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  • il y a 8 minutes
Chaque week-end, Emilie Broussouloux vous accompagne de 22h à 00h dans BFM Grand Soir.

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00:00Pendant que l'Assemblée nationale planche sur ce budget, c'est toujours le choc.
00:0572 heures après les mots du chef d'état-major des armées, la France est-elle prête à perdre ses enfants ?
00:12Il le faudrait. Écoutez-le.
00:15Si notre pays flanche parce qu'il n'est pas prêt à accepter de perdre ses enfants,
00:21parce qu'il faut dire les choses, de souffrir économiquement,
00:24si on n'est pas prêt à ça, alors on est en risque.
00:26– Pour en parler, M. Verlier restait avec nous, M. Hérault également.
00:32Ulysse Gosset nous a rejoint. Bonsoir Ulysse.
00:34– Bonsoir.
00:34– On le rappelle, vous êtes éditorialiste politique internationale BFM TV.
00:38Général Jean-Claude Allard, bonsoir.
00:40– Bonsoir.
00:40– Merci d'être avec nous. Vous êtes spécialiste des questions de défense à l'Iris.
00:4572 heures après, le choc ne retombe pas.
00:50Pourquoi est-ce que ça a tant choqué Ulysse Gosset ?
00:52Est-ce que vous vous attendiez ? Est-ce qu'on en parle autant 72 heures après ?
00:57– D'abord, il faut reconnaître que la déclaration générale est passée inaperçue
00:59pendant près de 24 heures. Et puis tout d'un coup, elle a explosé littéralement,
01:04provoquant l'interlocation de nombreux maires, d'autres qui disaient que le discours
01:09du chef d'état-major était courageux. Mais une onde de choc, effectivement.
01:13Pourquoi ? Parce qu'il touchait au plus intime des Français, c'est-à-dire leurs enfants.
01:17Et la vie de leurs enfants est-elle, effectivement, menacée à terme en cas de conflit.
01:24Et donc, c'est cette petite phrase, dans un discours très complet, très noir,
01:29qui prévient des risques qui existent aujourd'hui en Europe,
01:34parce qu'effectivement, la guerre est de retour en Europe,
01:36et disait le général la nécessité de se réarmer.
01:40Et en ajoutant, ce qui nous manque, ce n'est pas les moyens militaires,
01:43ce n'est pas la dissuasion atomique, ce ne sont pas des soldats professionnels
01:46que nous avons, c'est peut-être la force d'âme.
01:49Et cette force d'âme, c'est la force morale des armées,
01:52qui, en cas de conflit, évidemment, est majeure,
01:54et qui doit être accompagnée de la nation.
01:57Et si la nation n'est pas prête à accepter de perdre ses enfants,
02:01alors nous sommes à risque. Et c'était ça, le message.
02:04Et plus les jours passent, et plus on s'aperçoit, malgré les critiques,
02:07que son discours était finalement très juste,
02:11parce qu'il a suscité un débat national
02:13sur, finalement, l'engagement potentiel de la France
02:16dans un conflit au XXIe siècle.
02:19Et d'autant plus important qu'en Ukraine, en ce moment même,
02:22et on le verra sans doute plus tard,
02:23on est dans un moment absolument crucial
02:25entre la capitulation et la poursuite de la guerre,
02:30avec un ultimatum imposé par Donald Trump.
02:33Donc on voit bien que ces propos, peut-être, ont choqué,
02:36mais ils sont au bon moment,
02:38où, effectivement, on doit s'interroger sur notre avenir.
02:40Il va en être question dans un instant,
02:42mais d'abord, Général, est-ce que vous,
02:45vous avez applaudi des deux mains,
02:46quand vous avez entendu le discours
02:48du chef d'état-major des armées ?
02:50Écoutez, on n'applaudit pas un discours
02:52qui décrit la situation internationale
02:55assez dramatique que nous avons actuellement.
02:57Mais certains disent qu'il a eu beaucoup de courage
02:59en employant ces mots.
03:00– Écoutez, il faut voir l'ensemble du,
03:03et je regrette que ce n'est pas vu,
03:06l'ensemble du discours,
03:07parce qu'en fait, il y a deux grandes parties
03:09à son discours.
03:10La première, il explique la situation internationale aux maires,
03:13et à ma connaissance,
03:15ils avaient demandé son intervention
03:17pour connaître cette situation.
03:19Et dans la deuxième partie,
03:20il expose ce que les maires,
03:23responsables de terrain,
03:25peuvent faire pour l'aider à préparer son armée.
03:27Et entre les deux, il y a la transition qui dit,
03:30écoutez, moi, on a les moyens économiques,
03:34on a les moyens, comme le précisait Ulysse Gosset,
03:38et ce qu'il nous faut, c'est que l'arrière tienne.
03:40L'arrière, c'est un discours qui date depuis,
03:44les grands mots, c'est pendant la première guerre mondiale.
03:48Pendant la deuxième guerre mondiale,
03:50l'arrière, elle a un peu flanché,
03:53puis après elle s'est ressaisie,
03:54ça s'appelle la résistance,
03:55et on s'englorifie tous.
03:57Donc, aujourd'hui,
03:59il faut regarder les choses en face.
04:01Si nous sommes engagés sur un terrain de guerre,
04:04eh bien, il peut y avoir des morts,
04:06il faut y être prêt.
04:07Et je rappelle encore une fois
04:08que les critiques de ce discours
04:12et de cette petite phrase,
04:14qui est la réalité du métier des militaires,
04:16oublient que,
04:18depuis une quinzaine d'années,
04:20nous avons, dans les armées,
04:22plus de 250 morts.
04:24Et nous avons aussi des civils, d'ailleurs.
04:26Et le chef d'état-major des armées
04:29a bien rappelé aussi
04:30que l'un des autres dangers,
04:32c'était l'islamisme
04:33qui se répand en Afrique.
04:35Donc, c'est un discours sain.
04:38Vous parliez de cette petite phrase
04:40du chef d'état-major des armées
04:43qui a mis le feu aux poudres,
04:44malgré tout,
04:45si bien que la porte-parole du gouvernement
04:47a été obligée de s'exprimer.
04:49Aujourd'hui, astu,
04:49j'ai écouté Maude Bréjean.
04:50Nos enfants,
04:52au sens où on l'entend,
04:54ne vont pas aller combattre
04:55et mourir en Ukraine.
04:57Et c'est d'autant plus vrai
04:57qu'on a une armée de métiers
04:59et qu'on défend une armée de métiers.
