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  • il y a 6 semaines
Le nouveau Premier ministre Sébastien Lecornu est chargé de négocier avec les partis pour trouver un accord sur le budget. Quels compromis sont possibles pour éviter la censure des partis de gauche ? Raphaël Glucksmann, député européen et co-président de Place publique, est l'invité de RTL Matin.
Regardez L'invité RTL de 7h40 avec Thomas Sotto du 11 septembre 2025.

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Transcription
00:00RTL Matin
00:01L'invité d'RTL Matin aujourd'hui c'est le député européen et co-président de Place Publique, Raphaël Glucksmann.
00:06Bonjour et bienvenue sur RTL, Raphaël Glucksmann.
00:08Bonjour, merci de l'invitation.
00:09Il va falloir des ruptures, et pas que sur la forme, pas que sur la méthode, des ruptures aussi sur le fond.
00:14Ce sont là les tout premiers mots du nouveau Premier ministre lors de son arrivée à Matignon.
00:18Qu'est-ce que vous répondez à Sébastien Lecornu ?
00:20Qu'il va falloir des ruptures et que nous, nous sommes en attente de ces ruptures.
00:25Parce que, vous savez, ça fait depuis le 7 juillet 2024, et le résultat de cette dissolution insensée,
00:34que le Président de la République pense qu'il a toujours une majorité.
00:37Et donc il est temps qu'il comprenne qu'il n'a pas de majorité, et que si on veut un budget pour le pays,
00:41et bien il va falloir qu'il y ait un dialogue sérieux, et qu'il y ait un changement sur les politiques de fond.
00:46En fait, vous ne pourrez pas avoir la stabilité sans la justice, vous ne pourrez pas avoir la stabilité,
00:50ce que nous, nous cherchons, sans un changement profond des politiques qui sont menées dans notre pays.
00:56Donc si la rupture, c'est une rupture non seulement sur la méthode, mais aussi sur le contenu,
01:00et bien peut-être qu'il y a un chemin.
01:02Alors on va venir sur le fond à ce que vous demandez, ce que vous exigerez du nouveau Premier ministre et du futur gouvernement.
01:07Mais la personnalité de Sébastien Lecornu, pour vous, c'est la continuité ? C'est quoi ?
01:11Là, c'est quelqu'un qui a été ministre absolument dans tous les gouvernements d'Emmanuel Macron.
01:15Il y a dans le pays une colère, un désir de changement, et le Président de la République nomme son plus proche ami politique à Matignon.
01:25C'est une faute ?
01:27Ça veut dire que le signal qui est envoyé, c'est qu'en gros, je n'écoute pas, je continue comme avant.
01:32Donc maintenant, quand ce Premier ministre dit qu'il y a une rupture, nous, notre devoir, c'est d'essayer de voir si réellement il y a une rupture.
01:38Alors s'ils veulent garder leur ministère et les bagnoles qui vont avec, ils ont intérêt à lâcher du lourd.
01:42Ça, c'est un proche d'Olivier Fort qui le dit ce matin dans le Figaro.
01:44On va y aller concrètement.
01:45Le point fiscal, ça c'est non négociable, j'imagine.
01:48Où est-ce que vous mettez la ligne rouge ?
01:50Qu'est-ce qu'il doit faire pour vous convaincre ?
01:53Changer la politique fiscale d'Emmanuel Macron.
01:55Et ça commence par une chose simple.
01:58Une chose simple qu'on a posée sur la table depuis des mois.
02:01Vous avez une situation qui est profondément inacceptable,
02:04où les milliardaires, les plus riches parmi les plus riches,
02:08payent moins d'impôts, in fine, en proportion à leur fortune, que les classes moyennes.
02:12Donc nous avons, nous, mis sur la table la taxe Zuckman.
02:16On peut tout à fait discuter...
02:16Ça, c'est non négociable ou pas ?
02:17On peut discuter des modalités, on peut discuter de l'assiette, on peut discuter du montant.
02:22Mais par contre, ce dont on ne peut pas discuter,
02:24et ce qui est la condition de possibilité de tout accord,
02:27c'est le fait qu'à la fin, un dispositif permette de taxer les milliards.
02:31Quand vous demandez à un peuple des efforts,
02:33quand vous parlez d'efforts collectifs,
02:36et bien la chose qui est la base même de l'acceptabilité de cet effort,
02:40c'est que ceux qui ont le plus bénéficié des politiques menées,
02:43ceux qui ont multiplié par deux leurs fortunes sur les huit dernières années,
02:47et bien que ces gens-là soient mis d'abord à contribution.
