Passer au playerPasser au contenu principal
  • il y a 1 jour
Françoise Bruyère et Marie-Agnès Cordonnier, deux cousines belges, 22 ans chacune, inséparables. A l'été 1984, elles disparaissent après avoir fait du stop en Saône-et-Loire. Personne ne les reverra. Pendant des années, les enquêteurs vont suivre des pistes, retrouver des témoins qui ont menti, d'autres qui se taisaient, par peur.
Retrouvez tous les jours en podcast le décryptage d'un faits divers, d'un crime ou d'une énigme judiciaire par Jean-Alphonse Richard, entouré de spécialistes, et de témoins d'affaires criminelles.

Catégorie

🗞
News
Transcription
00:0014h15, c'est l'heure du crime sur RTL.
00:04Jean-Alphonse Richard.
00:05Ses amis les ont déposés sur le pont de Macon.
00:09A partir de ce moment-là, nous n'avons plus une nouvelle.
00:13Elles devaient téléphoner deux fois par semaine.
00:15Elles l'ont fait une seule fois, de dire que nous attendons toujours le deuxième coup de téléphone.
00:21Bonjour, Françoise Bruyère, Marie-Agnès Cordonnier,
00:25deux cousines belges, inséparables, 22 ans chacune, à l'été 1984, elles disparaissent.
00:32Après avoir fait du stop en Saône-et-Loire, personne ne va les revoir pendant des années.
00:37Les enquêteurs vont suivre des pistes, retrouver des témoins, certains ont menti,
00:41d'autres savaient des choses, mais ils se taisent.
00:43Pourquoi donc ?
00:45Françoise et Marie-Agnès, les cousines disparues, l'heure du crime,
00:49la seule émission radio 100% fait divers, c'est tout de suite sur RTL.
00:55Lundi 3 septembre 1984,
01:02les parents de Françoise Bruyère et Marie-Agnès Cordonnier,
01:05qui habitent les communes belges de Troze et Verbeau-Mont,
01:09alertent la gendarmerie française.
01:11Depuis une quinzaine de jours, elles n'ont plus de nouvelles de leur fille.
01:15Françoise, 22 ans, commence une carrière de kinésithérapeute.
01:19Marie-Agnès, 22 ans également, est étudiante en dernière année de droit.
01:24Lundi 20 août, les deux cousines ont quitté Liège en train pour rejoindre la gare de Mâcon.
01:30Elles voulaient faire une boucle en stop dans la région avant d'aller visiter le lac d'Annecy.
01:35Elles devaient y séjourner quelques jours, randonner, planche à voile.
01:39Des amis belges auraient dû les accompagner, mais ils se sont désistés au dernier moment.
01:44Selon leurs proches, les cousines sont loin d'être des aventurières.
01:47Elles devaient téléphoner tous les deux jours, mais elles ne l'ont pas fait.
01:52Un silence inhabituel.
01:54Le 1er septembre, Françoise et Marie-Agnès étaient attendus à une fête de mariage.
01:58Il était prévu qu'elles rentrent la veille en Belgique, mais personne ne les a vus.
02:03On voulait leur laisser une forme d'autonomie, mais vraiment, ça ne leur ressemblait pas de ne pas téléphoner.
02:09Se souvient Denis Brouillère, frère aîné de Françoise, dans le journal de Saône-et-Loire.
02:16Les gendarmes tentent de retracer le trajet de Françoise et Marie-Agnès.
02:20Le 20 août, au départ de Liège, elles ont failli manquer leur train à cause d'un problème de carte d'identité.
02:26Elles sont arrivées à Mâcon dans l'après-midi.
02:29Elles ont retiré 400 francs à un guichet bancaire près de la gare.
02:33Les filles avaient annoncé qu'elles avaient une visite à faire dans ce département de Saône-et-Loire.
02:38Elles ont fait du stop pour rejoindre le village de Marcy-la-Guerce, à une cinquantaine de kilomètres.
02:45Françoise et Marie-Agnès avaient rendez-vous avec un couple de viticulteurs chez qui elles avaient fait les vendanges l'année précédente.
02:53Elles ont passé deux jours sur place.
02:5522 août, l'ami viticulteur et son jeune fils les ramènent en voiture jusqu'à Mâcon pour qu'elles puissent poursuivre leur périple.
03:03Autour de 18h30, tout le monde a pris un verre au bar Le Sporting.
03:07Puis les jeunes femmes ont été déposées à Esplanade Lamartine, un point fréquenté par les autostoppeurs.
03:13Le fils du viticulteur a fait ici la dernière photo connue des disparus.
03:18On voit Marie-Agnès en train d'écrire « Ex les bains » sur un panneau.
03:23« C'est le dernier contact qu'on a eu avec elle », raconte le viticulteur.
03:27Il se souvient avoir vu dans son rétroviseur les filles marcher en direction de Saint-Laurent-sur-Saône.
03:33Jeudi 6 septembre, la nouvelle de la disparition de Françoise Brouillère et Marie-Agnès Cordonnier est rendue publique.
03:41Le courrier de Saône-et-Loire annonce.
03:44Leurs traces s'arrêtent à Mâcon, en Belgique.
03:47Le journal Lameuse titre sur les disparus des vacances.
03:50Le même jour, un camionneur se manifeste auprès de Max Meignet, lequel présentait, il y a quelques années, l'émission « Les routiers sont sympas » sur RTL.
03:59Roger B. Certifie qu'il a pris en stop les cousines.
04:03C'est lui, le 20 août, qui les a déposés chez les amis viticulteurs.
04:07Le routier qui sillonne la France fait une déposition à la gendarmerie de Pau.
04:11Il habite, lui, sur les hauteurs d'Aix-les-Bains, lors du trajet.
04:15Il a conseillé aux filles de visiter le lac du Bourget plutôt que celui d'Annecy.
04:20Si elles changeaient d'avis, il leur avait proposé de les héberger.
04:23Elles pourraient toujours qu'empêcher lui.
04:25Les autoscopeuses étaient intéressées, il leur avait donné son numéro de téléphone,
04:30mais le routier affirme qu'elles ne l'ont jamais appelée.
04:33Il ignore où elle pourrait être.
04:359 septembre, une information judiciaire pour disparition inquiétante est ouverte au parquet de Chambéry.
04:42Les premiers pas d'une enquête bien plus compliquée qu'on ne le croit,
04:49car la trace de François de Brouillère et Marie-Agnès Cordonnier
04:53semble brutalement s'interrompre entre la Bourgogne et la Savoie.
04:57Après 9 ans d'investigation, le dossier va changer de main.
05:00On va découvrir alors bien des mystères et beaucoup de mensonges et de dissimulations.
05:05Récit dans la suite de l'heure du crime.
05:07On est là donc au tout début du mois de septembre 1984.
05:12Le 1er septembre, les cousines devaient assister en mariage.
05:16Elles ne sont pas là.
05:17Évidemment, l'inquiétude va tout de suite gagner les proches.
05:21Bonjour Luc Gauchel.
05:23Bonjour Jean-Alphonse.
05:24Merci beaucoup d'être avec nous aujourd'hui dans l'heure du crime.
05:28Vous êtes journaliste en Belgique à Sud-Info-Lameuse
05:32et puis auteur d'une enquête en 2023,
05:34la mystérieuse disparition des deux autostopeuses liégeoises à Macon.
05:39On peut retrouver votre article sur le site sud-info.be.
05:43Alors, vous connaissez bien cette famille, Luc Gauchel.
05:46Vous avez interrogé les proches.
05:48Vous connaissez très bien cette affaire aussi.
05:49Je le disais tout de suite, les proches ne comprennent pas.
05:53Ça ne ressemble pas du tout à Françoise et Marie-Agnès, cette disparition.
05:57Ah non, pas du tout.
05:58Parce que c'est deux familles qui sont très bien posées.
06:02Elles sont couvées.
06:03Elles n'ont aucun problème dans la vie.
06:06Elles donnent des nouvelles, même si à l'époque,
06:08il n'y avait pas encore le GSM.
06:10Donc, c'était quand même un peu plus espacé que maintenant.
06:12Mais personne ne s'attendait à cette disparition.
06:15Et elle va d'ailleurs faire un énorme bruit lorsqu'elle arrivera dans la région.
