- il y a 2 jours
Aujourd'hui, c'est au tour de Raphaëlle Rémy-Leleu, militante féministe, de faire face aux GG. - L’émission de libre expression sans filtre et sans masque social… Dans les Grandes Gueules, les esprits s’ouvrent et les points de vue s’élargissent. 3h de talk, de débats de fond engagés où la liberté d’expression est reine et où l’on en ressort grandi.
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00:00R.M.C. Face aux grandes gueules
00:03Elle est conseillère écologiste à la mairie de Paris, militante féministe, c'est Raphaël Rémi-Leleu qui est avec nous aujourd'hui. Bonjour !
00:11Bonjour !
00:12Est-ce que vous rejoignez le mouvement Salkone qui vient d'être lancé ?
00:15Je suis une Salkone, c'est le bonjour pour le dire je crois.
00:18Oui.
00:19Choquée ?
00:20Choquée bien sûr, puisqu'il ne s'agit pas seulement d'une critique un peu radicale comme l'a fait dire l'entourage de Brigitte Macron depuis quelques heures.
00:27C'est une insulte, c'est une insulte d'ailleurs sexiste, reconnue par la justice comme étant une insulte sexiste.
00:33Parce que Salkone, je vous passe toute l'étymologie du mot, mais c'est reconnu en droit et en droit pénal quand on punit des insultes comme étant une insulte sexiste.
00:42Donc en fait on a la première dame qui balance une insulte sexiste.
00:45Ça vous a déçu de la part de Brigitte Macron ?
00:47Ça m'a choquée avant de me décevoir parce que j'avoue que les déceptions enchaînent sur les positionnements féministes.
00:55La grande cause, Emmanuel Macron déjà.
00:58Souvenez-vous, il y a deux ans on avait eu droit à cette grande réhabilitation de Gérard Depardieu alors qu'on était en plein scandale, en pleine révélation.
01:05Donc j'en attendais pas grand chose.
01:07Par contre je n'en attendais pas une insulte de la part de la première dame et qui n'est pas seulement une insulte vis-à-vis de personnes qui se seraient hypothétiquement une nouvelle fois infiltrées dans un spectacle pour dire leur désapprobation.
01:19Oui bien sûr mais...
01:20Elle réagissait au collectif Nous Toutes qui avait perturbé la veille le spectacle d'un réhabitant.
01:24Mais ce qu'on voit dans le mouvement Salcon, comme vous l'avez vous-même dit, c'est devenu un mouvement, parce qu'on est plusieurs à se sentir visés en réalité.
01:32C'est une insulte qui a été faite et on le ressent ainsi de manière beaucoup plus large à toutes les femmes qui parlent, à toutes les victimes, à toutes les féministes qui depuis des années se battent pour la reconnaissance et la considération des témoignages.
01:45Donc je pense que tous les salauds...
01:47Diriger vers celles qui veulent faire annuler un spectacle, parce qu'on peut défendre la cause féministe et en même temps trouver qu'aller perturber le spectacle d'un humoriste qui a obtenu un non-lieu, enfin deux non-lieux, en première instance c'est un appel, c'est pas la bonne méthode.
02:02On peut débattre de la méthode.
02:04On peut avoir le débat bien sûr, mais le débat ça n'est pas l'insulte.
02:08Et là ce qui nous a été posé, c'est une insulte.
02:10Et donc je pense que toutes les salconnes de France aujourd'hui sont en droit de demander des excuses.
02:14Excusez-moi Madame Rémi Leleux.
02:15Juste une question, lorsque vous avez été accusé de viol, que la justice reconnaît que vous n'avez pas violé une femme, quand vous vous faites traiter de violeur, violeur pendant votre spectacle, c'est pas une insulte ?
02:32Non.
02:33Ah d'accord, c'est quoi ? C'est le reflet d'une réalité ?
02:35En fait, traiter quelqu'un de violeur, c'est pas une insulte. Après on peut débattre...
02:39Ah si quand même, c'est grave !
02:40Bien sûr c'est grave, et c'est là qu'ensuite on peut débattre...
02:43Comme c'est une insulte, mais violeur, non.
02:44C'est de la diffamation.
02:46C'est de la diffamation, j'allais vous dire. On peut débattre de la méthode politique, on peut débattre de est-ce qu'il faut croire par principe ou pas les témoignages,
02:53on peut débattre aussi de l'opportunité d'aller interrompre un spectacle ou pas, avec grand plaisir pour avoir ce débat.
