- il y a 15 minutes
Il est le maire de la plus grosse ville tenue par le Rassemblement national, dont le président Jordan Bardella a dénoncé après son agression une "brutalisation du débat démocratique". Louis Aliot, vice-président du RN et maire de Perpignan, est l'invité de RTL Matin.
Regardez L'invité RTL de 7h40 avec Thomas Sotto du 02 décembre 2025.
Regardez L'invité RTL de 7h40 avec Thomas Sotto du 02 décembre 2025.
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00:00Il est 7h42.
00:01Thomas Soto, RTL Matin.
00:04Il est le maire de la plus grosse ville tenue par le Rassemblement National,
00:07Perpignan, qu'il dirige depuis 2020.
00:08Il est candidat à sa réélection lors des prochaines municipales.
00:11Il est aussi le premier vice-président du RN.
00:14C'est donc Louis Alliot qui est l'invité d'RTL Matin.
00:15Bonjour et bienvenue sur RTL, Louis Alliot.
00:17Bonjour.
00:17C'est la polémique de la matinée.
00:19L'Elysée qui hurle à la fake news quand CNews accuse Emmanuel Macron
00:22de vouloir labelliser les médias.
00:24Dans un clip publié par l'Elysée,
00:26on entend notamment Philippe Devilliers, qui est devenu chroniqueur sur la chaîne,
00:29de dire que jamais la menace totalitaire n'a été aussi présente,
00:33aussi probable depuis la peste brune et la peste rouge
00:35qu'avec la Macronie finissante.
00:38La menace totalitaire quand même ?
00:39Vous sentez une menace totalitaire ?
00:41Écoutez, quand on parle de contrôle de l'information,
00:44tout le monde pense évidemment à des schémas plus ou moins totalitaires.
00:47Mais ce qu'il faut regarder dans cette affaire,
00:49c'est un peu le côté puéri du tweet de l'Elysée.
00:52C'est quand même l'Elysée.
00:53Quand on songe à ce que représente cette maison,
00:56quand on pense à De Gaulle, Pompidou, etc.,
01:00il y a une solennité.
01:01Là, on tombe dans le tweet un peu polémique
01:03qui met en cause une chaîne privée et un groupe privé.
01:06Très bien.
01:07C'est plus la forme que le fond qui vous dérange ?
01:08Oui, parce que sur le fond, chacun va puiser ce qu'il veut y puiser.
01:13Mais après, chacun est libre de dire aussi ce qu'il veut.
01:15Un président ne devrait pas poster ça, en quelque sorte.
01:17Voilà, exactement.
01:19L'homme de 74 ans qui a jeté un oeuf sur Jordan Bardella
01:21le week-end dernier à Moissac
01:22devrait être jugé en comparution immédiate ce matin
01:25devant le tribunal judiciaire de Montauban.
01:27Ce geste-là, Louis Alliot, il est inacceptable, c'est clair.
01:30Pour autant, est-ce qu'on n'en fait pas un peu trop ?
01:33Tout dépend d'à quelle place vous mettez la violence en politique.
01:36Il avait un oeuf à la main,
01:38il aurait pu avoir un marteau, un clou, un couteau, n'importe quoi.
01:42Mais c'était un oeuf ?
01:43Oui, d'accord, mais le geste est là.
01:45Et quand on agresse des hommes publics,
01:49comme d'ailleurs on agresse des médecins,
01:52des employés municipaux,
01:53moi j'en ai dans ma mairie,
01:55des infirmières, des instituteurs,
01:57des policiers, des juges, etc.
01:59La société est en train un peu de dériver
02:01vers une forme de violence,
02:03alors verbale, c'est une évidence,
02:04mais physique, qui, je dois vous le dire,
02:06m'inquiète beaucoup.
02:07Pour vous, c'est un attentat politique ?
02:09C'est la même chose que s'il avait sorti un revolver, ce monsieur ?
02:13Ce n'est pas un attentat,
02:14mais s'il avait eu un revolver,
02:15le résultat aurait été le même, mais pire.
02:18Or, il aurait pu le faire,
02:19puisqu'il a réussi à atteindre
02:20le physique de Jordan.
02:23C'est ce qu'il y a quelques années,
02:25Noël Godin, l'entarteur belge,
02:26appelait un attentat pâtissier.
02:28Ils y sont tous passés,
02:29d'ailleurs, Manuel Valls, Emmanuel Macron,
02:31François Hollande, Éric Zemmour,
02:32enfin, tout le monde a été entarté
02:34ou a vécu ça.
02:35Oui, c'est vrai,
02:37mais la période
02:39fait craindre autre chose.