02:49Et c'est la base de tout accord, c'est ce que vous voulez dire ?
02:51C'est la base de tout accord.
02:52S'il n'y a pas ça, il n'y aura pas d'enquête possible.
02:53Et on n'a pas de fétichisme sur le nom.
02:55S'ils veulent l'appeler taxe Tartampion, ça peut s'appeler taxe Tartampion.
02:58C'est la base de tout accord, c'est...
03:00Et c'est 2% sur le patrimoine ?
03:02Mais non, je viens d'expliquer que l'assiette et la modalité,
03:06tout pouvait être discuté,
03:07mais que par contre, quand ils rejettent a priori cette proposition,
03:09et qu'ils ne formulent rien d'autre, ça veut dire quoi ?
03:11Ça veut dire qu'ils acceptent en fait cette situation
03:13qui est profondément injuste et inacceptable.
03:15Et nous, nous ne l'acceptons pas.
03:17Donc ça veut dire que s'il n'y a pas la prise en compte de cette exigence-là,
03:20non, il n'y aura pas de budget possible.
03:23Ça c'est vraiment pour les ultra-riches la taxe Zuckman.
03:25Est-ce qu'il faut rétablir un ISF pour l'étage en dessous ?
03:28Mais c'est 2 choses différentes.
03:30Oui, c'est pour ça que c'est 2 questions différentes.
03:32Et ensuite, on peut discuter d'autres mécanismes
03:35qui permettent un ISF modernisé,
03:37qui permettent aux plus riches, mais en dessous, de contribuer.
03:41Mais c'est une ligne rouge ou pas le retour d'un ISF ?
03:43Parce que la taxe Zuckman, on comprend que c'est...
03:45Même réadapté, c'est une ligne rouge pour vous.
03:47Est-ce que le retour d'un ISF, c'est une ligne rouge ?
03:49Mais il peut y avoir...
03:50Enfin, nous, on n'a pas le fétichisme des noms.
03:52Non, d'accord.
03:53Ça peut être que les plus riches soient mis à contribution,
03:56parce qu'on est dans une situation en France aujourd'hui
03:58où les travailleurs sont pressurisés,
04:00où ils n'arrivent pas à finir leur fin de mois,
04:01où ils expliquent qu'ils payent plus de taxes
04:03que les plus riches de la nation
04:05et que donc, tout effort devient inacceptable.
04:08Et à juste titre, mais vraiment, Thomas Soto,
04:10comprenez-le, ce n'est pas une lubie gauchiste.
04:13Ce qu'on essaye de faire,
04:14c'est simplement de poser sur la table
04:16ce qui rendrait un effort commun qui est nécessaire
04:18parce qu'on sait qu'il y a du déficit,
04:20on sait qu'il y a de la dette
04:21et on sait qu'il y a besoin de réduire les déficits.
04:24Et donc, on cherche à rendre cet effort juste,
04:28donc acceptable.
04:29C'est pour la stabilité du pays.
04:31Raphaël Glussmann, Sébastien Lecornu,
04:32devra-t-il revenir sur la réforme des retraites
04:34et les 64 ans ?
04:37C'est une évidence que cette réforme
04:40est complètement rejetée par la population
04:43et que donc, il doit y avoir un retour dessus.
04:46Par contre, la grande réforme,
04:48oui, la grande réforme,
04:49la grande réforme,
04:51ce sera 2027 qui tranchera.
04:54Et nous, là-dessus,
04:54on a une position simple.
04:55Il y a eu un conclave.
04:57Il y a eu un conclave.
04:58Le MEDEF a fait échouer ce conclave.
05:02Donc déjà, on a un accord sur la pénibilité
05:05qui changerait la vie de centaines de milliers.
05:07Donc peut-être de gens en France.
05:09Donc peut-être déjà peut-on partir de cela
05:11dans la discussion.
05:11Mais les 64 ans,
05:12ce n'est pas un sujet pour maintenant,
05:13c'est pour 2027 ?
05:14C'est ça ce que vous dites ?
05:15Les 64 ans, nous, nous sommes
05:16pour abroger la réforme.
05:18Est-ce que c'est une ligne rouge ?
05:19Je vous demande si vous allez pouvoir
05:20travailler avec le commun.
05:21On arrive dans une négociation.
05:24Nous, on va le poser sur la table.
05:26Après, est-ce que c'est une ligne rouge ?
05:28Franchement, si on obtient la taxe Zuckmann
05:30et si on obtient un budget cohérent,
05:32on en discutera.
