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Ce mercredi 3 décembre, la révision à la baisse des objectifs d'Airbus et de Guerbet, ainsi que la confirmation des perspectives de Quadient pour 2025, ont été abordées par Alain du Brusle, directeur général délégué de Claresco Finance, dans l'émission Good Morning Market sur BFM Business. Retrouvez l'émission du lundi au vendredi et réécoutez la en podcast.
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00:00Et c'est Alain Dubrulle qui est avec nous par téléphone, directeur général délégué de Claresco Finances.
00:06Bonjour Alain Dubrulle, merci d'être avec nous ce matin.
00:09Commençons avec Airbus, c'est quand même l'une des grandes nouvelles du jour,
00:13avec un Ditex d'ailleurs qui gagne aujourd'hui plus de 7% à la Bourse de Madrid après ses résultats.
00:18C'est la maison mère de Zara.
00:20Airbus de son côté ce matin a revu à la baisse son objectif de livraison pour cette année.
00:24Initialement, il prévoyait environ 820 Airbus livrés en 2025.
00:29On sera plutôt aux alentours des 790.
00:33Oui, bonjour Etienne.
00:35Oui, une telle baisse était relativement attendue.
00:38Ce qu'il faut bien comprendre chez Airbus, c'est que leur problème, ce n'est pas de vendre des avions,
00:41puisqu'ils ont quasiment 10 ans de carnet de commande remarqué,
00:44c'est de les produire dans une chaîne aéronautique qui a été bouleversée par le Covid
00:48et où donc la chaîne des approvisionnements tente de remonter en puissance,
00:52mais c'est toujours un peu long.
00:54Et donc chaque année, en fait, on a beaucoup d'avions qui sont sur le tarmac
00:57et qui attendent la facturation parce qu'il manque telle ou telle petite finition.
01:01Et là, avec les petits problèmes qu'ils viennent d'avoir la semaine dernière
01:04sur certains éléments techniques, ça impose des vérifications supplémentaires
01:09qui vont limiter les facturations cette année à 790 avions.
01:13Là, on parle des A320 au lieu de 820.
01:16Donc d'un point de vue facturation, ça réduit le chiffre d'affaires et les résultats cosmétiquement,
01:21mais ce sont des ventes qui vont être reportées l'année prochaine
01:24et fondamentalement, ce n'est pas une véritable inquiétude.
01:26D'ailleurs, le cours monte ce matin.
01:28Ah oui, avec en effet un titre qui monte ce matin de plus de 1%.
01:32On a un titre Airbus qui retrouve les 194 euros.
01:36Intéressant de voir qu'hier, Boeing a gagné près de 10%.
01:39Le directeur financier qui était optimiste sur la cadence des 737 et des 787.
01:45Est-ce qu'aujourd'hui, il faut plutôt jouer Boeing qu'Airbus
01:48dans le sens où il y a peut-être plus de bonnes nouvelles à attendre
01:50du côté de Boeing que d'Airbus, Alain Dubrul ?
01:53Alors Boeing, il y a beaucoup souffert,
01:55mais je pense que structurellement quand même,
01:58Airbus a de meilleures perspectives devant lui.
02:01Il a un meilleur carnet de commandes.
02:03Il y a des petits problèmes techniques, mais qui sont très marginaux
02:06par rapport à ceux de Boeing.
02:07Et je pense que sur Airbus,
02:10déjà quand on a un bon carnet de commandes,
02:12c'est déjà bien dans le monde actuel.
02:14Et donc si l'enjeu, c'est juste bien délivrer la production,
02:18je pense qu'ils sont maintenant bien en route pour progresser.
02:21Donc on parlait de passer de 60-65 avions par mois
02:23à aller vers 80 d'ici la fin de la décennie.
02:26Et ça semble bien parti.
02:28Autre valeur qui fait l'actualité aujourd'hui,
02:30si on sort du CAC 40, c'est Quadiant.
02:32C'est un groupe qui est en pleine mutation,
02:34puisqu'avant ils étaient dans tout ce qui était affranchissage.
02:36Et aujourd'hui, ils se tournent vers les lockers,
02:39les fameuses bornes pour retirer des colis.
02:42Hier soir, ils ont publié un chiffre d'affaires en repli de 5,6%
02:45en données publiées au troisième trimestre.
02:48Bon, le titre est stable ce matin.
02:50C'est vrai que c'est compliqué pour Quadiant,
02:52en bourse, de raconter une nouvelle histoire,
02:54puisque c'est un groupe qui est en pleine mutation.
02:57Voilà, c'est un groupe en transition.
02:58En rappelant quand même l'activité historique,
03:00c'est la vente et l'opération de machines d'affranchissement
03:03pour les entreprises, donc ça, c'est une activité qui est en déclin,
03:07bien sûr, qui décroît de 7-8% par an en Europe
03:10et 3-4% aux États-Unis, qui est un gros marché pour eux.
