- il y a 8 heures
Chaque week-end, Emilie Broussouloux vous accompagne de 22h à 00h dans BFM Grand Soir.
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00:00Avant de vous laisser partir, je voulais vous faire réagir sur l'agression dont a été victime Jordan Bardella.
00:05Un homme, on le rappelle, lui a écrasé un oeuf sur la tête alors qu'il faisait des dédicaces à Moissac dans le Tarn-et-Garonne.
00:10Est-ce que vous, vous avez le sentiment que les hommes et femmes politiques sont de plus en plus visés par ces faits de violence ?
00:15Bien sûr, d'ailleurs je condamne quelles que soient les agressions.
00:18Je n'ai aucune amitié pour Jordan Bardella, mais je condamne les agressions à l'endroit des élus.
00:23Je vous rappelle qu'aujourd'hui c'est Jordan Bardella, mais il y a quelques mois en arrière, des maires se sont fait agresser aussi chez eux,
00:30parfois parce qu'ils refusaient telle ou telle chose en bon droit.
00:34Et donc la question de la protection des élus n'est pas discutable.
00:37Et quand on agresse un élu de la République, on agresse la République et ce n'est pas acceptable.
00:40Vous, vous en avez subi personnellement ? Est-ce que lors de vos déplacements vous subissez des agressions ?
00:44Non, vous savez, j'étais avec les salariés de Tesser en lutte pour leur entreprise
00:49et je suis reparti sous leurs applaudissements parce qu'ils étaient contents qu'un ministre vienne reconnaître
00:54que le travail des ouvriers, des salariés, ça compte et qu'il n'y a pas d'usine sans ouvrier, sans salarié.
00:58D'accord, parfois il n'y a pas de raison précise pour lesquelles les personnes sont...
01:01Non, je n'ai jamais été agressé dans ma vie politique.
01:04Si c'est votre question, ça ne m'est jamais arrivé.
01:06Ah, vous êtes un des rares à avoir été plutôt épargné alors ?
01:10Je ne sais pas. Non, il ne faut pas dire ça.
01:13Vous savez, en France, il y a à peu près 600 000 élus locaux.
01:15Donc malheureusement, il y a des cas, il y a 34 500 mères...
01:20Quand on parle d'agression, c'est aussi l'agression verbale, pas seulement l'agression physique.
01:23Oui, bien sûr. Et il y a d'ailleurs beaucoup d'élus qui démissionnent
01:26ou qui ne veulent pas se représenter parce qu'ils trouvent qu'il y a trop de violence dans la société
01:30et que parfois ils ont pu en être victimes.
01:32Heureusement, ce n'est pas la majorité des élus qui sont victimes de ça.
01:35Mais à chaque fois que ça arrive, il faut le dénoncer.
01:37Merci beaucoup Sébastien Marquand d'avoir été notre invité.
01:40On le disait, l'actualité de ces dernières heures, c'est donc l'agression de Jordan Bardella,
01:44président du Rassemblement national, vous allez le voir sur ces images,
01:47était en séance de dédicace hier à Moissac dans le Tarn-et-Garonne lorsqu'il a été agressé.
01:53Il était environ 15h30 lorsqu'il s'est fait écraser un œuf sur la tête.
01:58Un peu plus tôt dans la semaine, il s'était fait enfariner.
02:00Écoutez la réaction du ministre de l'Intérieur ce matin sur BFM TV.
02:04C'est Laurent Nunez qui promettait de renforcer la sécurité des élus.
02:07Je condamne très fermement cette agression, c'est inacceptable.
02:12Nous sommes dans une démocratie, tout le monde doit pouvoir s'exprimer.
02:15Et ces actes qui sont des actes d'intimidation, au Dieu, quels qu'en soient les motifs.
02:18Il y a une personne qui a été interpellée, qui est actuellement en garde à vue,
02:22qui est entendue.
02:24Donc voilà, quels qu'en soient les motifs, c'est absolument inacceptable.
02:26Et ça dénote aussi un durcissement du climat politique.
02:30Et ça justifie évidemment encore plus les dispositifs de protection
02:33que nous mettons autour de certains élus, de certains de leurs déplacements.
02:39Et pour en parler, on est rejoint par Jacques Fonbonne.
02:41Bonsoir.
02:42Merci d'être la générale de gendarmerie, consultant police-justice BFM TV.
02:47On est aussi avec Fawzi Guéli.
02:49Bonsoir.
02:50Vous êtes conseiller municipal de Duny.
02:52Et on est aussi avec Pascal Bito-Panelli.
02:54Bonsoir.
02:55Bonsoir.
02:55Experts en sécurité, ancien commandant fonctionnel du service de protection des hautes personnalités.
03:00Évidemment, il va en être question.
03:03Et puis vous trois, vous êtes restés.
03:04Merci.
03:05Merci beaucoup.
03:06Monsieur Guéli, j'aimerais d'abord commencer avec votre témoignage,
03:09parce qu'il est extrêmement fort.
03:11Vous avez été passé à tabac, juste devant votre domicile, il y a quelques mois.
03:16Et on a aussi brûlé votre voiture.
03:18Est-ce que vous pourriez nous raconter ce qui vous est arrivé ?
03:21Oui.
03:21Écoutez, je suis élu dans la ville de Duny, en Seine-Saint-Denis.
03:27Je suis aussi, j'occupe aussi les fonctions de directeur général des services dans une ville
03:30voisine à Duny, donc des grosses responsabilités.
03:34Et le 28 février, je quittais mon travail.
03:37C'était un vendredi et je quittais un peu.
03:40Je suis parti vers 18h.
03:41Donc je rentrais chez moi, j'ai appelé mon épouse pour lui dire que j'arrivais, j'étais
03:45sur le chemin pour savoir si elle avait besoin de quoi que ce soit, comme on fait d'habitude.
03:48Et arrivé devant mon domicile, j'ai garé mon véhicule.
03:53Et puis en sortant de mon véhicule, je vérifie, comme d'habitude, s'il se ferme de manière
03:58automatique.
03:59En me retournant, j'ai vu deux individus derrière moi.
04:01Donc je n'y ai pas prêté vraiment attention dans un premier temps, puisque j'habite
04:05une cité à côté de chez moi que je connais.
