Merci pour ce point en direct.
04:01Les agriculteurs qui vont rester ici, il y a plus de 150 tracteurs qui sont garés sur la 64.
04:05Certains vont dormir ici ce soir et continuer le mouvement.
04:08Et on sait déjà qu'il y a un rendez-vous important demain à 14h30.
04:10Rendez-vous à la préfecture de Haute-Garonne.
04:13Jérôme Baye, qui est un peu le leader ici du mouvement de la 64, qui était déjà présent il y a un an et demi, deux ans,
04:18sera reçu en préfecture avec d'autres de ses collègues pour entamer des négociations à propos de cette maladie bovine.
04:24Merci beaucoup Antoine Forestier depuis Carbone.
04:27Pour en parler, on est rejoint par Jeanne Brugère-Picou.
04:30Bonsoir.
04:31Bonsoir Anne.
04:31Merci d'être avec nous.
04:32Professeur honoraire de l'école nationale vétérinaire d'Alfort.
04:35On a beaucoup de questions à vous poser.
04:38Mathilde Gautry, bonsoir.
04:39Journaliste indépendante spécialisée dans les questions de sécurité.
04:42Merci beaucoup d'être avec nous.
04:44Je voudrais d'abord rappeler que cette maladie a fait éruption pour la première fois en France.
04:48C'était cet été.
04:49En juin, elle s'est étendue depuis à neuf départements.
04:53Vous les voyez inscrits sur cette carte.
04:56Nicolas Dupont-Aignan, vous vous êtes intéressé au problème dès le début.
05:00Dès cet été.
05:01On vous a vu notamment dans une exploitation en Savoie qui était frappée par la maladie.
05:06À ce moment-là, 82 bovins ont été euthanasiés.
05:10C'était dans une exploitation laitière.
05:12Vous êtes allé sur place.
05:14Comment est-ce qu'ils ont vécu ce moment ?
05:17J'ai voulu comprendre.
05:19Et j'étais sur place.
05:20Et j'ai vu déjà quelque chose qu'on a vu hier soir,
05:23qui est une honte pour ce gouvernement et pour la France.
05:26un hélicoptère qui gaze des paysans, des blindés,
05:35ce qui n'a jamais été réservé aux mafias des narcotrafiquants à Marseille,
05:41qui n'a jamais été utilisé dans nos banlieues
05:43contre ceux qui ont semé le chaos pendant les émeutes.
05:46C'est-à-dire que l'État retourne contre ceux qui travaillent,
05:50ceux qui nous nourrissent, une force brutale, aveugle, scandaleuse.
05:55Au point d'ailleurs que certains gendarmes ont refusé de tabasser les éleveurs.
06:01On leur a demandé de tabasser les éleveurs ?
06:03Oui, de tabasser.
06:04Et ce que je vais vous dire, c'est que moi je connais des gens dans la police
06:07qui ont honte de ce qui s'est passé.
06:10Honte de ce qui s'est passé.
06:11Et la colère dans le pays, pas seulement des paysans et des agriculteurs,
06:16sur cette manière d'agir est totale.
06:19Ça c'est le premier point.
06:19Le deuxième point, c'est que moi j'ai vu la détresse de ces éleveurs.
06:22On abat leur cheptel entier, sans contre-expertise,
06:25ce qui est pourtant prévu par le règlement de l'Union européenne.
06:28Sans contre-expertise.
06:30Pour une vache qui était isolée, qu'ils ont eu le courage de déclarer.
06:35Parce qu'en Italie, on sait comment ça se passe.
06:37Et j'ai remarqué quoi ?
06:39C'est que de l'autre côté de la frontière, en Suisse,
06:42il n'y a pas du tout cette politique de l'abattage.
06:44Pas du tout.
06:44Parce qu'ils ne sont pas sur le règlement européen
06:47qui préconisent un abattage systématique, sauf dérogation.
06:49Et antibiotiques, pas antibiotiques, bien sûr, ils soignent les vaches.
06:56Bien évidemment, vaccins.
06:58Un vaccin tout à fait classique.
07:00Ce ne sont pas les vaccins ARN dangereux,
07:01mais c'est un vaccin classique, tout à fait positif.
07:04Et pourquoi tous les pays traitent correctement l'affaire ?
07:07Et pourquoi nous, on envoie des escadrons
07:09pour massacrer les élevages ?
07:13Est-ce que vous ne croyez pas quand même un peu étrange
07:15cette manière dont on agit, sans aucune concertation ?
07:19Quand j'ai été en Savoie,
07:21il n'y a aucun responsable de la préfecture qui est venu.
07:23Personne n'a dialogué.
07:25Il pourrait y avoir au moins un dialogue.
07:26Quand j'ai été en Savoie, quelques jours après,
07:29ils n'avaient toujours aucune nouvelle de la préfecture
07:32pour l'indemnisation.
07:33Rien.
07:34L'indemnisation d'ailleurs était inférieure à ce qui avait été promis.
07:37Ils sont traités comme des chiens.
07:39C'est ça la réalité.
07:41Alors, il faut comprendre la colère des éleveurs.
07:43Alors, bien évidemment, il ne s'agit pas de prendre à la légère ce qui se passe.
07:46Mais il s'agit de voir pourquoi à la Réunion,
07:48quand il y a eu ça en 92, j'ai étudié le dossier.
07:50Et ça sera intéressant d'écouter, madame,
07:52parce que j'ai entendu de certains de vos collègues
07:54qui ne disent pas d'ailleurs du tout toujours la même chose, les experts.
07:57Et ce qui est intéressant, dans les Balkans,
08:00il y a eu des épidémies.
08:02Ça a été traité.
08:03Ça a été traité isolement.
08:05Pas de transport.
08:06Rigueur sur les transports, bien évidemment.
08:08Donc, pour vous, il y a d'autres façons de...
08:10Donc, il y a d'autres méthodes, oui,
08:12qui sont faites dans tous les pays du monde.
08:13De pouvoir gérer cette crise sanitaire.
08:15Justement, vous lisez...
08:16Et quand ça a été fait, pardonnez-moi en Turquie...
08:17Ne faites pas tomber votre matériel.
08:18Et quand ça a été fait en Turquie,
08:20parce que j'ai bien étudié,
08:21quand ça a été fait en Turquie, l'abattage systématique,
08:24ça n'a pas abouti du tout.
08:26Donc, ce que je veux dire...
08:27Ah oui, vous voulez dire que ce gouvernement va dans le mur avec cette stratégie ?
08:30Mais ce gouvernement va dans le mur.
08:32Il ne s'agit pas de prendre à la légère ce qui se passe.
08:34Il s'agit d'isoler les bêtes, de les soigner.
08:36Elles ne meurent pas tous loin de là.
08:38Un pour mille à la Réunion en 92.
08:40Et il y a une autre façon d'agir avec ceux qui nous nourrissent.
08:44Ou alors, ça veut dire que le gouvernement veut appliquer le rapport de la Cour des comptes.
08:48C'est-à-dire éradiquer un tiers du cheptel français,
08:51ou 25%, comme le recommandait la Cour des comptes,
08:53pour une raison climatique.
08:54Jeanne Brugère-Picou,
08:55on se pense que Nicolas Dupont-Aignan est très en colère
08:59contre ce qui se passe aujourd'hui en France.
09:02Et puis, c'est le cas aussi de nombreux agriculteurs qui sont en détresse.
09:05Juste pour être sûr, déjà, qu'on parle bien de la même chose.
09:09On le rappelle, cette maladie, elle touche les bovins.
09:11En revanche, elle est non transmissible à l'homme.
09:14Ni aux moutons, ni aux chèvres.
09:15Il n'y a que les bovins qui sont touchés.
09:17En plus, moi, j'aime bien répondre à M. Dupont-Aignan
09:20parce que je suis exactement, je suis savoyarde
09:23et ces problèmes-là sont arrivés près de Bon Village,
09:28c'est-à-dire à l'Ève, qui est entre-Lac et entre-Faverges,
09:32c'est-à-dire au beau milieu.
