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  • 06/06/2025
Béatrice Bowe avait 60 ans quand on l'a retrouvée morte chez elle, au printemps 2017, dans un village du Bas-Rhin. Elle avait la peau du visage arrachée. Comme si on avait voulu emporter son image pour la faire disparaître à tout jamais. Ce détail macabre va tout de suite intriguer les enquêteurs. Ils vont se demander qui donc pourrai être derrière cet acharnement.
Retrouvez tous les jours en podcast le décryptage d'un faits divers, d'un crime ou d'une énigme judiciaire par Jean-Alphonse Richard, entouré de spécialistes, et de témoins d'affaires criminelles.

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Transcription
00:00Dans l'heure du crime, 14h15, c'est l'heure du crime sur RTL, avec Jean-Alphonse Richard.
00:07C'est un duel entre deux femmes au sein duquel le personnage de l'homme était quand même réduit à l'affaire de la figuration.
00:16Et lorsque deux femmes luttent entre elles pour le pouvoir, ça peut aller très loin.
00:22Bonjour, Béatrice Bové avait 60 ans quand on la retrouvait morte chez elle.
00:27Au printemps 2017, dans un village du Barin, elle avait la peau du visage arrachée,
00:33comme si on avait voulu emporter son image pour la faire disparaître à jamais.
00:38Ce détail macabre va tout de suite intriguer les enquêteurs.
00:40Ils vont se demander qui donc pourrait être derrière cet acharnement.
00:46Des pistes vont apparaître, le plus souvent incertaines, puis peu à peu,
00:50les investigations vont se recentrer sur l'entourage de la victime, sa famille, ses proches.
00:55Une femme présente dès la découverte du corps va retenir l'attention.
01:00Aline Hart, la belle-fille de la victime.
01:03On va alors se demander quel ressort aurait poussé cette jeune femme à détruire Béatrice Bové ?
01:08Un meurtre de pure haine ?
01:10Mais pourquoi ?
01:12Cette suspecte est-elle la coupable ?
01:14Question posée aux invités de l'heure du crime, la seule émission radio 100% fait divers.
01:19Le meurtre de Béatrice Bové, la coiffeuse et le scalpel,
01:23c'est tout de suite sur RTL.
01:30Jeudi 6 avril 2017, 13h41, les pompiers du Barin sont appelés pour un feu,
01:36dans une maison de Durenbach, un village à un quart d'heure d'Agneau.
01:41Yannick Hummel, un restaurateur local qui passait par là en voiture, a donné l'alerte.
01:46La maison d'où s'échappe de la fumée est celle d'une cousine éloignée.
01:50Il a été intrigué par son chien qui divaguait sans surveillance sur la chaussée.
01:56Les pompiers arrivent au numéro 1 de la rue de Wörth.
02:00L'habitation commence à être la proie des flammes.
02:03Dans le couloir de l'entrée, un corps gît sur le sol.
02:06Celui de la propriétaire des lieux, Béatrice Bové, une veuve, 60 ans.
02:11Elle n'a pas été touchée par les flammes.
02:13Aucune trace de brûlure.
02:15Ses vêtements sont intacts.
02:16En revanche, la peau de son visage a été totalement arrachée, défigurée.
02:23Les muscles ont été découpés.
02:24Le crâne a été scalpé.
02:26Tous ces lambeaux de chair ont été emportés par le ou les meurtriers.
02:30L'alégiste ne compte pas moins de 36 coups portés par arme blanche, un couteau effilé ou bien un scalpel.
02:37L'arme du crime reste introuvable.
02:39Les gendarmes savent que Béatrice Bové s'apprêtait à prendre son petit déjeuner quand elle a été attaquée.
02:46Sur la table de la cuisine, on découvre un bol de café, deux gélules, un pot de confiture, une tartine.
02:53La victime s'est défendue.
02:54Elle a des marques sur les avant-bras.
02:56L'incendie a été allumé à trois endroits différents, mais deux ou trois heures après le massacre.
03:03Le tueur est donc repassé par la maison.
03:06Les gendarmes font du porte-à-porte dans le voisinage.
03:10La maison de Béatrice Bové est isolée.
03:12Personne n'a rien remarqué.
03:14Aucune trace d'effraction dans la maison.
03:16Le trousseau de clé est encore derrière la porte d'entrée.
03:20La victime semble avoir laissé entrer quelqu'un qu'elle connaissait.
03:25Depuis la mort de son mari, il y a deux ans, Béatrice Bové habitait seule dans la maison principale.
03:30Son fils unique, Jean, paysagiste, 29 ans, loge dans l'habitation mitoyenne.
03:36Le fils, prévenu du drame par un cousin, a tout de suite quitté son chantier en cours pour accourir à la maison.
03:43À 14h15, il a appris que sa mère était morte.
03:46Jean Bové apparaît calme devant les enquêteurs.
03:49Il raconte que ce matin-là, il a quitté, comme d'habitude, le domicile familial vers 6h55.
03:55Il travaille sur un chantier près d'Agnaud.
03:57Il explique que sa mère ferme toujours sa porte à clé.
04:01Elle n'était pas du genre à ouvrir à un inconnu.
04:04Jean Bové confirme qu'il vit seul dans la maison.
04:08Il a une compagne depuis un an et demi, Aline Hart, une coiffeuse, divorcée.
04:12Tout se passe bien, il ne connaît aucun ennemi à sa mère.
04:16Aline Hart, compagne du fils de la victime, apparaît, elle, en état de choc.
04:24Elle pleure.
04:24Elle a du mal à répondre aux questions simples.
04:27Elle est la dernière personne à avoir vu vivante Béatrice Bové.
04:31À 8h30, elle était juste à côté de la maison, au club de foot local où elle entraîne une équipe de jeunes.
04:37Il y avait eu des intrusions.
04:40Elle voulait vérifier la fermeture des portes.
04:42Elle a alors remarqué une camionnette blanche qui stationnait dans le coin.
04:47Le véhicule s'est dirigé ensuite vers le domicile de sa belle-mère.
04:51Elle a préféré aller la prévenir tout de suite.
04:53Béatrice Bové lui a ouvert.
04:55Aline lui a dit de se méfier des démarcheurs.
04:58Elle n'était pas rassurée.
05:00« Elle m'a agrippé le bras, » dit la belle-fille.
05:02« Au gendarme, elle montre son avant-bras droit qui porte une grosse rougeur d'environ 10 cm et des griffures. »
05:11Évidemment, ce détail va tout de suite attirer l'attention des enquêteurs.
05:17Ce ne sont pas vraiment des blessures.
05:19Mais effectivement, cette femme, cette coiffeuse, elle a été agrippée de manière assez brutale.
05:25C'est le moins qu'on puisse dire.
05:26Alors on sait que la victime s'est défendue, c'est ce que disent les légistes.
05:31Mais en l'état, tout ça ne prouve rien.
05:34Aline Hart va être longuement entendue.
05:36Tout comme de nombreux témoins des personnes qui connaissaient bien la victime et son entourage.
05:40Parce que les gendarmes, ils ont le sentiment qu'effectivement, c'est quelqu'un qui connaissait très bien Béatrice Bové
05:46qui a pu commettre ce crime totalement insensé.
05:51Justement, le crime, il faut qu'on revienne à cette scène de crime.
05:55Bonjour, Maître Éric Lefebvre.
05:57Bonjour.
05:58Merci beaucoup d'être avec nous et d'avoir accepté l'invitation de l'heure du crime.
06:01Vous êtes avocat au barreau de Strasbourg.
06:05Et dans cette affaire, vous êtes l'avocat d'Aline Hart.
06:09Maître Éric Lefebvre.
06:12On va parler évidemment beaucoup de votre cliente au fil de cette heure du crime, Aline Hart.
06:17Mais tout de suite, ce qui frappe instantanément les enquêteurs et les témoins,
06:22ce sont ces blessures très particulières, barbares.
06:26C'est comme si on avait voulu effacer le visage de Béatrice Bové.
06:30Oui, oui, exactement.
06:33C'est d'ailleurs une question qui reviendra lors des deux procès, en première instance et en appel.
06:39La signification, parce que tuer quelqu'un, les meurtres par arme blanche,
06:43malheureusement, les cours d'assises en sont remplis.
