- il y a 4 heures
Didier Tallineau, un jeune cuisinier appliqué et talentueux. On lui prédisait un bel avenir derrière les fourneaux mais c'est dans le crime qu'il a forgé sa notoriété. Deux femmes tuées à dix ans d'intervalle, une troisième laissée entre la vie et la mort. Le chef cachait bien son jeu: ces meurtres discrets ont failli ne jamais être élucidés.
Retrouvez tous les jours en podcast le décryptage d'un faits divers, d'un crime ou d'une énigme judiciaire par Jean-Alphonse Richard, entouré de spécialistes, et de témoins d'affaires criminelles.
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00:00L'édition Belfond, 14h-15h, c'est l'heure du crime sur RTL.
00:05Jean-Alphonse Richard.
00:06Didier Talineau est un tueur en série, il a été deux fois condamné à 30 ans de réclusion pour deux meurtres de femmes.
00:13Didier Talineau est pourtant rentré chez lui le 8 décembre dernier.
00:16Selon deux rapports d'experts, il souffre d'un cancer de la plèvre qui met ses jours en danger.
00:21Bonjour, Didier Talineau, un jeune cuisinier talentueux.
00:25On lui prédisait un bel avenir derrière les fourneaux, mais c'est dans le crime qu'il a forgé sa notoriété.
00:32Deux femmes tuées à 10 ans d'intervalle et une troisième laissée entre la vie et la mort.
00:36Le chef cachait bien son jeu, ses crimes ont bien failli ne jamais être élucidés.
00:42Didier Talineau, cuisinier le jour et meurtrier la nuit.
00:45L'enquête de l'heure du crime, la seule émission radio 100% fait d'hiver, c'est tout de suite sur RTL.
00:55Dimanche 25 juillet 1999, vers 8h15, un cycliste qui circule sur la National 178 en direction de Châteaubriand en Loire-Atlantique
01:08aperçoit un corps de femme, à demi dénudée, qui gît dans le fossé.
01:13Le buste porte un t-shirt remonté au niveau de la poitrine.
01:17Le bas du corps est totalement nu.
01:19Seul le pied gauche porte une chaussure, l'autre est absente.
01:22Des bouts de cordelettes, ensanglantés, sont près du cadavre.
01:26Au regard de la décomposition du corps de la jeune femme, le légiste estime que la mort remonte à environ une semaine.
01:35La victime n'a pas été tuée ici, on l'a transportée pour la déposer dans ce fossé.
01:40L'autopsie conclue à une mort violente, le crâne a été fracassé.
01:44Le bas du dos affiche une forte contusion, des stris au poignet laissent penser que la malheureuse était entravée.
01:50Impossible de dire s'il y a eu des sévices sexuels, les gendarmes font le rapprochement avec une récente disparition.
01:58Celle de Carole Le Yondre, 20 ans, élève infirmière à Châteaubriand.
02:02Ses parents qui habitent le Morbihan n'avaient plus de nouvelles d'elle depuis six jours.
02:06Et c'est bien elle, la victime.
02:08Les enquêteurs concentrent toute leur attention sur la dernière soirée de Carole Le Yondre, dans la nuit du 19 au 20 juillet.
02:18Ce soir-là, l'élève infirmière a sympathisé avec une bande de cinq jeunes, une fille et quatre garçons.
02:24La troupe a échoué vers 23h au bar La Louisiane, en plein centre de Châteaubriand.
02:30Les jeunes sont entendus, ils racontent avoir beaucoup bu à l'heure de la fermeture.
02:34Sur une heure du matin, le patron est venu s'attabler avec eux, il a tiré les rideaux et tout le monde a continué à boire.
02:41Sur le coup de trois heures du matin, les uns et les autres ont quitté la Louisiane, sauf Carole Le Yondre.
02:47Le patron de bar lui avait demandé de l'aider à faire la vaisselle.
02:51Les enquêteurs identifient facilement le gérant de la Louisiane, un certain Didier Talino, 33 ans, cuisinier,
02:59installé à Châteaubriand avec sa compagne depuis seulement quatre mois.
03:04Mercredi 28 juillet, huit jours après la disparition et la mort de Carole Le Yondre,
03:09Didier Talino est placé en garde à vue.
03:12Le patron de la Louisiane se souvient bien de cette soirée.
03:15Il assure que Carole et un des garçons ont quitté son bar autour de 3h30.
03:19Il s'en souvient, il a tout rangé.
03:21Il est rentré chez lui à 4h30 et a retrouvé sa compagne.
03:24Talino, pressé de question, raconte ensuite que Carole et un garçon sont restés pour faire la vaisselle.
03:30Le garçon aurait frappé la fille alors que lui-même se trouvait à la cave.
03:35Le scénario est bancal.
03:37Après une journée de garde à vue, le cuisinier avoue.
03:39Il a tué Carole, Le Yondre.
03:42Il était seul avec elle.
03:43Elle essuyait les verres.
03:44Il a essayé de l'embrasser.
03:46Elle a refusé.
03:47Sous l'effet de la colère, il a saisi une queue de billard.
03:49Elle a frappé à la tête.
03:51Il a traîné le corps jusqu'au sous-sol.
03:53Carole n'était pas morte.
03:54Il l'a achevé en la tabassant avec un fût de bière vide.
03:59Il a tout nettoyé.
04:00Il a caché le corps dans la cave sous une bâche en remontant.
04:03Il a trouvé une des chaussures de la victime.
04:06Il l'a dissimulée dans le faux plafond.
04:09Le 24 juillet, il a reçu la visite des gendarmes.
04:12Il a pris peur.
04:13Alors le soir, il est allé se débarrasser du corps en bordure d'un champ.
04:16Il nie avoir violé Carole.
04:18Il ne lui a pas attaché les poignets.
04:21Didier Talino est mis à l'examen pour homicide volontaire.
04:25Un gendarme à la retraite prévient alors ses collègues.
04:28Il se souvient que ce Talino avait été entendu il y a dix ans
04:33dans une étrange disparition, celle de sa compagne.
04:39Une affaire ancienne qui ressurgit à l'occasion du meurtre sauvage de Carole Le Yondre.
04:43La justice va alors se demander si cet homme n'en serait pas à son coup d'essai.
04:47On va en fait retrouver non pas une, mais deux enquêtes classées, oubliées,
04:54qui vont apporter leur lot de surprises et de révélations.
04:56A croire que cet homme, il cachait vraiment bien son jeu, ce Didier Talino.
05:01On va voir tout ça dans la suite de l'heure du crime.
05:03Bonjour maître Stéphane Maître.
05:05Bonjour.
05:05Merci beaucoup d'être avec nous.
05:07Aujourd'hui dans le studio de l'heure du crime, vous êtes avocat au barreau de Paris.
05:11Et dans cette affaire, vous défendez les intérêts des parents de Carole Le Yondre.
05:15On l'a compris, cette jeune femme, elle est élève infirmière.
05:20Elle a été massacrée dans ce café d'ailleurs, où elle a passé sa dernière soirée.
05:25Un mot là-dessus, maître Stéphane Maître.
05:28C'est particulièrement sauvage, la scène.
05:31Et d'une brutalité inouïe, on n'a laissé aucune chance à cette jeune femme.
05:34Le mot brutalité est presque faible.
05:38C'est vrai.