04:09Je croyais que c'était des petits jeunes qui avaient commis un arcin ou qui avaient
04:12fait des petites bêtises.
04:13Je n'y ai pas prêté attention.
04:15Donc j'ai avancé.
04:16Puis arrivé devant mon domicile, j'ai vu que c'était deux personnes, arrivées
04:20très vite sur moi.
04:22Je n'ai pas eu le temps de réagir, pas de réaction.
04:25Donc du coup, je me suis mis en mode protection.
04:27Ils ont baragouiné deux, trois mots.
04:29Et puis ils ont commencé à me mettre des coups sur le visage, à me mettre par
04:34terre, me mettre des coups pieds sur le visage, sur la tête, me frapper.
04:38Et par un réflexe, j'ai réussi à frapper sur la porte de la maison.
04:41Et c'est là que mon épouse est sortie et a réussi à en repousser.
04:45C'est votre épouse qui les a fait fuir.
04:47Mon épouse, heureusement, elle a réussi à les repousser.
04:50Ils sont quand même revenus.
04:52Il y en a un qui m'a mis, j'aurais pu y passer parce que le coup de pied qui m'a
04:56mis au visage en revenant, il est encore marqué dans ma tête.
04:58Comme s'il shootait un ballon, il m'a mis un shoot dans le visage.
05:03Ma tête est repartie en arrière.
05:05Ma femme les a repoussés et après, ils sont partis à mon véhicule et ils ont brûlé mon véhicule.
05:09Et tout ça sous les yeux de vos enfants ?
05:13Puisque comme mon épouse a ouvert la porte, mes enfants ont assis à toute la scène.
05:16Donc vous pouvez entendre en tout cas.
05:20J'ai encore les cris de mes enfants, c'est encore dans ma tête.
05:25Les pleurs de mes enfants et puis la crainte qu'ils ont aujourd'hui de me voir sortir tous les jours.
05:31De se dire que quand je rentre tard, qu'est-ce qui lui arrive ?
05:33Est-ce qu'il arrive à la maison ou pas à la maison ?
05:35Vous avez compris ce jour-là ce qu'ils disaient, les invectives qu'ils proféraient à votre rencontre avant de vous tabasser ?
05:44Non, ils ont baragouiné des mots, des noms.
05:47Je n'ai pas très bien compris.
05:49Donc vous ne savez pas pourquoi ils s'en sont prêts à vous ?
05:50À ce jour, non. Il y a une enquête en cours.
05:57Est-ce que c'est lié à ma fonction d'élu ?
05:59Est-ce que c'est lié à mes responsabilités à la ville d'Estaing aussi ?
06:02Parce que vous savez aujourd'hui, la jonction entre quand on a des grosses responsabilités dans une ville et quand on est élu,
06:07parfois les gens ne font pas la différence.
06:10Et on est amené aussi à prendre des responsabilités,
06:13mais aussi à prendre des décisions qui peuvent aussi déranger certaines personnes.
06:17Et dans ma fonction d'élu, qui peuvent aussi, je suis aussi en tant qu'élu d'opposition,
06:20je suis aussi quand même le suppléant du président du département de la Seine-Saint-Denis.
06:23Donc je suis connu dans le territoire.
06:26Je ne suis pas connu aussi pour être un élu qui pose des problèmes.
06:31Je suis plutôt un élu qui essaie d'être le plus près des habitants.
06:35Mais aujourd'hui, vous savez que la société va tellement mal,
06:37qu'on ne peut pas comprendre pourquoi sur tel ou tel sujet.
06:41Et puis il y a aussi les gens qui pensent qu'aujourd'hui, on bénéficie aussi de privilèges.
06:47Et du coup, vous savez, ça va vite sur les réseaux sociaux,
06:50ça va très rapidement.
06:52Donc les gens, ils pensent qu'on bénéficiait de telle ou telle chose.
06:55Alors qu'aujourd'hui, moi, je suis un élu de l'opposition
06:56et j'ai zéro euro comme indemnité.
06:59Quand vous vous êtes lancé en politique, vous vous êtes dit,
07:02c'est un risque à prendre.
07:03Je subirais peut-être des violences à la fois verbales, physiques.
07:06En tout cas, est-ce que ça trottait dans votre tête ?
07:08Des violences verbales, oui, parce que je suis aussi quand même un responsable associatif.
07:11Donc aujourd'hui, on ne va pas se le cacher,
07:14j'habite une ville, c'est un quartier populaire,
07:16avec une forte précarité, des gens en difficulté.
07:18Donc la violence verbale, c'est aussi parfois une réponse
07:22et une défense de certaines personnes qui sont en difficulté.
07:24Je ne dis pas que c'est normal,
07:25mais parfois, c'est des mots que certains ne peuvent employer.
07:28Et donc, c'est un moyen de se défendre.
07:30Donc ça, moi, je l'ai connu au sein de mon club de foot.
07:34Et ça, je m'y attendais un petit peu.
07:36Des difficultés, oui, mais arriver à la violence verbale, non, pas du tout.
07:39Pas du tout.
07:40Moi, je pense qu'on a touché quand même quelque chose,
07:42parce qu'il y a et mon intégralité physique,
07:44mais il y a aussi l'homme que je suis, le père de famille,
07:46mes enfants, ma femme, mon épouse.
07:48Oui, ça a eu des répercussions sur toute la famille.
07:51Bien sûr, sur toute la famille.
07:52Et il n'y a pas un moment où vous vous êtes dit, j'arrête tout ?
07:55Ah, mais dès le lendemain.
07:57Si vous voulez, quand ça arrivait le soir...
07:58Et pourtant, vous n'avez pas arrêté.
07:59Non, non, non, non, j'ai pas arrêté.
08:01D'ailleurs, je m'engage dans les municipales de 2026.
08:04Je suis candidat dans la ville où j'habite.
08:06Donc, non, non, non, j'ai pas arrêté.
08:08J'ai pas arrêté parce que...
08:09Déjà, je vais vous dire pourquoi j'ai voulu arrêter.
08:12Parce que j'ai d'abord pensé à mes enfants.
08:14J'ai ma mère.
