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  • il y a 8 heures
Ce mardi 9 décembre, Raphaël Legendre a reçu Erwann Tison, chargé d'enseignement à l'université de Strasbourg, Olivier Babeau, président de l'Institut Sapiens, et Rafik Smati, fondateur de Louxor.ai et président du groupe Aventers, dans l'émission Les Experts sur BFM Business. Retrouvez l'émission du lundi au vendredi et réécoutez la en podcast.

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Transcription
00:00BFM Business et La Tribune présente Les Experts, Raphaël Lejean.
00:11Bonjour à tous, bienvenue sur Les Experts. Le Cornu sur un fil, vote crucial pour Le Cornu.
00:18Le Premier ministre fait la une des quotidiens ce matin, alors que le budget de la sécurité sociale doit être voté en fin d'après-midi.
00:26Oui, Sébastien Le Cornu va-t-il réussir là où Emmanuel Macron a échoué depuis 2017, à savoir faire voter un budget qui ira des écolos jusqu'au LR.
00:37Des tractations de dernière minute sont encore en cours autour des dépenses de l'assurance maladie, notamment résultat des courses vers 17-18 heures.
00:47Mais derrière l'agitation politique, qui sont les gagnants et qui sont les perdants du budget 2026 ?
00:54C'est une question majeure. La France mène-t-elle une politique en faveur des seniors et au détriment des plus jeunes ?
01:00Ce sera le premier thème des experts ce matin.
01:03On va aussi parler logement avec des ventes en hausse de 11% dans l'ancien, selon les derniers chiffres des notaires de France.
01:11Est-ce qu'on est enfin sorti de crise ? Ce sera le deuxième débat.
01:14Et puis on va parler commerce international aussi, avec ce chiffre choc, 1000 milliards d'excédents commerciaux de la Chine,
01:23dont 100 milliards sur le seul mois de novembre, en brandissant la menace des droits de douane.
01:29On va voir si la réponse et la méthode d'Emmanuel Macron est la bonne pour défendre la France et l'Europe.
01:35Et puis le dernier thème, pourquoi l'Europe repousse son plan Made in Europe,
01:41qui prévoyait notamment d'imposer des quotas d'achats domestiques.
01:45La préférence européenne dans les achats et notamment sur les automobiles ou les onduleurs solaires.
01:52L'Europe peut-elle bâtir une stratégie industrielle quand ses États membres ne sont pas sur les mêmes intérêts économiques ?
01:58Ce sera le dernier sujet des experts ce matin.
02:02Allez, il est 10 heures passées de 2 minutes sur BFM Business.
02:06On est ensemble pour une heure de débat et de controverse.
02:09Bienvenue dans les experts, c'est parti.
02:20Et pour parler de ces différents sujets, j'ai le plaisir d'accueillir autour de la table Olivier Babaud.
02:27Bonjour Olivier, bonjour, président de l'Institut Sapiens.
02:31Face à vous, Erwan Tison, bonjour Erwan.
02:32Bonjour Raphaël.
02:33Chargé d'enseignement à l'Université de Strasbourg et Rafik Smati.
02:36Bonjour Rafik.
02:37Bonjour Raphaël.
02:38Fondateur de Luxor.ai et président du groupe Aventers.
02:42Alors le premier sujet, la France privilégie-t-elle ?
02:46Difficile à dire, c'est senior.
02:48On a le vote du PLFSS qui est enfin attendu aujourd'hui à l'Assemblée nationale.
02:53Le suspense reste entier.
02:55On va tirer un peu le bilan, je commence avec vous Erwan, des différentes négociations autour du budget de la Sécu.
03:04Qu'est-ce qu'il en ressort selon vous ?
03:06Et est-ce qu'au vu des tractations, on peut dire que la France privilégie ses seniors ou pas ?
03:11Je pense que vous me posez la question avec une petite arrière-pensée.
03:14Oui, bien sûr, ça fait des années qu'on a écrit là-dessus avec plusieurs autres amis économistes.
03:19Quand on regarde ce budget-là, effectivement, pourquoi est-ce qu'ils privilégient nos retraités ?
03:23Premièrement, on est quand même dans une situation où on doit se faire entre 25 et 30 milliards d'euros d'économie
03:29et on parvient quand même à réindexer les pensions de retraite,
03:32c'est-à-dire à remettre pour une pension moyenne environ 80 euros par mois à un couple de retraités.
03:39Donc moi, j'ai une petite pensée pour nos amis retraités qui au 1er janvier vont voir leurs pensions augmenter
03:43alors que l'État avait dit qu'ils faisaient 30 milliards d'économies.
03:44On va se demander un petit peu le pourquoi du comment.
03:47Ensuite, c'est un enfermement politique.
03:50Le politique, quelque part, c'est un commercial dont la principale force de vente, c'est ça.
03:54Et son principal objectif, c'est sa réélection.
03:56Aujourd'hui, les retraités sont majoritaires dans le corps électoral,
03:59donc il n'y a rien, quelque part, d'aberrant à ce que les retraités soient privilégiés.
04:03Les plus de 50 ans, les retraités, ils ont...
04:05Plus de 55 ans, exactement.
04:07Mais quand on regarde, effectivement, dans ce budget,
04:10il y a eu la réindexation des pensions de retraite,
04:13je rappelle en plus que la dernière réindexation de pensions de retraite,
04:15ça c'est Bercy qui nous le dit, 24 milliards d'euros,
04:17dont 75% ont été épargnés.
04:20Concrètement, ça veut dire quoi ?
04:21Ça veut dire que l'année dernière, en décembre 2024,
04:24c'est comme si on avait pris 600 euros à chacun des travailleurs de ce pays,
04:28qu'on les avait tirés directement de leur fiche de paye
04:30pour les mettre sur le livret A des retraités.
04:32Voilà concrètement ce que ça signifie.
04:33Donc, en plus de ça, on a eu toute une bronca sur la sauvegarde,
04:38notamment des cures thermales, la sauvegarde des franchises médicales
04:41qui concernaient principalement les retraités.
04:43Ils sont plus de 65% des consommateurs de soins dans ce pays.
04:46Et de l'autre côté, pas grand-chose sur l'éducation.
04:48L'éducation, 83 milliards d'euros de budget,
04:51dont 23 milliards de cotisations en retraite directement.
04:55Donc, c'est-à-dire que quand on retranche tout ce qui concerne la retraite
04:58sur le budget de l'éducation,
04:59la France a, je crois, l'avant-dernier budget
05:01en termes de dépenses publiques par élève.
05:04Donc, ça, clairement, quand on préfère privilégier
05:07une réaugmentation du pouvoir d'achat des retraités
05:09qui, en plus, sera majoritairement épargné
05:11plutôt que des dépenses massives d'éducation.
05:14Je pense que Rafi et Olivier en parleront mieux que moi
05:16dans un moment, en plus, où, vu les bouleversements technologiques,
05:19on a besoin d'investir massivement sur notre école
05:22qui part en déclin total.
05:23C'est une preuve aussi de la gérontocratie.
05:26Et dernièrement, rien sur la recherche, rien sur le logement.
05:29On a eu, il n'y a pas longtemps, un papier de vos amis de la tribune
05:32qui nous disait que 44% des pauvres, aujourd'hui, ont moins de 30 ans.
05:36Voilà.
05:36Donc, aujourd'hui, effectivement, on avait cet imaginaire collectif
05:39où le pauvre en France, c'était un retraité isolé.
05:42En fait, on se rend compte aujourd'hui que le pauvre en France,
05:44c'est soit un père ou une mère de famille monoparentale
05:46avec des enfants de moins de 30 ans,
05:48soit un jeune isolé qui est soit obligé de décohabiter
05:51dans un endroit qui est très loin de son lieu d'activité
05:54et donc, du coup, d'être condamné à l'inactivité,
05:57soit de retourner habiter chez ses parents à plus de 30 ans.
05:59Donc, voilà.
06:00Donc, la France, effectivement, est un pays qui préfère
06:01sa gérontocratie plutôt que de préparer son avenir.
06:04Rien d'étonnant.
06:05Gérontocratie, le mot est fort.
06:07Vous êtes d'accord avec ça, Olivier ?
06:10Pardon, je suis sur graphique, je vais dire plein de trucs super,
06:13mais je commence.
06:15J'ouvre le feu aussi, après Erwann.
06:17Je suis assez d'accord si on prend littéralement parlant
06:19le pouvoir des plus anciens.
06:21C'est ça, gérontocratie.
06:23C'est-à-dire qu'aujourd'hui, électoralement parlant,
06:26le passé est plus bancable que l'avenir.
06:29L'avenir, c'est les jeunes, mais ils votent moins
06:30et puis ils ne sont pas très nombreux, d'ailleurs,
06:31puisque, fin du baby-boom aidant,
06:34nous sommes à un moment où il y a moins de jeunes,
06:35donc il y a plein de choses qu'il faut,
06:37qu'il y ait de plus en plus de personnes âgées.
06:39Tant mieux, on vit plus longtemps, c'est formidable,
06:41on s'en réjouit tous.
06:42Est-ce qu'il n'est pas complètement anormal
06:43qu'on s'en occupe non plus ?
06:44Mais ça ne change pas seulement la proportion de la population,
06:47ça change aussi la façon dont on va se préoccuper des problèmes.
06:50Et là, c'est dramatique,
06:51puisque nous sommes entraînés vers le bas
06:53par des préoccupations qui sont celles
06:55de la préservation du revenu,
06:58du niveau de vie des retraités.
07:00Il faut bien le dire, les 10% d'abattement.
07:03La CSG différentielle,
07:04mais qui ne se justifie absolument pas,
07:06puisque la CSG, par définition,
07:08est une façon d'essayer de ne pas faire...
07:10Regardez, on n'a pas suffisamment souligné
07:13l'absurdité de l'affaire.
07:14La CSG a été inventée par Michel Rocard
07:16à 1% à l'origine,
07:17pour essayer de basculer une partie
07:20de la protection sociale qui est trop sur les travailleurs
07:22sur d'autres revenus,
07:23en particulier, effectivement,
07:25les revenus de la redistribution
07:26que sont les retraités.
07:27Or, aujourd'hui, qu'est-ce que vous avez ?
07:28Vous avez une CSG qui ne cesse d'augmenter
07:31sur le capital,
07:32mais qui est très lourde, évidemment,
07:33sur les travailleurs,
07:34et qui est allégée sur les retraités.
07:36Vous voyez la contradiction.
07:38Et puis, l'année blanche,
07:39c'était une façon quand même
07:40assez peu terrible,
07:44peu cruelle,
07:45d'essayer d'alléger un peu,
07:46puisque l'année blanche, c'est quoi ?
07:47Vous touchez la même chose
07:48en euros courants,
07:50mais évidemment, en euros constants,
07:51ça s'est un tout petit peu érodé
07:52de l'inflation.
07:53Or, l'inflation, quelle est-elle ?
07:54Elle est autour de 1%.
07:56Ce n'est pas 15% d'inflation,
07:58je veux dire,
07:58ce n'est pas l'Argentine non plus.
08:01C'était une toute petite érosion,
08:03mais cette petite érosion,
08:04elle faisait beaucoup d'oxygène
08:06pour notre système.
08:07Qu'est-ce que ça fait ?
08:08Ça fait qu'en fait,
08:09nous sommes poussés vers le bas
08:11par ce système-là.
08:12Le dernier truc à rappeler,
08:14ce dont on s'est rendu compte récemment,
08:15c'est qu'on a l'impression
08:16que même dans l'éducation nationale,
08:18pour faire le lien avec l'école,
08:19qu'on dépense beaucoup d'argent,
08:20mais en fait,
08:20une grande partie de cet argent,
08:22c'est des surcotisations
08:23qui sont fléchées directement
08:24vers l'éducation d'hier.
08:27Donc, nous sommes toujours
08:27à payer la France de demain,
08:31pardon, d'autrefois,
08:33et ça nous empêche totalement
08:34de financer la France de demain.
