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  • il y a 5 jours
Mardi 2 décembre 2025, retrouvez Catherine Boule (Managing Partner en charge de la practice healthcare, KARISTA) dans SMART BOURSE, une émission présentée par Grégoire Favet.

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Transcription
00:00Musique
00:00Le dernier quart d'heure de Smartbourg chaque soir, c'est le quart d'heure thématique.
00:14Nous sortons des marchés cotés pour nous intéresser à l'industrie du venture capital,
00:18le capital qui finance l'aventure des entreprises et de l'innovation.
00:23Et nous en parlons avec Catherine Boulle qui est managing partner chez Carista.
00:26Bonsoir Catherine.
00:27Merci beaucoup d'être avec nous.
00:30Déjà une longue existence pour Carista, c'est près de 25 ans d'existence quand même dans l'industrie du VC.
00:36Focalisé sur le digital bien sûr, la deep tech à travers la défense et le spatial.
00:42On avait reçu Olivier Dubuisson, partenaire également, qui était venu nous parler de cette thématique du space.
00:48Notamment, vous c'est la santé, c'est ça Catherine ?
00:51Moi c'est la santé, c'est la health tech.
00:53C'est votre vertical et votre dimension.
00:55Alors, la santé que vous définissez effectivement comme la health tech, qui est l'univers d'investissement qui vous intéresse aujourd'hui,
01:01digital health, health tech, avec le constat que oui, la tech et la santé sont deux mondes qui convergent de plus en plus,
01:09mais de plus en plus notamment depuis la période Covid, c'est ça Catherine ?
01:12Alors, en réalité, avant ça, puisque nous on a fait notre premier investissement dans ce domaine-là en 2006,
01:18donc le terme n'existait pas dans la santé digitale, mais dans une société qui s'appelle Volontis, qui s'appelait Volontis.
01:24Mais oui, il y a une accélération nette du sujet, notamment en Europe, pendant et puis après le Covid,
01:31où tout à coup, on s'est dit, finalement, le digital pourrait résoudre un certain nombre des problèmes de notre écosystème de soins,
01:37notamment parce qu'on peut parler à distance, et donc le virus a souligné ça.
01:42Mais en fait, c'est une tendance de fond qui existe depuis plus longtemps que ça aux États-Unis et qui s'accélère vraiment.
01:47Qu'est-ce qui caractérise ce segment de la santé, champ d'investissement évidemment très très vaste,
01:52donc je comprends qu'on n'est pas dans la biotech, c'est pas un fonds biotech aujourd'hui en tout cas.
01:58Qu'est-ce que la tech apporte à la santé ? Qu'est-ce que vous observez comme transformation et comme création de valeur
02:03avec cette alliance de la tech et de la santé ?
02:06Quels sont les nouveaux modèles aussi qu'on peut peut-être imaginer ou qu'on peut constater avec l'alliance de ces deux dimensions ?
02:14Peut-être un pas de recul, ce que nous on appelle la health tech,
02:17donc c'est ce qu'on peut aussi appeler la santé digitale et les équipements médicaux, la medtech,
02:22et tout ce qu'il y a entre les deux, ou à la convergence des deux mondes.
02:25Et en réalité, le digital maintenant dans le domaine de la santé est partout,
02:30à l'hôpital, chez le patient, chez le médecin, dans les laboratoires pharmaceutiques, en ville, dans les centres de radiologie, etc.
02:37Donc on collecte énormément de données, comme jamais on a collecté de données auparavant.
02:41Et ce qui change par rapport à il y a quelques années, c'est que ces données, d'abord on arrive à les collecter,
02:46on les met quelque part dans un nuage, et maintenant on essaie d'en faire quelque chose pour soigner les gens mieux,
02:52donc en étant plus efficace dans les traitements, mais aussi pour essayer de rendre l'écosystème de soins plus efficace,
02:59plus efficient, peut-être moins coûteux.
03:01Ce qui sont des sujets globaux, partout dans le monde, on a cette problématique qui s'accélère
03:06avec le vieillissement de la population, donc les maladies chroniques, etc.
03:10Et donc la health tech, la santé digitale, peut être une des réponses.