02:58D'ailleurs ça fait des années qu'on l'a ensemble. Par contre, conne, c'est une insulte.
03:02Donc elle doit s'excuser pour cette insulte ?
03:03Bien sûr.
03:04D'accord, donc violeur sur quelqu'un qui n'est pas violeur, comme M. Bayou par exemple, ou comme M. Tabouaf, dont on n'a pas pu non plus prouver.
03:11C'est pas grave, on peut continuer à les traiter de violeurs.
03:14Je vous dis que ça peut être de la diffamation, mais ça n'est pas une insulte.
03:16C'est la question que vous me posez.
03:18Est-ce que la diffamation est légale ?
03:21Non.
03:21D'accord, donc l'action qu'ont menée ces femmes n'est pas légale ?
03:24Non plus.
03:24Non mais vous appelez ça, vous, de la désobéissance civile, c'est ça en fait.
03:26Ce que j'appelle, c'est une action féministe.
03:30Voilà, féministe, illégale, on peut avoir des débats.
03:33C'est ce qu'a exprimé Brigitte Macron.
03:34Et ça, vous pensez que ça va servir la cause des femmes ?
03:36Non, non, non.
03:36Vous pensez que la diffamation et les actions illégales, ça, ça sert la cause des femmes.
03:43Ça va aider à lutter contre les féminicides, ça va aider à lutter contre les excisions forcées.
03:48Ça va aider à tout ça, vous pensez ?
03:50Est-ce que vous pensez que de traiter des femmes de salle conne, ça aide la lutte féministe en tant elle ?
03:55En l'occurrence, celles qui ont commencé, c'est nous toutes.
03:57Moi aussi, je peux tirer le fil, si vous le souhaitez, avec un peu de mauvaise foi et de manière un peu, voilà, exagérée.
04:03Là, on a la première dame qui traite des femmes de salle conne, qui, en plus, s'inscrit, en fait, on est quelques semaines après...
04:12C'est pas une féministe, Madame Macron ?
04:13Ben, j'espérais que si.
04:15Mais je vois pas comment on peut être féministe tout en insultant des femmes.
04:19Enfin, il y a un moment, il faut quand même revenir à la base de ce qui vient d'être dit, de ce qui va être fait.
04:24Et encore une fois, j'ai le débat féministe avec vous, quand vous voulez, je reviens la semaine prochaine, si vous voulez.
04:28La question que je vous poserai, c'est comment...
04:30Et donc, pour vous, ça vous pose pas non plus de problème, quand les militantes de Nous Toutes insultent d'autres collectifs féministes,
04:38comme Némésis ou comme le collectif Nous Vivrons.
04:40Alors, pour moi, Némésis n'est pas du tout un collectif féministe.
04:43Peu importe, c'est pas vous qui définissez qui est féministe, qui est pas féministe, elles se battent pour le droit des femmes aussi.
04:48Elles prétendent se battre pour les droits des femmes, pour moi, Némésis est un collectif d'extrême droite.
04:53D'accord, donc à ce moment-là, vous n'avez plus de solidarité avec ces femmes-là qui se battent pourtant pour le droit des femmes aussi.
04:58Mais en fait, dire de femmes qu'elles ne sont pas féministes, ça n'est pas une insulte.
05:03Dire de femmes qu'elles sont d'extrême droite, ça n'est pas une insulte.
05:07C'est une caractérisation politique.
05:08C'est un jugement politique que j'ai le droit de faire, parce que sinon, on n'a plus de débat politique.
05:12Pour vous, la défense des femmes, c'est politique.
05:15Je vous demande simplement de faire la différence entre l'insulte et le débat politique.
05:20D'accord.
05:20C'est intéressant de voir où vous posez le débat politique, en fait.
05:24En tout cas, vous devriez écouter, alors je suis désolé, je ne l'ai pas en mémoire,
05:29mais j'aime beaucoup Simone Veil, et je regarde tout ce qu'elle a dit,
05:34et vous devriez écouter sa définition sur c'est quoi le féministe.
05:40Et vous seriez très féminisme-teux, je ne sais plus.
05:44Féminisme, t'inquiète.
05:45Et vous seriez vraiment surprise, et moi j'avoue que je suis assez d'accord avec Simone Veil.