08:36C'est tragique.
08:37On la finance quand même,
08:38je trouve très dur.
08:39D'abord,
08:39un,
08:40les seniors augmentent,
08:42c'est une population
08:43dont il faut s'occuper aussi
08:44de nos vieux,
08:45Rafi Ksmati,
08:45est-ce que ça veut dire
08:46qu'on ne s'occupe pas
08:47de nos jeunes ?
08:48Le problème, Raphaël,
08:50est beaucoup plus compliqué
08:51que celui-ci.
08:51Moi, je ne suis pas
08:52dans la lutte des âges.
08:53Je vois les choses
08:54de manière un petit peu
08:54plus distante
08:55et ce que je constate
08:56et ce que j'observe,
08:57c'est que la France
08:57a fait le choix
08:59de la protection
08:59plutôt que le choix du risque.
09:01Et ce n'est pas nouveau,
09:02ça ne date pas d'aujourd'hui,
09:03ça date de plusieurs dizaines d'années.
09:04Et ce choix-là,
09:06il se manifeste dans tout.
09:07Il se manifeste
09:08dans les choix économiques
09:09qui ont été entrepris
09:10ces dernières décennies.
09:11C'est-à-dire ?
09:12À quoi vous pensez ?
09:12Je vais vous donner
09:13un exemple très simple.
09:14Il y a 40 ans, Raphaël,
09:16les retraites représentaient
09:187% du produit intérieur brut.
09:20L'éducation nationale
09:20représentait 7%
09:22du produit intérieur brut.
09:23Aujourd'hui,
09:24les retraites représentent
09:2614% du produit intérieur brut
09:27et l'éducation,
09:287% du produit intérieur brut.
09:31On voit bien...
09:32Il y a une question
09:32de pyramide des âges, pardon,
09:34mais c'est...
09:34Non, non, non, non,
09:35c'est beaucoup plus...
09:36Non, non, non, non,
09:37c'est beaucoup plus cynique que ça.
09:39Et quand vous prenez
09:39les 7% de la part
09:41de la richesse nationale
09:41que représente l'éducation nationale,
09:43c'est-à-dire
09:43ce qui est censé préparer
09:44à l'avenir.
09:45Vous l'avez bien dit.
09:47Une grande partie
09:48de ce budget
09:48de l'éducation nationale,
09:49ce sont des pensions
09:51de retraite.
09:52De sorte que
09:52si on fait un retraitement,
09:54c'est-à-dire qu'on enlève
09:55les retraites du budget
09:55de l'éducation nationale,
09:56nous avons un budget
09:58de l'éducation nationale
09:59qui baisse dans le temps.
10:00Mais vous vous rendez compte ?
10:01Et des dépenses
10:02par élèves inférieures
10:03à beaucoup d'économiques.
10:03Pendant que le monde
10:04est en train de préparer
10:05le 22e siècle,
10:06nous, on est en train
10:07de s'aborder notre futur
10:08sur les 1 000 milliards
10:11de dettes nouvelles
10:12depuis 2017.
10:13La moitié,
10:13ce sont des retraites.
10:14500 milliards.
10:15500 milliards
10:16des dépenses
10:16d'endettement,
10:17de retraite.
10:18100 milliards
10:19pour financer
10:19le quoi qu'il en coûte
10:21de après 2022.
10:24C'est-à-dire qu'on privilégie
10:25dans nos dépenses,
10:26dans nos choix structurels.
10:27Quand vous regardez
10:27une entreprise
10:28et que vous regardez son bilan,
10:29vous avez une photographie
10:30de l'activité de cette entreprise.
10:31C'est pareil pour l'État.
10:32Quand vous regardez
10:32le bilan de l'État
10:33et son compte de résultat,
10:35vous voyez un modèle
10:36qui est délibérément
10:36et de manière assumée
10:38orienté vers le passé.
10:40Et c'est ça
10:41qui devrait nous révolter
10:43et qui devrait révolter
10:43aujourd'hui les jeunes,
10:44qui devrait révolter
10:45aussi les profs.
10:46Parce que quand nous avons
10:47aujourd'hui les profs
10:48qui sont extrêmement mal payés,
10:51pourquoi tout ça ?
10:52Parce que justement,
10:53vous aviez eu cette opacité
10:54dans le budget
10:54de l'éducation nationale
10:55qui fait que le salaire
10:56des profs
10:56et l'éducation de nos enfants
10:57sont les variables d'ajustement.
10:59C'est la raison pour laquelle
10:59moi je me refuse
11:00à tous les affrontements bidons
11:02qui sont mis sur la place
11:04par une partie
11:05du personnel politique
11:06qui consiste à dire
11:06oui c'est les patrons
11:07contre les salariés,
11:08c'est la sphère privée
11:08contre la sphère publique.
11:09Non, la réalité
11:10c'est qu'on est tous
11:10dans le même bateau.
11:11On est tous prisonniers
11:12d'un passé
11:13qui nous enferme
11:14dans des dogmes
11:15et qui nous fait
11:16nous s'aborder,
11:17je dis bien
11:18nous s'aborder
11:18pour la grande bataille
11:20du futur qui vient.
11:20Oui, est-ce que c'est
11:21un éclairage du débat
11:23qui est compris aujourd'hui ?
11:25On ne va pas rentrer
11:26dans une guerre des générations
11:27parce que ce n'est quand même
11:27vraiment pas ça l'idée.
11:29Non mais c'est pas...
11:30Erwan, qui est un peu,
11:31pardon messieurs,
11:32qui sera le jeune de l'émission,
11:34vous avez eu droit
11:35à une éducation,
11:37à une santé.
11:38On cotise aujourd'hui
11:40tous les actifs
11:40que nous sommes
11:41pour ceux qui ont travaillé
11:42avant nous
11:43les générations précédentes.
11:45Est-ce que ce n'est pas normal
11:46aussi qu'avec une population
11:47vieillissante,
11:48il y ait une part croissante
11:49qui aille vers
11:50cette population croissante aussi ?
11:52Mais bien sûr que si.
11:53Je ne remets pas en cause
11:54la solidarité intergénérationnelle.
11:56Et je ne remets pas non plus...
11:58Le but, ce n'est pas
11:58de lancer une guerre des âges.
11:59La question qu'on a,
12:01la question que doit se poser
12:02l'économiste et le politique,
12:03c'est que dans un environnement
12:04budgétaire contraint,
12:06où doivent aller les ressources ?
12:07C'est la base de l'économie,
12:08c'est la gestion de la maison.
12:09Où est-ce que je dois
12:10allouer mes ressources
12:11pour qu'elles soient
12:11le plus efficaces
12:12et le plus optimum possible ?
12:13Est-ce que augmenter
12:14les pensions de quasiment...
12:16Alors si je prends juste
12:17les réindexations
12:19sur ces cinq dernières années,
12:20on n'est pas loin
12:20des 40 milliards.
12:21Est-ce que d'allouer
12:2240 milliards par an,
12:23c'est-à-dire sur 10 ans
12:24400 milliards,
12:25est-ce que je dois du coup
12:26allouer cet argent-là
12:27effectivement sur du pouvoir
12:28d'achat instantané ?
12:30Alors sachant en plus
12:31qu'on est un système
12:32qui dépense énormément,
12:33avec un taux de pauvreté
12:34très faible,
12:35avec en plus des taux
12:36de récupération
12:37qui sont extrêmement forts,
12:38c'est-à-dire que pour
12:39chaque euro cotisé,
12:40les personnes actuellement
12:41à la retraite
12:41touchent 2 euros de pension,
12:42ça aussi c'est à rappeler,
12:43alors que ma génération,
12:45pour 1 euro cotisé,
12:46on va récupérer 90 centimes
12:47de pension,
12:48est-ce que cet argent-là
12:49ne serait pas mieux utilisé
12:50pour quelque part
12:51faire grossir ce fameux gâteau,
12:52ce PIB,
12:53dont les dividendes
12:54nous permettraient là aussi
12:55de ne plus nous poser
12:56de questions à l'avenir
12:57sur notre système de retraite.
12:58En fait, il y a cette préférence
12:59pour le présent
12:59qui malheureusement
13:00ampute complètement
13:01nos perspectives d'avenir.
13:03Du court-termisme quoi,
13:04c'est ce que vous dénoncée ce matin.
13:05Du court-termisme,
13:06et moi j'en veux beaucoup
13:06à la représentation nationale
13:07parce qu'il se cache toujours
13:09derrière ce volet,
13:10on n'a pas le temps,
13:11on n'a pas le temps
13:12d'en aller l'urgence.
13:13Quand on regarde le dernier,
13:14Raphaël,
13:15je ne vais pas vous faire la front
13:16de poser la question
13:16parce que vous êtes sûrement
13:17le meilleur spécialiste
13:18des questions budgétaires
13:19dans ce pays,
13:19mais quel est le dernier budget
13:21où on a eu le temps ?
13:23C'était 2017.
13:25Parce que 2018,
13:26les gilets jaunes,
13:262019, réforme des retraites,
13:272020, Covid,
13:282021,
13:282020, Ukraine,
13:302023, Ukraine,
13:312024, dissolution.
13:32Donc la dernière fois
13:32qu'on a eu un budget
13:33où on a eu le temps,
13:34c'est-à-dire,
13:34c'est-à-dire quoi le temps ?
13:35C'est-à-dire d'avoir une politique
13:36qui se pensait à moyen terme,
13:38au-delà justement
13:38d'un an et deux ans.
13:39Eh bien, on a réussi
13:40à générer cette année
13:41de création d'emplois net.
13:43On a créé quasiment
13:44deux millions d'emplois
13:44grâce justement
13:45à un PLF et un PLFSS
13:47où on a pris un peu le temps.
13:48Oui, ça remontait à 2014 quand même.
13:50Ça a commencé en 2014.
13:51La question, c'est
13:52est-ce qu'il ne serait pas
13:53juste...
13:53Est-ce que le gouvernement
13:54et la représentation nationale,
13:56plutôt que justement
13:57de faire leur chicaillerie
13:58et de faire,
13:58comme du disait Yann Algan
13:59dans une très bonne note
14:00pas très longtemps,
14:01de faire leur propre autopromotion
14:02pour justement garder
14:05cette petite pastille d'une minute
14:06à diffuser sur les réseaux sociaux
14:08plutôt que de travailler sur le fond,
14:09est-ce qu'on ne pourrait pas
14:10justement reprendre un peu le temps
14:11et se poser la question
14:11de l'arbitrage
14:12de chaque euro
14:13qu'on va dépenser
14:13avec des études d'impact
14:14et en se disant
14:15les dernières réindexations
14:16des pensions de retraite
14:17ont profité principalement
14:18au livret A
14:19et aux assurances vie,
14:20est-ce qu'il ne faudrait pas
14:21du coup le réinjecter
14:21dans d'autres financements
14:23aux effets de levier
14:25beaucoup plus importants ?
14:26Et arrêter de se cacher
14:27derrière la fameuse urgence
14:28qui permet en fait
14:28qu'il est une paresse intellectuelle
14:29et qui évite du coup
14:30la plupart du temps
14:31à nos députés
14:31de travailler en fond les sujets.
14:33Est-ce qu'on parle d'urgence
14:33ou simplement
14:34d'une tripartition
14:35de l'Assemblée nationale
14:36qui est le résultat
14:37du vote des Français
14:38avec des partis
14:39qui ne sont pas d'accord
14:40les uns avec les autres
14:41et ce budget
14:43est le résultat
14:44du compromis
14:44pour réussir encore une fois
14:45comme je le disais
14:46en début d'émission
14:46d'arracher un vote
14:47des écologistes
14:48jusqu'au LR.
14:49En tout cas
14:50ils sont d'accord au moins
14:51sur une chose
14:52parce que les retraites
14:52c'est quand même
14:53le point sur lequel
14:54il y a le plus d'accord.