06:46Mais de là à retirer le visage, c'est une signification et une symbolique très, très particulière.
06:52Et c'est une des pistes que les enquêteurs ne vont pas directement suivre,
06:58parce que c'est des tréfonds de l'âme humaine.
07:00Mais c'est des questions qui se sont posées aux experts,
07:02notamment l'expert psychologue et aussi l'expert psychiatre.
07:06Ça veut dire beaucoup plus structuré.
07:08Bien sûr, et je suis tout à fait d'accord avec vous.
07:11Effectivement, ça a une signification.
07:12On est au-delà d'un meurtre simple, d'un meurtre classique.
07:15Encore une question pour vous, Maître Éric Lefebvre.
07:20Quelqu'un est rentré dans cette maison assez facilement.
07:22Il n'y a pas de traces d'effraction.
07:24Donc tout de suite, on se dit, c'est quelqu'un qui connaît Béatrice Beauvais.
07:28Oui, tout à fait.
07:29C'est d'ailleurs l'axe de départ.
07:33Vous savez comment font les enquêteurs.
07:34Ils travaillent en cercle concentrique.
07:36Au départ, ils n'ont pas grand-chose.
07:37On retrouve le corps, la maison est en train de brûler,
07:41mais on sait qu'un incendie n'est pas concomitant au décès
07:45et qu'il n'y a pas d'effraction.
07:48Oui, c'est ça.
07:49On n'en conclut que c'est quelqu'un qu'elle connaissait forcément,
07:51puisqu'elle va être décrite, Béatrice Beauvais,
07:54comme quelqu'un qui se méfie
07:56et qui ne laisserait pas rentrer quelqu'un qu'elle ne connaît pas.
07:59Donc tout de suite, on oriente les investigations
08:02vers des proches, des connaissances.
08:05On n'a pas grand-chose.
08:05Il n'y a même rien du tout au départ.
08:07Bien sûr.
08:07C'est comme ça ?
08:09Oui, tout à fait.
08:09Effectivement, c'est comme ça que l'enquête va progresser
08:12et qu'on va se rapprocher des suspects.
08:15Parce qu'il y a plusieurs personnes qui vont être interrogées,
08:17pas seulement la coiffeuse Aline Hart qui va apparaître dans le décor.
08:22Bonjour François Biringer.
08:24Bonjour.
08:25Merci beaucoup d'être avec nous également dans l'heure du crime.
08:28Alors vous êtes psychologue, expert judiciaire.
08:31Alors évidemment, votre témoignage nous est très précieux aujourd'hui
08:35dans cette heure du crime.
08:36Et merci encore d'être avec nous.
08:38Parce que vous avez expertisé Aline Hart.
08:39Alors Aline Hart, on va le voir, elle va être effectivement suspectée.
08:42Elle n'est pas la seule, mais elle va être suspectée d'avoir commis ce crime.
08:46Avant de parler d'elle, juste un mot là-dessus.
08:49On en parlait à l'instant avec Maître Eric Lefebvre.
08:52Ce n'est pas un acte anodin de défigurer quelqu'un de cette façon,
08:55de lui arracher la peau du visage,
08:57au point qu'on ne peut pas la reconnaître
08:59et qu'on emporte en plus ces parties du visage.
09:02Ce n'est pas du tout anodin.
09:03Qu'est-ce que ça signifie selon vous cet acte ?
09:06Alors il y a quand même dans le mode opératoire de ce crime
09:10deux choses qui dépassent largement le fait de vouloir tuer quelqu'un.
09:16Il y a cette façon de rendre la personne méconnaissable
09:20et le deuxième aspect qui rejoint celui-ci,
09:24c'est d'être retourné.
09:26La personne est retournée quelques heures ou deux heures après
09:30pour mettre le feu à la maison,
09:32ce qui a largement raté.
09:34Mais là aussi, il s'était destiné à faire disparaître
09:37ce qui aurait pu rester le reconnaissable.
09:40Donc il y a quand même à la fois une détermination
09:42et quelque chose qui est de l'ordre
09:43d'une réalisation d'un aspect symbolique de la chose.
09:47C'est un anéantissement, on pourrait dire.
09:51Tout simplement, il faut que cette personne,
09:53elle n'existe plus.
09:55Bonjour, chef d'escadron David Diaz.
09:57Bonjour.
09:58Merci beaucoup d'être avec nous aujourd'hui
10:01dans l'heure du crime.
10:02Alors, un mot tout de suite avec vous, David Diaz.
10:04Vous allez intervenir sur cette scène de crime
10:06qui n'est pas, encore une fois, pas anodine.
10:09Il y a beaucoup de choses qui clochent
10:12et vous allez vous rapprocher petit à petit des suspects.
10:16Un mot déjà sur Béatrice Beauvais, la victime.
10:19Alors, qui est-elle ?
10:21C'est quelqu'un, en fait, qui est connu dans le village.
10:24C'est une dame qui est veuve
10:26et qui est connue dans le village
10:27pour être quelqu'un d'assez vive.
10:31Elle est surnommée un petit peu Mamie Foot
10:32parce que, tout simplement,
10:34elle est très présente auprès du club
10:36qui se trouve juste à proximité de son domicile.
10:40C'est quelqu'un qui est connu
10:41pour être un petit peu sauvage,
10:44si je puis dire, sans être péjoratif.
10:45Mais c'est tout simplement
10:46parce qu'elle a un petit problème auditif
10:49et elle a tendance à crier.
10:51C'est une femme de caractère
10:52et qui a un cercle d'amis et familial assez limité.
10:58Maître Éric Lefebvre, en mots là-dessus.
11:00Elle vit seule, cette femme.
11:02Elle est veuve depuis, d'ailleurs, peu de temps.
11:05Et on le sait, ça, tout le monde,
11:06tous les témoins tout de suite le disent,
11:08c'est qu'elle porte à son fils unique,
11:10son fils Jean,
11:11un amour presque démesuré.
11:15Oui, amour, certains pourraient aussi parler,
11:18vous pourrez dire que son fils Jean,
11:19c'est son bâton de vieillesse.
11:21On va retrouver, d'ailleurs,
11:22les investigations le démontreront,
11:24qu'elle laisse des messages à son fils,
11:26des messages écrits, des notes,
11:28on pourrait dire, ce ne sont pas des post-it,
11:30mais sur un carnet,
11:31qui sont particuliers.
11:33Vous l'avez rappelé,
11:34il a 30 ans, 29 ans,
11:37quand il dit à sa mère
11:38qu'il est là pour manger,
11:39le repas est à 18h,
11:40s'il y a 18h05,
11:42il n'est pas là,
11:43il y a un message
11:44sur le carnet,
11:46qui n'est pas forcément très gentil,
11:48qui est assez dynamique,
11:49on va dire,
11:50pour reprendre le mot.
11:51Donc, c'est quelqu'un
11:51qui a un contrôle.
11:54Et d'ailleurs,
11:54ce qui est assez intéressant,
11:55c'est qu'elle gère la vie de son fils,
11:58qui est quand même un adulte,
11:59comme si c'était encore un adolescent.
12:01Oui, c'est ça.
12:01Elle le couvre,
12:02elle le tient.
12:03Elle le couvre.
12:04Elle le tient sous sa coupe.
12:05Un petit mot,
12:06David Diaz, avec vous,
12:07Jean Beauvais,
12:08vous l'interrogez,
12:09évidemment,
12:09il ne parle pas beaucoup,
12:10mais lui,
12:11il dit qu'il n'avait aucun problème
12:12avec sa mère.
12:14Alors, tout à fait.
12:15Alors, Jean Beauvais,
12:16c'est un jeune de 29 ans
12:18qui vit seul avec sa mère.
12:20Et donc, effectivement,
12:22dans les premières descriptions
12:23qu'il nous donne
12:24sur l'environnement familial
12:25et en tout cas de sa mère
12:26ou de lui-même,
12:28il n'y a aucune problématique
12:29qui, de prime abord,
12:33si vous voulez, apparaît.
12:34C'est-à-dire qu'il nous dresse
12:35plutôt un portrait
12:36de sa mère
12:38comme une femme
12:39intégrée dans le village
12:41et sans problème aucun.
