- il y a 11 heures
Budget de la sécurité sociale : avant le vote décisif des députés ce mardi sur un budget qui fracture le bloc central, l'ancien président de la République et député socialiste de Corrèze est l'invité de RTL Matin.
Regardez L'invité RTL de 7h40 avec Thomas Sotto du 09 décembre 2025.
Regardez L'invité RTL de 7h40 avec Thomas Sotto du 09 décembre 2025.
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00:00En anglais RTL, il est 7h41.
00:02Thomas Soto, RTL Matin.
00:04Il est aujourd'hui député socialiste de la Corrèze, il a une voix qui porte, une voix qui compte à gauche.
00:08L'ancien président de la République, François Hollande, est l'invité d'RTL Matin.
00:10Bonjour et bienvenue sur RTL, François Hollande.
00:12Bonjour.
00:12On va bien sûr parler du budget de la sécu, mais avant ça, j'aimerais qu'on évoque le livre de Nicolas Sarkozy,
00:16écrit en détention et qui sortira demain. Il vous l'a envoyé ce livre ou pas ?
00:19Non, il l'a envoyé à tous les Français, j'imagine.
00:22On sait déjà que Nicolas Sarkozy raconte une conversation qu'il a eue avec Marine Le Pen.
00:27C'est lui qui l'a appelé pour la remercier des mots qu'elle avait eus à son égard au moment de sa condamnation.
00:32Et il a assuré à la chef historique du RN qu'il ne s'associerait pas à un quelconque front républicain
00:37lors des prochaines échéances, des prochaines élections. Est-ce que ça vous surprend ?
00:43Il avait déjà, avant cette incarcération et ce qu'elle a pu porter dans son esprit,
00:50il avait déjà annoncé qu'il ne se retrouvait plus dans le front républicain
00:54et que le RN était dans l'arc républicain.
00:59Ce qui était une rupture par rapport à ce qu'avait été la position classique de la droite
01:04avec Jacques Chirac et même avec Nicolas Sarkozy quand il était président de la République
01:08et même quand il avait quitté l'Elysée.
01:12Dire que les électrices et les électeurs du RN sont dans l'arc républicain n'est pas discutable.
01:19Ils votent, ils ont le droit à être représentés.
01:23En revanche, il y a toujours eu une position qui était de dire que les dirigeants, les représentants
01:29du Front National d'abord, du Rassemblement National ensuite, n'ont pas les valeurs républicaines.
01:34Ce sont des principes de préférence nationale, de discrimination,
01:38parfois même allant jusqu'à des formes de racisme.
01:42Donc pour vous le RN n'est toujours pas dans l'arc républicain ?
01:44Et si vous vous souvenez, j'étais déjà premier secrétaire à l'époque,
01:48nous avons appelé à voter Jacques Chirac en 2002 face à Jean-Marie Le Pen.
01:52Et ensuite, lorsque Emmanuel Macron s'est retrouvé deux fois face à Marine Le Pen,
01:58les socialistes, la gauche d'une manière générale, ont appelé à voter pour le candidat
02:05qui écartait l'extrême droite.
02:07Et cette position, elle était partagée aussi dans les élections locales,
02:11quand la droite française elle-même voulait écarter l'extrême droite et pouvait accepter.
02:16Et on l'a vu aussi aux élections législatives de 2024, où il y a eu un Front Républicain.
02:21Donc là, il y a une rupture.
02:22Il parle d'un cordon sanitaire factice aujourd'hui.
02:24Est-ce que pour vous, cette phrase de Nicolas Sarkozy vaut soutien à Marine Le Pen ?
02:28Je ne pense pas qu'il ait été jusque-là,
02:31mais ça veut dire que s'il y avait, par exemple, au second taux de la prochaine élection présidentielle,
02:38un candidat qui serait du centre-gauche, ou du centre même, face à Marine Le Pen,
02:47ça veut dire que Nicolas Sarkozy et d'autres, puisqu'il n'est pas le seul à droite à avoir cette position,
02:53n'appelleraient pas à voter pour ce candidat et à faire barrage à l'égard de Marine Le Pen,
02:58qui est, il faut le dire nettement, qui est une alliée de Donald Trump,
03:03qui a été très liée à Vladimir Poutine,
03:06qui est contre l'Union Européenne, en tout cas dans ce qu'elle représente,
03:10et qui est sur une position qui est souvent celle de préférence nationale,
03:17et donc de contraire à la Constitution.