05:39Parce qu'en fait, ça relève de la sauvagerie.
05:44Et ça témoigne vraiment d'une...
05:48Talino est allé extrêmement loin dans l'inhumanité la plus totale.
05:51Et on est glacé quand on écoute son propre récit.
05:57Et la façon dont il le livre, sans le moindre affect,
06:02on sent chez Talino une absence totale d'affect et de prise en considération de la vie de ses victimes.
06:10Ça n'est pas un sujet pour lui.
06:12Et dans le cas présent, c'est un véritable massacre auquel on assiste.
06:17Alors c'est très important, vous dites que les victimes n'existent pas pour cet homme.
06:21Ce sont des objets.
06:22Ça c'est une phrase qu'on entend très très souvent dans le phénomène des tueurs en série.
06:27Les victimes n'existent pas.
06:28Et effectivement, on va pouvoir se poser des questions, savoir s'il a fait autre chose, mais on va y venir.
06:32Il dit que lors de ses aveux, il a du mal à avouer quand même, ça ne revient pas tout de suite.
06:36Lors de ses aveux, il dit qu'il est en colère.
06:40Elle s'est refusée à lui.
06:41Alors il l'a frappé.
06:43Mais il n'a pas frappé une seule fois.
06:44Les experts ont décrit Talino comme un homme incapable d'accepter la moindre frustration.
06:52On le verra à travers les autres crimes dont il a été accusé, puis pour lesquels il a été condamné.
06:58C'est un homme qui, face à la moindre résistance, à la moindre contrariété, est capable de tel passage à l'acte.
07:06Et on le vérifie dans les trois affaires.
07:08Il ne supporte pas la contradiction, il ne supporte pas qu'on lui dise non.
07:12C'est effectivement son mode de fonctionnement.
07:15C'est exactement ça.
07:17C'est la caractéristique, en tout cas selon les experts, d'un profil de meurtrier, je cite l'expertise,
07:22meurtrier impulsif, récidiviste.
07:24C'est un homme qui réitère son passage à l'acte,
07:28et qui n'éprouve aucun remords, aucune sensibilité à l'égard de ses victimes,
07:33en l'occurrence, trois de ses victimes, on espère qu'il n'y en a pas plus, d'ailleurs.
07:37Mais ça, c'est une autre affaire.
07:39En tout cas, ce sont ces trois affaires pour lesquelles il a été condamné.
07:42Et personne n'a pu s'empêcher de penser qu'il y en avait peut-être d'autres.
07:45Oui, c'est ça.
07:46Et effectivement, on va se poser la question, d'ailleurs, très vite.
07:49Il y a cette confidence dans le gendarme qui dit, attention, il apparaît dans une autre affaire.
07:53On va la voir, cette affaire, l'affaire de la compagne.
07:55Bonjour, Philippe Lemoyne.
07:57Bonjour.
07:58Merci beaucoup, vous aussi, d'être avec nous dans cette heure du crime.
08:01Philippe Lemoyne, vous êtes journaliste, rédacteur en chef à Ouest France.
08:04Vous avez suivi toute cette affaire pour le grand quotidien Ouest France,
08:08qu'on salue d'ailleurs, il faut lire, Ouest France, dans cette belle région de l'Ouest.
08:11On entend ce que dit maître Stéphane Maître.
08:15Restons avec vous, justement, sur le scénario de ce crime, d'une extrême brutalité.
08:20Vous êtes d'accord ?
08:21Oui, c'est ce que l'enquête de la gendarmerie va révéler.
08:25Et puis, les premières déclarations de Didier Tallino, on s'aperçoit que, en fait,
08:31Carole Lyon devrait rester seule avec lui dans le bar, qu'il lui a fait des avances, qu'elle a refusée.
08:36Et il a été pris d'un accès de colère absolument terrible.
08:39Il se sert d'une queue de billard pour l'assommer.
08:43Il la frappe à plusieurs reprises au visage.
08:46Et pour être sûr qu'elle soit morte, il lui assène des coups de fût de bière sur le visage.
08:52Donc, effectivement, c'est d'une violence redoutable.
08:53Encore un petit mot, Philippe Lemoyne.
08:56Je le disais avec Stéphane Maître, ses déclarations, il n'avoue pas tout de suite.
09:01Les déclarations, elles sont plutôt mouvantes de cet homme.
09:04Il essaie de zigzaguer un petit peu, j'ai envie de dire.
09:07Il est très changeant dans ses déclarations.
09:09Et dans le premier fait, effectivement, il dit qu'au départ, tout le monde est parti.
09:13Ensuite, il dit qu'il y a un jeune homme qui est resté avec elle, qui lui a fait des avances, qu'elle a refusées.
09:19Il l'a aidé à descendre le corps dans la cave et il l'a aidé à dissimuler.
09:23Mais clairement, ce n'est pas lui.
09:24Lui, il n'a rien fait.
09:25Et c'est ce jeune homme en question qui a été très sérieusement alcoolisé au moment des faits.
09:29Donc, lui, il ne se souvient pas grand chose, panique un peu.
09:31Il dit, mais non, ce n'est pas possible.
09:32Je n'ai jamais pu faire ça.
09:33Mais toujours est-il que le faisceau d'indices repose de plus en plus sur Didier Talino.
09:39Et au fil des auditions, il va finir par avouer ce qu'il a fait.
09:44Bonjour Philippe Huard.
09:46Bonjour.
09:46Merci beaucoup d'être avec nous également dans cette heure du crime.
09:50Un grand merci parce que vous étiez le juge d'instruction.
09:53Alors, dans le dossier dont on va parler, là tout de suite, dans le prochain chapitre de l'heure du crime,
09:56c'est le dossier Catherine Charuot.
09:58Mais effectivement, à la faveur de la mort de Carole Le Yondre,
10:02il y a un gendarme qui va dire, oh là là, mais ça me rappelle une affaire,
10:05ça me rappelle une disparition.
10:07Cette disparition, elle était jusque-là toujours inexpliquée.
10:11Oui, c'est un gendarme à la retraite qui avait déjà auditionné Didier Talino
10:16à propos de l'idée disparition de sa compagne.
10:19Il avait reçu des explications relativement...
10:23Approximatives.
10:25Approximatives, mais crédibles.
10:27Et donc, dès qu'il a vu ça,
10:30il a été voir le procureur
10:33et le procureur a ouvert une information.
10:35Un cadavre
10:36qui va refaire surface
10:38dans une vieille grange.
10:40Didier Talino, cuisinier le jour,
10:42meurtrier la nuit.
10:43Je lui ai porté un coup violent au visage.
10:46Allait tomber sa tête à heurter l'évier
10:48de la cuisine. J'ai vu du sang.
10:50L'enquête de l'heure du crime. On se retrouve dans un instant sur RTL.
10:53L'heure du crime.
10:55Jusqu'à 15h sur RTL.
10:57Par Jean-Alphonse Richard sur RTL.
11:00L'heure du crime consacrée aujourd'hui à l'affaire Didier Talino.
11:03À l'été 99, ce jeune cuisinier a été mis en examen en Loire-Atlantique
11:07pour le meurtre d'une apprentie infirmière de 20 ans.
11:11Les enquêteurs s'intéressent alors au passé de cet individu.
11:1410 ans plus tôt, sa compagne avait mystérieusement disparu.