05:51Parce que vous, entre vous, les noms que a cité Barbara, moi je ne comprends plus, quoi.
05:58Vous parlez tous au nom d'une même cause, mais en fait,
06:01qui ne se ressemble pas, ça paraît dingue, quoi.
06:06Est-ce que justement là-dessus, alors sur Simone Veil, il y a plein de choses d'ailleurs très intéressantes.
06:11Simone Veil, de base, n'est pas du tout de la même famille politique que moi.
06:15On s'en fout de la politique quand on fait de...
06:17Je suis dans le sans-abrisme, je ne vais pas parler d'extrême droite.
06:23Non mais justement, c'est ce que j'allais vous dire, c'est ça qui est intéressant,
06:25c'est qu'on a énormément de points d'accord, y compris dans les moments où je n'aurais pas eu les mêmes moquels,
06:30y compris parce que ça n'était pas la même époque, etc.
06:33Je ne suis pas certaine qu'aujourd'hui dans l'Assemblée Nationale,
06:39une femme politique pourrait dire des militants politiques de l'extrême droite
06:44qu'ils sont des nazis au petit pied, sans que ça ne crée de grandes, grandes, grandes polémiques dans le pays.
06:49Donc il y a vraiment des choses intéressantes à aller rechercher là-dessus.
06:51Je reviens juste sur un point pour moi là.
06:53Justement, si tous les collectifs féministes de France, si toutes les personnes qui se réclament du féminisme en France
06:59sont d'accord pour dire très simplement qu'en fait, on n'a pas à traiter des femmes de sale conne,
07:04on aura déjà fait un pas en avant.
07:05Qu'est-ce que vous pensez quand même ?
07:08Est-ce que Harry Habitant, après une longue procédure, avec interrogatoire, garde à vue,
07:15son nom quand même traîné dans la boue publiquement,
07:20des menaces très lourdes sur sa carrière,
07:24qui probablement est condamnée pour au moins le cinéma,
07:27est-ce que lui, il n'a pas le droit au bout d'un moment,
07:31alors qu'il a eu deux non-lieux, confirmés par la cour d'appel, etc.,
07:35que judiciairement son sort sur ses histoires, il est scellé,
07:40et favorablement pour lui, c'est-à-dire que quand même, il est blanchi par la justice.
07:47C'est un non-lieu, c'est pas...
07:49Oui, mais c'est ça qui me pose un problème.
07:50Est-ce qu'il n'a pas le droit d'avoir la paix ou d'un moment un réhabitant ?
07:53Ces militantes, on peut soutenir leur cause, etc.,
07:58mais est-ce que là, elles ne sont pas en train de persécuter quelqu'un
08:02par-delà des procédures qui ont déjà été longues ?
08:07Est-ce qu'il n'a pas le droit d'avoir une vie normale, d'artiste normale,
08:11sans avoir forcément à toutes ces représentations des actions coup de poing de militants ?
08:17En fait, je reprends une comparaison,
08:20sans faire la comparaison par rapport à la décision de justice
08:23car elle était très différente,
08:24mais je reprends juste un instant la comparaison avec Quanta.
08:28Quanta, la justice était passée...
08:29Il n'y a rien à voir, il est condamné.
08:30Oui, bien sûr, mais la justice était passée...
08:32Il n'y a plus quelqu'un.
08:33La justice était passée, la condamnation avait eu lieu,
08:36le temps en prison avait eu lieu, etc., etc.
08:38Donc, bien sûr, il a le droit formellement à la réhabilitation, etc.
08:41Non, mais déjà, même cette comparaison, pardon, elle n'est pas recevable.
08:44Les faits ne sont pas les mêmes.
08:45Ce n'est pas du tout la même chose de boxer sa femme jusqu'à la tuer
08:49que d'être accusé de viol et moi, je n'y suis pas...
08:52Non, mais mon point n'est pas la comparaison des faits,
08:55c'est celui de la considération avec ce qui relève de la justice
08:58et après, ce qui relève de la critique dans le débat public,
09:02de la critique militante, du débat politique une nouvelle fois.
09:05Si vous avez des collectifs féministes qui se disent,
09:08et qui se disent encore aujourd'hui,
09:09mais en fait, on a des hommes célèbres qui sont accusés de viol,
09:12qui ne sont pas condamnés, il y a des non-lieux,
09:14mais en fait, nous, profondément, politiquement, on croit la victime
09:17et on veut continuer de porter cette critique dans le débat public.
