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  • il y a 16 heures
Gisèle Loquet, 67 ans, ancienne restauratrice, femme de caractère, respectée et même crainte. A l'automne 1998, on retrouve son corps entièrement consumé chez elle, en Normandie, près de Honfleur. Impossible de dire ce qu'il s'est passé. Les hypothèses se succèdent, s'entrechoquent.
Retrouvez tous les jours en podcast le décryptage d'un faits divers, d'un crime ou d'une énigme judiciaire par Jean-Alphonse Richard, entouré de spécialistes, et de témoins d'affaires criminelles.

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Transcription
00:00Oui, c'est tout de suite.
00:0214h15, c'est l'heure du crime sur RTL.
00:06Jean-Alphonse Richard.
00:08Macabre découverte à Ekmoville dans le Calvados,
00:11une femme a été retrouvée carbonisée chez elle,
00:14Gisèle Loquet avait 67 ans.
00:16Il pourrait s'agir d'un meurtre maquillé en cambriolage,
00:19la police judiciaire de Caen est chargée de l'enquête.
00:23Bonjour, Gisèle Loquet, 67 ans,
00:26ancienne restauratrice, femme de caractère,
00:29pas commode, parfois redoutée.
00:32A l'automne 1998, on retrouve son corps entièrement consumé
00:36chez elle, en Normandie, près de Honfleur.
00:39Impossible de dire ce qu'il s'est passé.
00:42Les hypothèses se succèdent, s'entrechoquent,
00:44et si une féroce haine familiale avait alimenté ce bûcher ?
00:49Gisèle Loquet, le mystère de la pantoufle rouge,
00:52l'heure du crime, la seule émission radio 100% fait divers,
00:55c'est tout de suite sur RTL.
01:03Mardi 17 novembre 1998, dans l'après-midi,
01:07Colette Marie appelle le commissariat de Honfleur.
01:11Elle s'inquiète du silence de sa voisine,
01:13Gisèle Loquet, une veuve qui habite la vieille fermette
01:16à Colombage de la Jacques-Aimée,
01:19à la sortie du bourg d'Ecmoville.
01:21Colette a dîné chez elle hier soir, huîtres et champagne.
01:25Et depuis, Gisèle ne répond plus au téléphone.
01:28À 12h30, un marchand de cidre ambulant est passé à la fermette,
01:32mais il n'y avait personne.
01:34Il a juste aperçu des lueurs de braise dans la cheminée.
01:39Deux gardiens de la paix se rendent sur place.
01:42La porte de l'habitation n'est pas verrouillée,
01:44une forte odeur de fumée se fait sentir.
01:47Devant la cheminée, c'est un corps réduit en cendres que l'on distingue.
01:51Il ne reste rien, sauf un bout de crâne
01:53et un pied humain qui a échappé au feu,
01:56chaussé d'une pantoufle rouge.
01:59L'APJ de Caen est alerté,
02:00le lieutenant Yannick Leroy et le commandant Christian Morin
02:03découvrent la morte au coin du feu,
02:06bientôt identifiée comme étant Gisèle Loquet, 67 ans.
02:09La maison est sans dessus-dessous,
02:12armoires ouvertes, tiroirs renversés,
02:14même si aucun objet de valeur n'a été volé.
02:18Les policiers songent à une mise en scène.
02:21Les lunettes de la victime sont retrouvées devant la cheminée
02:24où quatre taches de sang sont visibles,
02:27des mégots sur le sol et dans un cendrier.
02:29Gisèle Loquet semble s'être consumée
02:32pendant des heures sur son fauteuil.
02:35Les experts sont divisés sur ce scénario.
02:37L'un d'eux va même évoquer une auto-combustion.
02:41La victime, connue pour boire un peu trop,
02:44aurait pu s'embraser comme une torche
02:46en étant trop près du feu.
02:50Les policiers de Caen ne croient pas à un crime de rôdeur.
02:52Faute d'indices, ils s'intéressent à la victime,
02:55Gisèle Loquet, retraitée, veuve depuis quelques mois,
02:58une figure du coin.
02:59Avec Bernard, son mari,
03:01elle a longtemps tenu un bar PMU à Honfleur,
03:03une brasserie à Cabourg, décrite comme une femme à poignes,
03:07autoritaire, voire vindicative.
03:10Pas du genre à faire dans le sentiment, selon ses proches.
03:13Elle ne s'entendait plus du tout avec les enfants de son époux,
03:17Christophe, 26 ans, et Gisèle, 33 ans.
03:20Christophe est interrogé.
03:22Du lundi soir au mardi, en milieu de journée,
03:25il était avec des amis chasseurs,
03:27alibi, solide.
03:28Gisèle a passé la soirée avec la compagne de son frère,
03:33Valérie le vilain.
03:34Elles ont dîné au restaurant.
03:35Valérie est ensuite venue dormir chez Gisèle,
03:38à Deauville.
03:39Valérie confirme l'emploi du temps.
03:41Gisèle, entendu,
03:43ne cache pas sa détestation pour sa belle-mère
03:45et elle attire l'attention.
03:47On s'aperçoit que cette concierge d'immeubles
03:49est une joueuse invétérée.
03:51Elle dépense sans compter au casino.
03:53Ses comptes sont dans le rouge.
03:55Aurait-elle envisagé de toucher l'héritage de la belle-mère ?
03:58Élément supplémentaire, son ADN
04:00et celui de sa meilleure amie Valérie
04:02apparaissent sur les mégots de la scène de crime.
04:07Lundi 29 mars 99,
04:09quatre mois après la mort de Gisèle Loquet,
04:11sa belle-fille Gisèle Loquet
04:13et Valérie le vilain
04:15sont en garde à vue.
04:17Elles assurent n'avoir pas mis les pieds
04:18à la fermette le jour du meurtre.
04:20À propos de leurs ADN sur les mégots,
04:23elles ont rendu visite à Gisèle
04:25deux jours avant le drame.
04:26Ceux-ci expliquent cela.
04:27Gisèle explique qu'elle était venue récupérer
04:30la casquette de son père,
04:32qu'elle adorait.
04:33Valérie l'avait accompagnée.
04:34« C'est la dernière fois que j'ai vu ma belle-mère vivante »,
04:37affirme Gisèle.
04:38« Les deux femmes sont libérées.
04:40Aucune charge retenue contre elle. »
04:43Deux femmes dont les policiers
04:45vont à nouveau croiser la route.
04:47Une route qui va passer par un cimetière
04:49avec des révélations spectaculaires.
04:52Mais on va voir comment cette enquête
04:54va alors basculer.
04:56On va voir ça dans la suite de l'heure du crime.
04:57Et on va voir surtout que cette enquête
04:59elle est très, très loin d'être terminée.
05:02Il va y avoir encore beaucoup,
05:03beaucoup de surprises.
05:04Pour le moment, on est vraiment en plein mystère.
05:06On est devant un tas de cendres
05:08dans cette vieille maison
05:09de ce petit village normand.
05:13Un tas de cendres,
05:13c'est difficile pour les experts
05:15de savoir ce qui s'est passé.
05:16Et une scène de crime
05:17qui paraît atypique.
05:19Bonjour commandant Yannick Leroy.
05:21Bonjour Jean-Alphonse.
05:22Merci beaucoup d'être avec nous aujourd'hui
05:24dans l'heure du crime,
05:25dans le studio de l'heure du crime.
05:26A l'époque, vous êtes directeur d'enquête
05:28à la PJ2C.
05:29Vous êtes évidemment occupé de cette histoire
05:32qui vous a beaucoup marqué d'ailleurs.
05:34Vous êtes l'auteur d'un livre
05:35« More Majorum »
05:37publié aux éditions Héraclès.
05:39Je signale que ce livre,
05:40il s'inspire de cette affaire.
05:42Voilà, donc on peut le retrouver
05:44évidemment en librairie.
05:46Yannick Leroy, première question.
05:49Tout de suite, ce décor,
05:50vous en avez fait des crimes,
05:52vous en avez vu des homicides je suppose,
05:54mais là, ce décor, c'est une énigme.
05:57Tout à fait, une image vraiment sétissante
06:00quand on pénètre dans cette fermette
06:02en torchie,
06:04donc une fermette traditionnelle
06:07du pays d'Auge
06:08et qui a d'ailleurs très bien pu partir en fumée.
06:10Et on n'aurait pas eu de crime.
06:12On aurait eu éventuellement
06:13une hypothèse d'un accident
06:14puisqu'on savait que
06:16Mme Loquet,
06:18Gisèle Loquet,
06:18était, on va dire, alcoolique.
06:21Elle consommait beaucoup d'alcool,
06:22donc on aurait peut-être conclu
06:23à un accident
06:24et un incendie
06:25qui aurait détruit la maison.
06:29Donc, nous sommes très étonnés
06:31que l'incendie n'ait pas
06:32complètement ravagé les lieux.
06:33D'ailleurs, on appelle assez rapidement
06:36un expert en incendie.