03:15Ce n'est pas la seule, il faudra continuer d'avoir des médicaments, évidemment,
03:18mais ce qu'on voit vraiment, c'est toutes ces technologies du digital qui sont déjà très diffusées dans d'autres industries,
03:25finalement arrivent chez les médecins qui ne se parlent plus par fax uniquement,
03:29qui font maintenant des choses un peu plus numérisées, et on peut aussi utiliser,
03:37évidemment on entend beaucoup parler d'intelligence artificielle partout,
03:39en santé c'est la vraie révolution de ces dernières 24-36 mois, avec des applications qui naissent tous les jours,
03:48évidemment il faut faire ça avec une certaine précaution et rigueur,
03:52mais en tout cas on sent qu'on a des moyens, des outils de rendre le médecin et son staff plus efficaces auprès du patient.
03:59C'est tout le parcours du patient qui est en train d'être, entre guillemets, digitalisé,
04:03mais transformé par l'arrivée du numérique et des technologies numériques dans la santé, c'est ça ?
04:09Exactement, le numérique, les capteurs, aussi tout ce qui est un peu well-being,
04:14donc les montres connectées, les choses comme ça, on capte énormément de choses,
04:17et puis la capacité des équipes médicales et cliniques à utiliser ces données au quotidien
04:25pour prévenir des rechutes, pour mieux doser ou orienter le patient sur des types de traitements,
04:33donc on est sur le parcours du patient, on est sur comment aussi développer des équipements médicaux plus personnalisés,
04:38en utilisant l'imagerie, en utilisant évidemment l'IA,
04:42comment développer plus efficacement des molécules,
04:45parce que finalement on fait plein de choses en simulation numérique,
04:48et on va chez la sauverie beaucoup plus tard,
04:51et on raccourcit le temps de développement et les coûts.
04:54Et donc vous investiez sur les boîtes de services, du coup,
04:56beaucoup plus orientées services que de la biotech par exemple ?
05:01Alors nous, on reste des investisseurs en capital qui n'apprécionent pas trop le service,
05:05ce qu'il n'y a pas uniquement, et on a des sociétés avec des vrais produits,
05:10qui sont des solutions numériques ou mixtes, équipements et software, hardware et software,
05:15qui peuvent avoir un volant de service, mais dont la valeur est vraiment dans des modèles
05:20de vente à l'hôpital, de vente aux médecins, ou même des modèles de remboursement.
05:27C'est quoi une aventure ?
05:28Parce que j'aime bien traduire Venture Capital par le capital de l'aventure.
05:31C'est quoi les aventures qui vont transformer le monde de la santé, Catherine ?
05:36On en a financé plusieurs, je pense, qui sont des belles illustrations.
05:41Je pense qu'une des sociétés qu'on aime beaucoup
05:44et qu'on soutient depuis quelques années s'appelle Incepto Médical,
05:46qui est une plateforme, on appelle ça le Netflix, des apps d'IA en imagerie.
05:51Donc l'idée, c'est vraiment ça, une plateforme qui propose aux centres de radiologie
05:55ou aux hôpitaux différentes applications d'IA pour les différentes modalités
06:00ou les différents organes ou pathologies.
06:02Et donc c'est un bouquet d'IA qui est proposé au centre
06:06et qui peut permettre de gagner du temps sur le triage des patients,
06:10trouver l'endroit où il y a la tumeur, etc.
06:12Et aujourd'hui, ils sont leaders en Europe.
06:15Ils ont ouvert le marché américain et ça commence à bien se passer aussi aux États-Unis.
06:22Et je pense que c'est une très grande ère qui s'ouvre
06:25avec une très grande profondeur de marché
06:27et beaucoup d'efficience à gagner pour les radiologues avec ces outils d'IA.
06:31Il y a un autre exemple peut-être, une société qui est dans le domaine de la cardiologie.
06:37On n'est plus sur la télésurveillance, une société qui s'appelle Implicity
06:39et qui a développé une solution qui permet de récupérer les données,
06:44encore une fois, collègues de données,
06:46chez les patients qui ont des équipements médicaux implantés.
06:49On parle de pacemaker et défibrillateur.
06:52Pour être plus près du patient, c'est quand même difficile.
06:54Et donc ces données, aujourd'hui, tous les guidelines montrent qu'il faut les suivre
06:58pour bien suivre son patient et éviter des effets secondaires
07:01de type infarctus ou AVC quand même.
