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Comment rester employable dans un environnement professionnel mouvant ? En se formant aux métiers d’avenir. Le CEO d’Openclassrooms, Pierre Dubuc, répond aux questions d’Arnaud Ardoin alors que son entreprise vient d’obtenir une certification pour délivrer des diplômes aux États-Unis.
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00:00Générique
00:00Le Cercle RH est un grand entretien pour accueillir Pierre Dubuc.
00:16Bonjour Pierre.
00:17Bonjour.
00:17Ravi de vous accueillir, CEO d'Open Classroom.
00:21Vous étiez déjà venu sur notre plateau, mais alors là c'était intéressant
00:24parce que vous nous faites l'honneur de venir en France
00:27parce que vous êtes installé aujourd'hui aux Etats-Unis,
00:28précisément à New York, Open Classroom, et on va en parler avec vous,
00:32l'entreprise a été accueillie d'une manière très officielle par les Etats-Unis.
00:39On va parler de votre success story française,
00:41mais restons un instant sur les Etats-Unis,
00:43vu cette relation un peu complexe qu'on entretient aujourd'hui
00:45avec les Etats-Unis et avec Donald Trump.
00:47Vous avez donc cette accréditation WASC, qui est le tampon,
00:51qui autorise une entreprise de formation française
00:54à pouvoir déployer ses programmes, et c'est en accompagnement.
00:57Mais c'est unique ça, en son genre.
00:59De mémoire, je n'ai pas vu d'entreprise française
01:01qui ont eu ce tampon qui ouvre le marché, en fait.
01:05Non, c'est très très rare, effectivement.
01:06C'est la première fois qu'une école française devient accréditée aux Etats-Unis,
01:11accréditée comme université américaine,
01:13c'est-à-dire qu'on a la capacité à délivrer des diplômes officiels américains
01:18de niveau Bac plus 2 à Bac plus 5.
01:20En anglais, on appelle ça Associate, Bachelor's et Master's Degrees.
01:24Donc on a obtenu cette année l'accréditation américaine.
01:27C'est vraiment très très rare, effectivement.
01:29Et maintenant, on a la capacité à délivrer des diplômes américains aux Etats-Unis,
01:32mais aussi en France, avec des doubles diplômes pour nos étudiants français.
01:35Alors, faisons un peu de politique,
01:37parce qu'il y a à la fois les enjeux de négociation avec l'Ukraine,
01:40mais qui ne vous concernent pas.
01:41Mais on voit quand même la difficulté qu'a la France aujourd'hui à gérer ces alternants.
01:47On réduit les coûts, on essaie de trop faire des économies.
01:49Et au moment où la France ferme le robinet,
01:52vous partez, vous, Open Classroom,
01:54former des collaborateurs en alternance.
01:56C'est de ça dont il sera question.
01:58Oui, exactement.
01:59On fait de l'alternance aux Etats-Unis.
02:01Donc un modèle d'alternance qui est assez nouveau.
02:03Et c'est vrai que la France a développé l'alternance ces dernières années
02:07de façon assez spectaculaire.
02:08Et ça a marché ?
02:09Ça a marché.
02:09Alors, ça coûte un peu cher.
02:11Donc on réduit les finances publiques, etc.
02:13Mais finalement, on a quand même un modèle qui a été prouvé.
02:17Et à grande échelle, on a plus d'un million d'alternants en France.
02:20Et donc, aux Etats-Unis,
02:21les deux partis politiques, démocrates et républicains,
02:25sont d'accord pour dire qu'on a envie de développer l'alternance.
02:28Alors, ils ne sont pas d'accord de grand-chose.
02:29Donc c'est assez unique.
02:30C'est incroyable.
02:31L'alternance, ça en fait partie.
02:32Apprenticeship en anglais.
02:34Donc Donald Trump a mis un décret présidentiel sur la table
02:37pour dire qu'on veut développer l'alternance.