09:21Peu importe la véracité des termes.
09:22Une femme, à partir du moment où elle dit
09:24« j'ai été attouchée, j'ai été violentée »,
09:26elle a forcément raison.
09:27Écoutez, ça, pour le coup, c'est quelque chose...
09:29Je demande de répondre à cette question.
09:30Est-ce qu'elle a forcément raison ?
09:31Si vous voulez que je réponde à une question,
09:33il faut me laisser faire une phrase.
09:34Ça, pour le coup, c'est quelque chose auquel je crois très profondément,
09:37très politiquement.
09:38Je crois les femmes qui parlent des violences sexistes et sexuelles.
09:40Je l'ai même embracelée tous les jours au quotidien.
09:43Et aussi pour une raison toute simple
09:45et dont, malheureusement, cet argument-là
09:47n'est pas assez souvent présent dans le débat public.
09:49Est-ce que vous connaissez les chiffres des condamnations
09:50pour viols en France ?
09:52Oui, c'est très peu.
09:53C'est très peu.
09:54C'est moins de 7%.
09:55Alors qu'en fait, on ne peut pas théoriser
09:58qu'il y a des dizaines et des dizaines de milliers de femmes
10:00à travers ce pays qui, chaque année, mentent
10:02concernant des viols.
10:03Vous voulez une justice qui ne juge pas sur les faits,
10:06qui ne juge pas en fonction des preuves.
10:08Vous voulez une justice
10:10qui juge en fonction des déclarations
10:12de telle ou telle personne ?
10:14Ça n'est absolument pas ce que je vous dis.
10:15Ça s'appelle...
10:16Non mais ça existe, ça s'est appelé
10:17le tribunal révolutionnaire.
10:18Je vous dis que je ne suis pas juge.
10:19Sous les montagnards, sous Robespierre.
10:20Et n'étant pas juge...
10:21Ou sous Staline.
10:22N'étant pas juge, moi, je n'aimais pas de sentence.
10:25Par contre, quand j'ai une femme qui me parle,
10:28je lui dis que je la crois
10:29et j'essaye de l'accompagner au mieux.
10:30Même si elle ment.
10:31Puisque vous parliez de sexisme,
10:33avant qu'on parle du budget
10:34et de la position des verts,
10:35puisque vous parliez de sexisme,
10:38qu'est-ce que vous dites
10:38aux Miss France qui se traitent de grosses putes ?
10:41Ah, je l'avais loupée, celle-là, pardon.
10:42Entre elles.
10:43C'est deux Miss France
10:43qui ont parlé des autres candidats
10:45en disant que c'est des...
10:45Vous l'avez perdu.
10:46Parce qu'elles avaient perdu.
10:47Elle dit que les autres,
10:48c'est des grosses putes.
10:49Ah, vous ne l'aviez pas vue ?
10:50Ah non, je ne l'avais pas vue.
10:50Mais on en apprend tous les jours.
10:52Ça fait le buzz.
10:54Excusez-moi, j'ai loupé ça.
10:55Mais encore une fois,
10:56ce sont des insultes contre des femmes,
10:59des insultes éminemment sexistes.
11:01C'est terrible de se dire
11:03qu'on en arrive à ce niveau-là,
11:04y compris à cette intériorisation
11:08et je suis choqué.
11:10Le budget,
11:12est-ce que les écologistes
11:13doivent voter pour
11:15ou s'abstenir cet après-midi ?
11:18Le budget de la Sécu.
11:19Oui, le budget de la Sécu.
11:20Mais c'est en débat.
11:21J'ai l'impression que...
11:22Ah, ce n'est pas encore tranché ?
11:23Vous savez,
11:24je ne suis pas dans le groupe parlementaire
11:25des écologistes.
11:26Je ne suis pas députée.
11:27Donc, je laisse aussi...
11:28Olivier Faure, il a tranché.
11:31Il a dit hier,
11:32j'appelle les députés socialistes
11:33à voter pour...
11:34Et Olivier Faure est député socialiste
11:36et chef de parti.
11:36Pour moi, c'est compliqué
11:37chez les écologistes.
11:39Mais je vous remercie
11:39de me souhaiter
11:40un tel plan de carrière.
11:42En fait,
11:43simplement parce que
11:44le groupe écologiste,
11:45aujourd'hui,
11:45se retrouve en position charnière.
