- il y a 4 mois
Le Parti socialiste est au cœur de toutes les attentions. Alors que les députés socialistes s'apprêtent à voter contre la confiance, Emmanuel Macron demande à son gouvernement se travailler avec eux. A quelques minutes de son rendez-vous avec François Bayrou à Matignon, Olivier Faure, premier secrétaire du PS, est l'invité de Thomas Sotto.
Regardez L'invité RTL de 7h40 avec Thomas Sotto du 04 septembre 2025.
Regardez L'invité RTL de 7h40 avec Thomas Sotto du 04 septembre 2025.
Catégorie
🗞
NewsTranscription
00:00Thomas Soto, RTL Matin.
00:03L'invité d'RTL Matin ce matin, le premier secrétaire du Parti Socialiste qui paraît-il se verrait bien à Matignon.
00:08Bonjour et bienvenue sur RTL, Olivier Faure.
00:10Bonjour Thomas Soto.
00:11Vous serez reçu par François Bayrou à Matignon dans quelques minutes après cette interview.
00:14Qu'avez-vous encore à dire à l'actuel Premier ministre ?
00:19Je crois que la messe est déjà dite.
00:21En réalité, nous allons aller à Matignon par politesse républicaine.
00:26mais il le sait, notre décision est irrévocable.
00:30Irrévocable ?
00:31Irrévocable.
00:32Et donc la réalité c'est que lundi nous voterons contre la confiance
00:36parce que la confiance a été rompue depuis longtemps
00:40et que le projet de budget qu'il a présenté aux Françaises et aux Français
00:43est un budget qui est un budget non seulement très injuste
00:46mais qui est même récessif
00:47et qui pose la question de vouloir mourir guéri
00:51ce qui n'est évidemment pas la bonne solution.
00:54Nous avons présenté un plan alternatif
00:56qui permet de dire qu'on peut à la fois réduire la dette
00:59mais qu'on peut en même temps relancer l'activité
01:02et rendre du pouvoir d'achat aux Français.
01:04Ça veut dire qu'il n'y a aucune condition, aucune concession
01:06qui ferait que vous pourriez changer d'avis.
01:08Là, c'est presque un problème de personne aujourd'hui ?
01:10Non mais je vois que François Bayrou nous a dit
01:12bon j'avais proposé deux jours fériés
01:15je suis prêt à en lâcher un.
01:17Même deux si vous proposez les 4 milliards et quelques d'économies en échange ?
01:20Le problème c'est la trajectoire qu'il veut imposer aux Français
01:22et à qui il impose ses économies.
01:25Moi je suis favorable évidemment à l'idée de réduire le déficit
01:28mais ça ne peut pas être au prix de faire payer
01:31comme c'est le cas aujourd'hui
01:32les salariés, les malades, les chômeurs, les retraités, les jeunes
01:36qui sont les victimes exclusives du plan Bayrou.
01:40Et pendant ce temps-là, on ne touche pas aux grandes fortunes
01:43alors que chacun sait aujourd'hui
01:45qu'en 8 ans, elles ont vu leur patrimoine doubler.
01:49Et donc c'est la raison pour laquelle nous sommes arrivés
01:51avec ce contre-plan en expliquant notamment
01:53que nous voulons mettre en place cette taxe Zuckmann
01:55qui est une taxe qui permet...
01:57C'est 2% sur le patrimoine de ceux...
01:58Voilà, le patrimoine des gens qui ont plus de 100 millions d'euros.
02:00Vous n'êtes pas concerné et moi non plus.
02:03Et je pense qu'il n'y a en France que 1800 personnes qui le sont.
02:07Donc ça veut dire, Olivier Forcy,
02:08vous apprenez ce terme irrévocable.
02:10Ça veut dire que la seule condition qui pourrait vous faire changer d'avis
02:12c'est que François Bayrou dise
02:13on déchire tout, on recommence tout depuis le début
02:15en se montant de la table ?
02:16On déchire tout et on fait un projet de budget
02:21qui est un projet de budget qui est à la fois juste
02:23et en même temps qui est un projet
02:25qui permet de remettre de la couleur dans nos vies.
02:28En fait, on ne peut pas être dans un système
02:29où on a aujourd'hui un projet
02:33mais qui rend tout le monde dépressif
02:34parce que personne ne voit quelle est l'issue positive.
02:38et que la meilleure façon encore de faire avancer ce pays
02:41c'est de relancer la consommation populaire
02:43et de faire en sorte que les carnets de commandes
02:45se remplissent pour les entreprises.
