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  • il y a 3 semaines
Chaque week-end, Emilie Broussouloux vous accompagne de 22h à 00h dans BFM Grand Soir.

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00:00Évoquons maintenant un dossier qui n'a pas fini de passionner et d'inquiéter également,
00:05c'est l'enquête sur le cambriolage du Louvre, qui progresse.
00:08Après l'interpellation de cinq personnes mercredi, deux ont été mises en examen cet après-midi,
00:13trois autres ont été relâchées. Les précisions, c'est avec Elisa Tranin.
00:19Après avoir été interrogée par les juges aujourd'hui, les deux suspects ont été mis en examen
00:24et placés en détention provisoire.
00:26L'un d'eux est une femme de 38 ans, mise en examen pour complicité de vol en bande organisée
00:32et association de malfaiteurs.
00:34A la fin de l'audience, elle se met à pleurer et répète
00:37« J'ai peur pour mes enfants, j'ai peur pour moi, j'ai peur ».
00:40Son avocat décrit une femme effondrée par la décision.
00:43« C'est une décision spectaculaire, c'est-à-dire qu'une femme, une jeune femme,
00:47vient d'être placée en détention malgré le fait qu'elle soit présumée innocente.
00:51Nous allons envisager la contestation de cette décision entreprise
00:55et en tout état de cause défendre notre client. »
00:56L'autre suspect a 37 ans, mis en examen pour vol en bande organisée
01:01et association de malfaiteurs.
01:03Déjà connu de la justice pour des faits de vol,
01:06lui aussi est incarcéré provisoirement.
01:09Le parquet de Paris précise que ces individus clament leur innocence.
01:12« Lors de leurs auditions de garde à vue, ces deux personnes ont contesté
01:16toute implication dans les faits.
01:18Ce positionnement ayant été maintenu lors de leurs interrogatoires de première comparution. »
01:23Les deux suspects font partie des cinq personnes interpellées mercredi.
01:27L'un d'entre eux était en objectif des enquêteurs.
01:30Des traces ADN le reliaient directement au vol.
01:33Sur ces cinq personnes, trois ont été remises en liberté.
01:37Les investigations se poursuivent.
01:38Les bijoux, eux, restent introuvables.
01:40– Et pour en parler, on est avec Dominique Rizet.
01:44Bonsoir.
01:45– Bonsoir, Amélie.
01:45– Consultant expert des affaires policières et judiciaires BFMTV.
01:48Bruno Pommard, bonsoir.
01:49– Bonsoir.
01:50– Président du Think Tank Initiative Sécurité Intérieure,
01:52ancienne instructeur du RAID.
01:54Hélène Afflog, bonsoir.
01:55– Bonsoir.
01:56– Consultante experte en jouaillerie.
01:58– Et Raphaël Pic, bonsoir.
02:00– Bonsoir.
02:00– Rédacteur en chef du Quotidien de l'Art.
02:03Dominique Rizet, on sait donc que deux nouvelles personnes ont été mises en examen,
02:08une femme de 38 ans et un homme.
02:11Que sait-on précisément de ces deux profils ?
02:13– Alors, les deux mises en examen sont différentes.
02:16L'homme est mis en examen pour complicité de vol en bande organisée
02:20et pour association de malfaiteurs en vue de commettre un crime,
02:23comme les deux hommes qui avaient été mis en examen précédemment.
02:26La femme, c'est pour complicité, j'ai envie de dire seulement.
02:29Ce n'est pas le même délit.
02:30– Mais en tout cas, c'est un cran en dessous.
02:32– Bien sûr, évidemment.
02:33– Ça veut dire qu'elle est dans l'entourage des auteurs présumés.
02:36Elle a 38 ans, vous l'avez dit.
02:38Elle est originaire de la...
02:39Elle a été interpellée d'ailleurs à la Courneuve,
02:42placée en détention provisoire.
