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  • il y a 2 heures
Marschall Truchot, du lundi au jeudi de 17h à 19h avec Olivier Truchot & Alain Marschall. Deux heures pour faire un tour complet de l’actualité en présence d’invités pour expliquer et débattre sur les grands sujets qui ont marqué la journée.

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Transcription
00:00Vladimir Poutine est prêt, il est prêt à la guerre.
00:02Si l'Europe la lui déclare, c'est la dernière déclaration en date du président russe.
00:09Nous ne prévoyons pas de combattre l'Europe, je l'ai déjà dit 100 fois.
00:13Mais si l'Europe décide soudainement de nous faire la guerre et la commence,
00:17nous sommes prêts dès maintenant.
00:20Il ne peut y avoir aucun doute là-dessus.
00:23Si l'Europe choisit de déclencher une guerre,
00:26la situation peut très vite arriver à un point
00:30où il ne restera plus personne avec qui négocier.
00:35On va retrouver Jean-Didier Revoin à Moscou en direct pour BFM TV.
00:39Donc voilà, c'est dit, c'est clair, c'est net, on le savait Jean-Didier,
00:42mais Poutine est prêt à la guerre.
00:44Oui, il répond surtout à la question à un journaliste.
00:46Alors on peut se dire qu'on est à Moscou, que la question est certainement orientée.
00:50Et puis on est aussi à un jour important
00:52où des négociations très délicates sont en train de se dérouler
00:56ou vont se dérouler dans les heures qui viennent
00:57entre Vladimir Poutine et l'équipe américaine
01:01composée de Steve Witkoff, l'émissaire de Donald Trump
01:03et le gendre de Donald Trump, Jared Kushner.
01:07On voit bien que Vladimir Poutine essaie de mettre la pression
01:11comme chaque fois au moment de négociations importantes.
01:13Et puis il faut dire aussi que le ton se durcit
01:16entre les Européens et la Russie depuis plusieurs semaines.
01:21On sait que Moscou a vu d'un mauvais œil en fait les amendements apportés
01:27au plan américain par Kiev et ses alliés européens.
01:32Et donc on peut en déduire qu'à quelques heures d'une négociation assez importante,
01:36Vladimir Poutine lance une petite pique comme ça à délication des Européens.
01:39Mais ce n'était pas la première fois qu'il s'exprime de la sorte.
01:42On lui avait posé la question lors du forum économique à Saint-Pétersbourg
01:45où il donnait une conférence de presse, plutôt une séance de questions-réponses
01:49avec des journalistes des plus grandes agences de presse mondiales
01:52où la question lui avait été posée de savoir si la Russie était prête
01:54à entrer en guerre avec l'OTAN.
01:56Vladimir Poutine avait répondu qu'il serait stupide pour la Russie
01:59d'entrer en guerre contre l'OTAN, mais que si cela devait s'avérer nécessaire,
02:02la Russie là aussi était prête à le faire.
02:04Merci Jean-Didier Revoix en direct de Moscou.
02:06C'est intéressant parce qu'en fait Poutine, El Zavidal, se met dans le camp de la paix.
02:11C'est ce qu'il donne en sa déclaration.
02:12En gros, nous on veut la paix avec les Américains.
02:14Ce sont les Européens qui sont débattants en guerre.
02:16Voilà le narratif russe.
02:18L'Europe est du côté de la guerre.
02:19L'Europe est du côté de la guerre.
02:20C'est très important de convaincre sa population en premier lieu
02:23et de préparer un cadre pour effectivement la négociation qui va suivre,
02:27à savoir la Russie est une puissance de paix.
02:30Elle n'a agi en Ukraine que parce qu'elle allait être attaquée,
02:33donc une guerre préventive.
02:35Elle pourrait être amenée à mener une guerre préventive face à l'Europe,
02:37l'Europe qui est en train de saboter, et il faut bien le dire que c'est vrai,
02:41des accords de paix qui jusque-là, sur le papier en tout cas,
02:44étaient extrêmement favorables aux intérêts russes.
02:47Dmitry Peskov, le porte-parole de la présidence aujourd'hui,
02:49a tenu un propos extrêmement candide et intéressant,
02:53qui disait « La Russie est prête à signer un accord de paix
02:55dans la mesure où celui-ci servira ses objectifs en Ukraine,
02:59ses objectifs de guerre. »
03:00Donc il n'y a pas grand-chose à attendre.