14:55Vous allez trouver
14:56très peu de gens
14:56capables d'expliquer
14:57qu'il faut
14:58faire des efforts.
14:58La population qui vote aussi
15:00c'est aussi le résultat
15:01de la démocratie.
15:01Regardez l'ironie de l'histoire.
15:03L'État
15:04surtout du point de vue libéral
15:05est surtout critiqué pour ça
15:06mais l'État prétend
15:07protéger les gens
15:08contre ce qu'on appelle
15:09leurs préférences intertemporelles.
15:11Pourquoi on nous oblige
15:11à mettre de côté
15:12pour notre retraite ?
15:13Parce que théoriquement
15:13on estime quand on est jeune
15:15qu'on mourra jamais
15:15qu'on est immortel
15:16et puis on ne mettrait pas
15:18suffisamment de côté.
15:19L'État normalement
15:20est là dans sa grande sagesse
15:22vous obligez
15:23à regarder les choses
15:23sur le long terme.
15:24Or que se passe-t-il ?
15:25Les décisions
15:26issues du jeu démocratique
15:29font justement
15:29que nous sommes
15:30dans les préférences intertemporelles
15:31les plus puériles
15:34infantiles
15:35stupides
15:36à courte vue
15:37puisque justement
15:37nous sacrifions
15:40à l'avenir
15:41au profit du passé.
15:43Et ça va plus loin
15:43c'est même une question
15:44d'état d'esprit
15:45parce qu'une population
15:46qui vieillit
15:46c'est aussi une population
15:47qui veut plus de certitude.
15:49Si notre État-providence
15:50est devenu un État hydredon
15:51c'est-à-dire
15:52qui est censé
15:52étendre son velours côteleux
15:54sur tous les événements
15:55de la vie extérieurs
15:56internationaux
15:57pour nous éviter
15:58de ressentir
15:58jusqu'à l'inflation
16:01il faut vite
16:01un chèque inflation
16:02vite quelque chose
16:02pour que nous y remédions
16:04c'est bien parce qu'il y a
16:04cet esprit
16:05de sécurité
16:07qui s'oppose
16:08et probablement aussi
16:09le principe de précaution
16:11c'est pas étranger
16:12à ce vieillissement général
16:14d'un État d'esprit
16:15qui fait qu'on innove plus
16:16on prend plus de risques
16:17et si on disparaît
16:19de la scène de l'histoire
16:20si aujourd'hui
16:21on est dans l'État
16:21en fait
16:21c'est quand même assez frappant
16:23dans ce qu'a dit
16:23peut-être qu'on parlera
16:23tout à l'heure de la Chine
16:24mais on est dans l'État d'esprit
16:26où on était autrefois
16:27où était la Chine
16:28quand elle était un pays émergent
16:29c'est-à-dire qu'on est là
16:30venez mais s'il vous plaît
16:31donnez-nous un peu de technologie
16:33on voit bien
16:34combien on s'est
16:35tiers-mondisé
16:35au sens
16:36on est devenu
16:37un pays émergent
16:38ou plutôt
16:38un pays immergé
16:40il faut quand même le dire
16:41et c'était très intéressant
16:43que Erwan le répète
16:44oui il n'y a pas
16:45de garde des générations
16:46il faut quand même rappeler
16:46aujourd'hui
16:47sur un salaire brut
16:48vous êtes à 28%
16:49de cotisation vieillesse
16:50autrefois
16:51vous étiez à 15%
16:52en effet vous avez cotisé
16:53un euro
16:53souvent vous avez
16:54récupéré deux euros
16:55voire encore plus
16:56voire quatre fois
16:57si vous étiez dans
16:57les générations d'avant
16:58aujourd'hui un jeune
16:59il sait très bien
17:00il y a de quoi le rendre amère
17:01que l'euro
17:02il ne va pas le revoir
17:03qu'il va avoir
17:04moins d'un euro
17:05pour l'euro
17:05qu'il aura cotisé
17:06c'est quand même
17:07quand on connaît
17:08ce qu'il aurait pu avoir
17:09s'il avait placé
17:10dans un régime
17:10par capitalisation
17:11j'avais à une époque
17:13fait ce petit calcul
17:14quelqu'un qui est au SMIC
17:15toute sa vie
17:15s'il avait mis
17:16les 500 euros
17:16par mois
17:17dans un régime
17:17par capitalisation
17:18à la fin
17:19il a plus d'un million
17:20et il peut se payer
17:21beaucoup plus que
17:22quasiment le minimum
17:23vieillesse
17:23que vous donne
17:24le régime par répartition
17:25c'est malheureusement
17:26tout à fait vrai
17:27tous les fact-checkers
17:28ont dit que j'avais raison
17:29même si le passé
17:30ne préjuge pas du futur
17:31c'est pas ce qui se serait passé
17:33dans le passé
17:34il y a quand même
17:35un côté scandaleux
17:36et qui
17:37qu'on le veuille ou non
17:37attise une aigreur
17:39une amertume légitime
17:41des jeunes
17:41vis-à-vis des plus âgés
17:43qu'il faudra traiter
17:43le plus rapidement possible
17:44un des ingrédients
17:45de cette amertume
17:46c'est aussi le logement
17:47les jeunes qui ont
17:47de plus en plus
17:48de mal à se loger
17:49Erwan
17:50ça va un peu mieux
17:52quand même
17:52du côté du logement
17:54on a eu les chiffres
17:54des notaires de France
17:55plus 11%
17:57sur les ventes
17:58le marché repart
17:59les signaux économiques
18:00sont plutôt positifs
18:01rebond des ventes
18:02reprise du crédit
18:03921
18:051 000 ventes
18:07en un an
18:08à fin septembre
18:09est-ce qu'on est sur
18:10un rebond solide
18:11du marché immobilier
18:13ou un mirage technique
18:15ça fait deux ans
18:15que c'était à l'arrêt
18:15quand même
18:16on verra
18:17on verra
18:18déjà pour nuancer
18:20un peu ces chiffres
18:20alors oui
18:21on va s'en réjouir
18:21parce que sur le front
18:23du logement
18:23effectivement
18:23les bonnes nouvelles
18:25ne sont pas légion
18:26en fait on revient
18:27juste au niveau
18:27de 2017
18:28de janvier 2017
18:29en termes de transactions
18:30ces transactions-là
18:31concernent exclusivement
18:32l'ancien
18:32et pas le neuf
18:33qui est toujours en panne
18:34exactement
18:35et quand on regarde
18:36par exemple
18:37ce que nous expliquent
18:38des experts
18:38comme Robin Rivaton
18:39qui nous disent
18:40qu'effectivement
18:40on est toujours
18:41dans un déficit
18:41chronique d'offres
18:42et qu'en fait
18:43on ne construit plus
18:44la construction
18:44est à l'arrêt
18:45et la construction
18:45a été à l'arrêt
18:46ces deux trois dernières années
18:47notamment parce que
18:48l'approche des municipales
18:50mais aussi parce qu'on a
18:50un renchérissement complet
18:52du coût de construction
18:53avec des fois
18:53sur certains endroits
18:54près de 30%
18:55d'augmentation du prix
18:56de construction
18:57au mal carré
18:57beaucoup de nouvelles normes
18:58dû effectivement
18:59au volet normatif
19:00le logement en fait
19:01c'est la bombe
19:02quelque part insidieuse
19:04mais qui commence
19:04à exploser à droite à gauche
19:05la première déflagration
19:06c'est sur la démographie
19:07celle qui était avant
19:09c'était celle
19:10notamment sur le pouvoir d'achat
19:11en fait on ne se rend pas compte
19:12que la plupart de nos problèmes
19:14sont interconnectés
19:15au logement
19:16on a si vous voulez
19:17des problématiques
19:18de mobilité du travail
19:19qui expliquent qu'on a
19:20un taux de chômage frictionnel
19:21autour de 7,5%
19:22qui sont liés du coup
19:23à une déspatialisation
19:24de l'offre et de la demande
19:25de travail
19:25on a effectivement
19:26un logement
19:27qui pèse jusqu'à 29%
19:29c'est la dernière livraison
19:30INSEE
19:31sur les données FIDELI
19:322025
19:32panorama statistique français
19:35on se rend compte
19:36en fait 29%
19:36pour la plupart des gens
19:38qui sont dans le parc privé
19:39dans le parc social
19:40c'est 15%
19:41pour les retraités
19:42on est aux alentours
19:42de 13-14%
19:43pour des jeunes
19:44ça peut monter jusqu'à 30-35%
19:46en termes de taux d'effort
19:47comment vous voulez
19:48ça c'est Maxime Sbailly
19:49qui le dit dans son dernier essai
19:50comment vous voulez
19:50vous projeter tout simplement
19:51dans la vie future
19:53si à comparaison
19:55entre les générations
19:56vous avez perdu quasiment
19:5720 mètres carrés
19:5820 mètres carrés
19:58c'est une pièce en plus
19:59c'est une pièce
19:59donc c'est un enfant en moins
20:01et en fait
20:01on retrouve le différentiel
20:03entre le désir d'enfant exprimé
20:05et le nombre d'enfants
20:06réel par femme
20:06et donc du coup
20:07en fait on se rend compte
20:08que le logement est passé
20:09mais complètement
20:10à travers les radars
20:11de l'exécutif
20:12c'est surprenant
20:13c'est un sujet qui est quand même
20:14totalement absent
20:15du discours politique
20:15des campagnes
20:16et les ministres succèdent
20:18ça a été à dessein en 2017
20:20parce qu'on a considéré
20:21que c'était une rente
20:22ça l'est aujourd'hui
20:22pourquoi ?
