- il y a 2 jours
Avec Jean-Michel Blanquer, ancien ministre de l'Éducation nationale, auteur de "Civilisation française" éd. Albin Michel
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##LE_FACE_A_FACE-2025-11-24##
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00:00Midi 14h, Sud Radio, la France dans tous ses états, le face à face.
00:08Et oui, aujourd'hui c'est un jour, tous les jours sont importants, celui-là particulièrement parce que nous avons dans le studio une personnalité politique hors normes,
00:18mais qui s'est distingué de la, j'allais dire, de la doxa générale, Jean-Michel Blanquer, qui produit un document historique, sociologique, politique, civilisation française.
00:33C'est pas nation ou république française, c'est civilisation française.
00:37L'ancien ministre de l'éducation nationale considère, à juste titre, et il le démontre avec talent et précision, que la France est aussi une civilisation
00:48et que de ce constat découle beaucoup de phénomènes et beaucoup d'espoir, mais aussi beaucoup d'inquiétude.
00:54Jean-Michel Blanquer, vous dites, oui, la France est une civilisation, moi je vous dis vraiment, et vous dites que oui, elle peut cesser de l'être, oula.
01:01Elle peut au contraire trouver une vitalité nouvelle en se reconnaissant comme telle, car elle est d'abord une idée, et quand on a une idée, on parle d'une certaine idée de la France.
01:13Alors, est-ce que la civilisation française relève d'une certaine idée de la France que vous auriez en vous ?
01:18Oui, parce que c'est une des particularités de la France d'avoir d'abord été une idée.
01:23Si vous cherchez une date de naissance de la France, c'est pas évident, parce qu'en fait il y en a plusieurs, il y a plusieurs étapes.
01:29Tandis que si vous cherchez une date de naissance de l'Allemagne, c'est 1870 à Versailles, vous pouvez dire, vous cherchez une date de naissance des Etats-Unis, ça va être 1776, la déclaration de l'indépendance,
01:41peut-être une sorte de deuxième naissance avec la constitution de 1787, tandis que la France plonge au fond des âges, comme on dit.
01:48Vous dites que c'est un récit ?
01:49C'est un récit ?
01:50C'est un récit, la France est une histoire, d'abord c'est un texte, ce sont des textes.
01:53Et il ne faut pas, certains disent oui c'est un récit, donc elle n'existe pas, ou c'est une fiction, alors que c'est justement le contraire.
02:00L'être humain est fait de récits, et la France est née d'abord dans la tête des rois, si je puis dire, avec une extension progressive, une idée du territoire, une idée des frontières.
02:10Jules César avait déjà une idée de ces frontières-là, et d'ailleurs un autre Jules, Michelet, nous le dit très bien, au 19ème siècle.
02:19Vous le réhabilitez, vous le réhabilitez un petit peu.
02:21Je réhabilite Michelet, parce que je pense que Michelet fait partie de ceux qui justement scandent ce récit français, et qu'il n'y a rien à démythifier de ce qui a été écrit.
02:29Il y a à ajouter, parce qu'en histoire on peut toujours ajouter, mais il n'y a pas à retrancher.
02:32Et je pense surtout que la civilisation, pour savoir sur l'ensemble de la planète, c'est la couche la plus profonde d'un pays, ou d'une société.
02:43Et c'est ce que nous dit Fernand Brodel quand il distingue la couche la plus superficielle, qui est l'événement.
02:48Or aujourd'hui nous vivons le nez sur l'événement.
02:51Deuxième couche, l'époque, des périodes qui se comptent en décennies, 30, 40 ans.
02:56Et puis, troisième couche, la plus profonde, la civilisation, qui se compte en siècles, et qui est mortelle, comme nous l'a dit Paul Valéry,
03:01mais qui peut aussi durer des siècles, voire des dizaines de siècles.
03:04Ça c'est pour la notion de temps.
03:06Ensuite vous faites un distinguo sur la notion espace.
03:09Oui.
