- il y a 16 heures
Yvette Brisset, 92 ans, atteinte d'Alzheimer, pensionnaire d'un Ehpad. Morte étouffée en mangeant une madeleine. Drame qui serait resté anonyme si la vieille dame n'avait pas reçu ce soir-là un mystérieux visiteur, avec en filigrane, le soupçon d'un assassinat silencieux et sans témoin.
Retrouvez tous les jours en podcast le décryptage d'un faits divers, d'un crime ou d'une énigme judiciaire par Jean-Alphonse Richard, entouré de spécialistes, et de témoins d'affaires criminelles.
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00:00Aux éditions Belfont, 14h-15h, c'est l'heure du crime sur RTL.
00:05Jean-Alphonse Richard.
00:07Comment peut-on tuer quelqu'un avec une madeleine ?
00:09S'il avait voulu gâcher sa vie, il n'aurait pas pu faire autrement.
00:12Le vrai problème, c'est le viagé qui nous colle à la peau.
00:16Ça paraît suspect, ça paraît malsain.
00:19J'ai été entendue par la police.
00:21La première phrase qu'ils m'ont dit,
00:23« Vous connaissez le film du viagé ? »
00:25Alors je me suis dit, ça y est, le ton est donné.
00:28Bonjour, Yvette Brisset, 92 ans, atteinte d'Alzheimer,
00:34pensionnaire d'un EHPAD, morte étouffée en mangeant une madeleine.
00:38Drame qui serait à jamais resté anonyme
00:40si la vieille dame n'avait pas reçu ce soir-là un mystérieux visiteur,
00:45laissant après son passage le soupçon d'un assassinat silencieux et son témoin.
00:49Que s'est-il donc passé dans la chambre 420, fermée à double tour ?
00:54Yvette Brisset, la madeleine mortelle et le viagé,
00:57L'heure du crime, la seule émission radio 100% fait divers,
01:00c'est tout de suite sur RTL.
01:08Lundi 13 mai 2019, 20h40,
01:11les policiers du commissariat de Tours
01:13sont appelés pour le décès d'une pensionnaire
01:16à l'EHPAD Les Amarantes, au numéro 42 de la rue Blaise-Pascal.
01:20Il y a un problème.
01:22Pour le médecin, la mort est douteuse.
01:24Le docteur vient d'ailleurs d'émettre un obstacle médico-légal qui suspend l'inhumation.
01:30Yvette Brisset, 92 ans, a été retrouvée sans vie dans sa chambre,
01:34la numéro 420, aux alentours de 19h.
01:38C'est une agente hospitalière qui a fait la découverte.
01:41Elle a aussitôt alerté une collègue.
01:43Les deux femmes expliquent avoir découvert la vieille dame allongée.
01:47Ses bras étaient au-dessus de la couverture et du drap.
01:52L'aide soignante l'avait pourtant parfaitement bordée,
01:55avec les mains en dessous du drap.
01:58Selon les employés, des miettes de gâteau étaient disséminées sur le cou
02:01et le plastron de la chemise de nuit d'Yvette Brisset.
02:05Elle ne respirait plus.
02:06Les employés ont relevé sa tête, mais il était trop tard.
02:09La victime s'est sans doute étouffée.
02:11Et en mangeant un gâteau, Yvette Brisset était une pensionnaire fragile.
02:15Elle ne pesait que 39 kilos.
02:17Elle avait des difficultés à s'alimenter.
02:20Seule, elle mangeait très doucement.
02:23Elle n'absorbait que des plats mixés.
02:25Elle pouvait certes consommer des gâteaux,
02:27à condition que ceux-ci soient brisés en minuscules morceaux.
02:30Et ici, ce n'est pas le cas.
02:34Le corps d'Yvette Brisset est transporté à l'Institut médico-légal de Tours.
02:37Le scanner détecte un corps étranger dans la gorge de la victime,
02:42juste au-dessus des cordes vocales.
02:45Il s'agit d'un fragment alimentaire,
02:47un morceau de madeleine bloqué dans la trachée.
02:50Deux portions de madeleine, mesurant 3 cm sur 2,
02:54avaient déjà été retirées de la bouche par les employés de l'EHPAD.
02:57Le légiste évoque une mort par asphyxie mécanique.
03:01Il remarque aussi que le cou de la malheureuse a été saisi
03:04au niveau des cervicales assez vivement,
03:06au point de provoquer une petite hémorragie.
03:10Le rapport d'autopsie n'exclut pas l'intervention violente d'un tiers.
03:14La police judiciaire est chargée de l'enquête.
03:18Jeudi 16 mai, trois jours après le décès suspect d'Yvette Brisset,
03:21les enquêteurs enchaînent les auditions des employés de l'EHPAD.
03:25La vieille dame, qui résidait au 4e étage,
03:27a été mise au lit à 18h30.
03:30Elle a ensuite reçu une visite tardive,
03:32celle d'un homme âgé d'environ 40-45 ans,
03:36autour d'un mètre 75,
03:38cheveux courts foncés,
03:40crâne dégarni.
03:41Le nom de cet individu ne figure pas
03:43sur le registre des visiteurs.
03:46Il s'est présenté à l'étage
03:47en demandant si le repas du soir
03:49avait été servi.
03:51Il a raconté être déjà passé dans l'après-midi
03:54pour voir madame Brisset, mais elle dormait.
03:56Il a indiqué qu'il avait oublié un trousseau de clé
03:58dans sa chambre.
03:59L'employé lui a ouvert la porte,
04:01verrouillé la nuit,
04:02pour éviter que les pensionnaires s'enfuient.
04:04Une deuxième agente hospitalière
04:06confirme avoir vu l'homme pénétrer dans la chambre.
04:10Elle dit l'avoir trouvé.
04:11Étrange !
04:12Il était tout rouge !
04:13Il était comme très gêné.
04:15Le visiteur a quitté la chambre 420 à 19h05.
04:20Cinq minutes plus tard,
04:21Yvette Brisset était retrouvée morte.
04:24Les employés se sont alors exclamés
04:26« C'est lui ! C'est lui ! »
04:28Elles se sont précipitées au rez-de-chaussée,
04:30mais le mystérieux visiteur
04:32qui connaissait le code de l'ascenseur
04:33avait disparu.
04:36Un visiteur du soir que la PJ de Tours
04:38va devoir identifier.
04:40Beaucoup de soupçons vont peser sur cet homme
04:42qui est bel et bien la dernière personne
04:45à avoir vu Yvette Brisset vivante.
04:47Les employés de l'EHPAD sont formels.
04:49Quand il a quitté la chambre,
04:51cet homme, la vieille dame est morte.
04:53Effectivement, on va s'intéresser à la victime
04:56et puis on va voir comment les enquêteurs
04:58vont peu à peu remonter jusqu'à ce personnage.
05:01Ce sera dans la suite de l'heure du crime.
05:03Alors, on reprend tout ça dans l'ordre.
05:06Il y a une seule certitude, en fait, dans ce dossier.
05:08Et elle est flagrante.
05:09C'est Yvette Brisset, 92 ans,
05:11est morte, étouffée.
05:12Bonjour, Christian Panvert.
05:14Bonjour à tous.
05:15Effectivement, au début,
05:17on pense à un accident,
05:19une vieille dame qui meurt dans un EHPAD,
05:21qui plus est, qui est atteinte d'Alzheimer.
05:23Ça ne devrait pas faire la lune des journaux.
05:25Je suis désolé, c'est dramatique.
05:27Mais effectivement, ça reste un peu dans le domaine privé.
05:31Oui, alors, vous le disiez très justement,
05:33elle est certainement décédée, étouffée.
05:36D'ailleurs, c'est la seule chose dont on est certain.
05:39Personne, d'ailleurs, ne le comptait.
05:40Ce petit gâteau traditionnel
05:42en forme de coquillage qu'on connaît tous
05:44a causé la mort d'Yvette Brisset.
05:47L'autopsie a mis en évidence un étouffement.
05:49Deux portions de deux centimètres sur deux.
05:52Ça, ça ne fait aucun doute.
05:53C'est ça.
05:54Bonjour, Maître Abed Benjador.
05:55Bonjour, Jean-Alphonse Richard.
05:57Merci infiniment d'être avec nous aujourd'hui
05:58dans le studio de l'heure du crime.
06:00On a beaucoup de plaisir à vous recevoir.
06:01Vous êtes avocat au barreau de Tours.
06:04Et dans cette affaire, vous êtes l'avocat d'Alain Jousselin.