02:42Et quand je regarde un peu
02:43la nature, notamment
02:44sur Internet,
02:46des insultes, des menaces
02:47qu'on reçoit tous,
02:48il ne faut pas se faire d'illusions,
02:50eh bien, il faut quand même
02:50faire attention
02:51aux élections d'après
02:53et à la manière
02:54dont on appréhende
02:56le débat politique.
02:57On a peur
02:57quand on fait de la politique,
02:58aujourd'hui ?
02:58C'est devenu un métier dangereux ?
03:00On n'a pas peur,
03:01mais on a des yeux derrière soi.
03:03Et c'est nouveau, ça ?
03:04Oui, c'est assez nouveau,
03:06oui, je dois le dire.
03:07Quand vous baladez dans la rue,
03:08vous savez
03:09où vous allez,
03:12comment vous y allez,
03:13avec qui vous y allez,
03:15parce qu'à tout moment,
03:17il peut y avoir des gens
03:18qui vous interpellent,
03:20ça, c'est normal,
03:21c'est la politique,
03:22mais qui vont au-delà
03:23de l'interpellation.
03:24Mais je veux dire,
03:25souvenez-vous,
03:25Douce Blasier avait pris
03:26un coup de couteau,
03:27à Lourdes,
03:28il y a déjà
03:28au moins 25 ans,
03:30donc je veux dire,
03:32c'est pas nouveau,
03:33mais il faut être quand même vigilant
03:34et ne pas banaliser la chose,
03:36voilà.
03:37Sinon, chez vous,
03:37Rassemblement National,
03:38on ne parle que
03:39de Jordan Bardella en ce moment.
03:40Comment Marine Le Pen vit-elle
03:41cette sorte de relégation
03:43au second plan ?
03:43On a l'impression
03:44qu'elle est devenue
03:44l'adjointe de Bardella.
03:45Non, quand même pas.
03:46Ouais.
03:46Non.
03:47Il y a un ticket,
03:48il y a un duo,
03:49et il est populaire
03:50dans l'opinion.
03:50Voilà, c'est la seule réalité.
03:52C'est un ticket réversible ?
03:54C'est vraiment kiff-kiff les deux ?
03:55Écoutez,
03:56chacun a ses préférences,
03:57mais aujourd'hui,
03:58c'est Marine
03:58qui est candidate
03:59à l'élection présidentielle
04:00et Jordan,
04:02aujourd'hui,
04:02atteint des niveaux
04:03de popularité
04:04record dans l'opinion,
04:06ce qui est quand même
04:07plutôt une bonne nouvelle.
04:08Je vois des partis
04:10qui se cherchent
04:11à faire des primaires
04:11pour trouver des candidats.
04:13Nous, on en a deux.
04:14C'est quand même pas commun
04:15et je crois que c'est
04:15la première fois
04:16que ça arrive
04:16dans l'histoire
04:18de la Ve République.
04:19Donc, on ne peut
04:20que se satisfaire de ça.
04:21C'est la réponse toute faite,
04:23Louis.
04:23Mais Marine reste
04:24la candidate à la présidentielle.
04:25Est-ce que ça la touche,
04:26vous qui la connaissez bien,
04:27Marine Le Pen ?
04:28Il y a eu ce sondage
04:29qui ne testait que
04:30Jordan Bardella
04:31la semaine dernière.
04:32Il dure quand même,
04:33non, humainement ?
04:33Oui, mais ça,
04:34c'est le petit jeu
04:34du système politique.
04:36Ils vont continuer
04:36à faire ça,
04:37mais personne n'étupe.
04:38Marine, elle fait encore
04:39des émissions,
04:40évidemment, politiques.
04:40Elle est encore
04:41sur le terrain.
04:42Elle a passé le week-end
04:43dans sa circonscription
04:44à NM Beaumont.
04:46Elle a fait deux foires
04:48agricoles
04:48pendant le mois
04:49de septembre et octobre.
04:50Donc, elle est sur le terrain.
04:52Et puis, on verra bien la suite.
04:53Il risque quand même
04:53qu'elle ne puisse pas
04:54être candidate
04:54puisqu'il y aura le procès
04:55en appel à l'affaire
04:56des assistants parlementaires
04:57du Front National.
04:58Oui, mais ça,
04:58c'est encore une autre étape
05:01et on serait quand même
05:02une singularité
05:03à l'échelle de l'Europe
05:05de voir une candidate
05:06qui est en tête
05:06dans les enquêtes d'opinion
05:07et en passe de gagner
05:08une élection présidentielle
05:09se l'avoir privée
05:11par une mesure
05:12d'ordre judiciaire.