05:01Le chef d'état-major des armées
05:03parlait de tous ces soldats
05:05qui, il le dit un petit peu avant
05:06cette séquence-là,
05:08sont déployés partout dans le monde
05:09et ont entre 18 et 27 ans.
05:12On ne peut pas ignorer
05:13qu'un certain nombre de ces soldats
05:16sont tombés en opération extérieure.
05:18Thierry Arnault,
05:20vous nous avez rejoint.
05:21Bonsoir.
05:22Bonsoir.
05:22Éditorialiste politique internationale
05:24BFM TV.
05:25Vous comprenez que la porte-parole
05:27du gouvernement
05:29ait eu besoin d'éteindre
05:31en quelque sorte un incendie
05:32parce que visiblement
05:33ça a été mal compris.
05:35Oui, il y a en fait
05:36un écart entre le fond et la forme.
05:38Le fond, il est indiscutable.
05:39Pensez-en-nous ensemble
05:40trois, quatre questions simples.
05:41Est-ce que la Russie
05:42est en train massivement
05:44de se réarmer ?
05:45Elle a multiplié son budget
05:46de la défense
05:46de plus de deux fois
05:47en l'espace de cinq ans.
05:48Elle fabrique cinq fois plus
05:49de munitions qu'elle fabriquait
05:50il y a deux ans.
05:51Elle fabrique huit fois plus
05:53de missiles à longue portée
05:54qu'elle en fabriquait
05:55il y a deux ans.
05:57Quand on regarde
05:58si l'histoire nous a appris
05:59quelque chose,
06:00c'est que lorsqu'un pays
06:01se réarme aussi massivement,
06:02aussi vite,
06:04c'est rarement juste
06:05pour l'exercice,
06:07c'est pour utiliser ses armes.
06:09Et donc, il y a un véritable effort
06:11de préparation à la guerre
06:12de la part de la Russie.
06:13Et ça, personne ne le contexte.
06:14dans un contexte
06:17où par ailleurs
06:17on peut s'interroger
06:18sur avec qui on se bat
06:20si on est attaqué.
06:21Et on sent bien
06:21que du côté américain
06:22il y a une vraie question.
06:23Donc ça, c'est le panorama général
06:25sur lequel tout le monde
06:26est d'accord.
06:27Ensuite, là où la question
06:28devient politique,
06:29c'est est-ce que c'était
06:30le bon moment
06:31pour dire ces choses-là
06:32avec ces mots-là ?
06:34Et ce qui est clair
06:34depuis quelques heures maintenant,
06:36c'est que tout le monde
06:37n'est pas d'accord là-dessus,
06:38y compris lorsqu'on regarde
06:40un peu ce qui se passe
06:41dans les coulisses
06:42au sein du gouvernement.
06:43Il y a débat,
06:44il y a discussion
06:44et il y a parfois
06:46une forme de,
06:48j'allais dire d'hostilité,
06:49le mot est peut-être
06:49un peu fort,
06:50mais on considère
06:51qu'il n'aurait pas dû
06:52effectivement faire cette sortie
06:54si je puis m'exprimer ainsi
06:55à ce moment-là
06:56parce qu'on est dans
06:57un contexte politique compliqué,
06:59on est dans un contexte
07:00où les Français
07:00ont des tas de sujets
07:01et des tas de raisons
07:02d'être anxieux
07:03et ce n'était pas
07:04le bon moment pour le dire.
07:05Donc encore une fois,
07:06sur le fond...
07:06Donc il fallait plutôt
07:07pour certains
07:07préserver les Français ?
07:09Oui, sur le fond
07:09c'est absolument pas contestable.
07:11sur la forme,
07:13effectivement ça pose problème
07:14et ça pose problème
07:15y compris
07:16à un niveau assez élevé de l'État.
07:18Victor Hérault,
07:19vous, vous auriez préféré
07:20être préservé ?
07:21Vous êtes tombé de votre chaise
07:22quand vous avez entendu
07:23les mots du général Mandon ?
07:25Non, d'ailleurs,
07:26il faut avouer
07:26que le général d'ailleurs
07:27hésite, on sent,
07:28il hésite pendant trois secondes
07:29avant de prononcer
07:30le mot d'enfant
07:31et de mort d'enfant.
07:33Moi, si vous voulez,
07:34je trouve qu'on est la victime
07:36de notre propre œuvre.
07:37Qu'est-ce qui explique
07:38toute cette gêne ?
07:39C'est que la force d'âme
07:40qui est pour moi
07:41le mot le plus important,
07:42l'expression la plus importante
07:43qu'utilise le général.
07:44La force d'âme,
07:46c'est le patriotisme.
07:47Ça n'est pas autre chose,
07:48on peut l'appeler
07:49comme on veut,
07:49mais c'est le patriotisme.
07:50Et nous avons eu ce débat
07:51avec Ulysse.
07:53Je considère que là,
07:53on essaye de rattraper,
07:55puisqu'il dit à horizon
07:56trois, quatre ans,
07:57on essaie de rattraper
07:59sur une très courte période
08:00des décennies,
08:01peut-être 40, 50 ans,
08:02où on a expliqué
08:04que le patriotisme
08:05était quelque chose
08:06d'assez vil,
08:07d'assez, on a dit,
08:08extrême droite,
08:09on a dit violent,
08:10on a dit voilà.
08:10On essaye d'expliquer aux gens
08:12pendant 40 ans
08:13que le patriotisme,
08:14c'est mal,
08:14pour le faire très grossièrement,
08:15et là, on explique que finalement,
08:16il faudrait peut-être...
08:16Vous n'exagérez pas un petit peu,
08:17quand même ?
08:18Ah non, non, non,
08:18je vous assure que non.
08:19Le patriotisme,
08:20pour une certaine partie
08:21de la population,
08:22et je fais partie
08:22de cette génération
08:23qui est née
08:23avec cet apprentissage-là,
08:24a considéré
08:25que le patriotisme,
08:26c'était le nationalisme,
08:26c'était la guerre,
08:27c'était soit plutôt que l'autre.
08:29Voilà, exactement,
08:30la levée de drapeau éteinte.
08:31Si vous voulez,
08:32c'est considéré
08:32qu'on est supérieur à l'autre,
08:33c'est comme ça qu'on l'a appris,
08:34alors que ce n'est pas du tout
08:35l'idée de patriotisme.