06:06Alors, Alain Jousselin, c'est le visiteur du soir.
06:08Mais ça, on va en parler dans un petit instant.
06:10On va voir qui est cet homme.
06:12Votre concours nous est précieux, Maître Benjador.
06:14Parce qu'effectivement, avec votre père,
06:15vous avez participé à ce procès.
06:17On salue votre père, qu'on connaît d'ailleurs,
06:19dans l'heure du crime.
06:20L'autopsie, elle sème le doute tout de suite.
06:23Parce qu'on se dit qu'il y a peut-être
06:25une tierce personne qui a intervenu.
06:28Alors, ce n'est pas l'autopsie
06:29qui sème le doute tout de suite.
06:32Ça va être les déclarations du personnel de l'EHPAD.
06:35Et notamment du personnel de l'EHPAD
06:36qui vont décrire Madame Brisset
06:38comme étant, au moment de sa découverte,
06:40comme recouverte de morceaux de madeleine.
06:44Et d'ores et déjà, je précise que
06:46les services d'enquête
06:48et le médecin qui se déplace au chevet de Madame Brisset
06:51puis le médecin légiste
06:52ne vont pas constater par eux-mêmes
06:54ce qui sera décrit par les infirmières
06:57puisqu'au moment où les services de police arrivent,
06:59au moment où le médecin arrive,
07:00le corps a été lavé,
07:02la chambre a été lavée
07:03et en réalité, les enquêteurs ne constateront
07:05rien par eux-mêmes.
07:07Il faudra, dans cette enquête,
07:08se fonder sur les déclarations du personnel de l'EHPAD.
07:12Le personnel de l'EHPAD,
07:14il faut le préciser,
07:15Maître Benjador, c'est important,
07:16ils ont vu cette dame
07:18qui ne respirait plus,
07:20ils ont probablement tenté un geste
07:23pour la sauver,
07:23ils ont enlevé des morceaux de gâteau,
07:26ils sont intervenus sur cette dame.
07:28Alors, vous voyez,
07:29c'est déjà un des premiers éléments
07:31sur lesquels nous allons nous fonder
07:32pour assurer la défense d'Alain Jousselin,
07:35c'est que vous dites,
07:36elle ne respirait plus,
07:38et pourtant, on sait d'un témoignage
07:40d'un des membres du personnel de l'EHPAD
07:41qu'une des primo-intervenantes,
07:43une des premières ASH
07:45qui va se rendre au chevet de Mme Brisset,
07:48va prendre son téléphone de service
07:49et va appeler en disant,
07:50elle s'étouffe,
07:51elle s'étouffe.
07:53Donc déjà,
07:54pardon,
07:56on n'est pas sûr
07:57de savoir si elle était déjà morte
07:59ou si elle était en train de s'étouffer.
08:01Il y a un doute là-dessus.
08:02Il y a un doute là-dessus,
08:03puisque ça, ça ressort de la procédure.
08:06Le témoignage d'un autre personnel de l'EHPAD
08:08dit, elle m'a appelé en disant,
08:10elle s'étouffe,
08:10elle s'étouffe.
08:12Et voyez,
08:13vous parliez de cette saisie du coup
08:15qui est retenue,
08:16qui a été retenue à charge
08:17contre M. Jousselin.
08:19Qui est constatée à l'époque.
08:21Qui est constatée.
08:22Mais elle n'est pas exclusive
08:23du comportement éventuel de M. Jousselin.
08:25Elle peut correspondre
08:26à des manœuvres
08:27qui auraient été réalisées
08:28par le personnel de l'EHPAD,
08:29notamment pour saisir,
08:31pour l'aider à recracher
08:33un morceau de madeleine.
08:35C'est une personne très âgée.
08:36Et on sait que
08:37les personnes très âgées
08:38marquent beaucoup plus facilement.
08:41Donc, il n'y a rien d'exclusif.
08:43Oui, c'est ça.
08:44Donc, on est un petit peu dans le doute.
08:45Vous avez raison de le souligner.
08:46D'ailleurs, effectivement,
08:47ça peut être une manipulation
08:48du personnel,
08:49tout simplement soignant,
08:50qui est là,
08:51qui a été un peu affolée.
08:52Parce qu'on voit cette dame
08:53qui est en train de partir
08:54ou qui est déjà partie.
08:55et on essaie de tout faire
08:57pour, effectivement,
08:58essayer peut-être
08:59de la ventiler
09:00ou de lui donner de l'oxygène.
09:01Mais ça ne sera pas le cas.
09:03Yvette Brisset,
09:03elle est morte.
09:04Christian Panvert,
09:05vous êtes avec nous
09:06depuis le début de cette émission,
09:07correspondant à RT à la Tour,
09:08je le précise.
09:09Et dans la région centre,
09:11vous avez suivi toute cette affaire,
09:12vous la connaissez bien.
09:13Yvette Brisset,
09:14un mot sur elle.
09:15Elle est dans l'établissement,
09:16je crois, depuis cinq ans.
09:17C'est une femme modeste.
09:19On peut dire
09:19que ce n'est pas quelqu'un
09:20de particulier
09:21dans cet établissement.
09:23Non, c'est une femme
09:24très modeste.
09:25dont la petite fille
09:26sera d'ailleurs partie civile
09:28avec sa mère
09:29et deux neveux.
09:30Elle n'est pas mariée,
09:32elle n'a pas d'enfant.
09:33Durant le procès,
09:34d'ailleurs,
09:34on dira que c'était
09:34le drame de sa vie.
09:35C'est quelqu'un
09:36qui est joyeuse,
09:39qui est sympathique,
09:40diront les témoins.
09:41Elle a deux neveux
09:42et c'est une femme seule.
09:43Le déclic, Christian,
09:46c'est évidemment
09:47l'inconnu dans le couloir.
09:49C'est cet homme,
09:49ce visiteur du soir.
09:51C'est à cause de ça
09:52que tout de suite
09:52l'affaire devient
09:53très mystérieuse
09:54et intrigante.
09:55Vous avez raison.
09:57Quand j'ai traité
09:57ce procès,
09:58je me suis dit
09:59soit c'est le premier
10:01tueur à la madeleine
10:02au monde,
10:04extraordinaire,
10:05ou alors c'est une erreur
10:07de la justice considérable.
10:09Donc évidemment,
10:10c'est un procès
10:11qui était très,
10:13très, très important.
10:13Un visiteur qui connaissait bien
10:16la victime,
10:18il lui versait chaque mois
10:19de l'argent.
10:21Yvette Brisset,
10:21la madeleine mortelle
10:22et le viagé.
10:23Je n'avais pas remarqué
10:24qu'elle avait les yeux
10:25grands ouverts,
10:26la bouche béante,
10:27elle ne bougeait plus,
10:28j'ai pensé qu'elle dormait.
10:30L'enquête de l'heure du crime,
10:31on se retrouve dans un instant
10:32sur RTL.
10:3414h15,
10:35Jean-Alphonse Richard
10:36sur RTL,
10:38l'heure du crime.
10:4014h15,
10:41Jean-Alphonse Richard
10:42sur RTL,
10:44l'heure du crime.
10:45Au programme aujourd'hui
10:46de l'heure du crime,
10:47la mort intrigante
10:48d'Yvette Brisset,
10:4992 ans,
10:49dans un EHPAD
10:50à Tours,
10:51printemps 2019,
10:52étouffée
10:53en avalant une madeleine.
10:55Elle venait de recevoir
10:56un mystérieux visiteur,
10:58il est activement recherché.
11:01Entendu par la police,
11:02une employée de l'EHPAD
11:03les Amarantes,
11:04dit avoir déjà vu
11:05l'individu entrer
11:06dans la chambre
11:07d'Yvette Brisset.
11:08Elle l'a croisée
11:09à trois ou quatre reprises.
11:10Elle se souvient
11:11qu'il rendait visite
11:12de temps en temps
11:13à la vieille dame.
11:14Il s'était présenté
11:15comme un ancien voisin.
11:17Si le visiteur
11:18lui avait demandé
11:19ce soir-là
11:19l'autorisation
11:20de donner des madeleines
11:21à la pensionnaire,
11:23bien sûr,
11:23elle aurait répondu
11:24non,
11:25c'est trop dangereux.
11:26Une autre employée
11:27confirme que cet homme
11:29a porté beaucoup
11:29de pâtisserie
11:30à Yvette Brisset.
11:32Il avait justifié
11:33ses cadeaux
11:33en affirmant
11:34qu'Yvette était
11:35sa grand-mère de cœur.