06:20Alors, seule certitude, Luc Gauchel, mais ce n'est pas la moindre des certitudes.
06:24C'est même très très important.
06:26On sait que deux jours après leur départ de Liège,
06:29départ en train, je le précise,
06:30et puis ensuite elles ont fait du stop,
06:32elles sont vivantes.
06:33Elles sont de passage chez des amis viticulteurs.
06:35D'ailleurs, ce couple va témoigner.
06:37Oui, tout à fait.
06:39Elles avaient réalisé les vendanges chez ce viticulteur l'année qui précédait.
06:44Elles avaient décidé d'aller leur dire bonjour
06:46avant d'entamer leur périple en Saône-et-Loire.
06:50Elles y ont été conduites par un camionneur,
06:53qu'il a d'ailleurs authentifié par la suite.
06:56Elles sont restées là deux jours.
06:58Et puis, c'est ce fameux viticulteur qui les a ramenés à Mâcon
07:01pour la poursuite de leur séjour.
07:04Un viticulteur qui d'ailleurs lui-même en a fait les frais
07:07de cette affaire,
07:08vu qu'il a été un temps soupçonné.
07:10Et on lui a même, à un moment donné,
07:12fait démolir toute sa nouvelle terrasse
07:14pour savoir si les deux filles n'étaient pas en dessous.
07:16Oui, parce qu'on voit effectivement,
07:17ce sont les dernières personnes à avoir vu ces filles,
07:19dont fatalement, ça devient tout de suite des suspects.
07:22Encore une question, Luc Gauchel.
07:24Elles vont bien, à ce moment-là,
07:27Françoise et Marie-Agnès ?
07:30Ah oui, tout à fait.
07:31C'est des jeunes filles vraiment bien dans leur vie.
07:35On les connaît à Liège parce qu'elles font partie de mouvements de jeunesse.
07:39Les parents sont aussi très impliqués dans des réseaux sociaux.
07:45Et donc, tout le monde est le cul de sa chaise,
07:50parce que personne ne s'imaginait ça.
07:52Oui, bien sûr.
07:52Donc, c'est très, très inquiétant.
07:54C'est le moins qu'on puisse dire.
07:56Bonjour, capitaine Jean-Yves Michelier.
07:57Oui, bonjour.
08:00Merci beaucoup d'avoir accepté, vous aussi,
08:02l'invitation de l'heure du crime.
08:04Et alors, votre parole nous est extrêmement précieuse aujourd'hui,
08:07parce que vous êtes sans doute la personne qui connaît le mieux le dossier
08:10avec un de vos collègues, Patrick Magnez.
08:14Vous avez mené toute une partie de cette enquête.
08:16Je signale que vous êtes intervenu dans le dossier
08:18neuf ans après les premières investigations.
08:21Vous êtes ancien capitaine de la police judiciaire de Chambéry.
08:24Et évidemment, vous connaissez dans le détail ce dossier.
08:28Alors, Jean-Yves Michelier, témoignage de début d'enquête,
08:31témoignage, encore une fois, majeur,
08:33c'est celui de Roger B, le routier.
08:35Parce que lui, il a vu les filles,
08:37il les a prises pour les emmener chez les amis viticulteurs.
08:40C'est bien ça.
08:40Et ce témoignage est majeur.
08:43Il est majeur parce que ce routier,
08:45qui, je le précise,
08:48s'est manifesté suite à Max Meignier,
08:50dans son émission,
08:51qui faisait appel à un témoin,
08:53de qui s'est manifesté personnellement,
08:55pour dire, ben voilà,
08:57j'ai pris au bord de mon camion
08:59deux autostopeuses,
09:01donc, de nationalité belge,
09:03que j'ai déposées à tel endroit.
09:04Donc, manifestement,
09:06il s'est senti concerné, si vous voulez,
09:08par la disparition dès le départ de ces jeunes femmes.
09:10Et oui, parce que la presse commence à ce moment-là
09:12à en parler, à se manifester.
09:13Il y a les photos de ces deux femmes qui sont diffusées.
09:16Il y a des avis de recherche, etc.
09:18Mais Jean-Yves Michelier,
09:19alors, témoignage, encore une fois,
09:21majeur, important,
09:22parce que cet homme, finalement,
09:23il donne la direction à suivre.
09:26Il dit qu'elles ne sont sans doute pas allées
09:27au lac d'Annecy,
09:28mais à celui du Bourget,
09:29parce qu'il leur a conseillé d'aller là-bas,
09:31c'est à deux pattes chez lui.
09:33Ça, initialement, effectivement,
09:36Marie-Agnès et Françoise
09:37avaient l'intention de se rendre
09:39au lac d'Annecy.
09:40Et c'est ce chauffeur routier
09:42qui leur a fait changer d'avis
09:44en les invitant,
09:46en disant, voilà,
09:46moi, je peux vous faire faire de la planche à voile.
09:49J'ai une Jeep aussi,
09:50donc on peut aller faire des randonnées
09:51en moyenne montagne.
09:53Voilà.
09:53Donc, c'est lui qui les a décidés
09:54à changer d'orientation.
09:56Et oui, et ça, ce n'est pas neutre,
09:57parce qu'effectivement,
09:57ça va vous permettre
09:58d'aller dans une autre direction.
10:00Encore une petite question pour vous,
10:01Luc Gauchel.
10:03Vous le disiez,
10:04ces familles, elles sont belges,
10:06sont désemparées.
10:07Et encore une fois,
10:09ces deux jeunes femmes,
10:10Françoise, Marie-Agnès,
10:12ce n'est pas du tout des aventurières.
10:15Pas du tout, non.
10:17Je le répète,
10:18c'est vraiment la consternation.
10:20Et d'ailleurs,
10:21tout le monde va prendre fait et cause
10:23pour ces deux familles.
10:24Beaucoup de Liégeois vont partir,
10:26d'ailleurs,
10:26notamment les mouvements de jeunesse
10:27dans lesquels elle était,
10:28pour aller participer au battu
10:30qui était organisé par la gendarmerie
10:32du côté de Mâcon,
10:33parce qu'on prenait fait et cause
10:35pour elle, évidemment.
10:37Neuf ans plus tard,
10:38un nouveau juge d'instruction
10:39relance le dossier.
10:41Françoise et Marie-Agnès,
10:42les cousines disparues,
10:44un type pas sympathique
10:46est venu les chercher.
10:47Elles sont parties avec lui.
10:48L'enquête de l'heure du crime.
10:49On se retrouve dans un instant
10:50sur RTL.
10:5114h15,
10:52Jean-Alphonse Richard sur RTL.
10:55L'heure du crime.
10:5714h15,
10:58Jean-Alphonse Richard sur RTL.
11:00L'heure du crime.
11:03L'heure du crime consacrée aujourd'hui
11:04aux disparitions de Françoise Brouillère
11:06et Marie-Agnès Cordonnier
11:07à l'été 84,
11:09entre la Bourgogne et la Savoie.
11:11Les deux cousines belges faisaient du stop.
11:12Après neuf ans d'enquête infructueuse,
11:14un juge relance les investigations.
11:161993,
11:19le juge de Chambéry,
11:20Marc Baudot,
11:21feuillette sans discontinuer
11:23le dossier Françoise Brouillère,
11:24Marie-Agnès Cordonnier.
11:26Affaire non résolue,
11:27malgré les efforts déployés
11:28ces dernières années,
11:29les battus se sont succédés
11:31dans une très importante,
11:33dans le bois du Pérex,
11:35dans l'Ain.
11:35La terrasse,
11:36fraîchement construite
11:37du couple de viticulteurs
11:38qui avaient hébergé les cousines
11:40après leur arrivée à Mâcon,
11:42a été détruite
11:43par les gendarmes.
11:43Mais pas de corps retrouvés.
11:47Les nouveaux témoignages,
11:48trop souvent fantaisistes,
11:49ont tous été vérifiés.
11:51Une gérante d'une épicerie
11:53de Chindrieux,
11:54village proche du lac du Bourget,
11:56certifie avoir vu
11:57les cousines belges
11:58dans son commerce.
11:59C'était le 23 août.
12:00D'autres témoins les ont aperçus
12:02sur la commune de Pondin
12:03ou encore en train de se prélasser
12:06sur une plage du coin.