11:47Oui.
11:47Que c'est ce qui a créé,
11:49certes,
11:49de la confusion,
11:51une certaine acculturation
11:51dans le pays,
11:52puisque là,
11:53ils ont tenté
11:54un débat parlementaire
11:55jusqu'au bout,
11:55jusqu'au bout,
11:56jusqu'au bout.
11:56J'ai même vu
11:57certaines chaînes d'infos
11:57qui mettent
11:58le compte à rebours
12:00jusqu'au vote
12:01du PLFSS.
12:02Et que l'un des enjeux
12:04pour les députés écologistes,
12:06c'est de permettre
12:07l'augmentation
12:07des dépenses de santé.
12:08Notamment parce qu'on sait
12:09que l'hôpital public
12:10est en crise.
12:11A priori,
12:11c'est prévu, là.
12:12Il faut augmenter
12:12les dépenses de santé.
12:14Non, mais là,
12:14c'est prévu.
12:14Une augmentation
12:15de 3 par mois.
12:15En France,
12:19le premier budget
12:21qu'il faut augmenter,
12:22là, maintenant,
12:22c'est nos dépenses
12:23de santé.
12:24Là, on dépense pas
12:25du tout assez d'argent
12:26sur le budget santé.
12:28Vous savez qu'à l'hôpital,
12:29il se plaignent surtout
12:30des problèmes
12:31d'organisation.
12:32D'abord.
12:33C'est comme à l'éducation nationale.
12:36A priori,
12:36le gouvernement va dans ce sens
12:40et prévoit une augmentation
12:41de 3% au lieu des 2% prévus.
12:43Donc, les écologistes
12:45vont voter pour.
12:45s'abstenir.
12:46Eh bien, je vous laisse
12:47poser la question
12:48à notre présidente de groupe,
12:49Cyrielle Chapin.
12:49C'est pas tranché.
12:50Je vois bien que c'est compliqué.
12:51Même si c'était tranché,
12:52ça ne serait pas à moi
12:53de vous le dire.
12:54Y compris parce que,
12:54justement, je respecte
12:55ce qui a été fait.
12:57Je sais très bien
12:58que ça crée...
12:59Ce matin,
12:59elle avait l'air de dire
13:01plutôt l'abstention.
13:02Il favorise Sébastien Lecornu.
13:04Mais en fait,
13:05au-delà de...
13:05C'est intéressant
13:06parce qu'on a un premier ministre
13:07ici de la droite
13:08nommé par Emmanuel Macron,
13:10proche d'Emmanuel Macron,
13:11qui est en train
13:12de faire un budget
13:13qui va séduire la gauche
13:14et qui va déplaire à la droite.
13:17On est à front inversé.
13:18Je ne sais pas
13:18comment les Français
13:19perçoivent ça.
13:20Mais en fait,
13:20c'est aussi ce qui est compliqué.
13:21C'est qu'on rentre à nous...
13:23Enfin, on rentre pour la première fois
13:24en réalité en France
13:25dans des calculs de coalition
13:26qui ne se basent pas uniquement sur
13:28où est-ce que vous vous placez
13:29sur le spectre politique.
13:31Typiquement,
13:32c'est Édouard Philippe
13:32qui, ce matin,
13:33était très très critique
13:34du budget du PLFSS.
13:36Et de l'autre côté,
13:37des groupes,
13:37y compris des groupes de gauche
13:38qui disaient
13:39mais en fait,
13:39nous,
13:40l'un de nos objectifs,
13:41l'une des prises
13:42qu'on essaierait d'avoir,
13:44c'est ça sur le budget des hôpitaux,
13:46c'est ça sur la suspension
13:48de la réforme des retraites
13:48et il faut voir
13:50ce qui tient au pas.
13:50C'est des...
13:51Pardon,
13:51mais c'est...
13:52Mais c'est de la négociation.
13:53Non, c'est des trucs de boutiquier.
13:54Ça ne se passe pas comme ça
13:55dans les pays parlementaires.
13:56Dans les pays parlementaires,
13:57c'est que...
13:57Ce n'est pas le premier ministre
13:59qui est arrivé sur son budget
13:59en disant
13:59négocier et puis après
14:01je te donne ça,
14:02je te donne ça.
