- il y a 2 jours
Ce mercredi 10 décembre, Raphaël Legendre a reçu Guillaume Dard, président de Montpensier Arbevel, Isabelle Bordry, fondatrice de Retency, et Christian Parisot, économiste et conseiller auprès de Aurel BGC, dans l'émission Les Experts sur BFM Business. Retrouvez l'émission du lundi au vendredi et réécoutez la en podcast.
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00:00BFM Business et La Tribune présente
00:07Les Experts, Raphaël Legende
00:10Bonjour à tous, bienvenue dans Les Experts.
00:13Miracle de la politique, le budget de la sécurité sociale a enfin été voté à 13 voix près.
00:20Oui, mais à quel prix si Sébastien Lecornu et Olivier Faure peuvent revendiquer une victoire politique ?
00:27Le texte issu des délibérations à l'Assemblée peut se résumer en trois points.
00:31Plus d'impôts, moins d'économies et surtout le renoncement au moindre redressement de nos finances publiques.
00:39Hors transfert de l'État, le déficit de la Sécu sera en 2026 peu ou prou au même niveau que celui de 25, c'est-à-dire autour de 25 milliards.
00:49Alors ce vote est-il une bonne ou une mauvaise nouvelle pour la France, pour l'économie française ?
00:55Faut-il une crise financière pour que la France se mette enfin à réduire ses déficits ?
01:01Ce sera le premier thème des Experts aujourd'hui.
01:03Et puis on va aussi parler réindustrialisation avec ce chiffre inquiétant.
01:08165 sites industriels et 10 000 emplois sont menacés depuis la rentrée.
01:14Ce sont les derniers chiffres de Trendéo pour le journal Les Echos.
01:18Alors la France peut-elle encore stopper la désindustrialisation ?
01:24Je vais y arriver.
01:25Ce sera le deuxième thème des Experts.
01:28Et puis il y a trois ans, on se demandait si on allait avoir assez d'énergie pour passer l'hiver.
01:33Désormais, RTE nous dit qu'on produit trop.
01:35La France produit-elle trop d'électricité ?
01:38Ce sera le troisième thème.
01:39Et puis on terminera avec la réserve fédérale américaine dont on attend une annonce ce soir sur les taux
01:45qui s'apprête probablement à abaisser à nouveau son taux de directeur.
01:48Mais dans un contexte très incertain, ce sera la dernière décision peut-être de Jérôme Powell.
01:54Et après, à quoi pourrait ressembler la politique monétaire des États-Unis
01:58avec une faible peut-être beaucoup plus trumpienne qu'auparavant ?
02:02Ce sera le dernier débat.
02:03Allez, il est dix heures passées de deux minutes sur BFM Business.
02:07Nous sommes ensemble pour une heure de débat et de controverse.
02:11Bienvenue dans les Experts.
02:12Allez, c'est parti.
02:16Les Experts, débat et controverse sur BFM Business.
02:23Et pour parler de tous ces sujets, j'ai le plaisir d'accueillir sur le plateau Guillaume Dard.
02:27Bonjour Guillaume.
02:27Bonjour.
02:28Président de Montpensierre Brevet, le vice-président de l'AFG,
02:31et l'Association française de gestion financière.
02:34Face à vous, Isabelle Bordry.
02:35Bonjour Isabelle.
02:36Bonjour Raphaël.
02:37Fondatrice de Retancy et Christian Parizeau.
02:39Bonjour Christian, économiste et conseiller auprès de Aurel BCG.
02:44Le premier sujet du jour, c'est évidemment le vote hier soir,
02:49après un suspense insoutenable du budget de la sécurité sociale.
02:54C'est passé, oui, mais de justesse, 13 voix près seulement,
02:58après de nombreux compromis avec la droite, avec la gauche, beaucoup.
03:04Hier, c'était un peu le tour des écologistes,
03:06avec l'augmentation de l'enveloppe des dépenses d'assurance maladie,
03:10qui est portée de 2 à 3%.
03:13Première question très simple.
03:16Allez, je commence avec vous, Guillaume.
03:18Est-ce que c'est une bonne nouvelle qu'on a un budget pour la sécu ?
03:21C'est un tel cauchemar qu'heureusement que le même jour, il y avait une bonne nouvelle,
03:25qui était le fait qu'Elon Musk allait annoncer qu'il allait introduire en bourse.
03:30SpaceX pour 1 500 milliards de dollars.
03:31Pendant ce temps-là, en France, qui doit se situer sur une autre planète,
03:37avec le budget de sécurité sociale le plus important en pourcentage du PIB au monde,
03:42on a assisté à un accord final entre deux sortes de personnes,
03:49une sorte de personnes qui voulaient plus de dépenses et donc qui votaient contre,
03:54et une série de personnes qui ont soit voté pour, soit se sont abstenues,
04:00tout en étant tous conscients qu'ils faisaient n'importe quoi.
04:03Les chiffres étaient changés toutes les minutes,
04:05c'est-à-dire qu'on disait c'est 23, c'est 24,
04:07mais comme on repassait, on faisait un petit tour de mystiquerie,
04:11on passait 4 milliards du budget de l'État vers la Sécu.
04:144,5 milliards transférés de l'État vers la Sécu pour arriver à...
04:17Si vous votez, c'est plus que 19,
04:19mais si vous votez pas, ça va être 28, 29, peut-être 30,
04:24et d'ailleurs le scandale, c'est que l'argument majeur
04:27pour que ce soit voté un budget aussi mauvais,
04:31puis il y aura un dernier scandale, aussi mauvais,
04:33c'est qu'en fait il est auto-bloqué,
04:36c'est-à-dire que le budget de l'État, en théorie,
04:39quand il n'est pas voté, les dépenses sont bloquées,
04:42alors que ce que je comprends, c'est que celui de la Sécurité sociale,
04:46il a des indexations automatiques.
04:49Absolument.
04:49Et c'est au nom de ces indexations automatiques
04:51qu'il fallait donc absolument voter un budget,
04:53parce que sinon ce serait encore pire.
04:55Les dépenses de santé s'envolent de 10 milliards mécaniquement
04:58si on ne les retient pas par appel à l'FS.
04:59Voilà, et in fine, c'est le jeu médiatique,
05:02on ne peut pas en vouloir aux médias,
05:03ce qui amusait les médias, c'était de voir le vote,
05:05de faire un petit pronostic.
05:07Et puis il y a un vrai enjeu politique aussi derrière,
05:08est-ce que Sébastien Lecornu allait réussir son pari ou pas ?
05:11C'est à court terme, je veux dire,
05:13on est dans la quatrième République,
05:14combien de temps le gouvernement va tenir,
05:16est-ce qu'il tient 10 jours de plus ?
05:17Donc est-ce qu'on félicite l'habileté politique d'un homme ?
05:20Moi je n'ai rien, M. Lecornu a sûrement plein de qualités,
05:23d'habileté politique.
05:25Le sujet c'est que, au passage,
05:27on vient quand même de suspendre la réforme des retraites.
05:32Et là aussi, il faut croire que la France est un pays
05:34particulièrement différent des autres pays de l'Europe,
05:38puisque c'est quand même le seul pays
05:39où on est en train de rabaisser l'âge de la retraite,
05:42alors qu'en Italie, ils l'ont fait en 2011,
05:45de le monter à 67 ans,
05:46parce qu'ils avaient été face à la crise,
05:48et donc ça sera la question d'après.
05:49Ils n'ont pas la même démographie non plus en Italie.
05:51Isabelle Vandry, même question pour vous,
05:53est-ce que c'est une bonne nouvelle ou pas ?
05:55On comprend que, pour Guillaume Dard,
05:56c'est un mauvais texte économique.
05:59Alors, je pense qu'il y a deux choses.
06:00C'est toujours une bonne nouvelle d'avoir,
06:02ou une moins bonne nouvelle,
06:04en tous les cas, que c'est mieux de ne pas avoir de...
06:06C'est mieux que si c'était pire.
06:07Voilà, exactement.
06:08Et c'était un peu ce qui ressortait hier dans la presse,
06:11c'est-à-dire qu'aujourd'hui, au moins, il y a un texte,
06:13on sait à quoi s'en tenir,
06:15et donc la France va continuer à évoluer.
06:17Après, effectivement, ce qui est terrible et ce qui est triste,
06:20c'est qu'aujourd'hui, là où il y a un consensus,
06:23entre les différents partis politiques,
06:25c'est en réalité sur les retraités.
06:27C'est-à-dire que les retraités sont effectivement l'objet
06:30de toutes les attentions de tous les partis politiques.
06:33Ce sont eux qui votent.
06:34On suspend la retraite,
06:36on suspend la réforme de la retraite,
06:39on suspend l'abattement fiscal de 10%.
06:42Le gel des pensions.
06:43Les gels des pensions.
06:45Et donc, en fait, c'est le point de consensus
06:47de tous ces partis politiques,
06:49puisque aujourd'hui, ce sont les gens qui votent.
06:51Et donc, on est dans un pays qui vieillit
06:54et pour lesquels l'attention des politiques
06:56n'est portée qu'aux seniors.
06:58Ce sont les grands gagnants, les seniors ?
06:59Les seniors sont les grands gagnants,
07:02s'il peut y avoir effectivement des gagnants
07:04dans toute cette espèce de cauchemar et de discussion.
07:07Mais il n'y a plus d'investissement pour l'avenir.
07:09À court terme, mais pas à long terme.
07:10Pas à long terme, puisque la retraite, elle baissera.
07:13Oui, mais pour l'instant, c'est suspendu.
07:15On n'a rien, aucun problème du déséquilibre des retraites.
07:19Moi, je serais senior, je serais quand même inquiet
07:21pour à horizon 4-5 ans sur ma retraite, quand même.
07:24Parce qu'on n'a pas à équilibrer le système.
07:26En 2026, il ne se passe rien.
07:29Et chaque jour, personne ne prend une décision politique.
07:32Et donc, c'est ça qui est terrible, en fait.
07:33C'est que le consensus politique, aujourd'hui,
07:36se fait à l'encontre des jeunes
07:38et à l'encontre de la population active.
07:40On est le pays qui, et vous l'avez rappelé,
07:43à 33% du PIB des prestations sociales.
07:46Donc, c'est de l'investissement qui est non productif.
07:49On parlait, effectivement, des impôts
07:51sur les actifs productifs ou non productifs.
07:54On pourrait taxer le Parlement
07:56de vouloir investir dans une partie de la population
08:00qui n'est aujourd'hui pas productive pour l'avenir.
08:03Et même pas pour elle.
08:04Et même pas pour elle.
08:04Ce qu'on vient de dire, c'est...
08:06Ce que je veux dire, tout ça, c'est du court-termiste.
08:08Quand je disais, ça amuse les médias.
08:10Ça fait du business pour les médias.
08:12On accuse les politiques de faire de la politique.
08:14Bon, mais pas...
08:15La politique et les médias, c'est un continuum
08:19et ça occupe les gens.
08:20Et d'ailleurs, moi, j'ai été auditeur.
08:22Donc, je fais partie...
08:23Je suis complice de votre système, si vous voulez.
08:25Mais pour les retraités, c'est une mauvaise nouvelle.