03:02Les propos de Vladimir Putin, pour moi, sont intéressants aujourd'hui,
03:05parce que d'habitude, ce sont des factotums qui tiennent ce genre de propos.
03:08L'ancien président, Medvedev notamment, extrêmement virulent à notre endroit.
03:13Hier, on avait eu la publication par la revue du ministère des Affaires étrangères,
03:18qui n'est absolument pas décisionnaire en la matière,
03:20d'un article très virulent en disant qu'il fallait brûler l'Europe jusqu'à la Manche,
03:24et que c'est dans ces conditions que les Européens se prêtaient le mieux
03:27à écouter les demandes russes.
03:29Donc ceci sert de cadre pour analyser la future négociation
03:33qui, selon moi, et j'aimerais être démentie, va faire long feu.
03:36– Ça veut dire qu'il va nous arriver des problèmes, Général Desportes ?
03:39– Quel genre de problème ?
03:40– Je ne sais pas, si Vladimir Putin dit que l'Europe est prête à la guerre.
03:42– Les mêmes arguments.
03:43– Est-ce qu'il va faire des provocations sur des pays de l'OTAN ?
03:46– Comme l'a dit Mme Vidal, c'est de la communication politique, c'est tout.
03:50Il se met en position d'accroître la pression.
03:54Il a bien compris que tant l'Ukraine que l'Europe
03:56étaient dans l'espèce d'étau stratégique entre la Russie et les États-Unis,
04:00et les deux, de chaque côté, cherchent à presser
04:02pour qu'on ait un résultat qui soit au plus proche du plan à 29 points.
04:07Et évidemment, ça ne marchera pas.
04:09Ça ne marchera pas parce que Poutine lui-même ne veut pas de ce plan.
04:12Alors, est-ce qu'il est prêt à faire la guerre ?
04:15Je pense qu'on peut voir les choses de deux manières différentes.
04:18D'abord, il n'est pas prêt, dans la mesure où, pour prendre Pocrost,
04:21qui n'est toujours pas prêt, il a mis un an,
04:23et on voit bien que l'armée russe, pour l'instant,
04:25ne pourrait pas avancer plus.
04:27Donc, il n'est pas prêt.
04:27Mais d'un autre côté, l'armée russe,
04:30depuis quatre ans presque, conduit une guerre conventionnelle
04:34qu'aucun pays de l'OTAN n'a conduit depuis 1944.
04:38Et que donc, la guerre, ça s'apprend dans la guerre,
04:40et cette guerre-là, ils l'ont apprise,
04:42et nous, nous ne l'avons pas apprise.
04:43Et ce qui est sûr, c'est que si nous avions à nous confronter demain matin
04:49avec l'armée russe, ce serait, quels que soient nos moyens, relativement difficile.
04:54C'est pour ça qu'investir dans la défense de l'Ukraine aujourd'hui,
04:57c'est l'investissement stratégique.
05:00D'abord, ça maintient l'armée russe, 700 000 hommes en dehors,
05:03ça nous permet de continuer à apprendre,
05:04ça nous permet de continuer à nous préparer.
05:07Donc, pour nous, il est extrêmement important que l'Ukraine tienne,
05:10même si on ne s'intéresse pas du tout aux Ukrainiens.
05:11Il faut qu'il tienne, et donc, nous ne pouvons pas,
05:14nous-mêmes, Européens, dans notre propre intérêt,
05:17accepter que ce plan soit adopté.
05:19– Quand on écoute ça, ça peut faire peur,
05:21parce que là, on parle de puissance nucléaire,
05:23Didier François, d'un côté ou de l'autre.
05:26Donc, la guerre conventionnelle, la guerre, elle peut être nucléaire aussi.
05:29– Mais pas au début.
05:30– Pas au début, merci, vous nous rassurez, alors tout va bien.
05:32– Non, mais non, c'est pour ça qu'il fait bien attention à ce qu'il dit.
05:37Il parle de l'Europe.
05:38L'Europe n'est pas une puissance nucléaire.
05:39Il y a des puissances nucléaires dans l'Europe, c'est la France et la Grande-Bretagne.
05:42Mais il fait bien attention de ne pas le dire.