07:05Or, les médecins n'avaient pas jusqu'à Implicity
07:08la capacité de le faire facilement
07:11puisqu'il fallait à chaque fois se connecter sur le site du constructeur du device en question,
07:15récupérer les données qui n'étaient pas exactement les mêmes, etc.
07:18Et là, Implicity a finalement structuré, intégré, organisé tout ça
07:22pour que ce soit plus simple.
07:24Grâce à ça, ils ont démontré qu'ils pouvaient suivre les patients
07:27et être plus efficaces dans leur suivi
07:29et donc éviter ces effets type infarctus ou AVC.
07:33Et ils ont obtenu un remboursement et un standard requer en France.
07:37Donc c'est une société qui est aujourd'hui très successful commercialement en France.
07:40Deux questions, effectivement.
07:42Votre terrain de chasse est européen.
07:44Est-ce que c'est un joli terrain de chasse
07:46pour sourcer justement des entreprises dans la health tech aujourd'hui ?
07:50Et est-ce que dans cet univers de la health tech,
07:53comment se déroule le processus de création de valeur ?
07:56Est-ce que ça se fait plus vite ?
07:58Est-ce que c'est plus certain ?
08:01C'est jamais rien de certain dans l'investissement.
08:03C'est une aventure.
08:03Mais ça reste une aventure.
08:05Mais est-ce que c'est une aventure qui est mieux balisée peut-être que d'autres ?
08:08Catherine.
08:09Alors oui, on investit aujourd'hui en Europe, partout en Europe,
08:12Europe géographique.
08:13Il y a énormément d'opportunités en Europe.
08:15Assez peu de fonds capables de les adresser.
08:18Donc on a beaucoup de problèmes d'offres.
08:22Et en ce qui concerne notre équipe, c'est suffisant comme terrain de chasse.
08:27En revanche, les sujets qu'on adresse sont des sujets globaux.
08:29C'est-à-dire qu'on n'a pas un problème de suivi des patients qui ont des maladies cardiaques
08:34qu'en France ou en Europe.
08:35C'est un sujet aussi aux États-Unis et en Asie.
08:37Donc c'est des sociétés qui ont vocation à s'internationaliser rapidement.
08:42Et on essaie de les y aider d'ailleurs.
08:44Donc ça, c'est la première chose.
08:47Le sujet un peu de l'Europe quand même, c'est que c'est potentiellement 28 ou 30 pays différents
08:52avec des accès aux marchés différents.
08:54Donc assez compliqué.
08:55Donc on a des discussions régulières sur à quel moment faut-il aller aux États-Unis.
08:59Certes, ce n'est pas simple, mais le marché est tout de suite plus profond.
09:03Donc ça, c'est vraiment nos sujets d'entreprises européennes.
09:06Je pense que ce n'est pas que l'enfer.
09:07Vous pouvez les inciter du coup à aller le plus vite possible aux États-Unis
09:09sur un marché global, unifié, où tout le monde parle la même langue,
09:13avec la même réglementation, peu ou prou ?
09:16Ça dépend, j'ai envie de vous dire.
09:17Mais oui, on est quand même très attiré.
09:19Après, il faut les moyens d'y aller.
09:22Il faut le faire de la bonne manière et au bon moment.
09:25Et souvent, c'est quand même bien d'être un peu solide sur ses appuis,
09:29et notamment dans son marché domestique, avant de commencer à aller dans d'autres marchés.
09:33Mais évidemment, le marché américain reste le premier marché dans le domaine de la santé.
09:37Il est aussi là où sont les acheteurs ou les investisseurs aux poches profondes.
09:42Donc ça reste un peu un passage obligé assez rapide pour ces entreprises.
09:46Sur le processus, ça rejoint d'ailleurs l'idée du processus de création de valeur.
09:50Est-ce que c'est un univers, la Hellstech, où les choses vont plus vite de ce point de vue-là ?
09:55Oui, pour ce qui est des entreprises qui sont notamment uniquement basées avec du software, des logiciels.
10:02On arrive à être plus rapidement au marché, on arrive à être plus rapidement rentable.