08:29Parce que c'est peut-être bien pour l'année 2026,
08:32mais à la marge et encore.
08:33Mais c'est très mauvais pour la structure.
08:37Christian, c'est une mauvaise nouvelle.
08:38Je veux tout souligner, c'est que je trouve qu'on parle
08:40que la France, l'égalité.
08:41On aime bien l'égalité en France.
08:43On adore ça.
08:43Passion et égalité.
08:44On est passionnés par ça.
08:45Mais je trouve que la suspension de la réforme des retraites,
08:48c'est quand même une aberration en termes d'égalité.
08:49Parce que, imaginons que ça soit juste une suspension.
08:52Que dans deux ans, on réapplique la réforme des retraites.
08:55Ça veut dire que vous avez eu un certain nombre de Français
08:58qui sont partis plus tôt à la retraite,
09:00juste parce qu'ils ont eu la bonne année de naissance.
09:033 millions de Français qui vont partir 3 mois plus tôt à la retraite,
09:06mais ça va coûter 3 milliards d'euros à la France.
09:07Quand on parle d'égalité, que tout le monde a les mêmes chances et tout ça,
09:10il y a quand même là un biais qui est juste à votre date de naissance.
09:13Donc déjà, on est sur quelque chose qui est complètement aberrant.
09:16Sur le fond, comment on peut faire une réforme
09:18qu'on suspend, qu'on peut remettre ?
09:20Ça ne tient pas la route.
09:22Et deuxième chose qui est le grand manque de tout ça,
09:25c'est l'efficacité de la dépense de santé.
09:27Encore une fois, ça c'est complètement...
09:28On n'est que sur des aspects comptables.
09:30On nous dit que les dépenses de santé vont forcément augmenter
09:34parce que la population vieillit.
09:35Mais je vous renvoie à une étude qui a été faite par l'OCDE
09:39qui montre que la France est l'un des pays qui dépense le plus,
09:43mais qui a l'efficacité de la dépense dans la santé la plus mauvaise.
09:46Donc on peut accepter qu'on ait un poids de la santé
09:48et qu'on dépense beaucoup pour protéger nos seniors,
09:50ça ce n'est pas un problème.
09:52Ça peut être un choix de société.
09:53Il y a des pays qui veulent moins, d'autres qui veulent plus.
09:55Mais dans ce cas-là, faisons comme au Japon.
09:57Parce qu'ils protègent leurs seniors,
10:00peut-être beaucoup moins qu'en France,
10:02mais en tout cas, les sous-dépensés pour leurs seniors
10:05sont beaucoup plus efficaces que l'euro dépensé en France.
10:09Donc moi, avant de parler de réguler
10:11et d'avoir juste une logique comptable
10:13et de dire toujours
10:15on est forcé d'avoir une hausse des dépenses de santé
10:17parce que la population vieillit,
10:19déjà, est-ce qu'on ne pourrait pas être forcé
10:20d'avoir une optimisation de nos dépenses de santé
10:23et une meilleure gestion des dépenses de santé ?
10:24Non, c'est un débat récurrent, mais je trouve incroyable
10:28que pendant tout ce débat budgétaire,
10:30on n'a pas essayé une seule mesure
10:32pour améliorer l'efficacité de la dépense de santé.
10:35Est-ce que c'est normal que ce soit les taxis
10:37qui emmènent les malades à l'hôpital ?
10:39Est-ce que c'est normal qu'on ait des hôpitaux
10:41qui n'arrivent pas à boucler leur fin de mois
10:43parce qu'alors qu'on met autant d'argent dedans,
10:46il y a quand même un vrai problème ?
10:47Quel est le rôle de l'hôpital dans le parcours de soins ?
10:50Voilà, c'est un ensemble de choses
10:52et je pense que c'est ça qui est le plus dramatique
10:55pour le moyen terme
10:56parce que là, on ne règle pas les problèmes,
10:59on creuse les déficits
11:00et derrière, on risque d'avoir un effet forcément de crise,
11:04alors pas forcément lié au marché,
11:05mais lié au déficit,
11:07mais lié plutôt à un système de santé
11:09qui ne va pas fonctionner.
11:11Donc, on met beaucoup d'argent pour prendre en chose.
11:12Et qui va payer la facture, Guillaume d'Arc ?
11:14Alors, pour parler de tout ça,
11:15il y a deux livres formidables.
11:17Il y a un livre à qui on a donné
11:18le prix BFM Business, mon pensier,
11:20il y a juste avant le Covid,
11:22un livre de Frédéric Bizarre
11:24sur le système de santé
11:25qui s'occupe encore d'une association
11:27et dont le livre commençait,
11:29c'était avant le Covid,
11:30en disant notre système de santé
11:31est tellement mal organisé
11:33qu'il suffira d'une grosse grippe
11:34pour qu'il soit complètement bloqué.
11:36C'était trois mois avant le Covid.
11:38C'était assez bien vu.
11:39Le second livre...
11:40On a passé le Covid
11:41et le système de santé fonctionne
11:43toujours en France, Guillaume d'Arc.
11:44Et a relativement bien tenu
11:46pendant la crise.
11:46Et a tenu sur la qualité
11:48des personnels de santé.
11:50Enfin, souvenons-nous de tout
11:51ce qu'il a fallu faire.
11:52Non, mais ce qu'on a vu,
11:53c'est qu'en tout cas, il y a eu...
11:54Bien sûr.
11:55Enfin, ça a été un petit sujet.
11:56On oublie, heureusement,
11:57les mauvaises nouvelles s'effacent,
11:59les bonnes restes,
12:00c'est la force de l'esprit humain.
12:01Le second ouvrage
12:02qu'il faut vraiment lire attentivement,
12:04alors c'est un gros ouvrage,
12:06c'est le livre de Nicolas Dufourg
12:08sur la dépense sociale,
12:09sur 40 ans de dépense sociale, oui.
12:13Où on comprend que
12:14ce qui se passe aujourd'hui
12:15n'est que la suite
12:17mais d'une accumulation d'erreurs
12:19par à peu près
12:20tous les partis politiques,
12:21c'est-à-dire,
12:22pour simplifier à grands traits,
12:24c'est que d'un côté,
12:26on a tout donné
12:27de plus en plus gratuitement.
12:29Il y a derrière vous
12:29la carte vitale qu'on voit
12:31et il dit le fait
12:32que tout d'un coup,
12:34plus personne ne soit conscient
12:36des prix de la santé.
12:39C'est-à-dire que si personne
12:39ne voit qu'une nuit d'hôpital,
12:41ça coûte très très cher,
12:42les gens ne sont pas...
12:43Si on ne leur montre pas,
12:44on ne leur montre pas.
12:45Il n'a pas de prix,
12:46il n'a pas de valeur.
12:46Il y a des formules,
12:47c'est comme on s'appelle
12:48dans les hôtels,
12:49all included.
12:50All included.
12:51Ben voilà,
12:51c'est all included.
12:52Et donc,
12:53que ça soit all included
12:55pour les gens qui,
12:56bien sûr,
12:56ne peuvent pas payer,
12:56je suis 100% d'accord,
12:58mais la perception,
12:59enlever toute perception du prix,
13:01tout ticket modérateur,
13:03même s'il était de 10 centimes,
13:05sur le prix des choses,
13:06peut-être simplement montrer
13:08la facture aux patients
13:10et leur dire que c'est
13:11la collectivité
13:11qui la prend en charge.
13:12C'est comme ça,
13:12les médecins français
13:13qui font en plus.
13:14Donc ça,
13:14c'est sur le côté
13:15inconséquence et incompréhension
13:18du coût réel de la santé,
13:20promesse de vous serez soigné
13:22partout,
13:23parfaitement,
13:24à tout endroit de la France,
13:25qui est difficile,
13:26la France a ses contraintes géographiques,
13:28et de l'autre côté,
13:29pour financer tout ça,
13:30le grignotage,
13:3250 centimes par 1%,
13:34non-stop,
13:35depuis 40 ans,
13:37qui nous donne ce coût
13:38du travail le plus élevé du monde.
13:39Je reviens au thème principal
13:40de ce débat,
13:42est-ce qu'on a besoin
13:43d'une crise financière ?
13:44Est-ce que ça ne devra passer
13:45que par une crise financière
13:46pour que la France
13:48rétablisse ses comptes publics ?
13:50On a l'impression
13:50qu'on est protégé par l'euro,
13:51Isabelle Bornerie,
13:52et qu'on peut dépenser,
13:54dépenser et multiplier les déficits,
13:55et finalement,
13:56rien ne se passe.
13:57Les taux français, là,
13:58se portent très bien ce matin.
13:59En fait,
14:00effectivement,
14:00ce qui est très compliqué,
14:01c'est que les politiques
14:03n'ont pas eu,
14:04à mon avis,
14:04le courage
14:05de réformer
14:06des institutions,
14:08des process
14:09qui ont été créés
14:10en fin de Seconde Guerre mondiale,
14:12dans une France
14:13où, en fait,
14:14la croissance économique
14:15était absolument
14:16détruite glorieuse,
14:18où tout ce que l'on touchait,
14:19c'était absolument de l'or,
14:21où l'énergie...
14:21La pyramide des âges
14:22était bien différente.
14:22La pyramide des âges
14:23était différente.
14:24Et cela fait 30 ans
14:25qu'aucun homme politique
14:27a eu le courage
14:28d'amender la sécurité sociale,
14:30de revoir à la marge
14:32les retraites.
14:33Et donc,
14:34ce courage politique
14:35n'existe pas.
14:36Alors,
14:36à quoi c'est dû ?
14:37Je ne sais pas.
14:38Est-ce que c'est au nom
14:38de l'égalité
14:39et on n'ose pas,
14:40effectivement,
14:41prendre de décision ?
14:42Peut-être.
14:43Mais aujourd'hui,
14:43ce qui se passe,
14:44c'est que ça crée
14:44des fractures absolument énormes.
14:47Ça crée des fractures
14:47entre les retraités,
14:49de niveau de vie
14:49entre les retraités
14:50et les jeunes actifs.
14:52On se pose la question
14:53de l'euro investi
14:54dans l'État.
14:55Est-ce qu'effectivement,
14:57j'ai en retour,
14:57moi qui travaille
14:58suffisamment davantage,
15:00moi qui paye 57%
15:02sur mon salaire
15:03en réalité d'impôt,
15:05est-ce que j'ai le retour
15:06attendu
15:06de la part des hôpitaux,
15:08de la part
15:08d'une prestation chômage
15:10si un jour
15:12j'en ai besoin ?
15:12Donc,
15:13en fait,
15:13aujourd'hui,
15:13il y a une fracture
15:14énorme qui se crée
15:15entre les jeunes,
15:17les classes moyennes,
15:17la population active
15:19et les retraités.
15:20Est-ce que ça doit
15:21se terminer violemment
15:22par une crise ?
15:25Je ne sais pas,
15:25je ne l'espère pas.
15:27Peut-être que c'est
15:27effectivement les agences
15:29de financement
15:30qui redresseront la barre
15:32à la place des politiques,
15:33peut-être.
15:33Mais si elle ne vient pas
15:34par les marchés,
15:35je pense qu'elle viendra
15:35sur un problème tout bête,
15:37c'est le rendement de l'impôt.