05:44Et encore une fois, prêt à une guerre, on est déjà dans une confrontation avec lui.
05:49Donc, ne l'oublions pas.
05:51Il faut toujours faire attention, je suis d'accord avec vous,
05:53il faut toujours se méfier, parce que Poutine annonce ses intentions.
05:57Aujourd'hui, il n'est pas prêt, pourquoi ?
05:58Parce que les Ukrainiens se battent et qu'ils le freinent.
06:01Le jour où il y a un accord de paix, que lui continue à avoir une économie de guerre
06:05et un recrutement avec une armée à 1 million de 100 000 mètres,
06:09c'est 1 million de 100 000 personnes aujourd'hui, l'armée russe.
06:12Le jour où ils n'ont plus les Ukrainiens en face d'eux, il va falloir l'occuper à quelque chose.
06:15Et là, il sera prêt.
06:16Alors que nous, on ne l'est pas, de ce point de vue-là, du point de vue conventionnel.
06:19Donc, c'est important d'avoir ça en tête.
06:21C'est vraiment quelque chose qui, quand il dit qu'il est prêt,
06:24c'est que dans sa tête, Vladimir Poutine et la Russie sont prêts à l'affrontement avec l'Europe.
06:29C'est ce que les chefs d'État-major européens essayent d'expliquer à nos populations
06:33depuis maintenant quelques mois.
06:35Et tout le monde essaye de dire que c'est la politique intérieure.
06:37Quand il dit que l'Europe veut la guerre, c'est-à-dire qu'il a encore en tête l'image de Volodymyr Zelensky
06:41qui est à Paris, qui vient chercher le soutien des Européens
06:44et des Européens qui lui disent, on est derrière vous, vous n'en faites pas, on ne vous lâchera pas.
06:47Il n'en peut plus, il ne supporte plus ça.
06:49Oui, exactement.
06:50En fait, le président russe aime souvent rappeler ce qu'il lui appelle les racines de ce conflit.
06:55En fait, il faut savoir que dès 2014, quand cette guerre a commencé,
06:58il est parti du principe que les Ukrainiens étaient pris en otage par leur président,
07:03qui lui-même était pris en otage par les Américains.
07:05Et qu'en gros, tout ça, c'était une question de déstabilisation de la Russie par l'Ukraine, par les Américains.
07:10Et donc, dans la tête de Vladimir Poutine, l'enjeu, c'est de régler cette situation
07:14en passant par les Américains et en évitant les Européens qui ne font que gâcher les choses.
07:19Sauf qu'ils remarquent qu'à chaque tentative de négociation,
07:21les Européens arrivent et puis disent, en fait, ça nous concerne aussi.
07:25C'est aussi une question de sécurité européenne.
07:26Parce que vous parlez de négociation, là, on voit les images, là, en légitimité.
07:29Il faut expliquer ce qui se passe au Kremlin, là, en ce moment.
07:31Qu'est-ce que s'agit-il, Elza Vidal ? Que se passe-t-il ? Parce que c'est important de le dire.
07:34C'est la rencontre en vue de négociation qui a commencé avec, notamment,
07:38un des membres de l'équipe de négociateurs américains,
07:41dont Steve Witkoff, l'envoyé spécial de Donald Trump,
07:44qui l'a connu en étant un partenaire de golf et un mania de l'immobilier,
07:48qui dit lui-même qu'il fait du rattrapage diplomatique,
07:51puisqu'il n'a jamais exercé ce métier,
07:52en regardant des séries Netflix sur la diplomatie,
07:55et qui est accompagné, cette fois-ci, par le gendre de Donald Trump, Jared Kushner,
08:00et qui devrait aussi bénéficier d'un interprète américain,
08:04puisque les fois précédentes, c'est sa sixième visite,
08:06il s'était appuyé sur les interprètes fournis par le Kremlin,
08:09ce que personne ne fait en diplomatie.
08:11D'accord. Mais ça veut dire qu'il y a deux camps, aujourd'hui ?
08:13Il y a un camp russo-américain et un camp ukrainien-Europe ?
08:20C'est ce que Poutine voudrait, en fait.
08:21Parce que, en fait, rappelez-vous, pendant les trois ans de guerre,
08:25avant l'élection de Donald Trump,
08:27il y avait trois éléments qui pouvaient faire que le rapport de force change.