05:13À propos de mesures judiciaires,
05:16je ne sais pas
05:16si vous avez lu
05:16le canard enchaîné
05:17cette semaine.
05:17Il écrivait il y a quelques jours
05:18que Jordan Bardella
05:19aurait financé son média training
05:21avec de l'argent
05:21du Parlement européen
05:22pour un montant
05:23d'un peu plus de 133 000 euros.
05:25Est-ce que ça vous inquiète ?
05:27Écoutez, d'abord,
05:27je ne suis pas informé
05:28de cette affaire-là
05:29et ensuite que Jordan
05:31utilise des professionnels
05:33pour parfaire sa technicité,
05:37on va dire,
05:38dans l'expression publique,
05:41ça ne me paraît pas être
05:41quelque chose d'extraordinaire.
05:42Personne ne conteste
05:43le droit de faire du média training
05:45mais s'il était avéré
05:46que c'était avec de l'argent
05:46du Parlement européen,
05:48ça poserait un problème.
05:48Je n'en sais rien.
05:49Vous lui poserez la question
05:50quand vous l'aurez en face de vous.
05:51Non, mais si c'était
05:53de l'argent européen ?
05:54Mais quand on est député européen,
05:55on est un homme public
05:56et on peut faire appel
05:57à des cabinets, justement,
05:59qui peuvent vous permettre
06:00d'améliorer votre expression orale.
06:02Bon, voilà.
06:02Je ne peux dire que ça,
06:03mais je n'en sais rien.
06:04Vous êtes vous-même candidat
06:06à Perpignan.
06:07Vous serez rejugé également
06:08en appel dans la même affaire
06:09que Marine Le Pen.
06:09Vous aviez été condamné
06:10à 18 mois de prison
06:11et 3 ans d'inéligibilité
06:12en première instance.
06:13Qu'est-ce que vous dites
06:14aux électeurs que ça pourrait troubler,
06:16qu'ils disent,
06:16on risque d'élire un maire
06:17qui sera inéligible à l'été ?
06:19Écoutez, ça fait 10 ans
06:20que ça dure,
06:20l'affaire des assistants parlementaires.
06:22Donc, tout le monde
06:22est bien au courant de l'affaire.
06:24Et d'abord,
06:25ils ne l'imaginent pas.
06:27Si j'en crois,
06:28quelques enquêtes d'opinion,
06:29l'élection au mois de mars
06:31devrait se passer
06:32d'une manière,
06:34j'allais dire,
06:34assez paisible.
06:36Et si demain...
06:36Pour vous, vous voulez dire,
06:37vous êtes serein
06:38sur votre réélection ?
06:38Oui, moi je suis serein.
06:40On commence la campagne maintenant,
06:42mais on défendra, je crois,
06:43un bon bilan à Perpignan.
06:45Mais je pense que,
06:47d'abord,
06:48ce serait très mal accepté
06:49que je sois privé
06:50de ce mandat de maire.
06:51Mais si ça arrivait,
06:52écoutez, il y a des règles en France.
06:54Le conseil municipal se réunira
06:56et prendra et votera
06:59pour un nouveau maire.
06:59Voilà, point.
07:00Bon.
07:01Autre ville sur laquelle
07:01le RN a des vues,
07:02c'est Marseille.
07:03Hier, la candidate de la droite
07:04et du centre,
07:05adoubée par les macronistes,
07:06Martine Vassal,
07:07n'a pas fermé la porte
07:08à une alliance
07:08avec la liste de votre candidat,
07:10le candidat RN Franck Alizio.
07:11Est-ce que vous,
07:12vous la souhaitez,
07:12cette alliance ?
07:14D'abord,
07:14Mme Vassal est très ambiguë
07:15parce qu'elle fait des alliances
07:16avec les autres
07:17et puis quand elle voit
07:18que l'eau monte,
07:20elle commence à réfléchir
07:21en se disant
07:21mais si ça monte un peu trop,
07:22je vais être emporté
07:23par le torrent.
07:25Alors, je la souhaite.
07:26On ne peut pas s'allier
07:27avec n'importe qui,
07:28je dirais,
07:28Mme Vassal.
07:29C'est n'importe qui,
07:30Mme Vassal ?
07:30C'est-à-dire qu'elle est
07:31un peu responsable
07:32d'une partie de la situation
07:33qu'il y a autour de Marseille
07:34et donc de ce point de vue-là,
07:36est-ce que nos électeurs
07:37accepteraient
07:37qu'on fasse des alliances
07:39avec des gens
07:39qui sont responsables
07:40de la situation
07:40dans laquelle ils évoluent
07:41aujourd'hui ?