08:36Le problème,
08:36c'est que quand vous avez passé
08:37plusieurs générations comme ça
08:38et expliqué que le patriotisme,
08:39grosso modo,
08:40était une mauvaise chose,
08:42vous ne pouvez pas expliquer
08:43aux gens ensuite
08:44qu'il va falloir se projeter
08:45dans un sacrifice,
08:46non même pas pour la patrie,
08:48mais pour l'Europe,
08:48c'est-à-dire pour un degré
08:49encore supérieur
08:50à celui de la patrie.
08:52On a brisé
08:52tous les cercles concentriques
08:53jusqu'à la famille
08:54et encore,
08:55ça tient moyennement,
08:56mais jusqu'à l'individu
08:57et ensuite,
08:57on dit à tous les individus,
08:58il va falloir se projeter
08:59rapidement dans un sacrifice
09:00pour l'Europe,
09:01c'est-à-dire le plus grand horizon,
09:02le plus grand horizon
09:03possible et imaginable.
09:04Les gens n'arrivent pas
09:05à se projeter aussi vite
09:06dans quelque chose
09:07alors qu'on leur a expliqué
09:08pendant 40 ans
09:09qu'en réalité,
09:10c'était le réflexe inverse
09:10qu'il fallait adopter.
09:11Moi, je pense que la gêne
09:12vient de là.
09:13Si on avait,
09:13comment dire,
09:14vécu,
09:15et j'en finirai là,
09:16dans l'éducation...
09:17La mission n'est pas terminée,
09:18vous savez.
09:19Non, mais si on avait vécu
09:22dans un pays
09:22qui glorifiait
09:23ou qui vantait
09:24l'esprit patriote,
09:25patriotique,
09:26non pas dans le rejet de l'autre,
09:27mais dans l'amour de soi
09:28et du pays,
09:29des valeurs qui vont avec
09:30et donc défendre cela
09:31envers un ennemi
09:32contre un ennemi
09:33qui voudrait abattre
09:34ses valeurs avec nous,
09:36les gens seraient
09:36beaucoup moins gênés
09:37à l'idée de s'imaginer
09:38se sacrifier,
09:39que ce soit économiquement,
09:40puisqu'en réalité,
09:40c'est cela qui parle,
09:41ou que ce soit même
09:42par la vie de nos militaires
09:44pour ces idées,
09:46pour ce pays,
09:46pour ce continent.
09:47Le problème,
09:48c'est que le travail
09:48n'a pas été fait en amont,
09:49c'est le travail inverse
09:50qui a été fait.
09:50Richard Verly,
09:51est-ce que chez vous aussi,
09:52en Suisse,
09:52c'est un gros mot,
09:53le patriotisme ?
09:54Pas du tout.
09:55C'est l'inverse ?
09:56Pas du tout.
09:56Oui, alors je ne sais pas
09:57si c'est très différent
09:58de la France.
09:59Moi, il ne m'est jamais apparu
09:59que les Français
10:00ne sont pas patriotes
10:01ou que les Suisses
10:02sont plus patriotes
10:03que les Français.
10:04Ce qui est peut-être vrai,
10:04c'est qu'ils ont cette réputation
10:06parce que la Suisse
10:07a une armée de conscription,
10:09une armée en plus de milice,
10:10c'est-à-dire que vous faites
10:11l'armée par période,
10:12vous quittez votre emploi
10:13ou vos études
10:15pour aller à l'armée
10:15et ensuite,
10:16vous revenez,
10:17retrouvez votre emploi
10:18et votre étude
10:18et vous faites ça
10:19pendant plusieurs années.
10:20Donc effectivement,
10:20il y a ce mythe
10:21du patriotisme helvétique absolu
10:23mais très franchement,
10:25je pense que la population
10:25réagit de la même manière
10:27aux menaces.
10:28Non, ce qui m'a frappé,
10:28moi j'étais à Bruxelles
10:29le jour où le général
10:31s'est exprimé devant les maires
10:32et l'écho que j'avais à Bruxelles,
10:33je n'étais pas au courant
10:34de ce discours
10:35donc je ne l'ai découvert
10:36qu'à mon retour,
10:37c'est que les Français
10:38ne font pas d'efforts.
10:39Les Français ne font plus d'efforts
10:40et ne veulent plus en faire.
10:41Pourquoi ?
10:42Pourquoi on me disait ça ?
10:43C'était par rapport aux retraites.
10:44C'était par rapport
10:45à la réforme des retraites
10:45et à la situation sociale.
10:47Et moi, je pense que c'est
10:48de là que vient le choc.
10:50C'est-à-dire que d'un côté,
10:51au fond, vous avez deux Frances,
10:52ça ne veut pas dire deux Frances
10:53l'une contre l'autre,
10:54ça peut être les mêmes personnes
10:55d'ailleurs,
10:56qui d'un côté,
10:57refusent ou ont du mal
10:59à accepter les contraintes économiques
11:01qui sont aussi des efforts
11:02et qui sont aussi
11:03une forme de patriotisme
11:04parce qu'il s'agit
11:05de faire en sorte
11:06que le pays avance
11:07et respecte
11:08ses contraintes budgétaires
11:09et de l'autre,
11:11les efforts,
11:11en l'occurrence militaires,
11:13qui sont demandés.
11:14Et je crois qu'on a du mal
11:15à se dire,
11:16on se dit,
11:17on a tendance à penser
11:17que parce qu'un pays
11:19renâcle socialement,
11:21il est devenu faible
11:22et qu'il a cessé
11:23d'être patriote.
11:24Je pense que
11:24ce n'est pas le cas.
11:25Je crois qu'on peut
11:26très bien être patriote.
11:27Mais c'est cette interrogation,
11:29ce doute qui plane
11:30à l'étranger en Europe
11:31sur, au fond,
11:32la résistance de la France,
11:34sa capacité à affronter
11:35la dureté.
11:36On a parfois l'impression,
11:37vu de l'étranger,
11:38que les Français
11:39ont envie de continuer
11:40une vie tranquille
11:41et que c'est ça
11:42leur principale préoccupation.
11:44Donc, bien évidemment,
11:44lorsqu'un général en chef
11:45secoue le cocotier
11:47et leur dit
11:47vous risquez de perdre
11:48vos enfants,
11:49ou plus exactement,
11:50la France risque
11:51de perdre ses enfants,
11:52ça surprend.
11:53Mais je pense qu'il y a
11:54les deux en France
11:55aujourd'hui.
11:55Il y a du patriotisme.
11:56Pour moi,
11:56c'est incontestable.
11:58Il n'y en a sûrement
11:58pas moins qu'en Suisse.