12:07Des médiums,
12:08des radiasthésistes
12:09ont successivement localisé
12:10les jeunes belges
12:11sur les bords du lac du Bourget,
12:13dans la montagne Savoyarde
12:15ou encore bien plus loin,
12:16sur la côte atlantique
12:17ou sur l'île dorée.
12:19À chaque fois,
12:20des fausses pistes.
12:22La police judiciaire
12:23de la Sûreté de Chambéry
12:24est chargée
12:24de reprendre le dossier.
12:26Le capitaine Jean-Yves Michelier
12:27et son collègue Patrick Magnès
12:29se donnent pour mission
12:30de refaire tout
12:31l'itinéraire
12:32de Françoise Brouillère
12:33et Marie-Agnès Cordonnier.
12:34Les policiers découvrent
12:36qu'après avoir été déposés
12:38par leur ami viticulteur
12:40Esplanade Lamartine
12:41à Mâcon
12:4222 août 1984
12:43vers 18h30,
12:45les cousines auraient fait
12:46des achats
12:46dans une boutique.
12:47Elles auraient passé
12:48la nuit sur place
12:49dans un parc
12:50près du pont Saint-Laurent.
12:52Le lendemain matin
12:5223 août,
12:53un commerçant
12:54se souvient les avoir vus
12:55faire du stop.
12:56Françoise et Marie-Agnès
12:57sont embarqués
12:58à bord d'une voiture.
12:59Le véhicule est retrouvé
13:01par les policiers.
13:02Il appartenait
13:03à un ouvrier
13:03un peu timide.
13:04Il nous a avoué
13:05avoir eu peur
13:06de témoigner à l'époque
13:07de crainte qu'on le soupçonne
13:09d'avoir fait disparaître
13:10les filles,
13:11précise le capitaine Michelier.
13:13Le témoignage
13:14de cet ouvrier
13:14se révèle capital.
13:16Il raconte
13:17que le 23 août,
13:18il a conduit
13:19les autostopeuses
13:20jusqu'au tunnel du Chat
13:21près du lac du Bourget.
13:23Un instituteur
13:24qui ignorait
13:25tout de l'affaire
13:25se manifeste.
13:27Il a pris à l'époque
13:28à son tour
13:28les deux autostopeuses
13:29près du tunnel du Chat.
13:31Il les a même
13:31emmenés chez lui
13:32à Bassens,
13:33un village
13:34près de Chambéry.
13:35Elles avaient besoin
13:36de téléphoner.
13:37Elles cherchaient
13:38à joindre un chauffeur routier
13:39qui leur avait laissé
13:40son numéro.
13:41Une demi-heure plus tard,
13:43un type pas très sympathique
13:44est venu les chercher
13:45en voiture,
13:45se souvient le témoin,
13:47un individu
13:48jamais identifié.
13:49Les policiers,
13:51Michelier et Magnès
13:52se renseignent donc
13:53sur Roger B,
13:55le camionneur.
13:56Ce dernier est fréquent
13:57des individus
13:58qui évoluent
13:58dans le monde
13:59de la nuit,
13:59dans la région.
14:00Ils n'ont pas toujours
14:02bonne réputation.
14:03Roger B est interpellé,
14:05interrogé.
14:06Et là,
14:07il reconnaît
14:08avoir menti.
14:10Il nous aura menti
14:11pratiquement jusqu'à la fin
14:12des investigations
14:12tellement il était mort
14:13de trouille,
14:14précisera le capitaine
14:15Michelier.
14:17Le camionneur
14:17n'avait en fait
14:18pas donné
14:19à Françoise
14:20et Marie-Agnès
14:21son numéro personnel,
14:22mais celui d'un bar
14:23d'Aix-les-Bains,
14:25établissement douteux
14:26tenu par des amis,
14:28lesquels auraient pu
14:29héberger les touristes.
14:31L'établissement est situé
14:32rue Dava,
14:32près des termes de la ville.
14:34C'est donc ici
14:35qu'auraient échoué
14:36Françoise Brouillère
14:37et Marie-Agnès
14:38Cordonnier.
14:40Et c'est ici,
14:41dans ce bar d'Aix-les-Bains
14:42que les enquêteurs
14:42de Chambéry
14:43vont se rendre
14:44en quelques semaines
14:45les investigations
14:45qu'on croyait d'ailleurs
14:46à ce moment-là
14:47totalement perdues,
14:48inertes.
14:49Eh bien,
14:49ces investigations,
14:50cette enquête
14:51va s'accélérer,
14:52l'affaire va faire
14:52des pas de géants.
14:54On va voir tout ça
14:54dans la suite
14:55de l'heure du crime.
14:56Comment d'ailleurs
14:56on va se rapprocher
14:58d'un suspect ?
14:59Parce qu'il y a bien
14:59un suspect numéro un
15:00dans cette affaire.
15:02Jean-Yves Michelier,
15:02vous êtes avec nous
15:03dans cette heure du crime,
15:04ancien capitaine
15:04de la police judiciaire
15:05à Chambéry.
15:07Je l'ai dit,
15:07vous meniez cette enquête
15:08neuf ans après les faits
15:10avec votre collègue
15:11Patrick Magnès.
15:12Alors pendant ces neuf années,
15:15les autostopeuses,
15:16Jean-Yves Michelier,
15:17on les a vues
15:18à peu près partout,
15:19j'ai envie de dire.
15:20Alors effectivement,
15:21comme souvent
15:22dans des affaires
15:23qui commencent
15:24à être médiatisées,
15:25il y a beaucoup
15:25de retours
15:26de radiesthésistes,
15:27de médiums,
15:28de témoins aussi.
15:30Et c'est vrai
15:30que les gendarmes
15:32ont eu beaucoup
15:33de travail
15:34au tout début
15:35de cette affaire
15:37dans le sens
15:38où ils ont été
15:38submergés.
15:40Donc naturellement,
15:41il faut quand même
15:42vérifier.
15:42Donc il est certain
15:43que ça les a quand même
15:44quelque peu privés
15:46un peu d'une autre liberté
15:48d'enquête judiciaire
15:49bien qu'ils ont continué
15:50à l'aurer bien sûr
15:51dans leurs investigations
15:52au niveau
15:53de ces disparitions.
15:54Alors on va progresser
15:55dans vos pas,
15:56M. Michelier,
15:57et puis dans les pas
15:57de votre collègue aussi,
15:58M. Magnès,
15:59parce que c'est intéressant,
16:00vous avez fait un boulot incroyable,
16:01vous avez remonté
16:02toute la piste
16:03de cette affaire.
16:04Luc Gauchel,
16:05journaliste en Belgique
16:06à Sud-Info,
16:07la Meuse,
16:07et vous êtes avec nous
16:08dans cette heure du crime.
16:09Un mot sur le premier,
16:11je dis bien le premier témoin
16:12important,
16:13c'est un jeune ouvrier,
16:14il prend les filles
16:15en stop à Mâcon,
16:17et lui il va dire
16:17ben oui,
16:18on est parti là-bas
16:19vers Chambéry,
16:21je les ai laissés
16:21au tunnel du chat,
16:22c'est bien ça ?
16:24Oui, c'est exact,
16:25et c'est quand même
16:25vraiment dommage
16:26qu'il n'ait pas parlé
16:27de suite,
16:28parce que dans un premier temps,
16:30donc on l'a dit,
16:31les gendarmes se sont focalisés
16:32sur la région de Mâcon,
16:34ils ont pensé
16:34qu'elles n'étaient pas sorties
16:35de cette région,
16:36alors qu'elles étaient
16:36du côté d'Aix-les-Bains.
16:38Donc ici,
16:40cet ouvrier agricole
16:41répond neuf ans
16:42après les faits,
16:43pourquoi ?
16:43Parce qu'à l'époque,
16:44dit-il,
16:45il avait peur
16:46qu'on le soupçonne
16:47lui d'avoir
16:48fait le rapte
16:50des deux jeunes filles,
16:51et donc il avait
16:52préféré se taire.
16:53Et oui,
16:53et c'est bien dommage,
16:54comme vous le dites,
16:54parce que là,
16:54on est neuf ans après,
16:55on a perdu des indices,
16:56on a perdu des souvenirs,
16:57et c'est toujours très compliqué
16:58de repartir à la chasse.