03:09Local, national, international.
03:12Oui. Nous sommes tous les produits à la fois de ces trois temporalités et de ces trois espaces.
03:18Et le local, le national et l'international.
03:20Et ça fait un peu comme un Rubik's Cube, si vous voulez, deux fois trois couches, si vous voulez.
03:25Et ce qui parfois nous effraie dans les temps actuels, c'est que ce Rubik's Cube s'est accéléré,
03:29etc. Il bouge dans tous les sens et on ne voit pas la cohérence.
03:32Et or, cette cohérence, elle existe, elle est dans notre socle civilisationnel.
03:36Et je pense qu'on doit en retrouver la sève, parce que c'est ça qui créera la qualité de vie,
03:42le bonheur et la pérennité de notre société et de ses enfants.
03:45Idée fondatrice de l'ouvrage, vous dites, c'est l'État qui fit la nation.
03:48Vous ne dites pas que ça.
03:49Bien sûr.
03:50Plein de choses formidables.
03:51Il faut vraiment lire ce livre, édité chez Albain Michel.
03:53Et je vous disais quand vous êtes rentrés tout à l'heure,
03:55si, entre guillemets, la classe politique et la Macronie l'avaient lu avant,
03:59vous me dites, ça fait longtemps que j'y pense,
04:01peut-être qu'on n'en serait pas là aujourd'hui.
04:02C'est un aspect de notre échange sur lequel on va revenir.
04:05Je vais faire un peu de politique politicienne avec vous,
04:07parce que je sais que vous aimez ça.
04:08C'est l'État qui fit la nation.
04:10Où situer la nation, Jean-Michel Blanquer ?
04:12Avant ou après la civilisation ?
04:14L'appartenance à une entité éthique et culturelle dispense-t-elle d'une conscience
04:17d'appartenir à une communauté de destin ?
04:20Non, il faut en effet appartenir à une communauté de destin
04:23qui s'appelle la nation,
04:24et qui là aussi prend une forme particulière dans le cas de la France.
04:28Dans le cas de la France, il y a une relative coïncidence
04:30entre nation et civilisation,
04:33puisque d'une certaine façon,
04:34la nation, ça s'affirme notamment après la Révolution française,
04:38c'est la fameuse nation de Valmy.
04:40Et donc c'est un peu l'appropriation par le peuple
04:42de quelque chose qui a été fabriqué au cours des siècles
04:45par la construction monarchique.
04:47Et cette construction monarchique,
04:49elle a été porteuse de civilisation.
04:50Il y a eu quelques nuances de nation,
04:52on va dire avec Philippe Lebel, Jeanne d'Arc, Louis XI,
04:54François 1er, ce sont des esquisses.
04:58Ce sont des esquisses.
04:58Mais vous savez, Tocqueville a très bien montré
05:00qu'il y avait plus de continuité que de ruptures
05:03entre l'Ancien Régime et la Révolution.
05:05C'est-à-dire, bien sûr, il y a des ruptures,
05:06et des ruptures importantes,
05:07comme la pollution des privilèges,
05:08la déclaration des droits de l'homme, etc.
05:10Mais ce que montre très bien Tocqueville,
05:12c'est que la Révolution parachève l'œuvre des rois,
05:15c'est-à-dire qu'elle crée définitivement, finalement,
05:17la nation par l'État.
05:19Et c'est pour ça qu'on doit être toujours très attentif
05:21à l'autorité de l'État dans notre pays.
05:24Et puis, Fernand Brodel, encore lui,
05:26nous montre, après Tocqueville,
05:29donc il arrive un septembre plus tard.
05:31Il ressort beaucoup, Brodel, en ce moment.
05:31Vous avez vu.