03:14Donc, on va dire qu'en moyenne, ça décroît de 4-5% par an,
03:17mais les marges sont élevées à 25% de marge EBITDA.
03:20Donc, c'est une activité à peu près 600 millions de chiffre d'affaires
03:23et donc 150 millions d'EBITDA, qui décroît, mais lentement.
03:27Alors, il se trouve que cette année, parce que dans les ventes,
03:31il y a beaucoup de ventes récurrentes pour les prestations d'affranchissement,
03:35mais il y a aussi la vente de machines qui sont souvent vendues en leasing.
03:38Et là, parfois, il y a des cycles de renouvellement,
03:41quand il y a des nouvelles certifications qui font qu'on achète un peu plus,
03:44puis un petit peu moins après, puis après le Covid, il y a eu un pic.
03:47Et donc, cette année, aux États-Unis, les ventes d'équipements sont plutôt à moins 15,
03:52ce qui est inhabituel, évidemment.
03:53Il pèse sur les ventes de cette division historique qui, au lieu de baisser de moins 4, moins 5,
03:58est plutôt à moins 9, moins 10 depuis trois trimestres,
04:00mais principalement à cause des ventes d'équipements aux US.
04:03Donc là, la société a indiqué que, ça y est, on a atteint le plus bas
04:06et que les ventes d'équipements commencent à se redresser.
04:08Donc, on peut envisager sur cette division une année 2026
04:11qui serait plutôt en décroissance plus classique, je dirais à moins 4, moins 5,
04:15avec toujours une résistance des marges.
04:16Mais le vrai sujet chez Quadien, ce sont les deux autres activités.
04:20Alors, une première activité qui sont des lockers, c'est-à-dire des boîtes où vous pouvez aller chercher vos livraisons.
04:25Ils en ont plus de 27 000 dans le monde, ce qui en fait un des acteurs assez importants.
04:29Le chiffre d'affaires est actuellement supérieur à 100 millions d'euros avec une marge.
04:33Alors, dans les pays mûrs, on est à plus de 20% en EBITDA,
04:36mais en moyenne sur le groupe, on est à 5-6 actuellement parce qu'il y a des nouveaux pays.
04:39Mais ils visent quand même 10% de marge EBITDA en 2026,
04:42et probablement d'ici 2030, un doublement du chiffre d'affaires à 200 millions avec des marges à 20%.
04:47On peut raisonnablement considérer que cette partie-là, ça vaut à peu près 300 millions.
04:51Mais la vraie pépite, c'est l'activité logicielle, qu'ils appellent Customer Communication Management.
04:56En gros, comme ils facturent régulièrement les affranchissements,
04:59ils sont assez bons dans la facturation et dans tout ce qui est électronique de paiement.
05:04Et donc, avec l'essor de la facture électronique, ils sont une activité,
05:08ils sont assez présents sur ce marché-là.
05:10Aujourd'hui, c'est un chiffre d'affaires embarqué d'environ 250 millions d'euros,
05:14avec des marges proches de 20%, une croissance à deux chiffres,
05:17et qui devrait être largement soutenu par la digitalisation des factures en Europe
05:21au cours des deux prochaines années.
05:23Il faut bien comprendre que dans le monde de logiciel,
05:25c'est une activité qui est un peu proche de celle d'Esquerre,
05:26qui a été retirée de la cote récemment,
05:28et qui était valorisée à 4, 5, 6 fois les ventes.
05:32Donc, si on prend cette division-là,
05:33elle vaut aujourd'hui probablement largement plus de 1 milliard d'euros,
05:37peut-être même 1 milliard et demi.
05:38Et donc, si on prend ces deux divisions,
05:40elles valent peut-être entre 1,5 milliard et 2 milliards,
05:43sachant que le groupe a 700 millions de dettes nettes
05:46et une capitalisation inférieure à 500 millions.
05:49Alors, soit l'activité courrier vaut moins 400, moins 500 millions
05:52pour 150 millions d'EBITDA,
05:54ce qui paraît quand même très très faible,
05:56soit, une autre façon de voir,
05:57si on prend l'activité courrier,
05:58donc qui est un peu en décroissance,
06:00à 4 fois l'EBITDA,
06:01avec une décote de holding de 20%,
06:03on pourrait facilement justifier un cours
06:05deux fois supérieur au cours actuel.
06:07Mais le marché, M. Marché,
06:09il voit un Ornix Momentum qui flatte moins,
06:12il voit une entreprise, une activité courrier qui fait peur,
06:14et pourtant, la société vaut probablement beaucoup, beaucoup plus.
06:17Alors, comment faire pour extraire cette valeur ?
06:20Déjà, ils essayent de scinder les trois activités d'un point de vue juridique
06:23pour éventuellement pouvoir un jour peut-être faire un spin-off,
06:26on verra.