05:33Et si vous n'obtenez pas,
05:35il y aura censure ?
05:36Écoutez, vous savez,
05:37on vit dans un monde complètement lunaire
05:40depuis le 9 juin 2024.
05:41On n'arrête pas de nous appeler,
05:44nous, à la responsabilité.
05:45Nous, la gauche,
05:45qui aspire à la stabilité
05:47et à gouverner ce pays.
05:49On nous dit,
05:49soyez responsables,
05:50soyez responsables.
05:51Et face à nous,
05:52il y a des gens qui se comportent
05:53de manière complètement irresponsable.
05:56Que ce soit le président de la République
05:57ou François Bayrou
05:58quand il fait son qui-tout double
05:59et qu'il joue l'avenir du POD.
06:00Et donc, le résultat de ça,
06:02c'est quoi ?
06:02C'est qu'au bout d'un moment,
06:03on ne va pas accepter
06:04de continuer la politique macroniste
06:06à laquelle nous sommes opposés
06:08depuis 8 ans
06:08pour simplement la stabilité.
06:10Donc, l'appel à la stabilité,
06:11c'est un appel que moi,
06:11je lance au président de la République.
06:12Si vous n'êtes pas entendu,
06:14il y aura censure,
06:15les choses sont claires.
06:15À la fin, il y aura censure.
06:17Sinon, ça veut dire quoi ?
06:18Ça veut dire qu'en France,
06:20vous pouvez être minoritaire,
06:22imposer vos politiques
06:23et simplement,
06:25en appelant les gens
06:25à la responsabilité,
06:27faire passer des politiques
06:28qui, par ailleurs,
06:28sont rejetées dans les urnes.
06:29Donc, moi, ce que je demande,
06:30c'est quelque chose de très simple.
06:31Et je demande la même chose.
06:32Je pourrais le faire en chinois
06:34ou en néerlandais,
06:36si vous voulez.
06:37Oui, nous faites-le en français.
06:38Voilà, je vais le faire en français.
06:39Mais je dis la même chose
06:40depuis le 7 juillet 2024.
06:41Personne n'a la majorité.
06:43Ça suppose qu'on fasse
06:44des compromis,
06:45qu'on ait des discussions.
06:46S'il y a des compromis,
06:47il y a coalition,
06:47vous pourriez entrer au gouvernement
06:48ou ça, c'est non ?
06:49Non.
06:50Moi, ce que je propose,
06:51c'est un pacte de non-censure
06:53qui commence par un budget.
06:54Mais ça, ça suppose
06:55des évolutions.
06:57Après,
06:57entrer au gouvernement
06:58avec M. Rotaillot,
06:59honnêtement, non.
07:00Pacte de non-censure
07:01et vous exigez
07:03que le Premier ministre
07:04n'utilise pas le 49-3 ?
07:06Moi, j'ai pas cette...
07:07C'est Olivier Faure, ça.
07:08Oui, je sais.
07:09Moi, ce qui m'intéresse là,
07:10c'est le budget.
07:11Comment on fait
07:11pour donner un budget
07:12à ce pays ?
07:13Je n'arrive pas
07:14avec 50 millions
07:15de lignes rouges.
07:16La ligne rouge,
07:17c'est la justice
07:18de ce budget.
07:19La ligne rouge,
07:20c'est que les plus riches
07:21contribuent plus
07:22que les autres
07:23à l'effort national.
07:25Mais c'est une ligne rouge
07:25très simple
07:26et en fait,
07:26je pense que 80% des Français
07:28peuvent être d'accord
07:29avec ce que je viens
07:29de vous dire là.
07:30Je veux dire, c'est...
07:31En tout cas,
07:32le 49-3 n'est pas
07:32une ligne rouge
07:33et ça, on l'entend.
07:34Il nous reste très peu de temps,
07:35Raphaël Glussmann,
07:35sur la personnalité
07:36du nouveau Premier ministre.
07:37Votre allié,
07:38l'écologiste Marine...
07:38C'est toujours votre allié,
07:39Marine Tondelier ?
07:40J'ai des discussions avec elle,
07:41oui.
07:41On a des différences stratégiques.
07:43Elle a déploré,
07:44je la cite,
07:44qu'un Premier ministre homophobe
07:45soit nommé en France.
07:46Ça renvoie à certaines
07:47de ses déclarations
07:48quand il disait
07:48que le communautarisme gay
07:49l'exaspérait autant
07:50que l'homophobie,
07:51que le mariage
07:51est dans nos sociétés
07:52la base de la construction
07:53de la famille
07:53et une famille se construit
07:55entre un homme et une femme.