05:32Oui, parce qu'il ne faut jamais oublier
05:33que Tocqueville est un auteur essentiel du XIXe siècle,
05:37Brodel est un auteur essentiel du XXe siècle,
05:39et Brodel, parlant du XIXe siècle,
05:42nous dit que les chemins de fer, d'une part,
05:44et l'école publique, gratuite, laïque et obligatoire pour tous,
05:49à la fin du XIXe et au début du XXe siècle,
05:53sont les éléments de parachèvement du projet national,
05:57et qui ensuite devient un socle,
05:59et nous sommes les héritiers de ce socle,
06:00à nous de le porter plus loin.
06:01Sans vouloir vous flatter à l'excès,
06:03mais je me suis noté, à un moment donné,
06:04en lisant, et j'ai dû relire certains chapitres
06:06pour bien les décrypter,
06:08je dis votre revoir, c'est du Renand et du Brodel,
06:11revu par Montesquieu et Tocqueville.
06:13C'est un peu la synthèse de cas,
06:14parce que Renand aussi est important dans votre approche.
06:17Alors, acu humain, comme le dit Marcel Mauss,
06:20ou terre patrie, comme le dit Édouard Morin,
06:22pour la civilisation française ?
06:24Alors, ni l'un ni l'autre,
06:25parce que ces deux définitions valent pour la civilisation humaine.
06:28Vous les rejetez.
06:29Non, non, je ne les rejette pas,
06:29simplement, ces deux définitions valent pour la civilisation humaine.
06:32Renouillot et Jeannet, ensuite.
06:33La civilisation mondiale, qui existe aussi,
06:35c'est-à-dire, nous appartenons tous à une civilisation humaine,
06:38fort heureusement,
06:39la découverte du feu,
06:41la découverte de l'écrit,
06:42la domestication,
06:43tout ça, ça a été des grandes étapes
06:44de ce qu'on peut appeler la civilisation humaine,
06:46l'humanisation.
06:48Au XVIIIe siècle, on invente le mot civilisation
06:50pour dire quelque chose qui veut dire s'élever,
06:52qui veut dire comme civilité,
06:53le fait de se respecter soi-même
06:55et de respecter les autres,
06:56c'est-à-dire d'être finalement exigeant avec soi-même
06:58et exigeant collectivement.
07:00Et c'est ça, la civilisation,
07:01c'est finalement, par le langage,
07:03par les coutumes,
07:05par le droit,
07:06par toute une série d'éléments,
07:07éviter la barbarie
07:09et chercher, au contraire,
07:10à avoir une forme d'excellence collective.
07:15Et parfois, on s'en éloigne,
07:16mais dans notre histoire,
07:17nous avons su parfois nous hisser de cette façon.
07:20Alors, vous dites civilisation,
07:21quand on pense à civilisation,
07:23l'enseignant que vous avez été
07:25et le ministre de l'Éducation nationale,
07:27aujourd'hui,
07:29et c'était le thème de la Constitution européenne,
07:31on avait reproché
07:32de ne pas avoir précisé
07:33qu'on était dans une civilisation
07:35héléno-judéo-chrétienne,
07:37c'est quand même bien,
07:37vous dites la Méditerranée,
07:38c'est quand même bien la matrice
07:40de cette civilisation,
07:41elle puise quand même ses fondements,
07:42en tout cas philosophiques,
07:43dans la philosophie grecque
07:44reprise par les Romains,
07:46et ensuite dans la conception
07:47de l'État et de la nation,
07:48à travers ce que l'Empire romain fait de la France.
07:50Les paysages d'aujourd'hui,
07:51il y a un chapitre sur les territoires
07:52qui est essentiel,
07:53les territoires ont été façonnés et définis
07:56par Auguste du temps des Romains.
07:58C'est cet héritage
07:58qui aujourd'hui fait la civilisation française.
08:00Bien sûr,
08:00tous nos paysages
08:01traduisent une main de l'homme
08:04et des mains parfois très anciennes.
08:07Bien sûr,
08:08nous avons deux grands courants
08:09qui sont fondateurs
08:09de ce que nous sommes,
08:10qui sont le courant
08:12judéo-chrétien d'une part,
08:15gréco-latin d'autre part,
08:16et c'est cette convergence
08:17qui, d'une certaine façon,
08:19a fait la France.