11:59Mais il y a peut-être
12:00cette tendance
12:01à se dire que
12:02on va pouvoir toujours
12:03retirer l'échéance,
12:05on va pouvoir attendre
12:06avant de faire
12:06d'autres efforts en réalité,
12:08tout va en même temps.
12:09L'effort face à la menace
12:11et l'effort face
12:12aux contraintes budgétaires,
12:13je pense que c'est
12:14un peu la même chose.
12:14Ulysse Gosset,
12:15vous trouvez que c'est
12:15un procès qui nous est fait ?
12:18Est-ce qu'on aurait
12:19vraiment besoin
12:19d'être secoués,
12:20nous, Français ?
12:21Sur le plan social,
12:22très certainement.
12:23Car si vous regardez
12:24la carte de l'Europe
12:25ou même du monde
12:26à propos des retraites,
12:27on s'aperçoit
12:27qu'on est vraiment
12:28à la traîne
12:29pour préserver
12:30ce qui fait
12:31la force de la France
12:32depuis des décennies,
12:33c'est-à-dire
12:33le modèle social français.
12:34Et alors sur une éventuelle
12:35entrée en guerre ?
12:36Non, mais dans
12:37le discours du général,
12:38il y avait autant
12:39la volonté de dire
12:40aux Français
12:41« Êtes-vous prêts
12:42à accepter la perte
12:43de vos enfants ? »
12:45et des sacrifices économiques.
12:47Et là,
12:47véritablement,
12:48il disait
12:49la France est face
12:49à un choix.
12:50Soit elle accepte
12:51de renier
12:52sur ses dépenses sociales,
12:53clairement,
12:53pour constituer,
12:56je dirais,
12:56une force militaire
12:57capable de répondre
12:58aux crises
12:59et de défendre
13:00la sécurité de la France
13:01et pourquoi pas de l'Europe.
13:02Soit elle n'en est pas capable
13:03et si elle n'en est pas capable,
13:04elle est en position
13:05de risque.
13:06Le discours
13:07sur l'économie
13:08et le budget
13:09était presque aussi important
13:10que celui
13:11sur la perte potentielle
13:13de soldats français
13:14pendant un conflit.
13:16Il faut rappeler une chose
13:16et je suis frappé
13:17parce que dans
13:18plusieurs débats
13:19sur BFM TV,
13:21des militaires rappellent
13:22qu'il y a un monument
13:22aux morts
13:23pas loin d'ici
13:23dans le jardin
13:25André Citroën
13:26où on voit justement
13:28un monument
13:29qui symbolise
13:29la perte des soldats
13:30en opération extérieure.
13:32C'est vrai que
13:33c'était une guerre lointaine
13:34mais il y a quand même eu
13:35beaucoup de morts
13:36en opération extérieure
13:37depuis le début
13:38du XXIe siècle
13:39mais on avait tendance
13:40à en faire à chaque fois
13:41un événement
13:42ou même parfois
13:43après leur disparition
13:44à les oublier.
13:45ce monument est là
13:46pour rappeler
13:46que les enfants
13:47de la France
13:49les soldats professionnels
13:50ont payé
13:51de leur vie
13:52leur engagement.
13:53Là on est dans
13:54une nouvelle dynamique
13:55avec ce retour
13:56de la guerre
13:57en Ukraine
13:57et c'est en cela
13:58que les Français
13:59ont été sans doute
14:00choqués par cette petite phrase
14:01parce qu'ils se sont dit
14:02est-ce que ça veut dire
14:03que l'on va envoyer
14:04nos enfants
14:05faire la guerre en Ukraine ?
14:06Est-ce que justement
14:07ce n'est pas le but ?
14:08Ou que la Russie
14:09va attaquer la France ?
14:10Ou que la Russie
14:10attaquerait non pas la France
14:12mais plutôt les Pays-Baltes
14:13par exemple
14:13ou bien pousserait l'avantage
14:14en Géorgie
14:15pour faire basculer
14:16la Géorgie
14:17dans l'orbite de Moscou
14:18donc on voit bien
14:19qu'il y a des menaces
14:20on voit bien qu'on est
14:21dans un monde
14:21d'incertitude
14:22et de danger
14:23et il n'y a jamais eu
14:24autant de...
14:24Mais certains préfèrent
14:25ignorer les menaces aussi
14:26Oui mais on n'a jamais eu
14:28autant de conflits militaires
14:29dans le monde
14:30qu'aujourd'hui
14:30donc on comprend
14:31l'inquiétude des Français
14:32Je dirais que l'avantage
14:33du discours du SEMA
14:35qui était effectivement
14:36un discours demandé
14:37par les maires
14:38il n'est pas venu comme ça
14:39pour leur dire
14:41ce qu'il avait à dire
14:41on lui a demandé de venir
14:42il a un énorme avantage
14:44c'est qu'il a permis
14:44de relancer ce débat
14:46justement sur l'état
14:47de la France
14:47de sa défense
14:48de sa sécurité
14:49et des choix
14:49qui nous attendent
14:51et ça c'est très important
14:52et il y a je crois aussi
14:53un consensus
14:54et les Français sont adultes
14:56sur le fait de dire
14:57qu'on est face
14:57à une situation
14:58où il y a un risque
14:59donc il vaut mieux
15:00préparer les esprits
15:01c'est pas uniquement
15:02une manipulation du gouvernement
15:04c'est préparer les esprits
15:05à la réalité du monde
15:06d'aujourd'hui
15:07Oui mais alors
15:08pour rebondir
15:09sur ce que disait
15:09Thierry Arnaud
15:10notamment en général
15:11est-ce que le moment
15:12était bien opportun
15:13pour employer ces mots
15:14parce que si l'idée
15:16c'était de créer
15:17un électrochoc
15:18chez les Français
15:19en l'occurrence
15:20là ça semblerait aussi
15:21Le moment
15:23mais le lieu
15:24l'était peut-être
15:25parce qu'encore une fois
15:26il faut prendre
15:26l'ensemble du discours
15:27c'est après
15:28comment il demande
15:30au maire
15:31de s'impliquer
15:32dans le soutien
15:33là on est dans un débat
15:35franco-français
15:37qu'un militaire
15:39et Ulysse Gosset
15:40n'arrivent pas très bien
15:41à comprendre
15:42nous avons eu
15:43je l'ai signalé
15:44tout à l'heure
15:44des morts en opération
15:45et tout d'un coup
15:47les Français
15:47s'aperçoivent
15:48que leur armée
15:49et leurs soldats
15:50peuvent mourir
15:51donc le chef militaire
15:54lui est toujours
15:56en train
15:57d'amener
15:58ces hommes
15:59et de leur présenter
16:00les difficultés
16:01de la mission