06:40Bon, a priori,
06:40il n'était pas forcément
06:41le meilleur des experts
06:42parce qu'il n'a pas pu nous éclairer
06:43immédiatement sur ce qui s'était passé.
06:46C'est plutôt les pompiers, d'ailleurs,
06:47qui nous ont un petit peu
06:49orientés.
06:52Mais voilà, cette scène,
06:53c'est un non-cadavre quasiment
06:55puisqu'on a un tas de cendres.
06:57Et on a ce pied.
06:58Le pied avec la plante au feu rouge.
07:00Avec la plante au feu rouge
07:00que j'ai à un moment récupérée
07:02pour des analyses, évidemment.
07:04Pour l'écarter
07:04et puis amener à l'Institut
07:05médico-légal
07:06et puis des restes du crâne
07:08de la victime,
07:09quelques os par-ci, par-là.
07:10Et puis, tout de suite,
07:11on remarque, en fait,
07:12le reste d'un fauteuil.
07:14Un reste de...
07:15Qui a brûlé, c'est ça ?
07:16En fait, on comprend
07:18que la victime a brûlé
07:20alors qu'elle était vraisemblablement
07:21assise sur ce fauteuil
07:22qui était à moins de 50 cm de l'âtre.
07:25Il y a quelque chose
07:26de très étonnant,
07:26juste un petit point,
07:27parce que moi,
07:27ça m'a fait à la fois sourire
07:29et ça m'a étonné.
07:30C'est un des experts
07:31qui va dire
07:32c'est peut-être une autocombustion.
07:34Cette dame,
07:34elle buvait beaucoup,
07:35elle était trop près du feu
07:37et finalement,
07:37elle s'est embrasée.
07:38Alors, moi,
07:38c'est la première fois
07:39que je vois ça.
07:39J'avoue que j'étais un peu...
07:40Alors, on a été effectivement...
07:42On nous a interpellés
07:43sur cette possibilité.
07:44Il y a même des gens,
07:45soi-disant spécialistes
07:46dans cette matière
07:47qui ont contacté
07:48la police judiciaire
07:49mais on n'a pas creusé
07:51dans cette...
07:51Oui, vous savez les...
07:52Voilà, c'était quelque chose
07:53de farfelu.
07:54La presse s'en a un petit peu emparé
07:55parce que c'était un petit peu mystérieux.
07:56Il y avait un côté un peu...
07:57Un peu sensationnel
07:59qui aurait pu...
08:00Comment dire ?
08:01Apparaître.
08:02Mais là,
08:02on n'a pas creusé cette piste.
08:04Il y avait d'autres pistes
08:04beaucoup plus terre-à-terre
08:06que nous avions à évaluer.
08:08Bonjour Frédéric Leterreux.
08:09Bonjour Jean-Alphonse.
08:10Merci beaucoup vous aussi
08:11d'être dans le studio
08:12de l'heure du crime
08:13de nous rendre visite ici.
08:15Vous êtes journaliste
08:15police-justice
08:16correspondant pour le journal
08:17du Pays Yonné
08:18et vous connaissez parfaitement
08:20cette affaire.
08:21Vous allez nous aider
08:21à la décrypter.
08:23Un petit mot tout de suite.
08:24Gisèle Loquet,
08:25c'est une personne
08:26qui a du caractère.
08:27Elle est connue dans le coin.
08:28Oui,
08:29alors elle avait du caractère
08:30mais est-ce qu'on peut faire autrement
08:31quand on tient un bar en fleurs ?
08:33Parce qu'elle avait un bar tabac PMU
08:34dans un port
08:36avec une clientèle
08:37parfois brute de décoffrage.
08:39Il faut avoir un minimum d'autorité
08:41et surtout savoir se faire respecter.
08:43C'est au moins ce qu'on peut lui attribuer.
08:45Mais on ne se fait pas que des amis en général.
08:46On ne se fait pas que des amis,
08:47c'est vrai.
08:48Et ça,
08:49peut-être ça pose un petit problème
08:51Yannick Leroy.
08:53Évidemment,
08:53vous venez assez vite
08:54sur la famille Loquet.
08:56Parce que vous dites,
08:57qu'est-ce que vous dites ?
08:58Vous dites après tout,
08:59ce n'est pas un cambriolage,
09:00on n'a rien volé dans cette maison.
09:02Ce n'est pas quelqu'un
09:03qui rodait dans le coin.
09:05Donc,
09:05c'est peut-être un proche.
09:06On peut se poser la question
09:07puisqu'on s'aperçoit
09:09que la maison
09:09semble avoir été fouillée.
09:11En tout cas,
09:11les tiroirs sont ouverts,
09:12les armoires sont ouvertes,
09:14les draps sont au sol.
09:15Mais dès le début,
09:16j'ai un sentiment
09:17qui est vraiment
09:18une première impression.
09:20je me dis
09:21que cette fouille
09:22est un simulacre de fouille.
09:24Et puis tout de suite,
09:25le premier témoin,
09:26une amie proche de la victime,
09:28Mme Colette-Marie,
09:29nous fait part de ses soupçons
09:31sur les enfants,
09:32les beaux-enfants.
09:33C'est ça.
09:33Elle dit ça ne marchait pas
09:34dans la famille.
09:35Ça ne marchait pas.
09:35Elle nous dénonce quasiment
09:38les beaux-enfants,
09:40c'est-à-dire les enfants
09:41du mari
09:42de Mme J.
09:43qui est mort
09:44quelques semaines auparavant.
09:46D'ailleurs,
09:46on est en pleine succession,
09:47en plein deuil.
09:51Elle nous dit
09:52qu'ils ne pouvaient pas s'entendre,
09:54c'était violent,
09:54c'était tendu.
09:57Donc on a
09:58une première piste,
10:00en tout cas une première suspicion
10:01sur les enfants.
10:03Frédéric Le Terreux,
10:04un mot sur cette famille ?
10:05Effectivement,
10:06on ne s'entend pas.
10:07On ne s'entend pas.
10:08Et moi,
10:09tout de suite,
10:09le sentiment que j'ai
10:10quand je couvre cette affaire,
10:12qui démarre par un banal appel
10:15chez les pompiers
10:15pour faire un incendie.
10:17C'est un incendie
10:17avec une victime.
10:20Et moi,
10:20quand je vais sur place,
10:21parce que je vais sur place,
10:23je m'attends à voir
10:24une maison détruite.
10:26Bien sûr.
10:27Extérieurement,
10:27il n'y a rien.
10:28Si on passe devant,
10:29il ne s'est absolument
10:30rien passé.
10:31Et c'est un petit peu
10:34aussi une ambiance,
10:35je trouve,
10:35qu'on retrouve
10:36dans les films
10:36de Chabrol.
10:37Une petite ville de province.
10:39Il ne faut pas oublier
10:39qu'on est à la mi-novembre 98.
10:42L'année tire à sa fin.
10:44Les rues d'Honfleur
10:45se sont vidées
10:46de leurs touristes
10:47et tout le monde
10:48se connaît.
10:49Tout le monde se connaît.
10:51Et les Honfleurais,
10:53les gens d'Ecumoville
10:53connaissaient bien
10:54la victime
10:55et aussi
10:56la proche famille.
10:57Et lorsque
10:58on vous dit
10:59attention,
10:59ce n'est pas clair,
11:00etc.
11:01Elle n'est peut-être
11:02pas morte comme ça,
11:02ce n'est pas un accident.
11:04Il y a une surprise
11:05quand même.
11:05Oui,
11:06il y a une surprise
11:07mais enfin,
11:07quand vous apprenez
11:09quand même
11:09parce que ça,
11:10nous les journalistes,
11:11on le sait rapidement
11:12qu'il ne reste plus
11:15qu'un tas de cendres
11:15et qu'un pied
11:16dans un chausson rouge,
11:17la couleur rouge
11:18a son importance
11:19puisque c'est peut-être ça
11:19qui va permettre
11:20de savoir
11:20que c'est vraiment elle
11:21puisque l'amie
11:24Madame Marie
11:25avait mangé avec elle.
11:27Et avait vu
11:27qu'elle portait ses chaussons.
11:29Mais effectivement,
11:31on se dit,
11:31voilà,
11:31il y a quelque chose
11:32de très anormal
11:33et de très bizarre
11:34qui s'est déroulé
11:35dans cette maison
11:36si tranquille.
11:38Des révélations
11:38dans un cimetière.
11:40Gisèle Loquet,
11:41le mystère
11:42de la pantoufle rouge.
11:44Ce n'est pas glorieux
11:44ce que j'ai fait.
11:45D'accord pour les coups
11:46mais pas pour la mort,
11:47pas pour le feu.
11:48L'enquête de l'heure du crime.
11:49On se retrouve
11:49dans un instant
11:50sur RTL.
11:52L'heure du crime.
11:53Jusqu'à 15h
11:54sur magasins
11:55sur jules.com
11:5614h15
11:58Jean-Alphonse Richard
12:00sur RTL
12:01L'heure du crime.