11:38Une collègue,
11:39l'employée,
11:39avait confié
11:40qu'il allait arriver
11:41malheur à madame Brisset
11:42à force que cet homme
11:43lui donne des gâteaux.
11:45Yvette Brisset
11:45était une personne
11:47très réservée.
11:48Elle n'avait jamais eu
11:48d'enfant.
11:49Elle ne fréquentait personne.
11:51Ses seules connaissances
11:52étaient son compagnon
11:53et le fils de celui-ci.
11:55La défunte
11:55possédait
11:56un petit patrimoine immobilier,
11:58un appartement inoccupé
11:59à Tours
12:00et une maison
12:01à 25 kilomètres
12:02dans le village
12:03de Mont-Bazon.
12:05Un bien enviagé
12:06pour lequel un homme,
12:08Alain Jousselin,
12:09versait 558 euros
12:12de rente mensuelle.
12:13Mardi 21 mai 2019,
12:17deux semaines
12:17après la mort
12:18d'Yvette Brisset,
12:19Alain Jousselin,
12:2060 ans,
12:21est entendu
12:21par les enquêteurs.
12:22Il confirme
12:23être le mystérieux
12:24visiteur
12:25de la vieille dame.
12:26Il lui a rendu visite
12:27le 13 mai au soir.
12:29Son épouse,
12:30également entendue,
12:31confirme
12:31que son époux
12:32connaissait
12:32madame Brisset.
12:33Il a été surpris
12:34d'ailleurs
12:34en apprenant
12:35son décès.
12:36L'épouse
12:36dit que son mari
12:37est un ancien pompier
12:38de Paris.
12:39Je suis certaine
12:40qu'il aurait réagi
12:41s'il avait vu cette femme
12:42suffoquée,
12:44déclare-t-elle.
12:45Placé en garde à vue,
12:46Alain Jousselin raconte
12:47avoir acheté
12:48en 1995
12:49en viagé
12:50la maison
12:51d'Yvette Brisset.
12:52Il n'a vu cette femme
12:53qu'à cinq ou six reprises
12:54ces dernières années,
12:55mais il s'était pris
12:56d'affection pour elle.
12:58Une amie,
12:59une grand-mère
13:00de substitution,
13:01précise-t-il.
13:02Au soir du 13 mai,
13:03il s'est rendu
13:04à l'EHPAD à moto
13:05pour récupérer
13:06des clés
13:06oubliées
13:07dans la chambre.
13:08Il a donné
13:08une madeleine à Yvette.
13:10Elle a émietté
13:11elle-même le gâteau.
13:12Selon lui,
13:13elle se débrouillait.
13:14Il est ensuite sorti
13:15dans le couloir
13:15pendant que la pensionnaire
13:16continuait à manger
13:17ses madeleines.
13:19Quand il l'a retrouvée,
13:20elle avait des miettes
13:21sur le cou.
13:22Il n'a pas remarqué
13:23qu'elle avait
13:23les yeux grands ouverts
13:24ou encore la bouche béante
13:26remplie de biscuits.
13:27Jousselin
13:28dit avoir donné
13:29deux madeleines
13:30à la vieille dame.
13:31Il reconnaît
13:31qu'à son départ,
13:32Madame Brisset
13:33ne bougeait plus,
13:34mais il a pensé
13:35qu'elle dormait.
13:37S'il avait eu
13:37le moindre doute,
13:38il aurait tenté
13:39de la ranimer.
13:41Jeudi 23 mai,
13:42après 48 heures
13:43de garde à vue,
13:44Alain Jousselin
13:44est mis en examen
13:45pour l'assassinat
13:46d'Yvette Brisset.
13:47Il dément en bloc.
13:49Le juge estime
13:50qu'il a voulu
13:50précipiter la mort
13:51de la victime
13:52pour en finir
13:53avec ce viagé.
13:54Bientôt à la retraite,
13:55il avait pour projet
13:56de vendre la maison
13:57pour acquérir
13:58un autre bien.
14:00L'ancien pompier
14:00est placé
14:01en détention provisoire.
14:05Accusé d'assassinat,
14:06ça n'est pas rien.
14:07Un suspect
14:08qui nie les faits
14:09qu'on lui reproche.
14:09Il a bien donné
14:10des madeleines
14:11à Yvette Brisset,
14:12mais jamais,
14:12à aucun moment,
14:13il n'a voulu
14:14attenter à sa vie.
14:15Pour l'heure,
14:16en tout cas,
14:16le juge d'instruction
14:17ne le croit pas.
14:19On va voir
14:19si les investigations
14:20vont conduire
14:21Alain Jousselin,
14:22inconnu de la justice,
14:23il faut bien le préciser,
14:25jusqu'à la porte
14:25d'une cour d'assises.
14:27Maître Abed Benjador,
14:28vous êtes avec nous
14:29aujourd'hui
14:29dans l'heure du crime.
14:31Avocat à Tours,
14:32avocat d'Alain Jousselin.
14:33Alors évidemment,
14:34ce dossier,
14:34vous le connaissez
14:35sur les bouts des doigts.
14:36Alors évidemment,
14:37il a apporté des madeleines,
14:39elle est morte
14:40en s'étouffant.
14:42Yvette Brisset,
14:43le gros problème
14:43pour Alain Jousselin,
14:44c'est qu'il y a ce viagé.
14:46Et là,
14:47on change de,
14:48j'ai envie de dire,
14:49de vitesse,
14:49parce que là,
14:51il y a un mobile
14:51pour tuer cette femme.
14:53Après tout,
14:54ce viagé,
14:54il était ennuyeux,
14:55il durait depuis des années,
14:57il avait besoin d'argent,
14:58pourquoi pas,
14:59abréger les souffrances
15:00de cette vieille dame.
15:02Alors,
15:02d'abord,
15:03Alain Jousselin
15:03n'avait pas besoin d'argent.
15:06Ensuite,
15:07ce viagé
15:08durait certes
15:09depuis un certain nombre d'années,
15:11mais Mme Brisset était,
15:13il suffisait de l'avoir
15:14pour s'en convaincre,
15:15très âgée,
15:18fragile,
15:19donc,
15:19a priori,
15:21c'est du cynisme pur,
15:24mais on pouvait imaginer
15:26qu'elle ne survivrait pas
15:27encore très très longtemps.
15:29Le projet d'Alain Jousselin
15:31n'était pas arrêté,
15:33il n'était pas particulièrement
15:34pressé,
15:35il venait d'ailleurs
15:36de refuser son départ
15:38à la retraite,
15:39c'est-à-dire qu'il avait
15:39rempli des pour une année,
15:40il était encore salarié,
15:42et en revanche,
15:43ce qui est vrai,
15:45c'est que le viagé
15:46va jeter une ombre
15:47sur l'ensemble
15:48de ce dossier
15:48et sur l'analyse
15:49de son comportement,
15:50une ombre
15:51qui va être très très difficile
15:52à écarter.
15:53Alors première ombre,
15:54et moi elle me paraît
15:55très très importante
15:56dans ce dossier,
15:56quand on le lit,
15:57quand on le détaille,
15:59c'est le fait que cet homme
16:00il va voir cette vieille dame,
16:02il dit c'est ma grand-mère
16:03de cœur,
16:03ok,
16:04ton tact,
16:05mais après tout,
16:06pourquoi est-ce qu'il a besoin
16:07de rendre ses visites
16:09absolument
16:09à la vieille dame,
16:11de les multiplier,
16:12il prend sa moto,
16:13il dit qu'il a oublié
16:14des clés,
16:15il va dans cet EHPAD
16:16à 7h du soir,
16:18c'est quand même,
16:19non mais attendez,
16:19je me fais l'avocat du diable,
16:20vous êtes l'avocat tout court,
16:22mais il y a un petit souci là.
16:24Vous vous faites l'avocat
16:25de l'accusation,
16:26mais d'abord Alain Jousselin
16:28allait rendre visite
16:29à Maëm Brisset,
16:30il a effectivement été son voisin
16:31pendant un certain temps,
16:33et c'est la raison
16:33pour laquelle il s'était rencontré,
16:34il s'était lié d'amitié
16:35à une époque,
16:37et c'est la raison pour laquelle
16:37il avait acheté cette maison
16:39en viagé,
16:39puisqu'elle avait fait part
16:40de son souhait de déménager,
16:41et cette maison lui plaisait.
16:43Ensuite, Alain Jousselin
16:45allait rendre visite
16:46à Maëm Brisset à l'EHPAD,
16:47puisqu'il faisait des dialyses,
16:49des prises de sang
16:50de façon assez régulière,
16:52et qu'il profitait
16:52de cet impératif médical à tour
16:55pour faire un crochet par l'EHPAD.