02:39On fixe un objectif de un million d'alternants aux Etats-Unis.
02:43Donc il y a tout un mouvement autour de l'alternance.
02:46Mais des modèles qui ne sont pas encore très matures.
02:48Et nous, on a l'expérience européenne.
02:50Les Américains voient l'Europe comme étant les marchés matures de l'alternance.
02:55Donc en fait, ils achètent Open Classroom.
02:57Ils ouvrent les portes à Open Classroom.
02:58Et vous êtes installés aux Etats-Unis.
03:00C'est-à-dire que vous vous développez.
03:01Parce que vous avez la compétence, la connaissance, la manière d'organiser en fait.
03:06Ils reconnaissent que finalement, en France, on fait du bon vin, du champagne, du parfum.
03:10Mais aussi de l'alternance.
03:12Et effectivement, on est vu comme étant légitime et expert dans le domaine.
03:17Ce qui est nouveau en fait sur l'alternance, c'est que l'alternance existe aux Etats-Unis.
03:21Mais sur les métiers vraiment manuels.
03:22Donc les métiers à col bleu, ce qui était aussi l'alternance il y a 10 ans, 15 ans en France.
03:28Charpentier, plombier, mécanicien, etc.
03:31Donc ça, ça fonctionne.
03:32Mais sur les nouveaux métiers, plutôt à col blanc, du service tertiaire, des choses comme ça.
03:38Et connecté à l'enseignement supérieur.
03:40Donc avec la capacité d'avoir un diplôme académique au bout.
03:44Ça, c'est nouveau.
03:45Donc il y a très peu d'écoles qui font ça.
03:48Et nous, on vient avec ce modèle.
03:49C'est passionnant.
03:50Cette accréditation, vous avez mis 4 ans à l'acquérir.
03:52Ça veut dire que quand vous décidez avec votre board, peut-être vous tout seul un matin,
03:55en vous disant on va conquérir le marché américain, il va s'écouler 4 ans.
03:59C'est quoi ?
03:59C'est une organisation ?
04:00C'est une méthodologie ?
04:01C'est comment on arrive à avoir le coup de tampon de l'administration ?
04:05C'est difficile ça.
04:05C'est difficile.
04:06Ça a pris beaucoup de temps.
04:08Il a fallu quand même un peu de pugnacité, on va dire.
04:12Donc concrètement, on a le tampon qui nous reconnaît comme université diplômante aux Etats-Unis.
04:17Donc effectivement, c'est très très rare et très difficile de l'obtenir.
04:19C'est le niveau de reconnaissance le plus prestigieux dans l'enseignement supérieur aux Etats-Unis.
04:25Concrètement, ça ressemble à quoi ?
04:27C'est plusieurs étapes d'éligibilité, un dossier de candidature, un audit sur site
04:31où ils ont interviewé plus de 50 personnes d'organisations et des étudiants, des profs, etc.
04:37Un rapport, une soutenance de vos commissions, etc.
04:40Donc c'est plein d'étapes successives.
04:43En tout, ça a duré effectivement 4 ans.
04:45En général, dans chaque pays, obtenir une accréditation universitaire, ça prend entre 4 et 9 ans.
04:50C'est vraiment un processus très très difficile.
04:52Mais ça veut dire qu'on va parler de la France, on va revenir en France, mais recrutement des formateurs,
04:57parce qu'il faut que vous ayez aussi, au-delà de l'accréditation, il faut que vous ayez des gens à mettre devant les visios quand même.
05:02Bien sûr, il faut créer du contenu, il faut de la technologie, il faut l'accréditation,
05:06il faut des profs, des ingénieurs pédagogiques, du personnel commercial, marketing, etc.
05:11Donc tout ça, ça a pris du temps aussi.
05:12On a créé la filiale il y a à peu près 5 ans aux Etats-Unis.
05:15Et puis on a commencé à faire de l'alternance non-diplomante.