12:03L'heure du crime
12:04consacrée aujourd'hui
12:05à l'affaire Gisèle Loquet.
12:06Cette veuve
12:06a été retrouvée
12:07totalement carbonisée
12:09chez elle
12:09en Normandie
12:10à l'automne 98.
12:12Ni suicide
12:12ni accident.
12:13Les enquêteurs
12:14penchent pour le meurtre.
12:15Investigation à l'arrêt.
12:17Dix mois plus tard,
12:18un témoignage
12:19change tout.
12:22Jeudi 2 septembre 1999
12:24autour de 14h
12:25les policiers
12:26en charge
12:27de l'affaire Gisèle Loquet
12:28reçoivent
12:28un surprenant
12:29coup de fil.
12:30La belle-fille
12:31Gisèle
12:32a des choses
12:32à leur dire
12:33mais pas n'importe où.
12:35Elle leur donne rendez-vous
12:36devant la tombe
12:37de son père
12:37au cimetière
12:38de Saint-Martin
12:39au Chartrain
12:40pas très loin
12:41de Pont-Lévesque
12:42sur place.
12:43Ils retrouvent
12:44Gisèle Loquet
12:45livide
12:45devant le caveau familial.
12:47Elle raconte
12:48d'avoir fait un rêve
12:49qui la perturbe.
12:51Son père lui est apparu.
12:52Il lui a conseillé
12:53d'aller voir la police.
12:54J'y suis pour quelque chose
12:56dans la mort de Gisèle
12:57l'âge-t-elle.
12:58En garde à vue,
12:59Gisèle Loquet
13:00raconte
13:00la soirée et la nuit
13:01du 16 au 17 novembre
13:0398.
13:04Ce soir-là,
13:05elle s'est rendue
13:06au restaurant
13:06avec Valérie Levilain,
13:08sa meilleure amie,
13:09sur la route
13:09de Honfleur.
13:10Les deux femmes
13:11sont passées
13:11devant la fermette
13:12de la Jacques-aimée.
13:14Gisèle a remarqué
13:15une voiture
13:15qu'elle ne connaissait pas.
13:17Elle était intriguée.
13:18Elle a pensé
13:19qu'un homme
13:19était peut-être entré
13:20dans la vie
13:21de sa belle-mère.
13:22Peu après minuit,
13:23alors que Valérie dormait,
13:24elle est ressortie.
13:26Elle est allée
13:26à la fermette.
13:27Sa belle-mère
13:28était devant la cheminée.
13:30Elle avait bu.
13:30Le thon est monté.
13:32Gisèle l'a insultée.
13:34Elle a insulté
13:34aussi sa mère défunte.
13:35Gisèle lui a donné
13:37deux coups de poing.
13:39Elle a pris une bûchette.
13:40Elle a frappé à la tête.
13:41J'ai mis une raclée
13:42et je suis partie.
13:43Je ne l'ai pas tuée
13:44et je n'ai pas mis le feu.
13:45Elle était vivante,
13:46consciente,
13:47assise près de la cheminée
13:48où il y avait
13:49une belle flambée,
13:50déclare Gisèle Loquet,
13:52mise en examen
13:53pour homicide volontaire
13:54et écroué.
13:56Devant la juge,
13:58Gisèle Loquet
13:59va raconter
14:00que sa belle-mère,
14:01Gisèle,
14:01l'a terrorisée
14:02alors qu'elle était
14:03enfant et adolescente,
14:04méchante,
14:05cruelle.
14:05Une marâtre alcoolique
14:07qui ne supportait
14:08pas ses beaux-enfants.
14:09Elle a enduré
14:10le pire,
14:1028 ans de malheur,
14:12dit-elle.
14:13Gisèle dit
14:14que ce soir-là,
14:15la colère
14:15s'est emportée d'elle.
14:17Elle a frappé
14:17mais elle n'a pas tué,
14:18elle n'a pas mis le feu.
14:20L'expert psychiatre
14:21évoque une crise passionnelle.
14:23Elle s'en est pris
14:24à une femme
14:24qui la faisait souffrir
14:26et lui aurait volé
14:27son père.
14:28mardi 28 novembre 2000,
14:31deux ans après la mort
14:31de Gisèle Loquet,
14:33la belle-fille de Gisèle,
14:34la belle-fille Gislaine,
14:3635 ans,
14:37est devant la cour d'assises
14:38du Calvados à Caen,
14:40cheveux blonds,
14:41mi-cour,
14:42petite lunette de vue,
14:43sobre tailleur bleu marine.
14:45Elle paraît timide
14:46mais c'est pourtant
14:47sans hésitation
14:47d'une voix claire
14:48qu'elle raconte
14:49une enfance tragique.
14:50A 7 ou 8 ans,
14:52elle a perdu successivement
14:54dans des accidents de voiture
14:55sa petite soeur et sa mère.
14:58Gisèle est entrée
14:59dans la vie de la famille
15:00et là tout a changé.
15:01Une femme méchante
15:02qui lui interdisait
15:03de toucher aux affaires
15:04de sa mère,
15:05la maltraiter,
15:05l'humilier.
15:06A 16 ans,
15:07elle a quitté la maison.
15:08Des petits boulots,
15:09une fille qu'elle a élevée seule,
15:11la mort de son père.
15:13A propos de la soirée tragique,
15:14elle dit
15:15« Je ruminais,
15:16j'avais vu une voiture
15:17devant chez Gisèle.
15:18J'ai pensé
15:19« C'est pas possible. »
15:20Elle a déjà remplacé papa.
15:23Elle poursuit
15:23« C'est pas glorieux
15:24ce que j'ai fait. »
15:25D'accord pour les coups,
15:26mais pas pour la mort,
15:27pas pour le feu.
15:28Son avocate l'assure
15:29« L'incendie est accidentel. »
15:32L'avocat général
15:32affirme lui
15:33que Gisèle a bien tué
15:35la belle-mère
15:36dans un déferlement
15:37de violence.
15:39Il réclame
15:3912 ans de prison.
15:41Gisèle Loquet
15:41est condamnée
15:42à 7 ans
15:43pour violence
15:44ayant entraîné
15:45la mort
15:45sans intention
15:47de la donner.
15:477 ans
15:49de détention
15:51pour Gisèle.
15:52L'affaire est terminée.
15:53La belle-fille
15:53a tué la belle-mère.
15:55C'est un coup de colère.
15:57Le dossier,
15:57c'est fini,
15:58c'est clos,
15:58c'est bouclé.
15:59Enfin,
15:59c'est ce qu'on croit
16:00parce que 5 ans plus tard,
16:02il va y avoir
16:02un incroyable coup de théâtre.
16:04Mais ça,
16:05on le réserve
16:05pour le chapitre suivant
16:07de l'émission.
16:08Alors,
16:09il faut revenir
16:10tout de suite
16:10à cette confession
16:11dans le cimetière.
16:12commandant Yannick Leroy,
16:16vous êtes avec nous
16:17dans cette heure du crime.
16:18Évidemment,
16:19on est 10 mois
16:20après l'enquête.
16:23Ça fait 10 mois
16:23que vous travaillez
16:24sur le dossier.
16:25Vous n'avez pas pu établir,
16:27sortir un suspect
16:28vraiment
16:28qui soit costaud.
16:30Et puis,
16:31il y a ce témoignage
16:32de Gisèle Loquet.
16:33Elle vous convoque
16:34dans un cimetière
16:36de la région.
16:36Ça,
16:36ce n'est pas banal déjà.
16:38Et là,
16:39elle va vous dire
16:40moi,
16:40je suis pour quelque chose
16:41dans cette histoire,
16:42c'est j'ai frappé,
16:43j'ai frappé ma belle-mère.
16:45Pourquoi elle vous dit
16:46tout ça ?
16:47Alors,
16:48tout à fait,
16:48c'est surprenant.
16:49C'était même
16:50le premier coup de théâtre
16:51dans cette enquête
16:52qui était un petit peu
16:54en,
16:55comment dire,
16:55dans une impasse.
16:57Tous les témoins,
16:57tous les proches
16:58de la victime
17:00nous désignaient
17:00les beaux enfants.
17:02Ça ne peut être qu'eux.
17:03Mais,
17:04on les avait écartés
17:06car l'alibi
17:07qu'ils avaient produit
17:08dans la période
17:10où nous pensions
17:11que l'homicide
17:12et la mort
17:13avaient été survenus,
17:15les écartés.
17:16Et donc,
17:18c'est presque un an
17:19après les faits
17:21que Gislaine Loquet
17:22nous téléphone
17:23à notre service
17:25et nous demande
17:25de passer
17:26à 15 heures
17:27sur la tombe
17:28de son père
17:28dans ce petit cimetière
17:29de Saint-Martin
17:30au Chartrain.
17:32Et presque théâtralement,
17:33elle est assise
17:34auprès de la tombe
17:35de son père,
17:36elle est à un jogging blanc.