03:20Donc c'est extrêmement grave.
03:21Vous parlez d'une affiche éventuelle entre un candidat de centre-gauche et un candidat RN,
03:24et si c'était un duel entre l'ERN et LFI, vous voteriez pour qui, vous ?
03:30Autrement dit, entre Jordan Bardella ou Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon.
03:33Je suis extrêmement sévère sur LFI.
03:36Je pense que LFI a commis des fautes graves par rapport à des principes fondamentaux,
03:42et notamment par rapport à la laïcité, ou à la période aussi,
03:47qui a consisté, après le 7 octobre, à ne pas reconnaître le Hamas comme une organisation terroriste.
03:51Mais chaque fois que j'ai été confronté personnellement face à l'extrême droite,
03:58je n'ai jamais varié.
04:00Donc il n'y aura pas d'autres fronts républicains anti-LFI de votre part ?
04:03Non, et...
04:04Vous avez dénoncé il y a un an au grand jury ici la dérive sectaire comme une notariste est brutale.
04:09Je la confirme, mais je ne fais pas une égalité entre LFI et RN.
04:14Je considère qu'LFI a commis des fautes graves, commet des entorses tout à fait profondes à ce qu'est le pacte républicain,
04:22et aux valeurs qui sont attachées pour moi à la laïcité, mais par rapport à un risque d'extrême droite.
04:28Vous voteriez Jean-Luc Mélenchon ?
04:29Alors maintenant, je vais vous préciser, je ne pense pas que Jean-Luc Mélenchon arrivera au second tour de l'élection.
04:34Pourquoi ? Parce que Jean-Luc Mélenchon, précisément parce que c'est un repoussoir,
04:38ne peut avoir aucune chance face à Marine Le Pen ou Jordan Bardella.
04:43C'est la raison pour laquelle je pense que le candidat ou la candidate qui sera en face de l'extrême droite
04:48sera un candidat qui représente les valeurs républicaines, soit du centre droit, soit du centre gauche.
04:54Bon, venons-en au budget, François Hollande. Cette fois, c'est l'heure de vérité.
04:57Les députés vont devoir se prononcer sur le projet de loi de finances de la Sécurité sociale.
05:00Vous, vous allez voter pour ou contre ce projet de budget ?
05:03Je vais voter pour ce projet de budget de la Sécurité sociale,
05:08à la fois parce que c'est nécessaire pour la France de disposer d'une loi de financement
05:14qui permette d'assurer le fonctionnement des hôpitaux, de nos services de santé,
05:19de financer les retraites et d'assurer le versement des prestations.
05:23Je veux voter pour aussi parce qu'il y a eu dans la discussion des progrès,
05:27notamment la suspension de la réforme des retraites,
05:29la suspension également de ce qui était prévu pour les franchises médicales,
05:34le congé parental, l'augmentation du budget des hôpitaux.
05:37Donc quand c'est bon pour la France et bon pour les Françaises et les Français,
05:40je ne suis pas dans une position de sectarisme qui justifierait de voter contre,
05:45mais même de m'abstenir.
05:47C'est un vote en vous pinçant le nez, un vote du moins normal, c'est quoi ?
05:49Non, c'est un vote qui consacre une négociation.
05:52Quand la négociation a eu lieu, quand les gestes ont été faits,
05:55quand des concessions ont été accordées,
05:57écoutez, il y a un principe à la fois de responsabilité et de loyauté.
06:03Je considère que le gouvernement de Sébastien Lecornu,
06:06dans la discussion sur la loi de financement de la sécurité sociale,
06:10a été fidèle à sa parole.
06:12Même si le robinet des déficits est ouvert, ce que dénonce d'ailleurs Edouard Philippe ?