07:42Donc vous,
07:42vous n'êtes pas favorable
07:43à cette alliance
07:43pour dire les choses clairement ?
07:44Moi, je suis favorable
07:46à ce que M. Alizio
07:47arrive en tête
07:48au premier tour
07:49et l'emporte au second.
07:51Ce qui est une réponse
07:52mais qui n'est pas
07:52la réponse à ma question.
07:54Mais après,
07:55il y aura des gens de droite...
07:56Parce qu'on sait très bien
07:56qu'il y a ce débat
07:59entre la droite,
08:00entre les droites.
08:01Faut-il s'allier ?
08:02Faut-il travailler ensemble ?
08:03Est-ce que demain,
08:03le RN est appelé
08:04à travailler avec LR, peut-être ?
08:06L'alliance à droite,
08:07elle est en train
08:08de se faire par les urnes.
08:09Moi, je ne crois pas
08:10aux accords d'état-major
08:11parce que les Français
08:12n'en veulent plus.
08:13C'est souvent opaque
08:14et là, c'est les urnes
08:16qui commandent.
08:17Et tous les gens de droite
08:18qui ont, j'allais dire,
08:20fait des pactes
08:21avec soit la gauche,
08:22soit Renaissance
08:22et choses comme ça,
08:23ils auront des difficultés
08:24aux élections.
08:25En revanche,
08:26je pense que dans les urnes
08:27et dans l'électorat,
08:28une partie de la droite
08:29va basculer
08:30en faveur du RN.
08:32On s'enverra ça
08:33au mois de mars
08:33après les municipales.
08:34En attendant,
08:35demain,
08:35les responsables du RN
08:36seront reçus
08:37par Sébastien Lecornu.
08:38Hier, c'était Olivier Faure
08:39pour l'EPS
08:40qui a dit qu'on pouvait
08:41aboutir à un compromis.
08:42Est-ce que c'est votre souhait
08:43aussi aujourd'hui ?
08:44Et quand il dit ça,
08:45il veut un compromis
08:46avec l'EPS, je suppose.
08:47Parce que je ne pense pas
08:48qu'il puisse y avoir
08:48de compromis.
08:49C'est Olivier Faure
08:50qui parle,
08:50donc oui,
08:50il veut un compromis
08:51avec l'EPS.
08:51Oui, je pensais
08:52que vous parliez
08:53de Lecornu.
08:54Il y aura un compromis
08:55entre eux
08:55qui est très certainement
08:57acté depuis le départ.
08:59Mais en ce qui nous concerne
08:59et au regard de ce qui est
09:00décidé,
09:01notamment par exemple
09:02l'augmentation de la CSG,
09:04je ne pense pas
09:04qu'on puisse participer
09:05à un quelconque accord
09:06avec ces gens-là.
09:07Donc demain,
09:07vous allez lui dire
09:08bonjour et au revoir
09:08au Premier ministre ?
09:09On va écouter,
09:10on va tenter de défendre
09:11ce qu'on a défendu
09:12à l'Assemblée nationale.
09:13On verra bien
09:13comment il répond.
09:15Mais je doute effectivement
09:16qu'il puisse faire
09:17un pas vers nous.
09:18Il va passer Noël,
09:18vous pensez,
09:19le gouvernement ou pas ?
09:19Vous le souhaitez ?
09:20Nous, on souhaite
09:21la dissolution de l'Assemblée.
09:22Donc on regarde ça
09:25d'une manière
09:25assez circonspecte.
09:27Mais je pense qu'aujourd'hui,
09:28moi, ce que j'entends
09:29de mes concitoyens
09:30à Perpignan
09:31et un peu partout,
09:32c'est qu'on ne peut pas
09:34continuer comme ça
09:35avec cet immobilisme.
09:36Il faut tourner une page.
09:37Donc l'objectif,
09:38ça reste la censure pour vous ?
09:39On verra bien
09:39quand est-ce qu'on tourne
09:40cette page-là.
09:42C'est-à-dire ?
09:43Soit la censure,
09:44soit la démission
09:45de M. Lecornu,
09:46soit la dissolution
09:47par M. Macron.
09:48Il y a plusieurs options
09:48sur la table.
09:50Et vous souhaitez
09:50que ça aille vite ?
09:51Plus ça ira vite,
09:52moins on aura de problèmes
09:53à l'avenir.
09:53Merci beaucoup à vous,
09:54Louis Aliot.
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