17:37et cette phrase,
17:40textuellement,
17:40c'est
17:40« C'est à cause de moi
17:42que Gisèle est morte. »
17:44C'est à cause de moi
17:44que tout ça est arrivé,
17:45bien sûr.
17:46Et donc,
17:47cette phrase-là,
17:48quand on la met en perspective
17:49avec ce qu'on a appris
17:50par la suite,
17:52mais on en parlera plus tard,
17:54est très intéressante.
17:55parce qu'elle ne dit pas
17:56« J'ai tué. »
17:58Elle ne dit pas
17:58« J'ai tapé et elle est morte. »
18:00Mais c'est à cause de moi.
18:01C'est à cause de moi.
18:02Alors ça,
18:02c'est très important.
18:03Ça insinue quelque chose.
18:04Bien sûr.
18:04Et qu'à ce moment-là,
18:05on ne peut pas analyser
18:06parce qu'on ne peut pas
18:07la mettre en perspective.
18:08Et en deux mots,
18:09pourquoi elle vous dit ça ?
18:10Pourquoi est-ce qu'elle
18:11se met à table ?
18:12Parce qu'effectivement,
18:13elle était à l'abri.
18:14Vous n'alliez plus la chercher,
18:16etc.
18:16Ou sauf accident,
18:17sauf indice,
18:18mais elle était à l'abri.
18:19C'est une femme croyante
18:20qui nous dit
18:22« Je ne peux plus
18:23rentrer dans une église. »
18:26La nuit,
18:27mon père me dit
18:29d'aller voir les policiers.
18:31Et donc,
18:31j'ai besoin
18:32de,
18:34en quelque sorte,
18:34de me confesser
18:35auprès de la police
18:37pour expier ma faute.
18:39Expier les raisons
18:40pour lesquelles
18:41Gisèle est morte.
18:44C'est du remords.
18:46En tout cas,
18:46c'est ce qu'elle nous dit.
18:47On est dans le remords
18:48et dans l'espèce de rêve
18:49avec son père.
18:50Et là,
18:50elle se met
18:51toute seule en cause.
18:55Et donc,
18:56elle nous raconte
18:57ce que vous venez d'évoquer.
18:58C'est-à-dire que,
18:59effectivement,
18:59ce soir-là,
19:00après la soirée
19:01passée avec sa belle-sœur,
19:02Valérie,
19:04elle a un soupçon
19:06d'infidélité
19:08post-mortem
19:09de son père
19:09et elle va la voir.
19:10Elle rentre.
19:11Et là,
19:11ça dérape.
19:12D'ailleurs,
19:12on n'a pas vraiment les détails.
19:14Tout ça est un peu flou
19:14et confus.
19:15Mais le fait est que ça dérape
19:16et qu'on va retrouver
19:18Gisèle Loquet
19:20morte sur ce fauteuil.
19:21Frédéric Leterreux,
19:22vous êtes journaliste
19:23correspondant pour le journal
19:24du Pays,
19:25Yoné,
19:26et avec nous,
19:26parce que vous connaissez
19:27parfaitement ce dossier.
19:28Elle va être jugée,
19:29Gisèle Loquet,
19:31un arrière-plan de ce procès
19:32et un arrière-plan
19:34de cette histoire.
19:35Elle va dire
19:36que c'était insupportable
19:37la vie
19:38avec la victime.
19:39C'est une femme
19:40qui l'a terrorisée
19:41pendant des années.
19:42Tout à fait.
19:42Et tout au long
19:43de ce procès d'assise,
19:44alors ça fait 25 ans,
19:45je sais combien de temps
19:46ça a duré,
19:47deux jours
19:47ou trois jours,
19:49le ressentiment familial
19:52sointe dans tous les ports
19:54de ce dossier.
19:54Les mauvais traitements
19:58au moment de son enfance,
20:01les brimades,
20:01etc.
20:02Peut-être même
20:03avec des comportements
20:04qui vaudraient de nos jours
20:05une comparution
20:06devant un tribunal judiciaire
20:07pour mauvais traitements
20:08sur enfants.
20:09Et je pense que
20:10tout ça accumulé
20:11a fait qu'on a eu
20:12cette explosion de colère.
20:14Elle a dû le dire
20:14à un moment donné,
20:15d'ailleurs,
20:15pendant le procès,
20:16une explosion de colère.
20:17Oui, elle dit
20:17j'ai vu rouge.
20:18Voilà.
20:19Elle dit
20:19j'ai vu rouge,
20:20j'ai explosé
20:21et je me suis jeté sur elle.
20:23Mais ça,
20:24ce récit,
20:25c'est important
20:26d'en parler de ce récit
20:26parce qu'il donne du corps
20:28à ce qu'elle dit.
20:29Elle est sincère.
20:30On dirait vulgairement
20:31que c'est un pétage de plomb
20:32maintenant.
20:33Et je pense
20:34que c'est une accumulation
20:36de tous ces mauvais traitements,
20:37ces ressentiments,
20:38ces problèmes familiaux
20:39qui ont fait que
20:40il s'est passé
20:40la scène atroce
20:42dans cette maison
20:43de la Jacquemée
20:43du 16 au 17 novembre,
20:45dans la fameuse nuit
20:45du 16 au 17 novembre 98.
20:48Yannick Leroy,
20:49on entend ce que dit
20:50Frédéric Lothéreux.
20:51Vous êtes d'accord avec ça ?
20:52Vous la trouvez sincère
20:53cette femme
20:54quand elle vous dit
20:54« j'en pouvais plus ».
20:56Tout à fait.
20:56Elle a été martyrisée,
20:59frappée.
21:01Sa petite sœur est morte,
21:01sa maman est morte.
21:02Elle a eu une enfance terrible.
21:05Elle a cessé
21:05de protéger son petit frère
21:06des coups
21:07de Gisèle Loquet.
21:09Et donc,
21:10effectivement,
21:10ce soir-là,
21:11on est au climax
21:12de la haine.
21:13L'alcool
21:13aggravant
21:14les sentiments,
21:16les ressentiments.
21:17Et elle craque.
21:18Effectivement,
21:18elle craque.
21:19Un mot de trop,
21:19une insulte de trop.
21:21Le fait est,
21:22Frédéric Lothéreux,
21:22c'est qu'on ne sait pas
21:23comment cette femme est morte,
21:25finalement.
21:25Mais non,
21:25on ne sait pas.
21:26Parce qu'elle a pris des coups,
21:27elle m'a dit
21:27« je l'ai laissée vivante ».
21:28D'ailleurs,
21:29elle le dit,
21:29quand j'ai quitté la maison,
21:31Gisèle vivait toujours.
21:32J'ai frappé,
21:34mais je n'ai pas tué.
21:35Et le feu,
21:36pareil.
21:36On ne sait pas qui a mis le feu.
21:39Évidemment,
21:39on a ressorti des tests
21:40d'autocombution,
21:41mais ça ne tient pas trop la route.
21:42Il y a plein de choses
21:43qui ne tiennent pas la route,
21:44mais là,
21:44effectivement,
21:44on se pose quand même
21:45encore beaucoup de questions.
21:47Cinq ans plus tard,
21:49des révélations
21:50qui vont changer,
21:51bouleverser
21:52tout le scénario.
21:54Gisèle Loquet,
21:55le mystère de la pantoufle rouge.
21:57On s'était dit
21:57« la première qui craque
21:59couvrira l'autre ».
22:00L'enquête de l'heure du crime.
22:01Mais si la belle-fille
22:02n'avait pas été seule
22:03dans la fermette
22:04devant la cheminée,
22:05avait-elle conclu
22:06un pacte criminel
22:07avec quelqu'un d'autre ?
22:08À suivre dans un court instant
22:09sur RTL.
22:1214h15
22:12C'est l'heure du crime
22:14sur RTL.
22:1714h15
22:18Jean-Alphonse Richard
22:20sur RTL
22:21L'heure du crime.
22:23J'avoue aux policiers
22:24que Valérie était là,
22:25effectivement,
22:26et que j'ai frappé
22:29la première
22:30et qu'ensuite,
22:31Valérie l'a frappée aussi.
22:33Après l'avoir frappée,
22:35nous avions laissé
22:36Gisèle dans sa maison
22:37assise dans son fauteuil,
22:39bien consciente
22:39et bien vivante.
22:41Retour dans l'heure du crime
22:42avec l'affaire Gisèle Loquet.
22:44Une veuve,
22:4567 ans,
22:46morte carbonisée
22:47dans sa maison
22:47en Normandie
22:48en 1998.
22:49Sa belle-fille
22:50a reconnu des coups
22:51mais pas le feu.
22:52Condamnée pour violence
22:53sans intention
22:54de donner la mort.
22:55Cinq ans
22:56après ce verdict,
22:58un coup de théâtre.