17:00Jean-Yves Michelier,
17:01alors il y a ce premier témoignage,
17:02on vient d'en parler
17:03avec Luc Gauchel,
17:04et vous,
17:05vous allez trouver
17:06une deuxième personne
17:07qui a pris ses filles
17:08en stop.
17:10Ça,
17:10ça change la donne.
17:13C'est un instituteur
17:14qui est en fait
17:17le second mobiliste
17:19qui a pris en charge
17:20ses filles
17:21près du tunnel du chat.
17:23c'est chaud,
17:23ils étaient fatigués,
17:25elles devaient absolument
17:26passer un coup de fil.
17:27Donc lui,
17:28tout naturellement,
17:29il les a invités,
17:30il leur a dit,
17:30écoutez,
17:30si vous voulez,
17:32moi ça ne me dérange pas,
17:33si vous voulez,
17:34vous pouvez passer
17:34votre appel téléphonique
17:36depuis mon appartement,
17:37et puis en même temps,
17:38ça vous permettra
17:39de vous restaurer.
17:40Voilà,
17:41donc si vous voulez,
17:41au départ,
17:42comment ça se passe,
17:42comment les choses se passent,
17:44donc à part ce témoignage,
17:45c'est là où j'insiste,
17:46bon,
17:47les militaires,
17:48les gendarmes
17:48n'étaient pas très certains
17:50qu'elles étaient arrivées
17:51jusqu'en savour.
17:52Et là,
17:52c'est bien la preuve,
17:53en tout cas,
17:53vous avez établi
17:54une bonne partie
17:55du trajet.
17:57Une petite parenthèse,
17:59capitaine Michelier,
18:00ce dossier,
18:01il existe quand vous arrivez,
18:02vous le prenez en main,
18:03le juge vous dit,
18:04non,
18:04c'est l'APJ maintenant
18:05qui va travailler,
18:05c'est plus les gendarmes,
18:06bon,
18:06ça se passe souvent comme ça
18:07quand on change de main
18:08pour avoir un regard neuf
18:09sur une enquête.
18:11Dans quel état
18:11vous le trouvez,
18:12ce dossier,
18:13quand vous le récupérez ?
18:14On le récupère,
18:16le récupère,
18:17c'est un peu
18:17ce que je vous ai décrit
18:18précédemment,
18:19c'est-à-dire,
18:20pour nous,
18:21il n'y avait pas grand-chose,
18:23il fallait bien sûr
18:24s'atteler,
18:25à tenter d'identifier
18:27les autres automobilistes
18:28qui ont donc pris en charge
18:30au départ
18:30ces deux jeunes filles belges,
18:32c'est ce qu'on a réussi
18:33à faire,
18:35donc cet automobiliste,
18:37tout comme d'ailleurs
18:38l'instituteur
18:39les reconnaît formellement,
18:40pour l'un,
18:41ça ne faut aucun doute,
18:42et puis l'autre,
18:43l'autre nous donne aussi
18:44des précisions
18:45qui ne font aucun doute
18:47qu'on a bien affaire
18:48aux deux autres
18:48plus belges.
18:49Il y a quelque chose
18:50d'important aussi,
18:51capitaine Jean-Yves Michelier,
18:53ça vous y êtes beaucoup
18:53attardé sur cet homme,
18:56c'est le camionneur
18:58qui a pris les filles
19:01en stop,
19:01parce que là
19:02vous l'aurez interrogé,
19:03là ça change la donne,
19:04qu'est-ce qu'il vous dit
19:05cet homme ?
19:07C'est-à-dire que
19:08ce camionneur,
19:09il dit avoir donné
19:11son numéro
19:12de téléphone personnel,
19:14puisqu'il les avait incités
19:16à venir en savoir,
19:17il leur a dit
19:18qu'il n'y a pas de problème,
19:20moi je vous laisse
19:20mon numéro,
19:21vous m'appelez,
19:22voilà.
19:22Ce n'est qu'en fin d'enquête
19:24où il nous a déclaré,
19:26oui en fin de compte,
19:27j'ai menti,
19:28ce n'est pas mon numéro
19:29de téléphone
19:29que j'ai donné,
19:31mais je lui ai donné
19:32le numéro de téléphone
19:34d'un bar,
19:36et puis là
19:37elle pourrait être
19:37prise en charge,
19:38voilà.
19:38bon,
19:39c'est sûr que là
19:40il y a des gens
19:41qui se posent doublement
19:42encore des questions.
19:43Oui,
19:44il y a bien des questions
19:45qui se posent,
19:45je suis bien d'accord
19:46avec vous,
19:47Jean-Yves Michelier,
19:47mais vous avez
19:48beaucoup avancé,
19:49vous avez fait
19:49des pas de géant
19:50en quelques mois.
19:51Luc Gauchel,
19:52ce camionneur,
19:53c'est ce que dit
19:54d'ailleurs Jean-Yves Michelier,
19:56il n'est pas rassuré,
19:57parce qu'il a à peu près
19:58raconté n'importe quoi,
19:59et on a l'impression
20:00qu'il a commis
20:01une bévue ?
20:03Ce n'est pas une bévue,
20:04je crois qu'il est mort
20:05de peur en fait,
20:08le téléphone du bar
20:09qu'il a donné
20:11aux jeunes filles,
20:11c'est un bar
20:12un peu louche en fait,
20:13du côté d'Aix-les-Bains,
20:15qui est fréquenté
20:16par un milieu interlope
20:17avec des petits bandits,
20:19voire des caïds.
20:21De même,
20:22le numéro
20:23et le nom
20:24de la personne,
20:25de l'ami
20:25qui devait venir
20:26les prendre en charge,
20:28c'est quelqu'un
20:28qui vit avec lui
20:30au bord du lac
20:31du Bourget,
20:32donc il le connaît bien,
20:33et il sait par ailleurs
20:35que, bon,
20:36voilà,
20:36cette personne est venue
20:37prendre en charge
20:38les deux jeunes filles
20:38et après,
20:39on ne sait plus
20:39ce qui s'est passé.
20:40Donc,
20:41vous avez le sentiment
20:42qu'effectivement,
20:42cet homme,
20:43il sent qu'il y a
20:44un truc grave
20:44qui s'est passé
20:45mais il ne peut pas le dire,
20:45c'est bien ça,
20:46Luc Gauchel.
20:47Voilà,
20:47alors est-ce qu'il a reçu
20:49des menaces
20:50pour lui
20:51et pour sa famille ?
20:52C'est possible,
20:52c'est dans le meilleur des cas
20:53ou sinon,
20:54c'est encore aussi
20:54une vraie lâcheté.
20:56Jean-Yves Michelier,
20:57évidemment,
20:58vous êtes en contact
20:59avec la famille,
20:59je ne sais pas
21:00si vous les rencontrez souvent
21:01mais en tout cas,
21:01vous êtes en contact
21:01avec eux,
21:08Les parents,
21:09la famille,
21:10notamment les parents,
21:11se sont beaucoup,
21:12beaucoup investis
21:13pendant des années
21:14et des années.
21:15D'ailleurs,
21:16bon,
21:16maintenant,
21:17malheureusement,
21:17les parents sont décédés.
21:19Moi,
21:19j'avais un contact
21:20très,
21:21très,
21:21très régulier
21:22avec Michel Brouillard,
21:23le papa,
21:24qui s'investissait
21:25de toutes ses forces
21:27dans la recherche
21:28de sa fille
21:29et de la cousine
21:30de sa fille.
21:31Des témoins
21:32qui vont peu à peu
21:33retrouver la mémoire.
21:36Françoise et Marie-Agnès,
21:37les cousines disparues,
21:38j'ai pas trouvé de chambre
21:39pour les filles
21:40et ça s'est mal passé,
21:41l'enquête de l'heure du crime.
21:42La vérité se trouve-t-elle
21:43derrière les murs
21:44d'un bar louche
21:45d'Aix-les-Bains ?
21:46Les disparues
21:47ont-elles été assassinées ?
21:49À suivre.
21:50Dans un court instant
21:51sur RTL.
21:53L'heure du crime.
21:54Jusqu'à 15h
21:55sur RTL.
21:57Peugeot.fr.