02:45Et c'est de là-bas, c'est du nord parisien
02:47et essentiellement de la Seine-Saint-Denis
02:49que viennent les personnes qui ont été interpellées.
02:52L'homme, lui, il a 37 ans.
02:56Il est mis en examen, je vous l'ai dit,
02:57pour vol en bande organisée et association de malfaiteurs
03:00en vue d'un crime, là aussi en bande organisée.
03:03Donc, circonstance aggravante.
03:05Et c'est quelqu'un qui est connu, déjà, pour vol,
03:07connu des services de police.
03:10Il est soupçonné d'être le numéro 3 du commando.
03:13Quand on parle du commando, on parle des hommes
03:15qui sont arrivés avec la nacelle et les scooters.
03:18Les deux qui ont emprunté la nacelle
03:20et qui sont entrés dans la galerie Napoléon
03:22avec les disqueuses qui ont volé des bijoux,
03:24qui sont redescendus.
03:25Les deux autres du commando des quatre
03:27étant les hommes qui pilotaient les deux T-Max
03:29au bord desquels ils ont pris la fuite
03:31sans avoir le temps d'incendier cette fameuse nacelle.
03:35Ça, c'est le commando.
03:35L'homme serait le troisième du commando.
03:38Voilà.
03:38D'accord.
03:39Et je parle au conditionnel.
03:40Oui.
03:41Alors, qu'est-ce que ça veut dire,
03:43mise en examen, pour compliciter précisément,
03:45Bruno Pommard, peut-être ?
03:46Ça veut dire que cette femme pourrait savoir des choses ?
03:50Ça veut dire qu'elle aurait pu fournir des moyens ?
03:52Oui, on dit que c'est un ADN de transfert
03:56parce qu'elle est proche de l'individu
03:57qui a été interpellé, évidemment.
04:00Elle a pu, peut-être, effectivement,
04:02avoir un rôle de complice dans cette affaire.
04:05Encore une fois, l'enquête le déterminera
04:06à travers toutes les auditions qui sont faites
04:08et ça permettra de savoir
04:10si elle doit être, évidemment,
04:12totalement dans la boucle, je dirais,
04:15de ceux qui ont commis ce crime.
04:18Pour moi, je considère ça comme un crime, d'ailleurs.
04:20Carrément, parce qu'il est devenu
04:21de la grandeur de ce braquage,
04:24de ce cambriolage
04:25qui est potentiellement,
04:28peut amener certains de ces prévenus
04:30jusqu'à 15 ans de prison,
04:31c'est pas rien.
04:33Voilà, c'est un travail qui est rondement mené.
04:35Il faut encore remarquer
04:37le travail considérable
04:38qui est mené depuis quasiment 15 jours
04:39par les enquêteurs de la BRB,
04:41de la BRI,
04:42qui ont aussi un statut de police judiciaire.
04:44On précise aussi, d'ailleurs,
04:46que trois autres personnes ont été relâchées aujourd'hui.
04:48C'est plutôt normal dans ce type d'enquête ?
04:50Oui, ça fait partie de l'enquête, tout simplement.
04:53On les auditionne,
04:55on voit un petit peu s'il y a des éléments
04:57qui pourraient se raccorder à ces individus ou pas.
05:00Et encore une fois, l'enquête suit son cours.
05:02Et il y aura peut-être même d'autres personnes
05:04qui seront encore, évidemment,
05:07mis dans la boucle de cette affaire-là.
05:09Voilà, très sincèrement,
05:10je trouve qu'il y a un travail,
05:11et Dominique Rizet,
05:12qui connaît évidemment bien le sujet,
05:14formidable de mener par ces enquêteurs,
05:17que ce soit de la BRI, évidemment,
05:18parce qu'ils ont un rôle de police judiciaire aussi,
05:20de la BRB qui amène tout ça,
05:22et de la DPJ Paris
05:23qui a fait un travail formidable,
05:25même si, évidemment,
05:26l'interrogation qui reste,
05:28c'est où sont ces bijoux ?