08:15Voilà, on est aussi quand même l'enfant aussi de ses parents.
08:19Moi, je suis le parent et j'ai mes enfants.
08:21Ma mère, mes soeurs, mes frères,
08:23voilà, ça les a touchés au plus profond de leur âme.
08:25Et aussi les habitants.
08:26J'ai eu un très fort soutien des habitants, des personnalités.
08:30J'ai été soutenu par beaucoup de personnes.
08:33Mais j'ai souhaité arrêter parce que je me suis dit,
08:35c'est pas une vie pour moi.
08:37Et je me suis dit, en tant que parent, en tant que père de famille,
08:39de protéger les miens.
08:41Donc, j'ai même pensé, même à vous dire,
08:44je vais aller plus loin,
08:45j'ai même pensé à partir de France, à quitter la France.
08:48Parce que je me suis dit, je me sens pas en prétextion.
08:50Il se passe quelque chose.
08:51C'est vrai que notre société, elle va mal.
08:52Faut pas se mentir.
08:54Elle va mal, mais après, c'est pas le débat de ce soir.
08:56On va pas en parler ce soir.
08:56Mais si, mais c'est important aussi de...
08:59Ben pas mal, parce qu'il se passe beaucoup de choses.
09:01Et de cette montée des violences.
09:02Oui, mais la montée des violences, elle est due à différents canaux.
09:06Elle est due à ce qui se passe sur le terrain,
09:07avec les problématiques qu'on rencontre,
09:09mais aussi comment nos habitants, ils vivent au quotidien.
09:12Et ça, c'est un sujet.
09:13Et moi, je suis pas en train de défendre ceux qui m'ont agressé
09:16ou les agresseurs.
09:17C'est pas ce que je suis en train de dire.
09:19Mais aujourd'hui, si on en arrive là,
09:22c'est qu'à un moment donné, on a oublié certaines choses.
09:26Je pense que l'élu local...
09:27Il y a une détresse, notamment.
09:28Oui, il y a une détresse.
09:28Vous voulez faire réagir, pardon, Pascal Bito-Panelli,
09:30qui avait très envie de réagir, justement,
09:32avec un témoignage qui est extrêmement fort.
09:34Et merci de nous l'avoir raconté.
09:35Mais c'est vrai que c'est très inquiétant
09:38de voir cette violence qui se déchaîne contre nos élus.
09:42Tout à fait, madame.
09:43Écoutez, on voit qu'on a quand même très réellement
09:46une pathologie sociale,
09:47où l'ensemble des fondamentaux sont désacralisés.
09:51Les maires, les élus, les hommes politiques
09:54deviennent l'éponge de toutes les colères.
09:57Et il n'y a pas de limite.
09:58C'est absolument inacceptable.
10:00Monsieur Fonbonne, est-ce que ça vous étonne,
10:02finalement, ce déferlement de violences...
10:04Enfin, je ne sais pas si on peut parler
10:05de déferlement de violences,
10:06mais en tout cas, de cette montée des violences
10:07contre l'autorité publique aussi,
10:11contre les élus,
10:12contre tous ceux, finalement,
10:14qui sont en première ligne aussi,
10:16dans les médias.
10:17Oui, c'est ce que disait le ministre à l'instant,
10:19et votre témoignage, il est bouleversant,
10:21parce que, je veux dire,
10:23au-delà de votre statut d'élu,
10:26c'est aussi votre statut de mari,
10:28de père de famille,
10:28et ça se passe devant vos enfants.
10:31Ce que disait le ministre à l'instant,
10:33je veux dire, c'est fondamental,
10:34c'est-à-dire qu'à partir du moment
10:35où on s'en prend à quelqu'un
10:38qui représente la République,
10:40qui est un élu,
10:41on attaque la République elle-même.
10:44Alors, est-ce que l'enquête qui a eu lieu,
10:45je pense qu'il y a eu une enquête,
10:47a déterminé la cause de cette agression ?
10:49Non, pas encore.
10:50Il y a quelqu'un qui est passé devant les juges
10:53des libertés et des détentions.
10:56Il est en détention actuellement.
10:58Le deuxième...
10:58C'est un de vos agresseurs.
11:00Un de mes agresseurs.
11:00Le deuxième est dans la nature.
11:02Donc, c'est aussi ce qui nous fait penser
11:04qu'ils peuvent revenir.
11:05Est-ce qu'il veut dire que l'enquête
11:06a été bien faite ?
11:07Est-ce qu'il y a eu un mobile ?
11:08Est-ce qu'il a dit devant le juge ?
11:10Non, lui, il n'a pas parlé
11:10de celui qui est en prison.
11:12En tout cas, j'ai été entendu
11:12par la juge d'instruction à ma demande,
11:14mais aussi elle a voulu m'entendre.
11:16À ce jour, mes avocats m'ont dit
11:17qu'il n'a pas parlé,
11:19celui qui est en détention.
11:21Par contre, il y a celui qui est dans la nature.
11:22Mais moi, je pense que c'est des jeunes
11:23qui ont été payés.
11:26Et il faut chercher les protagonistes.
11:27Et surtout ceux...
11:28Vous savez, aujourd'hui, c'est facile
11:29sur Snapchat, sur les réseaux sociaux,
11:35est-ce qu'il y a encore une...
11:37Je dirais que c'est l'enquêteur
11:38qui parle, mais est-ce qu'il y a
11:39encore une chance pour que...
11:42Et c'est vraiment une chance,
11:43parce que ça veut dire
11:43que ce n'est pas l'élu
11:44qui aurait été visé.
11:45Mais est-ce qu'il y a encore une chance
11:47pour que ce soit une agression
11:47de rencontre ?
11:48C'est-à-dire que vous étiez
11:49au mauvais endroit, au mauvais moment,
11:51avec deux types qui traînent.
11:53Visiblement, ils vous attendaient.
11:53Mais où est-ce qu'ils vous attendaient ?
11:55Est-ce que les propos
11:55qui les ont tenus
11:56vous laissent à penser
11:57qu'ils vous attendaient comme élus ?
11:59Je ne peux pas vous dire
12:01tout ce qui se passe sur l'enquête.