16:57Et c'est ce qu'il fait ce jour-là
16:58à 14h,
16:59il passe à l'EHPAD,
17:01elle est assoupie,
17:02il apporte le sachet de Madeleine,
17:03elle est assoupie,
17:04il dépose le sachet de Madeleine
17:05dans la chambre,
17:06et puis il n'a pas le projet
17:07de revenir.
17:08Et il perd un trousseau de clé,
17:10qui n'est pas un trousseau de clé
17:11anecdotique,
17:11puisqu'il est gardien
17:12de résidence pour personnes âgées,
17:16en tout cas,
17:16et gardien de résidence.
17:18Et ce trousseau est primordial,
17:20il y a des clés qui sont sécurisées,
17:21qui peuvent être retenues
17:22de son salaire,
17:22qui coûtent très très cher.
17:24Et il dit,
17:24bon, je fais,
17:26je veux bien vérifier
17:27si je n'ai pas laissé
17:28les clés dans la chambre
17:30de l'EHPAD,
17:31et il vérifie effectivement,
17:32et à cette occasion-là,
17:33elle est réveillée,
17:34donc il discute avec elle.
17:36Trousseau de clé
17:37qui sera retrouvé dans sa moto,
17:38un peu plus tard.
17:38Bon, tout ça, voilà,
17:39c'est juste ce qu'a pu établir
17:41l'enquête.
17:43Christian Panvert,
17:44correspondant RTL à Tours
17:45et dans la région centre,
17:47il y a un autre problème aussi,
17:49c'est que ce monsieur Jousselin,
17:51il va laisser,
17:52il va être brissée toute seule
17:53à manger ses madeleines.
17:54Il ne s'est pas tellement préoccupé
17:55de savoir si elle les mangeait bien,
17:57si elle les découpait bien,
18:00si ça allait bien.
18:01Non, il est dans le couloir.
18:02Oui, alors là,
18:03il y a un doute aussi.
18:04Il dit qu'il est dans le couloir.
18:07Le personnel dit
18:08qu'ils ne l'ont pas vu
18:10dans le couloir.
18:11Là, il y a une zone d'ombre.
18:12Ce qui est très étonnant,
18:14c'est surtout la fréquence
18:16qui s'accélère.
18:17Parce qu'il aurait visité
18:18Mme Brisset six fois
18:20entre 1995 et 2004.
18:21de 2004 à 2014,
18:25date de son entrée à l'Épanne,
18:26Mme Brisset,
18:27il ne la voit pas pendant dix ans.
18:29Donc, quelqu'un qui parle
18:31d'une grand-mère de substitution
18:33pourrait quand même dire
18:34que la fréquence des visites
18:35s'accélère, effectivement.
18:37Voilà, je voulais ajouter ça.
18:39Et en ce qui concerne
18:40ce qui s'est passé,
18:41lui dit
18:41j'ai coupé en deux
18:44la madeleine
18:45et on ne m'a jamais dit
18:45qu'elle ne pouvait pas
18:46manger de gâteaux.
18:47D'ailleurs, il ajoute
18:48des gâteaux,
18:50je lui en portais souvent,
18:51mais c'était
18:52des éclairs au chocolat
18:53ou alors
18:54des Paris-Brest.
18:56Là, pour la première fois,
18:56c'était des madeleines.
18:57Pour la première fois,
18:58c'était des madeleines
18:59et effectivement,
19:00c'est intéressant ce que vous dites,
19:00Christian Paronvert,
19:01mettre Benjador en mots là-dessus
19:03parce qu'effectivement,
19:04il va dire,
19:04votre client,
19:05et vous allez d'ailleurs
19:05relayer sa parole,
19:07c'est bien normal,
19:08vous êtes son avocat,
19:09il va dire,
19:10moi, moi, je n'ai jamais rien dit.
19:11Moi, j'ai emmené plusieurs fois
19:12des gâteaux.
19:13D'ailleurs, le personnel soignant
19:14va dire, effectivement,
19:15il a amené beaucoup de gâteaux,
19:16cet homme.
19:17On ne lui a rien dit.
19:18Il a amené presque à chaque fois
19:19des gâteaux,
19:20on ne lui dit rien.
19:21Et en plus de ça,
19:22à 14 heures,
19:27il y a une madeleine
19:27dans la chambre
19:28puisque elle, à 14 heures,
19:29dort dans la salle commune,
19:30s'est assoupie dans la salle commune.
19:32Donc, on ne lui a jamais rien dit.
19:34Et je réponds à Christian Paronvert
19:35que je salue
19:36sur la fréquence des visites.
19:39Effectivement,
19:40pendant un certain temps,
19:41mais parce que c'est la vie
19:41d'Alain Jousselin,
19:42il va être amené à déménager,
19:43à se déplacer,
19:44il ne va pas venir voir Madame Brisset.
19:46Et puis,
19:47elle a été une amie
19:48et puis,
19:49il s'est lié d'affection à elle
19:50et il va décider,
19:51à l'occasion,
19:51je vous le disais tout à l'heure,
19:53de ses prises de son,
19:54de revenir la voir
19:55et de prendre soin d'elle.
19:56Il arrive parfois,
19:57je pense que chacun d'entre nous le sait,
19:58de qu'on n'aille pas voir nos proches
20:00ou des personnes qu'on connaissait
20:01et avec qui on s'était lié
20:03d'amitié à l'EHPAD.
20:04Et puis,
20:05sentant la fin arriver peut-être,
20:06on se monte un peu plus bienveillant,
20:09un peu plus présent.
20:10Il y a autre chose aussi,
20:11je voudrais un mot là-dessus,
20:12M. Abed Benjador.
20:14C'est qu'il va dire,
20:15je suis rentré dans la chambre,
20:16évidemment,
20:16je suis revenu.
20:18J'ai cru qu'elle dormait.
20:19Il n'est pas très curieux ?
20:21Non, voilà, c'est tout.
20:21Il n'est pas très curieux.
20:22Il n'est pas très curieux.
20:23Le problème,
20:24c'est que vous parliez tout à l'heure
20:25du fait qu'il est sorti de la chambre,
20:27à quel moment est-ce qu'elle a exactement
20:29mangé la madeleine ?
20:30On demande à Alain Jousselin
20:31de poser un regard extrêmement précis,
20:34presque minuté,
20:35mais même au-delà de ça,
20:36on est presque à la seconde par seconde
20:38pour sa part,
20:38parce qu'on n'aura pas la même exigence
20:40avec le personnel de l'EHPAD
20:41de la part des enquêteurs.
20:42On lui demande de nous décrire
20:43seconde par seconde
20:44ce qu'il a fait.
20:45Or, je le précise quand même,
20:47on n'est pas capable de dater précisément
20:49l'heure du décès de Mme Brisset.
20:51C'est-à-dire qu'on ne sait pas
20:52si elle est morte
20:53alors que M. Jousselin était là,
20:54si elle est morte après.
20:56Je pense qu'on en parlera
20:57un certain teint d'attente
20:58entre la découverte de Mme Brisset
21:00par le personnel de l'EHPAD
21:02et l'appel au médecin.
21:04Et donc, il n'est pas très vigilant.
21:06Il essaie de retracer
21:07les souvenirs qui sont les siens
21:08dans une nuit qui, pour lui,
21:09est anecdotique,
21:09parce que pour lui, au départ,
21:10il ne s'est rien passé.
21:11Le suspect était-il par hasard
21:15dans la chambre ?
21:17Yvette Brisset,
21:17la madeleine mortelle et le viagé.
21:19Je n'ai pas peur d'être jugé,
21:21mais peur de mourir
21:21avant d'avoir pu prouver mon innocence.
21:25L'enquête de l'heure du crime.
21:26Alain Jousselin,
21:27dit-il vraiment toute la vérité
21:29ou bien cache-t-il des détails gênants ?
21:32À suivre dans un court instant sur RTL.
21:34Je trouve qu'il n'a pas apporté
21:48toutes les réponses
21:49ou en tout cas pas des réponses
21:50satisfaisantes à beaucoup de choses.
21:52La vérité, il n'y en a pas 50.
21:53Soit la vérité, elle est simple
21:55et pourquoi il ne la dit pas
21:56dès le départ ?
21:57Soit ses réponses évolues,
21:58mais à ce moment-là,
21:59quelle est leur authenticité ?