06:26Rappelons aussi que le capital est détenu à 25%
06:29par une holding de Daniel Krasinski
06:30et qu'il y a 10 autres pourcents qui sont détenus par la BPI
06:33qui s'est récemment renforcée,
06:35donc il y a quand même des actionnaires importants
06:36qui pourraient avoir envie d'agir pour extraire cette valeur.
06:40Un titre qui est en hausse de 0,4% pour Cadent,
06:43on est dans le secteur des small et mid-cap,
06:44480 millions de capitalisation boursière,
06:4714,24 euros pour l'ex-néopost,
06:50et puis un mot sur le gadin du jour,
06:52un avertissement sur résultat qui passe très mal en bourse
06:54au point que le titre a mis de longues minutes
06:56avant d'afficher un prix, c'est Guerbet.
06:58On est à moins 30% ce matin sur Guerbet
07:01dans les produits de contraste
07:02avec un groupe qui revoit une nouvelle fois la baisse
07:05et ses objectifs.
07:06Malheureusement, ce n'est pas le premier warning
07:07depuis le début de l'année.
07:09En effet, il y a deux choses à comprendre.
07:12Moi, je n'ai jamais aimé, la raison est simple,
07:14c'est qu'en fait, les produits de contraste,
07:16c'est donc ce qu'on injecte dans le sang
07:17pour faire des radiodes ou des IRM
07:19et c'est un marché où il y a 4 ou 5 grands acteurs
07:22dans le monde
07:23et c'est un marché en faible croissance
07:25et très concurrentiel.
07:27Donc, c'est extrêmement difficile
07:28de gagner sa vie dans ce marché.
07:30Alors, qu'est-ce qui a permis à Guerbet,
07:32une entreprise familiale,
07:33de s'en sortir à peu près ?
07:34C'est que dans la décennie 2010,
07:35ils avaient un produit qui s'appelait Dotarem
07:37qui a été des fonctionnalités un peu supérieures,
07:40qui consommaient un peu moins de produits
07:41parce qu'on est des produits radioactifs
07:42qu'on vous injecte quand même.
07:43Donc, si on peut avoir une meilleure efficacité
07:45en utilisant moins de produits,
07:47ça rassure le patient.
07:48Donc, le Dotarem,
07:49c'était un peu le produit plus-plus
07:51qui a permis à la société
07:52d'avoir une partie de ses ventes
07:53avec de bonnes marges
07:54dans la décennie 2010.
07:56Mais comme tout produit,
07:57à un moment, il devient génériqué.
07:59Et donc, Dotarem, aujourd'hui,
08:01est en train de passer,
08:03enfin, de voir ses ventes se réduire
08:04parce qu'il est en train d'être concurrencé,
08:06maintenant qu'il est moins protégé.
08:08Et son successeur,
08:09qui s'appelle Elucyrem,
08:11effectivement, est en train d'arriver.
08:12Mais comme la société est un petit peu lente
08:14dans sa R&D,
08:16la jointure entre le produit phare
08:18qui décline et le nouveau produit
08:19qui devrait prendre le relais,
08:21eh bien, est un peu longue
08:22et ça se traduit par une traversée du désert.
08:24Alors, en plus,
08:25on a des événements,
08:26comme il y en arrive souvent
08:27dans des entreprises pharmaceutiques,
08:30c'est qu'aux États-Unis,
08:31ils ont une usine
08:31où la FDA considérait
08:33qu'il y avait des problèmes
08:33dans le planning de production.
08:35C'est des choses qui sont arrivées
08:36dans le passé,
08:36par exemple à Virbac
08:38ou à d'autres sociétés.
08:39Ça arrive,
08:40malheureusement pour eux,
08:40ça arrive à un très mauvais moment
08:42parce que déjà,
08:43ils ont warné plusieurs fois cette année
08:44et quand on a ce genre de situation,
08:46il y a de la visibilité
08:47et très mauvaise.
08:49Donc, déjà,
08:49des problèmes structurels
08:50et en plus,
08:52conjoncturellement,
08:52un problème aux États-Unis.
08:54Donc, la société
08:55était déjà très décrédibilisée
08:57et là,
08:57ça ne va pas s'améliorer.
08:59La seule issue
09:00qu'on pourrait imaginer,
09:01c'est peut-être qu'un jour,
09:01ils se vendent
09:02parce que ça va très mal,
09:04mais en même temps,
09:04le business n'est pas très attractif
09:06dont moi,
09:06je resterai à l'écart.
09:07Un couteau qui tombe ce matin,
09:08moins 30%.
09:09On est sur un plus bas historique
09:10pour Guerbet
09:10à 12,58 euros.
09:12On revient largement
09:13en-delà des 200 millions
09:15de capitalisation boursière.
09:16Merci beaucoup Alain Dubruc
09:17de nous avoir accompagné ce matin,
09:18directeur général délégué
09:19de Claresco Finance
09:20pour faire un point sur Airbus,
09:22sur Cadient
09:22et donc sur RB.
09:24Trois valeurs
09:24qui font l'actualité aujourd'hui.
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