- il y a 9 heures
Chaque soir, Julie Hammett vous accompagne de 22h à 00h dans BFM Grand Soir.
Catégorie
📺
TVTranscription
00:00BFM Grand Soir se poursuit, on accueille sur ce plateau François-Olivier Gisbert, on est ravis de vous avoir enfin sur ce plateau.
00:08J'ai persévéré François-Olivier Gisbert, éditorialiste au Pôle où vous venez de publier ce livre, Voyage dans la France d'Avant, aux éditions Gallimard.
00:18On est toujours autour de la table avec Edwige, avec Didier, Marc et Bruno. Rebonsoir à tous les quatre.
00:24Vous parlez de ce voyage dans la France d'Avant, justement. On voulait revenir un peu en arrière avec cette annonce qui va a priori être faite ce jeudi par le chef de l'État.
00:37On va vous entendre évidemment, mais d'abord le retour du service militaire. Bruno Jeudy, je sais que vous avez fait votre une à la tribune dimanche hier dessus.
00:46C'est quoi ce service militaire nouvelle formule ?
00:49Alors d'abord, vous savez que le service militaire, il n'est pas supprimé, il est suspendu seulement.
00:54C'est comme la réforme des retraites.
00:56C'est les années Chirac, il y a à peu près 30 ans.
01:00Emmanuel Macron, depuis 2017, il tourne autour de ce sujet, service national universel, un truc qui n'a pas marché.
01:05Il a essayé d'autres formules.
01:07Et puis là, il s'apprête à sans doute lancer le service militaire, mais sur la base du volontariat.
01:12Ce n'est pas un service militaire obligatoire comme on a pu connaître Didier, Franz, Marc peut-être, moi-même.
01:18Tu veux dire les vieux, là ?
01:19Comment ?
01:19Les plus anciens, les plus anciens.
01:21Oui, c'est une affaire un peu d'anciens.
01:24Les moins de 40 ans ne peuvent pas comprendre.
01:27Voilà, et donc c'est un service sur la base du volontariat.
01:29Le service militaire supprimant en 96, donc.
01:31En 96, il veut le recréer.
01:34Et dès 2026, s'il arrive à dégager un petit peu d'argent, là pour l'instant le budget ça ne marche pas très bien,
01:39il pourrait y avoir, dès l'année prochaine, entre 1500 et 3000 jeunes de plus de 18 ans,
01:47qui feraient un service militaire volontaire, payé 900 euros.
01:51Entre 900 et 1000 euros par mois.
01:53Entre 900 et 1000 euros par mois.
01:55Il seraient incorporés comme une sorte d'année de césure, entre août et octobre, pour une petite année.
02:02Ils apprendraient le métier d'arme, le métier militaire, pendant quelques mois.
02:09Et puis ensuite, ils occuperaient des postes autour des métiers de l'armée.
02:18Et ces volontaires, évidemment, ensuite, pour une grande partie, reversés dans la réserve,
02:25puisqu'ils auront passé quasiment un an.
02:27C'est la logique des services militaires en trois volets.
02:30les professionnels, les réservistes et les volontaires.
02:33L'objectif, donc, recruter 3000 personnes la première année,
02:3710 000 les années suivantes et 50 000.
02:39Et à l'horizon 2035, 50 000 pour un coût évalué par le Haut-Commissariat au plan,
02:43autour de 2 milliards, mais il y a beaucoup de...
02:47C'est pas un peu.
02:48C'est pas un peu.
02:48C'est pas un peu.
02:49C'est pas un peu, c'est pas un peu.
02:50France-Olivier Gisbert, ça ne vous rappelle pas de très bons souvenirs, le service militaire ?
02:55Non, parce que le système précédent était idiot.
02:57D'ailleurs, ça ne marchait pas.
02:58Et c'est vrai que Chirac a bien fait.
03:00Enfin, tous les militaires étaient ravis, d'ailleurs, de faire l'armée de métiers.
03:04Et on a une armée performante, hélas, avec un mauvais matériel,
03:09parce que ça fait quand même des années qu'elle est à la diète.
03:12J'espère quand même, parce que ça, c'est...
03:15Moi, je suis tout à fait pour ce genre de mesures.
03:16Donc, le volontariat, a priori, c'est évidemment une bonne idée.