05:30C'est là tout le travail des enquêteurs.
05:32On va l'évoquer dans un instant.
05:33J'avais juste une autre question pour vous,
05:36Dominique Rizet, également.
05:37Laurent Nunez, le ministre de l'Intérieur,
05:40a parlé de profils
05:40qui ne sont pas forcément chevronnés.
05:43Est-ce que c'est courant, ça ?
05:45Ça veut dire que ce sont des profils
05:47qui ne sont pas très expérimentés,
05:50qui auraient été utilisés
05:51par des commanditaires plus aguerris ?
05:53Alors, je pense que par là,
05:54le ministre veut dire
05:55que ce sont des personnes
05:56qui sont issues de la délinquance,
05:58voire de la grande délinquance,
06:00des types qui sont dans le trafic de drogue,
06:03des types qui sont dans le braquage,
06:05dans les trafics divers,
06:07quand on dit en bande organisée,
06:08c'est-à-dire que ce sont des gens de réseau,
06:11et ce sont des voyous,
06:12des voyous qui passent à des actions dures,
06:16qui sont capables d'aller faire ce qui s'est passé à Lyon,
06:20attaquer une bijouterie pour voler de l'or,
06:22qui sont capables d'aller au musée du Louvre
06:24avec des disqueuses,
06:26qui sont capables de faire évader
06:27leurs copains Redouard Faïd
06:28en arrivant en hélicoptère avec des disqueuses,
06:31qui sont capables d'évader leurs copains
06:33Nino Ferrara de la prison de Frennes
06:35à l'explosif avec des armes,
06:37ce sont des gens qui sont déterminés,
06:41qui sont des voyous,
06:42qui n'ont pas peur,
06:44et qui n'ont pas peur de passer à l'action,
06:45ni de passer à l'action violente,
06:47qui vont aller évader leurs copains,
06:50Mohamed Amra,
06:51en tirant sur des surveillants de la pénitentiaire,
06:54c'est-à-dire qu'au passage,
06:55si on leur dit,
06:55voilà, il y a un coup à faire au Louvre,
06:57est-ce que tu es capable de monter sur une nacelle,
07:00découper une vitrine,
07:01prendre une disqueuse,
07:02partir avec les bijoux ?
07:03Eh bien, ils sont capables de le faire.
07:05Alors, ce qui est...
07:07Donc, ils sont déterminés,
07:08ce qui n'est pas bon,
07:09et ça s'est retrené contre eux,
07:10c'est qu'ils sont essentiellement,
07:12ils sont quasiment tous connus,
07:14ça veut dire fichés,
07:16les empreintes digitales,
07:17l'ADN versés au FNEG,
07:20au Fichier National des Empreintes Génétiques,
07:22parce qu'ils sont connus,
07:23parce qu'ils ont déjà délinqué,
07:25permettez-moi cette expression un peu rapide,
07:28et donc, ça s'est retourné contre eux,
07:30parce qu'à partir du moment
07:30où ils n'ont pas pu brûler cette nacelle,
07:33brûler les T-Max,
07:35ils ont laissé un casque de moto dans le camion,
07:38les disqueuses,
07:39un gilet jaune qu'ils avaient sur eux
07:41pour se faire passer pour des ouvriers,
07:42c'était évident,
07:44et eux-mêmes le savaient sans doute
07:45dès le premier dimanche soir,
07:47dès le soir même du braquage,
07:49ils savaient qu'on allait rapidement les identifier.
07:52On va revenir sur cet ADN de transfert dans un instant,
07:55mais d'abord, évidemment,
07:56un mot sur ces bijoux
07:57qui n'ont toujours pas été retrouvés.
07:59Toujours Laurent Nunez,
08:00dans les colonnes du Parisien,
08:02s'est exprimé.
08:03Alors lui, il se dit plutôt confiant
08:04sur le fait de retrouver les bijoux,
08:07mais alors peut-être pas tout de suite.