02:46Il faut faire des économies mais pas celles-là.
02:48En fait, vous y êtes...
02:49Regardez, je vous arrête d'un mot.
02:51Ce matin, vous-même,
02:53j'entends ce que vous dites,
02:54vous dites, le gouvernement pense à quoi ?
02:56Il pense à fiscaliser les pourboires.
02:58Il pense à réduire encore ma prime rénov'.
03:02Enfin, on voit bien qu'en fait,
03:03il cherche à faire tous les jours
03:04un pas de plus pour aller piocher
03:07dans les poches des Français
03:08les plus modestes.
03:10Et donc, quel sens ça peut avoir ?
03:12En fait, c'est profondément récessif.
03:15On entend que les socialistes
03:16ont déjà tourné la page Bayrou.
03:17En fait, est-ce que vous allez à Matignon
03:18pour repérer les locaux
03:19au cas où vous deveniez Premier ministre
03:21par la suite ?
03:22Écoutez, les locaux...
03:23Est-ce que vous êtes candidat ?
03:24Ça fait longtemps qu'on les a repérés.
03:26On a déjà gouverné
03:27et donc, ce n'est pas vraiment le sujet.
03:29Et chacun sait parmi nous
03:30que ce serait très difficile.
03:31Mais je suis candidat.
03:32La gauche est candidate à gouverner.
03:34Ce n'est pas une question de personne.
03:36Je n'ai jamais dit
03:37je souhaite aller à Matignon, etc.
03:39Mais si on vous le propose ?
03:40J'ai dit à tous les socialistes,
03:42j'ai dit aux écologistes,
03:43aux communistes,
03:44aux ex-insoumis,
03:45je leur ai dit
03:45si demain le président vous appelle
03:47et qu'il vous demande
03:48si vous êtes d'accord pour la Matignon,
03:50vous y allez
03:50et ensuite on gouverne ensemble.
03:52Il vous a appelé ?
03:52Vous avez des contacts avec Emmanuel Macron ?
03:54Non, je n'ai pas eu...
03:55Avec l'Elysée ?
03:56Non.
03:56Avec la Macronie ?
03:57Non plus.
03:58Enfin si, j'ai des contacts.
03:59On se parle à l'Assemblée,
04:01on se parle toujours.
04:02Donc effectivement,
04:03il y a des gens avec qui j'ai parlé,
04:04mais enfin qui ne sont pas
04:05les émissaires du président de la République.
04:07Emmanuel Macron
04:08qui a appelé de ses voeux
04:09une large coalition
04:11avec le camp de Gabriel Attal,
04:13d'Edouard Philippe,
04:14de Bruno Retailleau
04:14et aussi les socialistes.
04:16Est-ce que ça vous paraît
04:16crédible, possible,
04:18envisageable de travailler avec eux ?
04:20Demain ?
04:20Mais moi ce que je dis,
04:22c'est qu'il faut un gouvernement de gauche
04:24qui propose
04:25et un Parlement qui dispose.
04:27Pourquoi je dis ça ?
04:28Parce que je vois bien
04:29qu'il n'y a pas de majorité absolue
04:31pour quiconque.
04:31Ça on le sait depuis un an.
04:32On le sait depuis longtemps.
04:33Et on sait aussi
04:34que s'il y avait une dissolution,
04:35vraisemblablement,
04:37ça ne changerait pas grand-chose.
04:38Peut-être que les équilibres
04:38bougeraient un peu,
04:40mais il n'y aurait pas
04:40de majorité absolue pour quiconque.
04:41Donc, ça suppose
04:42que nous travaillions
04:43avec finalement
04:45le Parlement
04:45que les Français ont souhaité.
04:47Donc, vous êtes prêt à travailler
04:48avec les macronistes,
04:50avec les LR,
04:51avec Horizon d'Edouard Philippe ?
04:52Oui ou non ?
04:53Je suis prêt à travailler
04:54avec toutes les forces politiques
04:55qui sont aujourd'hui au Parlement.
04:57On n'a pas le choix.
04:58En fait, ça veut dire
04:59que texte par texte,
05:00on verra
05:01quelles sont les majorités
05:02qui se dégagent
05:02et nous accepterons
05:04le jeu démocratique.
05:05C'est la raison pour laquelle
05:05j'ai dit,
05:06si nous y allons,
05:07nous accepterons
05:08de gouverner 149.3.