22:592005,
23:01une femme
23:02entendue
23:02dans un dossier
23:03de violence
23:04sur enfant
23:05par un juge
23:05de camp
23:06dit avoir des choses
23:07à dire
23:08sur sa dénonciatrice,
23:10une certaine
23:11Valérie
23:11Levilain.
23:13Celle-ci
23:13lui aurait avoué
23:14être impliquée
23:15dans la mort
23:16d'une dame âgée
23:17dans une fermette
23:18à Ecmoville.
23:19Elle l'avait frappée
23:20à coups de bûche.
23:22Valérie Levilain
23:22n'est autre que
23:23la meilleure amie
23:24de Gisèle Loquet,
23:25condamnée
23:26à sept ans
23:26de prison
23:27pour ce crime
23:28d'Ecmoville.
23:29Une enquête
23:30est alors
23:30très discrètement
23:31ouverte.
23:32Gisèle Loquet,
23:33sortie de prison
23:34après avoir purgé
23:34sa peine,
23:35va être réentendue.
23:37Elle affirme
23:37à nouveau
23:38qu'elle était seule.
23:39Valérie n'a rien
23:40à voir dans tout ça.
23:41Pourtant,
23:41placée sur écoute,
23:43elle évoque
23:43ce rebondissement
23:44et ne cache pas
23:45son inquiétude.
23:48Lundi 9 octobre 2006,
23:49huit ans après
23:50la mort de Gisèle Loquet,
23:52Valérie Levilain
23:52est en garde à vue.
23:53Elle n'y en bloque.
23:54Elle n'était pas
23:55dans la fermette
23:56de la jacquemée
23:57le soir du drame.
23:58Les enquêteurs
23:59l'informent
24:00de la déposition
24:01de sa propre sœur
24:02laquelle a déclaré
24:03Valérie a achevé
24:06Gisèle.
24:07Quant à Gisèle Loquet,
24:09elle vient de craquer
24:11en garde à vue.
24:12J'ai frappé la première.
24:14Valérie a suivi.
24:15Gisèle était
24:15sur son fauteuil.
24:17Valérie Levilain
24:17finit alors
24:18par déclarer
24:18« Oui, j'ai menti,
24:19oui, j'étais présente,
24:20mais je n'ai pas donné
24:21de coup. »
24:22Elle raconte
24:22être restée
24:23dans une chambre.
24:25Gisèle Loquet
24:25était selon elle
24:26en vie
24:27à leur départ.
24:29Elle dément
24:29que les deux copines
24:30aient passé un pacte criminel.
24:32Valérie Levilain
24:32passe cinq mois
24:33en prison
24:34quatre ans plus tard.
24:35La justice organise
24:36enfin une reconstitution.
24:39Valérie Levilain
24:39répète
24:40qu'elle n'a pas touché
24:41la victime.
24:42Gisèle Loquet
24:43la câble.
24:44Elle la présente
24:45comme la meurtrière.
24:47Elle a étranglé
24:48Gisèle.
24:49dans son fauteuil
24:50un morceau de drap
24:51a propagé
24:52le feu.
24:54Et évidemment,
24:55on ne peut pas
24:55rejuger
24:56Gisèle Loquet
24:57pour les mêmes faits.
24:59Mais Valérie,
24:59oui.
25:00Et évidemment,
25:00ça donne
25:01tout autre éclairage
25:02à cette affaire.
25:04Frédéric Leterreux,
25:05vous êtes avec nous
25:05dans cette heure du crime.
25:06Journaliste,
25:07vous avez suivi
25:08toute cette affaire.
25:10Alors évidemment,
25:11cette révélation,
25:13ça change beaucoup
25:14de choses
25:14dans le mode
25:15opératoire
25:16de l'affaire.
25:17même si,
25:18effectivement,
25:19Valérie,
25:21elle reste
25:22sur ses positions.
25:23Elle va dire
25:24oui,
25:24j'étais bien dans la maison,
25:25mais j'ai rien fait.
25:26Tout au long du procès,
25:27elle est restée
25:28droite dans ses bottes.
25:29Elle a dit
25:29j'étais présente,
25:30mais je n'ai pas frappé.
25:32Alors que de l'autre côté,
25:33vous avez quand même
25:34deux témoignages différents.
25:35Il y en a une
25:36qui dit qu'elle était
25:37sur la victime
25:38à Cali Fourchon
25:39et qu'elle lui serait le cou.
25:42Gisèle Gislaine
25:43qui dit
25:43que c'est elle
25:44qui l'a achevée.
25:45Donc des déclarations
25:47à géométrie variable
25:49qui peut-être
25:50in fine
25:50vont la servir
25:51au moment du verdict.
25:53Mais ça,
25:53on va le voir
25:53dans le chapitre suivant.
25:55N'allons pas trop vite
25:55parce qu'effectivement,
25:56en tout cas,
25:57elle dit
25:57moi je suis dans la maison
25:58mais j'ai rien fait.
26:01Commandant Yannick Leroy,
26:02à l'époque,
26:03vous êtes directeur d'enquête
26:04à la PJ de Caen.
26:05Évidemment,
26:05cette affaire,
26:06vous la connaissez par cœur,
26:07vous l'avez suivie de A à Z.
26:08Comment est-ce qu'elle
26:09se comporte,
26:10Valérie Levilain,
26:12en garde à vue
26:12qui est cette femme ?
26:14Alors pour nous,
26:15effectivement,
26:15c'est un deuxième coup de théâtre
26:16cette révélation
26:17par hasard
26:19sur une affaire
26:20complètement distincte
26:22dont on n'avait pas connaissance
26:23bien évidemment.
26:26Valérie Levilain,
26:27c'est une femme
26:28forte
26:29qui a sûrement eu
26:32une enfance difficile.
26:33mais c'est une femme
26:35tendue
26:37dans l'agressivité,
26:40même en garde à vue,
26:41elle était quasiment
26:42prête à se battre.
26:44Donc elle est vraiment
26:45sur ses ergots,
26:46elle nie,
26:46elle nie,
26:47elle nie jusqu'au moment
26:47où on lui met en évidence
26:49le procès-verbaux
26:50de déclaration
26:51de Giselaide Noquet
26:52qui la met en cause.
26:54Alors,
26:55il va se passer,
26:55c'est important,
26:56commandant Yannick Leroy,
26:57il va se passer quatre ans
26:58entre les révélations
27:00sur Valérie Levilain
27:01qui est donc
27:01la deuxième femme
27:03impliquée
27:03dans cette affaire
27:04et puis la reconstitution.
27:07Mais pourquoi
27:07c'est si long ?
27:09Alors,
27:09je sais bien que vous n'êtes pas
27:10juge,
27:11mais à ce moment-là
27:12on n'est plus
27:13céssie d'affaire
27:14et c'est en termes
27:14à la justice.
27:15Alors,
27:15je n'ai pas de réponse
27:16tout à fait établie.
27:18On peut imaginer
27:19qu'étant une vieille affaire,
27:21il y avait peut-être
27:22des affaires plus urgentes
27:23à traiter.
27:24C'est une affaire compliquée
27:25parce qu'on est quand même
27:26sur d'un côté
27:27des déclarations.
27:28qui valent ce qu'elles valent
27:29et puis
27:30une absence de preuves matérielles
27:32quasiment.
27:33Est-ce que
27:33les scellés ont été détruits,
27:35la maison a été détruite ?
27:35Et la maison a été détruite.
27:37Donc on ne peut plus faire
27:38de vraies reconstitutions.
27:39Tout à fait.
27:39D'ailleurs,
27:39quand on a fait la reconstitution,
27:41on est obligé
27:41dans une salle,
27:43dans un gymnase
27:44de reconstituer
27:45avec un peu les moyens du bord
27:46en tout cas
27:48le volume de cette pièce
27:49où le meurtre
27:50avait été commis.
27:51Alors après,
27:52si on dit absence de preuves,
27:54effectivement,
27:54les scellés ont été détruits
27:56mais
27:57quand on déroule
28:00les déclarations
28:01de Gisèle Loquet
28:03sur l'endroit
28:04où les coups ont été portés,
28:05sur l'endroit
28:05où Gisèle Loquet
28:07est tombé,
28:08et bien à cet endroit-là
28:09qui n'est pas si proche que ça
28:10de la cheminée
28:11et qui est quand même
28:11à plus de 2 mètres,
28:13on retrouve
28:14les lunettes
28:14de la victime cassée
28:15et tachée de sang
28:16et on retrouve
28:17un mégot,
28:18pas des mégots,
28:19un mégot
28:20sur lequel
28:21on retrouve
28:22les traces biologiques,
28:23l'ADN
28:23de Valérie Levilain.
28:24C'est ça.
28:25Les autres mégots
28:25sont dans le cendrier
28:27à leur place
28:27sur la table.
28:28Alors ça,
28:28c'est capital ce que vous dites
28:29parce qu'elle dit
28:31Valérie Levilain
28:31juste en mots,
28:32elle dit
28:32j'étais dans une chambre,
28:33j'étais à côté,
28:34j'ai quasiment rien vu
28:36et on est parti
28:38et on l'a laissé
28:39sur son fauteuil.