03:19Mais il ne faut pas que ces 2 milliards, justement, soient retirés à la nécessaire augmentation des budgets de la défense.
03:30Parce que, bon, on voit très bien qu'aujourd'hui, nous sommes rentrés dans une autre époque.
03:35Il faut être prêt.
03:36Et c'est ce qu'a très bien dit le général Mandon.
03:38Et je n'ai jamais compris pourquoi c'est devenu une affaire.
03:40Le chef d'état-major des armées, ses propos, lorsqu'il a dit la semaine dernière,
03:44il faut être prêt à perdre nos enfants, vous, ça ne vous a pas choqué ?
03:47Ça montre à quel point ce pays est malade.
03:48C'est-à-dire, bon, il a peut-être tort de désigner juste la Russie,
03:52mais c'est vrai que la France doit être prête à tout moment.
03:54Si la France ne veut pas faire la guerre, on apprend ça dans l'art de la guerre,
03:58de sous-dessous, visiblement, qu'une grande partie des Français n'ont pas lu, n'ont pas appris à l'école.
04:03Ce serait bien de leur apprendre, d'ailleurs, un général chinois du VIe siècle avant Jésus-Christ,
04:06qui disait la meilleure façon de ne pas faire la guerre, et la guerre, c'est de la préparer, d'être prêt.
04:11Et c'est comme ça, même qu'on gagne les guerres.
04:13Parfois, il explique tout ça très bien.
04:15Et ça a servi, d'ailleurs, à des tas de dirigeants occidentaux depuis très longtemps, cette politique.
04:21Ça a été celle de Ronald Reagan, ça a été celle de...
04:23Formidable livre.
04:24Bien sûr, formidable.
04:25Vous, vous avez été incorporé dans un régiment en Allemagne en 1974.
04:29Et je vous cite, je n'ai pas rencontré un seul bid'as conquis par l'armée,
04:32et ceux qui, au tout début, avaient des faiblesses pour elle, en sont revenus très vite.
04:35Pourquoi ? À cause de la connerie qui vous saute tout de suite aux yeux et à la gorge.
04:39Vous n'avez absolument pas été convaincus.
04:41Qu'est-ce qui ne marchait pas ?
04:43Rien.
04:44Et en plus, je suis dans une famille où il y a des militaires,
04:47avec lesquels j'entretiens les bonnes relations.
04:49Et d'ailleurs, ils ont bien réussi dans l'armée.
04:52Je suis fier d'eux.
04:52Donc, ce n'est pas du tout un anti-militarisme infantile.
04:57C'est juste que tout ça était absurde.
04:59Nous faisions des tâches absurdes.
05:00Tout était absurde.
05:01Ça ne fonctionnait pas.
05:02C'était la bureaucratie.
05:02Et aujourd'hui, par exemple, ça m'est arrivé pour un livre collectif récemment
05:06d'être allé du côté de Rennes dans un régiment d'artilleurs,
05:11l'artillerie de marine.
05:13Et j'ai été fasciné par la qualité intellectuelle.
05:17Mais je n'en revenais pas.
05:18Des colonels.
05:19Enfin, il faut bien voir que...
05:22On est là toujours pour dire rien ne va plus en France.
05:25C'est ce qui est vrai.
05:25Rien ne va plus.
05:26Il y a quelque chose qui marche.
05:38Et vraiment, on s'en rend compte, c'est l'armée.
05:40L'armée française, elle n'est pas soutenue.
05:42Il n'y a pas assez de matériel.
05:44Elle aurait très bien pu réussir en Afrique si on avait mis les moyens.
05:48Elle a toutes les capacités.
05:50Et je vais vous dire, c'est peut-être un des derniers domaines où on parle français,
05:53on écrit français.
05:54Moi, j'ai de la famille, il faut voir, quand ils écrivent des mails,
05:57le français, les allusions littéraires, etc.
06:02Ce sont des gens...
06:04Alors, Edwige, Edwige, Edwige, allez-y.
06:05France, quand même, c'est justement, vous venez de dire, à mon avis,
06:08c'est pour ça que je ne suis pas d'accord avec vous,
06:09c'est que ça permettait de faire, pour les jeunes,
06:12une mise à niveau pour ceux qui étaient un peu loin de leur bonne orthographe.