15:38Moi, je pense qu'on atteint
15:39un peu les limites.
15:40Alors, quand on voit
15:41le casse-tête
15:42aujourd'hui de nos politiques,
15:43parce que pourquoi ?
15:44Soit vous augmentez
15:45les charges sur ceux
15:45qui sont actifs,
15:46mais vous détériorez
15:47la compétitivité des entreprises,
15:49vous avez des effets
15:50très négatifs sur l'emploi.
15:52Donc, ce n'est pas tenable
15:53parce qu'on voit
15:53qu'on ne peut pas
15:54réindustrialiser
15:54en ayant encore
15:55un coût du travail
15:56qui augmente.
15:56Donc, ça, ce n'est pas possible.
15:58Après, vous me dites
15:58qu'on va faire des impôts.
15:59Alors, on cherche
16:00des nouveaux impôts,
16:01des nouvelles choses.
16:02Regardez seulement aujourd'hui,
16:03par exemple,
16:04l'impôt sur le tabac.
16:05Et vous voyez qu'aujourd'hui,
16:06c'est plus lucratif
16:06du vendre du tabac
16:07à la sortie du métro
16:09de manière illégale
16:10que de dire de la drogue.
16:12On est sur des taux de rendement
16:13maintenant
16:13et on a un vrai problème
16:14pour la police
16:15pour gérer aussi
16:16cette lutte
16:16contre le tabac frauduleux.
16:18Donc, c'est moins risqué pénalement
16:19et en plus,
16:20c'est plus rentable
16:21que la drogue.
16:22Donc, on marche sur la tête.
16:23C'est quand même
16:24un effet fiscal tout ça.
16:25Ce n'est pas quelque chose
16:26qui est lié à...
16:27Donc, il y a quand même
16:27un vrai problème de fond.
16:28Je vous laisse
16:29toutes les mesures
16:30qu'on a entendu parler,
16:32toutes les innovations fiscales
16:33et on s'aperçoit.
16:34Mais alors,
16:34si je commence à réduire
16:36la niche fiscale là,
16:38tout de suite,
16:38ça déstabilise tel secteur.
16:40D'un autre côté,
16:40si je remonte trop
16:41l'impôt là-dessus,
16:42on voit que ça déstabilise.
16:44On est en plein dedans.
16:45On a un vrai problème
16:46de rendement de l'impôt.
16:47Donc, je pense que
16:47le vrai obstacle
16:49à un moment donné,
16:50ça va être qu'on ne va pas pouvoir
16:52augmenter plus
16:53les prélèvements obligatoires
16:54et c'est là où on aura...
16:56Forcément,
16:56on sera obligé
16:57à un moment de dire aux gens
16:58il faut vous responsabiliser,
16:59il va falloir aussi
17:00peut-être augmenter
17:00le reste à charge,
17:02il va falloir faire des choses
17:02parce qu'on ne peut pas
17:04continuer comme ça.
17:05Donc, vous croyez plus
17:05à l'embolie interne
17:07qu'à un choc exogène.
17:08Soit c'est un choc exogène
17:09par les marchés,
17:09ça sera violent,
17:11ce qu'il ne faut pas espérer non plus
17:11parce que ce n'est pas toujours bon,
17:13soit ça sera à mon avis
17:14à un moment donné
17:14sur le rendement de l'impôt.
17:16Alors, Christian touche
17:16un bon point en fond
17:17qui est un peu
17:18la conscience du français.
17:21Alors, il y a un moment,
17:22un des plus beaux moments
17:23de l'histoire de France,
17:24la nuit du 4 août,
17:26l'abolition du privilège,
17:27ça c'est formidable.
17:28Et il y a un livre
17:29qui s'appelle
17:29Les dépêches des ambassadeurs
17:31de Venise
17:31à la Cour de France
17:32de 1785 à 95.
17:34Ce n'est plus la Cour de France
17:35à la fin.
17:37Et où il raconte
17:37semaine par semaine
17:38tout ce qui se passe.
17:39Et pendant le 4 août,
17:41c'est aussi le jour
17:42de la première création
17:44des premiers droits
17:44du citoyen.
17:46Et l'ambassadeur de Venise
17:47qui est un Italien du Nord
17:48assez rationnel,
17:50il dit
17:50« Ah, connaissant les Français,
17:52on aurait bien fait
17:52de leur mettre les devoirs
17:54en même temps. »
17:55Donc, qu'est-ce qui se passe ?
17:56On a créé des droits sociaux
17:58toutes sortes
17:59de façon cumulative
18:01à chaque élection.
18:02Il fallait promettre quelque chose.
18:03On a ajouté des droits.
18:05Isabelle a raison
18:05de dire que ça vient de 1945,
18:07mais le système,
18:09les promesses sociales
18:10de 50,
18:11elles n'ont rien à voir
18:12avec celles de 2025.
18:13On a accumulé
18:14dans les 40 dernières années
18:16un nombre incroyable
18:17de droits.
18:17Et chacun a envie
18:19de défendre ses droits.
18:20Et c'est quasiment impossible
18:22d'enlever des droits
18:23à toute personne
18:24sans choc externe.
18:25Et le problème
18:26du choc externe,
18:27c'est que...
18:28Enfin, d'autres pays l'ont fait,
18:29pardon,
18:29mais c'est impossible.
18:30Parce qu'il y a eu
18:31choc externe.
18:32C'est-à-dire que...
18:32C'est vrai aussi.
18:33Les Suédois,
18:34ils avaient un problème
18:34sur leur devise
18:35et les taux.
18:36Les Italiens...
18:37Les pays du Sud
18:38ont eu la Troïka.
18:39Enfin, formidable,
18:40pas pour cette vête spéciale
18:41si on était italien,
18:42mais enfin quand même.
18:43Ettrichet,
18:43qui était patron
18:44de la BCE,
18:46a convaincu
18:47le président italien
18:48de dire à Berlusconi
18:49qu'il s'en aille
18:50à la fin de la semaine
18:51et que c'était
18:52la seule condition
18:53dans laquelle
18:54la BCE
18:55pourrait aider
18:57et acheter
18:57des obligations italiennes
18:58et que Berlusconi
19:00soit remplacé
19:02à la fin de la semaine
19:02par Mario Monti
19:03qui est avec un bureau technique
19:05et c'est là
19:05où ils ont porté
19:06en trois semaines
19:07la retraite
19:08à 67 ans.
19:10Donc, nous,
19:11dans le contexte actuel,
19:13la plupart des pays
19:14sont très endettés.
19:15Donc, on est trop endettés
19:16mais pas si trop endettés
19:18par rapport aux autres
19:19qu'on va se détourner
19:21complètement.
19:21Donc, il y a...
19:23Qu'est-ce qui peut se passer ?
19:24La dégradation
19:24plus rapide.
19:26C'est-à-dire qu'il faudrait
19:26devenir ce qu'on appelle...
19:27On a été dégradés,
19:28on vient d'être dégradés.
19:29On est encore dans
19:30les bonnes notes.
19:31On est encore
19:32suivant les systèmes
19:33vers du 14 sur 20.
19:35Il faudrait qu'on passe
19:36à 9.
19:37À 9, là,
19:38il y aura des vendeurs forcés.
19:40En fait, il n'y a pas
19:40de krach sur les obligations
19:42tant qu'il n'y a pas
19:42des vendeurs forcés.
19:44Et à ce stade-là,
19:45il n'y en aura pas.
19:47Ou alors,
19:48mais les Allemands,
19:49c'était intéressant
19:50dans votre émission
19:50avec Marcus Kerber
19:51en début de semaine,
19:52il a dit
19:53c'est la France,
19:53on ne peut rien faire,
19:54c'est trop gros.
19:55Et donc,
19:56soit il y a une vraie discute
19:57avec les Allemands
19:59qui disent
20:00non mais là,
20:00et c'est ce qui s'est passé
20:01en 83.
20:02En 83,
20:03on n'avait pas l'euro
20:04mais on avait le SME,
20:05les monétaires accrochées.
20:06Et c'est là
20:07où Helmut Kohl
20:08a appelé Mitterrand
20:10à la troisième dévaluation
20:10en disant
20:11alors François,
20:13vous voulez rester avec nous
20:14ou pas ?
20:14Et qu'on a été obligés
20:16de changer.
20:16Et si on prend 58,
20:18c'est parce qu'on a levé
20:18le FMI.
20:19La France ne changera jamais,
20:22c'est trop compliqué,
20:22on le voit
20:23avec notre classe politique
20:24quelle qu'elle soit.
20:25Il faut un choc externe,
20:26malheureusement.
20:27Allez, il faut qu'on avance.
20:28Juste un petit mot,
20:29même si on n'a pas
20:29un choc violent sur les taux,
20:31on est quand même
20:31sur une phase
20:32où on va avoir
20:32les taux souverains
20:34qui vont remonter.
20:35Le taux d'emprunt des États
20:36qui va beaucoup remonter
20:37l'année prochaine,
20:38à mon avis.
20:39Même si on a
20:40des politiques monétaires
20:41qui sont un peu plus accommodantes,
20:42on voit que maintenant,
20:43on commence à mettre un prix,
20:44un prix très élevé
20:45à la dette souveraine.
20:46On l'a vu dans les taux américains
20:47qui sont quand même montés
20:48malgré les attentes
20:49de baisse des taux
20:49de la Banque Centrale Américaine.
20:51On voit qu'il y a des tensions
20:52sur le Bund
20:53qui se sont mises
20:53sur les taux allemands
20:54parce qu'on sait
20:55qu'ils vont émettre
20:55beaucoup plus.
20:56Et donc, quoi qu'il arrive,
20:57aujourd'hui,
20:58je pense que l'argent
20:59a de nouveau un prix,
21:00un prix de plus en plus élevé.
21:01On va être étouffé.
21:02Et donc, justement,
21:03je pense que la charge
21:04de la dette
21:04va beaucoup augmenter
21:06dans le budget français.
21:078 milliards de plus
21:07l'année prochaine.
21:08Et ça va forcément
21:09à un moment donné
21:09être une vraie contrainte
21:11pour nos politiques
21:11parce qu'ils vont s'apercevoir
21:12qu'ils ont plus de flexibilité
21:14dans leurs dépenses
21:15à cause de cette charge
21:15de la dette
21:16qui est qui va maintenant.
21:16Il suffit d'ajouter
21:17des impôts sur les riches, non ?
21:18Bah oui, mais si les impôts
21:19ne rentrent pas...
21:20On risque de reparler
21:21l'année prochaine
21:22à peu près à la même saison.
21:23C'est le deuxième consensus,
21:24les retraités et les riches.
21:25Mais voilà.
21:27Dans l'implosion
21:28et dans la lente érosion
21:29et le lent déclin
21:30que vous évoquez,
21:32Christian Parisio,
21:32il y a l'industrie
21:33et ce chiffre,
21:35165 sites industriels
21:36menacés depuis septembre.
21:38C'est les derniers chiffres
21:39de Trendeo
21:40pour le journal Les Echos.
21:4110 000 emplois
21:42sont aujourd'hui
21:43sur la sellette.