14:02On se met d'accord
14:03sur une feuille de route,
14:05on négocie pendant des semaines
14:06et des semaines
14:07sur une feuille de route,
14:08on forme un gouvernement
14:09et ensuite
14:09il y a une feuille de route
14:10qu'on vote.
14:11Vraiment,
14:11c'est pas du tout
14:12qui se passe en Allemagne
14:13et en Espagne.
14:14Là, c'est des trucs de boutiquier.
14:15Mais parce que ce sont des régimes...
14:16Les trucs de boutiquier,
14:17on s'achète.
14:18Amélie de Montchalin
14:18était ce matin
14:20avec Salé de Châtelain
14:20assis sur un canapé
14:22dans les couloirs de BFM
14:23à négocier.
14:24Je te donne un milliard,
14:24etc.
14:25C'est ça la démocratie ?
14:26Non, pardon.
14:27C'est ça qui se passe ça ?
14:28Oui, mais alors,
14:29en fait,
14:29il y a une vraie différence
14:31entre...
14:31Nous avons tous été témoins
14:33de ce marchandage.
14:33Là où je suis d'accord,
14:34c'est que dans les pays
14:36véritablement parlementaires,
14:37en effet,
14:38ça se fait autour
14:38d'une coalition gouvernementale,
14:40d'une feuille de route
14:41gouvernementale,
14:42etc.
14:42Et c'est transparent,
14:43tout le monde voit.
14:44On ne voit rien,
14:45ça se fait dans les couloirs.
14:45Laissez-moi répondre.
14:47Mais en fait,
14:47aujourd'hui,
14:47la France n'est pas
14:48un pays parlementaire
14:49dès lors que le gouvernement
14:51ne dépend pas de cela.
14:52Donc aujourd'hui,
14:53on a les députés,
14:54surtout les députés d'ailleurs,
14:56plus encore que les sénateurs
14:57et sénatrices,
14:58qui se retrouvent à essayer
14:59de créer des coalitions de vote
15:00sur la base des textes.
15:01Mais quand on présente ça
15:02comme étant un échange boutiquier,
15:04excusez-moi,
15:05mais je trouve que ça met
15:05une charge négative
15:07beaucoup plus importante.
15:08Les Français ne sont pas
15:09pris à témoin,
15:10ils ne participent pas à ça.
15:13Ce qui compte,
15:13madame,
15:14le travail parlementaire,
15:15il faut bien qu'il se passe.
15:17Non, mais ce qui compte,
15:17c'est la cohérence d'un budget.
15:19C'est comme quand vous rendez
15:20une copie,
15:22ce n'est pas parce que
15:23vous avez mis
15:23deux bonnes citations,
15:24que s'il n'y a pas de plan,
15:27il n'y a pas de structure,
15:27il n'y a pas de caractère logique
15:29à la problématique
15:29que vous posez,
15:30elle ne vaut rien votre copie.
15:32Donc là,
15:33le budget,
15:34il n'a pas de cohérence.
15:35Un tel a mis sa petite touche,
15:36un tel a son petit truc,
15:38mais en fait,
15:38personne ne veut
15:39s'en approprier d'ailleurs
15:40la grâce.
15:41Monsieur Lecornu
15:42dit qu'il est nul ce budget,
15:43l'autre dit qu'il est pourri
15:44ce budget.
15:44Mais enfin,
15:45on va quand même le prendre
15:46parce que c'est le moins pourri
15:46de tous.
15:47Non,
15:47il n'y a aucune cohérence.
15:49Ce n'est pas ça un budget
15:49dans un pays en crise
15:50comme la France.
15:51Alors,
15:51là où je peux vous rejoindre,
15:53c'est qu'on pourrait souhaiter
15:54en effet d'avoir un budget
15:55beaucoup plus cohérent
15:56avec des orientations
15:57beaucoup plus fortes.
15:58Mais le problème
15:59d'un budget comme ça,
16:00c'est qu'à l'heure actuelle,
16:01il ne serait pas voté.
16:03Après,
16:03on m'a toujours appris
16:05en négociation,
16:06et c'est d'ailleurs
16:06David Cormand
16:07qui nous avait dit ça,
16:09une bonne négociation,
16:09c'est qu'à la fin,
16:11tout le monde est
16:11un petit peu mécontent.
16:13C'est un apprentissage
16:14démocratique difficile.
16:15Donc là,
16:15ça va être une très bonne négociation.