08:08Regardez ce qu'il dit exactement.
08:10J'ai une grande confiance
08:11dans le travail des services de police,
08:12donc je suis optimiste,
08:14mais mon optimisme ne va pas jusqu'à penser
08:16à une récupération rapide du butin.
08:19Bon, bonne nouvelle
08:20et à la fois mauvaise nouvelle.
08:22Héléna Flau, peut-être ?
08:24Oui, comme vous dites,
08:25bonne nouvelle et à la fois,
08:27on est prudent
08:28et je pense que c'est vraiment le mot clé.
08:33Et l'idée là,
08:36c'est de savoir concrètement
08:38pourquoi ils ont pris ces pièces,
08:40pourquoi ces parures.
08:43Moi, c'est la question
08:44que je me suis tout de suite posée.
08:46Est-ce qu'elles étaient différemment présentées
08:49dans les vitrines que d'autres ?
08:51Pourquoi avoir pris à la fois des pièces
08:53où il n'y a entre guillemets
08:55que du diamant ?
08:56Je pense notamment à l'approche de Corset,
08:58mais également des parures
08:59avec des saphirs, des émeraudes
09:01qui sont extrêmement difficiles
09:03à dessertir ?
09:04Pour vous, il n'y a pas vraiment
09:05de cohérence dans ce qui a été volé ?
09:07Oui, il y a des interrogations,
09:09des vraies,
09:10et j'espère qu'un jour,
09:10on aura le fin mot de l'histoire.
09:13Mais c'est vrai que j'ai été assez surprise
09:15de voir l'étendue,
09:17on va dire, du butin,
09:18évidemment la quantité,
09:21mais également sa variété,
09:23puisque s'il y a revente,
09:28quelle qu'elle soit,
09:29elle va être très différente
09:30d'une pièce à l'autre.
09:31Oui, on va parler du Darknet,
09:32justement, qui a été évoqué,
09:34mais d'abord, peut-être,
09:34votre réaction aussi, Raphaël Pic ?
09:36Moi, je voudrais dire
09:38que des œuvres d'art volées,
09:39on peut les retrouver
09:40longtemps après.
09:41Il y en a qu'on ne retrouve jamais,
09:42comme par exemple le Vermeer
09:43qu'on a volé au musée de Boston
09:44en 1990,
09:45qu'on n'a toujours pas retrouvé.
09:46L'épée de Charles X ?
09:48Oui, absolument,
09:49mais la Joconde en 1911,
09:50on l'a retrouvé, par exemple.
09:52Mais quand vous dites
09:52longtemps après,
09:54c'est longtemps après ?
09:55Il y a un exemple
09:55qu'on n'a pas forcément
09:56beaucoup donné, il me semble,
09:57c'est l'impression Soleil-le-Vent,
09:58qui est quand même
09:59le tableau fondateur
09:59de l'impressionnisme,
10:00qui a été volé pas loin d'ici
10:01au musée Marmottan
10:03en 1985
10:04et qui a été retrouvé
10:05en Corse en 1990.
10:08Il y a des cas un peu semblables
10:09qui se sont produits
10:09aux Pays-Bas
10:10où des Van Gogh ont été volés,
10:11ont été retrouvés
10:12deux ans après.
10:12Alors souvent,
10:13les gens veulent s'en servir
10:14comme d'une monnaie d'échange,
10:16demander rançon,
10:16par exemple.
10:17Et après,
10:18il y a toujours ce fantasme
10:19de quelqu'un
10:19qui aurait commandité le vol
10:21pour pouvoir jouir seul
10:22de l'œuvre d'art.
10:24Là, je pense que
10:24c'est plus du domaine
10:25du fantasme.
10:26Dominique Rizet,
10:27on entendait dire
10:28notamment que les bijoux
10:29pouvaient se retrouver
10:30sur le Darknet.