12:02Mais au vu de ce qu'on m'a donné
12:04et ce que la juge m'a donné
12:05comme information
12:06parce qu'elle n'a pas pu m'en donner plus,
12:08c'est que c'était quelque chose
12:09de prémédité.
12:10Donc on m'a suivi jusqu'à mon domicile.
12:13On a même repéré les lieux
12:14et du coup, c'était quelque chose
12:15de prémédité.
12:15L'incendie de la voiture
12:16peut-être plutôt contre...
12:17Exactement.
12:19Une agression de rencontre.
12:22Moi, je suis tout à fait bouleversé
12:24aussi par votre témoignage
12:25qui est très fort.
12:27Ce qui ressort quand même,
12:29puisqu'il y a eu des débats
12:30sur l'utilisation de ce mot en France.
12:32Moi, je suis désolé.
12:33Pour moi, ça, c'est de l'ensauvagement.
12:34L'ensauvagement, c'est un concept
12:35qui a été inventé par une sociologue
12:37qui s'appelle Thérèse Argaud
12:38qui a travaillé d'ailleurs
12:39dans des cabinets socialistes,
12:41des cabinets ministériels socialistes.
12:43Ce n'est pas quelqu'un d'extrême droite.
12:45Et en fait, la définition
12:46qu'elle donne de l'ensauvagement,
12:47c'est une sauvage indifférence
12:48à la vie humaine.
12:49Moi, je suis désolé.
12:50Quand on est capable
12:50de mettre un pénalty à quelqu'un
12:51devant ses enfants
12:52sur le seuil de sa maison,
12:54c'est qu'on est sauvagement indifférent
12:56à la vie humaine.
12:57Donc, c'est évidemment
12:58un problème d'éducation,
12:59un problème culturel
13:00et pas qu'un problème politique,
13:03entre guillemets.
13:03Oui.
13:04Je voudrais vous montrer
13:05ce qu'a dit Jordan Bardella.
13:06Justement, aujourd'hui,
13:08il a réagi.
13:10Je vais vous lire son message.
13:12Je refuse qu'on fasse une campagne,
13:14qu'elle soit municipale,
13:15législative ou présidentielle,
13:17dans un climat de violence.
13:19Est-ce que ça va être possible
13:21de toute façon ?
13:22Alors, même que les municipales
13:24sont à peine lancées,
13:25Thierry Arnaud.
13:25Oui.
13:26Je voudrais déjà rappeler
13:27peut-être quelques chiffres
13:28qu'on citait ensemble
13:29hier soir, Émilie.
13:31Merci de dire qu'on radote.
13:33Vous passez vos week-ends ensemble.
13:35Un doublement de ce qu'on appelle
13:37les atteintes aux élus
13:38depuis 2020.
13:39C'est-à-dire deux fois plus
13:40de faits commis
13:42qu'il s'agisse de menaces verbales
13:45ou d'agressions physiques.
13:472500 environ,
13:48alors qu'il y en avait 1200
13:49en 2020.
13:50Les agressions physiques,
13:51il y en a eu 250.
13:53250, c'est quand même
13:544 à 5 par semaine,
13:56pas loin d'une par jour.
13:58Donc, on voit que le phénomène
13:59de cette atteinte aux élus
14:01qui va jusqu'à l'agression physique
14:03est en très forte progression.
14:05Et 82% des victimes,
14:07toutes agressions confondues,
14:08sont des maires
14:09et des conseillers municipaux.
14:11Oui, effectivement.
14:11Et on s'en prend aux maires.
14:13On a tous quelques exemples
14:14en tête.
14:15Ne serait-ce que le maire
14:15de L'Hélérose,
14:16Vincent Jambroin,
14:17et la voiture bélier
14:19qui fonce dans sa maison
14:20et qui agresse sa famille.
14:24Moi, j'ai envie de demander
14:25à nos experts
14:25quelle est la solution.
14:27Parce que quand on voit
14:28ce qui motive,
14:29qui est le point de départ
14:30de notre conversation ce soir,
14:31l'agression contre
14:32Jordan Bardella
14:34et cet oeuf cassé sur sa tête,
14:36quand on voit les images,
14:37il y a quand même autour de lui,
14:38moi je vois,
14:39deux ou trois
14:40officiers de sécurité.
14:41Il est protégé par le SDLP,
14:43le service que vous avez dirigé.
14:45Il est protégé en plus
14:47par le service de sécurité
14:49du Rassemblement national.
14:51Et pour autant,
14:52il prend un oeuf sur la tête
14:53et ça aurait pu être
14:54beaucoup plus grave que ça.
14:55Alors, est-ce que ça veut dire
14:56que ces gens-là
14:56n'ont pas fait leur travail ?
14:59Est-ce que ça veut dire
15:00qu'il faut mettre davantage
15:01de gens autour
15:02d'un responsable politique ?
15:04Ou est-ce que ça veut dire
15:04que finalement,
15:06dans certaines circonstances
15:07comme celle par exemple
15:08de la dédicace d'un livre,
15:09la protection totale
15:10n'existe pas ?
15:12Alors, c'est une question
15:14difficile.
15:16Je vais essayer
15:17d'y répondre synthétiquement
15:18et avec de la technique.
15:20Effectivement,
15:20vous l'avez idée,
15:21c'est très juste.
15:21M. Bardella,
15:22comme tous les chefs
15:23de partis politiques,
15:24dispose des gens
15:25de mon ancien service,
15:26le SDLP,
15:27plus des hommes
15:28très expérimentés
15:29du RN.
15:30Très bien.
15:31Donc, comment on construit
15:32la protection
15:33autour d'un homme politique ?
15:36C'est en créant
15:37un dispositif de sécurité
15:39qui l'entoure,
15:39un box,
15:40disent les Anglais,
15:41une boîte,
15:42avec des gens
15:43qui ont une position particulière
15:44à 360 degrés
15:46et en permanence.
15:47C'est ce qu'on voit
15:47sur les images.
15:48Voilà.
15:48La difficulté,
15:49quelle est-elle ?
15:50Et je le dis souvent,
15:51la sécurité,
15:52c'est une affaire
15:53de professionnalisme
15:54et de dosage
15:55et,
15:56dans la protection approchée,
15:57je rajouterai,
15:58d'anticipation
15:59et de distance.