12:44Lui-même, d'ailleurs,
12:45explique d'avoir de problème
12:46avec personne.
12:48La belle-fille,
12:49la compagne,
12:50va peu à peu
12:51faire figure
12:51de suspecte numéro 1.
12:54Le meurtre de Béatrice Beauvais,
12:55la coiffeuse et le scalpel.
12:57Entre le fils et la mère,
12:58la communication était difficile
12:59quand il s'agissait
13:00de couper le cordon.
13:02L'enquête de l'heure du crime,
13:03on se retrouve dans un instant
13:04sur RTL.
13:0614h15,
13:07c'est l'heure du crime
13:09sur RTL.
13:10Avec Jean-Alphonse Richard.
13:1414h15,
13:15Jean-Alphonse Richard
13:16sur RTL.
13:18L'heure du crime.
13:20L'heure du crime consacrée aujourd'hui
13:21à l'affaire Béatrice Beauvais.
13:23Cette veuve a été découverte,
13:24le visage arraché,
13:25le crâne en partie scalpé
13:27chez elle en Alsace.
13:29Les enquêteurs passent en revue
13:30toutes les pistes possibles.
13:32Une femme,
13:32la belle-fille de la victime,
13:34va attirer les soupçons.
13:35Jeudi 6 avril 2017,
13:38dans la soirée,
13:39quelques heures seulement
13:40après la découverte
13:41du corps martyrisé
13:42de Béatrice Beauvais.
13:43Aline Hart,
13:4435 ans,
13:45est entendue
13:46comme témoin
13:46sans qu'on ne lui demande rien.
13:49La belle-fille donne
13:50une foule de détails
13:51sur la camionnette blanche
13:53qui rôdait dans le secteur
13:55ce matin-là.
13:56Elle a noté
13:57l'immatriculation.
13:58Elle se souvient
13:59des occupants du fourgon.
14:00Un homme,
14:01environ 45 ans,
14:02une femme,
14:03la trentaine.
14:03Les deux portaient
14:04un pantalon de travail gris,
14:06des baskets noires
14:07pour la femme.
14:08Aline Hart
14:09dit avoir attendu
14:10qu'il parte
14:11pour rassurer
14:12Béatrice Beauvais
14:12dans sa cuisine.
14:14La belle-fille a quitté
14:15la maison
14:15vers 8h55,
14:179h.
14:17Deux heures plus tard,
14:18elle a publié
14:19sur son profil Facebook
14:21un message d'alerte
14:22sur la présence
14:23de deux démarcheurs
14:24dans le village
14:25avec ce conseil.
14:26Ne leur ouvrez pas.
14:29Les gendarmes
14:30de la section
14:31de recherche
14:31de Strasbourg
14:32sont intriguées
14:33par l'attitude
14:33d'Aline Hart
14:34le jour du crime.
14:35Elle dit avoir passé
14:36une matinée normale.
14:38Elle a alterné
14:39entre une visite
14:39chez une cliente,
14:41une autre visite
14:42au clubhouse
14:43de l'équipe de foot
14:44et un détour
14:45chez elle
14:45pour étendre son linge.
14:47A propos de son couple
14:48avec Jean Beauvais,
14:49elle dit
14:50« On s'entendait bien
14:51mais Béatrice
14:52s'interposait
14:53entre lui et moi.
14:55Elle était très protectrice.
14:57Elle avait peur
14:58de le perdre.
14:58Un témoin confirme.
14:59Béatrice était proche
15:00de son fils.
15:01Il y avait un peu
15:02de jalousie
15:02dans cette relation
15:04qu'il avait avec Aline.
15:06Un autre témoin ajoute
15:07« La communication
15:08semblait difficile
15:09entre le fils
15:10et la mère
15:10quand il s'agissait
15:12de couper le cordon.
15:14Le téléphone
15:14de la victime
15:15fait apparaître
15:16500 messages
15:18qui la désignent
15:19comme une mère
15:19possessive.
15:21Elle demande
15:21sans cesse
15:22à son Jean
15:23quand il sera
15:23de retour.
15:25Elle est furieuse
15:25quand elle apprend
15:26qu'il a acheté
15:27une voiture
15:27alors que ses moyens
15:28ne le permettent pas.
15:29Fin décembre,
15:30Jean Bové
15:31a adressé ce message
15:32à sa mère.
15:34D'ici quelques mois,
15:35Aline et moi,
15:36on voudrait s'installer
15:37à côté,
15:38à savoir dans l'autre
15:39elle
15:40de la maison. »
15:43Une perquisition
15:43est conduite
15:44chez Aline Hart.
15:45On retrouve un kit
15:45de 56 calpels
15:47chirurgicaux
15:48mais aucun d'entre eux
15:49n'a été utilisé
15:50pour tuer
15:51Béatrice Bové.
15:52Trois traces de sang
15:53sont découvertes
15:53sur le chemisier blanc
15:54que la coiffeuse
15:55portait au matin
15:56du crime.
15:57Des gouttelettes de sang
15:58également sont repérées
16:00sur la semelle
16:01de ses chaussures
16:02et sur une gourmette.
16:03Les gendarmes apprennent
16:04alors qu'Aline Hart
16:05est enceinte.
16:06Elle est bien décidée
16:07à garder le bébé
16:08malgré la vie contraire
16:09de son compagnon
16:10Jean Bové.
16:11Les légistes
16:12font savoir
16:13que la disposition
16:14des griffures
16:15sur l'avant-bras
16:16de la coiffeuse
16:17ne correspondent pas
16:19à une simple pression
16:20mais bien
16:21à une empoignade.
16:23Face à face,
16:25Jean Bové
16:25et Aline Hart,
16:27un couple
16:27qui va finalement
16:28être placé
16:29en garde à vue
16:29même si de toute évidence
16:30c'est la compagne
16:32qui est au centre
16:33des suspicions
16:35parce que son emploi
16:35du temps
16:36notamment
16:36est un peu flottant.
16:38Il n'y a pas
16:38de témoin particulier
16:40qui puisse attester
16:41de l'endroit
16:42où elle se trouvait.
16:43On va voir donc
16:44dans la suite
16:45de l'émission
16:45ce que la coiffeuse
16:46va raconter
16:47aux enquêteurs.
16:49David Diaz,
16:50vous êtes avec nous
16:50dans cette heure du crime,
16:52chef d'escadron,
16:53gendarme.
16:54Vous étiez à l'époque
16:55à la section de recherche
16:56de Strasbourg
16:57et vous avez dirigé
16:58cette enquête
16:59sur le meurtre
16:59de Béatrice Bové.
17:02David Diaz,
17:03Aline Hart,
17:03évidemment,
17:04vous la gardez à l'œil,
17:05elle attire tout de suite
17:06la foudre
17:07avec ce récit
17:08sur ce couple
17:09en camionnette.
17:10On a le sentiment
17:11qu'elle connaît
17:12tous les détails,
17:13qu'elle a tout vu.
17:14C'est même un peu
17:15trop précis
17:15pour être vrai.
17:18Alors oui,
17:19c'est assez inhabituel.
17:21Vous-même,
17:21quand vous avez
17:22un souvenir,
17:23ça vous est difficile
17:24de décrire
17:25avec précision
17:26les vêtements portés,
17:27les tatouages,
17:29les bijoux.
17:30Et elle,
17:30elle est rentrée
17:31dans une description
17:31tellement précise
17:32que ça nous a paru
17:33inhabituel.
17:35Et par habitude
17:36de l'enquête,
17:37aussi les gens
17:38qui sont extrêmement précis,
17:40c'est souvent
17:40une préparation,
17:42voire un récit
17:44qui est tellement préparé
17:45qu'il est mensonger.
17:46Et oui,
17:47effectivement,
17:47et ça,
17:48je vous suis totalement
17:49David Diaz.
17:51Maître Eric Lefebvre,
17:52vous êtes avec nous,
17:53avocat au barreau de Strasbourg,
17:55avocat d'Aline Hart.
17:58Le moins qu'on puisse dire,
17:59c'est qu'Aline Hart,
18:00elle est maladroite quand même,
18:02parce que donner autant
18:03de détails,
18:05c'est quand même
18:06très étonnant.
18:06Elle se souvient
18:07de presque tout,
18:07l'immatriculation de la voiture,
18:09la tenue que portaient
18:10ces fameuses personnes,
18:12ça va très loin.