11:20Jeudi 12 août 1999,
11:2311 jours après la mise à l'examen de Didier Talino
11:26pour le meurtre de Carole Le Yondre,
11:28le parquet de la Roche-sur-Yon
11:30ouvre une autre information judiciaire
11:33sur la disparition inexpliquée
11:35il y a exactement 10 ans
11:36de Catherine Charuot, 23 ans.
11:40Son corps n'a jamais été retrouvé.
11:41A l'époque, elle était la compagne de Didier Talino.
11:45Le couple travaillait comme saisonnier
11:47dans des hôtels en France, en Suisse.
11:50Elle, femme de chambre, lui cuisinier.
11:52Dans la nuit, du 7 au 8 août 1989, vers minuit,
11:55Didier Talino rentrait chez lui, à Ulm, en Vendée.
11:59Il avait trouvé la maison vide.
12:01Catherine était selon lui partie en emportant toutes ses affaires.
12:05Il pensait qu'elle l'avait laissée pour aller vivre à Paris
12:08ou encore elle aurait pu rejoindre une secte.
12:10Leur couple battait de l'aile.
12:12Cinq ans plus tard, il est à nouveau entendu.
12:14Il avait confirmé à ce moment-là
12:17que Catherine était partie sans laisser d'adresse.
12:20Talino avait ensuite disparu de la circulation.
12:23Il avait voyagé en Allemagne,
12:25hébergé en décembre 1994,
12:28chez une ancienne compagne,
12:30Christine Richter.
12:31Celle-ci se souvient bien de ce séjour.
12:33Après un dîner,
12:34elle s'était retrouvée au sol,
12:36violemment frappée à l'arrière du crâne.
12:38Talino lui avait dit qu'une bouteille lui était tombée sur la tête.
12:42Mais elle a toujours soupçonné ce garçon
12:45de l'avoir frappée pour lui voler son collier
12:47et utiliser ses cartes bancaires.
12:49Elle était partie à l'hôpital.
12:50Didier Talino avait alors quitté l'Allemagne.
12:53Mardi 16 novembre, trois mois après la relance de l'enquête
12:57sur la disparition de sa compagne,
13:00Didier Talino est placé en garde à vue.
13:02Il dit ne pas se souvenir de la disparition.
13:04Il se contredit, puis il raconte.
13:06Dans la nuit du 7 au 8 août 89,
13:08il est rentré tard.
13:10Catherine Charuot l'attendait en peignoir dans la cuisine.
13:14Elle lui a reproché de la tromper.
13:15Le ton est monté.
13:17Elle m'a fait une grosse scène.
13:18J'essayais de la raisonner, dit-il.
13:20Il a vu que Catherine avait rassemblé ses affaires sur le lit.
13:22Elle s'apprêtait à partir.
13:24On a échangé des gifles.
13:26Je lui ai porté un coup violent au visage.
13:28Elle est tombée.
13:28Sa tête a heurté l'évier de la cuisine.
13:31J'ai vu du sang, témoigne-t-il.
13:33Il a écouté son cœur.
13:34Il ne battait plus.
13:35Il a essuyé le sang.
13:37Il a mis le peignoir de Catherine dans la machine à laver.
13:39Il a enterré le corps dans la grange de sa grand-mère.
13:42Le squelette est effectivement découvert dans un trou.
13:45Après le crime, le cuisinier a utilisé le chéquier de sa compagne
13:49pour faire des pleins d'essence,
13:51acheter un autoradio.
13:52et couvrir son découvert bancaire.
13:56Vendredi 3 décembre, Didier Talino participe à la reconstitution
13:59du meurtre de Catherine Charuot.
14:01J'ai vu qu'elle en avait marre, qu'elle voulait partir.
14:04Ça m'a mis en colère, dit-il.
14:05Le cuisinier est décrit comme antisocial, impulsif.
14:10Déjà mis un examen pour avoir tué l'apprenti infirmière Carole Le Yondre,
14:14Didier Talino est désormais accusé d'un deuxième meurtre,
14:17celui de Catherine Charuot et d'une tentative de meurtre sur son ex-compagne allemande.
14:24Et ça fait beaucoup en quelques mois,
14:26parce que là, le destin de Didier Talino a basculé.
14:29Il a avoué deux meurtres et une agression violente
14:32qui a failli apporter une troisième femme.
14:35Alors les enquêteurs sont surpris par ce détachement,
14:38une absence d'affect, de remords.
14:40Mais la route judiciaire est encore longue.
14:42Les procès qui suivent vont réserver bien des surprises.
14:45On va parler de tout ça dans la suite de l'heure du crime.
14:49Philippe Huard, vous nous faites l'honneur d'être avec nous aujourd'hui dans l'heure du crime.
14:53Vous étiez le juge d'instruction dans le dossier Catherine Charuot.
14:58Lorsque cet homme, Talino, il raconte les faits, etc.
15:02Enfin, il avoue, il se met à table.
15:04Est-ce qu'il faut le croire pour autant ?
15:06Il a une version qui minimise un peu son geste.
15:10Ce qui est frappant, c'est comme dans la première affaire,
15:13il n'y a pas de sensation de remords.
15:15Il explique de manière calme, en une seule phrase lors de la première comparution,
15:21qu'effectivement, elle voulait partir.
15:24Ça l'a mis en colère.
15:25Il l'a frappée.
15:27Sa tête est tombée sur l'évier.
15:29Alors, il a écouté son cœur.
15:30Comme il ne battait plus, il s'en est débarrassé.
15:34Il a pris soin quand même de l'enrouler dans un tapis
15:36et de placer son corps dans une grange.
15:39Et quelques jours plus tard, il a creusé un coup dans le jardin.
15:43Il a enterré donc le corps.
15:45Et il a pris soin aussi de vider des sacons de parfum
15:48car il voulait éviter que le chien déterre le corps.
15:51Ce que vous nous décrivez, et c'est vraiment très intéressant, Philippe Luard,
15:56ce que vous nous décrivez, c'est une mécanique criminelle.
15:59Vous, vous êtes juge d'instruction, vous connaissez bien ce genre de dossier.
16:02Je voudrais que vous nous disiez s'il y a des ressemblances entre les deux meurtres
16:06et puis l'agression dont a été victime l'ex-petite amie allemande.
16:10Est-ce que vous reconnaissez la patte de Didé Talino ?
16:13Ben oui, c'est-à-dire qu'il n'accepte pas le refus.
16:17C'est une chose qui est dans son esprit.
16:20Mais tout jeune, Didé Talino avait eu des problèmes
16:23parce que lorsqu'il était adolescent,
16:26il avait fait des dégâts dans la maison
16:31et il avait dit que c'était un vol.
16:32Et en fait, les gendarmes s'étaient aperçus que ce n'était pas vrai.
16:35Et donc, il était relativement colérique.
16:38Il aurait dû être suivi, mais ce qui n'a pas été le cas.
16:40Ça n'a pas été le cas et effectivement, il est passé entre les gouttes cet homme.
16:43Il ne s'est plus fait remarquer.
16:45Maître Stéphane Maître, vous êtes avec nous également dans cette heure du crime.
16:48Avocat au barreau de Paris.
16:50Avocat, je le répète, de la famille de Carole Le Yondre.
16:53C'est cette jeune femme, élève infirmière, qui a été tuée par Didier Talino.