21:5914h, 15h.
22:01C'est l'heure du crime
22:02sur RTL.
22:03Jean-Alphonse Richard.
22:04On leur a déconseillé
22:05mais faites pas d'autostop.
22:06Comme ça au moins
22:07vous êtes sûr d'arriver,
22:08on vous amène à une gare,
22:10on vous fait...
22:11Non, non, non, Patrick,
22:12c'est l'aventure,
22:13c'est bien,
22:14c'est magnifique.
22:15J'ai dit,
22:15ben oui,
22:15mais il suffit d'une fois.
22:16Au programme de l'heure du crime,
22:19la disparition inexpliquée
22:20de Françoise Bruyère
22:21et Marie-Agnès Cordonnier
22:23en Savoie
22:23a été 84.
22:25Neuf ans plus tard,
22:26l'enquête rebondit.
22:27Elle mène jusqu'à un bar
22:29où les deux cousines belges
22:30auraient été hébergées
22:32avant de ne plus donner
22:33aucun signe de vie.
22:36Avril 1993,
22:38les policiers se rendent
22:39rue Dava,
22:40dans ce bar des plus glauques,
22:41d'Aix-les-Bains,
22:42où auraient échoué
22:43Françoise Bruyère
22:44et Marie-Agnès Cordonnier
22:45le 23 août au soir.
22:48Sans doute,
22:49s'attendait-elle
22:49à retrouver ici
22:50le camionneur Roger B
22:52qui les avait convaincus
22:53de visiter la région.
22:54Mais ils n'étaient pas là.
22:56Face aux questions,
22:57les habitués de l'établissement
22:58se débinent
22:59les uns après les autres.
23:00On les a interrogés.
23:02Ils juraient tous,
23:03leur grand Dieu,
23:04qu'ils n'avaient rien à voir
23:05dans cette histoire,
23:06témoigne le capitaine Michelier
23:07dans la Meuse.
23:09Un client finit toutefois
23:10par vendre la mèche
23:12le 23 août.
23:13Il a bien vu
23:13les deux filles,
23:14sac à dos,
23:15un peu perdues,
23:16déboulées dans l'établissement.
23:17Il était autour de 19h30.
23:19Roger, le camionneur,
23:21est une nouvelle fois interrogé.
23:23Il confirme
23:24que les autostopeuses belges
23:25ont bien atterri
23:26rue Dava,
23:27mais il certifie
23:28qu'il ignore
23:28ce qu'elles sont devenues.
23:30Il explique
23:30que c'est un de ses amis,
23:32Serge C,
23:3428 ans,
23:35qui les a pris en charge.
23:36Le routier dit avoir gardé
23:38le silence sur cette affaire
23:39car il était menacé
23:40par un caïd local.
23:42On lui avait dit
23:42de la fermer
23:43parce qu'à cause de cette histoire,
23:45on risquait de voir
23:46un peu trop de flics
23:47dans le coin,
23:48commente l'enquêteur.
23:51Interrogé,
23:51le patron du bar
23:52finit par reconnaître
23:53le passage
23:54dans son établissement
23:55de Françoise et Marie-Agnès.
23:57La compagne du gérant
23:58confirme avoir vu
23:59ses filles
24:00avec leur sac à dos.
24:01Elles avaient déboulé
24:02avec le fameux
24:03Serge C,
24:04ce dernier,
24:05habitué du bar,
24:06souhaitait qu'elle loge
24:07dans une chambre
24:08à l'étage
24:09mais aucune chambre
24:10n'était libre.
24:11Serge C
24:12et un autre homme
24:13seraient alors repartis
24:14avec les cousines.
24:16Le gérant ne sait pas
24:18où elles ont été
24:18emmenées
24:19mais il se souvient
24:21que le lendemain,
24:2224 août,
24:24Serge C est repassé au bar.
24:26Quand le gérant
24:27lui a demandé
24:27s'il avait pu trouver
24:28une chambre
24:29pour les filles,
24:30Serge C
24:31a eu cette réponse
24:33énigmatique,
24:34non,
24:35et ça s'est mal passé.
24:38Et voilà donc
24:39le mystère
24:40non pas s'épaissit
24:40parce qu'on a une trace.
24:41Désormais,
24:42on est sûr,
24:43ces cousines belges,
24:44elles,
24:44sont bien passées
24:44par Aix-les-Bains.
24:46Elles ont transité
24:46par cette espèce
24:48de bar-hôtel
24:49totalement miteux.
24:50Justement,
24:51Jean-Yves Michelier,
24:52vous êtes avec nous,
24:52capitaine Jean-Yves Michelier,
24:54ancien capitaine
24:54de la police judiciaire
24:55à Chambéry,
24:56c'est vous qui,
24:57à l'époque,
24:57menait cette enquête.
24:58Vous allez avec
24:59votre collègue
25:00dans un bar,
25:01dans ce bar
25:01à Aix-les-Bains,
25:02rue d'Ava.
25:03Ce n'est pas un lieu
25:04très fréquentable,
25:05capitaine Michelier ?
25:07Je ne vous dirais pas
25:08du bien.
25:10Principalement pas du bien
25:11parce que
25:12c'est un petit établissement.
25:15Il a quelques chambres
25:16à louer,
25:17puis c'est un petit bar
25:18auprès des termes
25:19de la ville d'Aix-les-Bains,
25:20fréquenté notamment
25:21par des gens
25:22qui passent leur temps
25:23à boire
25:24du matin au soir,
25:25des gens qui ont été
25:26condamnés.
25:27Voilà.
25:28Donc,
25:28si vous voulez,
25:28ça vous situe
25:29l'ambiance un peu
25:30qu'il pouvait y avoir
25:31dans ce bar.
25:32Et d'ailleurs,
25:33d'après un témoignage,
25:35quand ces deux filles
25:35sont arrivées dans le bar,
25:37elles se sont assises,
25:38elles ont bu
25:39et très vite,
25:40elles ont voulu partir
25:41parce qu'elles ont dit
25:42mais c'est un roi tourné ici.
25:44Oui,
25:44parce qu'elles sont bien élevées,
25:45ces deux filles.
25:46Ce n'est pas du tout
25:46leur milieu.
25:47Là,
25:47elles arrivent
25:48dans ce bar étrange
25:50avec qu'elles ne connaissent
25:51personne.
25:51Il n'y a que d'ailleurs
25:52des hommes,
25:52il faut le dire,
25:53dans ce bar à ce moment-là.
25:54Donc,
25:55c'est assez inquiétant.
25:56Jean-Yves Michelier,
25:57évidemment que là,
25:58vous avez énormément progressé
26:00dans ces investigations
26:01et on a le sentiment
26:02que vous touchez au but.
26:04Là,
26:04vous êtes tout près
26:05de la vérité,
26:07j'ai envie de dire,
26:07mais personne n'a envie
26:09de parler,
26:09c'est ça ?
26:11Il a quitté Echleba
26:12tout de suite après.
26:13Quand ça a commencé,
26:14si vous voulez,
26:15à être médiatisé
26:17non seulement au plan national
26:19mais surtout en Savoie,
26:21il est très vite,
26:22il a quitté Echleba
26:23pour aller en région pharisiène.
26:25Donc,
26:25ça ne veut pas dire
26:26qu'il est coupable
26:26par rapport à ça.
26:27Mais enfin,
26:27on se pose aussi des questions.
26:29Pourquoi,
26:29alors qu'il a toujours vécu
26:30Echleba,
26:31pourquoi décide-t-il
26:33de quitter cette ville
26:34pour se rendre
26:35en région parisienne ?
26:36Oui,
26:36alors là,
26:36évidemment,
26:37vous évoquez,
26:38Serge C,
26:38qui va être le principal suspect
26:40de cette affaire.
26:41Lui,
26:41il est parti de ce bar,
26:42il a quitté les lieux.
26:43Vous ne le trouvez pas,
26:44encore une fois,
26:45personne ne parle
26:45dans ce bar.
26:47Luc Gauchel,
26:48un mot là-dessus,
26:49journaliste en Belgique
26:51à Sudinfo,
26:51la Meuse,
26:52et vous êtes avec nous
26:52dans cette émission,
26:53c'est la loi du silence
26:54qui règne.