18:13Oui,
18:14ça va très loin,
18:14et je rejoins
18:15le chef d'escadron
18:16que vous entendiez
18:17qui parlait à l'instant.
18:20Pourquoi est-ce qu'au-delà
18:22de ces détails,
18:23pourquoi est-ce qu'elle parle ?
18:25Quel est l'intérêt ?
18:26Si vous êtes,
18:27partons de l'hypothèse,
18:29que Aline Hart
18:29est bien l'auteur du crime.
18:32Pourquoi est-ce qu'elle va
18:33au-devant des enquêteurs ?
18:35Pourquoi est-ce qu'elle va
18:35au-devant de tout le monde
18:36en disant
18:37c'est moi qui l'ai vu
18:38la dernière,
18:39j'y suis allé,
18:40il y avait une camionnette ?
18:41Ça, c'est aussi des questions
18:42sur lesquelles
18:43on n'a pas de réponse,
18:44mais si elle ne dit rien,
18:46si elle ne montre pas
18:47la trace qu'elle a sur le bras,
18:49dont vous parliez tout à l'heure,
18:51qu'est-ce qu'il y a
18:51contre elle,
18:52à part le fait,
18:53on le sait,
18:53vous venez de le rappeler,
18:54que les relations
18:55ne sont pas au beau fixe.
18:56Jalousie de la maman,
18:58une place
18:59qui est difficile
19:00à tenir pour elle,
19:01puisqu'elle s'immisce
19:02dans une relation
19:03entre une mère
19:04et son fils
19:04qui est extrêmement serrée,
19:06il n'y a rien,
19:07absolument rien.
19:09Et qu'est-ce qui,
19:10alors justement,
19:10c'est très intéressant
19:11ce que vous racontez
19:12Maître Lefebvre,
19:13qu'est-ce qui explique,
19:15selon vous,
19:15comme ça,
19:16à vous donner
19:17cette volonté
19:18de bien faire finalement,
19:20cette volonté
19:21de tout dire,
19:22cette volonté
19:23de raconter ?
19:25Alors,
19:25je pense que sur ce point,
19:27le docteur Biringer
19:28pourrait vous en dire
19:29plus que moi,
19:29mais ce que j'ai ressenti,
19:31moi,
19:33Aline Hart
19:33est quelqu'un
19:34qui n'est pas forcément
19:36considéré,
19:37en tout cas,
19:38pas à la hauteur
19:39de son investissement
19:40dans le village
19:41de Durenbach.
19:43C'est quelqu'un
19:43qui fait beaucoup de choses,
19:45même beaucoup plus
19:47que ce qu'elle devrait
19:47et qui n'a pas
19:48un retour de considération.
19:50Je pense qu'on a là,
19:51peut-être,
19:52un élément
19:53qui explique
19:54la raison pour laquelle
19:54elle va s'ouvrir
19:56directement devant tout le monde
19:57de ce qu'elle a vu
19:59ou de ce qu'elle aurait vu,
20:00de ce qu'elle a fait
20:01et de ce qu'il s'est,
20:03selon elle,
20:04passé.
20:05Je pense que c'est là.
20:06C'est possible,
20:07ça peut être effectivement
20:08une des clés
20:09pour mieux comprendre
20:10cette affaire.
20:11François Biringer,
20:12on entend,
20:13vous êtes l'expert judiciaire,
20:15vous avez expertisé
20:16Aline Hart,
20:17on entend
20:18ce que nous dit
20:19Maître Éric Lefebvre
20:20avec effectivement
20:22cette femme
20:23qui ne se sent pas reconnue
20:24parce qu'aussi
20:25elle est
20:25son fiancé,
20:27son compagnon,
20:28il est sous l'emprise
20:29de sa mère,
20:31ça explique beaucoup
20:31d'autres choses
20:32cette affaire
20:33d'emprise
20:33de la mère
20:34sur le fils.
20:35Alors moi,
20:36je ne l'ai pas vu lui,
20:37évidemment,
20:38mais à travers
20:39le discours
20:40à Aline Hart,
20:42il était assez manifeste
20:43et d'ailleurs
20:43l'instruction
20:46l'a montré
20:46quand même
20:47qu'il était sous emprise
20:48ce qui signifie
20:49qu'il n'osait pas
20:50s'affranchir
20:51de sa mère,
20:52ça c'était assez clair,
20:54c'est-à-dire qu'il n'avait
20:54par rapport à elle
20:55strictement aucune autonomie.
20:57Alors il n'avait pas
20:59d'autonomie,
20:59c'est ce que vous nous dites
21:00François Biringer,
21:02David Diaz,
21:04vous menez alors
21:04cette enquête
21:05et vous allez,
21:06ça c'est intéressant aussi,
21:07vous allez perquisitionner
21:09chez Aline Hart
21:10et là vous allez
21:11découvrir
21:12des traces de sang.
21:14Effectivement,
21:14donc on déterminera
21:15qu'il s'agit bien
21:16de sang humain
21:17sans pour autant
21:19pouvoir en extraire
21:20un ADN
21:20et là c'est quelque chose
21:22de très inhabituel.
21:23Elle dira qu'effectivement
21:24elle avait saigné du nez.
21:26C'est une possibilité
21:27puisqu'on ne peut pas
21:28le déterminer.
21:29En revanche,
21:29c'est plus difficile
21:30d'expliquer qu'on a marché
21:32dans du sang humain
21:33et qu'on le retrouve
21:34sous les semelles
21:35parce que ça signifie
21:36bien souvent
21:37que vous avez été
21:38dans une substance
21:39en abondance.
21:40Oui,
21:41il y avait beaucoup de sang
21:42c'est ça,
21:42c'est ce que vous nous dites.
21:43M. Eric Lefebvre,
21:44juste un petit mot,
21:45il y a les griffures,
21:46vous l'avez dit,
21:47elle les montre elle-même
21:47la coiffeuse aux gendarmes,
21:50mais ces griffures,
21:51on a le sentiment
21:52que ce que disent les légistes
21:53c'est un affrontement
21:54face à face.
21:55Oui,
21:56c'est d'ailleurs
21:58un des points,
21:59j'allais dire,
21:59un des points extrêmement
22:00importants du dossier,
22:01c'est que la manière
22:02dont les griffures
22:04seraient arrivées
22:05ne correspond pas
22:06au discours
22:07qui est tenu.
22:08Si vous voulez,
22:09on imagine très simplement,
22:11il faut faire preuve
22:11simplement d'un peu
22:12de bon sens,
22:12après évidemment,
22:13il faut avoir toute
22:13la science médicale derrière,
22:14mais vous regardez
22:16le positionnement
22:17d'une main
22:18et vous en déduisez
22:19que si vous griffez
22:20quelqu'un,
22:20les griffures
22:20vont être dans ce sens-là.
22:21Et si vous ne le sont pas,
22:24c'est que l'hypothèse
22:24de départ
22:25n'est pas forcément
22:25la bonne.
22:26Bien sûr.
22:27La suspecte
22:28et son compagnon
22:29vont être placés
22:29en garde à vue.
22:31Le meurtre de Béatrice Beauvais,
22:32la coiffeuse
22:32et le scalpel
22:33entre eux,
22:34ça faisait vieux couple.
22:35Je disais que la mère
22:36prenait son fils
22:38pour son mari.
22:39La suspecte numéro un
22:41n'aimait pas sa belle-mère
22:42au point de la défigurer.
22:43À suivre
22:44dans un court instant
22:45sur RTL.
22:4714h15,
22:48c'est l'heure du crime
22:49sur RTL.
22:52Vive Roland-Garros 2025
22:53sur RTL.
22:55Et tout de suite,
22:56direction Porte d'Auteuil,
22:57Roland-Garros.
22:58Isabelle Langer,
22:59la première demi-finale
22:59va commencer,
23:01finale homme, je veux dire.
23:02Exactement,
23:02on attend les deux premiers
23:03protagonistes,
23:04l'italien Lorenzo Musetti
23:06qui sera opposé
23:07au tenant du titre,
23:08Carlos Alcaraz,
23:09l'Espagnol,
23:10numéro 2 mondial.