28:40C'est bien ça.
28:40Frédéric Leterreux,
28:44effectivement,
28:45il n'y a plus rien
28:46dans cette histoire.
28:46La maison a été détruite.
28:48C'est un hôtel
28:48à la place maintenant.
28:49Voilà,
28:50les scellés ont été détruits.
28:52On ne peut plus avancer.
28:53Il n'y a que maintenant
28:53ces paroles contre paroles.
28:55C'est tout à fait ça,
28:55ces paroles contre paroles
28:57et une fois encore,
28:58je pense que c'est
28:59cette situation
29:00qui va jouer
29:01en faveur
29:01de Valérie Levilain.
29:04L'ex-meilleur ami
29:05va être jugé
29:06à son tour.
29:08Gisèle Loquet
29:09et le mystère
29:09de la pantoufle rouge.
29:11Je n'en pouvais plus.
29:12J'ai demandé à Valérie
29:13de prendre la relève.
29:14Elle a étranglé
29:15ma belle-mère.
29:17L'enquête de l'heure du crime.
29:18On se retrouve
29:18dans un instant
29:19sur RTL.
29:20Jean-Alphonse Richard
29:21sur RTL.
29:23C'est l'heure du crime
29:24jusqu'à 15h.
29:25Votre santé,
29:25évitez de grignoter.
29:2714h15h.
29:28C'est l'heure du crime
29:29sur RTL.
29:31Avec Jean-Alphonse Richard.
29:33Au programme aujourd'hui
29:34de l'heure du crime,
29:34l'affaire Gisèle Loquet,
29:35une veuve,
29:3667 ans,
29:37retrouvée carbonisée
29:38chez elle en 1998.
29:39Sa belle-fille,
29:40condamnée à 7 ans de prison,
29:42une autre femme accusée,
29:44elle aurait participé
29:44à l'expédition meurtrière.
29:46Elle est jugée,
29:46elle,
29:4716 ans après les faits.
29:50Vendredi 10 octobre 2014,
29:52Valérie Levilain,
29:5346 ans,
29:54est à son tour
29:55devant les assises
29:55du Calvados
29:56dans le dossier Gisèle Loquet.
29:58Elle comparaît libre.
29:59Au moins 3 femmes
30:00la câblent.
30:01La première,
30:02c'est celle
30:02qui l'a dénoncée
30:03à la justice.
30:04Valérie lui aurait confié
30:06avoir frappé la veuve.
30:07« Une dénonciation
30:08pour se venger de moi »,
30:09soutient Valérie Levilain.
30:11Sa sœur
30:11la présente aussi
30:12comme une meurtrière.
30:13« Un règlement
30:14de compte familial »,
30:15réplique l'accusé.
30:17L'accusé,
30:17qui nie enfin
30:18le récit
30:19de son ex-meilleur ami,
30:20Gisèle Loquet,
30:22qui a donné
30:22plusieurs versions.
30:24Elle avait fini
30:24par déclarer
30:25que Valérie
30:25était à Califourchon
30:27pour étrangler
30:28sa belle-mère.
30:28« Désormais,
30:29Gisèle est beaucoup
30:30moins affirmative.
30:32Je ne sais plus,
30:33je ne me souviens plus, »
30:34dit-elle.
30:35À propos de la bagarre
30:36à la fermette,
30:36elle raconte « Je n'en pouvais plus.
30:38J'ai demandé à Valérie
30:39de prendre la relève.
30:40Elle a étranglé
30:41ma belle-mère.
30:42On l'a mise
30:43dans un drap,
30:44assise dans un fauteuil
30:45et on a mis un bout
30:46de ce drap
30:46dans la cheminée. »
30:49Valérie Levilain
30:49reconnaît sa présence
30:50dans la fermette,
30:51mais elle répète
30:52qu'elle n'a pas frappé
30:53Gisèle Loquet.
30:54Son avocate
30:55dénonce des souvenirs
30:56en pointillés
30:57de Gisèle,
30:58l'accusatrice.
30:59« Quel mobile
31:00aurais-tu ma cliente
31:01pour tuer cette femme ? »
31:02demande l'avocate
31:02qui ajoute
31:03« Madame Levilain
31:04n'a été coupable
31:05que de l'acheter. »
31:07L'avocat général
31:07reconnaît que dans ce procès,
31:09c'est paroles
31:10contre paroles
31:11entre deux femmes
31:12devenues ennemies.
31:13Il réclame
31:1412 ans de prison
31:15après trois heures
31:16de délibérés.
31:17Valérie Levilain
31:18est acquittée.
31:21Acquittée.
31:23Frédéric Letereux,
31:24vous êtes avec nous
31:24dans cette heure
31:25du crime.
31:25Journaliste,
31:26vous avez suivi
31:27toute cette affaire
31:27et vous avez suivi
31:28tout ce procès.
31:29Vous étiez là,
31:29vous avez vu
31:30l'intensité
31:31de ce procès.
31:32Pourquoi est-ce
31:33qu'elle est acquittée ?
31:34Il n'y a pas de charge ?
31:35Il n'y a pas de preuve ?
31:35Il n'y a pas de charge.
31:37Tout d'abord,
31:38il faut souligner
31:39une très belle plaidoirie
31:40de l'avocate
31:41de la Défense.
31:42Je sais si j'en ai
31:42entendu beaucoup,
31:43mais celle-là
31:43était particulièrement
31:44brillante.
31:46Elle a démonté
31:47pièce par pièce,
31:48elle a démonté
31:49toutes les pièces
31:50à charge
31:51de l'accusation.
31:52Elle a aussi démonté
31:53les trois témoignages.
31:54Des trois femmes,
31:57c'est ça ?
31:57Des trois femmes.
31:58Il l'a chargé terriblement,
31:59mais une fois encore
32:01avec des déclarations
32:02à géométrie variable,
32:03donc peut-être
32:05pas aussi fiables
32:05que ça.
32:06Donc elle a démonté
32:07tout ça
32:07et vous l'avez tout à l'heure
32:11dit dans votre propos,
32:12Jean-Alphonse,
32:13c'est qu'à un moment donné,
32:14l'avocat général,
32:15même s'il requiert
32:1512 ans de prison
32:17et demande en tout cas
32:18de ne pas descendre
32:19au-dessous de 10,
32:20il laisse un petit peu
32:20une porte ouverte.
32:21Il n'y croit pas.
32:22Il n'y croit pas
32:23et il dit
32:23c'est parole contre parole.
32:24Oui, c'est ça.
32:25Dès lors,
32:26dans un procès d'assises,
32:27lorsque vous dites
32:27du côté de l'accusation,
32:28c'est parole contre parole,
32:30vous ouvrez une porte
32:31largement ouverte
32:32effectivement
32:33à un acquittement.
32:36Commandant Yannick Leroy,
32:37vous êtes avec nous
32:37dans cette heure du crime
32:38à l'époque,
32:38vous avez dirigé
32:39toute cette enquête.
32:40Vous allez venir
32:41à ces procès
32:41chaque fois pour témoigner,
32:42on vous appelle,
32:43c'est normal,
32:44vous connaissez
32:44les tenants et aboutissants
32:46des investigations passées.
32:48Alors,
32:50Gisleine Loquet,
32:52la première condamnée
32:53dans ce procès,
32:54elle va être très
32:56très dure
32:57avec Valérie,
32:58son ex-copine,
33:00parce que
33:00elle va notamment
33:01à la reconstitution,
33:02elle a dit
33:03c'est elle qui va être anglais.
33:04Oui, tout à fait,
33:05c'est le troisième rebondissement
33:06de cette affaire.
33:07il est très rare
33:09qu'une reconstitution
33:10apporte
33:11des éléments nouveaux.
33:12En général,
33:13globalement,
33:13elle ne sert pas à grand chose
33:15à part confirmer
33:16les hypothèses
33:17de l'accusation.
33:19Et là, non.
33:20Gisleine Loquet,
33:22pour la première fois,
33:23explique,
33:24devant les magistrats,
33:26devant la juge d'instruction,
33:27en présence des avocats
33:28et en présence
33:28de sa belle-sœur,
33:30Valérie Levilain,
33:31elle explique
33:31comment le feu a été mis,
33:33comment elles ont pris
33:34un drap
33:34et ont posé ce drap
33:36sur le fauteuil,
33:37sur la victime,
33:38et l'ont mis jusque
33:39dans la cheminée.
33:40Et le feu sur le drap
33:41s'est propagé
33:41à la victime.
33:42Et moi,
33:43là,
33:43ces déclarations,
33:44je suis présent
33:44à ce moment-là,
33:46ces déclarations font tilt,
33:48puisque,
33:49comme j'étais
33:49sur la scène de crime
33:52d'origine,
33:54j'ai fait des constatations,
33:56et je me souviens
33:56que dans la cheminée,
33:58j'ai découvert
33:59et saisi
33:59une trame de tissus.