16:01Or,
16:01la problématique
16:02est la suivante.
16:03pour protéger
16:04d'un jet,
16:06d'un coup de poignard,
16:07d'un coup de poing,
16:08qui se passe
16:09en une seconde.
16:10Un homme politique
16:11qui est dans cette configuration,
16:12dans un bann de foule,
16:13dans un marché,
16:14dans une dédicace,
16:16il faut littéralement
16:17être au contact
16:19de cet homme politique,
16:20à côté de lui,
16:21le toucher,
16:22pour pouvoir bloquer,
16:23être en parade,
16:24en anticipation.
16:25Autrement,
16:25on est trop loin.
16:26Mais c'est compliqué
16:27pour mener campagne aussi
16:28et pour se rapprocher
16:29des gens.
16:29Donc là,
16:30en l'occurrence,
16:30on était trop loin.
16:32Ils étaient
16:33à une bonne distance
16:35de bras,
16:35ce qui est un peu loin.
16:36Le problème,
16:37et vous l'avez dit,
16:38madame,
16:38c'est la difficulté
16:40de trouver l'équilibre
16:41entre une protection
16:43approchée stricte,
16:46high profile,
16:47comme disent les Américains,
16:48qu'on voit de loin,
16:49et le désir
16:50d'un homme politique
16:51en campagne
16:52qui vous dit
16:52« Moi,
16:53il faut que j'aille
16:53au contact,
16:54il faut que j'aille
16:54des louches.
16:56Laissez-moi travailler. »
16:57C'est cette difficulté.
16:58Sinon,
16:59les gens ont du mal
17:00aussi à s'approcher.
17:01Oui,
17:01c'est ça.
17:01C'est qu'en fait,
17:02la dissuasion réclame
17:03que l'on voit
17:04les gens qui protègent.
17:06Mais le rôle du politique,
17:08c'est ce que faisait Chirac,
17:09c'est d'aller serrer les mains.
17:11Sinon,
17:11ce n'est pas une campagne politique,
17:14c'est une visio,
17:16c'est un zoom.
17:17Donc,
17:17il faut vraiment
17:17qu'on soit,
17:19il faut vraiment,
17:19je pense,
17:19que les hommes politiques
17:20et les femmes politiques
17:21soient au contact
17:22des gens,
17:23au contact
17:23des électeurs.
17:24Monsieur Gellil,
17:25vous,
17:25vous êtes sous protection policière
17:27aujourd'hui ?
17:27Non, pas du tout.
17:29Justement,
17:29je voulais rebondir
17:30sur ce sujet-là.
17:31Nous,
17:32élus locaux,
17:33on n'a pas
17:33de protection rapprochée,
17:35on a la protection fonctionnelle.
17:37C'est-à-dire qu'à un moment donné,
17:38on bénéficie
17:39de pouvoir prendre en charge
17:41nos frais d'avocat
17:42ou peut-être
17:43des frais
17:45qu'on aurait pris
17:46pour notre protection.
17:48Le seul dispositif
17:48qu'aujourd'hui
17:49qu'on m'a mis à disposition,
17:50c'est ce petit bouton.
17:51Voilà,
17:51ce petit bouton d'alerte
17:52avec l'application
17:53Mon Chérif.
17:55C'est un dispositif qui...
17:55C'est quoi exactement ?
17:57C'est un dispositif
17:58qui a été
17:58dans un premier temps
17:59expérimenté
18:00par la préfecture,
18:01les préfectures,
18:02mais là,
18:02c'est la préfecture
18:02de Seine-Saint-Denis.
18:03Le préfet de Seine-Saint-Denis
18:04m'a appelé
18:05avec sa directrice
18:06de cabinet
18:07et puis
18:07ils l'ont proposé...
18:10Est-ce que vous pouvez le lever
18:10pour le montrer ?
18:11Voilà,
18:11c'est un petit bouton comme ça.
18:13C'est de la sécurité connectée,
18:15madame,
18:15pour faire court.
18:16Alors,
18:16j'explique,
18:16c'est pas connecté...
18:17La sécurité pour les nuls,
18:18pardon.
18:19C'est pas un bouton
18:21où quand j'appuie dessus,
18:22ça alerte les services de police.
18:23Non,
18:23pas du tout.
18:24Il y a cinq personnes
18:27de mon entourage
18:27sur lesquelles
18:29j'ai intégré
18:29dans l'application
18:31Mon Shérif
18:31et quand j'appuie
18:34une première fois
18:34sur le bouton,
18:35ça leur dit
18:36je suis rentré à la maison,
18:37tout va bien,
18:38j'ai pas de problème.
18:38Quand j'appuie deux fois
18:39sur le bouton,
18:41là,
18:41ça envoie un message d'alerte
18:42en disant
18:43je suis en danger,
18:44appelez les services de police
18:44et ça me géolocalise.
18:46Mais le temps que la police arrive...
18:47Vous vivez avec ça
18:47au quotidien ?
18:48Je suis dans un coffre de voiture
18:49ou je suis ailleurs.
18:51Le temps que quelqu'un arrive,
18:52ça y est,
18:52je ne suis plus là.
18:53Et le troisième,
18:54soit vous appuyez
18:56de manière insistante,
18:57ça émet un signal sonore fort,
18:58soit ça peut enregistrer
18:59la conversation.
19:01Après,
19:02il faut que l'application
19:03fonctionne aussi
19:03parce que parfois,
19:04je me déconnecte,
19:05ça ne marche pas.
19:07Et c'est là où,
19:08moi,
19:08la différence,
19:09elle existe
19:09parce qu'aujourd'hui,
19:10quand je vois,
19:10il y a eu un débat
19:11notamment sur la question budgétaire
19:13quand on devait faire des économies.
19:15Oui,
19:15pourquoi on continue
19:16à payer la protection rapprochée
19:17à des anciens ministres ?
19:19Et nous,
19:19on ne bénéficie de rien.
19:21Je veux dire,
19:21aujourd'hui,
19:21on veut faire des économies.
19:23Mais ça,
19:23c'est une réalité.