16:56Et c'est, entre guillemets, grâce à cette affaire
16:59qu'on va déboucher sur les autres crimes de Talino.
17:03On en parlait tout à l'heure, mais il faut dire un mot là-dessus.
17:06Stéphane Maître, c'est un manipulateur.
17:09Il est très fort pour ça, parce que Philippe Loire nous disait
17:12au début, il est crédible quand il dit qu'il n'a tué personne.
17:17La dimension manipulatrice de Talino est une constante
17:23dans les trois affaires pour lesquelles il a été condamné.
17:27Dans l'affaire de Catherine Chériot, même si je n'étais pas l'avocat de la famille Chériot,
17:30mais comme les dossiers étaient intimement liés,
17:33les pièces de l'un ont été versées dans le dossier de l'autre.
17:36Dans le meurtre de Catherine Chériot,
17:39Talino a été capable de manipuler, non pas simplement les enquêteurs,
17:43mais aussi la famille de Catherine.
17:45Alors un mot là-dessus, parce que ça c'est très étonnant.
17:47En élaborant une véritable stratégie de diversion,
17:52au point de convaincre les parents de Catherine Chériot
17:56que celle-ci était partie.
17:57preuve en était qu'elle avait fait des chèques à l'étranger
18:01et que par conséquent elle était encore en vie.
18:04Et en fait, on s'est aperçu que ces chèques,
18:05il se les faisait à lui-même ou pour faire ses courses à lui.
18:08Mais il plaidait à l'époque face aux parents désespérés
18:12de ne pas retrouver leur fille,
18:14que celle-ci était en vadrouille,
18:16avait volontairement disparu,
18:18et qu'elle était encore en vie,
18:20encore une fois, avec la preuve
18:21qu'elle utilisait ses moyens de paiement.
18:23Donc ça va quand même très loin.
18:25Jusqu'à la famille de cette victime,
18:28il est capable d'inventer un scénario
18:30et une fausse piste avec la famille,
18:33mais aussi avec les enquêteurs.
18:34Dans les trois dossiers,
18:36il met les enquêteurs sur des fausses pistes
18:38et pour en revenir en tout cas au cas qui m'a mobilisé,
18:41le meurtre de Carole,
18:44et bien là, il a échafaudé plusieurs scénarios
18:46en essayant de mettre en cause l'un des jeunes
18:49qui avait participé à cette soirée.
18:51Et donc, Talino ne recule devant rien
18:53pour essayer d'échapper à ses responsabilités.
18:56Alors, il y a beaucoup de cynisme
18:58dans ce personnage tel que vous le décrivez.
19:01Il y a une grande perversité aussi
19:02parce qu'il invente des scénarii.
19:06Philippe Huard, je le répète,
19:08juste d'instruction dans le dossier Catherine Charuot,
19:11un mot là-dessus.
19:12On a l'impression que, finalement,
19:15il va profiter de la situation.
19:16Il tue, mais il n'en reste pas là
19:18puisqu'il va utiliser le chéquier de Catherine Charuot.
19:22En Allemagne, là aussi,
19:24il va prendre le collier de son ex-petite amie
19:27et puis aussi, il va utiliser les cartes bancaires.
19:30Oui, c'est quelqu'un qui profite de tout cela.
19:33Et puis, je pense que c'est quelqu'un qui,
19:37non seulement s'énerve très rapidement,
19:40mais après, il reprend conscience
19:43et il est chapeau de plein de scénarios
19:48qui lui échappent.
19:50Mais ce qui est remarquable,
19:52c'est que, comme l'a signalé maître l'avocat,
19:56c'est qu'il était allé chez les parents
19:59de Catherine Charuot,
20:01s'expliquer qu'il était relativement élu
20:03et ces derniers l'avaient pris en considération
20:07et lui avaient même offert à plusieurs fois le café.
20:10C'est-à-dire qu'il arrivait à donner bonne image
20:13au niveau des parents de Catherine Charuot.
20:15Oui, parce qu'il a le talent d'un manipulateur,
20:18d'un faussaire,
20:20avec toute la perversité que ça comporte.
20:23Philippe Lemoyne, vous êtes avec nous,
20:25journaliste, rédacteur en chef à West France.
20:26Vous connaissez parfaitement cette affaire.
20:28Vous l'avez suivi.
20:28On le répète, Talino, impulsif, narcissique.
20:33Il ne supporte pas d'être contredit.
20:35C'est ça, le déclic.
20:37Il a effectivement une incapacité
20:39à accepter la contradiction.
20:40Et avec les femmes, il y a clairement un sujet.
20:42Il est dans une espèce de frustration,
20:45de non-gestion de la frustration.
20:47Et dès que ça ne va pas dans son sens,
20:48il est capable de rentrer dans des colères
20:50absolument noires.
20:51Et on s'apercevra,
20:54pendant les différents procès,
20:55que sa relation avec sa mère
20:56sont quand même particulièrement bizarres,
20:58à la fois, il y est très attaché,
20:59à la fois, elle a été méchante avec lui.
21:03Il y a une relation aux femmes
21:05et à la mère au départ,
21:06puis aux femmes après,
21:07qui est quand même assez singulière.
21:10Le jeune homme va comparaître
21:12plusieurs fois aux assises.
21:14Didier Talino,
21:15cuisinier le jour,
21:16meurtrier la nuit.
21:17Il est froid, calculateur.
21:18Il joue avec la souffrance d'autrui.
21:20L'enquête de l'heure du crime,
21:22la porte de la prison
21:23lui semble grande ouverte,
21:24mais va-t-il y rester si longtemps que cela ?
21:27Eh bien, ce n'est pas sûr.
21:28À suivre dans un court instant sur RTL.
21:30Un de mes collègues est venu à l'Avrigan des recherches
21:44pour nous signaler que c'était quand même curieux
21:47que ce type-là,
21:49qui venait de commettre ce meurtre,
21:51avait aussi été le compagnon
21:53d'une femme qui était recherchée
21:55déjà depuis 1989.
21:57Retour aujourd'hui dans l'heure du crime
22:00sur l'affaire Didier Talino.
22:01En 1999,
22:03ce cuisinier a été mis à un examen
22:04pour deux meurtres,
22:05dont l'un remonte dix ans plus tôt
22:08et une tentative de meurtre.
22:10Son premier procès s'ouvre à l'automne 2001,
22:12mais d'autres vont suivre.
22:15Lundi 15 octobre 2001,
22:16Didier Talino, 36 ans,
22:18impassible, visage long,
22:20cheveux bruns plaqués en arrière
22:21et devant la cour d'assises de la Vendée,
22:23à la Roche-sur-Yon.
22:24Jugé pour le meurtre 12 ans auparavant
22:27de sa compagne Catherine Charuot
22:29et de l'attaque
22:30qui avait failli tuer une autre femme
22:32en Allemagne.
22:33Talino est présenté comme un cuisinier compétent,
22:36travailleur, apprécié de ses employeurs,
22:38bien que l'accusation dénonce
22:41un criminel dangereux,
22:42manipulateur,
22:44crapuleux.
22:45Après deux jours de procès,
22:46il est condamné à 30 ans de réclusion,
22:48à sortie de 20 ans de peine de sûreté.
22:50Il dénonce une peine lourde,
22:52injuste,
22:53il fait appel.