05:18Donc ça, ça nous a permis de commencer à faire du business aussi concrètement.
05:21De la formation professionnelle, donc former des salariés de grandes entreprises comme PepsiCo, par exemple, ou Merck.
05:27Et puis ensuite, on a commencé à faire en parallèle ce processus d'accréditation diplômante.
05:33On a déjà concrètement des étudiants et des alternants aux Etats-Unis.
05:38On n'a pas attendu 4 ans pour commencer à délivrer aussi des choses.
05:41On a une équipe sur place et puis ça tourne.
05:45D'un point de vue de l'organisation, c'est comme en France, c'est-à-dire l'alternant, c'est le triptyque, l'entreprise paye une partie.
05:50Comment ça marche techniquement par rapport à nous ?
05:52Alors c'est état par état déjà, donc c'est un peu plus compliqué parce que c'est un pays fédéral.
05:58Donc on a un financement fédéral, on a un financement état par état.
06:02Il y a des Etats qui sont plus ou moins allant, engagés.
06:06Donc la Californie, c'est très engagé, le Kentucky, c'est très engagé, New York, c'est assez engagé, l'Indiana, c'est assez engagé, Colorado, mais bon, il y en a d'autres, pas trop.
06:15Donc vous avez un contact avec chacun des interlocuteurs en charge de ces sujets dans chaque état ?
06:19Oui, alors on ne fait pas tous les Etats parce que ça fait 50 Etats, ça fait un peu beaucoup.
06:22Mais concrètement, on a des alternants un peu partout et on a des Etats un peu clés, stratégiques, parce qu'ils sont vraiment engagés fortement sur l'alternance.
06:29Et la Californie, sans surprise, on fait beaucoup d'alternance.
06:34En col blanc, on est bien d'accord avec les formations, c'est quoi ? Ingénieur ? C'est patientiste ?
06:39Exactement, data par exemple, cybersécurité, là on vient de sortir aussi des choses sur la vente, la vente commerce, vente en alternance.
06:47Donc c'est des niveaux Bac plus 2 à Bac plus 5 associés à master's degree en anglais, avec la capacité d'avoir un diplôme entièrement financé pour l'étudiant.
06:56Donc ça, c'est révolutionnaire aux Etats-Unis parce que le diplôme aux Etats-Unis, un bachelor, ça coûte 50 000 dollars, 100 000 dollars.
07:03On s'endette avec de la dette étudiante et à la fin, peut-être qu'on a un job, ce n'est pas sûr.
07:09Le job, est-ce qu'il va nous permettre de repayer la dette étudiante ? Ce n'est pas sûr.
07:13Là, sur ce modèle d'alternance, tout est financé, il n'y a pas de dette et en plus, j'ai un salaire pendant mes études en fait, parce que je suis alternant, donc je suis embauché, j'ai un salaire.
07:22Donc en fait, ils ont copié à peu de choses près, hormis la différence des Etats, et voilà, chez nous en France, il n'y a pas le Gers qui se distingue du Cantal, mais c'est le même modèle.
07:30C'est-à-dire qu'il y a quand même l'Etat, c'est-à-dire qu'il y a une volonté politique des Etats-Unis et Trump de pousser à la création de ces emplois-là.
07:38Oui, de plus en plus. Alors il y a plein de nuances et de subtilités, mais il y a un financement qui n'est pas aussi fort que le financement en France, mais il y a une volonté politique, il y a un changement aussi du marché du travail,
07:49il y a un changement aussi structuré de l'enseignement supérieur, où on voit qu'il y a quand même des failles qui se créent avec ce coût de la dette étudiante, etc.
07:57Donc il y a une opportunité très très claire sur le marché, c'est pour ça qu'on apporte ce modèle d'alternance diplômante, qui est vraiment nouveau, très peu de modèles comme ça,
08:06une poignée d'écoles qui font ça uniquement, on est en train de déployer ça à grande échelle, et c'est vrai que l'administration Trump s'intéresse de près à l'alternance
08:16et aimerait moderniser l'enseignement supérieur, les universités, les écoles, pour qu'elle soit plus professionnalisante.