20:23parce qu'en fait
20:23c'est un secteur
20:24qui demande beaucoup
20:25d'investissement cognitif
20:26intellectuel et économique
20:27pour comprendre ce que ça fait
20:28et surtout
20:29il n'y a pas de dividende réel
20:30quand vous augmentez les pensions
20:31ça se voit au 1er janvier
20:32quand vous faites des mesures
20:33sur le logement
20:34ça se voit à 7 ou 10 ans
20:35et quel député aujourd'hui
20:37avec la possibilité
20:38d'avoir une dissolution
20:39instantanée
20:39ou dans les mois qui viennent
20:41auraient envie de se mouiller
20:42de mouiller la chemise
20:42pour porter des mesures
20:43dont les dividendes
20:44ne seront versés
20:45que dans 7 à 10 ans
20:46personne
20:47donc on revient sur la logique
20:48du court terme
20:48malheureusement
20:48qui anime notre rassemble
20:50c'est ça la logique de temporalité
20:50que vient percuter la politique
20:52et le monde économique
20:53Olivier Babaud
20:54le logement immobilier en général
20:56c'est effectivement
20:56le sujet le plus important
20:58puisqu'il est au nœud
20:58d'énormément de problèmes
20:59aujourd'hui
21:00un problème encore
21:01d'opposition intergénérationnelle
21:02dont on vient de parler
21:03donc c'est un élément de plus
21:04il ne faut jamais oublier
21:05qu'aujourd'hui
21:06pour un jeune
21:07il est totalement impossible
21:09d'imaginer
21:11même si vous êtes
21:11un ménage biactif
21:13qui gagne bien sa vie
21:14c'est les primo-accédents
21:15qui montent
21:16c'est pas tout à fait vrai Olivier
21:17c'est les primo-accédents
21:18dont il faut bien dire
21:20que forcément
21:21ils sont quelque part des héritiers
21:22c'est-à-dire que
21:22si vous n'avez pas un apport
21:24qui est quand même
21:24assez conséquent
21:25ça paraît très difficile
21:26d'imaginer
21:27acheter autre chose
21:28qu'un appartement
21:29qui vous permettra pas
21:29d'avoir une famille
21:30en particulier dans les autres
21:31en France
21:32ce déséquilibre
21:33entre offre et demande
21:34qui alimente
21:35cette augmentation des prix
21:36c'est vrai
21:36on n'est pas le seul pays
21:37à le connaître
21:37mais enfin
21:38il est lié évidemment
21:39à un malthusianisme
21:40très très fort
21:40de l'offre
21:42lié à une logique mortifère
21:43c'est cette logique
21:44toujours plus
21:45de réglementation
21:46toujours plus
21:47d'augmentation des coûts
21:48à travers
21:49ces réglementations
21:50les logiques
21:51totalement stupides
21:52et idéologiques
21:54de limitation des loyers
21:56qui font fuir
21:57les investisseurs
21:57parce que la rentabilité
21:59aujourd'hui
21:59d'un bien immobilier
22:00plus la fiscalité
22:01de façon générale
22:02devient absolument incertaine
22:04vous avez
22:04la fiscalité locale
22:06qui pèse de plus en plus
22:07cette erreur fondamentale
22:08d'ailleurs du passage
22:09de la fin
22:09de la taxe d'habitation
22:10et qui entraîne
22:13quand même
22:13un gonflement
22:14de la taxe foncière
22:14extrêmement important
22:15vous étiez contre
22:16vous êtes plutôt pour
22:16les baisses d'impôts
22:17d'habitude
22:17oui
22:17non mais
22:18j'ai toujours dit
22:19que j'étais contre
22:19cette histoire
22:20de taxe d'habitation
22:20que c'était
22:21complètement stupide
22:21on en revient
22:22là encore
22:23on parlait de la CSG
22:23où la logique est inversée
22:24mais on met tout
22:25sur la tête en France
22:26là c'est pareil
22:26la taxe d'habitation
22:27c'était censé
22:28faire payer les gens
22:29qui habitaient quelque part
22:30maintenant regardez
22:31l'ironie d'histoire
22:32encore une fois
22:33c'est qu'il n'y a que
22:34ceux qui n'habitent pas là
22:35qui payent la taxe d'habitation
22:36c'est les résidences secondaires
22:37vraiment vous voyez
22:38tout ce système
22:39fait qu'on ne se rend pas compte
22:40que d'adaptation
22:42d'opportunité politique
22:43on crée un système fiscal
22:44extrêmement contre-productif
22:46qui va à l'inverse
22:47de tout ce qu'il était
22:48censé faciliter
22:50il faudrait vraiment
22:51mettre tout ça par terre
22:52repenser complètement
22:53les normes en particulier
22:55et puis l'accès au foncier
22:56pour libérer la construction
22:58parce que c'est quand même
22:58la première chose
22:59pour rééquilibrer le marché
23:00et libérer aussi
23:02probablement aussi la fiscalité
23:03et augmenter la mobilité
23:05aussi qui aiderait l'économie
23:07d'ailleurs
23:08on approche des municipales
23:09on est un peu moins
23:09de 100 jours des municipales
23:10maintenant
23:11on a souvent l'habitude
23:11de dire aussi
23:12maire bâtisseur
23:13maire battu
23:14c'est pas toujours bien vu
23:15non plus dans l'opinion publique
23:16Rafix Maty
23:17ce qui est particulièrement
23:18tragique c'est pour notre jeunesse
23:20vous savez quand j'ai commencé
23:22dans l'entreprenariat
23:23il y a un petit peu plus
23:24de 25 ans
23:25mes plus jeunes collaborateurs
23:26leurs rêves étaient
23:26d'ailleurs ils devenaient
23:27pour certains propriétaires
23:28ensuite j'ai vu l'évolution
23:3010 ans plus tard
23:31ils avaient renoncé
23:33à devenir propriétaires
23:33ils allaient être locataires
23:36et aujourd'hui
23:36un jeune
23:37vous dit
23:38pour beaucoup d'entre eux
23:39en tous les cas à Paris
23:40qu'il veut être en colocation
23:42c'est à dire qu'on est passé
23:42du propriétaire
23:43au locataire
23:44au colocataire
23:45et c'est un
23:46glissement
23:47et alors bon
23:47il s'en incommode
23:48c'est vrai chez les seigneurs
23:49d'ailleurs
23:49oui d'une certaine façon
23:51et alors finalement
23:52on en arrive
23:52et ce débat sur l'immobilier
23:55est un concentré
23:56quelque part
23:56du mal français
23:57on en arrive
23:58à redécouvrir une évidence
24:00c'est que
24:00pour investir dans l'immobilier
24:02il faut des investisseurs
24:03il faut des capitaux
24:05et que
24:05le capital
24:06et que l'investissement
24:07et bien ça ne tombe pas du ciel
24:08ça obéit à un certain nombre
24:10de règles
24:10parfois irrationnelles
24:11et donc quand vous investissez
24:12dans un bien immobilier
24:13que vous
24:14vous dites que
24:15par un concours de circonstances
24:16qu'il peut être squatté
24:17et que vous allez devoir vous battre
24:19pour pouvoir le récupérer
24:20et bien ça ne vous donne pas
24:21forcément envie d'investir
24:22quand vous dites
24:23que vous allez devoir faire face
24:24à une montagne de normes
24:26et d'obligations
24:27toutes plus irrationnelles
24:28les unes que les autres
24:29et bien ça va vous dissuader
24:30quand vous entendez dire
24:32parce que tout ça
24:33c'est à l'état de rumeur
24:34et c'est mortifère
24:35une rumeur en économie
24:36que la taxe foncière
24:38va être redéfinie
24:39alors probablement d'ailleurs
24:40parce qu'on sait bien
24:41la révision
24:42c'est pas une rumeur
24:42cher Rafik
24:43la révision des valeurs locatives
24:44on en parle depuis plus de 10 ans
24:46mais quand on parle de révision
24:47on imagine tous
24:48que ça ne sera pas
24:49une révision à la baisse
24:49on est bien d'accord
24:50parce que nous sommes en France
24:51il y aura des perdants
24:51et des gagnants
24:52donc à quelle sauce
24:55vous allez être mangé
24:55dans deux ans
24:56ou dans trois ans
24:56tout ça pour dire que
24:57l'investisseur
24:58normalement constitué
24:59quand il doit arbitrer
25:00entre plusieurs possibilités
25:01d'investissement
25:02vu toutes les contraintes
25:03qu'on lui fait peser
25:04sur ses épaules
25:04et bien il va choisir autre chose
25:05donc ensuite
25:06il ne faut pas s'étonner
25:07qu'il n'y ait pas d'investisseurs
25:08qu'il n'y ait pas de capitaux
25:09qui viennent mettre
25:10de l'argent dans l'immobilier
25:11Il nous reste deux minutes là
25:13je veux des solutions
25:14des solutions
25:15pour régler cette crise
25:16Il y avait une proposition
25:18qui était intéressante
25:18le statut du bailleur privé
25:20qui a été un peu vidé
25:21de son essence
25:22au dernier moment
25:23dans le débat parlementaire
25:24c'est une proposition
25:25en plus qui est proposée
25:26par tous les ventailles
25:28du secteur
25:28constructeur ou bailleur
25:29qui était vraiment salué
25:30par tout le secteur
25:31exactement
25:31qui malheureusement
25:32a été annulé
25:33il y a plusieurs choses
25:34moi je pense qu'il faudrait aussi
25:35assouplir complètement
25:37les règles du HCSF
25:38le Haut Conseil
25:39de la Stabilité Financière
25:40vous savez c'est ce conseil
25:42qui estime
25:43que vous ne pouvez pas
25:44dépenser plus de 30%
25:45de votre revenu
25:46en endettement
25:47C'est une question de sécurité
25:47Oui mais alors
25:48il faut qu'on m'explique
25:49Raphaël dans ces cas là
25:50pourquoi est-ce qu'un ménage
25:51qui se loge à Paris
25:52et qui dépense 35
25:54voire 30-40%
25:55de son revenu
25:56en location
25:57ne pourrait pas faire la même chose
25:58en accès à la propriété
25:59l'infantilisation
26:01effectivement a ses limites
26:02et si un jeune ménage
26:03décide justement
26:04parce que ses préférences
26:05intertemporelles le dictent
26:06de mettre un effort financier
26:08à instanter
26:09pour accéder à la propriété
26:10je ne vois pas pourquoi
26:11est-ce qu'un organisme
26:13national étatique
26:14déciderait qu'il n'aurait pas
26:15le droit de le faire
26:15la banque a des ratios
26:16de rentabilité
26:18et a des ratios de solvabilité
26:19qui sont bien plus puissants
26:20que le HCSF
26:21déjà il faudrait libérer ça
26:21vous faites ça
26:22un statut du bailleur privé
26:24vous assouplissez
26:25les règles du HCSF
26:26vous remettez effectivement
26:28un allègement
26:29notamment des DMTO
26:30parce qu'il faut voir
26:30aujourd'hui que la fiscalité
26:31Le droit de mutation
26:32à titre onéreux
26:32c'est ce qu'on appelle
26:33les frais de notaire
26:33Voilà c'est à peu près
26:3410% du prix d'achat
26:35d'un bien
26:36et derrière
26:37vous assouplissez
26:39certaines normes
26:40pour permettre la construction
26:41avec tout simplement
26:42des choses qui sont très simples
26:43Guillaume Poitrinal
26:43en parle très souvent ici
26:44c'est de dire
26:45plutôt que d'avoir
26:46des recours
26:46qui peuvent durer
26:47jusqu'à deux ans
26:47vous faites des recours
26:48qui durent jusqu'à un mois
26:49et là vous pouvez avoir
26:50effectivement une appétence
26:51à construire
26:52et surtout d'avoir
26:53des guidages
26:54des guidance
26:55comme on dit
26:55de l'épargne des français
26:56vers justement ce secteur
26:57qui en aurait tant besoin
26:58vous faites ces trois mesures-là
26:59je pense qu'on a un choc
27:00d'offres à ça
27:00Olivier Babaud
27:03Moi aussi évidemment
27:04c'est simplification
27:05il faut rassurer les investisseurs
27:07il faut donner de la visibilité
27:09aussi sur l'état fiscal
27:11essayer d'avoir une stabilité
27:12alors est-ce qu'un gouvernement
27:14peut promettre une stabilité
27:15puisque le nouveau gouvernement
27:17par définition
27:18n'en a pas à se sentir
27:19On l'a eu pendant à peu près
27:2010 ans
27:20la stabilité fiscale
27:21Elle n'est jamais sûre
27:22a priori
27:23c'est ça le truc
27:24il faut vraiment
27:25que vous ayez une capacité
27:25de vision
27:26et puis il faut renoncer
27:27à toutes ces réglementations
27:28qui sont extrêmement
27:29inflationnistes
27:30en réalité
27:31en particulier
27:32sur les modes de construction
27:34et les normes
27:34Grafix Mati pour terminer
27:35Je résume tout ça
27:36par un mot
27:37c'est un choc de liberté
27:38ce qui serait salvateur
27:39pour l'immobilier
27:40mais pour bien d'autres secteurs
27:41C'est-à-dire le contraire
27:42de tout ce qu'on fait
27:42régulièrement
27:43chaque fois systématiquement
27:44sur l'immobilier
27:45Bien
27:45merci beaucoup
27:46on se retrouve dans une très
27:48courte minute
27:49pour une page de pub
27:50on va parler de la Chine
27:51c'est 1000 milliards
27:52d'excédents commerciaux
27:53parce que la méthode Macron
27:54pourrait répondre
27:55est la bonne
27:56et puis on reviendra
27:57sur l'Europe
27:58qui repousse son plan
27:59Made in Europe
28:00pourquoi
28:01pourquoi ce qui a été présenté
28:04comme un accélérateur industriel
28:05ne verra pas le jour
28:07ça devait être présenté demain
28:08finalement
28:08ce ne sera pas avant 2026
28:10ne quittez pas
28:10on revient tout de suite
28:11BFM Business et la Tribune
28:19présente
28:20les experts
28:22Raphaël Legendre
28:23Allez on est retour
28:24pour la seconde partie
28:25des experts
28:26avec toujours
28:26Olivier Babaud
28:27Rafix Maty
28:28Erwan Tizon
28:29on va partir en Chine
28:31avec ce chiffre
28:32choc
28:321000 milliards
28:34d'excédents
28:35commerciaux
28:36c'est un record
28:37pour la Chine
28:38100 milliards
28:38uniquement
28:39sur le mois
28:40de novembre
28:41alors Emmanuel Macron
28:42était dans Chine
28:44en fin de semaine dernière
28:45il a donné une interview
28:46à le confrère
28:47des Echos
28:47dans l'avion
28:49du retour
28:49et dans cette interview
28:50le chef de l'Etat
28:51brandit la menace
28:53d'une hausse éventuelle
28:54des droits de douane
28:55face à la Chine
28:56il dit aussi qu'il faut travailler
28:57à notre compétitivité
28:59évidemment
29:00et c'est un peu
29:00les deux écoles
29:01qui s'affrontent
29:02est-ce qu'on doit dresser
29:03un dôme protectionniste
29:05au-dessus de l'Europe
29:06pour comme le dit
29:08par exemple
29:09Nicolas Dufour
29:10que de BPI France
29:11protéger nos PME
29:13de la Pologne
29:13à la Bretagne
29:15ou alors
29:16est-ce qu'il faut accepter
29:17qu'on abandonne
29:18des pans entiers
29:19de notre industrie
29:20qui de toute façon
29:21ne seront plus compétitifs
29:23face à l'offre chinoise
29:25et on pense à l'automobile
29:26bien évidemment
29:27pour se concentrer
29:29sur ce qu'on sait faire
29:29sur ce qu'on vend bien
29:30à l'international
29:31sur le luxe
29:32sur les cosmétiques
29:33sur les utilities
29:35on a quand même
29:36des champions
29:37en Europe aussi
29:38je commence avec vous
29:38Olivier Babot
29:39je prends l'exemple
29:40de Lucas Déméo
29:40assez régulièrement
29:41Lucas Déméo
29:42il a quitté l'automobile
29:43pour aller vers le luxe
29:45est-ce que c'est pas
29:45un indicateur avancé
29:46de ce que risque
29:47de venir l'économie européenne
29:49bientôt ?