23:11Les deux hommes sont encore
23:13dans les travées
23:14du cours central,
23:15ils ne vont pas tarder à arriver.
23:16Mais effectivement,
23:17ce sont deux demi-finales
23:18de roi
23:19que nous allons avoir
23:20aujourd'hui à Roland-Garros
23:21puisque je vous rappelle
23:22que pas avant 19h ce soir,
23:25c'est une petite nouveauté
23:26à Roland-Garros.
23:27La seconde demi-finale
23:28opposera le numéro un mondial
23:29l'italien Yannick Sinner
23:30au Serbe Novak Djokovic,
23:32la communauté italienne
23:33qui rêve
23:34d'un exploit
23:35de ses deux représentants
23:36pour une finale 100%
23:37transalpine dimanche
23:39mais avec Alcarazé Djokovic
23:41il va falloir se méfier
23:42le début de cette première
23:43demi-finale
23:44d'ici quelques minutes
23:45et un premier point
23:46à 15h.
23:46À 15h,
23:47on vous retrouve avec plaisir
23:48Isabelle Langer,
23:48merci.
23:53L'heure du crime
23:55présentée par Jean-Alphonse Richard
23:56sur RTL.
23:58Quand ils ont sorti le corps,
23:59j'ai crié.
24:00J'ai crié
24:01parce que c'était le choc.
24:03C'était même dur à voir.
24:06Le corps était très raide.
24:08Au niveau du visage,
24:09il était rouge.
24:10On pensait à une brûlure,
24:12que quelque chose a explosé.
24:15Au programme,
24:16aujourd'hui,
24:16de l'heure du crime,
24:17l'affaire Béatrice Beauvais,
24:18une retraitée
24:19a retrouvé
24:20la peau du visage
24:21arrachée,
24:21scalpée
24:22dans un village alsacien
24:23en avril 2017.
24:24Deux mois plus tard,
24:26son fils
24:26et la compagne
24:27de celui-ci,
24:28présentée comme
24:29la suspecte numéro 1,
24:30sont placées
24:31en garde à vue.
24:33Mardi 13 juin 2017,
24:35Jean Beauvais
24:36et Aline Hart
24:37sont interpellées.
24:38Depuis la mort atroce
24:39de Béatrice Beauvais,
24:40le couple vit
24:41sous le même toit.
24:43Les gendarmes
24:43s'intéressent particulièrement
24:44à la belle-fille,
24:45à ses griffures,
24:46à l'avant-bras droit
24:47et à d'autres hématomes,
24:49à une amie.
24:50Elle a expliqué
24:50que tous ces coups
24:52étaient dus
24:52à une agression
24:53au club de foot,
24:55à une autre relation.
24:56Elle a déclaré
24:57attendre que les gendarmes
24:58viennent pour lui passer
24:59les menottes
25:00car selon elle,
25:02Mme Beauvais
25:02avait sans doute
25:03de la peau
25:03lui appartenant
25:04sous ses ongles.
25:05En garde à vue,
25:07Jean Beauvais
25:07décrit sa compagne
25:08comme impulsive,
25:10autoritaire,
25:11un fort caractère,
25:12comme ma mère.
25:13Il y a trois mois,
25:14après un séjour au ski,
25:15il a pensé à rompre.
25:17J'ai commencé
25:17à faire un choix
25:18dans ma tête
25:19entre Aline
25:20et ma mère.
25:21J'ai choisi ma mère.
25:23Le fils
25:24est relâché.
25:27En garde à vue,
25:28Aline Hart
25:29assure qu'elle avait
25:30un très bon contact
25:31avec sa belle-mère,
25:32même si Jean
25:33lui avait dit
25:34qu'elle s'opposait
25:35à leur relation.
25:36Après une dizaine
25:37d'heures d'interrogatoires,
25:38la belle-fille affirme
25:39« Je n'ai pas le souvenir
25:40d'avoir fait quelque chose
25:41à Béatrice Beauvais. »
25:43Elle va ensuite
25:43rester prostrée,
25:44elle garde les yeux clos,
25:46elle est brièvement hospitalisée.
25:48Aline Hart
25:49est mise en examen,
25:50écrouée.
25:50Un mois plus tard,
25:51elle répond au juge.
25:53Elle se dit étrangère
25:54au meurtre de la belle-mère.
25:55Elle admet simplement
25:56que celle-ci
25:56voulait tout gérer
25:58au départ
25:59et foutre le mariage
26:00avec son fils
26:01en l'air.
26:01Elle poursuit.
26:02Ce n'est pas évident
26:03de trouver sa place
26:04chez les Beauvais.
26:05C'est vrai qu'entre le fils
26:07et sa mère,
26:07ça faisait vieux couple.
26:09Je disais
26:10qu'elle prenait son fils
26:11pour son mari.
26:12Toute la journée,
26:13elle restait seule
26:14et attendait le retour
26:15de son fils.
26:16Elle clame
26:16en larmes
26:17son innocence.
26:19Même si tout va
26:20contre moi,
26:21je n'ai rien fait
26:21quand je suis partie.
26:23Béatrice Beauvais
26:24était vivante.
26:28Et au fil
26:29de la garde à vue,
26:29c'est très difficile
26:30de tenir comme ça
26:31le cap dans une garde à vue.
26:32Parfois,
26:33les questions se succèdent
26:34et on finit
26:35par perdre pied.
26:36Mais là,
26:36la coiffeuse
26:38Aline Hart,
26:39elle ne bouge pas
26:40et elle continue à dire
26:41Béatrice Beauvais
26:41était vivante
26:42quand j'ai claqué
26:43la porte derrière moi.
26:45David Diaz,
26:46gendarme,
26:47chef d'escadron.
26:48Vous étiez à l'époque
26:49à la section de recherche
26:50de Strasbourg
26:50et vous avez
26:51mené cette enquête,
26:52mené ces interrogatoires.
26:54Alors,
26:54il y a une longue garde à vue
26:55effectivement du fils
26:57Jean Beauvais
26:58et d'Aline Hart.
26:58Le fils,
26:59il est très rapidement
27:00mis hors de cause.
27:01Aline Hart,
27:02elle reste en garde à vue.
27:03Comment est-ce qu'elle
27:04se comporte ?
27:06En fait,
27:07elle n'a jamais
27:07clamé son innocence
27:09et c'est aussi
27:10toute la particularité
27:11du dossier.
27:12Elle ne s'exprime pas.
27:14Elle va poser la question
27:15aux enquêteurs
27:16à un moment
27:16où elle est très déstabilisée
27:18et où on a l'impression
27:19qu'elle va nous faire
27:20des aveux.
27:21Elle va dire
27:21mais la personne
27:23qui a fait ça
27:24c'est forcément
27:25un monstre.
27:26Est-ce que je suis
27:27un monstre ?
27:28Et elle va poser la question
27:29est-ce que vous pensez
27:31que j'ai pu commettre
27:32les faits
27:33et ne pas m'en souvenir ?
27:35Alors ça,
27:36c'est très important
27:37ce que vous racontez,
27:38chef d'escadron
27:39David Diaz
27:40parce qu'effectivement,
27:40là,
27:41on comprend le personnage.
27:43Elle pose des questions
27:44parce que sans doute
27:45peut-être
27:45elle s'interroge.
27:46Maître Éric Lefebvre,
27:47est-ce que vous pouvez
27:48nous répondre à ça ?
27:48Vous êtes l'avocat
27:50d'Aline Arthes.
27:52Est-ce que vous pouvez
27:53nous expliquer ça ?
27:54Qu'est-ce qu'elle veut dire
27:55à travers ces questions ?
27:56Est-ce qu'elle doute
27:56d'elle-même
27:57et de ce qu'elle peut dire ?
27:59C'est difficile à dire
28:02parce que vous n'avez pas
28:03et le dossier,
28:04quand on le lit comme ça,
28:05n'en donne pas,
28:07n'en montre rien.
28:08C'est vrai.
28:08Mais c'est quelqu'un,
28:10Alina,
28:11qu'il faut bien comprendre
28:12et les gens qui ont assisté
28:13au procès
28:14ont tous été frappés par ça.
28:17C'est quelqu'un
28:18qui ne dévie pas
28:19d'un millimètre
28:21de la voix qu'elle choisit.