09:34Et on remplace celle vétérinaire à l'époque dans cette région.
09:38En plus, j'ai eu beaucoup de contacts avec mes amis vétérinaires de cette région.
09:42Eh bien, je n'ai pas connaissance de ces problèmes de force de l'ordre.
09:49Ça, c'est évident.
09:50J'ai plutôt eu connaissance d'éleveurs qui attaquaient les vétérinaires,
09:53la profession vétérinaire.
09:55Et ça, c'est peut-être le plus regrettable.
09:57Mais en revanche, quand on a décidé, à partir du 18 juillet,
10:01de vacciner, là, je peux vous garantir que les éleveurs venaient aider les vétérinaires
10:08pour se dépêcher de vacciner.
10:10Mais on est tous d'accord.
10:10Et pourquoi la Suisse n'a pas appliqué ?
10:14Parce qu'elle n'a pas eu de cas.
10:16Elle aurait eu des cas.
10:17Elle aurait sûrement appliqué la réglementation.
10:20Mais vous ne la connaissez peut-être pas.
10:21Mais c'est une réglementation internationale de catégorie A.
10:25Quand on a un problème comme la fièvre afteuse,
10:28comme la dermatose dodulaire,
10:30comme la peste porcine africaine,
10:31nous sommes obligés d'abattre.
10:34Parce qu'il faut étouffer dans l'oeuf cette maladie extrêmement contagieuse.
10:38et empêcher la progression du virus.
10:40Mais pardonnez-moi, mais ce n'est pas ce que j'avais cru voir en Allemagne, notamment.
10:45Ils font donc une vaccination préventive.
10:47Ils mettent à l'isolement, la désinsectisation.
10:50En Suisse aussi, apparemment, il y a une mise en quarantaine.
10:52Mais ils n'ont pas la maladie.
10:55Attendez, madame, comment pouvez-vous dire ça ?
10:56La dermatose dodulaire n'est pas arrivée en Suisse ni en Allemagne.
11:00Les Suisses ont témoigné, quand j'étais en Savoie...
11:02Attendez, madame, les Suisses ont témoigné qu'ils avaient une autre méthode
11:06et qu'ils l'avaient parce qu'ils n'obéissaient pas aux règlements de l'Union Européenne,
11:09qu'ils veulent éradiquer l'élevage dans notre pays.
11:13Parce que c'est ça la vraie raison et vous le savez très bien.
11:14En Italie, j'avais vu qu'il y avait des abattages très ciblés
11:17et qu'on n'abattait pas tout le trou.
11:21On est le seul pays qui pousse à l'extrême.
11:23Non, nous avons l'exemple de la Grèce.
11:25N'oubliez pas que vous avez parlé des Balkans.
11:27Quand en 2018, la maladie est arrivée,
11:30heureusement, la Grèce a justement vacciné et abattu.
11:34Et c'est comme ça que la maladie est arrêtée.
11:36Et regardez dans les Savoies.
11:38On a pratiqué l'abattage et il n'y a plus de cas depuis fin août dans les deux Savoies.
11:44Ça a bien marché.
11:46Malheureusement, pourquoi nous avons des cas dans les autres départements ?
11:49C'est parce que vous avez des gens qui sont partis de ces zones encore réglementées
11:53pour lesquelles il y avait encore des animaux qui pouvaient être infectés
11:58et qui sont partis avec une bêtaillère.
12:01Et ça fait les petits points que vous avez vus.
12:03Il n'y a eu qu'un cas, par exemple, dans le Rhône.
12:09C'était là où il y avait des gros marchés de veaux, d'ailleurs.
12:12Vous n'avez eu que très peu de cas.
12:13Ce ne sont pas des cas très importants
12:16parce que c'était juste ponctuel du fait d'une bêtaillère avec un animal.
12:20Vous avez raison, madame.
12:22Vous avez raison, madame.
12:23Les pays qui ont réussi à éradiquer
12:26ont émis un contrôle très sévère sur les transports.
12:30Là, je vous rejoins totalement.
12:31Mais il n'y a pas besoin d'abattre des vaches et des cheptels bien portants
12:36où il n'y a aucun risque qui sont isolés.
12:40Quand vous pensez même qu'en Savoie, vous le savez très bien, madame,
12:43en Savoie, ils ont laissé à l'estive, sous la neige, les bêtes
12:47qui étaient depuis trois mois là-haut,
12:49un règlement absurde, bureaucratique, stupide,
12:53les a laissés crever là-haut
12:54parce qu'il ne fallait pas redescendre des bêtes
12:56qui avaient eu, dont l'une était du même, la même ferme,
13:05avaient eu la dermatose qui avait été soignée.
13:08Mais on est en pleine folie bureaucratique.
13:11Ça se soigne très bien.
13:12Il y a des antibiotiques et la quantité de pays qui les soignent.
13:14C'est un virus.
13:15On ne soigne pas les virus avec des antibiotiques.
13:17Il y a eu des soignements.
13:18Madame Banoun a fait toute une exposée remarquable.
13:21Madame Banoun.
13:21Eh bien oui, madame Banoun.
13:23On parlera de madame Banoun dans un instant
13:25et on ira aussi du côté de la A64.
13:28Ah oui, c'est gênant, les experts, ils ne sont pas tous d'accord.
13:31Pardon, je voudrais juste donner la parole aussi à Véronique Lefloc
13:34qui est avec nous.
13:34Bonsoir madame, vous êtes ancienne présidente de la coordination rurale.
13:38On aimerait y voir clair parce que c'est vrai que sur ce plateau,
13:40tout le monde n'est pas d'accord et tant mieux en même temps.
13:43Est-ce que vous, vous considérez que justement,
13:46le gouvernement prend les bonnes dispositions en ce moment
13:48pour traiter cette crise sanitaire ?
13:51Alors non, pas du tout.
13:52Je suis totalement d'accord et j'appuie tous les propos de Nicolas Dupont-Aignan.
13:57La rigidité n'est pas exigée par les règlements européens.
14:00C'est totalement faux.
14:01Je vous invite aussi à lire un rapport de la Commission européenne
14:05qui reprend toutes les stratégies nationales sur 2023-2024
14:10qui sont précisées pour chacun des États membres.
14:13La Grèce a une politique d'abattage sélectif, de mise en quarantaine et de sélection, d'observation.
14:22La Suisse, c'est le principe de précaution qui est avancé par elle.
14:26L'Italie a aussi un abattage partiel parce que l'Italie, en même temps que la CR,
14:32la coordination rurale, faisait un procès et saisissait au Conseil d'État,
14:36l'Italie faisait la même demande et en Italie, ils ont eu gain de cause.
14:41L'abattage total n'est pas obligatoire à partir du moment où un État membre a fait le choix
14:48d'une vaccination et d'un plan de vaccination bien établi
14:53et de l'établissement de zones réglementées dans lesquelles il applique cette vaccination.
14:59C'est le cas en France aujourd'hui.
15:01Donc aujourd'hui, la France peut revenir à cette politique d'abattage sélectif
15:06uniquement pour les animaux gravement malades.
15:09Et contrairement à ce que la ministre avance en disant qu'on pourrait perdre
15:13des millions de vaches sur nos 16 millions d'animaux bovins.
15:18C'est totalement faux.
15:19Le 1 pour 1000 de pertes qu'a repris Nicolas Dupont-Aignan
15:23figure dans toutes les archives.
15:26Quand la dermatose est apparue en 92 à la Réunion,
15:31la maladie a disparu progressivement.
15:34Ils ont testé deux types de vaccins.
15:36Ils ont fait le choix du vaccin sud-africain.
15:39Et aujourd'hui, la maladie n'y est plus.
15:41C'est comme le Covid.
15:43Les animaux s'immunisent.
15:45La viande, elle est consommable.
15:46À la Réunion, il y a plus de 30 ans,
15:49on pouvait commercialiser, emmener nos animaux malades à l'abattoir
15:53avec un certificat vétérinaire.
15:55Pourquoi faire tendre ça de zèle ?