06:15Oui, mais ce serait pire.
06:16Si le texte ne passe pas, ce n'est pas 20 milliards de déficit de la sécurité sociale,
06:21c'est 30.
06:22Je rappelle, ça a été dit par d'autres, que lorsque j'ai terminé mon mandat,
06:27la sécurité sociale était à l'équilibre.
06:30Donc je ne suis pas pour une fuite en avant.
06:3320 milliards de déficit, ça veut dire 20 milliards d'emprunts pour financer les dépenses sociales.
06:38Donc ce matin, vous dites...
06:38Pire, avec la loi spéciale, si elle venait pour consacrer le fait qu'on n'ait pas voté le projet de loi de financement de la sécurité sociale.
06:46Ce matin, vous dites à vos alliés communistes et écologistes, votez sur le budget de la Sécu.
06:50Oui, je leur dis, votez, parce que vous avez participé aussi à cette discussion.
06:54Et si vous ne voulez pas voter parce que vous avez des réserves, abstenez-vous.
06:59Et je dis aussi aux membres de la majorité, parce que quand même, c'est un peu le monde à l'envers là.
07:03C'est un comble. Il y a des membres LR, il y a des membres Horizon, donc le parti d'Edouard Philippe,
07:09qui sont au gouvernement et qui ne votent pas le texte du gouvernement.
07:13Donc il y a un moment où il faut appeler chacun à la fois la responsabilité et un moment à une forme de solidarité.
07:21Et la première solidarité est à l'égard des Français.
07:24Et si ça ne passe pas, est-ce que le gouvernement devra démissionner ?
07:26Non. D'abord, ce n'est pas le texte dans sa version définitive, parce qu'il y a encore une dernière...
07:32Un tour au Sénat.
07:33Une lecture après le Sénat.
07:34Mais je pense qu'il vaut mieux, tout de suite, arriver à la solution.
07:38C'est-à-dire montrer qu'il y a une majorité pour que ce texte devienne la loi de financement.
07:43Vous voterez donc le budget de la Sécu cet après-midi.
07:45Est-ce que vous voterez également le projet de loi de finances au nom de la recherche de la stabilité ?
07:49Là, le budget, c'est le budget du gouvernement.
07:53Il a été assez peu modifié, en tout cas pas suffisamment dans la discussion.
07:57Et là, c'est très difficile, même impossible, de demander à une opposition de s'abstenir.
08:03C'est un marqueur, le budget.
08:04Quand on vote le budget, c'est qu'on soutient le gouvernement.
08:05On est dans la majorité, donc ce n'est pas le cas.
08:08Mais moi, j'ai toujours dit qu'il faut un budget pour la France.
08:11Et quand on n'est pas...
08:12Comment vous faites ? Vous voulez un budget, mais vous ne voulez pas le voter ?
08:14Quand on est dans cette situation, je l'ai annoncé, je pense que la meilleure des façons de faire passer ce budget, c'est le 49-3.
08:21Vous êtes favorable, vous dites à Sébastien Lecornu, pour le projet de loi de finances, il faudra utiliser le 49-3.
08:24Autant pour le projet de loi de financement, la Sécurité sociale, la négociation permettait qu'il y ait une adoption.
08:29J'espère qu'elle arrivera cet après-midi.
08:32Pour le budget de l'État, lorsqu'on sait que précisément, il y a une opposition et une majorité qui n'est pas suffisante,
08:37la meilleure des façons, c'est ce qui avait été fait avec le budget de François Bayrou, c'est de procéder à son adoption par le 49-3.
08:45Qui dit 49-3 dit motion de censure ? Vous pourriez la voter, la motion de censure ?
08:47Non.
08:48Donc vous ne la voterez pas, les socialistes ne la voteront pas ?
08:49Non, je ne gâche pas les socialistes.
08:52Je dis, puisqu'il faut un budget, puisque nous ne pouvons pas l'approuver,
08:56la meilleure des façons, c'est de mettre chacun devant sa responsabilité.