26:55Pourtant,
26:56les filles,
26:56on les a vues,
26:57elles sont bien passées
26:58par ce bar.
27:00Oui,
27:01complètement,
27:01mais comme le disait
27:02le capitaine Michelier,
27:04c'est un bar interlope
27:05où il y a quand même
27:06des petits caïds,
27:07etc.,
27:07et donc,
27:08ils n'ont pas envie
27:09que la gendarmerie
27:10ou la police
27:11viennent un peu chipoter
27:12dans leurs affaires.
27:13Cette histoire fait du bruit,
27:14ça les énerve,
27:15on préfère rester caché
27:18pour ne pas avoir d'ennuis.
27:20Jean-Louis Michelier,
27:21vous évoquiez,
27:23Serge C,
27:24votre suspect numéro un,
27:26c'est vrai qu'il est
27:26très intéressant ce garçon,
27:27on va y revenir beaucoup
27:28dans la suite de l'émission,
27:30Serge C,
27:31le suspect numéro un,
27:32il n'a pas un profil
27:33très recommandable.
27:34C'est un voyou,
27:35c'est ça ?
27:36Pas du tout recommandable.
27:37C'est un garçon
27:38qui a été condamné
27:39à plusieurs reprises,
27:40notamment pour une affaire
27:41assez importante,
27:43puisqu'il avait eu vent
27:45qu'une de ses relations
27:47l'avait,
27:48en jargon policier,
27:49il avait balancé
27:50aux gendarmes
27:51pour une affaire,
27:52donc il avait voulu
27:54se venger le concernant,
27:56il l'avait amené
27:56dans la forêt de Corsuède,
27:58là il avait déjà asséné
27:59des violences physiques,
28:01il n'est pas assez satisfait
28:03et content
28:03de ce qu'il venait de faire,
28:05il est monté
28:05dans sa voiture
28:06et il lui a roulé
28:07deux ou trois fois
28:07dessus en plus.
28:08Donc ce n'est pas rien,
28:09évidemment,
28:10comme vous dites,
28:10ce n'est pas vraiment
28:11recommandable,
28:12comme vous dites très bien
28:13Jean-Yves Michelier.
28:14Encore un petit mot
28:14avec vous,
28:15Luc Gauchel,
28:17il a très bien dit
28:18Jean-Yves Michelier,
28:19Françoise et Marie-Agnès,
28:20elles ont dû être
28:20complètement déboussolées
28:22en débarquant dans ce monde
28:23et peut-être même affolées
28:24parce qu'elles avaient
28:25envie de partir,
28:26elles avaient envie
28:26de sortir de cet endroit,
28:27on les a retenues ?
28:29Oui, complètement,
28:31donc ce sont des jeunes filles,
28:33on l'a dit,
28:33qui sont dans des familles
28:34très stables,
28:35qui ont des frères,
28:36des sœurs,
28:37elles vont à l'école,
28:39les études universitaires,
28:41les mouvements de jeunesse,
28:42elles vont les vendanges,
28:44voilà,
28:44c'est des jeunes filles
28:45tout à fait bien
28:46qui n'ont jamais été
28:47en fait confrontées
28:48à ce genre de personnages
28:49et donc quand elles sont
28:50arrivées dans ce bar,
28:52elles ont dû certainement dire
28:53on ne reste pas ici.
28:55Un suspect numéro un
28:57que tout accuse.
28:59Françoise et Marie-Agnès,
29:00les cousines disparues,
29:02les flics sont là,
29:03occupe-toi bien du chien
29:04car je ne suis pas prêt
29:05de revenir.
29:06L'enquête de l'heure du crime,
29:07on se retrouve dans un instant
29:08sur RTL.
29:10Jean-Alphonse Richard
29:11sur RTL.
29:12C'est l'heure du crime
29:13jusqu'à 15h.
29:1614h15
29:17C'est l'heure du crime
29:19sur RTL.
29:20Retour aujourd'hui
29:21dans l'heure du crime
29:22sur la disparition
29:23de deux cousines belges,
29:24Françoise Brouillère,
29:25Marie-Agnès Cordonnier
29:26en Savoie,
29:27en août 1984.
29:30Après presque dix ans
29:31d'enquête,
29:31la police se rapproche
29:32d'un suspect,
29:33par ailleurs neveu
29:34d'une grande vedette
29:36de la chanson française.
29:39Mai 1993,
29:40après quelques semaines
29:41supplémentaires d'enquête,
29:42les policiers de Chambéry
29:44retrouvent la trace
29:44de Serge C,
29:46le dernier homme
29:47qui aurait vu
29:47Françoise Brouillère
29:48et Marie-Agnès Cordonnier
29:50vivante.
29:50L'individu,
29:52connu dans les années 80
29:53pour être un délinquant violent,
29:55avait quitté la Savoie
29:56après l'affaire
29:56de la double disparition.
29:58Les enquêteurs
29:58le localisent
29:59au Zessar-le-Roi
30:01dans les Yvelines.
30:02Il est désormais
30:03âgé de 38 ans.
30:05Il vit de petits boulots,
30:06de petits trafics.
30:07Il loge avec une amie
30:08dans une caravane.
30:10Il ne paraît pas vraiment surpris
30:11par la visite des policiers.
30:13Avant d'être embarqué,
30:14il lance à sa compagne
30:16« Occupe-toi bien du chien
30:18car je ne suis pas prêt
30:19de revenir. »
30:20Transféré à Chambéry,
30:22Serge C fait face
30:23au juge Marc Baudot.
30:24Il dément toute implication
30:26dans la disparition
30:27des cousines belges.
30:28Il ne les connaît pas.
30:29Il ignore tout
30:30de cette histoire.
30:31Le juge lui soumet
30:32le témoignage du routier
30:33Roger B.
30:35Roger B.
30:36Lui prêtait de temps en temps
30:38sa Jeep.
30:39Et après la disparition,
30:41le camionneur
30:41a retrouvé sa voiture
30:43accidentée.
30:45L'habitacle avait même
30:46été nettoyé à l'acide
30:47comme si on avait voulu
30:49faire disparaître
30:50des traces.
30:52Serge Séni,
30:53mais le juge Baudot
30:54estime que ce dernier
30:55cache des choses.
30:56Le suspect est alors
30:57placé en détention provisoire.
30:59Il ne va pas y rester
31:00très longtemps.
31:02Serge C fait jouer
31:03ses relations familiales.
31:04Sa tante,
31:05une vedette
31:06de la chanson française,
31:07archi connue,
31:09invitée très souvent
31:10à la télévision
31:11et qui monte régulièrement
31:12sur scène,
31:13vient à sa rescousse.
31:15Elle charge un célèbre
31:16avocat parisien
31:17de régler l'affaire.
31:18On a vu débarquer
31:19l'avocat à Chambéry
31:20en jet privé,
31:21sans doute mandaté
31:22par sa tante,
31:23se souvient le capitaine
31:24Jean-Yves Michelier.
31:25Après dix jours
31:26de détention provisoire,
31:28la chambre d'accusation
31:29de l'époque
31:30libère Serge C.
31:31insuspect
31:33que tout pourtant
31:34accablait.
31:37Et Jean-Yves Michelier,
31:38évidemment,
31:38on va revenir
31:38dans un instant
31:39sur la surprise
31:40que vous avez
31:40quand cet homme
31:41va être libéré.
31:42Je vous poserai la question
31:43un peu plus tard.
31:44Jean-Yves Michelier,
31:45je le répète,
31:45ancien capitaine
31:46de la police judiciaire
31:47de la Chambéry,
31:48c'est vous qui menez
31:49toute cette enquête
31:49avec votre collègue
31:51Patrick Magniès.
31:52Vous avez fait un boulot
31:53incroyable pour remonter
31:54la piste de ces autostoppeuses.
31:56Alors, question toute simple,
31:58quand vous l'avez
31:58sous la main,
31:59ce Serge C,
32:00vous êtes allé le chercher
32:01en région parisienne.
32:03Qu'est-ce qu'il raconte
32:04au juge de Chambéry ?
32:06Il ne raconte pas grand-chose.
32:07Il dit,
32:07mais moi,
32:07je n'ai rien à voir
32:08avec cette affaire.
32:10Moi, je ne suis pas
32:10à l'origine
32:11de leur disparition.