16:02et d'être le premier
16:03à être devant
16:04pour leur expliquer ça
16:05il faut qu'ils le suivent
16:06donc aujourd'hui
16:08vu l'ampleur
16:09des crises
16:11qui se déroulent
16:11dans le monde
16:12et bien
16:13il est possible
16:15que nos armées
16:16soient engagées
16:17je rappelle aussi
16:18un codicil
16:19de ce discours
16:20dans lequel
16:21il dit
16:22il n'est pas question
16:23de charrus
16:24sur
16:25non
16:27en Alsace
16:28en Alsace
16:30mais oui
16:31parce qu'en fait
16:31il explique
16:33et il explique
16:33la solidarité
16:34depuis trois mois
16:36de trois ans
16:37pardon
16:37on nous explique
16:38qu'on est à la veille
16:39de Munich
16:40il faut faire quelque chose
16:41que l'article 5
16:43c'est du solide
16:43etc
16:44de la charte de l'OTAN
16:45qui impose
16:48d'entrer en guerre
16:49c'est un allié
16:50et l'article 5
16:51et la solidarité
16:53et lorsque le chef
16:54d'état-major
16:55rappelle ces choses
16:56tout à fait simples
16:57aux français
16:57qu'ils moulinent
16:59dans leur tête
16:59depuis trois ans
17:00on en fait un drame
17:02mais enfin
17:02c'est extraordinaire
17:03donc il parle
17:04de solidarité
17:05il parle pas
17:06d'aller faire la guerre
17:07en Ukraine
17:08et je pense pas
17:10que ce soit le cas
17:10il parle
17:11de solidarité
17:13c'est à dire
17:13si l'article 5
17:14doit jouer
17:14il faut s'engager
17:15l'article 5
17:16ça veut pas dire
17:17la dissuasion nucléaire
17:18j'ai entendu des gens
17:19qui disaient
17:19oui mais
17:20nous on a la dissuasion
17:21nucléaire
17:22donc on s'en fout
17:23c'est pas comme ça
17:23il y a une solidarité
17:24européenne
17:25certains d'entre vous
17:26l'ont rappelé
17:27donc ils nous rappellent
17:29tout ça
17:29ils nous rappellent
17:31tout ça
17:31et la polémique
17:33c'est bien
17:34franco-français
17:35mais la pédagogie
17:37ça commence aussi
17:38par un P
17:38et c'est quelque chose
17:40qu'il faut expliquer
17:40aux français
17:41pour les mettre
17:43en face à leur situation
17:44et au maire aussi
17:45parce qu'après
17:46il y a des petits détails
17:47enfin non
17:48il n'y a pas des petits détails
17:48il y a la deuxième partie
17:49du discours
17:50c'est vraiment
17:51qu'est-ce que sur le terrain
17:53dans les communes
17:54on peut faire
17:55pour aider l'armée
17:56et ça va jusqu'au logement
17:58des militaires
17:59mais ça
17:59on ne s'en rend pas compte
18:00Thierry Arnaud
18:02on sait qu'Emmanuel Macron
18:03doit s'exprimer
18:04justement
18:05ces prochains jours
18:06il pourrait s'exprimer
18:07sur le service militaire
18:09c'est bien
18:10qui circule
18:11l'idée d'un service
18:12pour servir le pays
18:13est une vieille idée
18:15si j'ose dire
18:16dans l'esprit
18:17du président de la république
18:17puisqu'il y a eu
18:18différentes formes
18:19de services
18:20et notamment
18:21ce service national
18:23universel
18:23qui est en train
18:24de partir
18:26en délication
18:27cela
18:27ce dont il est question
18:28en effet
18:29ce que l'on pourrait voir
18:30ressurgir dans les prochains jours
18:31c'est un service militaire
18:33sur la base
18:34du volontariat
18:34qui serait
18:35d'une dizaine de mois
18:36qui concernerait
18:37les garçons
18:39et les filles
18:40et qui aurait pour objectif
18:42de permettre
18:42de former
18:43ces jeunes gens
18:45de leur donner
18:46la capacité
18:47d'être des soldats
18:48en l'espace
18:48d'une dizaine de mois
18:50ils seraient intégrés
18:51dans des régiments
18:52pour cette période
18:53et donc recevraient
18:54une formation militaire
18:55on parle dans une première phase
18:57potentiellement
18:58de 10 000
18:59et ça pourrait monter
19:00progressivement
19:01pour aller jusqu'à
19:02jusqu'à 50 000
19:03alors voilà
19:04rien de tout cela
19:04n'est annoncé encore
19:05ce que j'évoque
19:06devant vous ce soir
19:07ce sont les pistes
19:08mais évidemment
19:09c'est sur la base
19:10du volontariat
19:11uniquement
19:13dont il est question
19:14pour relancer
19:16ce service militaire
19:18qui serait donc
19:18un service militaire
19:19volontaire
19:20d'une dizaine de mois
19:2210 000 personnes
19:23cela dit
19:23c'est évidemment
19:24si ça démarre
19:25sur ces bases
19:26c'est quand même
19:26relativement important
19:27rapporter un effectif militaire
19:29aujourd'hui globalement
19:31tout compris
19:31qui est de l'ordre
19:32de 200 000 personnes
19:33donc vous voyez
19:34qu'en termes de ratio
19:35c'est quand même
19:36assez important
19:37le dilemme
19:38il est avant tout
19:39financier et budgétaire
19:40parce que
19:41si on ne dit pas
19:41aujourd'hui
19:42service national
19:42obligatoire
19:43d'ailleurs c'est une proposition
19:44du rassemblement national
19:45Jordan Barleda
19:46souhaite un service
19:47national obligatoire
19:49mais ça veut dire
19:50800 000 jeunes
19:50concernés par cette tranche d'âge
19:52et là on parle
19:53de 10 000 jeunes
19:54et peut-être de 50 000 jeunes
19:55comme l'est dit très bien
19:56Thierry Arnaud
19:57pourquoi pas plus
19:58les militaires disent
20:00mais parce que ça coûte trop cher
20:01et qui va former
20:02tous ces jeunes
20:03où va-t-on les loger
20:04dans quelles casernes
20:05est-ce qu'il va falloir
20:05construire des logements
20:08pour les accueillir
20:09combien même
20:09on voudrait le rendre
20:10obligatoire
20:10ce serait impossible
20:11aujourd'hui
20:12mais ce n'est pas
20:12financièrement possible
20:13donc il faut faire des choix
20:14d'où cette idée
20:15effectivement
20:16de volontariat
20:17qui va réduire
20:18évidemment le nombre
20:19mais donc on est face à
20:20et on rejoint le contexte
20:22budgétaire
20:22tout à l'heure
20:22on avait l'Assemblée nationale
20:24en direct