22:00L'heure du crime consacrée
22:02à la mort suspecte
22:03d'Yvette Brisset, 92 ans,
22:05retrouvée sans vie dans un EHPAD à Tours
22:07après s'être étranglée avec une madeleine,
22:09gâteau offert par un homme
22:11qui lui avait acheté une maison en viagé.
22:14Accusé d'assassinat, il n'y l'est fait.
22:16Mardi 17 novembre 2020,
22:18un an et demi après la mort d'Yvette Brisset,
22:20le juge d'instruction de Tours
22:22entend pour la dernière fois
22:23le suspect Alain Jousselin.
22:25Lors des interrogatoires,
22:27il a changé dans ses explications.
22:29Au final, il reconnaît
22:30qu'il amenait fréquemment
22:31des pâtisseries à la vieille dame.
22:33Selon lui, elle l'est mangée
22:34sans aucune difficulté.
22:36Et personne à l'EHPAD
22:37ne l'a jamais mis en garde
22:39contre cette pratique.
22:40Alain Jousselin réaffirme
22:42qu'à son départ,
22:43Yvette Brisset avait l'air reposée.
22:45Selon lui,
22:46elle se serait étouffée
22:47avec le bout de Madeleine
22:49qu'elle tenait dans sa main.
22:50Mais à ce moment-là,
22:51il avait déjà quitté la chambre.
22:53Le juge s'étonne
22:54que le soir du drame,
22:55Alain Jousselin,
22:56d'astreinte pour son travail
22:58de gardiennage,
22:59a oublié son téléphone professionnel
23:01lors de la visite à l'EHPAD.
23:03Selon lui,
23:04cet oubli n'était pas volontaire,
23:06mais purement fortuit.
23:09Lors d'une reconstitution,
23:11Alain Jousselin indique
23:12qu'il avait coupé
23:13une Madeleine en deux,
23:14une moitié pour lui,
23:15une autre pour Yvette Brisset.
23:16Il n'aurait rien donné de plus
23:18à la vieille dame.
23:19Il a mangé lui-même
23:20dans le couloir
23:21la deuxième Madeleine.
23:22Le médecin légiste
23:24pense pour sa part
23:25que la quantité de gâteaux
23:26ingérés par la victime
23:27serait plus importante
23:29que celle décrite
23:30par le suspect.
23:3124 mars 2021,
23:33deux ans après le décès
23:34à l'EHPAD de Tours,
23:36Alain Jousselin est renvoyé
23:37devant la cour d'assises.
23:39« Je n'ai pas peur
23:39d'être jugé,
23:40mais j'ai peur de mourir
23:41avant d'avoir pu prouver
23:42mon innocence »,
23:44écrit l'ancien pompier
23:45dans une lettre
23:46adressée depuis sa prison
23:48au journal
23:49La Nouvelle République.
23:51Et évidemment,
23:53on va voir dans la suite
23:53de l'heure du crime
23:54ce que va donner ce procès
23:55ou plutôt ces procès
23:57parce qu'on est parti
23:58de toute façon
23:58pour avoir probablement
24:00des audiences en appel.
24:03Alors,
24:04il va modifier ses explications,
24:05ça c'est un fait.
24:07Alain Jousselin,
24:08un petit mot avant cela,
24:09Maître Abed,
24:10Benjador,
24:10vous êtes avec nous,
24:11avocat à Tours,
24:12avocat d'Alain Jousselin.
24:15Qu'est-ce qui fait
24:16que cet homme
24:17est considéré
24:18comme un assassin ?
24:19Déjà,
24:20est-ce qu'il a
24:21la tête,
24:22j'ai envie de dire,
24:23entre guillemets,
24:23ça n'existe pas,
24:24mais la tête d'un assassin ?
24:25On dit qu'il n'a
24:26aucun passé pénal,
24:28cet homme,
24:28qu'il n'est pas connu
24:29de la justice
24:30et d'un seul coup,
24:31il se serait révélé
24:32comme un assassin.
24:34C'est une trajectoire
24:35qui est un peu compliquée.
24:35C'est une trajectoire
24:37qui me paraît,
24:38moi,
24:39difficilement envisageable.
24:40Nous l'avions exposée,
24:42mon père et moi,
24:43lors de nos plaidoiries
24:44en cours d'assises.
24:45C'est-à-dire que cet homme
24:46qui a eu une vie exemplaire,
24:48est-ce qu'on peut tous
24:50prétendre avoir eu
24:51des vies exemplaires ?
24:52Je suis persuadé que non.
24:53Mais qui avait une vie
24:54tout à fait normale,
24:55tout à fait lambda,
24:56faite de ruptures sentimentales,
24:57décrite comme un bon voisin,
25:00décrite comme quelqu'un
25:01d'avenant,
25:02d'agréable,
25:02jamais condamné par la justice,
25:04on aurait voulu que cet homme-là,
25:06à l'aube de sa vie,
25:08sans vouloir être désagréable,
25:10mais alors qu'il arrive
25:11à la retraite,
25:12se transforme en assassin
25:13et fomente le projet
25:14d'assassiner une vieille dame
25:16devant lui.
25:16Il faut du courage,
25:18il faut un courage
25:19ou une absence totale
25:20de compassion ou d'empathie
25:23pour se livrer à un assassinat.
25:25Déjà, ça paraissait
25:27complètement envisageable.
25:29Et je rebondis,
25:30cet homme-là,
25:31qui ne comprend pas
25:32les accusations
25:33dont il fait l'objet
25:34et qui va se retrouver
25:34incarcéré longtemps,
25:36trois ans,
25:37l'incarcération,
25:38c'est difficile pour tout le monde,
25:39j'ai envie de dire
25:40pour les personnes
25:41qui ont décidé
25:42d'enfreindre la loi
25:43par profession,
25:44mais pour tout un chacun,
25:46c'est particulièrement difficile.
25:48Il va se questionner
25:50perpétuellement
25:52sur les raisons
25:53qui ont fait
25:54que les accusations
25:55se portent contre lui.
25:56Et il va raisonner
25:57et il va ruminer
25:58et on parle de contradictions,
26:00ce sera relevé
26:01dans le rapport
26:01d'expertise psychiatrique.
26:02Ce n'est pas des contradictions.
26:03Alors, c'est quoi ?
26:04Parce que j'allais vous poser la question.
26:05Parce que le juge dit
26:07qu'il n'arrête pas
26:07de se contredire.
26:08Mais il discute
26:09à voix haute
26:10avec ses interlocuteurs
26:12sur « mais attendez,
26:13ce n'est pas crédible
26:13que vous puissiez me dire ça ?
26:14Est-ce que j'aurais fait ça ?
26:15Est-ce que j'aurais fait ça ?
26:16Je n'aurais pas fait ça comme ça ? »
26:17Quand je suis désigné
26:18comme nous sommes désignés
26:19au soutien des intérêts
26:21d'Alain Jousselin,
26:21la première chose
26:22que nous lui disons
26:23en maison d'arrêt,
26:24c'est
26:24« Arrêtez de vous défendre,
26:26commencez à raconter
26:27ce dont vous vous souvenez. »
26:28Il faut raconter
26:29en matière judiciaire
26:31et policière.
26:33Il ne faut pas essayer
26:34de répondre
26:35aux accusations
26:35dont on fait l'objet,
26:36essayer de trouver des réponses.
26:37Il faut raconter
26:38ce dont on se souvient,
26:39c'est le plus important.
26:40Et donc,
26:41à partir du moment
26:41où on lui demande
26:42de raconter son discours
26:43plus fidèle à la réalité,
26:45je ne sais pas,
26:45mais son discours devient cohérent.
26:46Mais il est évidemment
26:47en contradiction
26:48avec ce qu'il avait déclaré auparavant.
26:50Il y a une anecdote
26:51qui n'en est pas une d'ailleurs,
26:52qui est une vérité procédurale.
26:53Il faut que vous sachiez
26:54qu'Alain Jousselin,
26:54lorsqu'il est convoqué
26:55au commissariat de police de Tours,
26:57il n'est pas convoqué
26:57en qualité de présumé coupable,
27:00de gardé à vue.
27:01On ne convoque pas
27:01pour une garde à vue.
27:02Comme témoin.
27:03On convoque comme témoin.
27:05Et au bout d'une demi-heure,
27:07on arrête l'interrogatoire
27:08de témoin,
27:08on lui dit
27:09« Allez, maintenant,
27:09la rigolade est terminée. »
27:11Ça bascule en garde à vue.
27:12On passe en garde à vue.