34:00C'est ça.
34:01Donc,
34:02c'est le premier élément
34:02pour vous,
34:03ça c'est clair.
34:03C'est dire,
34:04ça y est,
34:04c'est bon,
34:05on a compris.
34:06On a compris.
34:08Et ensuite,
34:09Ghislaine Loquet
34:10nous explique
34:11comment les coups
34:12ont été frappés,
34:13où la victime
34:14est-elle tombée ?
34:15Elle n'est pas tombée
34:15devant l'âtre,
34:16elle est tombée
34:16à deux mètres
34:17de la cheminée,
34:20et à l'endroit
34:20où elle nous désigne
34:22l'endroit de chute
34:24de Mme Loquet.
34:26Et bien nous,
34:26à l'époque,
34:27on trouve
34:27la paire de lunettes
34:28de la victime,
34:29cassée,
34:29tachée de sang,
34:30et un mégot,
34:32sur lequel on retrouve
34:33l'ADN de Valérie Le Villain.
34:35Donc,
34:36ces trois éléments-là,
34:37qui sont factuels,
34:38qui sont des éléments
34:39de constatation,
34:40même si on ne les a plus,
34:41à l'époque,
34:42on les avait bien identifiées
34:44et saisies,
34:46pour moi,
34:47ça corrobore
34:47les déclarations
34:48de Ghislaine Loquet.
34:49Pour vous,
34:50il y a une logique,
34:51en tout cas,
34:51tout ça est très cohérent.
34:53Encore une question,
34:54Yannick Leroy,
34:55pourquoi elle est si dure
34:58avec son ex-copine ?
34:59Parce que là,
35:00elle n'est pas obligée
35:01de dire
35:01qu'elle a étranglé,
35:02qu'elle était à Califourchon,
35:03on imagine la scène,
35:05parce que c'est tout à fait horrible.
35:06Si telle est la mort,
35:07on peut vraiment
35:07se poser des questions,
35:08parce que c'est très barbare.
35:10Alors,
35:11quand nous avons placé
35:13Valérie Le Villain
35:15en garde à vue
35:15et réentendu
35:16Ghislaine Loquet,
35:18plusieurs années
35:19avant ce procès,
35:21en fait,
35:22le fils
35:22de Ghislaine Loquet
35:24était au courant.
35:25On a su,
35:26par les écoutes téléphoniques,
35:27qu'il était au courant
35:27que Valérie Le Villain
35:29était responsable,
35:30en partie responsable,
35:31dans cette affaire.
35:32Et donc,
35:33c'est vrai que
35:33son fils
35:34était en porte-à-faux,
35:36il aurait pu être
35:36poursuivi
35:37pour non-dénonciation
35:37de crimes.
35:38Et effectivement,
35:39Ghislaine,
35:40à ce moment-là,
35:40pour protéger son fils,
35:42n'a pas eu
35:42d'autre solution.
35:43C'est ça,
35:43elle a pris sur elle.
35:44Elle a pris sur elle.
35:45D'accord,
35:45je comprends.
35:45Parce qu'elle avait tué
35:47depuis le début,
35:47en grande partie,
35:48pour protéger sa belle-sœur,
35:50mais surtout son petit-frère,
35:52qu'elle a protégé
35:53toute sa vie.
35:54Quand elle était martyrisée
35:56par Gisèle Loquet,
35:58elle protégeait aussi
35:59son petit-frère.
36:00Et donc,
36:01on a parlé de pacte.
36:02Il n'y a sûrement pas un pacte,
36:04c'est peut-être même
36:04un arrangement,
36:06comment dire,
36:06c'est un pacte tacite.
36:08Je protège ma belle-sœur
36:09pour protéger mon petit-frère.
36:10C'est ça,
36:10je comprends.
36:10Et de toute façon,
36:12si je n'avais pas été
36:14présent,
36:15de ce soir-là,
36:17ma belle-sœur n'aurait pas
36:17connu.
36:18Oui, c'est ça.
36:18Elle prend la charge.
36:20Oui, c'est ça.
36:20C'est ce que vous disiez tout à l'heure,
36:21au cimetière,
36:22elle avoue,
36:22parce qu'elle prend sur elle
36:23tout ça,
36:24c'est à cause d'elle.
36:25Elle a entraîné
36:25sa meilleure copine
36:26dans cette histoire.
36:27Elle ne s'en sort pas
36:28et finalement,
36:29elle avoue.
36:29Et puis ensuite,
36:30évidemment,
36:31la pelote finit
36:32par se délier.
36:34Frédéric Leterreux,
36:36le mobile,
36:37on l'a un petit peu
36:37pour Gisèle.
36:38Elle détestait sa belle-mère,
36:40on l'a compris.
36:41C'était une enfant battue,
36:43c'est épouvantable,
36:44cette marâtre alcoolique.
36:46Mais on ne l'a pas du tout
36:47pour Valérie.
36:47Non, il n'y en a pas.
36:47Parce que si on dit
36:48c'est elle qui a étranglé,
36:49mais qu'est-ce qu'elle y gagne,
36:50Valérie ?
36:51Elle était l'intérêt,
36:51cette femme-là.
36:52Aucun.
36:53Alors, on peut se poser la question.
36:55Yannick Leroy.
36:56Effectivement,
36:56si on se place dans l'hypothèse
36:57où il y a eu des coups portés
36:58sur cette femme
36:59de près de 70 ans
37:01et que les deux femmes partent
37:03alors que cette femme
37:03est encore vivante,
37:04si on se place dans cette hypothèse-là,
37:05elles ont très bien pu penser
37:08Mme Gisèle Loquet,
37:10demain matin,
37:10va appeler la police
37:11et se plaindre d'eux.
37:12On est d'accord.
37:13Donc, la tuer,
37:14c'est aussi...
37:15Oui, oui.
37:16On est un témoin absolument gênant.
37:17Je suis d'accord.
37:18C'est une hypothèse.
37:19Mais la personne qui est accusée
37:21d'avoir étranglé,
37:22je dis bien étranglé,
37:23là on passe dans une autre dimension,
37:25c'est la dimension criminelle,
37:27c'est Valérie qui est accusée.
37:29Quel intérêt pour elle ?
37:30Justement.
37:31L'intérêt qu'il n'y ait pas de plainte.
37:33Et pour faire plaisir à sa copine ?
37:34Non, pour se protéger elle-même
37:35Dans l'hypothèse où on pense
37:39que les deux femmes ont frappé
37:40et ont concouru,
37:42d'une manière ou d'une autre,
37:43à la mort,
37:44effectivement,
37:44elles auraient pu être poursuivies
37:45toutes les deux
37:46pour violence
37:48et entraîner la mort
37:49sans intention de la donner.
37:52Des années d'enquête,
37:54le mystère de la mort de la veuve
37:56demeure.
37:57Gisèle Loquet,
37:58le mystère de la pantoufle rouge,
38:00c'était la première fois
38:01que je me rebiffais
38:02l'enquête de l'heure du crime.
38:03Je vous retrouve tout de suite sur RTL.
38:05L'heure du crime.
38:07Jusqu'à 15h.
38:09C'est l'heure du crime sur RTL.
38:15Avec Jean-Alphonse Richard.
38:17Dans l'heure du crime,
38:18aujourd'hui,
38:18l'affaire Gisèle Loquet,
38:19une veuve retrouvée carbonisée
38:21chez elle
38:21dans une commune normande
38:23en 1998.
38:24sa belle-fille condamnée
38:26pour violence
38:26sans intention de tuer,
38:29sa meilleure copine dénoncée plus tard
38:31et acquittée.
38:32La mort reste sans réponse.
38:36Après 16 ans d'enquête
38:37et de procès,
38:39des dizaines de témoins entendus,
38:41les rapports de plusieurs experts
38:42en combustion et incendie,
38:44il est impossible de connaître
38:45les causes du décès de Gisèle Loquet.
38:47A-t-elle été frappée à mort ?
38:49Étranglée ?
38:50Laissée inerte
38:51et rattrapée accidentellement
38:53par les flammes de la cheminée ?
38:55Aucune réponse à ces questions.
38:59Gisèle Loquet n'a plus fait parler d'elle
39:02à propos de la bagarre
39:03avec sa belle-mère.
39:04Elle avait dit
39:05« C'était la première fois
39:07que je me rebiffais ».
39:08Le nom de Valérie Levilain
39:10a été cité
39:11dans une sombre affaire
39:12de meurtre à Trouville
39:13en mai 2020.
39:15Elle pourrait être
39:15à nouveau jugée.
39:18Lorsque nous sommes partis
39:19du domicile de Gisèle,
39:22nous avons bien dit
39:23que la première qui craquait
39:25ne balancerait pas l'autre.
39:26C'était un pacte.
39:28Je l'ai toujours respecté.