21:45C'est assez inquiétant.
21:47Est-ce qu'on a
21:48les moyens aujourd'hui
21:50de lutter
21:51contre cette désindustrialisation ?
21:54D'abord,
21:54quelles en sont les causes,
21:55Christian, selon vous ?
21:56Juste un petit mot
21:57sur déjà
21:57qu'est-ce qui se passe
21:58en ce moment ?
21:59Parce que si je vous dis
22:00le dernier chiffre du PIB,
22:010,5% de croissance
22:02sur un trimestre,
22:03ça peut paraître très bon.
22:05Là,
22:06la Banque de France
22:06vient de nous communiquer
22:07à partir de ses enquêtes.
22:09On sera à 0,2%
22:10sur le quatrième trimestre.
22:110,2%
22:12ce n'est pas exceptionnel
22:12mais ce n'est pas non plus
22:13la catastrophe.
22:14On n'est pas du tout
22:14dans un schéma très noir.
22:16Je pense que la France
22:17connaît quelque chose
22:18qu'on appelle,
22:19qu'on connaît bien
22:19aux Etats-Unis aussi,
22:20c'est une croissance en cas.
22:21Et je pense qu'en ce moment,
22:22dans l'industrie en tout cas,
22:23c'est sûr,
22:24il se passe quelque chose.
22:25C'est-à-dire que vous avez
22:25des secteurs industriels
22:26qui vont très très bien.
22:27Ce sont des secteurs
22:28comme l'aéronautique,
22:30la construction navale
22:31qui ont des carnets de commandes
22:32qui sont des carnets de commandes
22:33à long terme.
22:34C'est-à-dire que ce qu'il faut
22:35bien comprendre,
22:36voilà, à l'export
22:37et des carnets longs.
22:38C'est-à-dire qu'aujourd'hui,
22:39le problème de l'aéronautique,
22:40c'est qu'ils ont une visibilité
22:41sur 10 ans.
22:41Donc, vous pouvez avoir
22:43des chocs conjoncturels,
22:44ils ne le voient pas eux.
22:45Eux, leur problème,
22:46c'est de monter en cadence
22:46et de monter en production,
22:48d'avoir plus de capacité
22:49de production
22:49pour remplir leur carnet de commandes
22:51qui est plein à 10 ans.
22:52Alors, peut-être que dans 10 ans,
22:52on en reparlera,
22:53mais pour l'instant,
22:53ce n'est pas le cas.
22:54Par contre,
22:55ce qui est très inquiétant,
22:56ça, ça masque un ensemble
22:57d'entreprises industrielles
22:58qui, elles, souffrent énormément.
23:00Et ce que nous disait,
23:01ce qui était assez intéressant,
23:02c'est que les retours d'enquête
23:03qu'a eues la Banque de France,
23:05c'est que tous les secteurs
23:06qui ont des carnets courts,
23:07c'est eux qui sont en ce moment
23:08les plus en difficulté.
23:10Donc, il se passe quelque chose.
23:11C'est-à-dire que je vous dirais
23:12que si vous enlevez l'aéronautique,
23:13le naval,
23:14et je ne parle que de la partie industrielle,
23:15le luxe éventuellement,
23:17marginalement le luxe,
23:18parce que, par exemple,
23:19dans la chimie,
23:20ça ne va pas trop mal en France
23:21dans la chimie
23:21parce qu'on a la chimie du parfum
23:22qui va bien.
23:23Mais si vous retirez la chimie du parfum,
23:25vous n'avez pas du tout
23:26la même vision du secteur
23:27de la chimie en France
23:28et vous êtes plus proche
23:29de ce qui se passe en Allemagne.
23:30Donc, il faut un peu retraiter
23:31un petit peu de ça.
23:32Alors, vous allez me dire
23:33que si on enlève tout ce qui est bien,
23:33on ne peut avoir que ce qui est mauvais,
23:34mais je pense que si on enlève
23:36un peu tout ça,
23:37on va s'apercevoir
23:38qu'on est plutôt en récession industrielle
23:39et que là,
23:40on est véritablement en souffrance
23:41pour des problèmes de compétitivité
23:43comme à l'industrie allemande.
23:45On a eu encore hier
23:46une fédération industrielle
23:48qui disait que la partie
23:49des biens,
23:50des machines outils
23:52souffrait énormément.
23:53Donc, on a un problème
23:54de compétitivité aussi en France,
23:56plus nos problèmes internes,
23:57politiques qui viennent se rajouter.
23:58Mais ça prouve
23:59qu'il y a tout un secteur
24:00industriel européen
24:01qui souffre énormément
24:02et c'est un peu masqué
24:03par quelques champions
24:04ou quelques secteurs
24:04qui vont très bien.
24:05Isabelle ?
24:06Et puis ce qui est terrible,
24:06c'est que pour investir
24:08dans l'industrie,
24:09il faut un contexte
24:10qui soit un contexte favorable.
24:11Et le contexte favorable,
24:13c'est le coût de l'emploi.
24:15On est aujourd'hui,
24:15on l'a dit tout à l'heure,
24:16beaucoup plus cher.
24:17On est un peu les champions
24:18de l'Europe
24:19des charges fiscales
24:21et sociales sur l'emploi.
24:23C'est le temps administratif
24:25quand vous voulez investir,
24:26construire une usine.
24:27Toutes les contraintes administratives
24:29qui peuvent effectivement
24:31vous retarder.
24:32Et lorsque vous regardez
24:33le temps moyen
24:33de construction d'une usine
24:35aux États-Unis,
24:36en France et en Allemagne,
24:37en fait,
24:38on est à plus du double
24:39quasiment en France.
24:40Après,
24:41vous avez le coût du capital.
24:43Et quand on compare
24:44le coût du capital
24:45en France,
24:46mais aussi maintenant
24:47en Allemagne
24:47par rapport aux États-Unis,
24:49pareil.
24:50Aux États-Unis,
24:51on est entre 3 et 4 %,
24:52globalement,
24:53en moyenne,
24:54du coût du capital.
24:55En Europe
24:56et particulièrement en France,
24:57on est plutôt
24:58à 6 et 8 %.
24:58Donc,
24:59ça coûte beaucoup plus cher
25:00de lever de l'argent.
25:01Et puis,
25:02l'emploi,
25:03l'énergie,
25:04l'énergie étant le dernier.
25:07La France était
25:07la championne du monde
25:08avec l'énergie hydraulique
25:10mais surtout nucléaire.
25:12On continue à payer
25:14effectivement moins cher
25:15notre énergie
25:16par rapport notamment
25:16à la moyenne européenne
25:18grâce au nucléaire.
25:19Mais on est beaucoup plus cher
25:20que ce qui se passe
25:21aux États-Unis.
25:22Et donc,
25:22comme souvent on le dit
25:25Nicolas Dufour,
25:26d'ailleurs,
25:27on a des chefs d'entreprise
25:28et des industriels
25:29avec des boulets au plomb.
25:32Le coût du travail,
25:33la pression administrative,
25:36le coût de l'énergie
25:37et le coût du capital
25:39qui sont aujourd'hui
25:40dans un contexte
25:42extrêmement défavorable
25:43pour réindustrialiser la France
25:45qui était un des fleurons
25:46il y a 30 ou 40 ans.
25:47Donc,
25:47de nouveau,
25:48c'est une dégradation
25:49qui se passe petit à petit
25:51depuis une génération,
25:53une génération et demie.
25:54Je vous vois
25:54opiner du chef Guillaume Dard.
25:56Oui,
25:57parce que le danger,
25:58vous connaissez la phrase
25:58d'Oscar Wilde,
25:59on se ruine doucement au début
26:01et très très vite à la fin.
26:03Et on le voit bien
26:04pour la France,
26:06c'est très clair.
26:06Et pour l'Allemagne,
26:07ça se discerne.
26:08C'est-à-dire qu'on voit
26:09ces traînes.
26:10L'Allemagne,
26:11pour simplifier,
26:12c'était l'automobile
26:13et la chimie.
26:14Et sur ces deux plans,
26:15ils sont en train
26:16d'être laminés par les Chinois.
26:18Nous,
26:19on était une petite annexe
26:20depuis 20 ans.
26:21Autrefois,
26:22on existait par nous-mêmes.
26:24Et donc,
26:24l'annexe va souffrir après.
26:25Il reste l'aéronautique,
26:27mais dont il faut toujours
26:28quand même rappeler
26:29qu'elle n'est pas
26:29que française.
26:31C'est la France
26:32et l'Allemagne
26:33et l'Espagne.
26:35Donc,
26:36et quant au taux de croissance
26:39de l'année,
26:40on a quand même eu
26:41un coup de chance formidable.
26:42Le prix de l'énergie électrique
26:44a baissé,
26:44mais surtout,
26:45les prix du pétrole
26:46sont très bas.
26:48Regardez les prix à la pompe,
26:49ils sont très bas.
26:49Et donc,
26:50ça a aidé à cette croissance.
26:51Et puis,
26:52il y a quand même
26:53beaucoup de déficits budgétaires.
26:54Donc,
26:54on est sous stéroïde.
26:55Donc,
26:56sous stéroïde d'un déficit
26:57à 5%,
26:58on arrive
26:59dans un pays
27:01où l'empreinte
27:03de l'État
27:04est,
27:04disons,
27:04à 50%.
27:06Avec 5% de déficit,
27:0750% de dépenses publiques,
27:09on arrive péniblement
27:10à 0,8%.
27:11Donc,
27:12on a à la fois,
27:13on arrive au bout
27:14de notre effort fiscal,
27:16enfin,
27:17budgétaire,
27:17on ne voit pas quand même
27:19une relance massive
27:19qui soit possible.
27:21Et deuxièmement,
27:22cette destruction progressive
27:23à cause de tous les maux
27:25qu'a parfaitement décrit Isabelle
27:26de surréglementation,
27:28de surfiscalité,
27:29elle finit
27:30et les discussions
27:31des trois derniers mois.
27:33Le chef d'entre eux,
27:34puisqu'il dit,
27:34ah,
27:35moi,
27:35c'est Métégal,
27:35je continue à faire mon truc,
27:36c'est vrai,
27:38mais c'est ceux
27:38qui sont en train
27:40de lancer
27:40une start-up d'IA
27:41avec un milliard
27:42de financement.
27:44Le chef d'entreprise
27:45il est bouleversé
27:47par les trois mois
27:47qu'il vient d'entendre.
27:48En tout cas,
27:49il a du mal
27:49à planifier
27:50des plans d'investissement.
27:51Voilà,
27:51il y a un acquis de croissance
27:52en fin d'année,
27:53généralement,
27:54mais il y a un acquis
27:55de morale aussi.
27:55Alors,
27:56l'acquis de morale,
27:57je pense qu'il doit être
27:58au plus bas depuis longtemps.
27:59On a déjà connu ça en France,
28:01mais enfin,
28:01il est vraiment bas.
28:02Bon,
28:02allez,
28:03on va se quitter
28:04pour une très courte pause.
28:05On se retrouve après
28:06pour voir si la France
28:07produit trop d'électricité.
28:09Une question qui paraît dingue
28:10moins de trois ans
28:11après la crise énergétique
28:13qu'on a pu connaître
28:13et pourtant,
28:14et pourtant.