16:16Je ne sais pas,
16:17on verra,
16:18on verra.
16:18Une dernière chose,
16:20vous avez vu
16:20qu'il y a une idée
16:21qui revient,
16:21je crois que c'est le RN
16:23qui l'a lancé,
16:23ça va être notre sujet
16:24dans un instant,
16:25c'est la potentielle,
16:27l'idée de rouvrir
16:27les maisons closes
16:29pour protéger
16:30les prostituées.
16:31Qu'est-ce que vous entendez ?
16:32Ça vient du Rassemblement
16:33national tout seul.
16:35Écoutez,
16:35moi je trouve ça effarant,
16:37il n'y a qu'eux
16:38qui demandent ça,
16:39c'est vraiment
16:40la vision passéiste
16:41par excellence.
16:43Il n'y a plus
16:43de maisons closes
16:44en France
16:45depuis 1946,
16:45il y a quand même
16:48de la prostitution.
16:49Bien sûr,
16:50et il y a quelques semaines
16:50d'ailleurs,
16:51on a eu une étude
16:52d'une épidémiologiste
16:54de l'Inserm
16:55sur les conséquences
16:56de la prostitution
16:57sur les personnes
16:58en situation de prostitution,
16:59des personnes qui y sont encore,
17:01des personnes qui sont sorties
17:02de la prostitution,
17:03de parcours
17:04et d'origines très variées
17:05et les conséquences
17:06de la prostitution
17:07sont absolument terribles.
17:08Donc je trouve
17:09cette proposition
17:10du Rassemblement national
17:11réactionnaire
17:12et ça n'est pas
17:12une grande surprise.
17:13Comme aux Pays-Bas,
17:14en Nouvelle-Zélande,
17:15en Autriche,
17:15en Grèce,
17:16en Suisse,
17:16en Allemagne.
17:18Mais ça doit être
17:19des pays d'extrême droite.
17:20Comme aux Pays-Bas
17:20et en Allemagne
17:21où ils sont en train
17:22de revenir sur ce sujet-là.
17:23Non mais je vous dis ça,
17:24bah oui,
17:24mais Pays-Bas,
17:25Autriche,
17:25Grèce,
17:26Suisse,
17:26ça doit être
17:26des pays fascistes aussi.
17:28Mais on va en débattre.
17:29C'est pas ce que j'ai dit madame.
17:30Je ne vous dis pas
17:31que c'est une bonne idée non plus
17:32mais je vous dis
17:33qu'il n'y a pas que le RN
17:34qui a cette idée.
17:35Apparemment,
17:35ça a été mis en place
17:36aux Pays-Bas
17:36depuis 25 ans.
17:38Et ils sont en train
17:39de revenir dessus.
17:39Ah bah pour l'instant,
17:40ils ne sont pas revenus.
17:41Vous êtes pour l'abolition
17:41de la prostitution ?
17:42À titre personnel, oui.
17:43Ce qui est très compliqué.
17:45Bien sûr,
17:45c'est très compliqué
17:46mais comme...
17:47Le racolage
17:48qui condamne de fait
17:49les prostituées...
17:51Alors justement,
17:52le délit de racolage
17:55a été supprimé.
17:56Ce qui est condamné
17:56aujourd'hui,
17:57c'est les clients
17:59et le proxénétisme.
18:01Et en fait,
18:02heureusement,
18:02je crois que personne n'a
18:03comme modèle de société
18:05une société
18:06où le proxénétisme
18:07est légalisé.
18:08Enfin, on a au moins ça
18:10comme point d'action.
18:11En Chine et en Russie,
18:12la prostitution est illégale.
18:14Non, parce que dans la production
18:14de Tanguy,
18:14c'est les prostituées
18:15qui géraient elles-mêmes
18:16la maison de clause.
18:18Exactement,
18:19c'est ce qu'il dit.
18:19C'est une forme de coopérative.
18:20La Chine et la Russie
18:21sont comme les Etats-Unis
18:22d'ailleurs,
18:23à part quelques régions
18:24du Nevada.
18:25Mais la Chine et la Russie
18:27ont déclaré
18:29la prostitution illégale.
18:30Je crois que ça fait partie
18:31des mafias
18:31de proxénétisme
18:32les plus importantes au monde
18:33est la Chine et la Russie.
18:35Je ne pense pas
18:35qu'on ait vocation
18:36à légaliser les mafias.
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