10:31Ça veut dire que c'est
10:32une partie d'Internet
10:33qui est bloquée
10:34et ça permet de rester
10:36complètement anonyme ?
10:38On a eu tout à l'heure
10:38un expert qui est venu
10:39nous expliquer,
10:40je vais répéter
10:41ce que lui nous expliquait,
10:44c'est que c'est une partie
10:45du Net qui est accessible
10:47à des personnes
10:48qui sont des professionnels
10:50de l'ordinateur
10:51qui savent aller chercher
10:53ces logiciels.
10:56Il faut que je sais
10:56comment on appelle ça.
10:58En gros, c'est un peu...
10:59Oui, sur des...
11:01Il parlait du bon point
11:03de la cybercriminalité.
11:04C'est une partie du Net
11:07qui n'est pas accessible
11:08à tout le monde.
11:09C'est-à-dire que
11:09pour y aller,
11:10il faut maîtriser
11:11l'informatique,
11:11il faut avoir des codes,
11:13il faut s'écrypter.
11:14Merci.
11:15S'écrypter.
11:16Et donc, on trouve dans le Dark Net
11:18des sites qui vendent des armes,
11:21qui vendent des produits stupéfiants,
11:23qui peuvent vendre des bijoux
11:24qui ont été volés à recycler,
11:27etc.
11:27Donc, on a le droit,
11:29enfin, c'est autorisé
11:30d'aller sur le Dark Net,
11:32mais sur le Dark Net,
11:33il y a des sites
11:34sur lesquels
11:35on n'a pas le droit d'aller
11:36ou c'est répréhensible
11:37ou c'est un délit.
11:39On va trouver, par exemple,
11:40de la publicité
11:41pour des réseaux terroristes
11:43ou des images terroristes,
11:45des images, voilà,
11:46qu'on n'a pas le droit
11:47de consulter et de regarder
11:48et des sites terroristes.
11:50Voilà, c'est...
11:51Pardon,
11:51parce que je ne suis pas un spécialiste,
11:53mais c'est ce que j'ai retenu
11:54tout à l'heure
11:55de ce que nous disait
11:55ce spécialiste informatique
11:57du Dark Net.
11:57Bruno Plomar.
11:58Mais ce que dit justement Dominique,
11:59c'est qu'on a en même temps
12:00un office central
12:01du trafic des biens culturels
12:03qui existe
12:04et qui est très efficace aussi,
12:05qui travaille avec Europol,
12:06avec Interpol
12:07et dans ces structures européennes,
12:09il y a aussi des spécialistes
12:10qui regardent tous ces réseaux-là,
12:12qui suivent un petit peu
12:13la progression
12:14et le trafic
12:15de toutes ces œuvres d'art potentielles
12:17qui pourraient être récupérées
12:18quelque part
12:19ou potentiellement quelque part.
12:20Sans oublier sur ces réseaux
12:22la pédophilie, bien évidemment.
12:23Oui, ça, oui.
12:24Si je puis me permettre,
12:25peut-être que sur ces réseaux
12:26ou sur ces Dark Net,
12:27on parle aussi de produits finis.
12:29Là, en l'occurrence,
12:30pour les bijoux,
12:32on arrive à les retrouver
12:33parce qu'ils sont tracés,
12:34ce sont des produits finis
12:35qui sont mis en vente en ligne.
12:36Là, sur des bijoux comme ça,
12:38ça voudrait dire
12:39donc dessertir les pierres.
12:40Ces pierres-là,
12:41elles ne sont pas traçables
12:42pour la plupart.
12:44Difficilement, en tout cas.
12:45En tout cas,
12:45elles ne sont certainement pas,
12:47enfin, pour certaines,
12:47pas certifiées.
12:49Donc après,
12:50est-ce que, voilà,
12:50est-ce que c'est une question
12:51de revente du bijou en lui-même ?