27:12Oui, mais ça,
27:13c'est le choix des enquêteurs,
27:15j'ai envie de dire.
27:16C'est le choix des enquêteurs.
27:18Mais ce que je veux vous dire,
27:19c'est que,
27:20deux,
27:21je m'assieds au fond de mon siège
27:22et je viens raconter
27:23comment je connaissais
27:24Yvette Brisset
27:24et je parle un peu légèrement
27:26parce que je suis là
27:26en tant de témoins
27:27et je viens témoigner
27:28sur cette femme
27:29qui était une bonne amie.
27:31Je me retrouve accusé
27:32en l'espace d'une demi-heure.
27:34Oui, c'est le chaud et le froid.
27:35Effectivement,
27:36on passe dans une autre dimension.
27:38Christian Panvert,
27:39correspondant à RTL à Tours
27:40et dans la région centre,
27:41vous aussi,
27:41vous connaissez parfaitement ce dossier.
27:43Vous l'avez suivi pour RTL
27:44et vous continuez évidemment
27:46à vous y intéresser.
27:48On l'accuse.
27:49Finalement,
27:50c'est l'autopsie qui dit
27:51en fait,
27:52cette dame,
27:52elle a mangé beaucoup de madeleine.
27:54Peut-être un peu plus
27:54que ce qu'on croit d'ailleurs
27:55parce qu'il y a beaucoup de morceaux
27:56qui ont disparu,
27:58d'autres qui ont été enlevés.
27:59Mais ça serait cet homme
28:01qui,
28:02effectivement,
28:02aurait
28:03obligé la dame
28:05à ingérer tout ça.
28:07Alors,
28:08oui,
28:08là,
28:08il y a des gros doutes
28:09et moi,
28:10j'ai ressenti exactement
28:11ce que
28:12Maître Benjador raconte
28:14si bien on se dit
28:15que finalement,
28:15quand on n'est pas coupable,
28:16on ne sait pas se défendre.
28:18Mais en même temps,
28:19il y a quand même quelque chose
28:20qui,
28:21à mon avis,
28:21l'a desservi,
28:22c'est qu'il était pompier.
28:24Et on se dit
28:24comment un pompier
28:26peut donner une madeleine
28:28à quelqu'un
28:28qui a Alzheimer
28:29et qui a du mal
28:30à déglutir.
28:31Et comment un pompier
28:32peut dire
28:32quand je suis parti,
28:34elle dormait.
28:35Ça aussi,
28:36ça a,
28:36je pense,
28:38créé pas mal de doutes.
28:40Et ça,
28:40ça a mis un voile
28:41effectivement sur le dossier.
28:42Vous l'expliquez très très bien,
28:43Christian Panvert.
28:45Le suspect
28:45et donc ancien pompier
28:47va être jugé.
28:49Il va être brisé,
28:50la madeleine mortelle
28:51et le viagé.
28:52Un homme venu donner la mort
28:53et qui avait préparé
28:55la mise à mort.
28:57L'enquête
28:57de l'heure du crime.
28:58On se retrouve
28:58dans un instant
28:59sur RTL.
29:00Jean-Alphonse Richard
29:02sur RTL.
29:03C'est l'heure du crime
29:04jusqu'à 15h.
29:07L'heure du crime,
29:08c'est avec
29:09Jean-Alphonse Richard
29:10sur RTL.
29:11Retour aujourd'hui
29:12dans l'heure du crime
29:13sur la mort
29:13suspecte d'Yvette Brisset
29:14mai 2019
29:15dans un EHPAD
29:16à Tours.
29:17La vieille dame
29:17s'est étouffée
29:18en mangeant une madeleine.
29:19Trois ans après les faits,
29:20un homme soupçonné
29:21de l'avoir assassiné
29:22est jugée.
29:23Le mobile,
29:24un viagé.
29:25Mercredi 11 mai 2022,
29:28Alain Jousselin,
29:2963 ans,
29:30fait face
29:30à la cour d'assises
29:31d'Indre-et-Loire
29:32à Tours.
29:32Interrogé pendant
29:33près de 4 heures,
29:34l'accusé continue
29:35à clamer son innocence.
29:37Il admet
29:37« Si j'ai pu dire
29:38des bêtises,
29:39c'est parce qu'être
29:40interrogé par des policiers,
29:41c'est déroutant »,
29:42se justifie-t-il.
29:44La présidente
29:45lui fait remarquer
29:45qu'il se souvient
29:46mieux des faits
29:47aujourd'hui
29:48qu'à l'époque.
29:49Jousselin conteste
29:50une accélération
29:50de ses visites
29:51à l'EHPAD.
29:52« Une fois par mois,
29:53c'est tout », assure-t-il.
29:55Après trois jours
29:55de procès,
29:56Alain Jousselin
29:57est acquitté.
30:00Mercredi 6 décembre 2023,
30:03un an et demi
30:03après son acquittement,
30:05Alain Jousselin
30:05compare en appel
30:06aux assises du Loiret
30:08à Orléans.
30:09« Je suis innocent »,
30:10annonce-t-il
30:10d'une voix claire.
30:12L'avocat général
30:12ne croit pas
30:13aux explications
30:14de cet homme
30:14qui se présente
30:15comme un homme de cœur
30:17et qui avait de l'affection
30:18pour Yvette Brisset.
30:20Pour un homme de cœur,
30:21l'avocat général
30:22lui fait remarquer
30:23qu'il ne se souvient
30:24même pas du prénom
30:26de sa belle-fille
30:27et qu'il n'a pas l'air
30:28d'être au courant
30:29pour les tentatives
30:30de suicide
30:30de sa propre fille.
30:32Pour l'accusation,
30:33l'accusé ment.
30:35Sa visite à l'EHPAD
30:35n'avait rien d'amical.
30:37L'avocat général
30:38réclame 20 ans
30:39de prison
30:40contre Alain Jousselin
30:41qui est venu
30:42donner la mort
30:43et qui avait préparé
30:45la mise à mort.
30:47Et on va voir
30:49quel va être
30:50le verdict
30:50de ce deuxième
30:51procès capital
30:52dans le prochain
30:53chapitre
30:54de l'heure du crime.
30:55Il a été acquitté
30:57au premier procès
30:57en dépit
30:58de ses déclarations
30:59fluctuantes.
31:01Il les reconnaît
31:02même
31:02ces déclarations
31:03qui vont un peu
31:04dans tous les sens.
31:05Maitre Abed Benjador,
31:06vous le défendez cet homme,
31:07vous êtes avocat
31:07au barreau de Tours,
31:08vous le défendez
31:08avec votre père,
31:10vous êtes son avocat.
31:12Alors il dit
31:13bah oui,
31:13j'ai peut-être dit
31:14des choses
31:14qui étaient un peu inexactes.
31:15Je me suis emmêlé
31:16les pinceaux,
31:17c'est une évidence,
31:18mais enfin bon,
31:18j'étais sous pression,
31:19voilà ce qu'on entend
31:20souvent de la part
31:21des accusés.
31:23Là, bon,
31:23le premier procès,
31:24ça marche,
31:24il est acquitté.
31:25Alors, ça marche.
31:27Ça marche pour lui.
31:28Oui, ça marche.
31:30Ce que nous lui avions demandé,
31:32c'était de raconter,
31:33encore une fois.
31:35Et il raconte,
31:36mais encore,
31:37pour lui,
31:38cette soirée-là
31:39ne devient une soirée
31:41tragique,
31:43suspecte,
31:43sur laquelle il faut
31:44qu'il mobilise ses souvenirs
31:45que lorsqu'il apprend
31:46son placement en garde à vue.
31:47C'est-à-dire qu'il s'est passé
31:48plusieurs semaines
31:49entre la mort d'Yvette Brisset
31:52et son interrogatoire
31:53par les services d'enquête.
31:55Donc,
31:56essayez de vous rappeler
31:56ce qui s'est passé
31:57il y a un mois précisément,
31:58mercredi après-midi,
31:59il y a un mois,
32:00c'est très compliqué
32:00de mobiliser tout ça.
32:02Je suis d'accord,
32:02sauf qu'une femme est morte,
32:03il connaît cette femme.
32:04Donc, fatalement,
32:05il a sûrement le flash,
32:06en tout cas l'image,
32:07de ce qu'il a pu faire
32:08ce soir-là.
32:09Ce n'est pas une soirée anodine.