06:16Si vous voyez ce que je veux dire.
06:17Donc, je pense que c'était plutôt une bonne chose.
06:20On n'était pas obligés de le faire aussi longtemps.
06:21Et je ne l'ai pas fait, je reconnais.
06:22Mais je pense qu'au contraire, c'était plutôt...
06:24Mais non, il aurait fallu le faire et vous auriez parlé autrement.
06:26Non, je ne suis pas d'accord.
06:28Non, franchement, il y a quelque chose qui n'allait pas.
06:30Moi, je suis arrivé, d'ailleurs, j'ai fait le service militaire,
06:33à la fin du service militaire.
06:34On savait bien que ça ne durerait pas.
06:36Et franchement, ça ne tenait plus du tout.
06:38Non, mais peut-être pour des gens comme vous.
06:39Non, mais peut-être pour des gens comme vous.
06:39Qu'est-ce qui...
06:40Non, non, non, je suis prêt.
06:42Mais non, j'aurais dû...
06:43J'ai eu des copains là-bas, d'ailleurs.
06:45En plus, ce n'était pas ça du tout.
06:46On est restés en contact.
06:47Mais c'était quand même quelque chose qui...
06:49Enfin, les tâches, ce qu'on avait à faire.
06:52Enfin, l'importance du lit, par exemple.
06:55Je sais, on refusait mon lit à chaque fois.
06:57Il fallait le refaire.
06:58Mais je le faisais bien, quand même.
06:59Mais l'aspect creusé, quand même.
07:01Moi qui viens de citer HLM d'Orly,
07:03je peux vous dire que quand on voit effectivement
07:04tous ces jeunes qui n'avaient pas forcément
07:05certains contacts avec la société française,
07:07ben là, justement, il y avait cet aspect creusé.
07:09On leur enseignait, finalement, ce qu'était la France.
07:11Il y avait la levée du drapeau.
07:12Donc, vous voyez, voilà, tous les plus jeunes des cités,
07:14etc., qui étaient là.
07:15Ça leur donnait quand même une petite formation.
07:17L'amour du drapeau, finalement.
07:18Moi, je pense que...
07:19Après, je suis d'accord avec vous.
07:20Ça a duré trop longtemps.
07:21D'ailleurs, s'il y avait trois semaines de classe,
07:22à mon époque, ça suffisait largement.
07:24Oui, oui, d'accord.
07:25Ça, c'est pas du tout le même.
07:26Quand on y va pour trois semaines...
07:27Non, mais ce qui n'est pas là, c'est que...
07:29Est-ce qu'il n'y avait pas de l'aspect creusé ?
07:31Mais non, mais l'aspect creusé, quand même.
07:32Oui, mais l'aspect creusé, c'est très bien, bien sûr.
07:34Mais moi, je suis très pour.
07:35Mais alors, attendez.
07:35Qu'est-ce qui ne marchait pas ?
07:36Didier François, notre expert défense.
07:39Oui, c'est bon.
07:39Et qu'est-ce qui ne marchait pas à l'époque
07:40qui marcherait aujourd'hui ?
07:41Si ça a été suspendu, c'est qu'il y a une raison, quand même.
07:44Oui, on n'en avait plus besoin, tout simplement.
07:46Ça marchait très bien pour ce que ça devait faire.
07:48Ça devait faire masse face à l'Est
07:50et engager la première armée face aux armées russes.
07:52On avait besoin de masse.
07:53Donc, c'était la nation en armes.
07:55Voilà, donc, vrai, effectivement,
07:56si on était dans du régiment de base
07:58et qu'on n'avait pas envie...
08:00Mais si on voulait faire les officiers de réserve
08:02ou aller dans des régiments qui étaient...
08:03On faisait des trucs super.
08:05Voilà, donc...
08:05En fait, c'était dimensionné pour les besoins
08:08de la défense de la nation.
08:10Et qui, après, à partir de 1990,
08:12c'est pour ça qu'on a une armée de métier,
08:13a fait de l'opération extérieure,
08:15de la projection antithéoriste, etc.
08:16Donc, on avait besoin de moins d'hommes
08:18plus techniques et qui étaient capables
08:20de se projeter.
08:22Aujourd'hui, on voit bien qu'avec le retour
08:24du risque de guerre sur le continent européen,
08:27notre armée n'est pas suffisante.