28:22Quand elle donne
28:23une explication,
28:24elle donne la même explication
28:26qu'on l'interroge
28:27une fois,
28:27deux fois
28:28ou cent fois.
28:29C'est une particularité.
28:31Alors,
28:32ça peut avoir
28:32des côtés très positifs
28:34parce que c'est quelqu'un
28:34qui ne va jamais se contredire.
28:36Mais ça a aussi
28:37des côtés négatifs.
28:39C'est que
28:40si vous lui faites remarquer,
28:42par exemple,
28:42sur quelque chose
28:43totalement anecdotique,
28:44qu'il y a une incohérence
28:45ou qu'il y a un problème
28:47de logique,
28:48elle n'en démordra pas.
28:50Il y a quelque chose
28:51qui est important.
28:54Le fils Jean Beauvais
28:55va dire
28:55« J'avais fait un choix
28:56dans ma tête
28:57entre Aline et ma mère,
28:59j'ai choisi ma mère.
29:00Est-ce qu'elle était
29:00au courant de ça ? »
29:01Que finalement,
29:02peut-être qu'il voulait partir.
29:02Elle était enceinte,
29:03je le rappelle,
29:04et il allait partir,
29:05Jean Beauvais.
29:06Elle était enceinte.
29:08C'est la deuxième fois
29:09qu'elle était enceinte.
29:10Et là,
29:11je suis un petit peu
29:12dubitatif
29:12sur les propos
29:13de M. Beauvais
29:14parce que
29:15toute l'instruction
29:16le démontrera
29:17et personne ne le contestera
29:18que Jean Beauvais
29:19n'a jamais
29:20réellement fait de choix.
29:22Je pense qu'il a dit
29:23à sa mère
29:23ce qu'elle voulait entendre.
29:25Je peux supposer,
29:26on peut supputer
29:27qu'il ait dit
29:27à Aline Hart
29:28ce qu'elle voulait entendre.
29:30Et c'est bien
29:30la problématique.
29:32C'est qu'il a,
29:33à mon sens,
29:34mais ça ressort
29:35de pas mal de choses,
29:36de messages,
29:37entretenu
29:37ou pas souffler le chaud
29:38et le froid.
29:39Le flou.
29:39Exactement.
29:41Il a entretenu
29:42un flou
29:42en disant à l'une
29:43qu'il allait faire sa vie avec
29:45et à l'autre
29:45que bien évidemment
29:46il ne la quitterait pas
29:48pour sa conjointe.
29:50On imagine derrière
29:51que s'il y a eu
29:51un dialogue
29:52entre Aline Hart
29:53et Béatrice Beauvais
29:54c'était nécessairement
29:55un dialogue de sourds.
29:56Bien sûr.
29:57François Biringer,
29:58psychologue
29:59et vous avez expertisé
30:00Aline Hart.
30:01Est-ce que lorsqu'elle parle
30:02de sa belle-mère
30:03elle a de l'empathie
30:05Aline Hart ?
30:06Est-ce qu'elle a de l'empathie
30:06pour la belle-mère ?
30:08Non.
30:08Elle est dans la défense
30:10de sa position
30:12c'est tout.
30:13Donc elle décrit
30:14un petit peu
30:14les personnes
30:16qui l'entourent
30:17telles qu'elle les perçoit
30:19mais enfin
30:19sans empathie.
30:20Sauf peut-être
30:21pour dire que
30:22contrairement
30:23à ce qu'affirme
30:25son entourage
30:25elle n'avait aucune raison
30:27d'en vouloir
30:27à sa belle-mère.
30:29Bon.
30:30Aline Hart
30:31nie
30:32mais elle va
30:32comparer trop s'assises.
30:34Le meurtre
30:35de Béatrice Beauvais
30:35est la coiffeuse
30:36et le scalpel.
30:37Comment aurait-elle
30:38fait pour commettre
30:39un tel carnage
30:40sans laisser aucune trace ?
30:42L'enquête
30:42de l'heure du crime
30:43on se retrouve
30:43dans un instant
30:44sur RTL.
30:45Jean-Alphonse Richard
30:46sur RTL
30:47L'heure du crime
30:48jusqu'à 15h.
30:51Vous écoutez
30:52l'heure du crime
30:53le meurtre
30:53de Béatrice Beauvais
30:54une suspecte
30:56qui nie
30:56va-t-elle craquer
30:57lors des procès ?
30:58Réponse dans moins
30:59d'une minute
30:59sur RTL.
31:01L'heure du crime
31:02présentée par
31:02Jean-Alphonse Richard
31:03sur RTL.
31:05Retour
31:06aujourd'hui
31:06dans l'heure du crime
31:07sur le meurtre
31:07de Béatrice Beauvais
31:08une veuve
31:0960 ans
31:09retrouvée poignardée
31:10et la peau
31:11du visage arrachée
31:12le crâne scalpé
31:13chez elle
31:14dans un village
31:15alsacien
31:15en 2017
31:16sa belle-fille
31:17est suspectée
31:17d'avoir commis
31:18ce crime barbare
31:193 ans après
31:20elle est jugée
31:21Lundi 29 juin 2020
31:24Aline Hart
31:2438 ans
31:25cheveux blonds
31:26courts
31:26regard triste
31:27et devant la cour
31:28d'assises
31:28du Barin
31:29à Strasbourg
31:29en détention
31:31elle a accouché
31:31d'une fille
31:32que Jean Beauvais
31:33n'a pas reconnue
31:34assise sur le banc
31:35de la partie civile
31:36le fils pense désormais
31:37que l'ex-compagne
31:38est la meurtrière
31:39elle nie les faits
31:41tout converge vers elle
31:42assure pourtant
31:43l'avocat de la famille Beauvais
31:44il estime ubuesque
31:46les explications
31:47de l'accusé
31:47sur deux pseudo-démarcheurs
31:49tueurs
31:50le chef d'enquête
31:51David Diaz
31:52est formel
31:53Aline Hart
31:53a tué Madame Beauvais
31:55parce qu'elle haïssait
31:56profondément
31:57celle qui constituait
31:58un barrage
31:59à la vie
32:00à laquelle elle aspirait
32:01les avocats
32:02d'Aline Hart
32:03font remarquer
32:03qu'aucune trace
32:04de sang ou d'ADN
32:05de l'accusé
32:06n'a été retrouvée
32:07sur la scène de crime
32:08comment aurait-elle fait
32:09pour commettre
32:10un tel carnage
32:11sans laisser aucune trace
32:12surtout dans un délai
32:13aussi restreint
32:14les jurés
32:15condamnent
32:16Aline Hart
32:17à 18 ans de prison
32:18la coiffeuse
32:19fait appel
32:19Lundi 11 octobre 2021
32:23un an après le premier
32:24procès d'Aline Hart
32:25le deuxième s'ouvre
32:26devant la cour d'assises
32:27du Haut-Rhin
32:28à Colmar
32:28la coiffeuse
32:29écoute
32:30sans broncher
32:30les enquêteurs
32:31vous ne faites que
32:32des hypothèses
32:33à son sujet
32:34s'insurge l'un
32:35de ses avocats
32:36il relève
32:37que le sang
32:38sur le chemisier
32:39d'Aline Hart
32:40n'a jamais été identifié
32:42l'arme du crime
32:43jamais retrouvée
32:44la présidente de la cour
32:46présente au juré
32:47les photos
32:48du visage
32:49défiguré
32:50de la victime
32:50la légiste
32:52parle
32:52de
32:53décarnation
32:54quasi
32:55complète
32:56et on va voir
32:57ce que va déclarer
32:58Aline Hart
32:59surtout
33:01qu'elle va être
33:01le deuxième
33:02verdict
33:03il faut savoir
33:05maintenant
33:05à quoi ressemble
33:06cette accusée
33:06comment se comporte-t-elle
33:08Maître Eric Lefer
33:10vous êtes
33:10l'un des avocats
33:12d'Aline Hart
33:13et vous la connaissez bien
33:14vous l'avez suivi
33:15vous avez beaucoup parlé
33:16avec elle
33:17est-ce que ces deux procès
33:18première instance
33:20et puis appel
33:20est-ce que ces deux procès
33:21sont identiques ?