07:56Alors, il dit
07:57qu'il a cheminé depuis.
07:58C'est un problème
07:58ou c'est une fausse polémique ?
08:00Écoutez,
08:01il a cheminé depuis,
08:03il a dit qu'il était
08:03en désaccord
08:04avec les propos
08:04qu'il avait tenus.
08:05Moi, ce n'est pas ça
08:06qui fera tomber
08:07ou pas M. Lecornu.
08:08Ce qui fera tomber
08:09ou pas M. Lecornu,
08:11c'est sa capacité
08:11à nous entendre
08:12quand on explique
08:13qu'en France,
08:14on a besoin de justice.
08:16On a besoin de justice sociale,
08:17on a besoin de justice fiscale,
08:18on a besoin de faire en sorte
08:19que ce ne soient pas
08:19les travailleurs,
08:20que ce ne soient pas
08:21les classes moyennes
08:21qui soient mises à contribution
08:22pour résoudre la question
08:24du déficit et de la dette.
08:25Donc, je veux dire,
08:26c'est ça, nous,
08:27notre objectif-là.
08:28On n'est pas en train de dire
08:29qu'on va partager
08:30une vision du monde commune
08:31avec M. Lecornu.
08:32Ce qu'on est en train de dire,
08:33c'est est-ce que
08:33le pouvoir macroniste
08:35va entendre le fait
08:37qu'il est minoritaire
08:38dans ce pays
08:38et que donc,
08:39il doit changer
08:40ses orientations politiques ?
08:43La rue a tenté
08:43de se faire entendre
08:44et avec le mouvement
08:45Bloquons-Tout.
08:46La semaine prochaine,
08:46ce sont les syndicats
08:47qui appellent à une journée
08:48de mobilisation,
08:48le 18, jeudi prochain.
08:50Est-ce que vous appelez,
08:51vous aussi,
08:51à la mobilisation ce jour-là ?
08:52Vous vous joignez
08:52à ce mouvement ?
08:54Moi, j'entends la colère
08:55qu'il y a partout dans le pays
08:56et à chaque fois
08:57que je vais quelque part,
08:58je vois qu'en fait,
08:58la France,
08:59c'est une juxtaposition
09:00de cocotte mine.
09:00Vous allez à l'école,
09:02vous voyez quoi ?
09:03De la colère,
09:03de la tristesse
09:04face à ce qui est devenu
09:05notre école,
09:06face au traitement des professeurs.
09:07Quand vous allez
09:07à l'hôpital public,
09:08vous voyez quoi ?
09:09Vous voyez de la colère
09:09et de la tristesse
09:10face à ce qui est en train
09:11de devenir l'hôpital public.
09:12Donc, vous voyez cette colère partout.
09:13Maintenant,
09:14moi, je ne pense pas
09:14qu'il est le rôle
09:16que le politique,
09:17et je me suis vraiment
09:18interrogé là-dessus,
09:19doivent soutenir,
09:20par exemple,
09:20un mouvement
09:20qui s'appelle
09:21Bloquons-Tout.
09:21Notre but n'est pas
09:22de tout bloquer.
09:23Et le 18,
09:24justement,
09:24c'est pour souligner
09:25la différence,
09:25le 18,
09:26il y a des syndicats,
09:28des corps intermédiaires
09:29qui organisent
09:30une journée d'action
09:31autour d'objectifs concrets.
09:33Et oui,
09:34je les soutiens
09:34parce que ces objectifs,
09:35je les partage.
09:36Donc, je serai
09:37derrière les syndicats,
09:38mais c'est une journée
09:39syndicale,
09:40ce n'est pas une journée
09:40politique.
09:41Et c'est précisément
09:43pour demander un budget juste,
09:45mais aussi pour demander
09:45que toutes les réformes
09:46connexes que le gouvernement
09:47n'a aucune légitimité
09:48à mener,
09:49par exemple,
09:49sur l'assurance chômage,
09:50soient abandonnées.
09:51Vous savez,
09:52c'est en 2027
09:53qu'on va trancher
09:54les grandes questions
09:55et les grandes transformations
09:56de la France.
09:57Ce n'est pas maintenant.
09:57Maintenant, la question,
09:58c'est est-ce qu'on est capable
09:59de gérer dans la justice
10:01et le sérieux
10:02l'année qui vient ?
10:03On en est là aujourd'hui.
10:04J'ai l'impression
10:04qu'on aura l'occasion
10:05de reparler de 2027.
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