08:32Pour l'instant, on a quand même un front très équilibré,
08:35même si les Russes progressent, il n'y a pas d'effondrement ukrainien.
08:38Il y avait trois choses qui pouvaient changer ça.
08:40Il y avait le fait qu'ils fassent une mobilisation de masse
08:43à 500 000 hommes supplémentaires, les Russes,
08:45le fait que la Chine se mette à leur donner les armements de manière massive,
08:48ce qu'ils n'ont pas fait,
08:49et il y avait l'élection de Donald Trump,
08:50qui était quand même, rappelez-vous,
08:52un des éléments stratégiques qui pouvaient changer la donne.
08:54L'élection de Donald Trump a changé la donne,
08:57dans la mesure où Vladimir Poutine peut penser
08:59que Donald Trump va lui être plus favorable
09:02que ne l'était l'administration américaine avant.
09:04Donc, il essaye, effectivement, de rejeter,
09:07alors qu'avant, c'était les Américains les méchants,
09:09aujourd'hui, il essaie de rejeter sur l'Europe.
09:11Mais pourquoi ?
09:11Parce qu'en fait, l'Europe...
09:13Ça veut dire quoi ?
09:13Ça veut dire qu'il va signer des accords de paix en disant
09:16« Vous voyez, moi, je suis le gentil,
09:17heureusement que je suis là, parce que sinon... »
09:19– Parce que sinon, il continuerait la guerre.
09:21C'est ça qu'il veut, c'est cette vérité-là qu'il veut écrire.
09:23– Voilà, moi, je pense qu'il ne les signera pas
09:24et qu'il faut qu'il trouve une excuse pour ne pas les signer.
09:26Et que pour l'excuse pour ne pas les signer,
09:27c'est dire que les Européens sont des vattes en guerre,
09:30ils ont poussé l'Ukraine à aller à la guerre
09:32parce qu'ils ne veulent pas accepter le rapport de force sur le terrain,
09:36alors qu'effectivement, ce que lisait son porte-parole,
09:38c'est « Nous, on veut bien des négociations,
09:40si c'est pour obtenir, sans perdre de soldats,
09:42ce qu'on n'arrive pas à prendre pour l'instant sur le terrain,
09:45sans en perdre trop. »
09:46– Et il avait signifié d'ailleurs clairement
09:48qu'il n'accepterait pas le plan en 29 points.
09:50– En 19 points.
09:51– Non, en 19 points.
09:52– En 19 points.
09:53– Et le nouveau plan à 18 points
09:55est beaucoup plus et beaucoup moins favorable à Poutine
09:57que le plan ancien.
09:59– Donc ce nouveau plan, il ne peut pas le signer ?
10:00– L'ancien avait dit « Je ne le ferai pas,
10:02je veux juste un peu plus ».
10:04Et là, on lui offre un peu moins.
10:06Donc il n'y a aucune raison qu'il accepte de le signer.
10:09Et encore une fois, ce matin…
10:10– Il doit quand même trouver une raison de dire « Noitre ».
10:12– Mais il trouvera un petit truc gentil en disant
10:14« Vous êtes formidables, mais il y a encore un petit truc
10:16qu'il faut qu'on travaille ou je ne sais pas quoi ».
10:17– Mais le temps joue pour qui ?
10:19– Le temps joue évidemment pour Poutine.
10:21C'est bien pour ça que Poutine ne veut pas signer.
10:23Comme disait François l'a rappelé,
10:25les petits drapeaux russes, ils avancent tous les jours
10:27un peu sur le terrain de l'Ukraine.
10:29– L'armée ukrainienne recule ?
10:30– Oui, vous savez bien, l'armée ukrainienne,
10:31elle n'a jamais autant reculé.
10:33Alors on n'est pas dans un effondrement,
10:35il n'y aura pas d'effondrement.
10:37Mais pour l'instant, chaque jour que le bon Dieu fait,
10:40la Russie avance un peu
10:43et gagne du territoire.
10:45Et vous savez bien que toutes les négociations
10:47se font toujours à un moment,
10:49ou plutôt la guerre s'accroît toujours
10:51au moment des négociations,
10:52parce qu'avant de travailler sur le tapis vert,
10:54il faut avancer sur le terrain vert.
10:56– Pour gagner le maximum du territoire.
10:57– Et donc ça s'est toujours passé comme ça.