28:15Et puis,
28:15on ira faire un tour
28:16du côté de la Fed
28:17dont on attend les annonces
28:18ce soir.
28:19Ne quittez pas,
28:20on revient tout de suite.
28:27BFM Business
28:27et la Tribune
28:28présentent
28:29Les Experts
28:31Raphaël Legendre.
28:32On est de retour
28:34pour la seconde partie
28:35des Experts
28:36avec toujours
28:37Guillaume Dard
28:38à mes côtés
28:39Christian Parizeau
28:40et Isabelle Bordry.
28:41On va parler énergie
28:43avec cette question
28:45qui peut paraître étonnante
28:47de prime abord.
28:48La France produit-t-elle
28:49trop d'électricité ?
28:52C'est un peu l'alerte
28:53que lance RTE
28:54aujourd'hui.
28:55Il y a trois ans,
28:56on se demandait
28:57si on allait avoir
28:58assez d'énergie
28:59pour passer l'hiver
29:00et depuis le marché
29:02est revenu dans son lit
29:04et même très bas,
29:04on est sous les 50 euros
29:06du kilowattheure
29:07désormais.
29:09Qu'est-ce qui s'est passé
29:10là, Guillaume ?
29:11Expliquez-nous un peu.
29:12J'aime bien
29:12que vous tourniez ça
29:14dans ce sens-là
29:14parce que ça rend
29:15le débat plus intéressant
29:16mais prenons quand même
29:17d'abord les bonnes nouvelles.
29:18L'électricité française,
29:19j'ai regardé un peu
29:20les chiffres avant de venir,
29:2195% en renouvelable.
29:2595% de l'énergie
29:26fabriquée en France
29:27est en renouvelable,
29:28c'est-à-dire que c'est
29:29les deux tiers du nucléaire,
29:30un tiers hydroélectrique.
29:32Vous mettez le nucléaire
29:32dans les renouvelables.
29:33C'est renouvelable.
29:34C'est propre.
29:35C'est propre.
29:35C'est zéro carbone.
29:36C'est zéro carbone.
29:38Voilà.
29:39Je ne rentre pas
29:40dans ce débat-là.
29:41Je préfère,
29:42si vous voulez me faire dire
29:42que je préfère le solaire,
29:44l'hydro et l'agint,
29:44je préfère.
29:46Chez mon pensée Arbevel,
29:47ça nous tient à cœur.
29:48Mais enfin,
29:48le nucléaire,
29:50on ne peut pas se débrouiller.
29:51En tout cas,
29:5295% est décarboné
29:54si vous préférez.
29:58Je suis d'accord.
29:5995%.
29:59Donc, c'est quand même
30:00une super bonne nouvelle.
30:02Oui.
30:03Deuxièmement,
30:05là aussi,
30:06essayons d'aller un peu plus loin.
30:08Est-ce que vous vous rendez compte
30:09de la puissance ?
30:10Parce que la question,
30:11c'était à quoi servait
30:12de subventionner aussi
30:13le solaire et tout ça.
30:14Il y a un grand sujet politique
30:16en ce moment
30:16sur effectivement
30:17les 7-8 milliards
30:18de subventions.
30:19Est-ce qu'on se rend compte
30:20de la puissance
30:21de l'énergie solaire ?
30:22L'énergie du soleil
30:24qui arrive sur Terre,
30:26chaque seconde,
30:27elle est 10 000 fois
30:28supérieure à l'ensemble
30:29de la consommation énergétique
30:31de la Terre.
30:33Et si on veut un peu monter
30:34dans l'échelle de Kardashev,
30:36ce qui est l'ambition
30:36de toute civilisation,
30:37avoir le maximum
30:40d'intelligence
30:41par unité d'énergie consommée,
30:43c'est ce qui se passe,
30:44j'espère,
30:44dans votre plateau,
30:45dans le cerveau,
30:46puisqu'il y a beaucoup
30:47de lumière
30:47et j'espère qu'il y a
30:48de l'intelligence,
30:50eh bien,
30:50il faut être capable
30:51d'utiliser au maximum
30:53les ressources
30:54de l'étoile
30:55la plus proche
30:55pour commencer.
30:56Et donc là,
30:57on voit qu'on a
30:58un prodigieux potentiel.
31:01Eh oui,
31:01mais qui n'est pas pilotable,
31:03Guillaume,
31:03c'est toujours la même histoire.
31:04Mais il n'est pas pilotable.
31:05C'est un peu le problème
31:06du trop d'électricité.
31:07Mais c'est formidable,
31:09on dirait que vous me parlez
31:10de la cagnotte
31:11avec Jospin et Chirac
31:13en 1999.
31:15Un,
31:15on ne s'en tirera pas
31:16sans nucléaire.
31:17C'est un des avantages
31:18compétitifs de la France.
31:19Donc c'est très bien
31:19qu'il y ait nucléaire.
31:20Deux,
31:21à long terme,
31:23pour avoir du vrai renouvelable,
31:24comme vous le dites,
31:24il faut continuer
31:25les progrès technologiques.
31:26Le sujet,
31:27c'est que les cellules solaires
31:28ne récupèrent pour l'instant
31:28que 20% de l'énergie solaire.
31:30Trois,
31:31il faut qu'il y ait du stockage.
31:32Quatre,
31:33si vous avez bien lu
31:34le livre sur le bitcoin
31:35qu'on a donné comme prix
31:36avec BFM Business,
31:38le bitcoin nous dit
31:38ah c'est horrible,
31:39ça consomme de l'énergie.
31:40Ben justement,
31:40au moment où on a
31:41beaucoup d'énergie,
31:43c'est une façon de l'utiliser
31:44et surtout,
31:46pas faire de stop and go
31:47en disant
31:47ah ben non,
31:48alors là j'en ai trop cette année
31:49et je vais arrêter
31:50alors que c'est des investissements
31:51sur des durées de 10-12 ans.
31:53Tant mieux
31:54qu'on ait plus d'énergie
31:55en ce moment
31:56et évidemment,
31:57le problème,
31:57c'est que sur votre facture
31:59d'électricité,
31:59vous voyez que maintenant,
32:00c'est 50% des taxes.
32:03Oui,
32:04juste un petit mot,
32:05Isabelle.
32:05On n'a jamais trop
32:06d'électricité
32:07parce qu'au pire,
32:08on fait des data centers
32:09si vous voulez.
32:10Non mais c'est ça,
32:11on n'arrive pas
32:11à nous dire depuis des années
32:12qu'il faut réduire
32:13la consommation d'énergie.
32:14Ils sont vraiment
32:14en train de s'inquiéter.
32:15Aux Etats-Unis,
32:15ils sont vraiment
32:16en train de s'inquiéter
32:16que tous ces investissements
32:17qui sont faits
32:18dans les data centers,
32:19le système électrique américain
32:20va sauter.
32:21Ou alors,
32:22ça fera une vraie
32:23envolée de factures
32:24pour les ménages américains.
32:25Donc,
32:25il y a un vrai problème
32:26de manque d'énergie
32:29qui va arriver
32:29dans les prochaines années.
32:30il ne faut pas le nier.
32:31Ça fait partie
32:32des scénarios de RCE.
32:33La seule chose
32:33qui se traduit aujourd'hui,
32:35c'est conjoncturel.
32:36Pourquoi ?
32:36Parce que c'est avant tout
32:37parce que la conjoncture
32:38n'est pas bonne
32:38dans l'industrie.
32:40C'est un peu ça
32:40la contrepartie.
32:41Parce que si l'industrie
32:42française tournait à plein,
32:44vous consommeriez
32:44beaucoup plus d'énergie.
32:46Donc,
32:46c'est plutôt...
32:47C'est un signal faible.
32:47C'est intéressant
32:48ce que vous nous dites,
32:48Christian.
32:49C'est un signal faible
32:50d'une baisse
32:53de la croissance
32:53et de l'activité
32:54industrielle française.
32:55Surtout sur une concurrence
32:56étrangère
32:59qui est très forte
32:59sur tous les produits
33:00qui sont très énergivores.
33:02C'est-à-dire qu'aujourd'hui,
33:02produire de l'aluminium
33:03en France,
33:04il faut quand même avoir...
33:04Il faut oser, quoi.
33:05Il faut oser
33:06parce que quand on voit
33:07les coups de revient
33:08en Chine ou aux Etats-Unis,
33:10on comprend pourquoi
33:10on a un problème.
33:11Donc, c'est ça.
33:13C'est un signal avant tout
33:14d'une faiblesse industrielle.
33:16Il faut quand même
33:17le mettre en avant.
33:18Et d'autre part,
33:19peut-être d'un ralentissement
33:20dans l'électrification
33:21et notre changement
33:22de modèle énergétique.
33:24Et c'est ça
33:24qui est le plus inquiétant.
33:25Donc, non seulement
33:26le problème,
33:27ce n'est pas un problème d'offre,
33:28c'est un problème de demande.
33:29C'est un problème
33:29pourquoi la demande
33:30est pas plus forte.
33:31Et donc, le vrai problème
33:32est là.
33:32Et l'interrogation
33:33devrait plus porter
33:34pourquoi on n'a pas plus
33:35de demandes sur l'électricité
33:36puisqu'on sait
33:37que c'est l'énergie de demain
33:38et c'est celle qu'on a besoin
33:39pour émettre moins
33:40d'émissions de CO2.
33:42La consommation est au plus bas
33:43depuis 20 ans d'électricité.
33:46Ça paraît dingue
33:46avec la croissance,
33:48le développement économique.
33:51Pourquoi on a un tel retard
33:52sur la consommation ?
33:53Je suis d'accord
33:53avec tout ce qui,
33:54effectivement,
33:55a été dit.
33:55Mais après,
33:56il y a effectivement
33:57deux sujets
33:58quand on parle du solaire
33:59et quand on parle
33:59de la transformation
34:00propre de l'énergie.
34:02Déjà, il y a un sujet
34:03de capacité réseau.
34:07On a vu ce qui s'est passé
34:08en Espagne.
34:09Il y a eu un blockout
34:10qui, en fait,
34:11a été lié
34:12à une incompatibilité
34:13entre, justement,
34:15l'énergie alternative
34:16et l'énergie linéaire
34:18qui crée...
34:19Trop de oreilles.
34:19Je m'arrête là
34:20dans mon explication
34:21parce que c'est
34:22bien trompétant pour moi
34:23et très technique,
34:24mais il y a eu
34:24un moment...
34:24Mais trop d'énergie renouvelable
34:25qui ont fait sauter le système.
34:26Qui ont fait sauter le système.
34:27Donc, il y a un vrai sujet...
34:28Donc, j'avais une baisse.
34:30Donc, il y a un vrai sujet
34:32de montée en puissance
34:34et c'est le sujet de l'RTE
34:35qui permet, effectivement,
34:37de faire en sorte
34:38que des énergies
34:39qui ne fonctionnent pas
34:40tout le temps,
34:41le vent, etc.,
34:42mettent en sommeil
34:43à un moment donné
34:44une énergie nucléaire
34:45qui était quand même
34:46beaucoup plus compliquée
34:47à réguler
34:48dans l'organisation actuelle.