29:50Il faut être lucide
29:50le pays le moins développé
29:52maintenant c'est nous
29:52comme je disais
29:54on est sorti de l'histoire
29:54la France
29:55et puis d'ailleurs l'Europe
29:56on a loupé
29:57tous les tournants
29:57technologiques
29:58depuis les années 90
29:58on s'est massivement
30:00désindustrialisé
30:01la France plus que les autres
30:02et on n'a plus
30:05aucune grande entreprise
30:06parmi les 25
30:07plus grandes entreprises mondiales
30:08il faut voir
30:09la rapidité
30:10avec laquelle
30:10on est tous sortis de l'histoire
30:11et en fait
30:11on s'en est pas aperçu
30:12puisqu'on vivait
30:13un peu longtemps
30:13sur notre acquis
30:14on vivait grâce à la dette
30:15et puis on voyait la Chine
30:17parfois un peu
30:17de commissération
30:18quand je faisais mes études
30:19dans les années 80-90
30:21la Chine
30:22on n'en parlait même pas
30:23les mecs mouraient de faim
30:24ça n'existait même pas
30:24on parlait du Japon
30:25évidemment
30:26mais ils mouraient de faim
30:27par millions
30:27donc ça n'existait même pas
30:28c'était un pays
30:29c'était le Moyen-Âge
30:30la rapidité avec laquelle
30:31ils se sont développés
30:32et il faut bien voir
30:33que maintenant
30:33si on prend la technologie
30:35sur les automobiles
30:36par exemple
30:36ils sont objectivement
30:38très très bons
30:38ils sont objectivement meilleurs
30:40avec des coûts inférieurs
30:41on a été extrêmement naïfs
30:44eux n'ont jamais eu
30:45une politique d'ouverture
30:46c'est pas vrai
30:47ça a toujours été une politique
30:48où il fallait apporter
30:49faire des transferts
30:50des technologies
30:51dont ils ont pu profiter
30:52même si maintenant
30:53ils ont les leurs
30:54oui maintenant
30:54les rôles sont inversés
30:55donc il faut au moins
30:56avoir la lucidité
30:58de s'en apercevoir
30:58probablement
31:00moi qui ai toujours été
31:00bien sûr que le libre-échange
31:02est meilleur collectivement
31:04mais je crois que
31:04maintenant il faut qu'on soit
31:05beaucoup moins naïfs
31:06il faut qu'on mette
31:08évidemment des clauses miroir
31:09il faut qu'on soit
31:10beaucoup plus protectionniste
31:12il y a au moins
31:12un moment où le protectionnisme
31:13peut justifier
31:14dans la théorie économique
31:15c'est quand il est éducateur
31:16au point où on en est
31:17en fait c'est un peu ça
31:18le protectionnisme éducateur
31:18c'est à dire qu'on se protège
31:20le temps de développer
31:21notre propre industrie
31:23en tout cas on essaye
31:23de se mettre un petit peu
31:25à égalité
31:25on peut pas juste accepter
31:27l'idée qu'on va perdre
31:29notre industrie
31:29en disant on va être meilleur
31:30sur le luxe et le tourisme
31:33et peut-être un petit peu le vin
31:34parce que c'est très illusoire
31:35en réalité
31:36c'est une peau de chagrin
31:37on va se retrouver
31:37avec rien du tout
31:38on adore acheter
31:39mais en fait
31:40on va avoir de moins en moins
31:41de choses à vendre
31:41non
31:42il faut collectivement
31:43qu'on réagisse
31:45extrêmement fortes
31:45cette prise de conscience
31:46elle est en train d'arriver
31:47quand même un fixe matinon
31:48on a l'impression
31:48que tout le monde
31:49est en train d'ouvrir
31:49enfin les yeux en Europe
31:51on n'a pas toujours
31:52les solutions encore
31:52mais est-ce que moi
31:54la prise de conscience
31:54est là ?
31:55la prise de conscience
31:56est en train d'arriver
31:57on est en train de comprendre
31:58et de réaliser
31:59que la Chine
32:00n'est pas que le pays
32:03qui produit des produits
32:04bas de gamme
32:04non non
32:05la Chine aujourd'hui
32:06est un pays d'ingénieurs
32:08un tiers des étudiants
32:10aujourd'hui en Chine
32:11sont des ingénieurs
32:12vous avez en ce moment
32:13en Chine
32:147 millions d'ingénieurs
32:16en formation
32:16150 000 en France
32:18souvent avec un niveau supérieur
32:20au nôtre
32:20avec un niveau supérieur
32:21et notamment en mathématiques
32:22qui sont la matière
32:23d'excellence de l'avenir
32:24donc pour poser le débat
32:26on est en train de parler de ça
32:27on n'est plus en train de parler
32:28de la Chine des années 70
32:29on est en train de parler
32:30de la Chine
32:30qui est en train
32:31d'écrire l'avenir
32:31qui est en train de rivaliser
32:33et à certains égards
32:34d'ailleurs d'être
32:35plus performante
32:36et plus efficace
32:36que ce que font les Etats-Unis
32:37ce que font les Etats-Unis
32:38donc c'est de ça
32:39dont on parle
32:40alors quand on est confronté
32:43à une telle situation
32:43soit on la regarde
32:45de manière passive
32:45soit on fait comme l'Europe
32:47on légifère
32:48on invente
32:49un IA acte
32:52pour se protéger
32:52contre les méchants
32:53innovateurs
32:54américains et chinois
32:55soit
32:56on prend acte
32:58de la révolution en cours
32:59et on essaye de se mettre
33:00en attaque
33:00plutôt qu'en défense
33:01aujourd'hui on est en défense
33:02en permanence
33:03on a mis
33:05tous nos joueurs
33:07face aux buts adverses
33:08et on essaye de se défendre
33:09mais il n'y a personne
33:10pour aller marquer des buts
33:11aujourd'hui
33:11on est condamné
33:12si on veut exister
33:13dans la grande bataille
33:14qui vient
33:14on est obligé d'être en attaque
33:15être en attaque c'est quoi ?
33:17et bien c'est accepter
33:18par exemple
33:18l'idée de rentrer
33:20dans des rapports de force
33:20mais des rapports
33:21de force efficaces
33:22parce que la Chine
33:23est beaucoup plus puissante
33:24que nous
33:24donc il ne faut pas croire
33:25que le rapport de force
33:26entre la France et la Chine
33:27oui mais je vais vous dire
33:28qu'elle pourrait être
33:30un peu compliqué
33:30je vais vous dire
33:31qu'elle pourrait être
33:32un rapport de force crédible
33:33et acceptable
33:34quand nous avons exporté
33:38un certain nombre
33:38de produits en Chine
33:39dans le passé
33:40ils exigeaient
33:40ça faisait partie du deal
33:41un transfert de compétences
33:43et bien nous devrions
33:45être en mesure
33:45et souvent un partage actionnarial
33:46exactement
33:47et un partage actionnarial
33:49nous devrions être en mesure
33:51de demander à la Chine
33:51et ça ne serait pas
33:52être arrogant
33:53ni faire une offense
33:55à ce qu'ils font aujourd'hui
33:56à leur dire
33:57ok vous voulez pénétrer
33:58le grand marché
33:58de 450 millions
33:59de consommateurs
34:00de type classe moyenne
34:01européen
34:02et bien pour ça
34:02on va vous demander
34:03de créer des entreprises
34:05en Europe
34:06de vous associer
34:07avec des acteurs européens
34:08et de prévoir
34:09un transfert de technologie
34:10pourquoi je vous dis
34:11tout ça Raphaël ?