08:22Et donc ça, c'est sûr que l'alternance, ça y répond directement, donc potentiellement, il peut y avoir aussi des changements de financement public autour de ce sujet.
08:31La France, là, vous êtes en train de l'abandonner, mais j'ai vu que vous aviez réorganisé votre entreprise.
08:37Alors on ne l'abandonne pas du tout, la France, ça reste quand même le pays numéro un pour nous, c'est là qu'on a créé l'entreprise.
08:43Vous l'avez appris, Opencastroom, à croire que quand vous l'avez créé en 2013, vous aviez déjà pensé à Trump aux Etats-Unis.
08:48Je ne sais pas, mais en tout cas, on avait cette ambition globale, bien sûr.
08:53Nous, on est une entreprise à mission, notre mission, c'est de rendre l'éducation accessible.
08:56Derrière l'accessibilité, ce n'est pas uniquement en France, mais c'est bien sûr une ambition globale,
09:02d'où le développement international, en France, aux Etats-Unis et dans d'autres pays.
09:07La France, ça reste un pays évidemment très important pour nous.
09:12Le marché de l'alternance, il s'est énormément développé ces dernières années.
09:16Il est en train un peu de stabiliser, se restructurer, etc.
09:20Le financement baisse un petit peu, mais concrètement, l'alternance, ça ne va pas disparaître non plus.
09:25Il y a quand même énormément d'employeurs qui recrutent en alternance.
09:29Il y a un besoin, on continue à être là pour servir ce besoin de mieux en mieux.
09:32Prochain objectif, la Chine.
09:33Est-ce que la Chine, parce que c'est un pays qui évidemment produit beaucoup d'ingénieurs,
09:37beaucoup de savoirs, beaucoup d'étudiants, est-ce que c'est un pays dans lequel vous vous dites
09:41il est possible aussi de déployer ou il est trop complexe ce pays en termes de structures politiques, administratives ?
09:46Alors ce n'est pas évident la Chine et il y a un vrai besoin en enseignement supérieur.
09:52Il y a pas mal d'écoles, d'ailleurs même françaises, qui se sont installées en Chine avec un partenaire local
09:56et ça a plutôt bien fonctionné.
09:58Il faut s'associer avec un partenaire local.
10:00Il n'y a pas vraiment d'autre solution pour le faire de façon successful.
10:05Après, le climat politique n'est pas évident.
10:09Il y a quelques années, il y a des entreprises d'éducation qui sont venues en Chine.
10:12La Chine à un moment a dit on ferme le marché, tout le monde dehors.
10:15Donc ce n'est pas évident.
10:16Donc là, on n'est pas en train d'aller en Chine aujourd'hui.
10:18On a quand même un gros projet américain, états-unien aujourd'hui, cette accréditation.
10:23On déploie ce programme-là.
10:25Voilà, on a du pain sur la planche-là.
10:27Avant de nous quitter quand même, Pierre, vous êtes jeune.
10:29Est-ce que vous avez le sentiment, en regardant un peu dans le rétro,
10:32où vous avez réussi une chose un peu incroyable ?
10:34Puisque vous nous dites sur le plateau, moi, dans l'histoire des entreprises françaises,
10:38on en a vu beaucoup retoquer par l'administration américaine,
10:40peu, qui rentraient sur le marché américain.
10:42Oui, c'est clair que c'est rare.
10:45On n'est pas les seuls à avoir percé un marché américain.
10:48Mais c'est difficile.
10:49C'est aussi pour ça que moi, je me suis relocalisé à New York il y a quelques années
10:54pour vraiment mettre toute mon énergie dessus, continuer le développement en France et en Europe, bien sûr.