19:24Il faut faire des économies
19:25puisqu'on ne va pas bien,
19:26notre pays ne va pas.
19:27Et donc,
19:27il faut qu'on fasse
19:27des économies budgétaires.
19:29Mais par contre,
19:30cette différence
19:31et cet écart,
19:32il est énorme.
19:33On a essayé
19:33de faire des choses
19:34en venant améliorer
19:35par la loi de mars 2024
19:37la protection des élus.
19:39Mais moi,
19:40je trouve que c'est
19:41beaucoup de paroles.
19:42Et c'est à chaque fois,
19:43disons-le,
19:43quand même sous le coup
19:44des événements.
19:45C'est ça,
19:45qu'on réagit.
19:46Vous avez l'épisode,
19:47évidemment,
19:48Vincent Jean-Voin
19:48à la île est rose.
19:49On s'y tient.
19:51Un maire peut être attaqué
19:51à la voiture Bélier
19:52à son domicile.
19:53L'épisode,
19:54avant ça,
19:55de Saint-Brévin,
19:56commune du Loire-Atlantique,
19:58parfaitement calme.
19:59Pareil,
20:00le maire Yannick Moraes
20:01et pour le coup,
20:01lui,
20:01il a jeté l'éponge.
20:03Ses deux voitures incendiées,
20:05sa maison incendiée
20:06en présence de sa famille.
20:08Et on réagit
20:08sous le coup des événements.
20:09Le dernier événement en date,
20:11c'est le rame à Marseille,
20:12en l'occurrence,
20:13qui a concerné
20:14le petit,
20:16le jeune Médic et Sassi,
20:17frère Damine Kessassi.
20:19Et ça,
20:19ça a été un peu dit.
20:21Ça a donné lieu
20:21à la mise sous protection rapprochée
20:23d'un certain nombre
20:24d'élus marseillais
20:24qui,
20:25pour certains d'ailleurs,
20:26l'ont dit,
20:27d'anciens ministres,
20:28des élus marseillais
20:29qui,
20:30soit pour certains conseillers municipaux,
20:32ont ce bouton
20:32que vous avez entre les mains,
20:34soit carrément
20:35ont bénéficié
20:36d'une protection
20:37bien plus rapprochée encore.
20:38Mais alors justement,
20:38vous mettiez le sujet
20:39sur la table.
20:41Qu'en pensez-vous,
20:41Tugduel-Denis ?
20:42Est-ce que ça peut passer
20:43dans l'opinion publique ?
20:44On sait qu'il faut baisser
20:45les dépenses publiques,
20:46il y a besoin d'argent
20:47pour l'éducation,
20:48pour l'hôpital,
20:48pour la justice.
20:49Comment est-ce que
20:50ça peut passer
20:51auprès des Français
20:51de dire
20:52qu'on va renforcer
20:53la protection
20:53de nos élus ?
20:55Même si,
20:56évidemment,
20:57il y en a bien besoin,
20:59visiblement.
20:59J'ose espérer
21:00que ça passera
21:01dans l'opinion publique
21:02et puis dans le cadre
21:04de la famille
21:05qui est sassiée.
21:06C'est vraiment
21:07de la machia.
21:08C'est-à-dire que là,
21:09on est vraiment
21:10dans le scénario
21:11à l'italienne
21:13des pires années
21:14de la mafia italienne
21:15avec des crimes
21:16d'avertissement,
21:17avec des entourages
21:19qui sont impactés.
21:21Moi, je pense
21:21que ce qui se passerait
21:22aussi bien
21:23dans l'opinion publique,
21:24c'est qu'il y ait
21:25une réforme pénale
21:26qui fasse que
21:27la moindre atteinte
21:28à un élu
21:29soit encore plus
21:30sévèrement punie.
21:32Donc, vous n'êtes pas
21:33vraiment d'accord
21:34avec ce que dit
21:34Laurent Nunez
21:35quand il dit
21:35qu'il faut renforcer
21:36la sécurité des élus ?
21:37Mais non, mais écoutez,
21:38on a bien vu
21:39autour de Jordane Bardella.
21:40Il y a un moment,
21:41il faut être dans la dissuasion
21:42aussi pénale.
21:43Vous pouvez mettre
21:4312 gardes du corps
21:45autour de Jordane Bardella.
21:46La personne
21:47qui a jeté un oeuf
21:48sur Jordane Bardella,
21:49elle avait agressé
21:50Éric Zemmour
21:50quelques semaines.
21:51Il y a trois ans.
21:52Il y a trois ans,
21:52alors quelques années plus tôt.
21:53Donc, il y a un manque
21:54de suivi,
21:55un manque de dissuasion
21:56judiciaire
21:57par rapport à cette personne.
21:58Si cette personne,
21:59quand elle avait agressé
21:59Éric Zemmour
22:00il y a trois ans,
22:01elle avait fini au trou
22:02ou qu'elle avait
22:03purgé une peine
22:04assez sévère
22:05et une énorme amende
22:06que sais-je.
22:07Est-ce qu'elle aurait
22:07trois ans plus tard
22:08jeté un oeuf
22:08sur la tête de Jordane Bardella ?
22:10Je ne pense pas.
22:11Ça vaut aussi
22:12pour les agents de l'État.
22:13Moi, je suis désolé,
22:14quand on assassine
22:15des agents
22:17de la pénitentiaire
22:17au péage d'Incarville,
22:19le convoi
22:20qui voulait libérer
22:21Mohamed Amra,
22:23ça, pour moi,
22:23c'est des gens
22:24qui doivent avoir
22:24des peines
22:25extrêmement sévères.
22:26Pour vous,
22:27c'est plutôt
22:27au niveau de la loi.
22:28Personne ne devrait avoir
22:29dans l'idée
22:30de un jour
22:31toucher au moindre cheveu
22:32d'un politier,
22:33d'un élu
22:34ou d'un agent public.
22:35Qu'est-ce que vous répondez
22:36à ça,
22:37Pascal Bito Panelli ?
22:39Vous semblez
22:40finalement impuissant.
22:41En tout cas,
22:42c'est ce que dit
22:42Tugdu-Haldoni,
22:43que vous ne pouvez
22:44rien y faire,
22:45que les élus
22:46continueront de se faire agresser
22:48même s'il y a plus
22:48de protection autour d'eux.