10:59D'où les bombardements, la semaine dernière,
11:01je vous rappelle, 1200 drones,
11:031200 bombes planantes, presque 100 missiles,
11:06et ça va continuer comme ça.
11:08Pendant tout ce temps des négociations,
11:09la guerre va s'accroître,
11:10et la pression va s'accroître, sans nul doute.
11:12Paul Goh ?
11:13– Oui, le temps joue pour les Ukrainiens
11:16dans l'esprit certainement des Américains.
11:19Le temps, alors, c'est très dur,
11:21il faut réussir à analyser la réalité de la Russie d'aujourd'hui,
11:23parce qu'en fait, quand vous écoutez Vladimir Poutine,
11:25évidemment, lui, il veut faire passer le message
11:27que le temps joue, surtout pour les Ukrainiens
11:29et les Européens.
11:29– Contre les Ukrainiens.
11:30– Oui, contre les Ukrainiens, pardon.
11:32Parce que lui, il a toute la vie, finalement.
11:34Il n'a plus d'échéance,
11:35il a un mandat illimité, les présidents russes.
11:37Et puis, c'est un message
11:38qu'il essaie de faire passer au quotidien.
11:39S'il faut mener cette guerre indéfiniment,
11:42c'est ce que disait Didier François,
11:43si je peux éviter d'avoir à continuer
11:45à envoyer des hommes mourir au front,
11:46ça m'arrange.
11:47Mais finalement, s'il faut continuer à le faire,
11:49je le ferai, parce que les hommes,
11:50il en reste, et puis l'argent,
11:51il en reste un peu.
11:52Alors après, tout ça se confronte
11:53à une réalité économique,
11:54voilà, un peu seulement une réalité économique
11:56et sociétale aussi.
11:58Les Russes commencent à sérieusement
11:59fatiguer de tout ça.
12:00Mais en tout cas, le Kremlin veut que l'on...
12:02– Non, mais ça fait longtemps qu'on dit
12:03que les Russes commencent sérieusement
12:04à fatiguer, mais rien ne bouge,
12:06rien ne se passe en Russie,
12:07ce qui est quand même très compliqué.
12:08– C'est ça, ben c'est quand même,
12:08il y a 20 000 personnes en prison,
12:10on ne peut pas dire que rien ne bouge.
12:11C'est 20 000 personnes qui ont été réprimées.
12:13Maintenant, si vous voulez dire
12:14que les Russes ne sont pas dans la rue
12:15pour arrêter cette guerre,
12:16en effet, ils ne sont pas dans la rue
12:17et ils n'iront pas.
12:19En revanche, les élites sont quand même
12:20très fatiguées et elles veulent retrouver
12:22accès à leur argent, à leurs biens,
12:24qui sont principalement en Occident.
12:27Et c'est d'ailleurs pour ça qu'aujourd'hui,
12:29Donald Trump aussi, via Politico,
12:31en tout cas c'était une information de Politico,
12:32était prélu à considérer
12:34que nous devrions restituer les avoirs russes
12:36à la Russie dans le cadre de négociations.
12:38Parce que ce qui est le nerf de la guerre
12:40aujourd'hui en Russie, c'est l'argent.
12:43Le fonds souverain que Kirill Dmitrieff dirige
12:46est épuisé à 80%
12:49et cet argent, on en a besoin
12:51pour maintenir la paix sociale.
12:53Les impôts ont été relevés
12:54pour la première fois en Russie,
12:55la TVA a été relevée
12:56pour la première fois en Russie
12:57et ce sont des motifs de grogne sociale.
13:01– Donc les Russes sont conscients
13:02que cette guerre qui dure coûte cher ?
13:03– La présidence russe commande
13:05le plus de sondages dans le pays.
13:08L'administration présidentielle commande
13:10en Russie au moins 420 sondages par an.
13:13Pour savoir jusqu'où elle peut aller,
13:15il est arrivé qu'elle recule.
13:16Sur la question des retraites,
13:18Vladimir Poutine a reculé en 2018.
13:21Donc il se fait très attention
13:22au point de rupture de l'opinion.
13:25Évidemment, ce n'est pas le point de rupture
13:26qu'aurait une population démocratique.
13:28– Il faudra quand même qu'il offre aussi
13:31une victoire à son peuple.
13:33Il faudra qu'il dise qu'il a gagné.