33:24Alors
33:24ces deux procès
33:25par définition
33:26ne sont pas identiques
33:27il y a le choc
33:28de la condamnation
33:29en première instance
33:30mais en ce qui concerne
33:31le comportement
33:33d'Aline Hart
33:34c'est-à-dire
33:34son positionnement
33:35il est
33:36comme je le disais
33:37tout à l'heure
33:37à la virgule près
33:38le même
33:39elle connaît d'ailleurs
33:40c'est un fait
33:41c'est assez intéressant
33:43d'ailleurs
33:43elle connaît son dossier
33:45sur le bout des doigts
33:46sur le bout des doigts
33:47c'est-à-dire que
33:48jusque dans les plus infimes détails
33:50que ce soit la couleur
33:52de l'habillement
33:53de telle personne
33:54ou la phrase exacte
33:55qu'elle a pu citer
33:56elle rebondira
33:57parfois
33:58c'est pas forcément
33:59la question
34:00du caractère judicieux
34:02ou pas
34:02de rebondir sur des détails
34:03comme ça
34:03c'est secondaire
34:04mais c'est quelqu'un
34:05qui rebondit
34:06absolument sur tout
34:07sur tout
34:08même sur ce qui
34:09pourrait apparaître
34:11aux yeux
34:11de toute personne
34:13comme éminemment secondaire
34:15donc elle est à la fois
34:17dans une autre situation
34:18avec le poids
34:19d'une condamnation
34:20de première instance
34:20qui est quand même lourde
34:21bien sûr
34:22et elle est exactement
34:24dans le même type
34:25de défense
34:26de positionnement
34:27ce qu'on peut comprendre
34:28quand on crie
34:29son innocence
34:30Maître Lefèvre
34:31alors les procès d'assises
34:33et vous le savez bien mieux
34:34que moi
34:34il y a toujours
34:35des face à face
34:36des regards
34:37échangés
34:38notamment avec
34:40la partie civile
34:41entre le boxe
34:42de l'accusé
34:42et la partie civile
34:43là il y a sûrement eu
34:45ce genre de
34:46de regard
34:47entre
34:47Aline Hart
34:48et Jean Beauvais
34:49qui lui dit
34:50maintenant c'est elle
34:51c'est elle qui a tué ma mère
34:52alors il n'est pas aussi
34:54affirmatif que ça
34:56Jean Beauvais
34:56c'est quelqu'un
34:56qui est difficilement
34:58cernable
34:59dans le village
35:01de Durenbar
35:02on l'appelle
35:02on l'appelle
35:03petit Jean
35:03c'est quelqu'un
35:05que les gens vont décrire
35:06même si je pense
35:07que la réalité
35:08est quand même autre
35:09comme quelqu'un
35:10d'un peu
35:11pas placide
35:13attentiste
35:15à tout le moins
35:17à tout le moins
35:17attentiste
35:18et puis
35:18qui d'une certaine manière
35:20se complaît
35:21dans la situation
35:22qui est la sienne
35:23c'est-à-dire
35:23sa mère lui fait à manger
35:24lui lave ses affaires
35:25il peut
35:26vous parler tout à l'heure
35:27d'une dispute
35:29qu'il avait avec sa maman
35:29sur l'acquisition
35:30d'un véhicule
35:31oui forcément
35:31il n'a rien à payer
35:32il est logé
35:34nourri
35:34blanchi
35:35et donc son salaire
35:36de paysagiste
35:37il peut l'utiliser
35:39intégralement
35:40pour rembourser
35:42une location
35:43ou l'achat
35:44d'un véhicule
35:45haut de gamme
35:45c'est une réalité
35:46donc quelque part
35:48lui
35:48si on pèse
35:50le pour et le contre
35:51évidemment
35:52sa maman est décédée
35:53mais
35:53ça va
35:56c'est comme ça
35:57qu'on le ressent
35:57c'est d'ailleurs
35:57comme ça
35:58que les jurés
35:58en première instance
35:59vont ressentir
36:02son positionnement
36:02notamment
36:03vis-à-vis de l'enfant
36:04qu'il a eu
36:04avec Alinard
36:05un petit peu
36:05de sa fille
36:06oui oui bien sûr
36:07et là effectivement
36:08il ne reconnaît pas
36:10cet enfant
36:11d'ailleurs c'est ce qu'il va dire
36:12mais il y a ce recul
36:13effectivement ce recul
36:14de cet homme
36:15lors du procès
36:16mais ça c'est toujours
36:17très compliqué
36:17à juger
36:19David Diaz
36:20vous venez témoigner
36:21à ce procès
36:21vous étiez à l'époque
36:23à la section de recherche
36:23de Strasbourg
36:24et vous avez dirigé
36:25cette enquête
36:25alors évidemment
36:26on vient vers vous
36:26parce qu'on vous demande
36:27non pas des comptes
36:28mais on vous demande
36:29ce qui a pu se passer
36:30il y a quelque chose
36:30de très intéressant
36:31c'est qu'il n'y a pas de sang
36:33il n'y a pas d'ADN
36:35de la suspecte
36:38sur la scène de crime
36:39on ne trouve pas l'ADN
36:41d'Aline Hart
36:41sur la scène de crime
36:42ça c'est étonnant
36:43ça veut dire quoi selon vous
36:44ça veut dire que l'incendie
36:45aurait tout détruit ?
36:47oui tout à fait
36:48ça je suis affirmatif
36:51alors je suis affirmatif
36:53je ne suis pas expert
36:54mais on a fait intervenir
36:55quand même
36:558 experts
36:56de l'IRCGN
36:58qui sont vraiment
36:59des spécialistes
37:00dans leur domaine
37:01et dans différents domaines
37:03et si vous voulez
37:04ces spécialistes là
37:07ont été formels
37:08on ne retrouve
37:08aucune trace ADN
37:10parce qu'on a eu
37:12une pollution majeure
37:13pollution majeure
37:14de l'incendie
37:15évidemment
37:15les jurés
37:16vont se prononcer
37:18pour la deuxième fois
37:19le meurtre de Béatrice Bové
37:21la coiffeuse
37:21et le scalpel
37:22la vérité
37:23je vous l'ai dit
37:24depuis 2017
37:25je ne l'ai pas tué
37:26l'enquête de l'heure du crime
37:28je vous retrouve tout de suite
37:29sur RTL
37:30Jean-Alphonse Richard
37:32sur RTL
37:33et l'heure du crime
37:34le crime
37:36présenté par Jean-Alphonse Richard
37:38sur RTL
37:39dans l'heure du crime
37:40aujourd'hui
37:41le meurtre de Béatrice Bové
37:42en Alsace
37:432017
37:44poignardée
37:45la peau du visage
37:46arrachée
37:47le cuir chevelu
37:47scalpé
37:48sa belle-fille
37:49Aline Hart
37:49a été condamnée
37:50en 2020
37:51à 18 ans de prison
37:52elle nie
37:53rejugée
37:54voici l'heure
37:54du verdict
37:55du deuxième procès
37:56vendredi 15 octobre 2021
37:59les jurés des assises
38:01du Haut-Rhin
38:01se retirent
38:02pour délibérer
38:03lors des débats
38:04Aline Hart
38:05s'était insurgée
38:06ça fait 4 ans
38:06et 4 mois
38:07que je suis en détention
38:09pour des faits
38:09que je n'ai pas commis
38:10la présidente
38:12l'avait invitée
38:12à coller
38:13à la vérité
38:14la vérité
38:15je vous l'ai dit
38:16depuis 2017
38:16répond-elle
38:17quand on lui demande
38:18pourquoi
38:18elle a détourné
38:19le regard
38:20quand les photos
38:21du visage mutilé
38:22de Béatrice Bové
38:23ont été projetées
38:24elle répond
38:24je veux garder
38:26le souvenir intact
38:27l'image de Béatrice
38:28telle que je l'ai vue
38:29la dernière fois
38:30ce matin-là
38:32Aline Hart
38:3439 ans
38:35est condamnée
38:35à 20 ans
38:36de prison
38:37deux de plus
38:38qu'au premier procès
38:40on ne saura jamais
38:41pourquoi elle a fait ça
38:42ça c'est certain
38:43elle ne nous dira jamais
38:44les raisons
38:46pour moi
38:46elle n'existe plus
38:47elle a été punie
38:48j'ai de la haine
38:48envers elle
38:49la voix de Jean Bové
38:51le fils de Béatrice Bové
38:53la victime
38:53dans l'émission
38:55enquête criminelle
38:56sur W9
38:58on est avec vous
38:59maître Eric Lefebvre
39:02avocat au barreau
39:03de Strasbourg
39:04avocat d'Aline Hart
39:05alors on ne peut pas dire
39:07qu'effectivement
39:07vous nous l'avez dit
39:08beaucoup dans cette émission
39:09qu'Aline Hart ait modifié
39:11et changé ses versions
39:12qu'elle est restée vraiment
39:13sur sa ligne droite
39:15à dire qu'elle est innocente
39:17et à raconter son programme
39:19de cette matinée-là
39:20la matinée du crime
39:21pourquoi 20 ans de prison ?