12:53Pour moi, c'est impossible
12:54parce que ces bijoux
12:55sont beaucoup trop connus
12:56et beaucoup trop historiques
12:57pour pouvoir être revendus
12:59dans leur intégrité.
13:00et du coup,
13:02après,
13:03ce serait de revendre
13:04les pierres
13:05qui les constituent
13:07différemment.
13:08Mais là,
13:09je pense pareil
13:09que si on est face
13:11à des gemmologues,
13:13à des diamantaires,
13:14toute personne
13:15qui s'y connaît,
13:16le risque,
13:16il est beaucoup trop gros
13:17pour eux ensuite
13:18de se faire attraper,
13:19en fait.
13:20Et pourquoi vous disiez
13:20tout à l'heure
13:21que c'est difficile
13:21à dessertir ?
13:23Parce que les caractéristiques
13:25techniques, en fait,
13:26des pierres
13:26ne permettent pas
13:27d'être desserties
13:28de la même manière
13:29et donc le risque
13:30de casse d'une pierre
13:31à l'autre
13:31va être beaucoup trop gros.
13:33En même temps,
13:33vous avez des milliers
13:34de diamants,
13:35donc même si ils en cassent
13:36certains,
13:36ils doivent pouvoir
13:37récupérer quand même
13:38un certain nombre.
13:39Alors effectivement,
13:40il y a plus de 8000 diamants
13:41au total
13:41sur les pièces
13:43qui ont été volées,
13:45mais la valeur se fait aussi
13:47sur les saphirs
13:48et sur les émeraudes
13:49qui sont des pierres
13:50plus imposantes
13:51sur ces créations-là
13:52et donc, entre guillemets,
13:53plus facile à vendre.
13:54La vente va être
13:55plus rentable,
13:56si je puis dire,
13:56plus rapide.
13:59Toutefois,
13:59la dessertir
14:00et ensuite la faire
14:01expertiser,
14:02ils ne le feront pas
14:02expertiser,
14:03mais en tout cas,
14:03la faire dessertir,
14:04ça demande quand même
14:05un sacré savoir-faire
14:06et ensuite,
14:07il y a un risque de casse
14:08et donc de perte de matière.
14:09Sans parler de la valeur,
14:11évidemment.
14:12La seule chose
14:13qui est possible
14:14de la part des spécialistes
14:15et eux qui le disent,
14:16c'est que ce sont
14:16des pierres anciennes.
14:17Donc on peut savoir
14:17que ce sont des pierres anciennes.
14:19Par contre,
14:20savoir évidemment
14:21leur origine,
14:22en sachant qu'actuellement,
14:24les diamants actuels
14:25sont par contre
14:26traçables,
14:26paraît-il.
14:27Tout à fait,
14:27tout à fait.
14:28Alors, c'est vrai que du coup,
14:29là, on parle de pièces historiques.
14:31On ne sait pas aujourd'hui,
14:33enfin moi,
14:33je n'ai pas la réponse aujourd'hui
14:34de ce que tous les diamants
14:36qui sont sur ces pièces
14:38sont certifiés.
14:40La réponse,
14:41je pense qu'elle est non,
14:42je ne prends pas trop de risques
14:43en le disant
14:43parce que déjà,
14:45il y a un caratage,
14:46donc une taille minimum
14:48à partir de laquelle
14:49on peut les certifier
14:50et pour les certifier,
14:51il faudrait les décertifier
14:52et les envoyer
14:53dans des laboratoires.
14:54Pour la plupart,
14:55si c'est du diamant,
14:56c'est le GIA
14:56et c'est aux Etats-Unis.
14:58Et ensuite,
14:59pouvoir les ramener en France
15:02et les ressertir
15:03avec tout le risque,
15:05toujours,
15:05de garder la patte esthétique
15:07et le savoir-faire joaillé
15:08qu'il y a derrière.
15:10C'est un peu comme en peinture,
15:11c'est-à-dire qu'on ne peut pas
15:12repasser derrière
15:13sans avoir mis sa propre patte.