34:12c'est qu'il est temps
34:13aujourd'hui
34:13de se remettre
34:14dans une logique
34:14de planification
34:15la bataille actuelle
34:16que ça soit dans le domaine
34:17du quantique
34:17que ça soit dans le domaine
34:18de l'IA
34:18que ça soit dans le domaine
34:19du spatial
34:19on ne la gagnera pas
34:20ces deux prochaines années
34:21si on peut avoir
34:22une chance de la gagner
34:23il faut qu'on ait un projet
34:24à 10 ans
34:25à 15 ans
34:25à 20 ans
34:26c'est le grand retour
34:27de la planification
34:27dont nous avons besoin
34:28et donc la planification
34:30c'est-à-dire être capable
34:31d'avoir cette vision
34:31à 10 ans
34:32ou à 20 ans
34:33elle exige un transfert
34:34de compétences
34:34dans la durée
34:35donc on ne va pas chercher
34:36à gagner le bras de fer
34:37avec la Chine
34:38dans l'année qui vient
34:39ça ne marchera pas
34:40on ne va pas bomber le torse
34:41on ne va pas aller faire croire
34:42qu'on est meilleur que eux
34:43ça ne marchera pas
34:43on ne sera pas crédible
34:44en revanche
34:45l'idée qui consiste à dire
34:46que certains véhicules BYD
34:48vont être fabriqués
34:49en Europe
34:49et en France si possible
34:51avec un transfert de compétences
34:52et avec une logique de JV
34:54de joint venture
34:55là c'est quelque chose
34:56que nous serions en mesure
34:57d'expliquer à la Chine
34:58et qu'ils accepteront
34:59parce qu'ils l'ont fait
35:00ils l'ont fait
35:01je crois qu'aujourd'hui
35:02nous n'avons plus les moyens
35:03d'être arrogants
35:04on est en train de sortir
35:06de l'histoire
35:06vous l'avez dit
35:07on est en voie de tiers mondisation
35:09mais on a encore
35:09un gros marché
35:11450 millions de personnes
35:12qui fait rêver tout le monde
35:13nous avons des ingénieurs
35:15certes beaucoup moins que la Chine
35:16nous avons des mathématiciens
35:17donc il est encore temps
35:18de faire quelque chose
35:19encore faut-il avoir
35:19cette vision politique
35:20à long terme
35:21ce que par définition
35:24le contexte politique actuel
35:26interdit
35:26et encore faut-il avoir
35:27un vrai leadership européen
35:28ce qui n'est hélas
35:29certainement pas le cas
35:31avec Ursula Van der Leyen
35:31et ses amis
35:32oui dramatiquement
35:33aujourd'hui
35:33même question
35:34Erwan Tison
35:35est-ce qu'on doit ériger
35:36des barrières douanières
35:37massives pour protéger
35:38notre économie européenne
35:40ou miser sur la compétitivité
35:42de nos entreprises
35:42deux choses
35:44premièrement
35:45moi je pense
35:46comme d'autres
35:47que la vraie souveraineté
35:49c'est la réciprocité
35:50des dépendances
35:50la question c'est
35:52quelle dépendance
35:52allons-nous créer
35:53auprès de la Chine
35:54dans les prochaines années
35:55pour justement
35:56nous assurer
35:56notre propre souveraineté
35:57parce qu'on peut ériger
35:59effectivement des barrières douanières
36:00on peut faire du protectionnisme
36:01etc
36:01si on n'a rien à échanger
36:02en retour
36:03ça ne marchera pas
36:03un exemple empirique
36:04c'est la fameuse
36:05comme on dit
36:06diplomatie
36:07du Jolipran
36:08qui s'est passée
36:09en avril 2020
36:10vous vous rappelez
36:10l'Inde décide
36:11de fermer ses exportations
36:12de Jolipran
36:13tous les pays
36:14tapent à la porte
36:15en disant
36:15on a besoin
36:16effectivement
36:16de principes actifs
36:17etc
36:17il a fallu que Joe Biden
36:19à l'époque c'était
36:20Donald Trump arrive
36:20en disant
36:21si jamais vous n'ouvrez pas
36:22les frontières
36:22moi j'annule les commandes
36:23de puces de guidage
36:25pour vos missiles airs seuls
36:26et bien ça s'est décidé
36:28en l'espace de 24 heures
36:29la réouverture des exportations
36:30donc c'est ça en fait
36:30la souveraineté
36:31la question c'est
36:32sur quoi est-ce que nous
36:33on est capables
36:33et donc là
36:34si la Chine nous ferme
36:35les terres rares
36:35on leur fermerait
36:37je sais pas
36:37c'est ça la question
36:38c'est pour ça
36:41vous dites effectivement
36:42il faut miser sur
36:42nos avantages comparatifs
36:43instantanés
36:44mais ils sont pas essentiels
36:45et en plus de ça
36:46on sait très bien
36:46que l'économie chinoise
36:48tend justement
36:48à s'hyperspécialiser
36:49aussi sur le luxe
36:50pour ne plus dépendre
36:51du continent européen
36:52donc une fois qu'on a posé
36:54cette question là
36:54la question c'est
36:55comment est-ce qu'on assume
36:56justement notre leadership
36:57notre leadership
36:57on peut l'assumer
36:58en comprenant
36:59qu'on a changé de monde
37:00c'est-à-dire qu'on est passé
37:01d'une économie capitalistique
37:02qui était dominée
37:03par la loi Ricardienne
37:04des rendements décroissants
37:05donc les rendements décroissants
37:06c'est plus j'utilise un facteur
37:07de production
37:08moins il est performant
37:09à la loi de Romer
37:10sur les rendements croissants
37:12c'est-à-dire que
37:12quand on dit souvent
37:14que l'IA est un changement
37:15civilisationnel
37:16c'est pas uniquement
37:17du marketing
37:17c'est-à-dire que d'un point
37:18de vue économique
37:19toutes les lois
37:19sur lesquelles nous avons basé
37:20notre croissance
37:21ces 200 dernières années
37:22sont caduques
37:23ou en tout cas
37:23doivent être complétées
37:24et la loi des rendements croissants
37:26c'est peut-être la loi
37:26la plus puissante
37:27qui existe d'un point de vue économique
37:28de ces 200 dernières années
37:30expliquez-nous
37:30elle nous explique quoi ?
37:32Elle nous explique
37:32qu'une technologie
37:33plus on va l'utiliser
37:34plus elle sera performante
37:35donc en fait
37:35pour la première fois
37:36dans notre histoire
37:36on a une fuite en avant
37:38c'est-à-dire qu'on a
37:38la possibilité d'avoir
37:40quand on a un acteur
37:41qui est puissant sur un marché
37:42en plus avec des effets de réseau
37:43avec des effets superstar
37:44etc.
37:45cet acteur-là
37:45a la possibilité de rester en place
37:47et donc du coup
37:47de consolider son monopole
37:49concrètement ça veut dire quoi ?
37:50On l'a vu sur le numérique
37:51Exactement
37:52là où avant
37:52on avait une revitalisation
37:55des leaders mondiaux
37:57tous les 40-50 ans
37:58parce que justement
37:59ils déclinaient
37:59ils avaient des rendements décroissants
38:00aujourd'hui
38:00on va avoir l'exact inverse
38:02la question c'est
38:03comment est-ce que nous
38:03on fait justement
38:04pour être bon
38:05sur certains rendements croissants
38:06et donc ça ne sert plus à rien
38:07je pense de se battre
38:08sur les technologies
38:09sur lesquelles la Chine est forte
38:10mais il faut du coup
38:11anticiper le coup d'après
38:12il y a un coup d'après
38:13là-dessus on était très fort
38:15jusqu'en 2017-2018
38:16c'était par exemple
38:18pour reprendre l'exemple du véhicule
38:19c'était le véhicule autonome
38:20le véhicule autonome
38:21on sait très bien
38:21que la guéguerre
38:22qu'on a aujourd'hui
38:23sur l'énergie
38:23elle sera ridiculement marginale
38:25quand justement
38:26on n'aura plus de conducteurs
38:27pourquoi ?
38:28parce que 70% de la valeur
38:29à venir dans un véhicule autonome
38:31ce sera le logiciel
38:31et on avait Navia
38:33on avait Valeo
38:33pour tout ce qui était capteur
38:34qui nous permettaient
38:35tout simplement de se dire
38:36c'est pas grave
38:37si on ne fabrique pas
38:38les habitacles en France
38:39c'est pas grave
38:39si tout ça s'écternalisé
38:40en Roumanie
38:41en Chine ou au Vietnam
38:41tant que justement
38:42la tête pensante
38:44de la voiture
38:44est chez nous
38:45vous parlez à l'imparfait
38:46or oui
38:47qu'est-ce qu'on a fait ?
38:47en fait on a tout simplement
38:48dit principe de précaution
38:50attention
38:50cette technologie-là
38:51ne l'utilisez pas
38:52ou alors
38:53on a donné
38:53c'est simple
38:54on a donné 10 km
38:55en rond
38:56pas très loin de Rouen
38:57pour permettre
38:58à nos véhicules
38:58de circuler
38:59et donc ce qui fait que
39:00vu qu'on n'a pas compris
39:01que les rendements croissants
39:02aujourd'hui
39:02c'est ça qui dominait le monde
39:03et ça qui dominait l'économie
39:04on n'a pas justement
39:05permis à notre technologie
39:06d'apprendre
39:07et justement de se développer
39:08pour être des champions mondiaux
39:09là-dessus
39:09donc en fait
39:10c'est peut-être pas encore trop tard
39:11mais on a raté
39:12la prochaine révolution
39:13et quand on voit ça
39:14sur
39:15on multiplie ça
39:16à d'autres secteurs
39:16comme l'énergie
39:17comme le transport
39:18comme l'aérien
39:19comme l'aéronautique
39:20on se dit que
39:21par principe de précaution
39:22et par ce qu'on veut
39:23à chaque fois
39:23réguler l'innovation
39:24de manière ex-santé
39:25plutôt que de le faire ex-post
39:27c'est-à-dire ceinturer bretelles
39:28avant
39:28plutôt que de réparer les dégâts
39:30et bien en fait
39:30malheureusement
39:31tout ce génie
39:31dont vous avez parlé avant
39:32on l'a complètement gâché
39:35donc il n'est pas encore trop tard
39:36mais ça demandera là aussi
39:38d'adapter nos structures
39:39politiques et administratives
39:40pour passer vraiment
39:42d'un principe de précaution
39:43à un principe de risque
39:44ça nous permettra peut-être
39:45de enfin faire tourner
39:46un petit peu
39:47toutes nos machines
39:48qu'on a sur notre territoire
39:48et de créer nos propres
39:50futures dépendances
39:50avec la Chine
39:51c'est un changement culturel
39:52absolument majeur
39:53qui prendra sûrement
39:53un petit peu de temps
39:54oui mais c'est la seule condition
39:55à laquelle on y arrivera
39:56qu'est-ce qu'on a anticipé
39:58pour l'économie d'après
39:59on a perdu sur la robotisation
40:02on a perdu sur le numérique
40:04on n'est plus vraiment
40:07en selle pour l'intelligence artificielle
40:09même si on pousse
40:10énormément Mistral
40:11on voit que les ordres de grandeur
40:12n'ont rien à voir
40:13avec ce qui se passe
40:14ni aux Etats-Unis
40:15ni en Chine
40:16qu'est-ce qu'on a
40:17pour le coup d'après
40:18quantique
40:21silence
40:22silence sur le plateau
40:23vous me faites très peur
40:24l'Europe n'est quand même
40:25pas complètement perdue
40:25quantique
40:26véhicule autonome
40:27on sait que le spatial
40:27les télécommunications
40:28par exemple en Europe
40:30c'est quelque chose
40:30qui est souvent répété
40:31sur votre plateau
40:32on a 130 opérateurs téléphoniques
40:33si par exemple
40:34demain on opérerait
40:35une consolidation
40:35en ayant 5
40:36on ferait des économies d'échelle
40:37des économies de rendement
40:38et des rendements croissants
40:39qui seraient absolument fantastiques
40:40et qui nous permettraient
40:41avec des programmes spécifiques
40:43via Ariane
40:43d'avoir effectivement
40:44des télécommunications
40:45qui soient un programme
40:46qui soit peut-être aussi ambitieux
40:47que celui de SpaceX
40:48SpaceX il y a 10 ans
40:49c'était rien
40:49donc en fait
40:50le temps aussi
40:51c'est énormément raccourci
40:52on peut effectivement
40:53faire émerger des champions
40:54de manière extrêmement rapide
40:55à condition
40:55d'y mettre le paquet
40:56financier et réglementaire
40:58et lever les barrières
40:59au sein de l'Europe
40:59ça demanderait un changement majeur
41:01en particulier
41:01la politique de concurrence
41:02il faut rappeler
41:03qu'une des erreurs de l'Europe
41:04une des naïvetés
41:05si vous voulez
41:06c'est qu'on a privilégié
41:07énormément le consommateur
41:08on a dit il nous faut
41:09des prix bas
41:09il nous faut de la diversité
41:11alors des prix bas
41:12de la diversité de l'offre
41:13ça on en a eu
41:13mais on est tous très contents
41:14de payer nos forfaits téléphoniques
41:1610 euros aujourd'hui
41:17oui ou plutôt
41:18le t-shirt à 1 euro