32:11Ce n'est pas une soirée anodine,
32:12mais retracer précisément
32:13chacun de ces gestes,
32:14c'est forcément difficile,
32:16d'autant plus
32:16lorsqu'on vous pose des questions
32:19et qu'on vous met
32:19en contradiction
32:20avec les déclarations
32:22du personnel de l'EHPAD
32:23qui, eux,
32:23ne sont pas entendus
32:24au commissariat de police,
32:25mais qui sont entendus
32:25sur l'EHPAD.
32:26On ne sait pas pourquoi
32:27ce personnel bénéficie
32:28de cette faveur.
32:29Et vous parliez
32:30de la quantité de madeleine
32:31tout à l'heure.
32:31La quantité de madeleine,
32:33elle est relevée
32:34par les enquêteurs
32:35parce que le personnel
32:36de l'EHPAD
32:37dit avoir retiré
32:38des morceaux de madeleine,
32:39les avoir placés
32:39dans un gant.
32:40Et on retrouve ce gant
32:42et ces madeleines-là.
32:43Deux jours après,
32:43on les apporte au commissariat.
32:45Deux jours après,
32:45le décès de Mme Brisset.
32:47C'est quand même
32:47des éléments
32:48qui interrogent
32:50sur les constatations
32:51qui sont faites
32:52par les enquêteurs.
32:52Voilà.
32:53Et vous, évidemment,
32:53vous vous interrogez là-dessus.
32:55Christian Pavert,
32:56un petit mot là-dessus.
32:57Acquittement au premier procès,
32:59est-ce que c'est une surprise
33:00à l'époque ?
33:00Vous vous souvenez ?
33:01Je me souviens très bien
33:03de Maître Benjador Père
33:05qui avait saisi la salle
33:06en disant ceci au juré.
33:08Je ne vous demande pas
33:10de déclarer
33:10M. Alain Jousselin
33:11innocent.
33:12Je n'en sais rien.
33:14Mais pas un.
33:15Pas un.
33:16Dans cette salle,
33:16n'en sait plus.
33:17Je vous demande
33:18de ne pas le déclarer coupable.
33:20Et c'est ça
33:20qui avait été entendu.
33:21Et on avait aussi
33:22entendu des enquêteurs
33:23qui reconnaissaient
33:24à demi-mot
33:25que l'enquête
33:26a été difficile.
33:26On est obligé
33:27de constater
33:27que le nettoyage du corps
33:28effectivement
33:29de Mme Brisset
33:31avait été réalisé
33:31avant l'arrivée du médecin
33:32et avant l'arrivée des policiers.
33:35Il y avait quand même
33:35des gros doutes.
33:37Et ça met les enquêteurs
33:39dans la fragilité, évidemment.
33:41Tout à fait,
33:41Christian Porvert.
33:42Évidemment, le doute,
33:43là, dans ce cas-là,
33:44il profite
33:44à l'accusé
33:45M. Abed Beljador.
33:46Je poursuis.
33:47Deuxième procès
33:47à Orléans, cette fois.
33:49On a le sentiment
33:50à la lecture des débats,
33:51je n'y étais pas,
33:51évidemment, à ce procès,
33:52mais on a le sentiment
33:54à la lecture des débats
33:55que là,
33:55l'accusation est
33:56beaucoup plus incisive.
33:57Ils sont beaucoup plus armés.
33:59C'est très...
33:59D'ailleurs,
34:00les mots sont très durs
34:01contre Alain Jousselin.
34:03Alors,
34:03les mots sont très durs.
34:05Le directeur d'enquête
34:06qui se présente
34:07et qui défend son dossier
34:09et le travail de son service
34:11est beaucoup plus préparé,
34:13plus incisif.
34:15Et pour autant,
34:17le personnel de l'EHPAD,
34:18également,
34:19est beaucoup plus incisif.
34:20Et pour autant,
34:21on va avoir,
34:22notamment,
34:23un coup de théâtre
34:24qui est le témoignage
34:26d'un des personnels
34:27de l'EHPAD
34:27d'une infirmière
34:29qui était en congé
34:30ce soir-là,
34:31mais qui dit
34:32que la directrice
34:33de l'EHPAD
34:34l'a appelé
34:34le soir même
34:36en lui disant
34:36on fait une réunion
34:37en urgence,
34:37il faut revenir à l'EHPAD.
34:38Elle dit
34:38mais non,
34:39je suis en congé,
34:39je ne vais pas revenir.
34:40Elle dit non,
34:40tu reviens s'il te plaît
34:42parce que si ça continue
34:43comme ça,
34:43je vais finir en prison.
34:45Et ça,
34:45ça n'était pas sorti.
34:47J'interroge cette femme
34:48et je lui dis
34:49mais madame,
34:49vous ne l'avez jamais dit
34:50aux enquêteurs.
34:51Elle dit si,
34:52si,
34:52elle a une mémoire très précise.
34:53Elle dit
34:53je l'ai dit
34:53dans mon deuxième interrogatoire
34:55au mois de novembre,
34:57je ne sais plus,
34:57je n'ai plus l'année en tête
34:58et je dis
34:59ce n'est pas noté.
35:00Vous n'avez pas lu
35:01vos déclarations
35:01avant de les signer
35:02et ça,
35:03c'est un coup de théâtre.
35:04C'est-à-dire que
35:04on se rend compte
35:05que d'abord
35:06l'enquêteur
35:07par erreur
35:07n'a pas noté
35:09cette phrase-là
35:10qui est très importante.
35:11Qu'en plus,
35:12il y avait une crainte
35:13de la part du personnel
35:14de l'EHPAD
35:14que l'EHPAD
35:15soit mise en cause
35:15à une période
35:17qui n'est pas encore révélée
35:18mais à une période
35:19où il y a quand même
35:19déjà des accidents
35:20dans les EHPAD
35:21et où les EHPAD
35:21sont régulièrement
35:22mis en cause
35:22pour le traitement
35:23de leurs patients
35:23et donc c'est un coup
35:25de théâtre à l'audience
35:26qui va encore une fois
35:27et je pense que
35:28ça a aussi influencé
35:29sur l'acquisition
35:30qui va encore une fois
35:31permettre la défense
35:34de M. Jousselin.
35:35Et oui,
35:35et ça ajoute un voile
35:36effectivement sur l'affaire
35:38Christian Panvert,
35:39l'avocat général
35:40au deuxième procès,
35:41on va voir
35:42quel va être le verdict,
35:43on ne va pas le dire
35:43tout de suite
35:44mais l'avocat général
35:45il retient la préméditation,
35:46l'assassinat.
35:48Oui, tout à fait
35:48parce qu'effectivement
35:49tout l'accable
35:51et c'est vrai que
35:52c'est important
35:54de revenir sur
35:55ce que disent
35:56les infirmières
35:57mais en même temps
35:58on pouvait penser
35:58qu'elles avaient peur
35:59parce qu'il n'y avait
36:00pas de registre
36:02de passage
36:03qui était signé.
36:04On pouvait venir
36:05comme ça
36:05et c'est assez surprenant
36:06d'ailleurs
36:07après 20 heures
36:08donc je pense
36:09que les infirmières
36:10ont eu peur de ça
36:11et la directrice
36:12certainement
36:12de l'EHPAD également.
36:14Trois jours de procès
36:15puis le verdict
36:16Yvette Brisset
36:18la Madeleine Mortelle
36:19et le Viager
36:20ça fait 4 ans
36:21que je me reproche
36:22cette histoire
36:22l'enquête de l'heure du crime
36:23je vous retrouve tout de suite
36:24sur RTL
36:25Dans l'heure du crime
36:36aujourd'hui
36:36la mort suspecte
36:37Yvette Brisset
36:3892 ans
36:39dans un EHPAD
36:39à Tours
36:40en 2019
36:41étouffée
36:42en mangeant
36:42une madeleine
36:43un homme accusé
36:44d'assassinat
36:44acquitté
36:45lors du premier procès
36:46voici le verdict
36:47en appel
36:48tard dans la nuit
36:50du vendredi 8 décembre
36:51après 3 heures
36:52de délibéré
36:53Alain Jousselin
36:5464 ans
36:55est acquitté
36:55pour l'assassinat
36:57d'Yvette Brisset
36:58avec ce bémol
36:59toutefois
37:00les jurés
37:00le condamnent
37:01à 3 ans de prison
37:02pour homicide
37:03involontaire
37:04verdict considéré
37:05comme un peu
37:06surprenant
37:07par la partie civile
37:08Alain Jousselin
37:10se déclare
37:10soulagé
37:11La justice reconnaît
37:13que je ne suis pas
37:13un criminel
37:14déclare-t-il
37:14lors du procès
37:15l'ancien pompier
37:16avait raconté
37:17qu'il regrettait
37:18avoir laissé Yvette Brisset
37:20toute seule
37:20dans sa chambre
37:21avec une madeleine
37:22dans la main
37:23ça fait 4 ans
37:24que je me le reproche
37:26répétait-il
37:26Je suis content
37:29sans l'être
37:30évidemment
37:31contre on est un peu
37:31condamné
37:32mais bon
37:33je risquais
37:34beaucoup plus
37:35s'ils avaient été avérés
37:37donc ils ont retenu
37:38que effectivement
37:39c'était pas
37:40l'association
37:41c'était bien un accident
37:42La voix d'Alain Jousselin
37:45à la sortie
37:45de son procès
37:46en appel
37:46en décembre 2023
37:48il était interrogé
37:50sur RTL
37:52Alain Jousselin
37:53Maître Abed Beljador
37:55avocat au barreau de Tours
37:57avocat d'Alain Jousselin
37:58vous défendiez d'ailleurs
38:00Alain Jousselin
38:01avec votre père
38:01Maître Abed Beljador
38:02il revient de loin
38:05j'ai envie de dire
38:06votre client
38:07parce qu'il y avait
38:08l'assassinat à la clé
38:09il y avait des années
38:10de prison à la clé
38:11et puis acquittement
38:14qu'est-ce qui s'est passé
38:15selon vous
38:15dans la tête des jurés ?