39:25je crois qu'Aline Hart
39:27paye d'une certaine manière
39:28une forme d'entêtement
39:32alors pas à dire
39:33qu'elle est innocente
39:34mais vous savez
39:36quand on vous pose
39:38un certain nombre de questions
39:39sur des faits
39:40dont on connaît
39:41plus ou moins la réponse
39:42et que
39:43vous vous évertuez
39:45à répéter la même chose
39:46sur des points de détail
39:48vous parliez tout à l'heure
39:49d'événements
39:51qui avaient pu se passer
39:52au clubhouse du sport
39:53où elle travaillait
39:54où tout le monde
39:56connaissait la vérité
39:57personne ne le disait
39:58et quel soutien
39:59mordicus
40:00que les choses
40:01se sont passées
40:01telles qu'elle le dit
40:02peut-être
40:03dans le recherche
40:04d'un bénéfice secondaire
40:05qui était une juste reconnaissance
40:07parce que
40:07les gens du village
40:08de Durenbar
40:09ont été pour le moins
40:10peu sympathiques
40:11avec elle
40:11et il y a peut-être
40:13autre chose aussi
40:14maître Eric Lefebvre
40:15c'est qu'elle n'a pas
40:15j'ai le sentiment
40:17qu'elle n'a pas
40:17une énorme compassion
40:18finalement
40:18pour la victime
40:21non
40:22mais elle est dans son
40:23c'est son tempérament
40:25son tempérament
40:26pourquoi voudriez-vous
40:27je ne suis pas cynique
40:28en le disant
40:29mais c'est une analyse
40:29pourquoi voudriez-vous
40:30qu'elle ait
40:31de la compassion
40:33qui pour elle
40:34confinerait
40:34à de la culpabilité
40:35elle ne l'a pas fait
40:36elle est désolée
40:38de ce qui s'est passé
40:39et ça s'arrête là
40:40elle dit
40:41alors la présidente
40:43lui fait justement
40:43remarquer
40:44qu'elle n'a pas regardé
40:45les photos
40:45de sa belle-mère
40:47totalement défigurée
40:48scalpée
40:49des photos horribles
40:50elle dit
40:51je voulais garder
40:51l'image de Béatrice
40:52telle que je l'ai vue
40:53la dernière fois
40:53ou bien plutôt
40:54est-ce qu'elle ne voulait
40:55pas voir l'image
40:57de Béatrice
40:57scalpée défigurée
40:59lorsqu'elle a quitté
40:59la maison
41:00c'est qu'une question
41:01c'est une question
41:03c'est une question
41:03mais
41:04tirer des conclusions
41:06sur cette simple
41:07absence de regard
41:09un peu délicat
41:10c'est ériger
41:11c'est ériger
41:12un fait postérieur
41:13en preuve
41:13c'est un petit peu compliqué
41:15parce que
41:16vous auriez
41:18été
41:19à la session d'assises
41:20vous auriez remarqué
41:22qu'Aline Hart
41:23n'est pas quelqu'un
41:23qui va baisser les yeux
41:24c'est quelqu'un
41:26qui quand elle a
41:26quelque chose à dire
41:27et d'ailleurs
41:28on lui reprochera assez
41:29d'être
41:30très très très directe
41:32elle veut dire quelque chose
41:33elle le dit
41:34contente ou pas contente
41:36ça va ou ça va pas
41:37mais vous le savez tout de suite
41:37c'est pas quelqu'un
41:38qui va ménager
41:39la chèvre et le chou
41:39je pense que si elle avait
41:41voulu regarder
41:41elle l'aurait regardé
41:42point à la ligne
41:44elle n'a pas de compte
41:45à rendre
41:46c'est ça ce que vous nous dites
41:47effectivement
41:47elle le fait savoir
41:48et ça parfois
41:49avec les jurés
41:49c'est un peu compliqué
41:50François Biringer
41:53vous avez expertisé
41:54Aline Hart
41:54je rappelle que vous êtes
41:55psychologue
41:55expert judiciaire
41:57est-ce que vous êtes
41:58vous étonné
41:59avec votre
42:00presque regard
42:01de témoin
42:02étonné par l'attitude
42:04inflexible
42:05d'Aline Hart
42:05à ces deux procès
42:06pas question pour elle
42:07de dire autre chose
42:09que ce qu'elle a déclaré
42:09au début
42:10non c'est tout à fait
42:12conforme
42:13si je peux dire
42:14à sa personnalité
42:16et c'est ce qui est
42:17troublant d'ailleurs
42:18alors je ne peux pas
42:19prendre parti
42:20parce que sinon
42:21je ne peux plus
42:22me focaliser sur
42:23la personnalité
42:24et le discours
42:25d'une personne
42:25mais je dois reconnaître
42:28que cette inflexibilité
42:29cette manière
42:31de défendre
42:32sans trop d'émotion
42:34enfin moi
42:34je n'en ai jamais vu
42:35vraiment
42:37qui est conforme
42:39cohérente
42:40par rapport au reste
42:41de sa personnalité
42:42reste néanmoins
42:43troublant
42:43c'est sûr
42:44David Diaz
42:45vous avez mené
42:46toute cette enquête
42:47cette scène de crime
42:48elle vous a tout de suite
42:50marqué
42:51interpellé
42:51pourquoi ?
42:53quand on a une proximité
42:54souvent on cache
42:55le visage
42:56ou on recouvre
42:57le corps
42:58et là en l'occurrence
42:59même recouvert
43:01le corps
43:02on recouvre
43:03un corps
43:03qui est
43:04horrible
43:05qui dépasse
43:06l'entendement
43:07elle-même
43:07elle emploiera
43:08très souvent
43:09ce mot-là
43:10de monstre
43:11c'est forcément
43:12un monstre
43:12qui a fait cela
43:13et donc
43:14l'hypothèse
43:16qui est retenue
43:17et qui me semble
43:18la plus logique
43:18c'est que tout simplement
43:19elle a voulu
43:20effacer ces traces-là
43:21de cette manière-là
43:23François Biranger
43:24dernière question pour vous
43:25dans un rapport psy
43:26il est noté
43:27il fallait que la victime
43:29disparaisse
43:30de sa vue
43:30si elle a dit ça
43:32les termes
43:34correspondent
43:34si vous voulez
43:35à
43:35non pas seulement
43:37une disparition
43:38par la mort
43:39puisqu'il en reste
43:40quelque chose
43:40mais un symbolique
43:42qui deviendrait
43:43de l'ordre
43:43de la réalité
43:44ou le réel
43:44c'est-à-dire
43:45la non-existence
43:47si vous voulez
43:48pour nous
43:48qui regardons la chose
43:50c'est assez symbolique
43:51tout le monde a compris
43:52qu'il y avait
43:53quelque chose de plus
43:54que la simple disparition
43:56par la mort
43:56c'est-à-dire
43:57que la personne
43:57n'est pas seulement morte
43:58mais elle n'existe plus
43:59on ne la reconnaît pas
44:00merci beaucoup
44:02François Biringer
44:03le chef d'escadron
44:05David Diaz
44:06et maître Eric Lefebvre
44:07d'avoir été les invités
44:08de l'heure du crime
44:09merci à l'équipe de l'émission
44:10rédactrice en chef
44:11Justine Vignot
44:11préparation Marie Bossart
44:12Théa de Turcaine
44:13réalisation en direct
44:15Jonathan Griveaux

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