22:49Je n'ai pas dit
22:50qu'on ne pouvait
22:51rien y faire.
22:54Pardonnez-moi
22:54de vouloir lancer le débat,
22:55mais ce que je veux dire,
22:56c'est que Tugdu-Haldoni
22:57dit que ça ne suffit pas
22:58de rajouter la protection.
22:59Le risque zéro
22:59n'existe pas en protection.
23:00On peut s'en rapprocher.
23:02Je n'ai pas eu le temps
23:03de tout définir
23:04avec de l'organisationnel,
23:05avec une préparation
23:07en amont des réunions,
23:09comment placer une table.
23:10On peut même avoir
23:11une formation comportementale
23:13sur les élus,
23:13pas présenter la tête
23:14comme on gère
23:15les poignets de main.
23:16On sait faire beaucoup de choses.
23:17On peut limiter,
23:18mais je ne vais pas vous dire
23:19que le risque zéro
23:19n'existe pas.
23:20Ce que dit monsieur
23:21est au demeurant
23:23assez juste.
23:23quand la justice est faible,
23:25le criminel est roi.
23:26Je ne veux pas dire
23:27que la justice ne condamne
23:28pas au contraire,
23:29mais c'est que comme
23:30elle est extrêmement longue
23:31dans son dernier maillon
23:33à se prononcer,
23:34on a un sentiment
23:35d'impunité
23:36qui permet que des gens
23:37vont mettre une baffe
23:38à un élu,
23:39comme ils vont dire
23:40bonjour
23:40à un instituteur
23:42qui passe.
23:43C'est intolérable.
23:45Est-ce que ça veut dire
23:45que durant les municipales
23:47et la présidentielle
23:48qui arrivent,
23:50notamment sur les lieux
23:51de meeting,
23:51je pense aux meetings
23:52en plein air,
23:53il peut y en avoir
23:54parfois à la place
23:55du Trocadéro
23:55ou ailleurs,
23:56ça va demander
23:57des dispositifs
23:58bien plus importants,
24:01voire même
24:01peut-être certains
24:02de vos collègues
24:03vont dissuader
24:04des politiques
24:04de tenir
24:05des meetings
24:05en plein air.
24:06Je ne citerai pas
24:07l'exemple horrible
24:09qu'il y a eu
24:10aux Etats-Unis
24:10avec l'assassinat
24:11de Charlie Kirk
24:12en plein jour,
24:12mais la violence politique
24:13atteint là-bas
24:14des niveaux inégalés.
24:16Ou la tentative
24:16d'assassinat sur Trump.
24:17Ou la tentative
24:18d'assassinat sur Trump,
24:19absolument.
24:19Est-ce que ce type
24:21de meeting en plein air
24:23qu'affectionnent les politiques
24:24comme les bains de foule,
24:25est-ce que ça va devenir compliqué ?
24:27Alors ça va devenir compliqué,
24:29il faut bien sûr
24:30laisser les politiques
24:31au contact des gens,
24:32mais ça implique
24:33plus d'organisationnel
24:34et de préparation.
24:35Et comme je l'incitais
24:37moi dans le service,
24:39il faut que les chefs
24:40de cabinet
24:41et les chefs de sécurité
24:42des hommes politiques
24:43soient en étroite collaboration
24:46avec eux-mêmes.
24:47Par exemple,
24:47M. le ministre,
24:48sur ce déplacement,
24:50ça va être chaud.
24:50Mes hommes vont vous coller.
24:52Soyez prudents.
24:53Allez plus dans l'analyse
24:55de la situation.
24:56Mais bien sûr,
24:57les hommes politiques,
24:58ils sont faits
24:58pour être au milieu
24:59des gens qui votent pour eux.
25:00C'est normal.
25:01M. Fonbonne,
25:02vous avez le sentiment
25:03que cette société
25:04devient de plus en plus violente ?
25:07Ou est-ce qu'on en parle
25:08plus aujourd'hui ?
25:10Peut-être qu'aussi
25:10les hommes et femmes politiques
25:11le disaient moins
25:13et peut-être que
25:14ces actes violents
25:15ont toujours existé ?
25:16Il y a quand même
25:17une désacralisation
25:18de la fonction.
25:21Les élus sont
25:23les élus du peuple.
25:24C'est-à-dire que
25:25c'est l'émanation
25:26de la majorité,
25:27c'est l'émanation
25:27de la volonté
25:28de la République.
25:30On en parle peut-être
25:31davantage,
25:32mais c'est vrai
25:33que c'est extrêmement grave.
25:35Après,
25:36au-delà du symbole,
25:37il faut quand même
25:38faire la part des choses
25:40entre l'œuf
25:42qui peut être
25:45on va dire
25:45une potacherie
25:46mais qui
25:47laisse à penser
25:49qu'effectivement
25:50il y a un trou
25:50dans le dispositif
25:51et que si ça avait été
25:52un coup de couteau,
25:53si ça avait été
25:53une grenade,
25:54c'était à peu près
25:54la même chose
25:55et avec ce qu'a subi
25:57M. Gellit
25:58qui est vraiment
25:59d'une dimension humaine,
26:01d'une dimension
26:01de violence
26:02qui est sans aucune
26:03commune mesure.
26:05Mais je voulais rebondir
26:06sur ce que vous êtes
26:07en train de dire
26:07sur l'action des municipales.
26:09Il y a aussi une question
26:10de responsabilité.
26:11Aujourd'hui,
26:11on voit aussi émerger
26:13des personnes
26:14qui veulent venir
26:15aux responsabilités
26:15et qu'on passe
26:16parcours politique.
26:18On a parlé aussi
26:19de l'épisode
26:19de le macronisme,
26:21comment les gens
26:21sont arrivés
26:22à l'Assemblée nationale
26:23en n'ayant aucune
26:24expérience politique.
26:25Mais aujourd'hui,
26:26on a aussi
26:26des jeunes
26:27et des moins jeunes
26:28qui veulent se lancer
26:29en politique
26:30parce qu'ils pensent
26:30qu'il y a aussi,
26:31je le disais tout à l'heure,
26:32des privilèges
26:33ou parce qu'on est maire
26:34ou parce qu'on va
26:35être responsabilité,
26:35on va bénéficier de ça.