34:50Et donc, il y a un vrai sujet
34:51de montée en puissance
34:52de notre capacité
34:54pour laisser la place
34:56aux alternatives.
34:56C'est une première chose.
34:57Et puis, deuxième chose...
34:58C'est pas un sujet français, ça ?
34:59C'est un sujet...
35:00Oui, oui, c'est un sujet français.
35:01Après, deuxième chose,
35:03c'est d'où viennent
35:04les panneaux solaires
35:05et comment sont financés
35:07les panneaux solaires.
35:08Et ça, je trouve
35:09qu'en France,
35:10c'est un peu
35:10quelque chose
35:12en tous les cas
35:13de polémique.
35:14C'est-à-dire que
35:14les panneaux solaires
35:15viennent principalement
35:16de la Chine.
35:17Donc, on déplorait
35:18tout à l'heure...
35:18L'affaire est pliée.
35:19On a essayé...
35:21On a essoué.
35:22On déplorait tout à l'heure
35:23la chute de l'industrie
35:24sur le marché français
35:25globalement
35:26en Allemagne
35:27et en France.
35:28Et effectivement,
35:28on investit massivement
35:30sur des transformations énergétiques
35:32dont la matière première
35:33vient de la Chine
35:34et on n'est pas capable
35:35de faire aussi bien.
35:36Donc ça, c'est un vrai sujet.
35:37Et comment est financé tout ça ?
35:39C'est effectivement financé
35:41par une augmentation
35:42du prix de l'électricité
35:43pour le ménage.
35:44C'est-à-dire que
35:45depuis dix ans,
35:46en fait,
35:47il y a eu sur la facture
35:48de chacun des particuliers français
35:50une somme
35:50qui est allée
35:51vers des investisseurs privés
35:52qui ont parfaitement
35:54joué leur rôle.
35:56On va avoir la réponse.
35:56qui avait un revenu
35:58garanti
35:59pendant dix ans
36:00tout en achetant
36:02des produits
36:02et des matières premières
36:03en Chine.
36:04Je trouve que
36:05oui pour l'alternative,
36:08oui pour le zéro carbone,
36:09mais il faut faire
36:10extrêmement attention
36:11de comment tout ça
36:12est financé
36:12et comment tout ça
36:13est produit.
36:14La force du nucléaire,
36:16c'est que c'est vraiment
36:16des compétences françaises
36:18et ça a été pour nous
36:19un des fleurons
36:20de l'industrie économique française.
36:23Isabelle a raison
36:24et pas complètement raison.
36:25Là où elle a raison
36:26c'est de souligner
36:27tous ses défauts.
36:28Mais il faut les analyser
36:29tour à tour,
36:30c'est-à-dire que le nucléaire
36:31il faut continuer,
36:32il faut,
36:33je sais ce que je viens de dire,
36:34c'est nécessaire,
36:35c'est nécessaire,
36:36c'était une force française.
36:39Mais enfin,
36:40on a finalement perdu
36:41la bataille
36:42de la grande export.
36:43Je me souviens
36:44il y a 20 ans
36:44en disant
36:45c'est nous qui allions
36:45équiper la Chine,
36:46je pense que c'est plutôt
36:47la Chine qui va équiper.
36:48Il y a de plus en plus
36:48de concurrence.
36:49Donc là on revient
36:50au mot français traditionnel.
36:52Mais enfin,
36:52pour autant on a une compétence
36:53continuons à la développer
36:54au maximum.
36:56Deux,
36:58sachons utiliser
36:59cette électricité.
37:00Christian a très bien dit
37:01la demande
37:03d'électricité de l'IA
37:05va être multipliée
37:06par 10
37:07dans les 5 années à venir.
37:08Donc ça devrait nous permettre
37:10d'avoir des data centers
37:11en France.
37:13Ensuite,
37:14le solaire,
37:16c'est terrifiant.
37:17C'est plutôt malheureusement
37:18la France n'a jamais été
37:19dans la course
37:20sur les panneaux solaires.
37:21On a essayé à un moment,
37:22il y a quand même
37:22beaucoup de subsides.
37:23pour essayer une dizaine d'allées.
37:24Tout petit peu,
37:25mais enfin disons
37:25c'est les Allemands
37:26qui ont réussi à mener la course
37:27jusqu'au moment
37:28où les Chinois
37:28leur ont mis 300 mètres
37:30dans la dernière ligne droite.
37:31Et le solaire,
37:34les panneaux solaires,
37:35il faut qu'ils soient
37:35plus efficaces.
37:36Heureusement,
37:37ils sont de moins en moins chers
37:38en contrepartie.
37:39Donc ça coûte,
37:40c'est vraiment
37:41une commoditisation.
37:42Ce n'est pas la loi de Moore
37:43sur les semi-conducteurs,
37:44mais enfin ça y ressemble.
37:45C'est deux fois plus efficace
37:49et deux fois moins cher
37:49tous les X années.
37:50Et d'ailleurs,
37:52il faut se rendre compte,
37:53il suffirait de 500 000 km²
37:56en panneaux solaires,
37:58donc je ne dis pas
37:58que je veux couvrir
37:59la France de panneaux solaires
37:59parce qu'il vaut mieux
38:00aller dans l'endroit
38:01où il y a plus de soleil,
38:01pour couvrir les besoins
38:03électriques actuels
38:04de la planète entière.
38:06Donc on voit bien
38:06que c'est quand même
38:07une sacrée réponse potentielle.
38:09mais il faut faire
38:11un certain nombre
38:11de progrès techniques.
38:12Vous avez très bien fait
38:13de souligner le problème
38:14du grid,
38:15c'est-à-dire qu'il y a
38:16beaucoup d'investissements
38:17à faire dans le réseau
38:20et dans tout ce qui permet
38:22de gérer le réseau,
38:23c'est-à-dire,
38:24comme l'a expliqué Isabelle,
38:25de faire coexister
38:26des énergies
38:27de nature différente.
38:29Mais tout ça,
38:30ça c'est faisable.
38:31Le stockage,
38:32ce n'est pas encore très clair,
38:33mais enfin on est sûr
38:34qu'il va y avoir
38:35des énormes batteries
38:37qui pourront permettre
38:38de conserver de l'énergie.
38:39Donc il faut surtout savoir
38:42que l'économie,
38:43c'est de l'énergie transformée.
38:45Donc ça a été
38:46la force de la France
38:47de mener la bataille
38:47de l'énergie nucléaire.
38:49Il ne faut pas opposer
38:50les uns aux autres,
38:51il faut continuer
38:52et effectivement,
38:54je suis d'accord,
38:54réduire la facture
38:55du consommateur d'électricité
38:57qui me semble abominable
38:58en France.
38:58On peut conseiller tout le monde
39:01de passer au prix de marché
39:01parce qu'elle a quand même
39:02sévèrement baissé
39:04la facture d'électricité.
39:06Mais ce n'est pas si simple
39:06à faire de switcher,
39:07vous n'êtes jamais sûr.
39:09Tous ceux qui l'ont fait
39:10il y a cinq ans
39:10et qui se sont trouvés
39:11en 22,
39:12je ne sais plus combien
39:12de milliers,
39:13les gens pleuraient
39:14sur le plateau.
39:15Il y a eu des hausses
39:16très fortes, oui.
39:17Mais après,
39:18l'enjeu aujourd'hui,
39:20c'est la fusion,
39:21en réalité.
39:22C'est-à-dire que là,
39:23on est passé à des étapes
39:24et aujourd'hui,
39:25s'il faut investir,
39:26je pense,
39:27dans une énergie,
39:28c'est dans toutes ces PME
39:30et tous ces labos
39:31et tous ces chercheurs
39:32qui sont en train
39:33d'aller encore plus loin
39:34que le nucléaire
39:35est de voir comment,
39:36avec la fusion de l'atome,
39:37on peut arriver
39:38à avoir une énergie
39:40illimitée
39:42à un coût nul.
39:43Alors,
39:44c'est les travaux EPR
39:46qui ont commencé,
39:47qui se sont arrêtés
39:48parce que les politiques
39:49avaient du mal
39:50à comprendre.
39:52Mais effectivement,
39:53l'enjeu,
39:53c'est là.
39:54Les États-Unis
39:55investissent massivement.
39:57Les Allemands aussi
39:58ont quelques start-up
40:00qui avancent.
40:01En France,
40:02on est réputé
40:03pour avoir
40:03d'excellents ingénieurs,
40:05d'excellents chercheurs.
40:06J'espère qu'on arrivera
40:08à tirer notre épingle
40:09du jeu
40:09sur ce sujet essentiel
40:11sur les 15 prochaines années.
40:14Avoir de l'énergie,
40:16c'est la richesse
40:16d'un pays.
40:16Qu'est-ce qui a fait
40:17que l'Angleterre
40:18est le premier pays
40:19qui ait connu
40:20la révolution industrielle ?
40:22Le charbon.
40:23Et voilà.
40:24C'est que c'était
40:24l'Arabie Saoudite
40:25du charbon.
40:26Il y avait du charbon
40:26partout
40:27et ils ont pu passer
40:28directement dans ces...
40:29Alors,
40:29ce n'était pas très beau
40:30en termes de pollution
40:31et c'était horrible.
40:34Et puis,
40:34on est très contents
40:35de passer au décarboné.
40:36Mais enfin,
40:37c'est juste une réalité.
40:38C'est l'énergie
40:39qui fait la croissance.
40:40Donc,
40:41il faut aller
40:41sur tous les plans.
40:43La fusion,
40:43c'est bien sûr
40:44une piste,
40:46mais n'excluons rien.
40:48Parce que ce que je pense,
40:49c'est que le spatial
40:49qui arrive,
40:50je pense qu'on aura...
40:52On va mettre du solaire,
40:54de l'énergie solaire
40:54extrêmement puissante
40:55sur la Lune
40:56d'ici 5-10 ans.
40:57Je peux vous dire
40:57que Musk,
40:59là aussi,
40:59il a à peu près
41:00une dizaine de plans.
41:01On va changer
41:02la donne sur l'énergie.
41:03Donc,
41:04rien ne doit...
41:05Il faut d'abord
41:05essayer de se défendre
41:06sur ses propres forces.
41:07Vous avez raison de dire
41:08qu'en France,
41:09c'est le nucléaire,
41:10mais il ne faut pas l'opposer.
41:11Pardon de réatérer sur le terme,
41:12mais une dernière question
41:12sur le sujet.
41:13Est-ce qu'on a besoin
41:13de 7 à 8 milliards
41:14de subventions publiques
41:15pour les énergies renouvelables
41:16qui sont aujourd'hui
41:17un marché à peu près mature ?
41:19Ça dépend si on a fait
41:20une promesse
41:21par rapport à des gens
41:22qui ont investi.
41:23Si vous considérez
41:24que dès que les choses changent,
41:26il faut que l'État
41:27ne tienne pas sa promesse...
41:28Je ne connais pas assez
41:29le dossier
41:29pour me prononcer précisément,
41:31mais si vous dites
41:32il y a 10 ans
41:32qu'on veut du solaire
41:33pour ça,
41:34on sait que c'était
41:35un peu moins...