15:57Pourquoi privilégier cette politique qui condamne les agriculteurs ?
16:06Est-ce que c'est pour faciliter les accords de libre-échange ?
16:10Est-ce qu'on ne veut plus de nous ?
16:11Tous ces moyens mis contre nous.
16:13Ce soir, Véronique Lefloc, c'est fort ce que vous dites.
16:18Vous trouvez que c'est tellement absurde
16:20que vous avez le sentiment, peut-être, qu'on ne veut plus de vous,
16:23les agriculteurs.
16:25C'est le message que vous lancez ce soir.
16:27Est-ce que, contre un pilier qui est vital pour notre vie,
16:33nourrir, se nourrir et nous gazer,
16:36non, mais c'est du jamais vu.
16:37Mettre les chars contre nous.
16:39Mais c'est comme si c'était une guerre civile.
16:44C'est des personnes qui travaillent tous les jours.
16:46Nos animaux étaient aussi sous l'emprise de ces gaz.
16:50Mais finalement, le bien-être animal et le bien-être humain,
16:54que ce soit nous autres agriculteurs,
16:56mais personne n'en a rien à foutre.
16:58Heureusement que certains des forces de l'ordre
17:00n'acceptaient pas
17:03d'agir de la sorte.
17:05Oui. Mathilde Gautry,
17:07justement, comment est-ce qu'on peut éviter
17:09que cela ne dégénère ?
17:10On parle de plus en plus de violence,
17:12mais c'est vrai qu'il y a une grande difficulté
17:14pour les forces de l'ordre à pouvoir contenir
17:16la colère des agriculteurs
17:17qui est souvent, comment dire,
17:20soutenue par une majorité de Français.
17:23Il va falloir absolument
17:25rouvrir le dialogue.
17:26Déjà, pour le futur, pour connaître
17:28les points de blocage, pour pouvoir les sécuriser,
17:31le maintien de l'ordre, c'est ça,
17:33c'est trouver un équilibre
17:35entre la possibilité de manifester
17:38une colère qui est éminemment populaire,
17:42qui est comprise,
17:43mais aussi fixer des lignes rouges.
17:45Et les lignes rouges,
17:47c'est les violences aux personnes,
17:49ça va être la dégradation des biens,
17:52un blocage d'un centre d'énergie.
17:56En tout cas, l'idée, ça va être
17:58de trouver cet équilibre
17:59qui est extrêmement difficile à trouver.
18:01Et puis, Maurice Safran,
18:02on se souvient notamment d'une phrase
18:04de Gérald Darmanin qui disait
18:06« On n'envoie pas les CRS
18:07contre la détresse ».
18:09C'est vrai que c'est toujours
18:11un petit peu délicat
18:12d'aller à l'encontre des revendications
18:14de l'agriculteur.
18:15Les agriculteurs, ils ne sont pas seulement révoltés,
18:18ils sont en détresse.
18:19C'est ça, c'est ça.
18:20Et les Français, effectivement,
18:22le comprennent et soutiennent
18:23leurs agriculteurs.
18:25Effectivement, le gouvernement
18:26doit renouer très vite.
18:28J'ai trouvé l'attitude de la ministre
18:30de l'Agriculture, cet après-midi,
18:33très sèche, très froide.
18:34Elle ne parlait que de vaccins.
18:36Alors, elle a tout à fait raison
18:37de parler de vaccins.
18:38Mais c'est le problème.
18:38Mais il y a aussi tout un lien
18:43qui est à recréer
18:44entre le pouvoir, le gouvernement
18:46et les agriculteurs.
18:48C'est indispensable
18:48dans les jours qui viennent.
18:50Ce qui est quand même incroyable,
18:52c'est que les éleveurs sont ciblés
18:54et au même moment,
18:58on va importer avec le Mercosur
19:00des dizaines de milliers de tonnes
19:02de viande, d'hormones de croissance,
19:06d'antibiotiques, de produits
19:08qui sont interdits
19:10sur le sol européen.
19:12Mais vous vous rendez compte
19:13de la folie générale.
19:14Et c'est la première année
19:15où on est en déficit
19:16de balance commerciale.
19:18Ça veut dire qu'on voit très bien
19:20la révolte légitime
19:23de tous les Français
19:24face à un pouvoir
19:26qui est impuissant
19:27à contrer le Mercosur
19:28parce qu'en douce,
19:29il l'accepte.
19:30Et s'il faisait comme
19:30le général de Gaulle
19:31ou Madame Thatcher,
19:32il ne dirait jamais
19:33on signera le Mercosur.
19:34Maintenant, c'est fini.
19:35Mais c'est un pouvoir
19:36qui est faible
19:37avec les intérêts financiers
19:39et qui est détestable
19:40avec les gens
19:41les plus pauvres
19:42et les Français
19:42les plus pauvres.
19:43Eh bien, je peux vous dire
19:44que quand un pouvoir
19:45envoie vraiment des blindés,
19:48utilise un hélicoptère
19:49avec des gaz
19:50comme il l'a fait hier soir,
19:52c'est qu'il est proche
19:53de sa faim.
19:54C'est que c'est fini.
19:55C'est qu'il n'est plus légitime.
19:56C'est une honte absolue.
19:58Et la ministre, en plus,
20:01ment aux Français.
20:02Elle a dramatisé la maladie.
20:04Oui, c'est une maladie,
20:05mais ce n'est pas du tout
20:06la vache folle.
20:07Ça n'a rien à voir.
20:08Ça ne se contagie pas.
20:10Ça ne se transmet pas aux personnes.
20:12Ça n'abîme pas
20:14ni la viande, ni le lait.
20:16Il n'y a pas une mort immédiate
20:17du tout du bovin.
20:19Un sur mille à la Réunion.
20:20D'autres pays le traitent
20:22partout dans la concertation.
20:23Mais pourquoi les autres pays arrivent ?
20:26Pourquoi les autres pays
20:27se concentrent,
20:29protègent leurs éleveurs ?
20:31Et pourquoi Mme Gennevard
20:32affole la population,
20:34manipule l'opinion ?
20:35Enfin, l'opinion n'est pas d'une.
20:36Mais il y a un moment,
20:38elle doit démissionner.
20:39Elle doit partir.
20:40Elle doit partir, Mme Gennevard.
20:42La maladie n'est pas si grave
20:44à entendre Nicolas Dupont-Aignan ?
20:46Je peux répondre quand même.
20:47Bien sûr.
20:48Parce que je crois quand même
20:48qu'il faut savoir
20:49qu'il y a une réglementation européenne.
20:51Vous ne savez pas,
20:53mais l'Italie a appliqué
20:55cette réglementation européenne.
20:57Non, sélective.
20:58Sélective.
20:59Ce n'est pas vrai.
20:59Vérifiez.
20:59Vérifiez, Mme Lefloc l'a dit.
21:02Sélective.
21:03Mais elle n'est pas scientifique.
21:04Elle ne le connaît pas.
21:05Madame Lefloc, elle ne se connaît pas.
21:07Elle siège dans tous les organismes
21:08depuis des années.
21:10J'ai entendu de ces bêtises.
21:12Il n'y a que vous
21:12qui dites la vérité.
21:13Non, pas obligatoirement.
21:15Je suis scientifique.
21:16Oui, mais il y a d'autres scientifiques
21:17qui disent exactement l'inverse de vous.
21:19Qui, monsieur ?
21:20Madame Banoun,
21:20regardez un très bon portage
21:22sur Internet.
21:23Madame Banoun a fait
21:24huit minutes
21:25qui permettront
21:26à tous les téléspectateurs
21:27de comprendre ce qui se passe.
21:28Mais je voudrais que
21:29Mme Roger Pico puisse finir.
21:31Vous avez compris, Mme Banoun,
21:33c'est qu'effectivement,
21:35vous n'avez pas
21:35les bonnes connaissances scientifiques.
21:38Mais en tout cas,
21:38pourquoi les autres pays ?
21:39Pourquoi les autres pays ?
21:41Mme, vous avez laissé parler ?