15:15Donc, toucher à des pièces
15:16aussi historiques,
15:16il y a un enjeu
15:17et un risque
15:18qui est absolument énorme.
15:19Ça, c'est pour la partie diamant
15:21et après,
15:22pour la partie pierre de couleur,
15:24donc sa fille
15:24et Rémorode,
15:25etc.,
15:25c'est encore différent.
15:27Donc, tout ça,
15:29voilà,
15:29ça amène pas mal de questions.
15:30Je voulais juste vous poser
15:31la question,
15:32malgré tout,
15:32sur cet ADN de transfert.
15:34Je ne sais plus
15:35si c'est Dominique Rizet
15:35ou Bruno Pommard
15:36qui l'a évoqué,
15:37mais dans une affaire
15:39de vol en bande organisée,
15:41ça a quelle valeur,
15:42ça,
15:42un ADN,
15:43en quelque sorte,
15:43indirect ?
15:44Compte tout tenu
15:45que c'est un individu
15:47qui est déjà identifié,
15:48c'est le premier individu
15:49qui a été identifié
15:49donc à travers son ADN,
15:51effectivement,
15:52les personnes
15:53qu'il a en contact direct,
15:54là,
15:54je crois que c'est une proche,
15:55je ne sais pas si
15:55ce n'est même pas sa compagne,
15:57sur laquelle on a retrouvé
15:59évidemment de l'ADN,
16:00donc on a pu,
16:01il y a eu une transmission
16:02qui a été faite automatiquement
16:03et ça a permis aux enquêteurs
16:04de dire,
16:04tiens,
16:05elle est potentiellement complice
16:07ou elle a servi
16:07à quelque chose
16:08dans cette opération.
16:09Donc,
16:10comme on dit,
16:10on ne ferme aucune porte,
16:12on interroge tout le monde
16:13et c'est pour ça qu'il y a
16:13des auditions en quantité
16:15qui sont faites,
16:15au-delà même de celles
16:17qu'on connaît.
16:17La règle de prudence
16:18avec l'ADN de transfert,
16:19c'est que si moi,
16:20j'ai volé le bijou
16:21et que si ça,
16:21c'est le bijou
16:22et que je le touche,
16:23si je touche la main de Bruno,
16:25je vais poser sur sa main
16:27l'ADN du bijou
16:28un ADN de transfert.
16:30C'est ça.
16:30Ça prouve tout
16:31et ça prouve rien.
16:32Oui, bien sûr.
16:33Oui, c'est, voilà.
16:34Si moi,
16:34j'ai de l'ADN partout
16:35parce que j'ai tué quelqu'un,
16:38si je pose l'ADN
16:43ça pose question.
16:44Ça veut dire qu'on peut être
16:45mis en examen
16:46parce qu'on a été en contact ?
16:47Oui, parce qu'on va au plus large.
16:48On va au plus large
16:49et ensuite,
16:50si cette personne
16:51n'a effectivement rien à voir,
16:52on va vérifier
16:53pourquoi elle avait
16:53cet ADN sur la main
16:54ou sur la peau.
16:56Eh bien,
16:56on va la remettre en liberté
16:57parce que c'est simplement
16:59un accident.
17:01Et c'est pour ça,
17:01encore une fois,
17:02qu'il y a autant d'enquêteurs
17:02parce qu'on n'imagine même pas
17:04toutes les manips,
17:05toutes les auditions,
17:07tout ce qui peut être fait
17:07sur cette affaire-là.
17:08Et on voit que ça avance
17:09à grands pas
17:10parce qu'encore une fois,
17:11grâce, il faut le dire,
17:12à l'origine
17:13à la police technique scientifique
17:14qui est une aide considérable
17:15pour nos auditeurs.
17:16Évidemment,
17:16on aura encore l'occasion
17:17d'en parler.
17:18Merci beaucoup.
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