10:06Et donc, ça offre des opportunités, notamment pour nous, investisseurs de sorties
10:10qui sont peut-être plus compliqués à envisager dans des sociétés de medtech,
10:13on va dire implantables ou de biotechnologies pures,
10:17qui sont les fonds de private equity,
10:19qui deviennent des acquéreurs assez naturels au moment de la rentabilité.
10:22Oui.
10:23Dès le premier euro investi, vous avez en tête la stratégie de sortie aujourd'hui sur un investissement ?
10:30Normalement, c'est pour tous les investisseurs.
10:30Sur une accompagnée en portefeuille, oui.
10:32Donc, dès le premier euro investi, on a un plan.
10:35Après, est-ce que le plan se déroule comme prévu ?
10:37Pas complètement à chaque fois, mais oui.
10:39En tout cas, on essaye de se donner une idée sur le temps qu'il nous faudra pour arriver à cette sortie.
10:47Et puis, combien d'argent aussi il faudra lever,
10:49parce que sinon, c'est compliqué de nous allouer suffisamment d'argent au fil du temps.
10:54Et c'est vrai qu'on est content de voir qu'il y a une nouvelle voie.
10:58D'habitude, on a les acquisitions industrielles.
11:02Donc, usuellement, l'introduction en bourse, voilà.
11:05J'ai connu le temps où la bourse était aussi une option.
11:08Un petit peu en panne en ce moment, on va dire ça comme ça.
11:10De votre point de vue, je l'ai bien compris, visiblement, la bourse ne fonctionne plus correctement.
11:14Ça fait un petit moment que c'est compliqué.
11:16Et puis, la troisième voie, donc, il faut ouvrir les fonds maintenant de private equity, non plus classiques.
11:21Un mot peut-être aussi de ce que vous observez aujourd'hui dans l'industrie du V6,
11:26cette partie spécifique du capital privé, du capital innovation ou aventure, Catherine.
11:35Le choc des taux 2022, etc.
11:37On a beaucoup décrit ces phénomènes-là.
11:39Et le fait que l'argent soit un peu plus rare et plus cher aujourd'hui.
11:44Est-ce que votre industrie s'est adaptée à cette donne ?
11:47Ou est-ce qu'il y a encore un rééquilibrage nécessaire ?
11:51Non, l'environnement est quand même très compliqué depuis trois ans maintenant.
11:56Vous avez parlé des taux, c'est le point déclencheur.
11:59Je pense que la situation géopolitique n'aide pas.
12:04On espère que ça s'améliorera en 2026.
12:06On est en décembre, donc on a encore le choix de dire ça.
12:09La réalité, c'est que la chaîne du financement, et ce n'est pas que dans le venture,
12:13en l'occurrence, et malheureusement, un peu toutes les classes d'actifs, est un peu grippée.
12:18Les asset managers ont moins de liquidités à allouer
12:22ou ont moins envie d'allouer de la liquidité aux private écoutiers en général
12:26et aux ventures en particulier.
12:28Et donc, les fonds soutiennent plus longtemps les entreprises que prévues.
12:34Et donc, avant de refaire des deals nouveaux, des investissements nouveaux,
12:37se pose vraiment la question de savoir s'ils ont la capacité de le faire.
12:41Donc, il y a moins d'investissements au global, moins d'opérations qui sont réalisées.
12:45Donc, ça, c'est quand même compliqué.
12:46C'est-à-dire que moins de fonds, moins d'opérations, moins de start-up financées.
12:49Et par définition, les start-up sont quand même assez rarement rentables.
12:52Donc, ça amène à pas mal de sociétés qui sont en difficulté.
12:57Mais quand même, on peut considérer qu'il y a quand même des opérations.
13:01Les opérations qui se font sont souvent des opérations avec des gros montants.
13:05Donc, pour essayer de limiter ce risque, les fonds s'indiquent des gros tours.
13:11Donc, c'est plutôt des grosses opérations qui se font, moins nombreuses, mais plus grosses.
13:15Et puis, on espère que quand même, à un moment donné, ça va se remettre en marche.
13:19Mais voilà, c'est sûr que c'est pas facile en ce moment de lever des tours d'investissement en amorçage.
13:25Un environnement qui reste relativement adverse, on l'aura compris.
13:28Merci beaucoup, Catherine.
13:29Catherine Boulle, Managing Partner chez Carista,
13:31qui était l'invité de ce dernier quart d'heure de Smartboard ce soir.
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