21:41Laissez-la répondre.
21:42Mais j'aimerais savoir
21:43pourquoi la Suisse
21:44et l'Italie arrivent.
21:46Pourquoi ?
21:46L'Italie a appliqué
21:48la règle européenne.
21:50L'Espagne,
21:51et c'est moi qui ai même
21:53aidé une collègue espagnole
21:55pour le problème
21:56de la dermatose nodulaire.
21:58Voyez-vous,
21:58je me mettais invité en Chine
21:59à faire une conférence
22:00sur ce problème-là.
22:01Parce que la Chine,
22:02depuis 2019,
22:04a aussi la dermatose nodulaire.
22:06Elle est arrivée au Japon
22:07en 2025.
22:08C'est-à-dire que c'est un problème
22:09qui est mondial,
22:10sauf dans les Amériques.
22:12Donc, si vous voulez,
22:13j'ai quand même travaillé
22:15sur ce sujet
22:16parce que c'était nouveau.
22:17Donc, la réglementation européenne
22:19s'applique quand c'est
22:19un pays indemne.
22:21La France était indemne.
22:22Donc, nous devons appliquer
22:24la réglementation européenne,
22:26c'est-à-dire pas d'appâtage partiel.
22:28Au contraire,
22:29étouffer le virus dans l'œuf,
22:31c'est le cas de le dire.
22:32Nous l'avons fait dans les Savoies
22:33puisque fin août,
22:34le dernier cas du 21 août,
22:37il n'y a plus de cas.
22:38Malheureusement, malheureusement,
22:40cette maladie se transmet
22:41par des insectes hématophages
22:43sur de courtes distances.
22:453-4 kilomètres,
22:465 au maximum.
22:47Mais à longue distance,
22:49c'est la personne
22:50qui est dans une bêtaillère
22:51avec un animal
22:52qui croit non infecté
22:54mais qui a l'interdition
22:56de se déplacer
22:57parce que c'est très contagieux.
22:59Eh bien, il fait un saut
23:00de 100 kilomètres,
23:01allez hop,
23:02à Saint-Laurent-de-Chamousset
23:03et on a eu un foyer.
23:05Après, il y a eu des sauts
23:07vers la Catalogne.
23:08Je vous signale
23:09qu'il n'y a plus de cas en Catalogne
23:10parce qu'ils ont appliqué aussi
23:11la réglementation européenne
23:13et ça, je peux vous le garantir.
23:15Mais malheureusement,
23:16il y a eu aussi d'autres sauts
23:17vers les Pyrénées-Orientales.
23:19Maintenant, par précaution,
23:21on va vacciner
23:21toute l'Occitanie
23:22parce qu'on ne peut même pas
23:23avoir confiance
23:24dans les gens
23:25qui font du trafic
23:26avec des animaux infectés.
23:28Mais regardez bien,
23:29ce sont toujours
23:30des sauts de puces
23:31et un foyer.
23:33Pourquoi ?
23:33Parce que c'est une personne
23:34qui a fait une erreur.
23:35Pourquoi les gens sont en colère ?
23:37Moi, je suis en colère
23:38contre la personne
23:39qui a fait
23:40justement
23:41cette intervention
23:43de faire
23:43un saut de puce
23:44de 100 km
23:45ou de 300 ou 400 km.
23:47Donc, voyez-vous,
23:48le problème,
23:49il est là.
23:50On devrait être tranquille
23:51si personne avait...
23:53si on avait appliqué
23:54la réglementation.
23:55Donc, c'est parce que
23:55c'est la réglementation
23:56qu'il n'a pas été...
23:57Attendez, pardon.
23:59Véronique Lefloc
23:59voudrait re-réagir.
24:01On vous écoute.
24:02Eh bien, écoutez,
24:03moi, je ne suis pas d'accord du tout.
24:04On détient les arrêtés
24:06du Conseil d'État
24:07de l'Italie
24:08qui a suspendu
24:09l'abattage total.
24:10Tout simplement
24:11parce qu'il faut
24:11que les mesures sanitaires
24:13soient proportionnées,
24:15qu'elles soient justifiées
24:16sur des preuves scientifiques
24:19et qu'elles ne soient fondées
24:21et que ça ne s'appuie pas
24:23sur, je dirais,
24:24des automatismes bureaucratiques.
24:28Et tout ça,
24:29c'est bien reconnu en Italie
24:31et plus aucun abattage total
24:34n'a été appliqué.
24:36Parce qu'il n'y a plus de cas.
24:39J'ajoute une chose.
24:40Non, c'est parce qu'ils sont passés
24:41au tribunal le même jour que nous.
24:43En Savoie.
24:44Excusez-moi.
24:45En Savoie,
24:46dans l'élevage où j'ai été,
24:48ils ont demandé une contre-expertise.
24:50Et vous savez que le règlement européen,
24:52je l'ai là,
24:53permet une contre-expertise
24:55pour savoir si les animaux
24:58qui étaient dans une étable
25:00pouvaient être,
25:02avaient la maladie.
25:04Cette contre-expertise,
25:05madame,
25:06a été refusée
25:07par le service vétérinaire
25:08et la préfecture.
25:09Mais pour quelle raison ?
25:10Pour aucune raison.
25:12Il n'y a pas de raison.
25:13Ils ont refusé
25:14la contre-expertise
25:15qui était de droit.
25:16Ça veut dire que
25:17il faut comprendre
25:18ce que nos éleveurs vivent,
25:19madame.
25:20Je ne doute pas
25:20de votre sincérité.
25:21Mais il y a des experts
25:22qui donnent exactement l'opposé.
25:25Donc,
25:25nos éleveurs,
25:26ils sont
25:26tiraillés
25:28entre des experts
25:29qui ne disent pas du tout
25:29la même chose,
25:30des pays qui ne font pas
25:32du tout la même chose
25:32et un pouvoir en France
25:34qu'on connaît bien,
25:35bureaucratique,
25:36aveugle,
25:37chacun ouvre le parapluie
25:38et refuse une contre-expertise.
25:40Moi,
25:41ce que je demande,
25:42je ne dis pas
25:43que j'ai la vérité certifiée,
25:44pas du tout,
25:44mais je demande,
25:47c'est trop facile,
25:48je demande,
25:49je ne comprends pas
25:51pourquoi notre pays
25:52n'est pas capable
25:53d'apaiser les choses,
25:55de regarder
25:55comment on peut isoler
25:57les bêtes,
25:58comment on peut cesser
25:59certains transports,
26:00comment on peut soigner
26:00les bêtes,
26:01ce qui se fait
26:01dans tous les pays du monde
26:02qui ont eu cette maladie.
26:05Et au lieu de faire ça,
26:06on dramatise.
26:07Et derrière cela,
26:08je maintiens
26:09qu'il y a un lobby
26:11au niveau européen,
26:12parce qu'on nous dit
26:13qu'il faut obéir
26:14à l'Union Européenne,
26:15il y a un lobby
26:15qui est en train
26:16de signer le Mercosur,
26:17qui veut importer
26:19de la viande
26:2030% moins chère
26:21aux conditions sanitaires
26:23détestables,
26:24et qui serait bien content
26:25de voir la France
26:27éradiquer peu à peu
26:28tous ces cheptels
26:29pour descendre
26:30de 25%.
26:30C'est ça l'enjeu.
26:31C'est justement ce que
26:32Véronique Lefloc disait,
26:33on ne veut plus de nous.
26:34J'avais juste une question
26:36pour vous,
26:36Madame Lefloc,
26:37que dites-vous
26:38à ceux qui regardent
26:40leur télé
26:40et qui se disent
26:41qu'au pire,
26:43les éleveurs
26:43sont indemnisés
26:44financièrement ?
26:46Il faut rappeler
26:47que c'est très dur
26:47psychologiquement,
26:48parce que les éleveurs
26:48sont très attachés
26:49à leurs bêtes,
26:50et en plus,
26:50lorsque l'on abat
26:51un troupeau,
26:52c'est des dizaines
26:54d'années de travail
26:54qui ne sont pas
26:55remplaçables.