20:25de quoi parle-t-on
20:26du budget de la France
20:26donc si déjà
20:28le budget militaire
20:28qui a considérablement
20:29augmenté
20:30et qui va encore augmenter
20:31de 7 milliards d'euros
20:32c'est beaucoup
20:34si en plus
20:35on charge la barque
20:36si j'ose dire
20:37avec un service obligatoire
20:38et bien on voit
20:39que ça craque
20:40de toutes parts
20:40donc les militaires
20:41eux ne sont pas
20:42contre dans l'absolu
20:43mais il n'est pas question
20:44de revenir
20:44je dirais
20:45trois décennies en arrière
20:46avec à l'époque
20:47de Jacques Chirac
20:48qui rappelons-le
20:48c'est lui
20:49qui avait mis fin
20:49au service militaire
20:50pour des raisons financières
20:52et des défectifs
20:53défectifs inutiles
20:55je voudrais dire un mot
20:57sur le service militaire
20:58parce qu'il se trouve
20:58qu'en Suisse
21:00on a le service militaire
21:01et d'ailleurs
21:02pour ceux d'entre vous
21:03qui ont pris
21:03un train suisse
21:04récemment
21:05à la veille du week-end
21:06vous aurez peut-être vu
21:06des soldats
21:07en uniforme
21:08qui portent leur arme
21:09sans le chargeur
21:10dans les trains normaux
21:12parce qu'ils rejoignent
21:13leurs unités
21:14à la veille du week-end
21:15le service militaire
21:17la morale de l'histoire
21:18depuis 20 ans
21:19on s'est rendu compte
21:20en Suisse
21:20et moi je me souviens
21:21d'une réunion à l'OTAN
21:22où les commandants
21:23de l'OTAN
21:24se moquaient un petit peu
21:25de leur homologue suisse
21:26la Suisse n'est pas dans l'OTAN
21:27sur ce thème-là
21:28la conscription
21:29elle a une vraie valeur
21:30c'est qu'elle maintient
21:31elle maintient quand même
21:33un esprit
21:34j'allais dire
21:34d'alerte à la défense
21:36plutôt qu'un esprit
21:36de défense
21:37d'alerte à la défense
21:38c'est-à-dire de familiarité
21:40avec les sujets de défense
21:41mais aussi de familiarité
21:42avec il faut bien le dire
21:43une certaine discipline
21:45et des exigences
21:46et ça c'est très fort
21:47on le sent très nettement
21:48elle a aussi
21:49une vraie vertu
21:50de repérage social
21:52ça on l'a souvent dit
21:53c'est-à-dire que c'est le moment
21:54où tout le monde
21:55se regroupe
21:56et où vous pouvez faire
21:57un peu l'inventaire
21:58de vos problèmes sociaux
21:59par contre
21:59ne rêvons pas
22:01si je prends l'exemple
22:01de la toute petite Suisse
22:03pays justement
22:04réputé patriotique
22:05ça ne change pas
22:06la donne
22:07en matière militaire
22:08c'est-à-dire de capacité militaire
22:10on le voit bien
22:10aujourd'hui
22:11avec ce qui se passe
22:12en Ukraine
22:12la capacité d'un pays
22:14à se défendre
22:14à riposter
22:15à une menace
22:16à endiguer
22:17une offensive
22:18ça ne se joue pas
22:19sur les fantassins
22:21ça se joue
22:22sur toute une série
22:23de dispositifs
22:24il faut avoir
22:25les bons au bon moment
22:26on voit comment
22:26en Ukraine
22:27on a beaucoup dit
22:28que l'armée française
22:28n'aurait sans doute
22:29pas pu tenir
22:30un certain nombre
22:30de jours
22:31ou de semaines
22:32parce qu'elle n'avait pas
22:33le matériel adéquat
22:34ni les effectifs
22:35d'ailleurs
22:35donc ce n'est pas
22:35le remède miracle
22:36le service militaire
22:38mais ça peut contribuer
22:39à éveiller
22:40à éveiller
22:41un esprit de défense
22:42et je crois
22:43que c'est ce que
22:44le général évoquait
22:45à travers
22:45et ça a l'air
22:46de vous convaincre
22:47oui parce que
22:47je crois que ça
22:48renforcerait tout à fait
22:49ce dont on parlait
22:50la force d'âme
22:51en tous les cas
22:52le lien d'âme
22:53c'est-à-dire qu'effectivement
22:54il y aurait déjà
22:54savoir manier une arme
22:55avoir les réflexes
22:56de sécurité
22:57de protection
22:58d'intervention
22:58sur une personne
22:59c'est tout un tas de choses
23:00qu'on n'apprend plus en France
23:01sauf si on est volontaire
23:02et qu'on souhaite l'apprendre
23:02il me semblerait
23:04que tout le monde
23:04devrait l'apprendre
23:05ensuite
23:06si vous voulez
23:06cette force d'âme
23:07c'est ce qu'on disait
23:08tout à l'heure
23:08c'est-à-dire que
23:09le front
23:10ne marche bien
23:11que si l'arrière
23:12est en soutien
23:13or aujourd'hui
23:13le problème
23:14c'est que l'arrière
23:14si on est entre en guerre
23:16et qu'on a un cas de guerre
23:17l'arrière ne comprend même pas
23:18ce que vivent les soldats
23:19puisque l'arrière
23:20ne l'a jamais tout simplement
23:21vécu
23:21il n'a jamais vécu
23:22l'expérience
23:23il n'a jamais tenu une arme en main
23:24il n'a jamais été mise en situation
23:25de savoir ce que c'est
23:26et donc il n'y a pas
23:27de lien d'âme
23:28entre l'arrière
23:29et le front
23:30j'ajoute
23:31qu'à mon avis
23:32le rétablissement
23:32du service militaire
23:33obligatoire
23:38c'est-à-dire qu'on anticiperait
23:39ce qui pourrait se passer
23:40on entre
23:41on le sait tous
23:41dans une ère
23:43comment dire
23:43géopolitique
23:44qui s'avère compliquée
23:45on sort de la Pax Europana
23:46on va probablement
23:47se diriger vers des temps difficiles
23:48il faudrait mieux
23:49ne pas rester figé
23:50et se dire
23:50ne bougeons pas
23:51pour des raisons budgétaires
23:52mais au contraire dire
23:53faisons
23:53et expliquez à la population
23:55faisons des sacrifices budgétaires
23:56pour pouvoir augmenter
23:57le curseur
23:58là où il le faut
23:58là où l'avenir le commande
24:00les sacrifices budgétaires
24:01ils sont
24:02dans l'hypothèse
24:03que vous évoquez
24:04et à l'instant
24:05Ulysse rappelait le chiffre
24:07si on recrute
24:08800 000 personnes
24:09pour un service militaire
24:10obligatoire
24:11le coût est absolument
24:12énorme