38:17Je pense que
38:18les jurés
38:20ont suivi
38:21les incohérences
38:23que nous avons soulevées
38:24mon père
38:25s'était particulièrement
38:26attaché
38:26notamment
38:27à cette histoire
38:29d'appel
38:30au médecin
38:31des urgences
38:32où le personnel
38:33de l'EHPAD
38:34va attendre plus d'un quart d'heure
38:35avant d'appeler
38:35le médecin des urgences
38:36on sait pas ce qui se passe
38:37pendant ce quart d'heure
38:38toutes les incohérences
38:40dont j'ai discuté
38:41avec vous aujourd'hui
38:42que nous avions également
38:43soulevées
38:43et la cour d'assises
38:46du Loiret
38:47nous a suivis
38:48et a quitté
38:49Alain Jousselin
38:50avec ce bémol
38:51de l'homicide involontaire
38:52pour lequel il est condamné
38:54d'ailleurs
38:54à la peine maximale
38:55encourue trois ans
38:56moi je peux pas y voir
38:58pour vos auditeurs
39:00en fait
39:01si Alain Jousselin
39:01avait été acquitté
39:03totalement
39:03nous aurions pu solliciter
39:05l'indemnisation
39:06de sa détention provisoire
39:07c'est-à-dire que
39:08les trois ans
39:08qu'il a passé en détention
39:09l'état
39:11aurait dû lui
39:11verser
39:12une indemnisation
39:14voilà
39:14je peux pas y voir
39:16aussi une volonté
39:16de faire en sorte
39:17qu'Alain Jousselin
39:17ne sorte pas
39:18de cette audience
39:18avec en plus
39:19un chèque
39:20de la part de l'état
39:21sur ce quantum maximum
39:23et il a lui-même
39:24reconnu une imprudence
39:25et l'homicide involontaire
39:26ça peut être par imprudence
39:27l'imprudence
39:27c'était de laisser
39:28la madeleine
39:29à disposition
39:29de madame Brisset
39:30c'est la décision
39:31qui a été rendue
39:32par un coin d'assises
39:33du Loiret
39:33et puis c'est très important
39:34pour la famille
39:35même si elle avait pas
39:36beaucoup de famille
39:36Yvette Brisset
39:37il fallait donner
39:39une explication
39:39aussi à sa mort
39:40et là finalement
39:41on l'a de cette explication
39:42à travers
39:43ce verdict
39:45Christian Panvert
39:47correspondant à RTL
39:48à Tours
39:49et dans la région centre
39:50et vous connaissez bien
39:51cette affaire
39:51vous l'avez
39:51beaucoup suivi
39:53la partie civile
39:55va dire
39:55c'est un peu surprenant
39:56ce verdict
39:57c'est ni noir
39:59ni blanc
40:00c'est plutôt gris
40:01on est à mi-chemin
40:03oui c'est ça
40:04c'est gris clair
40:05parce que
40:06bon on se dit
40:07la petite fille
40:09du compagnon
40:10madame Brisset
40:11m'a dit
40:11c'est quand même bizarre
40:12il a fait 3 ans de prison
40:13il est condamné
40:15mais il est libre
40:16ça permettra
40:17à la justice
40:18certainement
40:19de ne pas rentrer
40:20en réparation
40:20et j'ai fait un petit calcul
40:22s'il avait été indemnisé
40:24pour 3 ans de prison
40:25pour rien
40:26il aurait pu prétendre
40:28à de fortes indemnisations
40:29autour de 300 000 euros
40:31à peu près
40:31donc on peut penser
40:34qu'effectivement
40:35ça a pu à un moment donné
40:37jouer
40:38dans cette décision
40:39on peut le penser
40:40c'est ce que pense aussi
40:42qu'il vient de nous dire
40:42maître Abed Bedjador
40:43là dessus
40:44effectivement ça a pu peser
40:45ça arrange un peu tout le monde
40:47au fond
40:47ça arrange tout le monde
40:48et ça arrange personne
40:49c'est toujours pareil
40:50comme ça
40:51les verdicts en demi-teinte
40:52ça arrange tout le monde
40:53et ça arrange personne
40:54Christian Panvert
40:55encore une petite question
40:56on n'a pas vraiment élucidé
40:58la mort de cette vieille dame
40:59alors ça c'est incroyable
41:01parce qu'on reste toujours
41:03et moi je me refais le film
41:04des interventions
41:05de maître Benjador
41:06fils et père
41:07je regardais ce monsieur
41:09dans les yeux
41:10et je ne sais toujours pas
41:12c'est à dire
41:13je me dis parfois oui
41:14parfois non
41:15parfois je me dis
41:15mais c'est vrai
41:16si près de la retraite
41:17pourquoi il aurait fait ça
41:18parfois je me dis
41:19peut-être qu'il avait un terrain
41:20maintenant
41:21et qu'il fallait aller vite
41:22trouver de l'argent
41:22mais ce terrain
41:23c'est à Blairet
41:25qu'il allait construire
41:26je connais cette petite commune
41:27on ne peut pas dire
41:28qu'à Blairet
41:29tout le monde veut construire
41:30tout de suite maintenant
41:30donc il n'y a pas
41:31d'explication rationnelle
41:33ce que j'aurais aimé
41:34c'est une question
41:35que j'aurais peut-être aimé poser
41:36aussi à maître Benjador
41:38pourquoi
41:38pourquoi il ne s'est pas
41:40pourvu en cassation
41:42parce que finalement
41:43il aurait pu dire
41:43voilà
41:43vous avez bousillé ma vie
41:45moi je veux
41:46qu'on
41:48voilà
41:49qu'on dise
41:50non ce n'est pas moi
41:51et bien
41:52Christian Panvert
41:53c'est vous qui posez la question
41:54et moi je la repose
41:55effectivement
41:55à maître Benjador
41:57il a préféré tout arrêter
41:58votre client après
41:59tirer le rideau là-dessus
42:00alors la saisine
42:01de la cour de cassation
42:02c'est d'abord
42:03la cour de cassation
42:04ne juge qu'en droit
42:05donc il aurait fallu
42:06que la cour d'appel
42:07fasse une erreur de droit
42:08dans le déroulement du procès
42:10dans l'appréciation
42:10des éléments à charge
42:11et à décharge
42:12enfin c'était autre chose
42:13il a passé 3 ans
42:14en détention
42:15c'est une affaire
42:16qui a pris 5 ans de sa vie
42:17il ne retournait pas
42:17en détention
42:18il a préféré se tourner
42:21vers la vie
42:22qui lui est restée
42:23j'ajoute que sa femme
42:23était malade
42:24il s'est consacré
42:25il s'est consacré à l'avenir
42:27et il a voulu
42:28tirer un trait
42:28sur tout ça
42:29merci beaucoup
42:30maître Abed
42:31Benjador
42:32et Christian Panvert
42:33d'avoir été aujourd'hui
42:33les invités
42:34de l'heure du crime
42:34merci à l'équipe
42:35de l'émission
42:36rédactrice en chef
42:36Justine Vignot
42:37préparation
42:38Lisa Canales
42:39Pauline Dessillon
42:40réalisation en direct
42:41Nicolas Godet
42:42de l'émission
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