08:29Ce n'est pas un problème de matériel.
08:30C'est un problème de...
08:31On a un problème de dimension.
08:32Aujourd'hui, si on était obligé d'engager
08:34notre armée de métier,
08:36elle serait consommée,
08:37comme on dit dans les armées,
08:38assez rapidement.
08:40La réserve permettrait d'avoir quelques mois
08:42pour pouvoir tenir.
08:43Et après, derrière,
08:44il faudrait avoir une partie
08:46de la jeunesse qui réintégrerait
08:48et recompléterait les besoins.
08:50Donc, c'est bien de ça
08:51dont il s'agit.
08:52Comme on ne va pas refaire
08:53un service national
08:54parce qu'on a fermé les casernes,
08:56que là, pour le coup,
08:56on n'a plus le matériel,
08:57on est une armée de métier,
08:58on n'a plus l'encadrement, etc.
09:00Et puis, on a besoin de munitions,
09:01quand même, Didier.
09:01Oui, mais pas que...
09:02Enfin, c'est pas que ça.
09:03On a besoin de tout, en fait.
09:06Donc, le problème,
09:06il n'est pas là,
09:07c'est que...
09:07Le matériel, c'est important aussi,
09:09le matériel.
09:09Oui, c'est sûr.
09:10On ne se bat pas avec des cailloux.
09:12Mais le problème aujourd'hui,
09:13c'est que pourquoi
09:13on ne pourrait pas refaire
09:14un service national
09:15comme il était avant ?
09:16Avant, d'abord,
09:16c'était que la moitié
09:17d'une classe d'âge,
09:18dont 400 000 jeunes.
09:19Aujourd'hui, ça serait 800 000
09:20si on prend les femmes
09:21et les enfants.
09:22Et on n'a pas...
09:22Enfin, je veux dire,
09:23les femmes et les hommes.
09:24Et on n'a plus
09:24l'encadrement pour ça.
09:26Donc, c'est pour ça
09:26qu'on cherche autre chose,
09:27qui est la capacité
09:29de donner
09:29à des jeunes volontaires,
09:31peut-être dans un premier temps,
09:323 000 avec option 10 000,
09:33un peu comme sur le modèle
09:34du service civique
09:36où là, pour le coup,
09:37il y aurait une formation militaire
09:38sur la base de 6 mois
09:40ou d'un an
09:40avec des périodes
09:42qui permettraient
09:42d'intégrer petit à petit
09:44des jeunes
09:45qui ont fait la demande.
09:47C'est la grande différence
09:49avec ce qui s'est fait
09:49jusqu'à présent.
09:50C'est pour ça
09:50que ma contourne autour du pot.
09:51C'est que cette fois-ci,
09:52c'est un service militaire,
09:54certes volontaire,
09:55mais militaire.
09:55Jusqu'à présent,
09:56les formules qui ont été testées,
09:57service national,
09:59c'est nu tout ça.
10:01Là, c'est militaire.
10:02Et s'ils parviennent
10:04à 50 000 hommes,
10:0550 000 volontaires par an,
10:07mine de rien,
10:08ça va beaucoup faire grossir
10:10la réserve.
10:10Et on est dans la logique
10:12qu'elle vient de décrire
10:13et qui est la logique
10:14aujourd'hui
10:14qui est décrite
10:15dans la revue nationale,
10:16c'est-à-dire
10:16à nouveau d'avoir
10:18une armée professionnelle
10:21et une réserve
10:22beaucoup plus importante.
10:24Tous les pays européens
10:25actuellement réfléchissent.
10:26Même l'Allemagne.
10:27Même l'Allemagne.
10:27L'Allemagne,
10:28l'Allemagne,
10:28l'Allemagne nationale,
10:29les Suèdes,
10:30les Finlandais,
10:31tout le monde réfléchit à ça.
10:32Et chez nous,
10:33Emmanuel Macron
10:33qui doit l'annoncer
10:34ce jeudi.
Recommandations
1:05
|
À suivre
18:21
32:29
10:42
8:46
14:17
0:54
4:57
35:23
6:33
6:09
16:27
37:59
22:30
35:59
3:38
3:44
4:27
1:41
13:13
1:23
2:25:49
Écris le tout premier commentaire