05:09Donc, pas de contrainte
05:11du 49.3,
05:12ce qui veut dire
05:12à chaque fois,
05:14essayer de proposer
05:15et puis ensuite de voir
05:16ce que le Parlement
05:17a à répondre
05:18aux propositions
05:18que nous faisons
05:19et puis changer aussi
05:20de méthode de gouvernement.
05:21Chercher aussi
05:22à gouverner
05:23en lien
05:24avec la société elle-même.
05:25Comment est-ce qu'on parle
05:26en permanence
05:27avec les partenaires sociaux ?
05:28Comment est-ce qu'on fait
05:28pour que l'on associatif
05:29ne soit pas méprisé ?
05:30Comment est-ce qu'on fait
05:31pour que les collectivités locales
05:32ne soient pas là aussi
05:33mises sur le côté ?
05:34Il faut qu'on refédère ce pays,
05:37qu'on redonne le sentiment
05:38aux gens
05:39qu'effectivement,
05:40il y a un avenir possible ensemble.
05:41Il y aurait des LFI
05:42dans un gouvernement
05:43dirigé par Olivier Faure ?
05:45Mais vous avez entendu
05:47Jean-Luc Mélenchon
05:48qui a dit que...
05:48Il n'est pas tendre.
05:49Il n'est pas tendre.
05:50Il a même dit
05:50que c'était une traîtrise.
05:52Il a dit qu'il censurerait
05:54tout gouvernement de gauche
05:56qui ne serait pas le sien.
05:57Je crois que là aussi,
05:58chacun a la réponse.
05:59Je ne vais pas épiloguer.
06:01Donc c'est fini.
06:02La rupture est définie.
06:03Vous voulez parler quand
06:04la dernière fois,
06:05Jean-Luc Mélenchon ?
06:05Il y a deux ans.
06:06Ah oui, pour des alliés,
06:07ça fait loin quand même.
06:09Oui, c'est une évidence
06:11que depuis l'affaire Naël
06:12en réalité,
06:13depuis la mort de Naël
06:14et depuis le moment
06:16où il a dit
06:16qu'il ne voulait
06:19non pas le retour au calme
06:21mais la justice
06:22et moi je lui avais répondu
06:23je veux bien la justice
06:25effectivement
06:25parce qu'il n'y a pas
06:26de paix durable sans justice
06:28mais il faut d'abord le calme.
06:29Mais vous mettez Mélenchon
06:30et tous les LFI
06:31dans le même sac ou pas ?
06:33Non.
06:33C'est un problème de personne ?
06:34Mais moi je discute
06:36avec tout le monde
06:37et y compris demain.
06:38Je n'imagine pas
06:39un seul instant
06:40que le groupe insoumis
06:42refuse de voter
06:43la taxe Zuckmann.
06:44Je n'imagine pas
06:44un seul instant
06:45qu'il refuse
06:46un budget
06:47dans lequel on permettrait
06:48à une maman
06:50qui élève ses enfants seule
06:51de gagner 900 euros par an.
06:53Mais Mathilde Panot
06:54elle envisage très bien
06:55de censurer un gouvernement
06:56que vous dirigeriez.
06:57Mais qu'elle l'envisage
06:58et après elle s'expliquera
07:00avec les Françaises
07:00et les Français
07:01parce que moi ce que je crois
07:02c'est que la gauche
07:03son devoir
07:04c'est de faire en sorte
07:05de rendre la vie meilleure
07:07pour le plus grand nombre
07:08tout de suite
07:08et non pas attendre
07:09une hypothétique élection
07:10dont on s'en tirait vainqueur
07:12personne ne sait
07:13ce que serait l'issue
07:14d'une présidentielle.
07:15Vous parlez de gouverner
07:16un peu par texte
07:17par coalition
07:18est-ce que vous pourriez garder
07:19par exemple Bruno Retailleau
07:20au ministère de l'Intérieur ?
07:21Non, bien sûr que non.
07:22Non ?
07:23Et Dominique de Villepin
07:23ex-chirakien
07:24qui veut maintenant
07:25un premier ministre de gauche
07:25il aurait une place ?
07:27Peut-être que Dominique de Villepin
07:29je ne sais pas
07:29il faudrait discuter avec lui
07:30et voir
07:31moi ce que je souhaite
07:32c'est que toutes celles et ceux
07:33qui se retrouvent
07:34dans le projet
07:34que nous présentons
07:35puissent évidemment participer.
07:37Il prévoit la suppression
07:37de la réforme des retraites
07:38par exemple ?
07:39Mais très bien.
07:40Mais ce qui est très clivant
07:41ça vous fait tomber
07:42tout de suite à l'Assemblée
07:43ça a vu la composition
07:43de l'Assemblée ?