39:32Deux femmes qui savent
39:33pour la mort de Gisèle Loquet
39:35Yannick Leroy,
39:36à l'époque,
39:36vous étiez le directeur d'enquête
39:37à la PJ de Caen.
39:38Encore merci d'être avec nous
39:40dans ce studio
39:41de l'heure du crime.
39:42Il y a deux femmes
39:42qui savent pour la mort
39:44de Gisèle Loquet.
39:45Mais c'est marrant
39:45parce que...
39:46Enfin, c'est marrant.
39:47C'est étrange plutôt
39:48parce que la vérité,
39:50chaque fois,
39:51elle est morcelée.
39:52On ne va pas au bout
39:53de l'explication.
39:56En tout cas,
39:57on n'a pas la clé
39:58de la mort exacte
40:00de Gisèle Loquet.
40:01Tout à fait.
40:02Il y a deux versions
40:03qui se rejoignent par moments
40:06mais qui s'opposent
40:06sur l'essentiel.
40:08Alors,
40:09comment juger
40:09sereinement
40:12une telle affaire ?
40:13Effectivement,
40:15en droit français,
40:16la Cour d'assises,
40:16les jurés
40:17se prononcent
40:18selon leur intime conviction
40:19et le doute doit bénéficier
40:22à l'accusé.
40:23Voilà, c'est un principe
40:24de droit
40:24intangible.
40:26Il ne faut pas revenir là-dessus.
40:28Et donc,
40:29les jurés ont estimé
40:30que les charges
40:31étaient insuffisantes
40:33et qu'ils le doutent.
40:34Un doute,
40:36en tout cas,
40:36raisonnable,
40:37subsistait.
40:39Ce qui n'est pas faux.
40:40Effectivement.
40:41Ce qui n'est pas faux.
40:41Non, non,
40:42ce sont ces deux femmes
40:42qui savent la vérité.
40:45L'entièreté de la vérité,
40:46je dirais.
40:47Et ça leur appartient.
40:50Violence sans intention
40:51de la donnée.
40:51Ça, c'est ce qu'ont retenu
40:53la Cour d'assises
40:55puisque, effectivement,
40:57Valérie, le vilain,
40:59elle, a été acquittée.
41:01Sur les deux procès.
41:02Sur les deux procès.
41:03Est-ce que ça pourrait être
41:06un accident, finalement ?
41:07Pas les coups portés, etc.
41:10Je ne parle pas de ça.
41:11Mais est-ce que le feu
41:12aurait-il pu rattraper
41:13accidentellement la victime ?
41:16On le sait ou pas ?
41:18Tous ces experts-là
41:19qui se sont penchés là-dessus.
41:20On ne peut rien affirmer.
41:21C'est ça.
41:22D'où l'acquittement.
41:23Donc, il faut avoir
41:25l'honnêteté
41:25de mon point de vue
41:27d'enquêteur,
41:27même si j'ai une conviction
41:28qui ne vaut rien
41:29puisque l'intime conviction
41:31des jurés
41:31est prépondérante.
41:36Effectivement,
41:37en toute honnêteté,
41:38on peut dire
41:38qu'il y aurait pu
41:39avoir accident.
41:41mais j'ai une opinion.
41:46Une propagation mécanique ?
41:47Oui, peut-être.
41:48Peut-être.
41:49Ça n'a pas l'air
41:49d'être votre sentiment.
41:51Non, parce que trop d'éléments,
41:53mais je ne me remets pas
41:54du tout en cause
41:55le jugement,
41:57loin s'en faut.
41:58Mais il y avait
41:59des éléments troublants
42:00qui auraient pu
42:01faire pencher la balance
42:02dans un sens
42:03et d'autres éléments
42:04effectivement
42:05plus intangibles,
42:07des témoignages
42:08qui ont fait balancer
42:10le vertique
42:12dans un autre sens.
42:13Si je lis
42:13entre vos propos,
42:15je pense que
42:16vous pensez
42:16à un flux de violence
42:18sans doute autre
42:19que celui
42:19qui a été évoqué
42:20et peut-être
42:21quelque chose
42:21de beaucoup plus brutal
42:22et beaucoup plus direct.
42:24C'est une possibilité
42:25mais ça,
42:25on ne le saura
42:26sans doute jamais.
42:27Frédéric Leterreux,
42:28vous êtes avec nous
42:29également
42:29dans l'heure du crime,
42:31journaliste
42:31pour le pays yonné.
42:33Vous connaissez bien
42:34cette affaire.
42:36Alors un mot là-dessus
42:36quand même.
42:37Gislaine Loquet,
42:39elle a eu des versions
42:40évolutives.
42:41C'est pas moi,
42:41puis c'est moi à moitié,
42:42puis c'est un peu moi,
42:43puis c'est ma copine,
42:44enfin etc.
42:45Ça change beaucoup
42:46quand même.
42:47Valérie Levilain,
42:48non.
42:49Elle est restée toujours
42:50sur le même fil.
42:51Et malgré une période
42:52très longue,
42:53il ne faut pas oublier
42:54qu'entre la commission
42:55des faits
42:56à mort de Gisèle Loquet
42:57qui est en novembre
42:581998
42:59et le dernier procès
43:00d'assises
43:01qui est en octobre
43:022014.
43:02Oui, tout à fait.
43:0316 ans.
43:04Elle, elle n'a pas varié.
43:05Et ça, c'est quand même
43:07étonnant.
43:08C'est étonnant, oui.
43:09Vous connaissez
43:10les actrices
43:11de cette tragédie,
43:12les deux ?
43:12Vous les avez approchées,
43:13vous les avez interviewées ?
43:14Alors moi,
43:14j'ai recueilli
43:15le témoignage
43:17de Valérie Levilain
43:18à la sortie
43:19de son acquittement
43:20puisqu'elle était libre.
43:22Donc, on a pu l'approcher,
43:23on a pu l'interviewer.
43:26Gisèle Loquet,
43:27non.
43:27Quel souvenir ?
43:28Valérie Levilain,
43:29quel souvenir ?
43:29Qu'est-ce qu'elle vous disait
43:30quand elle a été acquittée ?
43:32Alors, il y a eu un moment
43:33forcément d'abattement
43:34parce qu'elle avait quand même
43:3512 ans de prison
43:36au-dessus de la tête.
43:37Oui.
43:38Et quand les jurés sont...
43:39Les réquisitions
43:40de la vocation générale.
43:41Voilà, donc,
43:42il y a eu un immense soulagement.
43:45Mais aussitôt,
43:46elle s'est ressaisie.
43:48Et les premiers,
43:49je me souviens très bien
43:50que ses premiers propos
43:51ont été contre les personnes
43:53qui avaient témoigné contre elle.
43:54Oui, ça, c'est un classique.
43:55C'est un petit peu logique.
43:56C'est un petit peu logique,
43:57un petit peu un classique.
44:00Commandant Yannick Leroy,
44:02vous avez mené toute cette enquête.
44:03Elle vous a marqué,
44:04je le disais au début de l'émission,
44:06vous avez même écrit un livre
44:07qui a inspiré cette enquête
44:08qui s'appelle
44:09Moré Majorum
44:10qui est paru aux éditions Héraclès.
44:14C'est très rarissime
44:15ce genre d'expérience
44:17lors d'une carrière.
44:19C'est-à-dire avoir
44:19deux rebondissements
44:22à des années d'intervalle
44:24peu à peu
44:24qu'on remette les puzzles
44:25du crime en place.
44:27C'est très très compliqué.
44:28Oui, c'est complètement hors normes.
44:29C'est vrai que c'est pour ça
44:30que j'ai quelques années
44:32après mon départ de la police
44:33et au travers de romans
44:35souhaité revenir
44:35sur certaines affaires
44:36que je qualifierais
44:38hors normes, tout à fait.
44:41Oui, ça n'arrive jamais.
44:43Depuis le début,
44:44même la scène de crime
44:45elle est hors normes.
44:46Même les relations
44:47entre les gens
44:47sont exacerbées, tendues.
44:50c'est vraiment du...
44:53C'est quasiment une tragédie grecque.
44:54Oui, c'est romanesque.
44:56C'est romanesque.
44:57Alors que la plupart des meurtres
44:58sont tragiquement sordides
44:59de violences,
45:00souvent d'alcool, etc.
45:02Ils sont simples.
45:03Là, on a une affaire
45:03très complexe
45:04avec des haines familiales,
45:08des sentiments très très forts.
45:11Et ça, ça vous a évidemment
45:13beaucoup marqué.
45:14Tout à fait, tout à fait.
45:15Et ça a marqué votre carrière.
45:16Merci beaucoup Yannick Leroy
45:18et Frédéric Leterreux
45:19d'avoir été aujourd'hui
45:20les invités de l'heure du crime.
45:21Merci à l'équipe de l'émission.
45:23Rédactrice en chef,
45:24Justine Vigneault.
45:25Préparation,
45:25Lisa Canales,
45:26Pauline Descillons.
45:27Réalisation en direct.
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