22:54Mercredi 29 mai 2002,
22:57sept mois après le premier procès,
23:00Didier Talino est rejugé
23:01devant la cour d'assises de New York.
23:03Il assure que le meurtre de Catherine Charuot
23:06est un accident.
23:08S'il n'a jamais pensé à appeler les secours,
23:10dit-il,
23:11c'est parce qu'il avait peur.
23:12À partir de ce moment-là,
23:13il s'est installé dans le mensonge.
23:15Son avocat demande de prendre en compte
23:17la réalité passionnelle du crime.
23:20L'avocat général estime que l'accusé joue en fait une comédie terrible.
23:25Il décrit un homme froid,
23:26calculateur,
23:27indifférent à la souffrance d'autrui.
23:29L'enquêteur qui a interrogé Talino
23:31met en doute la version du coup de colère.
23:34Il penche plutôt pour une action préméditée.
23:36Didier Talino maintient que la mort de Catherine Charuot est accidentelle.
23:41à nouveau condamnée.
23:4330 ans de prison.
23:46Et dans cette heure du crime,
23:47on retrouve l'un de nos invités,
23:48c'est Philippe Huard.
23:49Vous étiez le juge d'instruction dans le dossier Catherine Charuot.
23:53Alors évidemment,
23:54vous avez dû vous poser cette question.
23:57Est-ce que finalement,
23:57tout ça n'était pas prémédité ?
23:59Parce qu'effectivement,
24:00il est le seul témoin de son crime.
24:02Il n'y a que sa version.
24:03C'est difficile à dire.
24:04Mais est-ce que vous vous posez cette question,
24:07M. Huard ?
24:08Je pense que ça ne s'est pas passé comme il l'indique.
24:11Je pense qu'il a dû frapper à plusieurs reprises.
24:14Et sa version d'accident est une version arrangée.
24:18Et je pense,
24:18penser 10 ans après les faits,
24:21c'est vrai que c'est plus facile d'inventer une histoire.
24:23À quoi il ressemble cet homme que vous aviez en face de vous ?
24:27Quel a été votre sentiment lorsque vous l'interrogez ?
24:30C'est un homme qui est relativement impassible,
24:33qui est très poli.
24:35Et ce qui était relativement surprenant,
24:38c'est que quand il est interrogé sur les faits,
24:41il a fait une longue phrase
24:42au cours de laquelle il a indiqué les différentes phases de ses gestes.
24:47Et ça a été d'une limpidité effarante.
24:51Je me rappelle toujours,
24:52c'est que les doigts de la greffière sur l'ordinateur,
24:55on n'entendait que ça.
24:56Je n'ai même pas eu besoin de l'interroger.
24:58Il m'a donné sa version de l'accident,
25:01sans difficulté.
25:02Mais ce qui était quand même très frappant,
25:04c'est qu'à la fin d'un interrogatoire de ce type,
25:07il y a toujours une petite larme,
25:09des regrets,
25:10quelques mots sur la victime.
25:12Eh bien, pour Dieter Talino,
25:14il n'y a aucun regret, aucun remords,
25:16et aucune phrase sur la victime.
25:18Oui, mais ça confirme le portrait qu'on fait de cet homme
25:20depuis le début de cette émission.
25:21C'est quelque chose, c'est comme un bloc de glace,
25:23ou un bloc de granit,
25:24comme on voudra.
25:26Philippe Lemoyne,
25:27vous êtes journaliste à West France
25:29et vous étiez à ces procès.
25:30Ils se défendent de quelque façon,
25:32Didier Talino ?
25:33On a l'impression qu'il cherche toujours
25:35un peu à esquiver,
25:36à minimiser son geste.
25:38Il va essayer de minimiser sa responsabilité,
25:41dire que ce n'est pas lui,
25:42dire qu'il ne se souvient pas.
25:44Et par rapport aux familles de victimes,
25:47pour l'affaire Carole Le Yandre,
25:48il va changer complètement de position.
25:50C'est-à-dire que là où il avait reconnu les faits,
25:53il avait expliqué aux enquêteurs,
25:54montré où se trouvait la queue de billard,
25:56expliqué comment il avait pris le fût de bière.
25:59Et là, il va dire,
26:00je ne sais pas,
26:01je ne me souviens pas du tout
26:01de ce qui s'est passé.
26:03Ce qui est quand même,
26:04vis-à-vis de la famille de la victime,
26:06quelque chose d'assez redoutable.
26:07Oui, redoutable et très cruel, évidemment.
26:10Stéphane Maître,
26:11vous êtes avec nous dans cet ordre du crime,
26:12avocat au barreau de Paris,
26:14avocat des parents de Carole Le Yandre.
26:17Évidemment, il y a un magistrat
26:20qui va dire,
26:20lors de ces deux premiers procès,
26:22parce qu'on va après,
26:23avec vous,
26:23aborder le procès,
26:24évidemment,
26:25de la mort de Carole Le Yandre,
26:27il va dire,
26:28il joue la comédie.
26:30Je ne vous crois pas,
26:31vous jouez la comédie,
26:32monsieur Talino,
26:33c'est ce que dit ce magistrat.
26:34Vous êtes d'accord avec ça ?
26:36En tout cas,
26:38c'est de la fluctuation permanente.
26:40Et ça,
26:40c'est moralement épuisant pour les victimes,
26:43qui,
26:45dans le long parcours judiciaire
26:46qu'elles subissent,
26:48je parle d'abord de la phase d'enquête,
26:50ensuite de la phase d'instruction,
26:51puis celle du procès,
26:53c'est de la douleur qui s'ajoute à la douleur,
26:55que de voir un homme
26:56qui tente d'échapper à sa responsabilité,
26:59et qui change de version.
27:00Et dans le dossier de Carole,
27:02alors qu'il avait effectivement,
27:04suite à ses premières dénégations,
27:06fini par reconnaître son crime,
27:09avec un récit
27:10qui était corroboré
27:11par toutes les constatations matérielles,
27:14et les expertises,
27:15et les médecins légistes, etc.
27:17Eh bien,
27:18à la fin de l'instruction,
27:19il a changé son fusil d'épaule,
27:20et on le retrouve à la cour d'assises,
27:23dans une position qui consiste à dire,
27:24je ne me souviens de rien,
27:25je me suis réveillé à côté du corps de Carole Leondre,
27:27je ne sais pas,
27:28et puis j'ai eu peur qu'on m'accuse,
27:29donc j'ai dissimulé le corps.
27:31Ça, c'est encore une fois
27:33particulièrement éprouvant
27:36et épuisant
27:37pour la famille de la victime,
27:39que d'entendre ces revirements.
27:40Parce qu'au bout du compte,
27:42il n'y a aucun espoir
27:44d'entendre la moindre expression de compassion
27:48de la part de celui
27:49qui a fait tant de mal à cette famille.
27:51Oui, c'est ce que dit Philippe Luard,
27:53le juge du dossier Catherine Charuot,
27:55quand il n'y a ni remords,
27:56ni regrets.
27:58Stéphane Maître,
27:59une question quand même
28:00qui me turlupine depuis un moment,
28:02est-ce que ce n'est pas un escroc cet homme aussi ?
28:04Parce que chaque fois,
28:05il y a la notion d'argent derrière,
28:08y compris pour Catherine Charuot.