24:13et donc le coût se fait
24:14au détriment
24:15d'autres choses
24:15du social
24:16des dépenses sociales
24:17au détriment du social
24:18je suis bien d'accord
24:18mais on le appela
24:19rien n'est impossible
24:21il faut quand même
24:22avoir conscience de ça
24:23et par ailleurs
24:23il a de l'espoir
24:25et par ailleurs
24:27il faut résoudre
24:29des problèmes
24:29très concrets
24:31sur
24:31où est-ce qu'on les loge
24:33effectivement
24:33comment est-ce qu'on les équipe
24:34qui les forme
24:37et est-ce qu'on
24:38est-ce qu'on forme
24:39des soldats compétents
24:40en l'espace d'un an
24:41moi il se trouve
24:42que je fais partie
24:43de la génération
24:43qui a fait son service militaire
24:44j'ai fait mon service militaire
24:45donc j'ai vécu
24:47ce que vous décrivez
24:47et qui est vrai
24:48c'est-à-dire
24:48le brassage social
24:50le fait qu'on se retrouve
24:51avec des gens
24:52qu'on n'aurait jamais rencontrés
24:53dans des circonstances différentes
24:55on apprend le maniement
24:56des armes
24:57on fait des efforts physiques
24:58intenses etc
24:59tout ça très bien
25:00mais est-ce qu'au bout du compte
25:02on est capable
25:02d'aller se battre
25:03ah non
25:04je suis certain que non
25:04voilà
25:05donc il faut
25:06il faut mesurer
25:07les limites de l'exercice aussi
25:08pourquoi est-ce qu'on a arrêté
25:09le service militaire
25:10obligatoire ?
25:12parce que ça coûtait trop cher
25:13et qu'on jugeait
25:13que ça ne servait plus
25:14à grand chose
25:15alors pourquoi aujourd'hui
25:16ce serait différent ?
25:17et on voulait le
25:19on veut le rendre égalitaire
25:21quand même
25:22donc les classes d'âge
25:23dépassaient
25:24d'au moins
25:254 fois
25:26le nombre de recrues
25:27dont on avait besoin
25:28dans les armées
25:29et ce sera encore
25:30pire
25:32si on remet
25:32un service militaire
25:34obligatoire
25:34parce qu'il sera
25:36nécessairement paritaire
25:38si je puis dire
25:38c'est-à-dire qu'il y aura aussi
25:39les filles
25:40qui augmenteront
25:41les classes d'âge
25:42mais là nous rentrons
25:43dans le cœur du débat
25:44et dans la deuxième partie
25:46du discours du Sénat
25:47qui rapporte
25:48beaucoup d'intérêt
25:49c'est-à-dire que d'une part
25:51le service militaire
25:52le service militaire
25:53vraiment pour recruter des hommes
25:55entre 10, 20, 50 000
25:58c'est la bonne taille
26:01budgétairement parlant
26:03avec les effectifs
26:04et avec les chefs
26:06pour les encadrer
26:07parce qu'on ne met pas
26:08des jeunes gens
26:09comme ça
26:10voilà
26:10donc ça c'est une première chose
26:12on peut y revenir
26:12mais la deuxième chose
26:14c'est l'esprit de défense
26:16et c'est tout le cœur
26:17en fait
26:18du discours
26:19du Sénat
26:20que les politiques
26:22enfin les politiques
26:23ou plutôt
26:24les polémiqueurs
26:25excusez-moi
26:25ont escamoté
26:29dans cette petite phrase
26:30qui est la réalité
26:31du métier militaire
26:32comme du métier de gendarme
26:33comme du métier de policier
26:34ce sont des métiers dangereux
26:35où on risque sa vie
26:37bon
26:37donc ceux qui s'engagent là
26:39risquent leur vie
26:41alors
26:42on évacue ça
26:43et on en vient au fond
26:44parce qu'en fait
26:45le Sénat
26:46ce qu'il demande
26:46au maire
26:47et ce qu'il leur dit
26:48il leur dit
26:49mais participez
26:51à cette information
26:54sur la défense
26:55à cette formation
26:56à l'esprit de défense
26:57à ce patriotisme
26:58parce que le Sénat
27:00est chef d'état-major
27:02des armées
27:02et il est à la tête
27:03de quelque chose
27:04que les français
27:04ne connaissent pas
27:05qui s'appelle
27:06l'organisation territoriale
27:08interarmée de défense
27:10qui est
27:11l'ensemble
27:13des forces militaires
27:15qui contribuent
27:16à un certain nombre
27:18d'actions
27:19sur le territoire national
27:20en cas de tempête
27:21de catastrophe naturelle
27:23d'incendie
27:23tous les ans
27:24il y a des militaires
27:25dans des missions
27:26qui s'appellent
27:26Efaïsto
27:27c'est autre
27:28en cas de
27:30de catastrophe
27:32également
27:33ou de
27:33pardon
27:35donc il participe
27:39à ça
27:39et il y a
27:40cette chaîne
27:40elle va
27:41du SEMA
27:42elle passe
27:43par les généraux
27:44qui sont à côté
27:45des préfets
27:46des zones de défense
27:47les généraux
27:47qui sont à côté
27:49des préfets
27:50des départements
27:51et
27:51les conseillers
27:53défense
27:54qui sont à côté
27:54des maires
27:55et qui ont un rôle
27:56dans cette chaîne
27:57donc c'est ça
27:58qu'il veut mobiliser
27:59il veut que
28:00les maires
28:01puissent
28:02se mobiliser
28:03et donc
28:04se mobiliser
28:05avec leur conseiller
28:06défense
28:06avec toute cette chaîne
28:08qui existe
28:09et qui est faite pour
28:10et qui
28:11compense bien
28:13effectivement
28:14les effets
28:15que pourrait avoir
28:16un service militaire
28:17universel
28:18que nous ne pouvons pas
28:18nous payer
28:19si on avait des doutes
28:19on en est certain
28:20vous avez bien écouté
28:21ce discours
28:22de A à Z
28:23Ulysse Gosset
28:25juste pour en revenir
28:26sur ce service militaire
28:28je voudrais ressortir
28:30peut-être une petite phrase
28:31de notre ancien ministre
28:32des armées
28:33c'était un certain
28:33Sébastien Lecornu
28:34qui disait
28:35en mars 2024
28:3625 d'ailleurs
28:38le service militaire
28:39tel qu'on l'a connu
28:40n'aurait aucun intérêt
28:41militaire
28:42on a un modèle
28:43d'armée professionnelle
28:44avec une dissuasion
28:45nucléaire
28:46oui mais c'est vrai
28:47que l'une des raisons
28:49qui a conduit
28:50à la fin du service
28:51militaire obligatoire
28:52c'est la professionnalisation
28:53des soldats
28:54pourquoi ?