41:19plutôt que le t-shirt local
41:20ça nous en coûterait
41:21probablement 10 à 15 fois plus
41:23sauf que
41:24ce qu'on a dit du coup
41:24dès qu'on avait des géants
41:26enfin des géants
41:26dès qu'on avait des entreprises
41:27européennes qui voulaient s'allier
41:29oh là là
41:29droit de la concurrence
41:31c'est pas possible
41:31le consommateur
41:33va très mal
41:33s'en vivre
41:35et du coup
41:36on n'a jamais créé
41:37les géants
41:38que tous les autres ont
41:39on s'est complètement préservé
41:41de ces effets
41:42on n'a évidemment pas créé
41:43nos grandes plateformes non plus
41:45il y a aussi
41:45c'est pour boucler
41:46ce qu'on a dit tout à l'heure
41:47un état d'esprit
41:48qui n'est plus celui de l'innovation
41:49mais qui n'est plus celui
41:50de l'achat
41:51de la certitude
41:52contre le risque
41:53et ça c'est évidemment dramatique
41:54on n'a pas voulu faire ça
41:56et je crois que c'est
41:57David Baverez
41:57qui a écrit un très bon livre
41:58Bienvenue en économie de guerre
41:59où il explique
42:00que l'économie de guerre
42:01c'est une économie
42:01qui repose sur l'offre
42:03c'est-à-dire que vous allez
42:03produire
42:04et produire
42:05en utilisant
42:06toutes les capacités
42:07de synergie
42:09donc vous allez grandir
42:10on n'a pas voulu faire ça
42:11on n'a pas voulu créer aussi
42:13c'est sans doute
42:14très compliqué pour l'Europe
42:15mais ce marché des capitaux
42:16cette union des marchés
42:18en particulier réglementaire
42:20qui aurait permis plus facilement
42:21la croissance de ces géants
42:23donc on n'a aucun de ces géants
42:24nous sommes des nains
42:25nous sommes nanisés
42:27c'est dwarft en anglais
42:28l'Europe est nanisée
42:30et donc c'est très difficile
42:31de remonter la pente
42:32c'est-à-dire qu'on peut
42:32prendre des décisions
42:33bonnes maintenant
42:34mais le temps qu'on arrive
42:35à nouveau à recréer
42:36regarder
42:37derrière les robots humanoïdes
42:39c'est compliqué de dire
42:39aujourd'hui
42:40on disait le quantique
42:40peut-être
42:41peut-être la révolution
42:43de main de l'énergie
42:44avec la fusion nucléaire
42:45il y a des trucs
42:46mais il faut s'y positionner
42:48très en amont
42:49et effectivement
42:50ne pas avoir le syndrome
42:51de la ligne Maginot
42:52et se dire
42:53tiens maintenant
42:53on va essayer d'être bon
42:55sur l'intelligence artificielle
42:57c'est raté
42:57je veux dire
42:58il faut être assez lucide
42:59il va falloir
43:00c'est un très big business
43:01c'est à coût
43:02de centaines
43:04de milliards d'euros
43:04d'investissement
43:05on les a pas
43:07j'adore Mistral
43:08mais qui utilise le chat
43:09ici je veux dire
43:10bon entre nous
43:10que je trouve
43:13d'ailleurs objectivement
43:13d'un point de vue économique
43:14plus puissant
43:15et plus pertinent
43:16que Tchad GPT
43:17parce que
43:18parce que tout simplement
43:19en termes de sources
43:20en termes de raisonnement
43:21et en termes de connexion
43:22entre différentes données
43:23je trouve qu'il est plus intuitif
43:25qu'il est plus malin
43:26que Tchad GPT
43:26oui
43:27Medine France
43:27ça fonctionne
43:28Olivier
43:28Rafix Maty
43:30le grand spécialiste
43:30dans l'intelligence artificielle
43:31est-ce que vous êtes d'accord
43:32avec ce qu'il vient d'être dit
43:33parce qu'on a perdu
43:34la bataille de l'IA en Europe
43:35on a perdu la bataille
43:36des LLM probablement
43:37mais
43:38sur la super intelligence
43:40mais l'avenir
43:40n'est pas forcément
43:41du modèle
43:42vous savez
43:43le problème que nous avons aujourd'hui
43:44en France et en Europe
43:45n'est pas un problème de compétence
43:46c'est pas un problème de génie
43:47c'est un problème politique
43:48je dis les choses clairement
43:50de manière basique
43:51les véhicules autonomes
43:53nous avions les capacités
43:54de le faire
43:54on se croit plus intelligent
43:56que les autres
43:56on interdit les conduites autonomes
43:57de niveau 4 et 5
43:58en Europe
43:59donc c'est juste pas possible
44:00vous avez ce principe
44:02de précaution
44:02qui bride tout
44:03vous avez
44:05dans le domaine de l'IA
44:07l'acte fondateur
44:08de l'Union Européenne
44:09c'est l'IA acte
44:10c'est un acte de régulation
44:11le monde entier
44:12est en train d'être
44:13en mode conquête
44:14nous on est
44:14en régulation
44:16allez à Shenzhen
44:17allez à Shenzhen
44:17et vous comprendrez
44:18ce qui se passe
44:18quand vous entrez
44:19dans une usine
44:20qu'il n'y a pas de clim
44:21que les lumières sont éteintes
44:22parce que vous avez
44:22des robots qui
44:23tournent tout seul
44:24quand
44:25vous avez des voitures autonomes
44:28et des taxis autonomes
44:30que ce soit à Shenzhen
44:31ou que ce soit
44:31avec Waymo
44:32à Houston
44:33ou à San Francisco
44:35ou à Londres
44:37qui arrive très vite
44:39et que tout ça
44:39est juste interdit chez nous
44:40je crois que nous sommes
44:42aujourd'hui responsables
44:43de notre problème
44:43c'est à dire que
44:44à force d'être
44:46prisonniers de la protection
44:47à force de vouloir dire
44:48non mais nous on est là
44:49nous on est plus intelligents
44:50que les autres
44:51on va vous protéger
44:52contre le mal
44:52mais pendant ce temps là
44:53les autres y font
44:53les autres y avancent
44:54les autres y créent
44:55et à chaque fois
44:57que je reviens
44:58des Etats-Unis
44:58et bientôt d'ailleurs
45:00je compte aller faire
45:00une virée à Shenzhen
45:01pour voir ça
45:02de mes propres yeux
45:02je sais que je vais me prendre
45:03une baffe
45:03je sais que je vais me prendre
45:04une baffe
45:05parce que le monde avance
45:06et le monde ne nous attend pas
45:07donc il faut qu'on arrête
45:08avec notre complexe
45:08de supériorité européen
45:09qui consiste à dire
45:10nous
45:11alors nous on va faire
45:13un DSA
45:13on va faire un DMA
45:14on va faire un IACT
45:15et avec ça
45:16on sera les maîtres du monde
45:16en numérique
45:17bah non c'est un petit peu
45:18compliqué que ça
45:19je vous le dis Raphaël
45:20on a les ingénieurs
45:21on a un génie entrepreneurial
45:24en France
45:24moi je rencontre
45:26des entrepreneurs
45:26réels
45:28et en puissance
45:29tous les jours
45:30d'ailleurs beaucoup d'entre eux
45:31aujourd'hui se posent la question
45:32de savoir s'ils vont aller
45:32entreprendre
45:33à l'extérieur de France
45:34un il n'y en a pas qu'en France
45:35et deux les salaires
45:36sont meilleurs ailleurs
45:36exactement
45:37parce que les signaux envoyés
45:38ne sont pas forcément les bons
45:38donc le terreau
45:40malgré tout
45:41est extrêmement fertile
45:42vous enlevez de la réglementation
45:43et vous mettez
45:44une logique
45:45objectivement tournée
45:47vers l'avenir
45:47prenez l'exemple du nucléaire
45:49avantage compétitif majeur
45:50le président de la république
45:53a annoncé en 2022
45:54un projet de 6 nouveaux OPR
45:57et 8 en option
45:57il n'y a pas eu
45:59une seule brique
45:59qui a été posée
46:00il n'y a pas eu
46:00une seule brique
46:01qui a été posée
46:02enfin c'est pas sérieux
46:03quand on a
46:03un avantage compétitif
46:05parce que quand on parle d'IA
46:06l'énergie
46:07et de véhicules autonomes
46:08et de robots
46:09tout ça
46:09les armées de robots
46:10les milliards
46:12de véhicules autonomes
46:13il va falloir les alimenter
46:14en énergie
46:14on a la base pour ça
46:15ça s'appelle le nucléaire
46:16on a prévu
46:1714 réacteurs
46:19il y a quelques petits
46:19problèmes de financement
46:20qui sont réglés
46:21mais ça ne veut pas dire
46:21que le gouvernement
46:22n'y travaille pas
46:23non plus très activement
46:24c'est très intéressant
46:25ce que vous dites
46:26il y a quelques petits
46:26problèmes de financement
46:27qu'est-ce que ça veut dire
46:28ça veut dire qu'en fait
46:29on est capable de s'endetter
46:30pour payer des retraites
46:30on est capable de s'endetter
46:32pour payer des chèques énergie
46:33mais on n'est pas capable
46:34de s'endetter pour payer
46:35l'énergie qui va assurer
46:37la souveraineté de la France
46:38ces 50 prochaines années
46:39un mot sur
46:40c'est le dernier thème
46:41des experts aujourd'hui
46:42le plan Made in Europe
46:43qui devait être présenté
46:44demain par la commission
46:45européenne
46:46et qui devait notamment
46:47instaurer une préférence
46:48européenne
46:49c'était beaucoup défendu
46:50par le commissaire français
46:52à l'industrie
46:52Stéphane Séjourné
46:54on parlait de la politique
46:55industrielle justement
46:56avec vous Olivier Babot
46:57tout à l'heure
46:57la commission a vu
46:59des dissensions
47:00entre les états-brambles
47:01c'est toujours le même problème
47:01au sein de l'Europe
47:02pour qu'on se mette d'accord
47:03à repousser
47:04ce plan Made in Europe
47:06à au moins
47:07au plus tard
47:07enfin au plus tôt
47:08fin janvier 2026
47:11est-ce qu'on peut
47:12bâtir
47:13Erwan Tison
47:14une politique
47:15et une stratégie
47:16industrielle cohérente
47:17quand les états-membres
47:18ne sont pas d'accord
47:19les uns avec les autres
47:20parce qu'on n'a pas
47:21les mêmes intérêts économiques
47:22alors oui
47:23d'ailleurs il y a pas mal
47:24de papiers universitaires
47:25qui pointent là-dessus
47:27qui sont en train
47:28d'être rédigés là-dessus
47:28littérature émergente
47:29très intéressante
47:30en fait on peut le faire
47:31mais pas à 27
47:32c'est ça la question
47:33en fait ce qu'il faudrait
47:34il y a la solution
47:35que nous disent les économistes
47:36c'est qu'il faut
47:37cartographier déjà
47:39les forces et les faiblesses
47:40en Europe
47:40et créer des clusters
47:42inter-industriels
47:43par exemple
47:44avoir de la chimie
47:45effectivement
47:45entre l'Allemagne
47:46et le nord de l'Europe
47:47avoir de l'agriculture
47:48au niveau du sud de l'Europe
47:49avoir effectivement
47:50de l'IA
47:50ou de l'industrie
47:52un peu plus lourde
47:53que ce soit
47:54dans la fameuse Europe centrale
47:55et donc l'idée
47:56c'est de se dire
47:56il faut effectivement
47:57qu'il y ait ces clusters
47:58qui soient réalisés
47:59donc des coopérations
48:00inter-
48:00est-ce que c'est
48:01intra-européenne
48:02au niveau du spatial
48:04au niveau de la défense
48:05le projet Provo
48:06ça se fait
48:06ça se fait
48:09de manière
48:10poussive
48:11ça se fait
48:11de manière poussive
48:12ça se fait
48:12sur certains secteurs
48:13et ça se fait
48:14de manière
48:14extrêmement diffusée
48:16et extrêmement
48:17d'un point de vue
48:18temporalité
48:18on n'a pas les mêmes choses
48:19en même temps
48:19il y a une chose
48:20qui serait très simple
48:21et c'est là-dessus
48:21qu'on attend quelque part
48:22la commission européenne
48:23sans partir
48:24sur le volet planification
48:25mais c'est de se dire
48:26effectivement
48:26on va abolir
48:28énormément de nos règles
48:29le faire comme Juncker
48:30avait dit par exemple
48:30déjà de supprimer
48:31la règle de l'alignité
48:32pour passer à une règle
48:33de majorité
48:33et on va voter
48:34tout simplement
48:35des financements
48:35et des allègements
48:36un petit peu
48:37sous le côté bac à sable
48:37des allègements normatifs
48:39sur certains secteurs
48:39dans certaines zones
48:40géographiques européennes
48:41là aussi
48:41est-ce que ça n'existe pas
48:42avec l'EPIEC
48:43non
48:43parce qu'on n'a pas
48:45le volet
48:45des projets
48:46qui permettent
48:47des projets européens
48:48d'innovation
48:49qui permettent
48:50de se libérer
48:50de certaines contraintes normatives
48:51mais on n'a pas
48:52le côté bac à sable
48:53on n'a pas le côté
48:54faites la preuve
48:54justement
48:55de la nécessité
48:56de votre technologie
48:57et on a l'évaluation
48:59ex post
49:00pourquoi ?