11:01Mais c'est un marché qui est difficile, mais c'est aussi le plus gros marché en éducation au monde.
11:05C'est là qui est le plus innovant, qui est le plus digitalisé.
11:08Il y a le plus de concurrence aussi, mais c'est une compétition, du coup, assez sympa
11:13parce que ça nous oblige à être encore plus innovants, encore plus efficaces.
11:16Les profs américains, en tout cas les formateurs, ceux qui accompagnent,
11:20par rapport à la qualité de ce que vous aviez connu en France,
11:23c'est pareil, c'est pas pareil ?
11:24La pédagogie est la même ?
11:26La proche est la même ?
11:27Alors nous, on avait déjà une pédagogie qui est tournée vers les compétences,
11:31professionnalisant, dans la pratique.
11:33Donc ça, c'est assez compatible avec le modèle américain, très pragmatique.
11:36On veut être formé très vite, il faut que ça soit concret,
11:40il faut que ça soit actionnable et que je puisse l'utiliser dans mon job
11:42ou trouver un job tout de suite.
11:43Donc c'est très héroïste comme investissement pour eux.
11:47Ils sont prêts à mettre de l'argent pour apprendre,
11:50mais il faut que ça se serve tout de suite.
11:52C'est pas uniquement par intérêt intellectuel.
11:55Donc ça, on était déjà quand même assez alignés avec ça.
11:57Ça ne nous a pas trop fait peur, au contraire.
12:01Après, le consommateur lambda aux États-Unis a besoin d'un service client
12:06encore plus abouti qu'en France.
12:08C'est très exigeant en termes de service client, par exemple.
12:10Donc là, il a fallu pousser un petit peu le niveau de qualité.
12:13Ça nous permet aussi d'améliorer le niveau de qualité en France, du coup.
12:16Service client, ça veut dire quoi ?
12:17L'accompagnement de la personne formée ?
12:20Il faut être hyper réactif.
12:22Il faut que tous les soucis administratifs et compagnies…
12:25Connexion.
12:25Connexion.
12:26Donc c'est le service à la Amazon, Facebook, etc.
12:30J'envoie un message, j'ai un problème, boum, mon problème est réglé en 30 minutes.
12:35C'est ça, l'attente, en fait.
12:36En France, c'est aussi un peu le cas, mais un peu moins, quand même.
12:40Aux États-Unis, l'exigence est quand même devenue assez importante en termes de service client.
12:43Ça nous permet d'augmenter toujours la barre et puis d'innover en permanence.
12:47L'utilisation de l'IA, par exemple, dans l'éducation, former Alila,
12:50tout ça, c'est des choses sur lesquelles on a vraiment essayé d'investir ces dernières années.
12:54Oui, et puis vous mondialisez aussi la formation.
12:56On peut être à Brazzaville, on peut être à New York, on peut être en Inde,
12:59on peut être où on veut et en même temps capter du savoir.
13:03Exactement.
13:03On a des étudiants dans 150, 200 pays, vraiment partout dans le monde,
13:07qui se forment à des métiers d'avenir avec un diplôme français, américain, à la clé.
13:14Extraordinaire.
13:15Success Story.
13:16Bravo, Pierre Dubuc.
13:17Je vous dis bon vent.
13:18C'est comme ça qu'on dit au navigateur que vous allez repartir dans le temps
13:21pour retourner aux Etats-Unis, à New York, qui est une ville un peu particulière d'ailleurs.
13:25Et bon vent à Open Classroom, à toutes les équipes,
13:28parce que c'est toujours une fierté d'avoir une belle entreprise
13:30qui pose ses valises et qui crée de la richesse et de la valeur aux Etats-Unis.
13:34Merci de nous avoir rendu visite.
13:36Merci.
13:36C'était un vrai plaisir.
13:37On tourne une page.
13:37Merci.
13:38Merci.
13:39Merci.
13:40Merci.
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