26:37Et aujourd'hui,
26:37ces personnes-là
26:38ont une responsabilité
26:39parce que,
26:39moi, je le dis,
26:40de par mes fonctions,
26:42j'assiste à tous
26:44les conseils municipaux.
26:45On entend des choses
26:45qui sont aberrantes,
26:46qui sont même
26:47d'une violence extrême
26:48à l'encontre des élus
26:50et parfois
26:51de la désinformation.
26:52Et ces personnes-là,
26:53elles ont une responsabilité
26:54parce que, du coup,
26:55les mots qu'ils utilisent
26:56ou quand on va
26:57sur les réseaux sociaux,
26:58les mots qu'on entend
26:58ou alors ce qui est publié,
27:00c'est très grave
27:01parce que les gens,
27:02ils pensent
27:02qu'aujourd'hui,
27:04de par une décision politique
27:05qu'on a prise,
27:06on va bénéficier
27:07de tel ou tel privilègue
27:07alors que c'est faux
27:08mais sauf que vous avez
27:09des jeunes
27:10qui parfois sont en bas
27:11dans le quartier
27:12où c'est mal remonté
27:14ou parfois
27:15une information
27:15qui est détournée
27:18de son propos
27:18et les gens,
27:19du tweet,
27:19ils pensent que...
27:20Vous voulez dire
27:21que les gens
27:21ne se comprennent pas finalement
27:22et qu'il y a une autre réalité ?
27:24Il y a la réalité du terrain.
27:26La réalité du terrain
27:26où c'est avec des gens
27:27qui ont des responsabilités
27:28et qui disent n'importe quoi
27:29parce qu'il y a des gens
27:30qui disent n'importe quoi,
27:31je suis désolé,
27:32il faut le dire.
27:32Mais ça n'excuse aucun acte violent ?
27:33Non, non.
27:35On condamne de toute façon ?
27:36Moi, je condamne tout acte.
27:37Un oeuf,
27:38une farine,
27:39une claque,
27:39tout acte.
27:40Une insulte verbale.
27:41Une insulte verbale.
27:43Tout est condamnable.
27:44On ne doit pas,
27:44on n'est pas le déversoir
27:47de toutes les problématiques des gens.
27:48On a un droit de discuter,
27:49on débat,
27:50on est d'accord,
27:50on n'est pas d'accord.
27:51C'est une position.
27:57qui parfois utilisent des mots
27:58et les mots ont un sens
28:00et parfois
28:01qui pointent certaines choses
28:02et qui mettent en difficulté
28:03les gens
28:03et ne se rendent pas compte
28:04qu'on nous met en danger.
28:05Est-ce que vous, par exemple,
28:06vous êtes inquiet
28:06en voyant ces municipales arriver ?
28:09Justement,
28:09vous allez devoir mener campagne,
28:11vous l'avez décidé.
28:13Est-ce que vous avez peur
28:13de potentielles agressions ?
28:16Qu'on soit clair, oui.
28:18Que ce soit
28:18et sur mes responsabilités professionnelles
28:21et en tant qu'élu
28:22candidat aux élections municipales,
28:23bien sûr.
28:24J'ai peur parce qu'aujourd'hui
28:25quand vous traversez
28:25certains quartiers
28:26ou vous venez à la rencontre
28:27des habitants,
28:29on ne sait pas
28:29ce que les gens
28:30peuvent avoir dans la tête,
28:33peuvent avoir dans l'esprit,
28:34peuvent...
28:35Ou parfois quelqu'un...
28:36Vous savez,
28:36même en venant ici,
28:38en venant ici,
28:39quand je croise des motards,
28:41moi j'ai peur.
28:42J'ai peur que quelqu'un
28:43en moto arrive...
28:45Voilà.
28:46Et ça,
28:46c'est une difficulté du quotidien.
28:47Vous avez hésité
28:48à venir raconter votre histoire
28:49en vous disant
28:49que ça va peut-être donner
28:50idée à d'autres ?
28:52Parce que c'est ce que
28:53certaines personnalités politiques
28:55disent,
28:55c'est que certains actes violents
28:57entraînent d'autres actes violents.
28:58Non, il faut raconter
28:58ce qui s'est passé.
29:00Comme je le disais tout à l'heure,
29:01j'ai fait le choix
29:01de continuer
29:02parce qu'il faut continuer
29:03à se battre sur le terrain
29:05et continuer à être
29:07avec les habitants
29:07au plus proche
29:08parce que c'est un engagement
29:09et c'est quelque chose
29:10qu'on a...
29:10il faut continuer.
29:12Non, oui,
29:13quand ça m'est arrivé,
29:14j'ai hésité
29:15de continuer
29:16en tout cas
29:16mon engagement politique
29:18mais non,
29:19c'est en venant raconter
29:19ce qui s'est passé,
29:20partager avec les gens,
29:21en expliquant un petit peu
29:22les difficultés
29:23qu'on rencontre sur le terrain,
29:24qu'on arrive à faire aussi
29:25changer les mentalités
29:27mais expliquer aujourd'hui
29:28que cet écart qui existe,
29:30il faut aussi trouver des solutions
29:32pour nous
29:32en tant qu'élus locaux
29:34parce qu'aujourd'hui
29:35nous n'avons pas
29:36la même sécurité,
29:40nous ne bénéficions pas
29:40de la même sécurité
29:41que les autres
29:41et ça, c'est important
29:42et c'est pour ça
29:43que pour les municipales
29:44il faudra être très vigilant
29:45parce qu'après les municipales
29:47on a quand même
29:48un moment important,
29:49on a des prises d'un ciel
29:50et je pense que là
29:51il faut quand même
29:52que sur cette partie
29:53des municipales
29:53qu'on puisse être très très vigilant
29:55par rapport à ce qui va se passer.
29:56Merci beaucoup
29:57d'avoir accepté
29:58notre invitation
29:59Faouzi-Guelil.
30:00Merci aussi
30:01Pascal Bito-Panelli
30:02d'avoir été
30:03avec nous.
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