49:00parce qu'on a toujours
49:01cette évaluation
49:02ex santé
49:03qui du coup nuit
49:04quelque part
49:04à ce côté investissement
49:05si on met l'effort
49:06si on a effectivement
49:07quitte à faire
49:07des emprunts européens
49:08un gros emprunt européen
49:09en tout cas flécher
49:10les budgets qu'on a actuellement
49:11quitte à mutualiser
49:12certaines de nos ressources
49:13parce que de toute façon
49:14on se targue toujours
49:15d'avoir un marché
49:16de 400 millions
49:17mais c'est faux
49:18ça n'existe pas
49:18le marché de 400 millions
49:19de consommateurs
49:20à part la monnaie commune
49:21on ne partage rien d'autre
49:21en commun
49:22on n'a pas
49:22sans revenir sur le rapport
49:24l'Union Européenne
49:27n'a pas d'existence
49:28politique et budgétaire
49:29tant qu'elle n'aura pas ça
49:30elle ne pourra pas
49:31exister en commun
49:32donc peut-être
49:34il faut aussi
49:34les révolutions
49:35se font aussi
49:36dans les crises
49:36peut-être qu'on pourra
49:37se permettre justement
49:38de créer une véritable
49:39Union Européenne
49:40telle qu'elle est nécessaire
49:41parce que justement
49:42on a besoin d'un levier
49:43fiscal et budgétaire
49:44qui soit commun
49:44pour compléter
49:45le budget monétaire
49:46et c'est à ces conditions-là
49:47qu'on pourra justement
49:48faire des investissements
49:49ciblés, régionalisés
49:50sur certains secteurs
49:51pour faire émerger
49:51des champions régionaux
49:52Bon, la crise existentielle
49:53elle arrive là quand même
49:54tout le monde alerte
49:55de Mario Draghi
49:57jusqu'à la politique
49:58la nouvelle stratégie
50:00de politique internationale
50:01présentée
50:02par les Etats-Unis
50:03vendredi
50:04je reviens sur
50:05la souveraineté industrielle
50:07est-ce que le report
50:07du plan
50:08Made in Europe
50:09est un coup dur
50:10pour la souveraineté industrielle
50:11européenne
50:12ou pas Olivier?
50:12Oui je pense
50:12parce que ça prouve
50:13encore une fois
50:14notre incapacité
50:15à se mettre dans la temporalité
50:16dans le rythme
50:17où vivent les autres pays
50:18quand les autres sont capables
50:19de construire
50:20de s'implanter
50:20en quelques mois
50:21nous c'est comme si on vivait
50:23dans un temps
50:23complètement différent
50:24c'est souvent des problèmes
50:25de décalage d'ailleurs
50:26dans les rythmes
50:27comme il y a un problème
50:29de décalage
50:29entre le temps économique
50:30le temps politique
50:31le temps judiciaire
50:32par exemple
50:32on a exactement ce problème là
50:34quand on enseigne la stratégie
50:35on dit qu'il faut à tout prix
50:36éviter d'être
50:37ce qu'on appelle
50:37stuck in the middle
50:38collé au milieu
50:39c'est-à-dire ni bas de gamme
50:40ni haut de gamme
50:40le bas de gamme
50:41ça peut être très bien
50:42le low cost
50:42c'est super efficace
50:43quand vous êtes haut de gamme
50:44il faut l'être vraiment
50:44quand vous êtes ni l'un ni l'autre
50:46vous avez les inconvénients de tout
50:47l'Europe
50:47il faut bien le dire
50:48stuck in the middle
50:50on est au milieu
50:51on n'est pas assez fédéraux
50:54si on avait
50:54beaucoup de plus fédéralistes
50:55si on avait
50:56un marche forcée
50:56vraiment créé
50:57je ne dis pas que c'est ça
50:58qu'il fallait faire
50:59mais si on avait créé
51:00un vrai marché
51:01unifié
51:01réglementaire
51:02au niveau de la réglementation
51:03politique
51:04avec un budget
51:05là on pouvait faire quelque chose
51:06et prendre des décisions
51:07et là on était effectivement puissant
51:08à 450 millions
51:09ou alors
51:10il aurait fallu
51:11ne pas perdre
51:11notre souveraineté
51:12au niveau des états
51:13et être capable de réagir
51:15avec un principe
51:16de subsidiarité économique
51:17qui fait qu'on va prendre
51:18la décision
51:19au meilleur niveau
51:20et malheureusement
51:21on est entre les deux
51:22on a perdu la souveraineté
51:23mais on n'est pas assez fédéraux
51:25et on a cru
51:25que l'union
51:28allait se faire
51:29l'union sur le réglementaire
51:31allait se faire
51:31beaucoup plus facilement
51:32et ce n'est pas du tout
51:33réglementaire et politique
51:33et ce n'est pas du tout
51:34ce qui se passait
51:35on parlait tout à l'heure
51:36des salaires
51:36c'est là qu'il faut voir
51:37le côté cercle vicieux terrible
51:39si on a un brain drain terrible
51:41c'est-à-dire une fuite des cerveaux
51:42si on a du mal aussi à créer
51:44c'est que de plus en plus
51:45on est pauvres en fait
51:47on s'est appauvris
51:48en PIB par tête
51:49on a décroché
51:50l'Europe par rapport
51:51au reste du monde
51:52et la France par rapport
51:52à l'Europe
51:53ça veut dire qu'on paye
51:54moins cher
51:55objectivement nos gens
51:56quelqu'un disait
51:57c'est un grand constructeur
51:58un avionneur
51:59on a un super ingénieur
52:01on voulait le payer
52:01en tout début de carrière
52:0280 000
52:03c'est vachement bien
52:0480 000 brut
52:04c'est quand même quelque chose
52:05normalement
52:06et bon il y a
52:07une grande plateforme
52:08que je ne citerai pas américaine
52:09qui a proposé 800 000
52:10voilà tout simplement
52:11c'est-à-dire qu'à partir de ce moment-là
52:12quand vous êtes
52:13une sorte de pays
52:14sous-développé
52:15vous proposez forcément
52:16des salaires de pays
52:17sous-développés
52:18et bien les gens s'en vont
52:19la difficulté à créer
52:21sur votre sol
52:22elle n'est pas seulement
52:23réglementaire et fiscale
52:24même si elle est aussi
52:24réglementaire et fiscale
52:25elle est aussi que
52:26que la vie se passe ailleurs
52:28voilà c'est ça qui est dramatique
52:29et encore une fois
52:30on s'en sortira
52:31puisqu'on voit que
52:31toutes ces choses-là
52:32sont imbriquées
52:33par une remise à plat
52:34mais radicale
52:36par une libération
52:37comme disait Rafik
52:38un principe de liberté
52:39qui tout d'un coup
52:40redonne
52:41de l'énergie
52:42à toutes ces énergies
52:43de la liberté
52:44à ces énergies
52:44qui sont effectivement
52:45bien présentes
52:46bon le sursaut européen
52:47est donc absolument indispensable
52:49si je comprends bien
52:50il est indispensable
52:51mais il n'est pas gagné
52:52parce que malheureusement
52:53on le voit bien
52:54quand il s'agit de sortir
52:55une norme
52:56alors là on est extrêmement rapide
52:57on est extrêmement efficace
52:58mais lorsqu'il s'agit
52:58de parler de l'avenir
52:59on le voit dans ce cas
53:00là ça devient tout de suite compliqué
53:01mais là on a les omnibus
53:02qui sortent quand même
53:03le rapport Draghi
53:04à marche forcée
53:04avance petit à petit
53:06on a présenté une stratégie
53:07de défense économique
53:08le rapport Draghi
53:08qui est à l'extérieur
53:09comment ça arrive
53:10le rapport Draghi
53:11qui est un excellent rapport
53:12et qui donne d'ailleurs
53:12la feuille de route
53:13objectivement
53:14je crois qu'on est à 14 ou 15%
53:15donc ça pose quand même le sujet
53:18et moi ce qui m'inquiète
53:20voyez-vous
53:20et je le dis
53:21c'était avant l'été
53:22peut-être qu'avec les paquets
53:23qui arrivent
53:23on va un peu accélérer quand même
53:25peut-être qu'on va arriver à 20%
53:27oui mais enfin
53:27pendant ce temps-là
53:28je parlais de Shenzhen tout à l'heure
53:30quand vous allez à Shenzhen
53:31et que vous allez dans un Fab Lab
53:32vous arrivez avec une idée
53:34et vous ressortez
53:35avec le prototype
53:37en moins de 24 heures
53:38il faut juste comprendre
53:39qu'est-ce qui se passe là-bas
53:41et qu'est-ce qui se passe ici
53:41moi ce qui m'inquiète voyez-vous
53:42et c'est ce qui me rend
53:43un peu pessimiste
53:44c'est que
53:45même en accord bilatéraux
53:48entre deux pays
53:49extrêmement frères
53:49on n'est parfois
53:50pas capable de se mettre d'accord
53:51pour moi l'exemple
53:53de l'avion de combat
53:54franco-allemand
53:55le SCAF
53:56qui n'arrive pas
53:58alors qu'on est
53:59sur les deux premières économies
54:00de la zone euro
54:00on devrait être main dans la main
54:01on n'arrive pas à le faire
54:02l'histoire n'est pas dite
54:05la baisse n'est pas encore
54:06complètement dite
54:06mais c'est compliqué
54:07jusqu'à présent
54:09c'est pas gagné
54:10dernier point
54:11il y a quelques signaux faibles
54:12pour se réjouir
54:13en fin de seconde
54:14Yann Lequin par exemple
54:15a décidé d'installer
54:16sa nouvelle start-up à Paris
54:17ben voilà
54:17on termine sur une pointe d'optimisme
54:19on attire encore les talents
54:21effectivement
54:21c'est la preuve aussi
54:22peut-être
54:22parmi tous les écosystèmes du monde
54:23il a choisi Paris
54:24donc peut-être qu'il se passe
54:25quelque chose aussi
54:25dans notre pays
54:26sur ce thème-là
54:26mais évidemment
54:27la France et l'Europe
54:28ne sont pas morts
54:28on aura l'occasion
54:29d'en rediscuter
54:30merci à tous les trois
54:31Erwan Tizon, Rafix, Mati
54:32Olivier Babot
54:33d'avoir participé
54:34à cette émission
54:35que vous retrouvez
54:36en rediff
54:37en podcast
54:38sur l'appli BFM Business
54:39bien sûr
54:40et sur notre site
54:41tout de suite
54:41c'est tout.investir
54:42animé par Antoine Larigauderie
54:44quant à moi
54:44je vous retrouve demain
54:4510h, 11h en direct
54:47comme d'habitude
54:47sur l'antenne de BFM Business
54:49très bonne journée
54:50les experts
54:54débats et controverses
54:55sur BFM Business
54:57sur le live
55:00pour cette émission
55:00de BFM
55:01dans une petite émission
55:02de BFM
55:02sur le live
55:03pour cette émission
55:04de BFM
55:04en ligne
55:04en ligne
55:04en ligne
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