26:57Alors,
26:57tout à fait,
26:58et puis,
26:59on est atteints
27:00financièrement
27:01par les pertes
27:02de chiffres,
27:03par les pertes
27:04de tout notre travail,
27:06mais psychologiquement,
27:07c'est invivable.
27:09C'est,
27:10en même temps
27:10qu'on tue nos animaux,
27:11on nous tue aussi,
27:12on est tous atteints,
27:13et c'est là
27:15que notre gouvernement
27:17ne comprend pas.
27:19Et heureusement
27:19que certains vétérinaires,
27:20et je voudrais
27:21les remercier,
27:22et notamment
27:22un collectif
27:23de vétérinaires
27:24européens
27:25qui dit aujourd'hui
27:26qu'il faut arrêter
27:26cette stratégie.
27:28Elle ne marche pas.
27:28Ce n'est pas pour la dermatose.
27:29Mais si.
27:30Si, si, tout à fait.
27:32Non, non,
27:32lisez bien l'anglais,
27:33ce n'est pas pour la dermatose.
27:35Il est formel,
27:36il est reconnu.
27:37Oui,
27:38c'est justement
27:38quand il y a
27:39beaucoup d'émotions,
27:40Thierry Arnaud,
27:41qu'il peut y avoir
27:42des débordements aussi
27:43quand les politiques
27:45ne se comprennent pas,
27:46enfin,
27:47ne comprennent pas
27:48les agriculteurs.
27:48Enfin, on le voit,
27:49les agriculteurs,
27:50ce n'est pas la première fois
27:50qu'ils se mobilisent.
27:52On parlait de la goutte d'eau
27:53en trop.
27:54Est-ce qu'on peut imaginer
27:55des débordements
27:55et une violence qui monte ?
27:57C'est aussi une crise politique
27:58à laquelle le gouvernement
27:59est confronté ce soir.
28:00Ça ne fait absolument
28:01aucun doute.
28:03On voit bien
28:04qu'il y a un mouvement
28:04qui n'a pas été appréhendé,
28:07qui a été compliqué
28:08à gérer.
28:10Et ensuite,
28:10quel que soit,
28:11moi, je ne suis pas scientifique,
28:12donc je ne m'immise pas
28:13dans le débat
28:13de savoir qui a tort
28:14ou qui a raison
28:15sur les techniques.
28:15Ne tentez pas ça.
28:17Les techniques
28:18sont mises en place.
28:20Je ne suis pas du tout
28:21compétent pour faire ça.
28:21En revanche,
28:22ce qui paraît assez clair,
28:23c'est qu'il y a un problème
28:27de dialogue
28:27qui n'existe pas.
28:30Et si les réactions
28:32sont aussi fortes
28:33et aussi épidermiques,
28:35c'est que ce qui se passe
28:36aujourd'hui
28:36n'est que l'expression
28:38d'un malaise
28:39de nos agriculteurs
28:40qui est beaucoup plus profond
28:41que le simple sujet
28:43de la dermatose.
28:44Je pense que tous ceux
28:45qui nous écoutent ce soir
28:46et qui ont dans leur emploi
28:47ou dans leur famille
28:50des éleveurs
28:51ou des agriculteurs
28:52qu'ils voient travailler
28:52du soir au matin
28:54à 7 jours sur 7
28:55pour des revenus
28:56qui sont souvent
28:57assez misérables,
28:59comprennent
29:00tous les deux jours
29:00que c'est un drame.
29:03Et de ce point de vue,
29:06la difficulté
29:07pour le gouvernement,
29:07c'est un,
29:08que le dialogue
29:08n'a pas fonctionné
29:09et deux,
29:10ils savent bien
29:10que la majorité
29:11du français
29:11aujourd'hui
29:12est du côté
29:13des agriculteurs.
29:14Et on va retourner
29:15en direct sur place
29:16dans un instant,
29:17mais Victor Hérault,
29:17pour vous,
29:19cela prouve aussi
29:20que cette société
29:20est complètement fracturée
29:22aujourd'hui
29:22quand on sent
29:23que le dialogue
29:24ne passe plus.
29:25Complètement.
29:25Il y a d'une part,
29:26je pense,
29:27du point de vue,
29:28là,
29:28il y a eu une erreur
29:28stratégique
29:29de la part du gouvernement,
29:30c'est-à-dire qu'il n'y a pas eu
29:31d'entame de dialogue
29:32dans cette affaire-là
29:33et que les agriculteurs,
29:35de leur point de vue,
29:35qui ne sont pas non plus
29:36médecins ni vétérinaires,
29:38voient arriver à un moment
29:39des policiers
29:39ou voient arriver des gens
29:40qui viennent abattre leurs bêtes
29:41sans vraiment comprendre
29:42en se disant
29:43mais en fait,
29:43on ne peut rien faire,
29:44on ne peut recourir à rien.
29:45Donc là,
29:45il y a une erreur,
29:47à mon avis,
29:47de la part du ministère
29:48de la Santé
29:49et du gouvernement.
29:50Et puis,
29:50encore une fois,
29:51mais c'est ce que vous disiez
29:52et je pense qu'on est tous
29:52d'accord ce soir.
29:53S'il n'y avait pas,
29:54si les agriculteurs
29:55ne pésaient pas sur eux
29:57une telle précarité,
29:58de telle norme,
29:59de telle taxe,
29:59une telle concurrence,
30:01le débat serait beaucoup
30:02plus apaisé.
30:02On serait capable
30:03de faire un sacrifice,
30:04de consentir l'inférité.
30:04Mathilde Gautry,
30:05vous vouliez ajouter...
30:06Mais tout l'enjeu,
30:07ça va être que cette crise sociale
30:08ne devienne pas
30:09une crise sécuritaire
30:10qui justement
30:11se propage dans le pays.
30:13C'est ce qu'on peut craindre
30:13aujourd'hui ?
30:14Oui,
30:15oui,
30:15c'est en fait,
30:21comme les charges
30:21d'un côté européenne,
30:24le plan vert et compagnie,
30:25le pacte vert,
30:26et de l'autre côté,
30:27on ouvre toutes les frontières
30:29à tous les produits.
30:30On est dépendant
30:31à 54%
30:32de la viande
30:33de mouton.
30:35Et
30:35Mme van der Leyen
30:36a signé avec l'accord
30:38de la France
30:38un traité
30:39qui fait venir
30:40dans des sacs d'azote
30:41sur 15 000 kilomètres
30:44de la viande de mouton
30:45qui arrive dans nos supermarchés
30:46sans dire,
30:48sans mettre sur l'étiquette
30:49que c'est de la viande
30:50qui est restée
30:51dans des bateaux
30:52pendant trois mois
30:52dans des sacs d'azote.
30:54Vous comprenez la révolte
30:55d'un éleveur
30:56qui se dit
30:58mais c'est le monde
30:59à l'envers,
31:00nos dirigeants
31:00ne nous défendent plus.
31:02C'est ça
31:02le problème de fond.
31:03Et c'est pour ça
31:04qu'il se tue à répéter
31:05on marche sur la tête.
31:07C'est le cas de le dire.
31:07Je voudrais qu'on parte
31:09justement à Carbone
31:10pour retrouver
31:11Antoine Forestier.
31:13Antoine,
31:13vous êtes toujours
31:15aux côtés des agriculteurs
31:17qui ont bien l'intention
31:18de passer la nuit
31:19sur la A64.
31:23Oui,
31:24une partie d'entre eux
31:25vont rester ici
31:26ce soir.
31:27Il y a plus de 150 tracteurs
31:28qui sont garés
31:28sur cette autoroute.
31:30Certains vont dormir
31:30dans les tracteurs.
31:32Ça va être un peu
31:32un roulement
31:33comme on avait pu connaître
31:34il y a presque deux ans
31:36lors de la précédente
31:36mobilisation.
31:37Certains restent le soir
31:38et puis d'autres
31:39prennent le relais
31:39la journée.