09:00Il y aura un budget, ça sera celui du gouvernement, nous le contesterons, nous le critiquerons,
09:04les Français auront à délibérer en 2027, mais nous n'empêcherons pas la France d'avoir des dépenses publiques
09:10qui soient, pour les Français, une façon de garantir leur avenir.
09:14François Hollande, je vais qu'on se dise quelques mots de Brigitte Macron,
09:16qui a qualifié des féministes venus perturber le spectacle d'un réhabitant de Salkon,
09:20un réhabitant qui, rappelons-le, avait été accusé de viol en 2021,
09:23avant un non-lieu confirmé en appel par la justice.
09:26Est-ce que, comme Marine Tondelier, vous dites, une première dame ne devrait pas dire ça ?
09:30Je ne sais pas dans quelles conditions ont été prises.
09:32Bon, on l'a vu, c'est en police, le lendemain, avec un réhabitant, et Emmanuel Valls.
09:36Quand il s'agit de femmes qui protestent, même si on peut critiquer la forme,
09:42quand il s'agit de femmes qui luttent contre les violences faites aux femmes,
09:45on ne prononce pas des mots de cette...
09:46Ça vous choque ?
09:48Je pense d'abord qu'il y a un problème de vulgarité, mais ça c'est autre chose.
09:52Mais là, il y avait un problème d'une femme à l'égard d'autres femmes.
09:56Elle doit s'excuser, Brigitte Macron ?
09:57Je laisse à chacun, en l'occurrence à Brigitte Macron, le soin de donner les explications ou les corrections.
10:04Ce que je veux dire par là, c'est qu'on est dans un climat où l'apaisement est nécessaire.
10:09Il peut y avoir des formes de contestation qui nous heurtent,
10:11et intervenir dans une salle de concert.
10:14Je crois qu'un habitant a eu un non-lieu.
10:15Oui, exactement, il a eu un non-lieu.
10:17Donc on peut être heurté, mais il faut essayer de chercher,
10:20quand on a une fonction, quelle qu'elle soit, ou une responsabilité, ou une présence,
10:26il faut chercher l'apaisement et ne pas poursuivre sur une escalade verbale.
10:31Vous avez le sentiment que le couple Macron a un problème avec la parole des femmes ?
10:34On se souvient d'Emmanuel Macron qui avait soutenu Gérard Depardieu,
10:37là maintenant c'est Brigitte Macron.
10:38Je ne veux pas, d'abord, chacune et chacun a sa propre parole.
10:47La parole d'Emmanuel Macron est beaucoup plus engageante, il est le chef de l'État.
10:51Il n'y a pas de statut de la première dame en France.
10:54Elle est libre, Madame Macron, de dire ce qu'elle pense dire,
10:57même si on peut éventuellement commenter.
11:00Mais Emmanuel Macron avait sur la question de Gérard Depardieu eu des paroles qui ont choqué, heurté.
11:06Et on ne peut pas faire de la cause de l'égalité des femmes avec les hommes
11:09et de la protection contre les violences faites aux femmes
11:12et avoir des expressions qui sont aussi malencontreuses.
11:15Dernière question, il y a quelques jours vous avez été victime d'un cambriolage à votre domicile.
11:18Les cambrioleurs présumés qui ont été interpellés ont affirmé qu'ils avaient cru entrer dans un squat
11:22puisque la porte était ouverte. C'est vrai que la porte était ouverte ?
11:25Elle était ouverte parce que nous étions absents et il y avait une personne qui devait venir dans la maison.
11:31Mais je vais ici préciser, ma maison n'est pas un squat.
11:34Donc je laisse cette argumentation à la défense pour rassurer les français,
11:39pour qu'ils ne pensent pas que j'ai une maison qui serait d'accueil.
11:44Vous vous sentez en sécurité dans le pays pour laisser votre porte ouverte comme ça ?
11:48Oui, je ne veux pas ici exonérer notre propre responsabilité.
11:52Il faut fermer sa porte et parfois on l'ouvrira à tout le monde
11:56et encore moins à des voleurs qui ont été retrouvés et qui ont été condamnés.
12:02Merci beaucoup François Hollande.
12:03Merci à vous.
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