13:34– Je crois qu'il faut être prudent.
13:35Je vous crois,
13:36et puis vous connaissez sûrement mieux que moi,
13:38mais je crois qu'il y a beaucoup de sondages aussi
13:40qui disent au fond qu'il y a quand même
13:41une grosse partie de la population
13:43qui fait le dos rond.
13:44et que l'opinion n'est pas défavorable
13:47à cette guerre.
13:48Et puis l'opinion veut une victoire,
13:50veut quelque chose.
13:51– Ne veut pas faire de la face.
13:52– Le nationalisme joue.
13:54C'est-à-dire que pour l'instant,
13:55la nation ne le pousse pas,
13:58mais ne va pas le freiner.
14:00Et donc il en joue.
14:01Il peut en faire.
14:02– Si on compare de toute façon à...
14:05L'économie, on a quand même peu
14:07de vraiment capacité à lire
14:09combien de temps ça dure.
14:11Regardez tous les embargos qui ont été faits,
14:13que ce soit à l'époque de l'Iran, etc.
14:15Les embargos, ça n'a jamais mis à genoux
14:16un pays qui était en guerre.
14:17Jamais.
14:18Ça met vraiment du temps.
14:19Donc c'est difficile de...
14:20Voilà.
14:20C'est difficile de poser là-dessus.
14:22– D'autant plus que l'embargo se contourne.
14:23– Mais il est contourné.
14:24Nous-mêmes, on ne le fait pas pour de vrai.
14:26– Il me semble.
14:27– Du gaz.
14:27– Voilà.
14:28Donc moi, je ne suis pas absolument certain
14:30de cette affaire-là.
14:32En revanche, oui, la force qu'il a aujourd'hui,
14:37c'est sa mobilisation.
14:38Il a une mobilisation qui fonctionne.
14:39Il a 20% au-dessus de ses capacités en effectifs.
14:43Et les Ukrainiens ont un vrai problème de mobilisation.
14:44Et ça, c'est un sujet.
14:46Et c'est pour ça, d'ailleurs, qu'il dit
14:47« Moi, je suis prêt à la guerre. »
14:49C'est qu'il dit « Moi, mon armée, d'ici un an,
14:52et si j'arrête demain la guerre en Ukraine,
14:54moi, mon budget de la défense,
14:56c'est 30% de mon économie,
14:59je suis encore en train de l'augmenter. »
15:01Et donc, il est sur une logique
15:03qui, sur les cinq prochaines années,
15:05va au renforcement de ses armées.
15:07Alors qu'il voit bien que nous, en Europe,
15:08sur la question de la mobilisation,
15:09vous voyez, dès qu'il y a eu une déclaration
15:10de chef-major des armées sur le fait que,
15:13dans la guerre, pas à nous.
15:14– Il ne l'entend pas ?
15:15– Évidemment, il le sait.
15:16– C'est ça qui joue, évidemment.
15:19Il fait « Jou ».
15:20« Ah, vous, vous avez peur de dire
15:21qu'il faut mobiliser les gosses ?
15:22Moi, je n'ai pas de peur de mobiliser mes gosses. »
15:24Enfin, grand-cement, on est sur des trucs un peu…
15:25– Oui, on a la différence aussi
15:26entre un régime autoritaire et une démocratie.
15:27– C'est exactement la différence,
15:29absolument, entre une démocratie et un régime autoritaire.
15:32– Ils peuvent toujours, sur les télédétats
15:34et dans les émissions, montrer le général mandon,
15:36dire « il faut que nos enfants puissent mourir pour la guerre ».
15:39Mais il se dit aussi, les Européens,
15:42ils sont quand même aussi en train de se réarmer.
15:44– Bien sûr.
15:44– Et il faut les prendre en compte, quoi.
15:46Surtout qu'on a les puissances nucléaires
15:47qui font la France et la Grande-Bretagne.
15:49– Et ça, ça sera pris en compte.
15:50– C'est une rhétorique qu'on retrouve beaucoup
15:52dans la Russie d'aujourd'hui.
15:54Parce que là, on a la déclaration
15:55de Vladimir Poutine aujourd'hui.
15:57En fait, il faut savoir qu'en Russie,
15:58dans les médias russes,
15:58on entend l'inverse quasiment quotidiennement.