28:10Alors dans les deux premiers dossiers,
28:13celui de Catherine Charuot
28:14et celui de son ex-compagne,
28:16Madame Richter,
28:18il y a une dimension crapuleuse,
28:19effectivement.
28:19on n'a pas cette dimension
28:21dans le dossier de Carole.
28:24Il ne lui a rien volé.
28:24Mais Carole était une jeune étudiante
28:27de 20 ans,
28:28pleine d'avenir,
28:29pleine de promesses,
28:29mais sans doute assez désargentée.
28:32Je ne suis pas sûr
28:33que si ça avait été différent,
28:34il n'aurait pas pris sa carte bleue,
28:36au passage.
28:37Bon, là,
28:37la jeune Carole,
28:38c'était encore une fois
28:39une étudiante sans grands moyens.
28:42Quelques mois plus tard,
28:43un dernier procès
28:44et une sortie de prison inattendue.
28:47Didier Talino,
28:48cuisinier le jour meurtré et la nuit,
28:50la famille de Catherine est révoltée
28:51à l'idée de pouvoir rencontrer
28:53cet individu à la boulangerie du coin.
28:55L'enquête de l'heure du crime.
28:56On se retrouve dans un instant sur RTL.
28:59L'heure du crime.
29:00Jusqu'à 15h sur RTL.
29:03L'heure du crime.
29:05Présenté par Jean-Alphonse Richard
29:06sur RTL.
29:08Au programme de l'heure du crime,
29:10l'affaire Didier Talino,
29:11ce cuisinier a été condamné
29:12en 2002 à 30 ans de prison
29:14pour le meurtre de sa compagne,
29:15commis 13 ans plus tôt,
29:17longtemps dissimulé.
29:19Eh bien,
29:19le voilà jugé
29:19pour un autre meurtre,
29:21celui d'une jeune élève infirmière
29:23commis en Vendée
29:24en 1999.
29:28Mardi 17 décembre 2002,
29:30Didier Talino,
29:3137 ans,
29:32est devant la cour d'assises
29:33de Loire-Atlantique,
29:34à Nantes,
29:34pour le meurtre brutal
29:36de Carole Le Yondre,
29:3720 ans,
29:38dans le bar qu'il tenait
29:39à Châteaubriand.
29:40Devant la cour,
29:41il se rétracte,
29:42il assure avoir découvert
29:44le corps de Carole
29:45en se réveillant
29:46dans son établissement
29:47après une nuit d'ivresse.
29:48Il aurait paniqué,
29:50étouffé,
29:50pour dissimuler le cadavre.
29:52L'accusation doute,
29:53les jurés ne le croient pas.
29:55Après 4 jours de procès,
29:56il est condamné
29:57à 30 ans de réclusion.
29:59Octobre 2004,
30:022 ans après sa dernière condamnation,
30:05Didier Talino fait savoir
30:06qu'il est malade.
30:08Il souhaite bénéficier
30:09de la nouvelle loi Kouchner
30:10qui suspend les peines
30:12des détenus
30:13qui souffrent
30:14d'une grave maladie.
30:16Son espérance de vie
30:17serait de 6 mois.
30:198 décembre 2004,
30:21Didier Talino
30:21sort ainsi de prison.
30:23Il s'installe
30:24chez ses parents
30:24à Hollonne-sur-Mer,
30:26en Vendée,
30:26non loin des familles
30:27de ses deux victimes,
30:28Catherine et Carole.
30:30La famille de Catherine Charuot
30:31est abattue,
30:32révoltée,
30:33à l'idée de le rencontrer
30:34en allant acheter
30:35sa baguette
30:36à la boulangerie du coin,
30:37indique son avocat.
30:38La polémique enfle.
30:40La famille de Carole Le Yondre
30:42doute pour sa part
30:43de l'état critique
30:44de Talino.
30:46On le voit bricoler
30:47dans la maison parentale.
30:49Il conduit sa voiture.
30:51La seule solution,
30:52c'est la prison,
30:53lance l'avocat de la famille,
30:54Stéphane Maître.
30:552005,
30:56Didier Talino
30:56est réexaminé
30:57par les médecins.
30:59Sa santé s'est améliorée.
31:01Quelques mois plus tard,
31:02le pronostic vital
31:03du cuisinier
31:04n'est plus engagé,
31:05il va mieux.
31:06Il est réincarcéré
31:07à la Roche-sur-Yon.
31:10Et voilà donc
31:10pour ce coup d'éclat
31:12de Didier Talino
31:13parce qu'il sort de prison,
31:14il ne sera pas resté
31:15éternellement
31:17dans cette prison.
31:18Il a pourtant été condamné
31:19pour plusieurs crimes
31:21et ça,
31:22c'est pour le moins étonnant.
31:23Stéphane Maître,
31:24vous allez nous éclairer
31:25sur ce point du dossier.
31:27Je sais qu'il vous tient
31:27beaucoup à cœur.
31:28Vous êtes avocat à Paris,
31:29avocat des parents
31:31de Carole Le Yondre.
31:33Il a pris 30 ans
31:34de réclusion
31:35pour le meurtre
31:36de Carole.
31:38Le fait est,
31:38c'est qu'il ne va pas
31:39rester très longtemps
31:40en prison.
31:41Il est malade
31:41et il bénéficie
31:42de la loi Kouchner.
31:43Et là, tout de suite,
31:44vous et la famille
31:45de Carole,
31:46vous dites
31:46« Oh là là !
31:47On ne le croit pas,
31:49ce n'est pas possible. »
31:50Alors, on dit
31:51« On ne le croit pas »
31:52et on dit aussi
31:53et surtout
31:53que cette libération
31:55représente
31:56un véritable danger public.
31:58Bon.
31:59Je voudrais rendre hommage
32:00sur votre antenne
32:01à la famille de Carole
32:02parce que
32:04cette famille
32:05a mené
32:07un combat
32:08qu'elle a jugé
32:09absolument nécessaire
32:10sur le thème
32:13de la libération anticipée
32:14des criminels dangereux.
32:15Nous apprenons
32:17par le juge
32:17par la juridiction
32:19d'application des peines
32:19que Talino est libéré
32:20donc c'est
32:22en 2004
32:22c'est quasiment
32:24deux ans
32:25jour pour jour
32:25après sa double condamnation.
32:28C'est-à-dire que
32:28cet homme
32:28était censé sortir
32:30de prison en 2022
32:31il sort en 2004.
32:33Bon.
32:33Il sort en 2004
32:34c'est deux ans
32:35après sa double condamnation
32:36vous avez dit
32:36il avait été condamné
32:37à 30 ans.
32:38Il a été condamné
32:38à deux fois 30 ans.
32:40Deux fois 30 ans.
32:40Bon.
32:41Vous savez
32:41Les peines ne sont pas
32:42cumulables
32:43on le sait.
32:43Vous savez
32:43mais nos compatriotes
32:44le savent
32:45pas tous en tout cas
32:46les peines ne se cumulent pas.
32:48Vous pouvez
32:49faire dix meurtres
32:51la peine encourue
32:51ce sera toujours 30 ans
32:52et les peines se confondent.
32:54Ce qui n'est d'ailleurs
32:55pas normal.
32:55Bon ça c'est une parenthèse.
32:56C'est une parenthèse
32:57mais en tout cas
32:58il n'y a aucune réflexion
32:59là-dessus
32:59peut-être qu'il serait temps
33:00d'y réfléchir.