31:41Au plus fort de cette journée,
31:42on a compté
31:42près de 400 personnes
31:43ici,
31:44des agriculteurs,
31:44des sympathisants,
31:45des gens du coin
31:45qui viennent se mobiliser.
31:47Ce soir,
31:48on a encore 150 personnes
31:50qui sont encore présentes
31:51à cette heure-ci.
31:52Ils ont tous été choqués
31:54par les images
31:54qu'ils ont vues hier.
31:55Certains étaient même
31:56présents en mariage
31:58et c'est ça qui a fait
31:58que cette mobilisation
31:59a pris ici
32:00et que le combat
32:01entre guillemets
32:02a repris.
32:02Joram Bayl, tout à l'heure,
32:03s'est exprimé.
32:04Joram Bayl,
32:04c'était le leader
32:05de la mobilisation
32:06il y a bientôt deux ans.
32:08Il s'est exprimé ici
32:09et a expliqué
32:10qu'il aurait rendez-vous
32:11demain à la préfecture
32:13de Haute-Garonne
32:14pour début de négociation
32:17sur ce sujet,
32:18sur cette maladie bovine.
32:19Alors qu'aujourd'hui,
32:20on a appris,
32:20la Chambre d'agriculture
32:21a appris qu'un nouveau cas
32:23avait été détecté
32:24en Haute-Garonne
32:25à quelques kilomètres d'ici
32:26et donc qu'il va y avoir
32:27de nouveau un cheptel
32:29de vaches
32:30qui va devoir être abattu.
32:31Ça choque beaucoup de monde
32:33ici.
32:34On ne comprend pas
32:35pourquoi toutes les vaches
32:36sont abattues
32:36quand il y a ce type de cas
32:37qui sont détectés.
32:38On préférait que ce soit
32:40uniquement la vache malade
32:41qui soit abattue
32:43ou en tout cas
32:43qu'il y ait un autre protocole
32:44qui soit mis en place.
32:46Le problème,
32:47c'est que la ministre
32:47de l'Agriculture,
32:48aujourd'hui,
32:49s'est exprimée à 13h
32:50et elle a dit
32:50que c'était la seule solution
32:52pour éviter
32:53qu'il y ait
32:54des conséquences dramatiques
32:56parce que selon elle,
32:57si on n'applique pas
32:58cette méthode,
32:58ça pourrait être
32:59un million et demi
32:59de vaches
33:00qui seraient touchées
33:01par la maladie.
33:02Voilà tout le débat
33:03autour de cette problématique
33:06avec ce premier soir
33:07de mobilisation.
33:08Mais ici,
33:09on se tient prêt,
33:10on se dit prêt
33:11à rester beaucoup plus longtemps
33:12puisque tout à l'heure,
33:14Jérôme Bayl le disait,
33:14il n'a rien prévu
33:15pour le réveillon.
33:16Donc pourquoi pas
33:16le passer ici
33:17sur l'autoroute
33:18s'il n'obtient pas satisfaction.
33:20Merci beaucoup,
33:21Antoine Forestier.
33:22Justement,
33:23on va écouter Jérôme Bayl
33:24qui le disait,
33:25éleveur de Beauvain
33:26en Haute-Garonne,
33:27il est extrêmement inquiet
33:28par la situation.
33:29Les cas explosent
33:32de partout
33:32et qu'on n'arrive pas
33:33à contenir la maladie.
33:34Encore chez nous
33:36en Haute-Garonne
33:36aujourd'hui,
33:3734 animaux
33:39vont être
33:40euthanasiés
33:41demain.
33:42On n'arrive plus
33:43à la maîtriser
33:44et je pense que
33:46comme je l'ai dit,
33:48c'est sortir grandi
33:49de reconnaître
33:50qu'il faut modifier
33:51une stratégie.
33:52Est-ce que vous avez eu
33:53l'accord de la préfecture
33:54pour occuper
33:56cette partie
33:56de l'autoroute ?
33:57Vous êtes sur la A64,
33:58on le rappelle.
34:01Je pense que
34:02si on n'avait pas eu
34:03l'accord,
34:04on ne serait pas
34:06rentré sur l'autoroute.
34:07On est quand même
34:07des personnes responsables
34:09et pour tout vous dire,
34:11d'après moi,
34:11avec le comité d'accueil
34:12qu'on avait,
34:14ils auraient pu
34:14nous empêcher
34:15de rentrer
34:15même s'il y a
34:17plus de 150 tracteurs.
34:19Voilà,
34:19je pense que
34:20j'ai pris des engagements,
34:21j'ai donné ma parole,
34:22j'ai donné
34:22j'ai donné des garanties
34:25comme quoi
34:25nous allons respecter
34:26comme on l'avait fait
34:27en janvier 2024,
34:28les biens,
34:29les personnes,
34:29rien dégradé.
34:31L'autoroute,
34:31sachez qu'on ne l'a pas bloqué,
34:33on l'a simplement dévié
34:35puisque les gens
34:35sortent à la sortie
34:37juste avant
34:38et on rentre
34:39sur l'autoroute
34:39deux kilomètres
34:40plus loin,
34:40donc nous avons fait
34:41juste une déviation.
34:43Mais je pense que
34:44aujourd'hui,
34:45la cause est là,
34:48la cause est bonne
34:49et quand je vois
34:50le soutien
34:50de la population
34:51du volvestre
34:53et même d'ailleurs
34:54qu'on a,
34:55on ne peut que
34:56les en remercier.
34:57Voilà pour la réaction
34:58de Jérôme Bayle.
35:01On sent beaucoup
35:01de détresse,
35:02évidemment,
35:03Mathilde Gautry
35:04et c'est dans
35:04ces moments-là
35:05qu'on peut imaginer
35:06qu'il y ait des mouvements
35:08plus radicaux
35:08qui se joignent
35:09au mouvement.
35:10En effet,
35:11ça peut être la crainte
35:12notamment pour les chefs
35:13de dispositifs
35:14du maintien de l'ordre.
35:16C'est qu'à cette lutte,
35:19se greffe des personnes
35:21qui, elles,
35:22viennent uniquement
35:23pour avoir un affrontement,
35:25qui puissent venir
35:26avec également
35:27des armes à destination.
35:28Tout ça,
35:28voilà,
35:28ça peut être une crainte.
35:30C'est pour ça
35:31que les forces de l'ordre
35:32doivent rester mobilisées
35:34et encore une fois,
35:35tout à l'heure,
35:36je parlais de cet équilibre
35:37à trouver
35:38qui est celui évidemment
35:39de laisser des revendications
35:40s'exprimer,
35:41des manifestations,
35:43mais aussi,
35:43on ne peut pas laisser
35:44la situation hors de contrôle.
35:46On est dans du maintien
35:47de l'ordre rural,
35:48c'est-à-dire qu'on n'est pas
35:49dans la même stratégie
35:50qu'un centre-ville.
35:51Là, on ne gère pas
35:52la foule,
35:53on gère le territoire,
35:54le terrain,
35:55les axes routiers.
35:56Voilà, donc...
35:57Et on sait que la nuit dernière,
35:58ça a été très électrique
35:59entre les forces de l'ordre
36:01et les manifestants.
36:03Il y a eu des heurts,
36:04d'ailleurs.
36:05Oui, exactement.
36:06Donc après,
36:07l'objectif,
36:08ça va être de renouer
36:09un dialogue,
36:10notamment pour tout ce qui va être
36:11les blocages routiers,
36:12de pouvoir garantir
36:14une sécurité.
36:16Et après,
36:17tout va être une question
36:18de nombre,
36:19voir s'il y a des débordements,
36:20des dégradations,
36:22et quel est l'état d'esprit.
36:23C'est ce que Jérôme Bayle,
36:23en tout cas,
36:24nous confirmait,
36:24c'est qu'évidemment,
36:25ils avaient l'autorisation
36:27de la préfecture
36:27pour être sur cette portion
36:29d'autoroute.
36:30Et d'ailleurs,
36:31il expliquait aussi
36:31que les voitures
36:32pouvaient circuler,
36:33mais que juste,
36:34elles étaient légèrement
36:35déportées sur le côté.