32:13Je n'ai jamais vu ses filles.
32:15Voilà.
32:15Il se déclare complètement
32:16en dehors de cette affaire.
32:18Il nie,
32:18vous le rappelez,
32:20Jean-Yves Michelier,
32:21il nie,
32:22alors que vous avez
32:22des éléments,
32:23parce que vous allez lui mettre
32:25des témoignages sous le nez,
32:26notamment le témoignage
32:27de la gérante du bar,
32:28parce qu'elle les a vus,
32:29les filles,
32:29dans son bar
32:31avec ses bagages.
32:32Elle n'a rien inventé.
32:34Bon, il y avait
32:34beaucoup, beaucoup d'affiches
32:35à l'époque
32:36qui étaient placardées
32:37et donc, tout de suite,
32:38elle les a reconnues.
32:39Je me souviens même
32:40que comme c'est un bar
32:41qui n'est pas très grand,
32:43les filles s'étaient donc
32:44attablées,
32:45comme je vous l'avais dit,
32:46avaient posé leur sac à dos
32:47et à un moment donné,
32:48elle s'est pris le pied
32:48un peu dans un des sacs à dos
32:50au risque de la faire trébucher.
32:51Donc, c'est un détail,
32:52si vous voulez,
32:53qui lui est revenu en mémoire.
32:54Elle a dit,
32:54non, mais moi,
32:55je suis sûr à 100%
32:59corroboré, si vous voulez,
33:01le témoignage de cette jurante.
33:03Mais bien sûr,
33:04elle ne peut pas se tromper,
33:04cette femme.
33:05Elle n'invente pas.
33:05Elle n'a pas inventé
33:06cette histoire
33:06avec ces valises
33:07qui étaient au milieu
33:08qui gênaient son passage.
33:10Luc Gauchel,
33:10vous êtes journaliste
33:11à Sudinfo,
33:12Lameuse
33:12et vous êtes avec nous
33:13depuis le début
33:13de cette émission.
33:15Il y a quelque chose
33:15qui m'a beaucoup troublé
33:16à la lecture du dossier,
33:17c'est que le fameux camionneur
33:19qui avait pris les filles
33:20en stop et tout
33:20et qui a prêté sa voiture
33:22au suspect,
33:23à Serge C,
33:23il a prêté sa Jeep
33:24à cet homme,
33:25il va retrouver
33:26après la disparition
33:27sa voiture totalement accidentée.
33:29Il y a une aile
33:29qui est totalement enfoncée
33:30et surtout,
33:31la voiture a été nettoyée
33:32à l'acide.
33:33L'acide, pourquoi ?
33:34Pour faire disparaître
33:34des traces, c'est ça ?
33:36Sans doute.
33:37Sans doute.
33:38Parce que que s'est-il passé
33:39en fait réellement
33:40lorsque Serge C,
33:42avec un autre collègue
33:44un peu louche,
33:45est venu chercher les filles
33:46pour les héberger quelque part
33:48puisqu'il n'y avait pas de chambre
33:49dans ce fameux bar ?
33:51Eh bien,
33:52on peut vraisemblablement croire
33:54qu'elles sont parties
33:56avec ces deux personnes
33:57et qu'elles ont fait
33:58un premier tour en Jeep
34:00du lac du Bourget
34:00comme c'était prévu au départ.
34:02Que s'est-il passé par la suite ?
34:04Ça, évidemment,
34:04personne ne le sait
34:05puisque personne n'avoue.
34:07Il est clair
34:08qu'il y a dû y avoir quelque chose.
34:10Alors,
34:10l'aile accidentée
34:11peut peut-être
34:12faire penser à un accident.
34:14Il y aurait peut-être eu
34:15un accident
34:16où les jeunes filles
34:17ne seraient pas
34:18sorties vivantes
34:19mais ça paraît peu probable
34:21quand même.
34:22Ou alors,
34:22ont-elles été
34:24victimes d'attouchements
34:26ne se sont pas laissées faire
34:27et malheureusement
34:28ont été tués
34:29par le Serge C
34:30et son fameux complice ?
34:32Oui,
34:32parce que c'est une région
34:33montagneuse
34:33qui est très vaste
34:34avec des forêts,
34:35des apiques.
34:36Il y a beaucoup d'endroits
34:36où on pourrait cacher
34:37un corps.
34:39Luc Gauchel,
34:39il y avait eu des recherches
34:40justement de corps
34:42dans ce coin-là ?
34:44Eh bien non,
34:45justement,
34:45parce que comme on n'avait pas
34:46tous les témoignages
34:47que le capitaine Michelier
34:49a réussi à recueillir
34:50neuf ans après les faits,
34:51les gendarmes étaient persuadés
34:52qu'elles n'avaient pas quitté
34:53Mâcon.
34:54Donc toutes les battues
34:55et toutes les recherches
34:56se sont faites en Saône-et-Loire.
34:58Elles n'ont jamais été
34:59en Savoie
35:00et pas non plus
35:01près du lac du Bourget
35:03puisque au départ
35:04elles avaient dit
35:04qu'elles voulaient
35:05aller visiter
35:05le lac d'Annecy.
35:06Bien sûr.
35:06Jean-Yves Michelier,
35:08cet homme,
35:08je l'ai dit,
35:10détention provisoire
35:11rapide,
35:12une dizaine de jours,
35:13il a été sauvé
35:14grâce à ses appuis puissants,
35:16c'est ça ?
35:16Sa tante ?
35:18Oui,
35:18c'est sa tante
35:19qui effectivement
35:21est une personnalité
35:23dans le showbiz
35:24qui est très très connue
35:26en tant que chanteuse
35:27au plan national
35:28et même au plan international
35:30et bien naturellement
35:31je me garde bien aujourd'hui
35:33de vous donner son identité.
35:34Alors la tante
35:36qui a eu vent
35:37de l'incarcération
35:38de son cher neveu,
35:39elle s'est vite empressée
35:40si vous voulez
35:41de faire appel
35:42à un ténor
35:43du barreau de Paris
35:44lequel est arrivé
35:47en avion rapidement
35:48et comme par enchantement
35:50et bien
35:50une semaine après
35:51il était d'ordre.
35:52Votre réaction
35:53quand il a été libéré
35:54cet homme ?
35:56Alors c'est une très très
35:59grande déception
36:00mais naturellement
36:01une frustration
36:01parce que
36:03par rapport
36:04aux éléments
36:05qu'on a d'enquête
36:06laissant penser
36:08donc sa culpabilité
36:10ou au moins
36:11sa participation
36:12dans la disparition
36:13de ces deux jeunes femmes
36:15vous pensez bien
36:16que nous policiers
36:17on a eu du mal
36:19à l'accepter.
36:19c'est normal
36:20on a travaillé quand même
36:22des mois
36:22des années
36:23pour arriver
36:24à recueillir
36:25à regrouper
36:26des témoignages
36:28qui nous orientent
36:29principalement
36:30et justement
36:30vis-à-vis de ce garçon
36:32là je crois
36:34que c'est le pire
36:34pour un enquêteur.