33:02Toujours est-il
33:03que cet homme
33:04qui devait sortir en 2022
33:05sort en 2004
33:06à la faveur
33:07d'une réforme assez récente
33:09la loi Kouchner
33:09qui offre
33:11comme motif
33:11de libération anticipée
33:12le fait d'être malade.
33:14Alors si cet homme
33:15avait été sur son
33:16lit de mort
33:17je pense que
33:18ni moi
33:19ni la famille
33:20n'auraient entrepris
33:21le combat
33:22que nous avons mené
33:23mais nous nous sommes
33:24aperçus
33:25que ce n'était pas du tout
33:25le cas
33:26et que Talino
33:27vivait comme vous et moi
33:28à la suite
33:30de sa libération.
33:31Qu'est-ce que vous voyez
33:32à l'époque ?
33:32Qu'est-ce que vous voyez
33:33la famille ?
33:33Qu'est-ce que vous constatez ?
33:34Alors on constate
33:35ce que nous rapporte
33:36le voisinage
33:37de Talino
33:38et de la famille Talino
33:39parce que les voisins
33:41s'inquiètent
33:42ils voient un homme
33:43qui vit
33:44comme vous et moi
33:45ils voient un homme
33:46qui sort
33:47qui conduit sa voiture
33:49qui s'absente
33:50qui prend sa voiture
33:51parfois le soir
33:52et qui la ramène
33:52le lendemain matin
33:53ils voient un homme
33:55qui leur fait peur
33:56et qui encore une fois
33:58n'est pas du tout
33:59sur son lit de mort.
34:00Ils vont le dire d'ailleurs
34:00ils vont écrire
34:01aux autorités
34:02ça veut dire quoi
34:04ça Stéphane Maître ?
34:06Évidemment que la famille
34:07que vous défendez
34:08la famille de Carole
34:09souffre énormément
34:10de cette situation
34:11parce que c'est une injustice
34:12supplémentaire
34:12et une peine supplémentaire
34:14mais ça veut dire quoi ?
34:15Ça veut dire que c'est
34:15un éternel menteur
34:16cet homme
34:16dit de Talino ?
34:17Alors le fait est
34:18qu'il était malade
34:19mais on connaît
34:21des personnes malades
34:22qui sont encore
34:24en capacité de nuire
34:25ou des personnes malades
34:26qui sont encore
34:27en capacité de vivre normalement
34:29et s'agissant
34:30d'un tueur en série
34:31et si on ne parle pas
34:33de tueur en série
34:33dans le cas présent
34:34on se demande
34:34quand est-ce qu'on peut
34:35en parler
34:35et bien dans le cas
34:37d'un tueur en série
34:37il nous paraissait
34:38extravagant
34:39qu'une telle libération
34:41puisse survenir
34:43aussi rapidement
34:44et j'insiste là-dessus
34:45sans aucune
34:47sans aucune mesure
34:48de restriction
34:49et de contrôle
34:50c'est-à-dire que Talino
34:52a vu sa peine
34:53suspendue
34:54pour motif médical
34:55sans le moindre
34:56contrôle judiciaire
34:57sans le moindre suivi
34:58et quand on apprend ça
34:59on tient ça
35:01pour absolument impossible
35:02et la vérité
35:04c'est que
35:05parce que les victimes
35:06à l'époque
35:06n'avaient pas possibilité
35:07de faire entendre
35:08leur voix
35:08et bien on a dû
35:09alerter les médias
35:10pour ensuite
35:13alerter
35:13le garde des Sceaux
35:16afin que celui-ci
35:17demande une nouvelle
35:18expertise
35:19du cas Talino
35:20nous ne pouvions pas
35:22admettre
35:22qu'un homme
35:23à ce point dangereux
35:24soit libéré
35:24sans le moindre
35:25mesure de contrôle
35:26un condamné
35:28qui va se soustraire
35:29définitivement
35:30cette fois
35:30à la justice
35:32Didier Talino
35:33cuisinier le jour
35:34meurtrier la nuit
35:35face à cet homme
35:36il est de votre devoir
35:37de réagir
35:38avant qu'il se produise
35:39le pire
35:40à l'enquête
35:41de l'heure du crime
35:42je vous retrouve
35:42tout de suite
35:43sur RTL
35:43dans l'heure du crime
35:56aujourd'hui
35:57la trajectoire
35:57de Didier Talino
35:58un cuisinier
35:59condamné
36:00trois fois
36:00à 30 ans
36:01de prison
36:02pour les meurtres
36:02de jeunes femmes
36:03et une tentative
36:04de meurtre
36:05ses accusateurs
36:06l'ont toujours décrit
36:07comme manipulateur
36:08il s'éteint
36:0927 ans
36:10après son premier crime
36:11mardi 5 décembre 2006
36:14Didier Talino
36:1541 ans
36:16père d'un jeune garçon
36:18de 8 ans
36:18meurt d'un cancer
36:20de la plèvre
36:21à l'hôpital
36:21de la maison d'arrêt
36:22de Fresnes
36:23un tribunal allait
36:24examiner
36:25une nouvelle requête
36:26en suspension de peine
36:28tout au long
36:29des années d'enquête
36:30les gendarmes
36:30et les juges
36:31ne sont pas parvenus
36:32à cerner vraiment
36:33le personnage
36:34Didier Talino
36:35un homme
36:36qui générait
36:37un mal-être
36:38avait écrit
36:40des voisins
36:40qui ne souhaitait plus
36:42le voir
36:42en liberté
36:43normalement
36:44malade ou pas malade
36:45il a été condamné
36:46à la prison
36:47il doit mourir
36:48en prison
36:48et non pas être
36:49en vacances
36:49chez sa mère
36:50malade ou pas malade
36:51ma fille
36:52elle a eu le droit
36:52de venir mourir
36:52chez elle
36:53et pourquoi lui
36:54il a le droit
36:54d'aller mourir
36:55chez sa mère
36:55qui meurt en prison
36:56point final
36:57la voix pleine
37:00la voix pleine de douleur
37:00et aussi de bon sens
37:02de Michel Le Yondre
37:03on rejoint ses propos
37:04Michel Le Yondre
37:05c'est le papa
37:06de Carole Le Yondre
37:07c'était sur RTL
37:08en février 2005
37:10et il s'étonnait
37:10que cet homme
37:11puisse être dehors
37:12à juste titre
37:13on se demandait
37:13à cet homme
37:14qui n'allait pas
37:14si mal que ça
37:15pourquoi était-il
37:16de sortir de prison
37:17seulement quelques deux ans
37:19je crois
37:20après sa dernière condamnation
37:22c'est vraiment
37:23très peu
37:24alors Stéphane Maître
37:26vous nous disiez
37:27évidemment
37:28la colère
37:29et la douleur
37:30de cette famille
37:31vous défendez
37:32la famille Le Yondre
37:33la famille de Carole
37:34qu'est-ce qu'ils vous ont dit
37:36pendant toutes ces années
37:37parce qu'il y a eu
37:38évidemment
37:38la douleur
37:39de l'annonce de la mort
37:41il y a eu
37:41la douleur encore
37:43terrible du procès
37:44ou des procès
37:46enfin etc
37:46voilà
37:48qu'est-ce qu'ils vous ont
37:49raconté
37:49pendant toutes ces années
37:51vous savez
37:52dans cette affaire
37:53ils m'ont dit
37:54ce que j'ai entendu