07:44Non, nous ce qu'on propose
07:45c'est, on a proposé
07:47dans notre contre-budget
07:48le financement
07:49de la suspension
07:49de la réforme des retraites.
07:50Pourquoi j'ai dit suspension
07:51et pas tout de suite abrogation ?
07:53Parce qu'évidemment
07:54il y a un problème
07:54aussi financier
07:55c'est qu'on ne peut pas considérer
07:57que le seul fait d'abroger
07:58résout la question des retraites.
08:00Donc il faut suspendre
08:02et pendant ce temps-là
08:04il faut demander
08:05aux partenaires sociaux
08:06de se remettre autour de la table
08:08cette fois-ci
08:09avec une consigne
08:10très simple
08:11et très claire
08:12c'est quel est le mode
08:13de financement
08:14pour revenir à 62 ans ?
08:15Olivier Faure
08:16nos confrères de BFMTV
08:17ont publié un sondage hier soir
08:18je vous en livre
08:18les principaux résultats
08:19écoutez bien
08:2091% des Français
08:22pensent que vous
08:22les politiques
08:23êtes éloignés
08:23de leurs préoccupations
08:2488%
08:25que vous n'êtes pas honnêtes
08:2773%
08:28que les oppositions
08:29agissent avant tout
08:29pour leur propre intérêt
08:3082%
08:32trouvent navrant
08:33le spectacle
08:34que vous nous proposez
08:35encore une fois
08:35c'est collectif
08:36elle ne vous inquiète pas
08:37cette exaspération
08:38on a l'impression que
08:39tout le monde joue
08:39à l'autruche
08:40alors on dit
08:41oui un jour c'est Barnier
08:42un jour c'est Bayrou
08:42demain ça sera peut-être fort
08:43ou un autre
08:44ça ne vous inquiète pas
08:45comment ça va se terminer
08:46tout ça ?
08:47mais si ça m'inquiète
08:47c'est la raison pour laquelle
08:49ce que je propose
08:50c'est tout simplement
08:50de respecter les Français
08:52de respecter leur vote
08:53il ne faut pas
08:54leur rendre la parole
08:55il ne faut pas dissoudre
08:56la situation est bloquée
08:57on n'a pas vraiment
08:58de solution
08:59là il faut voter
09:00peut-être que
09:01c'est ce qui finira
09:02par se produire
09:03si le Président de la République
09:04ne veut pas comprendre
09:06qu'il n'y a qu'une seule
09:08possibilité aujourd'hui
09:09c'est de faire en sorte
09:10que le camp
09:11arrivé en tête
09:12lors de l'élection
09:13soit enfin
09:14appelé à gouverner
09:16et surtout que
09:17nous-mêmes
09:17nous respections
09:18ce Parlement
09:18puisque en fait
09:19il y a eu
09:20pour éviter
09:21l'extrême droite au pouvoir
09:22il y a eu d'abord
09:23le Front Populaire
09:24puis le Front Républicain
09:25et donc ça suppose
09:26qu'il y ait
09:26le Front Républicain
09:27au gouvernement
09:28et le Front Populaire
09:30au gouvernement
09:30et le Front Républicain
09:33à l'Assemblée
09:33c'est-à-dire qu'on trouve
09:34les moyens
09:35d'avancer
09:36avec des gens
09:37qui comprennent
09:38qu'en réalité
09:39nous n'aurons
09:40ni les uns
09:40ni les autres
09:41la possibilité
09:42de gouverner seul
09:43et donc
09:43il faudra que nous trouvions
09:44des moyens d'avancer
09:46à l'Assemblée
09:47Ma dernière question
09:48on oublie
09:49les caméras
09:50les micros
09:50la cravate
09:51vous avez envie
09:51d'y aller à Matignon
09:52ou pas
09:52sincèrement
09:53humainement
09:53vous avez envie ou pas ?
09:54Humainement
09:55personne ne peut avoir
09:56aujourd'hui envie
09:57mais est-ce qu'on peut
09:59considérer que
09:59ça peut être
10:00un endroit
10:01où on peut faire des choses
10:02oui je le crois
10:02je crois qu'aujourd'hui
10:03on peut faire des choses
10:04je crois qu'on peut
10:05relever ce pays
10:05je crois qu'on peut
10:06à nouveau le fédérer
10:07et éviter
10:08cette grande division
10:10qui nous fait tant de mal
10:12aux uns et aux autres
10:13merci beaucoup
10:14Olivier
Écris le tout premier commentaire