36:37Néanmoins,
36:37est-ce que c'est comme ça
36:38qu'on accède
36:39à certaines revendications,
36:40Maurice Safran ?
36:42Il va falloir
36:42que le gouvernement discute
36:44avec les agriculteurs
36:45cette semaine.
36:45Les agriculteurs
36:45peuvent durcir le ton
36:48quand ils ne sont pas entendus.
36:50Il y a eu souvent
36:51des mouvements
36:51extrêmement durs
36:52et extrêmement violents.
36:54Ce qui est aussi
36:54assez extraordinaire,
36:56quand on écoutait bien
36:57l'échange
36:59entre Madame
36:59et Nicolas Dupont-Aignan,
37:01c'était exactement
37:03la même polémique
37:04au moment du Covid.
37:05Exactement la même,
37:06avec une remise
37:07en cause
37:08des scientifiques
37:09et c'était extrêmement
37:10frappant ce soir.
37:11On se retrouvait
37:12dans la période du Covid
37:13avec certains scientifiques.
37:15– Je faisais partie
37:15de l'académie de médecine
37:17sur la Covid.
37:18– Décidément,
37:19vous pouvez vous exprimer
37:20sur tout ce soir.
37:21– Je suis malheureusement
37:22à la fois vétérinaire
37:23mais aussi à l'académie
37:24de médecine.
37:25– Malheureusement.
37:26– C'était extrêmement frappant
37:28de se retrouver
37:29dans cette logique
37:30entre des responsables
37:31politiques
37:32qui remettent en cause
37:33clairement et fortement
37:34ce que la plupart
37:36des scientifiques
37:37disent
37:37et veulent appliquer.
37:39Ce soir,
37:40c'était extrêmement frappant.
37:41– Mais alors,
37:41Thierry Arnaud,
37:42c'est vrai que le gouvernement
37:44va y être attentif
37:45parce que quand on entend
37:46Jérôme Baël
37:46et d'autres agriculteurs
37:48autour de lui
37:48qui disent
37:49mais nous,
37:49on a le temps,
37:50on ne lâchera pas
37:51et puis s'il faut être,
37:53s'il faut se mobiliser
37:54jusqu'au réveillon,
37:55on le fera,
37:55il n'y a pas de problème.
37:56– Oui,
37:56tout ça dans un contexte politique
37:58extrêmement compliqué,
37:59évidemment,
38:01où on est en train
38:01de se bagarrer
38:02à l'Assemblée nationale
38:02pour essayer
38:03de définir un budget,
38:05où on va rentrer
38:05bientôt dans la campagne
38:06électorale
38:06des élections municipales.
38:09Ce n'est jamais
38:09un bon moment,
38:10Émilie,
38:10pour essayer
38:11d'éviter une crise sociale
38:13et des débordements
38:14de cette nature,
38:15mais on pourrait dire
38:16que là,
38:16évidemment,
38:17le moment serait
38:17particulièrement mal choisi.
38:19Donc,
38:19il y a évidemment
38:20une obligation
38:22de main tendue
38:22de la part du gouvernement,
38:24ce qui n'est pas
38:24forcément évident
38:25dans la mesure
38:26où effectivement,
38:27il y a des arguments
38:27scientifiques solides
38:28pour aller justifier
38:30le fait de continuer
38:32cette méthode
38:34et le fait
38:35d'abattre
38:35systématiquement
38:36des troupeaux.
38:38Pour autant,
38:39ce risque,
38:40il est important,
38:41il existe.
38:43Encore une fois,
38:43je pense que
38:44ce qu'il faut comprendre
38:45et je pense que
38:46le Premier ministre,
38:46la ministre de l'Agriculteur
38:47l'ont parfaitement compris,
38:48ce que l'on voit ce soir
38:49et ce que l'on a à l'image,
38:51c'est l'expression
38:51d'une détresse
38:52qui va bien au-delà
38:53de cette dermatose nodulaire.
38:55Et ça, c'est vraiment
38:56important de l'avoir en tête
38:56parce que la réponse
38:57doit être aussi
38:58à la hauteur
38:59de la profondeur
39:00de la crise.
39:01Et Marine Le Pen
39:01s'est exprimée
39:02à ce sujet.
39:03Précisément,
39:04pour appeler au dialogue,
39:05justement.
39:05Absolument,
39:06elle dit également
39:07qu'il n'est pas étonnant
39:09que les agriculteurs
39:10n'en puissent plus.
39:12Puis, je vais vous rappeler...
39:13C'est la goutte d'eau
39:14qui fait déborder le vase.
39:15Ils n'en peuvent plus
39:16nos agriculteurs
39:16et c'est pour ça
39:17que tout le monde
39:18les soutient.
39:18Parce qu'entre
39:19le Mercosur,
39:20la baisse annoncée
39:21de la PAC,
39:21la multiplication
39:25des loyales
39:25qu'ils subissent,
39:27les agressions
39:28de la part
39:29des talibans
39:31écologistes
39:33et j'en passe,
39:34ils n'en peuvent plus.
39:35Et on ne peut pas régler
39:37l'ensemble des problèmes
39:39auxquels ils sont confrontés
39:40avec des chèques
39:41en leur disant
39:42qu'on vous impose des normes,
39:43vous allez mourir,
39:44tant pis,
39:44on va vous faire un chèque.
39:46Oui, en gros,
39:46ça, ça ne suffit pas,
39:47Victor Hérault.
39:48C'est vrai que
39:48quand les agriculteurs
39:50entendent qu'il n'y a pas
39:50de problème,
39:52ce n'est pas du tout
39:53ce que dit
39:53la ministre de l'Agriculture.
39:54Mais en gros,
39:55elle propose
39:56un chèque
39:58quand même
39:58pour pallier
40:01à cette détresse
40:02agricole.
40:02Merci de m'aider,
40:03d'ailleurs,
40:03vous me voyez galérer,
40:05vous ne finissez pas
40:06ma phrase,
40:06merci.
40:07Je ne vais pas vous plier,
40:07dans cette phrase.
40:08Non, non,
40:08mais c'est,
40:09oui, encore une fois,
40:10c'est le chèque cadeau
40:11pour essayer de pallier
40:12des problèmes
40:13beaucoup plus profonds
40:13que ça.
40:14Mais ça ne suffit pas,
40:15en fait.
40:15Non, mais ils ne seront pas
40:16sensibles à cette question-là.
40:17Ils diront,
40:17mais ce n'est pas à coup de chèque
40:18que vous allez régler la question.
40:19Déjà, ce n'est pas bien
40:19pour les économies de l'État.
40:20Et puis ensuite,
40:21c'est un problème
40:21qui est tellement profond
40:22que ce n'est pas avec
40:23un peu d'argent de poche
40:24que vous allez régler le sujet.
40:25Maintenant,
40:26politiquement,
40:26c'est vrai que d'ailleurs,
40:27Marine Le Pen s'en en parle,
40:28plutôt bien à mon sens.
40:30La ministre de la Santé,
40:31là-dessus,
40:31encore une fois,
40:32a fait une erreur
40:33et stratégique
40:33et de communication
40:34à mon sens
40:35puisqu'elle paraît
40:35très froide,
40:36très techno,
40:37très médicale
40:38sur un problème
40:39où les agriculteurs disent
40:40mais nous,
40:40il en va de notre survie.
40:41Donc là,
40:42il faut un petit peu
40:43de charité,
40:43s'il vous plaît.
40:49la haie du budget
40:51de la sécurité sociale
40:52pour éviter
40:53de faire monter la pression
40:53jusqu'à Emmanuel Macron.
40:54La pression était redescendue
40:55et puis là,
40:56d'un coup,
40:56la pression remonte.
40:57Et ça nous rappelle
40:57février 2024,
40:58la crise des agriculteurs
40:59en colère,
41:01le salon de l'agriculture,
41:02Emmanuel Macron
41:02est obligé de courir
41:03et se planquer dans une salle
41:05parce que les agriculteurs
41:05débordent.