16:01L'Europe est en train de se préparer
16:02à la guerre contre nous.
16:04Ils nous menacent, ils s'arment.
16:06Et donc, effectivement, ils analysent de très près
16:07déjà toutes les décisions qu'on peut prendre.
16:10Je pense que l'ambassade de Russie à Paris
16:12a analysé aussi de très près la réaction
16:13de la société et des médias
16:15à la déclaration au propos du chef d'état-major.
16:18Parce que c'est très intéressant pour eux
16:19de voir auquel état de préparation
16:21une autre société.
16:22Mais effectivement, la Russie garde un œil sur tout ça.
16:25On sait en jouer quand il s'agit
16:26de mobiliser sa population.
16:28Parce qu'il y a quand même l'idée
16:29d'une menace existentielle, extérieure
16:32qu'il faut réussir à animer chez les Russes.
16:33Parce que quand vous expliquez aux Russes
16:35que les Français, par exemple,
16:36représentent une menace pour vous,
16:37ce n'est pas de l'ordre du concret,
16:39du crédible pour le moment.
16:40Dans l'immédiat, ce n'est pas véritablement
16:41la menace qu'ils ressentent.
16:42Voilà, et c'était la même chose
16:43pour l'OTAN d'ailleurs en 2022-2014.
16:45On leur a expliqué, là, il faut qu'on entre en guerre
16:47contre l'Ukraine parce que l'OTAN nous menace.
16:49Bon, ce n'était pas concret pour les Russes.
16:51Donc, il faut réussir à animer
16:52cette peur au quotidien.
16:53Et évidemment, toutes nos décisions
16:55jouent le jeu du président russe.
16:56Un point très très très court,
16:58quand la mobilisation a été déclarée en Russie,
17:00la mobilisation partielle, en septembre 2022,
17:03la première recherche sur Internet en Russie,
17:05ça a été comment se casser le bras.
17:07Ça a explosé littéralement
17:08sur les moteurs de recherche.
17:10Et je me suis entretenue récemment
17:12avec les différents responsables d'ONG
17:15qui aident les Russes
17:16à quitter le service quand ils y sont
17:18ou à faire des services militaires alternatifs
17:20parce qu'il y a des solutions juridiques.
17:22Et donc, là aussi, les demandes
17:23de la part de la population russe
17:25pour échapper au front sont en...
17:27Il n'y a pas de soutien populaire.
17:29En revanche, il n'y a pas non plus
17:31de capacité à changer la politique
17:33de la Russie vis-à-vis de la guerre.
17:35Et c'est pour ça que les Russes,
17:37enfin, le président russe,
17:38n'a pas décrété de deuxième mobilisation
17:41parce qu'il sentait à quel point
17:43ça avait fragilisé le socle social en Russie.
17:46Donc, c'est très important aussi...
17:47En tout cas, il ne touche pas à Moscou
17:48et Saint-Pétersbourg.
17:49En fait, la mobilisation,
17:50il l'a fait dans les républiques périphériques,
17:53les républiques musulmanes du Caucase
17:54et les républiques asiatiques de Simérie.
17:57Là, ça rentre court à tour de bras.
17:59En fait, quand on voit l'armée russe en Ukraine,
18:01c'est incroyable, c'est une armée coloniale.
18:03Merci.
18:04L'armée asiatique, merci.
18:05Parlant de la menace,
18:06puisqu'on parle du général Mando,
18:07il ne faut pas rappeler,
18:08il a sûrement de bonnes informations,
18:09disant que l'armée russe,
18:11c'est à 1,3 million,
18:11mais elle entend passer à 2 millions
18:13au début des années 30.
18:15Donc, ça, c'est absolument considérable.
18:17Et s'il le dit en public,
18:19c'est qu'il a de bonnes informations.
18:20Donc, nous ne devons pas baisser la gare.
18:22C'est ça à la légère.
18:23Ce soir, il y a un ligne rouge,
18:25justement, consacré à Vladimir Poutine,
18:27soldat de Poutine,
18:28puisque vous évoquiez les effectifs.
18:30Le recrutement, à tout prix,
18:32ce sera à suivre, bien évidemment,
18:34à partir de 21h15,
18:37en direct sur BFM TV.
18:39– Sous-titrage Société Radio-Canada
18:41– Sous-titrage Société Radio-Canada
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