41:36qu'il faut qu'il y ait
41:36une subvention,
41:37si vous dites
41:38j'enlève la subvention,
41:40c'est la parole de l'État.
41:41Si vous voulez tout le temps
41:43enlever la parole de l'État,
41:44libre à vous,
41:45mais vous étonnez pas...
41:45C'est tout aléatoire
41:46dernièrement la parole de l'État.
41:47On ne devait pas avoir
41:47de surtaxe d'impôts
41:48sur les sociétés aussi.
41:54La petite musique montée,
41:55on a dit...
41:56Les apprentis,
41:56formidables,
41:57il faut former plein d'apprentis
41:58en Allemagne.
41:59Et puis tout d'un coup,
42:00on a dit
42:00ça coûte cher.
42:02Et est-ce que les Bac plus 5,
42:04ils ont vraiment besoin
42:05de quelque chose ?
42:06Sachant que parallèlement,
42:07dans la même émission,
42:08on dit le Bac plus 5
42:09ne vaut plus rien en France.
42:11Donc évidemment,
42:12l'entreprise,
42:13ce n'est pas forcément formidable
42:15d'avoir un Bac plus 5
42:16qui ne sert rien tout de suite.
42:17Donc elle va le former.
42:18Donc c'est normal
42:19qu'elle le paie.
42:20Mais si on veut rechanger
42:21d'avis toutes les deux minutes,
42:23ça donne ce que ça donne.
42:24Un peu plus d'instabilité.
42:26Oui, absolument.
42:27Mais après,
42:28la difficulté du politique,
42:30c'est de voir un système
42:32beaucoup plus large.
42:33C'est-à-dire qu'il y a des visions
42:34qui sont à court terme
42:35sur des sujets un peu spécifiques
42:38où il y a tout d'un coup
42:38un engagement.
42:39Beaucoup en ce moment.
42:39Mais il n'y a pas de vision large,
42:41marché.
42:42Et c'est à chaque fois la difficulté.
42:44C'est-à-dire qu'on pousse un sujet,
42:46mais on oublie les autres.
42:47La recherche est absolument essentielle.
42:50Le financement est essentiel.
42:52Et donc,
42:52comme vous l'évoquiez tout à l'heure,
42:53il faut absolument ouvrir les chakras
42:56et que les politiques
42:57se rendent compte
42:58des besoins réels des Français.
43:00Mais la recherche en granulaire,
43:02c'est-à-dire que si on dit
43:02la recherche,
43:03la recherche.
43:04Combien il y a
43:05d'étudiants STEM
43:07en Chine chaque année ?
43:09STEM,
43:10c'est grosso modo
43:10les ingénieurs,
43:11tout ce qui est mathématiques.
43:12Santé technique.
43:13Santé technique, voilà.
43:14Merci.
43:14Des millions.
43:154 millions !
43:16Donc, le sujet de la recherche,
43:18on fait beaucoup de recherches
43:19historiques, sociologiques,
43:21en France, etc.
43:24Faisons les calculs.
43:25On dit qu'il faut alimenter
43:27le ministère de l'arche.
43:28Oui,
43:29mais de la recherche
43:30quand même un petit peu appliquée.
43:32Vous voulez plus d'ingénieurs
43:33et moins de philosophes.
43:34C'est ça, Guillaume ?
43:35Il faut les deux,
43:37mais il faut un peu plus d'ingénieurs
43:39pour améliorer le niveau de vie.
43:40Il nous reste 10 minutes ensemble
43:41pour parler philosophie financière.
43:43Et on va aller du côté
43:44de la Fed avec vous,
43:46Christian Parizeau,
43:46la Fed qui s'apprête à abaisser
43:48à priori à nouveau son taux
43:49directeur ce soir.
43:51C'est ce qu'on attend,
43:52mais dans un contexte
43:53très incertain,
43:54Jérôme Powell
43:55parle d'un environnement
43:57brouillé
43:57où l'intelligence artificielle
44:00et des comportements
44:01de marché atypiques
44:03compliquent encore l'analyse.
44:04Vous partagez
44:05son point de vue,
44:07Christian ?
44:07Oui,
44:07moi j'ai mon point de vue
44:08qui est un peu négatif
44:09sur l'économie américaine,
44:11mais objectivement,
44:12si vous prenez
44:12les derniers indicateurs,
44:13ça va un peu dans tous les sens.
44:14Alors en plus,
44:15on a moins d'indicateurs
44:16parce qu'on a eu cette fermeture
44:17de l'administration américaine,
44:19donc on n'a pas eu
44:20des publications.
44:21Mais grosso modo,
44:22si vous prenez
44:22les derniers indicateurs,
44:24ça nous dit qu'en gros,
44:25il y a un marché du travail
44:25aujourd'hui aux Etats-Unis
44:26qui est figé.
44:27Alors ça veut dire
44:28que ça tombe mal
44:28si vous venez d'avoir
44:29votre diplôme,
44:29vous ne trouvez pas de boulot.
44:30C'est ce qui est assez négatif,
44:32ce qui a fait monter
44:33le chômage des jeunes.
44:34Enfin figé,
44:34mais à un niveau
44:35de plein emploi quand même,
44:35non ?
44:36Oui et non,
44:37parce qu'il y a toujours
44:37des gens qui arrivent
44:38sur le marché du travail.
44:38Et le problème,
44:39c'est que là,
44:40grosso modo,
44:40au mois d'octobre,
44:42vous avez eu 5,5 millions
44:45d'embauches
44:46et 5,5 millions
44:48de départs.
44:49Donc en gros,
44:49on est à l'équilibre parfait.
44:51Donc en net,
44:52les entreprises
44:52ne semblent pas créer
44:53d'emploi,
44:54on est sur quelque chose
44:55de figé.
44:56Ce qui fait que les Américains
44:56ne changent pas d'emploi
44:58parce que c'est plus intéressant
44:59aujourd'hui de démissionner
45:00pour trouver un autre emploi,
45:01vous n'avez plus
45:02de fortes hausses de salaire.
45:04Du coup,
45:04vous avez une vraie pression
45:05sur les salaires.
45:06Finalement,
45:07c'est comme ça en général
45:08qu'on en demande le plus
45:08les salaires.
45:10Donc les entreprises
45:11ne sont pas défendues
45:11de toute façon
45:12puisqu'elles gardent leurs effectifs
45:13mais elles n'en recrutent pas.
45:14Donc il y a vraiment
45:15un marché du travail
45:16qui est complètement gelé.
45:17Alors ça,
45:17c'est assez inédit quand même
45:19parce qu'en général,
45:23on a un retournement
45:24conjoncturel
45:25et on est sur des destructions
45:26massives.
45:27Donc là,
45:27ce n'est pas le cas.
45:28Donc ça,
45:28c'est un premier point
45:28qui ne rend pas facile les choses.
45:31Et du côté de son objectif
45:32sur l'inflation,
45:34on est sur une inflation
45:35qui n'accélère pas,
45:36qui a même plutôt tendance
45:37à légèrement ralentir.
45:39On rappelle,
45:39on est à combien aux Etats-Unis ?
45:40On est un peu en dessous
45:41des 3%.
45:42On est autour des 2,8%.
45:43Alors souvent,
45:44les indices que vous prenez
45:45comme référence,
45:45mais enfin,
45:46on est autour de 3%.
45:47On va dire 3%.
45:48Alors avec un vrai problème
45:50quand même,
45:50petite parenthèse,
45:51c'est que si vous prenez
45:52le panier de Thanksgiving,
45:54ce qu'ont fait tous les médias américains,
45:55là,
45:55vous êtes largement au-dessus de 3%.
45:57Parce que l'inflation,
45:58naturellement,
45:59c'est une inflation moyenne
46:00sur l'ensemble des biens
46:00et sur des choses
46:01que vous n'avez pas forcément
46:02conscience.
46:04Donc ça,
46:04c'est un premier point.
46:05Et on voit que,
46:06partant au compte,
46:06les prix des biens
46:07commencent à accélérer.
46:09On a quand même un impact
46:10des droits de douane de Trump
46:11qui est payé par le consommateur américain.
46:13Mais de l'autre,
46:13on a dans les services
46:14plutôt un ralentissement
46:15de l'inflation
46:15qui compense un petit peu.
46:17Mais globalement,
46:18en tableau général,
46:19on est à 3%.
46:19Donc on a des salaires
46:21qui ralentissent
46:23et une inflation qui est à 3%.
46:25Donc ce n'est pas bon
46:26pour le pouvoir d'achat
46:26des ménages américains.
46:27Et on a beaucoup
46:28de ménages américains.
46:29Donc grosso modo,
46:30vous avez un tiers
46:30des ménages américains
46:31qui vont très bien,
46:32qui ont une hausse de salaire
46:33autour de 4-6
46:34avec une inflation à 3,
46:351-2, 1-6 de pouvoir d'achat,
46:37tout va très bien.
46:37Et puis vous avez les gens
46:38qui ont les salaires les plus bas,
46:39les 25% des gens
46:40qui ont les salaires les plus bas,
46:42qui ont une hausse de salaire
46:43d'à peine 3,2
46:44avec une inflation à 3.
46:45Et eux qui sont
46:46dans une situation
46:47très précaire.
46:48Donc je vous donne l'image,
46:50c'est vraiment une économie
46:52qui est résiliente
46:53parce qu'il y a des choses
46:54qui vont bien
46:54mais qui est très déséquilibrée.
46:57Et ça,
46:57ce n'est pas bon
46:58pour la politique monétaire
46:58parce que si je stimule
47:00trop l'économie,
47:01je peux relancer très vite
47:01l'inflation qui n'a pas
47:02vraiment descendu.
47:04Mais si je ne fais rien,
47:05je suis en risque
47:05d'avoir une forte dégradation
47:06de l'économie en 2026
47:08et de me retrouver
47:08avec un vrai problème économique.
47:10Donc ils sont très divisés
47:11au sein des membres du FED
47:12parce que très clairement,
47:13on est très divisés,
47:14on n'a pas de visibilité
47:15sur la croissance américaine.
47:16Donc autant en Europe,
47:17on a beaucoup de certitudes,
47:18autant aux Etats-Unis,
47:18on a beaucoup d'incertitudes
47:19sur la conjoncture.
47:20Avec une FED sous la pression
47:22quand même du président américain.
47:23Du président.
47:23Elle va baisser ses taux
47:24parce qu'elle ne va pas
47:25prendre à contre-pied les marchés.
47:27Mais pour la suite,
47:28je sens que le discours
47:28sera quand même très prudent
47:29parce qu'ils n'ont pas
47:30de visibilité.
47:31Isabelle, puis-Giard.
47:32Effectivement,
47:32le vrai sujet,
47:33comme vous l'évoquiez,
47:34c'est que toute cette partie
47:37de l'électorat américain
47:38qui a voté Trump,
47:40qui précédemment votait démocrate
47:42depuis des dizaines d'années,
47:43se retrouve aujourd'hui
47:44dans la grande difficulté.