41:06Là,
41:07la pression est en train
41:07de remonter directement
41:08vers le président de la République
41:09et lorsque Marine Le Pen
41:11évoque le Mercosur,
41:12c'est comme Nicolas
41:13Eudupoignan tout à l'heure,
41:14c'est d'ailleurs
41:14c'est à dessein
41:14parce qu'Emmanuel Macron
41:15est associé
41:16à cet accord du Mercosur,
41:17que tout ça fait remonter
41:18la responsabilité
41:19vers le président de la République
41:20alors qu'il venait
41:21de s'offrir quelques jours
41:21de répit.
41:22À mon avis,
41:23la crise politique
41:23va remonter jusqu'au président
41:25et l'entacher.
41:26Oui,
41:26alors,
41:27on le rappelait,
41:28la ministre de l'Agriculture
41:29s'est exprimée
41:30cet après-midi,
41:31elle disait que la seule solution
41:32c'est l'abattage
41:33et cette réponse
41:34ne satisfait pas,
41:35c'est même tout le contraire.
41:36Nos équipes sont en direct
41:38sur des points de blocage
41:39qui ont lieu en ce moment même
41:40un peu partout dans le pays.
41:42Partons d'abord
41:44vous allez redécouvrir
41:46ces images
41:46qui ont beaucoup choqué.
41:48Le troupeau de bovins
41:49touchés par la dermatose
41:50a été abattu aujourd'hui.
41:52Depuis deux jours,
41:53des centaines d'agriculteurs
41:55se mobilisaient
41:55pour éviter la mort
41:56des 207 vaches.
41:58Écoutez le récit
41:59de nos journalistes.
42:02Au cœur de l'Ariège,
42:04dans cette exploitation agricole,
42:07des cadavres de vaches
42:08sont chargés
42:08un par un
42:09dans un camion baine.
42:11Sous la surveillance,
42:13des forces de l'ordre
42:13mobilisées
42:14pour protéger l'opération.
42:18Quelques minutes plus tard,
42:20l'engin quitte le domaine
42:21avec à son bord
42:22les dizaines de bêtes
42:23euthanasiées dans la matinée,
42:25208 au total.
42:28Une défaite
42:28pour les agriculteurs
42:30qui se sont mobilisés
42:31pendant deux jours
42:31devant cette exploitation
42:33pour tenter d'empêcher
42:35cet abattage.
42:36Les agriculteurs ne vont pas baisser les bras,
42:39les éleveurs ne vont pas baisser les bras.
42:40On a détruit un outil de travail ici.
42:43On a détruit 20 ans de travail
42:44au plus de ces éleveurs
42:47qui maintenant sont complètement démunis.
42:50Dans cette ferme de Borde-sur-Arise,
42:52petit village arriégeois,
42:53un cas de dermatose nodulaire contagieuse,
42:57une maladie bovine non transmissible à l'homme,
42:59se déclare mardi dernier.
43:02C'est acté
43:03pour une vache contaminée.
43:05Le gouvernement demande
43:06à ce que le troupeau tout entier
43:08soit abattu.
43:10Cette décision
43:11révolte certains agriculteurs
43:13de la région
43:13qui décident par dizaines
43:15de venir soutenir l'exploitant.
43:18Hier, on a appris ça
43:19dans l'après-midi.
43:20On s'est mobilisés
43:21et on est arrivés sur site
43:22les premiers vers minuit
43:24et là, ça arrive encore.
43:25Moi, personnellement,
43:26j'arrive de la Véron
43:26et je suis arrivé à 2h du matin.
43:28C'est trop radical, quoi.
43:29C'est tuer
43:30tout un troupeau
43:32pour une vache
43:33ou deux qui est malade.
43:34Non, c'est pas...
43:35Et puis, il y a de la tristesse aussi
43:37en force.
43:38Enfin, voilà,
43:38comme je vous le disais,
43:40on est tous attachés à nos bêtes
43:41et on fait ça
43:41parce qu'on aime nos animaux.
43:44Les 2000 agriculteurs mobilisés
43:46bloquent la route
43:47pour empêcher les forces de l'ordre
43:48et les vétérinaires
43:49de rejoindre la ferme
43:51pour abattre le troupeau.
43:55Mais hier soir,
43:57la manifestation
43:57vire à l'affrontement
43:59devant l'exploitation.
44:03Là, il faut se replier.
44:04Ils nous chargent
44:04comme des fous.
44:05On est fous dans ce pays.
44:07On vous nourrit.
44:08On vous nourrit.
44:09On vous nourrit.
44:11Regardez ce qu'ils nous font.
44:12C'est devenu un terroriste
44:15des paysans !
44:16J'ai de gaz lacrymogène,
44:21feu de paille,
44:22cette exploitation agricole
44:23et le théâtre
44:24pendant plusieurs heures
44:25d'un champ de bataille.
44:28Quatre arrestations au total.
44:30Mais surtout,
44:31le sentiment d'une fracture
44:32sur la gestion
44:33des cas de maladies bovines.
44:34D'un côté,
44:36les agriculteurs,
44:37notamment de la coordination
44:38rurale,
44:39deuxième syndicat agricole.
44:41De l'autre,
44:42le gouvernement,
44:43qui craint une contagion
44:45à l'ensemble
44:45des exploitations
44:46du pays.
44:47On attend aussi
44:48deux des propositions
44:49pour trouver un consensus
44:50et trouver
44:51une solution
44:53pour éviter
44:53cet abattage
44:54des 210 animaux
44:55et pour laisser
44:56des familles
44:57dans un drame terrible
44:58et une situation
44:59morale et psychique
45:01vraiment compliquée.
45:01Parce qu'il faut le dire,
45:03ils sont pris en étau
45:03les éleveurs
45:04et c'est très compliqué
45:05pour eux.
45:05Ils ont des pressions
45:05de l'État
45:06qui sont terribles.
45:07Annie Gennevard
45:07doit changer sa politique
45:08sinon elle va nous foutre
45:10le feu dans les campagnes
45:11et ça sera mérité pour elle.
45:13Une ministre de l'agriculture
45:15pointée du doigt
45:16est sommée
45:17de s'expliquer.
45:19Nous avons déjà vacciné
45:20un million d'animaux
45:21en France
45:22et on a éradiqué
45:24la maladie
45:25dans de très nombreux endroits
45:26en Savoie,
45:27en Haute-Savoie,
45:29dans le Jura,
45:29dans le Doubs,
45:30dans l'Ain,
45:30la stratégie fonctionne.
45:35Le ministère a décidé
45:36d'étendre sa campagne
45:37de vaccination
45:38à plusieurs départements
45:40d'Occitanie.
45:42En attendant,
45:43l'abattage total
45:44d'un troupeau
45:44est une solution
45:45qui divise
45:46au sein même
45:47du monde agricole.
45:49Si la coordination rurale
45:51s'y oppose fermement,
45:53la FNSEA,
45:54premier syndicat agricole français,
45:56y est favorable.
45:56« Aujourd'hui,
45:59les sachants,
46:00les scientifiques
46:01nous disent
46:02que c'est la meilleure solution
46:05pour, encore une fois,
46:07endiguer
46:08et éradiquer
46:09cette maladie. »
46:11À la suite
46:11de l'abattage
46:12du Cheptel
46:13dans le petit village
46:13Ariégeois,
46:15des agriculteurs
46:16se sont mobilisés
46:16en soutien
46:17toute la journée
46:18dans différentes villes
46:19du sud de la France.
46:20La Confédération Paysanne,
46:24troisième syndicat,
46:25appelle à son tour
46:26à bloquer tout le pays.
46:30Et évidemment,
46:30il sera toujours
46:31question de cette colère
46:33agricole
46:34dans nos prochaines éditions
46:35sur BFM TV.
46:36qui s'est mis,
46:39c'est récite
46:39sur BFM TV.
46:39C'est tout
46:40ce qui s'est passé
46:41pour avoir
46:41wieder
46:41une rope
46:42use
46:42d'un
47:05pour
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