28:55parce que le monde
28:55a évalué
28:56la technologie aussi
28:57et que pour faire
28:58la guerre aujourd'hui
28:58il faut des professionnels
29:00qui ont une véritable
29:02formation
29:03chacun dans leur domaine
29:05que ce soit l'aviation
29:05la marine
29:06l'armée de terre
29:06et dans chacune des armes
29:08une spécialité
29:09et donc
29:11on le voit en Ukraine
29:12lorsque la guerre
29:13est devenue
29:13on est passé des tranchées
29:14au début de la guerre
29:15l'usage de l'artillerie
29:17à une guerre technologique
29:18avec les drones
29:19une guerre électronique
29:20qui se fait
29:21quasiment avec des robots
29:23aujourd'hui télécommandés
29:24mais alors on a besoin
29:24plutôt d'hommes
29:25ou d'armes
29:26et donc pour ça
29:26si vous voulez
29:27il faut acquérir
29:28toutes ces formations
29:30et ça prend du temps
29:30et donc
29:32il faut que ce soit
29:33des gens qui veuillent le faire
29:34qui s'engagent volontairement
29:35qui ont cette volonté
29:37et qui n'ont pas peur
29:38finalement d'exercer ce métier
29:39qui est dangereux
29:39et qui peut effectivement
29:41provoquer leur décès
29:42mais aussi
29:43qui exigent
29:44une véritable formation
29:44et en fait
29:45la nation
29:46d'une certaine manière
29:46s'est un peu remise
29:48finalement
29:49entre les mains
29:50des professionnels
29:51de l'armée
29:52pour assurer leur défense
29:53ça a été un changement
29:54très important
29:55l'autre aspect du service militaire
29:56que je trouvais
29:57extrêmement intéressant
29:58c'est ce creuset
30:00qui rassemble la nation
30:01pendant un an
30:02d'où qu'on l'envienne
30:03alors c'est vrai
30:03que c'est un peu mythique
30:04parce que le fils
30:05du banquier
30:06ne va pas forcément
30:07faire son service
30:08avec le fils d'ouvrier
30:09mais il y avait quand même
30:10cette notion là
30:11de rassembler
30:12dans un moment
30:13assez unique
30:14toutes les composantes
30:15de la nation
30:15et quand on voit aujourd'hui
30:17je dirais
30:18la désorganisation
30:19des sociétés
30:19je ne vais pas parler
30:21des narcotrafiquants
30:22de Marseille
30:22etc
30:22mais le fait
30:23de retrouver
30:24tous ces jeunes
30:24dans un creuset
30:25commun
30:26avait une vocation
30:27essentielle
30:28pour justement
30:28la volonté
30:29d'avoir une nation
30:30unie
30:31et qui partage
30:33les mêmes valeurs
30:33et le service militaire
30:34était l'occasion
30:35justement
30:35de présenter
30:37toutes ces valeurs
30:37si elles ne l'étaient plus
30:38à l'école
30:39oui sauf que les jeunes
30:41sont dans un creuset
30:42depuis l'âge de 3 ans
30:45maintenant je crois
30:46jusqu'à au moins
30:4618 ans
30:47par ce qu'on appelle
30:48l'école obligatoire
30:49et donc là
30:51le brassage social
30:53il faut le faire là
30:54et après on dit
30:55les enfants
30:56les plus aisés
30:57ne vont pas
30:57dans les écoles
30:58des enfants
30:58les plus pauvres
30:58on sait qu'il n'est pas
30:59vraiment fait
30:59il y en a un petit peu
31:02prenons pas
31:03les lycées parisiens
31:05mais dont les lycées
31:06en province
31:06sont quand même
31:07plus mélangés
31:07donc on a une vision
31:09parisienne
31:10très particulière
31:10mais c'est quand même
31:12un creuset
31:12parce qu'on n'y arrive pas
31:14aux services militaires
31:15de toute façon
31:16c'est trop nombreux
31:17on n'a pas les coulisses
31:18il y a une échelle
31:20il faut réformer
31:21il faut réformer
31:22et travailler
31:22sur les lycéens
31:24je préconise ça
31:26parce que je fais ça
31:26dans ma vie
31:27il y a une échelle
31:31alors encore une fois
31:33ça buterait sans doute
31:34sur des réactions politiques
31:36assez épidermiques
31:36mais il y a une échelle
31:37où l'action du service militaire
31:39pourrait être posée
31:40c'est l'échelle européenne
31:41cette question
31:42pourrait être posée
31:43ça mériterait franchement
31:44la commission européenne
31:46qui fait des rapports
31:46sur des tonnes de choses
31:47et quelquefois
31:48qui s'occupe
31:49de beaucoup de sujets
31:50dont elle n'a pas
31:50vraiment la compétence
31:51voilà un sujet
31:52qui serait intéressant
31:53y aurait-il au niveau européen
31:55la possibilité
31:57après tout
31:57il y a Erasmus
31:58pour les étudiants
31:59d'avoir un service militaire
32:01à l'échelle européenne
32:02et moi j'ai toujours été surpris
32:03que à titre d'études
32:05à titre de rapport
32:07sur la faisabilité
32:09cette question
32:10n'a jamais été posée
32:10et je pense
32:11qu'avec la guerre en Ukraine
32:13avec les enjeux
32:13qu'elle pose
32:14on va y venir
32:15immanquablement
32:16la question
32:17va être posée
32:18parce que quand Emmanuel Macron
32:19parle et il en est
32:20le porte-parole
32:21de la défense européenne
32:22et de l'Europe souveraine
32:23si vous êtes cohérent
32:25l'esprit de défense
32:26il faut que demain
32:27ce soit un esprit
32:28de défense européen
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