37:55de plusieurs victimes
37:57c'est-à-dire que
37:58les victimes
38:00endurent déjà
38:00plusieurs années
38:02de procédure
38:03enquête
38:04instruction
38:05cour d'assise
38:06et parfois
38:07cour d'assise d'appel
38:08comme ça a été le cas
38:08pour la famille
38:09Sherwood et Richter
38:10donc c'est déjà
38:12dix ans de leur vie
38:13ou huit ans de leur vie
38:15plongé
38:16dans
38:17le rappel quotidien
38:19de l'horreur
38:20qu'ils ont subi
38:21mais au bout
38:22du processus judiciaire
38:23la famille s'attend
38:24à ce que ce soit terminé
38:25et essaye de faire son deuil
38:27et bien non
38:28cela ne leur est pas permis
38:30puisque
38:31par-dessus
38:32par-dessus
38:34tout ce qu'ils ont
38:35déjà subi
38:35ils apprennent
38:36que le meurtrier
38:37de leur fille
38:38est libéré
38:39donc le calvaire
38:40continue
38:40il continue
38:41d'être plongé
38:42dans ce trou noir
38:45qui les détruit
38:46et cette libération
38:48anticipée
38:48leur fait revivre
38:50le cauchemar
38:51dans lequel elles sont installées
38:52depuis plusieurs années
38:53donc pour la famille
38:54de la victime
38:54ce n'est pas supportable
38:55et encore moins supportable
38:57à partir du moment
38:57où ces familles
38:58savent
38:59que Talino
39:00continue
39:02de représenter
39:03un danger
39:04un homme
39:05qui n'a plus rien à perdre
39:06et peut-être même
39:07encore plus dangereux
39:08que s'il n'était pas malade
39:09et
39:10donc la famille
39:11me mandate
39:11me demande
39:13de faire quelque chose
39:14oui c'est ça
39:14et d'ailleurs
39:15ce que vous dites
39:16est assez puissant
39:18parce que
39:18les voisins disent
39:19il y a un mal-être
39:20autour de cet homme
39:21les voisins
39:22ils n'inventent pas
39:23ce genre de termes
39:23ce n'est pas des avocats
39:24qui leur ont dicté
39:25ou quoi que ce soit
39:25ils font une espèce de pétition
39:27ils écrivent
39:27là aux autorités
39:28ils écrivent
39:29monsieur le procureur
39:30il y a un mal-être
39:31autour de cet homme
39:32bien sûr
39:33parce que
39:33parce qu'ils
39:34parce qu'ils savent
39:35qui il est
39:36et puis
39:37j'ajoute un point important
39:38qu'est-ce qui explique
39:41ces réactions
39:42du voisinage
39:43l'intervention médiatique
39:45etc
39:45qu'est-ce qui explique ça
39:46c'est aussi le fait
39:48qu'à l'époque
39:48les victimes n'ont pas
39:49leur mot à dire
39:50ou très peu
39:51tout juste
39:52sont-elles informées
39:53de la décision
39:54et encore pas toujours
39:54donc pourquoi
39:56il y a eu cette espèce
39:57d'emballement
39:59qui selon moi
40:00était tout à fait légitime
40:01mais c'est parce que
40:02les voies
40:02habituelles
40:03les voies légales
40:04n'étaient pas ouvertes
40:05à l'époque
40:05et je veux insister là-dessus
40:07parce que
40:08vraiment
40:08on doit à cette famille
40:10Le Yondre
40:11qui s'est battue
40:11jusque dans l'après-procès
40:13on doit
40:14à cette famille
40:15beaucoup de choses
40:17parce que cette famille
40:17par son combat
40:18par le combat
40:19qu'elle m'a demandé
40:20de mener à ses côtés
40:21elle a permis
40:22de faire évoluer le droit
40:23et il y a eu deux
40:24nouveautés
40:26suite à cette affaire
40:26la première
40:27c'est que
40:28depuis cette affaire
40:29le code de procédure pénale
40:31a été modifié
40:32et a permis
40:33pour la première fois
40:33aux avocats des victimes
40:35de faire entendre leur voix
40:36devant les juridictions
40:37d'application des peines
40:38ce qui n'était pas possible
40:39en tout cas pour les crimes
40:40ça a été rendu possible
40:41en 2005
40:42c'est grâce à la famille
40:43Le Yondre
40:43qu'on doit cette évolution
40:44et puis deuxième évolution
40:45j'ai terminé
40:46deuxième évolution
40:47la loi sur la suspension
40:48de peine pour motif médical
40:49a été modifiée également
40:51et on a rajouté
40:52la condition
40:53qu'il ne fallait pas
40:53pour libérer quelqu'un
40:54qu'il y ait de risques graves
40:56de récidive
40:56et ça
40:57ça a peut-être sauvé
40:58des dizaines de vies
40:59et c'est important
41:00effectivement
41:00vous faites bien de le rappeler
41:01Philippe Huard
41:02juste en mots
41:03juste instruction
41:04dans le dossier
41:04Catherine Charuot
41:05il n'a pas tout dit
41:07cet homme
41:07effectivement
41:08il est parti avec ses secrets
41:09comme on le dit souvent
41:10il est parti avec ses secrets
41:12et on l'a toujours
41:13subtenu
41:14qu'il y ait d'autres victimes
41:15notamment
41:17lorsqu'il s'est réfugié
41:18en Serbie
41:18car il voulait échapper
41:21à la justice française
41:23et ça effectivement
41:25on n'a pas pu
41:25on le saura jamais d'ailleurs
41:26effectivement
41:28il est parti avec
41:28tous ses mystères
41:29et ses secrets
41:30Philippe Lemoyne
41:32journaliste à West France
41:34un mot avec vous
41:35qu'est-ce qu'il faut retenir
41:37de cet homme finalement
41:38qu'il est un
41:38on l'a dit beaucoup
41:39mais qu'il est un dissimulateur
41:41hors pair
41:41c'est ça ?
41:42c'est un peu
41:43docteur Jekyll et de Mr Ryan
41:44c'est à la fois
41:45le personnage
41:46tout à fait lambda
41:46tout à fait normal
41:47et cet homme
41:49capable de crise de colère
41:51et surtout
41:52une fois que ces crises de colère
41:53sont passées
41:53capable de planquer des corps
41:56de les enterrer
41:57de dissimuler
41:57de raconter
41:59ce qu'il veut
42:00à la famille des victimes
42:01oui effectivement
42:02il a une capacité
42:04de dissimulateur
42:05qui est énorme
42:06merci beaucoup
42:09Philippe Lemoyne
42:11Stéphane Maître
42:12Philippe Huard
42:13d'avoir été tous les trois
42:14les invités de l'heure du crime
42:16merci à l'équipe de l'émission
42:17rédactrice en chef
42:18Justine Vigneault
42:19préparation
42:20Marie Bossard
42:21Lisa Canales
42:22réalisation
42:22Nico
42:23merci à l'éternet
42:26d'éternet
Recommandations
1:28
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À suivre
3:09
42:40
48:28
43:19
42:15
47:38
43:20
43:04
42:32
47:15
43:16
43:52
49:00
47:35
42:54
50:05
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