47:45D'où la tension de Trump
47:47sur le choix du prochain gouverneur
47:49parce qu'il s'aperçoit
47:50que ce qu'il avait en tête,
47:51c'est-à-dire la protection
47:52de l'économie
47:53avec une augmentation des tarifs,
47:56ne finalement génère pas
47:57autant d'emplois
47:58qu'il le souhaitait,
47:59une réindustrialisation
48:00des Etats-Unis
48:01telle qu'il le souhaitait.
48:03Donc effectivement,
48:04ça crée une tension politique
48:06et économique
48:08et toute l'idée
48:09est de voir son choix
48:10et sa décision pour la Fed
48:13qui va être sûrement emblématique
48:16de est-ce que finalement
48:18les Etats-Unis vont vers
48:19une espèce d'autocratie
48:21qui ne dit pas son nom
48:23alors que tout le monde pensait
48:24que la démocratie aux Etats-Unis
48:26est absolument intouchable
48:28avec une Fed qui reste indépendante
48:31ou est-ce qu'effectivement
48:32Trump, stressé par les mid-termes,
48:34choisit un gouverneur
48:36qui soit à sa botte.
48:37Alors pour rajouter un peu
48:39quelques inconnus
48:40à cette équation insolvable,
48:44un, on n'a pas tous les chiffres économiques
48:46depuis le shutdown,
48:47dont Christian l'a un peu glissé.
48:48On est sur les chiffres
48:49du mois de septembre.
48:50Donc un, le thermomètre,
48:52on n'a pas ni le thermomètre
48:53ni tout le bar.
48:54Mais je trouve ça fou
48:55que sans les statistiques,
48:56on n'est pas aujourd'hui
48:56des outils quand même
48:58qui puissent...
48:59Il y a quand même un certain nombre
49:02d'outils qui permettent de voir,
49:03mais disons,
49:04on n'a pas tous les outils.
49:05Deux,
49:06la politique anti-immigration
49:08de Trump a quand même réduit
49:10le nombre de gens
49:13arrivant sur le territoire américain,
49:15ce qui fait que ça permet,
49:18ça change aussi un peu la donne
49:19sur la comparaison
49:20dans les années précédentes,
49:21où on avait une très grosse croissance
49:24menée aussi par cette arrivée
49:26de personnes dans le pays.
49:28Et donc là,
49:28on n'a pas tout à fait
49:29la même équation.
49:30Trois, pour les élections,
49:32moi je pense qu'on n'est pas
49:34quand même tout de suite
49:34à l'autocratie, Isabelle.
49:36Je pense qu'il y a des élections démocrates,
49:40mais...
49:41Enfin, pardon,
49:42qu'aux prochaines élections du mid-term,
49:44le dernier sondage montre que...
49:46Enfin, prédiction d'ailleurs,
49:48c'est pas un sondage,
49:48c'est la prédiction de...
49:49Comment il s'appelle
49:50ce nouveau site extraordinaire
49:52qui a été acheté ?
49:5310 milliards.
49:5410 milliards,
49:55prédict,
49:56ou je ne sais plus.
49:5780% de chances
49:59que les démocrates
50:01tiennent la chambre
50:02des représentants
50:03à l'issue des mid-term.
50:05On a vu les municipales.
50:06Là, ça va dans le sens
50:07d'Isabelle,
50:08donc il y a quand même
50:09un peu d'affolement
50:10chez Trump.
50:12Et 5,
50:14la Cour suprême
50:17va se prononcer
50:18sur les tarifs.
50:19Il n'est pas
50:19exclu que toutes
50:21les mesures prises
50:22sur les tarifs
50:23par Trump
50:23soient en partie annulées.
50:26Et alors là,
50:27si elles sont en partie annulées,
50:28quel effet sera
50:29sur l'inflation
50:29dans l'autre sens ?
50:31Difficile à savoir.
50:32Donc, ce qu'on sent,
50:33c'est qu'on a
50:33des États-Unis
50:34qui sont un peu
50:35moins en forme économiquement,
50:38où il y a une inflation
50:38qui subsiste
50:39comme elle est Christian,
50:40mais
50:41qu'il faut absolument
50:43baisser les taux.
50:44Et il y a deux choses
50:45à regarder ce soir.
50:461,
50:46quelle va être la baissée taux ?
50:47Ce sera 0,25 à 81,
50:49Christian à 90%.
50:50Mais la façon
50:52dont il le communiquera,
50:53c'est-à-dire que
50:54s'il va faire attention,
50:56ça va être bien fait,
50:56mais s'il communiquait
50:58en disant
50:58« je le fais
50:59parce que ça va très mal »,
51:00là, ça va être
51:01panique générale.
51:02Il va sûrement le faire
51:03comme Christian l'a fait.
51:04Il pourrait faire...
51:05Il y a un peu moins
51:09de visibilité
51:09donc je le fais
51:10mais comme ça va
51:13quand même bien,
51:13je ne vais pas trop les baisser.
51:15Après, il y aura juste
51:15un document important
51:16qui sera publié à 20h,
51:18ça sera les anticipations
51:20des différents membres
51:21sur le niveau
51:21des taux directeurs
51:23à la fin
51:24de l'année 2026
51:25et la grande interrogation
51:27qu'on a tous,
51:27c'est est-ce qu'ils vont passer
51:28en dessous du taux neutre
51:29ou pas ?
51:30Pourquoi ?
51:30Parce que le taux neutre,
51:31c'est le taux qui ne freine pas
51:32ni ne stimule l'économie
51:33et grosso modo,
51:34le discours de Poirier
51:36va dire ce soir
51:37on est revenu au taux neutre.
51:39Et la vraie question
51:40c'est à la fin
51:41à quel niveau ?
51:42Alors, il y a des débats
51:44mais la Fed elle-même dit
51:46aussi autour de 3.
51:47Là, aujourd'hui,
51:48on serait encore au-dessus
51:49de ce niveau de taux neutre
51:50mais comme l'économie
51:51est un peu plus dynamique
51:52sur certains investissements
51:54notamment les investissements
51:55technologiques
51:55qui ne sont pas sensibles
51:56à un effet taux,
51:57on considère qu'il est peut-être
51:59un petit peu plus haut
51:59mais en tout cas,
52:00il va dire qu'on se rapproche
52:01ou on est très proche
52:01du taux neutre.
52:02Donc la vraie question
52:03c'est quels sont
52:04les membres
52:05et le nombre de membres
52:06qui sont prêts à mener
52:06une politique accommodante
52:08l'année prochaine ?
52:09Et c'est ça sur laquelle
52:09serait sensible
52:10parce que je pense
52:10que le gros problème
52:11qu'a Wall Street aujourd'hui
52:12c'est qu'on a tout concentré
52:13Paris sur l'IA,
52:14tout le monde commence
52:15à avoir un petit peu peur
52:16d'avoir mis tous ses oeufs
52:17dans le même panier
52:17et on aimerait bien
52:18diversifier ses investissements
52:20et aller sur des secteurs
52:21qui sont un peu sensibles
52:22aux taux
52:22et qui pourraient profiter
52:23d'une politique monétaire
52:24un peu plus accommodante
52:25en 2026.
52:26Donc les marchés
52:27seront très sensibles à ça
52:28surtout le marché actions
52:29à qu'est-ce qu'on dit
52:30sur 2026 ?
52:31Est-ce qu'on peut avoir
52:32l'espoir d'une politique
52:33accommodante
52:33ou est-ce qu'on reste
52:34sur une longue pause
52:35en 2026 ?
52:36Et c'est là où il sera
52:37très attendu.
52:38Alors naturellement Powell
52:39avec la pression
52:40qu'il a actuellement
52:41il va tout faire
52:41pour ne rien dire
52:42mais ça sera ça
52:43véritablement la clé
52:44dans la réaction de marché
52:45à court terme.
52:46Isabelle ?
52:46Après ce qui était apparu
52:48au dernier trimestre
52:49c'était une très forte dispersion
52:51des opinions des gouverneurs
52:52et donc ce qui renforce
52:54le rôle du président
52:56et ce qui renforce
52:57le rôle du président de la Fed
52:58Il faut qu'on dise un mot
53:00d'élimination d'ailleurs
53:01parce que c'est un conseiller économique
53:02Juste avec un mot
53:03avec des membres tournants
53:04qui sont des présidents
53:05de Fed régional
53:06qui ne sont pas du tout
53:08dépendants de Trump
53:08et qui sont plutôt faucons
53:10à partir de janvier
53:11puisque ça tourne
53:12à partir des réunions de janvier
53:13et donc à partir de janvier
53:14on aura des membres votants
53:15qui seront plutôt négatifs
53:17en termes de baisse de taux
53:19donc ça aussi ça jouera
53:20de manière importante
53:21c'est pour ça que Trump
53:22hier s'est attaqué
53:23en disant qu'il voulait
53:24démettre les gouverneurs
53:25qui avaient été nommés
53:27par Biden
53:28considérant que
53:29ça avait été fait
53:30par signature automatique
53:31et que ce n'était pas normal
53:32et que ces gens-là
53:33n'étaient pas réellement
53:34nommés gouverneurs
53:35Il a le pouvoir de faire ça ?
53:36Alors non
53:36mais il le dit
53:37donc voilà
53:39il crée beaucoup d'incertitudes
53:40et puis le fait aussi
53:41qu'on va avoir
53:42quelque chose d'inégalé
53:43mais jusqu'au mois de mai
53:44on va avoir Powell
53:45qui va être président
53:46de la Banque Centrale
53:47avec nommer son successeur
53:50qui sera au board
53:51ça promet pas mal
53:52de discours discordants
53:53ça va vraiment entraîner
53:55un manque de clarté
53:56dans la communication
53:57de la Banque Centrale
53:58et puis derrière
53:59je vous rappelle que Powell
54:00il peut rester gouverneur
54:01donc il n'est pas impossible
54:02qu'il ne soit plus président
54:03mais qu'il reste gouverneur
54:05de la Banque Centrale
54:06donc vous voyez que ça crée
54:07énormément de confusion
54:08à attendre l'année prochaine
54:09en termes de vision
54:10pour conclure
54:12un banquier central
54:14personne ne doit rigoler
54:15avec la monnaie
54:16la monnaie
54:16c'est basé sur la confiance
54:18pour qu'il y ait confiance
54:20il faut que les personnes
54:21qui s'en occupent
54:21soient elles-mêmes
54:22de confiance
54:23donc je pense
54:24qu'il y aura un équilibre
54:25si jamais
54:26Trump arrive
54:28à trop changer les gens
54:29ou avoir des gens
54:30qui le bistrots
54:30il y aura une fuite
54:31devant la monnaie
54:32vous avez vu la hausse
54:33du prix de l'or cette année
54:34attention
54:35c'est un des risques majeurs
54:36pour 2026
54:37une perte de confiance
54:38dans le dollar
54:38à surveiller
54:39en attendant ce soir
54:40on attend la Fed
54:41merci à tous les trois
54:41Isabelle Bordet
54:42Christian Parizeau
54:43Guillaume Dard
54:44l'émission est à retrouver
54:45en podcast et replay
54:46sur l'application
54:48et le site BFM Business
54:49bien sûr
54:49tout de suite
54:49c'est tout.investir
54:50Antoine Larigauderie
54:51quant à moi
54:51je vous retrouve demain
54:52de 10h à 11h
54:54comme tous les jours
54:55très bonne journée
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