36:35Le suspect numéro 1
36:38libéré
36:38l'enquête va rester ouverte
36:40Françoise et Marie-Agnès
36:41les cousines disparues
36:42il est mort
36:43mais d'autres langues
36:43peuvent se délier
36:45l'enquête de l'heure du crime
36:46je vous retrouve tout de suite
36:46sur RTL
36:47Dans l'heure du crime
36:58les disparitions
36:59de deux cousines belges
37:00Françoise Brouillère
37:01Marie-Agnès Cordonnier
37:02août 1984
37:03en Savoie
37:04après dix ans d'enquête
37:05un seul suspect
37:06identifié
37:07mais relâché
37:0741 ans plus tard
37:09le dossier est toujours ouvert
37:10il intéresse la justice
37:12Mai 2020
37:13le suspect numéro 1
37:15Serge C
37:15meurt à l'âge de 65 ans
37:17il avait toujours nié
37:18la disparition
37:20de Françoise Brouillère
37:21et Marie-Agnès Cordonnier
37:22l'ancien capitaine de police
37:25Jean-Yves Michelier
37:25ne baisse pas les bras
37:26pour autant
37:27il n'était pas seul
37:29à savoir
37:29même si plusieurs témoins
37:30sont morts
37:31les langues
37:32d'autres personnes
37:33peuvent encore
37:33se délier
37:34le dossier
37:36des cousines belges
37:36est aujourd'hui
37:37l'une des plus anciennes affaires
37:39non résolues en France
37:40le dossier pourrait un jour
37:41rejoindre le pôle
37:42des cold case
37:43à Nanterre
37:44combien de fois
37:45n'avons-nous pas
37:46lancé l'appel
37:48à ceux qui savent
37:49et j'en profite aujourd'hui
37:50de leur dire
37:51une fois encore
37:52qu'ils peuvent se décharger
37:54d'un secret
37:55qui doit peut-être
37:56leur peser très fort
37:57et qui
37:58pourrait nous délivrer
38:00finalement
38:01de tout
38:02ce cauchemar
38:03La voix de Michel Brouillère
38:06le père de Françoise Brouillère
38:08c'était
38:09dans une émission diffusée
38:10il y a une quinzaine d'années
38:12en Belgique
38:12dans l'émission
38:13Devoir d'enquête
38:14ou bien il faisait un appel
38:15au témoignage
38:16ce papa
38:17et bien ces témoignages
38:18sont évidemment
38:18toujours possibles
38:19aujourd'hui
38:19Jean-Yves Michelier
38:20vous nous accompagnez
38:21dans cette émission
38:21depuis le début
38:22vous êtes l'enquêteur
38:23qui a vraiment
38:24remonté la piste
38:25de ses deux cousines
38:27on était tout près
38:28de la vérité
38:28avec ce Serge C
38:29on avait peut-être
38:30même la vérité
38:32Ah ben pour moi
38:34oui
38:34à partir de ce moment là
38:36si vous voulez
38:37c'est comme une pièce de théâtre
38:38le rideau tombe
38:40et puis voilà
38:41il n'y a plus rien à voir
38:42le spectacle est terminé
38:43alors moi
38:45c'est pas ce que je souhaitais
38:46moi je ne souhaitais pas
38:47alors après
38:47c'est pas moi qui décide
38:49après c'est la justice
38:50qui décide
38:51c'est l'instruction
38:51qui décide
38:52Oui bien sûr
38:52c'est les juges
38:53qui décident
38:54mais selon vous
38:55l'affaire était résolue
38:56elle méritait un renvoi
38:57devant les assises ?
39:00Écoutez moi
39:00je ne peux pas
39:01me substituer
39:02si vous voulez
39:03une décision de justice
39:04moi je suis policier
39:05moi mon rôle
39:07c'est d'identifier
39:07d'interpeller
39:08les auteurs
39:10d'un crime
39:10ou d'un délit
39:11et puis de les présenter
39:12à la justice
39:13c'est là mon rôle
39:14mon job c'est ça
39:15c'est sûr que moi
39:16personnellement
39:17je n'ai jamais compris
39:17je n'ai jamais compris
39:18pourquoi
39:19la chambre d'accusation
39:20avait remis en liberté
39:22qu'est-ce que vous voulez
39:23que je dise à ça moi ?
39:24Non ça simplement
39:25je suis surpris
39:26je suis déçu
39:28et je suis frustré
39:29voilà tout simplement
39:30c'est un regret
39:32dans votre carrière
39:32vous avez gardé
39:33je suppose
39:33un goût amer
39:34écoutez moi
39:36le côté goût amer
39:37de cette enquête
39:38c'est que
39:39j'aurais souhaité
39:40finaliser cette enquête
39:42par un résultat positif
39:44parce que moi mon rôle
39:46si vous voulez
39:46bien sûr je suis policier
39:48je suis payé
39:48pour faire un travail
39:49et je m'efforce
39:50de bien le faire
39:51mais je pense aux familles aussi
39:52c'est ça qui m'importe
39:53c'est d'apporter une réponse
39:55aux familles
39:56moi je crois que
39:57perdre un enfant
39:59qui soit jeune
40:00ou adulte
40:01pour des parents
40:02c'est peut-être le pire
40:03de ce qu'on peut vivre
40:04Un petit mot là-dessus
40:05Luc Gauchel
40:06sur ce que dit
40:07le capitaine Jean-Yves Michelier
40:08côté belge
40:10à Liège
40:11d'où étaient originaires
40:12ces deux cousines
40:13l'affaire a beaucoup marqué
40:16les imaginations
40:16énormément
40:18donc il faut savoir
40:20que c'est vrai
40:21qu'on en reparlait plus souvent
40:22mais dès qu'il y avait
40:23un prédateur sexuel
40:25qui était arrêté
40:26dans le sud de la France
40:28le long de la fameuse A6
40:29l'autoroute du soleil
40:30comme on l'appelle ici
40:31et bien on revoyait
40:33les photos
40:34des disparus de l'A6
40:36et les visages souriants
40:37des deux jeunes filles
40:39jusqu'à la fin
40:41les quatre parents
40:43ont cru pouvoir
40:44enfin faire leur deuil
40:45avec cette vérité
40:46toute la vie
40:47ils ont espéré
40:48le dernier en date
40:50qui est mort
40:50c'est ce fameux
40:51Michel Brouillère
40:52donc le papa de François
40:54ce qu'on vient d'entendre
40:54tout à l'heure
40:55et alors son fils aîné
40:57me disait ceci
40:59c'est que lorsqu'il est
41:01un peu la veille de sa mort
41:02en 2021
41:02il avait fait venir le prêtre
41:04et il avait expliqué
41:06au prêtre
41:06que c'était vraiment
41:07le plus grand mystère
41:09la plus grande déception
41:10de sa vie
41:10c'est de ne pas savoir
41:11avant de mourir
41:13ce qu'était devenu sa fille
41:14et il a eu en plus
41:16cette phrase formidable
41:18et de pouvoir pardonner
41:20à celui qui avait fait ça
41:21c'est ça
41:22donc là
41:23pour cette famille
41:24c'est fini aujourd'hui
41:25je crois qu'ils n'ont plus
41:26trop envie d'en parler
41:27en tout cas
41:27les gens qui restent
41:28juste un petit mot là-dessus
41:30Luc Gauchel
41:30voilà
41:31donc
41:32il pense que maintenant
41:33avec la mort du principal suspect
41:35déjà il y avait eu
41:37énormément de lâcheté
41:39à l'époque
41:39on l'a vu
41:40avec tous ces gens
41:40qui savaient
41:41et qui n'ont pas parlé
41:42maintenant que le principal suspect
41:43est mort
41:44et que 40 ans sont passés
41:45ils pensent réellement
41:46qu'il n'y aura plus rien
41:47dans cette affaire à découvrir
41:49Jean-Yves Michelier
41:50vous aussi
41:51parlez-nous un petit mot
41:52sur les familles
41:53elles se sont repliées
41:54dans leur chagrin
41:55ces familles
41:56il n'y avait pas d'autre choix
41:57moi j'étais surtout
41:59en rapport
42:00avec Michel Brouillard
42:02le papa
42:02les cordonniers
42:03j'ai eu très peu
42:04de contact avec eux
42:05si ce n'est au début
42:06de l'enquête
42:07ce n'était pas des gens
42:07qui étaient très attirés
42:09pour revenir vers les autorités
42:10judiciaires
42:11alors que les brouillards
42:12oui eux
42:13ils allaient de l'avant
42:14il reste le frère
42:15Denis
42:15et j'ai appris
42:16que lui
42:17il ne voulait plus
42:18qu'on parle de cette affaire
42:19il avait tout comme
42:20auprès de ses parents
42:21souffert de la disparition
42:23de sa soeur
42:24pendant des décennies
42:25dans la tente
42:26et maintenant
42:27ils tournent une page
42:28tout simplement
42:28merci beaucoup
42:30capitaine
42:31Jean-Yves Michelier
42:32et Luc Gauchel
42:33d'avoir été aujourd'hui
42:34les invités de l'heure du crime
42:35merci à l'équipe de l'émission
42:36rédactrice en chef
42:37Justine Vigneault
42:37préparation
42:38Lisa Canales
42:39Pauline Dessillon
42:40réalisation en direct
42:41merci à l'émission
Écris le tout premier commentaire
Ajoute ton commentaire

Recommandations