08:20Bien sûr,
08:20il y a d'autres apports aussi.
08:21On est vraiment à la synthèse, je pense.
08:23Oui, bien sûr,
08:23et c'est ce qui a fait
08:24la force de notre langue,
08:26la force de notre culture,
08:27la force de notre élan vital,
08:29et il est très important
08:30de se nourrir à cela.
08:32Avec une capacité,
08:34Jean-Luc Mélenchon
08:34parle de créolisation,
08:36mais elle a toujours existé.
08:37La civilisation gallo-romaine,
08:39c'est une formidable créolisation,
08:41avec une intégration
08:42de la culture romaine,
08:43et même les invasions barbares
08:44dont on se dit
08:45que c'est une plongée dans la nuit,
08:47il en résulte quand même quelque chose.
08:48Et c'est l'ensemble de ces strates
08:50qui se sont créolisées
08:51au fur et à mesure
08:52de l'histoire de France
08:53qui fait qu'aujourd'hui,
08:54la France est une nation exceptionnelle.
08:56Oui, tout à fait.
08:56Alors, on peut utiliser les mots
08:59et en faisant attention à leur sens,
09:00c'est-à-dire...
09:02L'intégration, c'est très bien déjà.
09:02L'intégration, le creuset...
09:04Et assimilation.
09:04Le creuset républicain,
09:05c'est la bonne...
09:06se trouve la bonne formule
09:08pour notre temps,
09:10et d'une certaine façon,
09:11l'intégration,
09:11c'est-à-dire le fait que,
09:13oui, la France est tout à fait capable
09:14d'intégrer des apports divers,
09:16que ce soit des apports de population
09:18ou même des apports culturels,
09:20par exemple,
09:20dans le domaine du langage,
09:22dans le domaine de la gastronomie,
09:24dans le domaine de la vie culturelle,
09:25etc.
09:26Et elle est capable
09:27de fabriquer de bons français
09:29à partir d'enfants
09:30qui sont nés en France
09:31ou qui peuvent être nés hors de France.
09:32Le tout, c'est que ce soit fait
09:33dans de bonnes proportions...
09:35Par l'école, c'est-à-dire...
09:36Par l'école, tout à fait.
09:38Mais après,
09:38si les flux migratoires
09:41sont trop importants,
09:42on n'y arrive plus.
09:43C'est un peu ça, le problème.
09:44Donc, le sujet n'est pas tellement cela.
09:46Parce que je pense que, finalement,
09:48il peut y avoir
09:48une forme de consensus national
09:50sur le fait que, bien sûr,
09:52il y a un creuset républicain
09:52et que l'école joue le rôle central.
09:54La question, c'est de savoir
09:55de quelle façon,
09:57avec quelle qualité,
09:58pour que ce soit
09:58dans l'intérêt de tout le monde.
10:00Vous restez avec nous
10:00parce qu'on est avec Jean-Michel Blanquer
10:02qui a écrit
10:03« Civilization Française »
10:04et qui décrypte quelque part
10:06à travers cet ouvrage.
10:07On a beaucoup d'explications
10:08sur les mots
10:09qui nous bouleversent
10:10et en même temps
10:11sur les espoirs
10:11que suscite cette analyse
10:13sur cette vision de la France.
10:14A tout de suite.
10:15Sud Radio,
10:17la France dans tous ses états.
10:18Nous sommes avec
10:19Jean-Michel Blanquer,
10:21vous savez,
10:21l'excellent ministre
10:22de l'Éducation nationale
10:23que nous avons eu,
10:24que beaucoup regrettent,
10:25et qui a écrit
10:26« Conséquences de tout ça »,
10:28il a réfléchi,
10:30il a écrit
10:31« Civilization Française »
10:32qui est un message
10:32très fort.
10:33« Civilization Française ».
10:35Ça dit ce que ça veut dire,
10:36il est avec nous
10:36sur Sud Radio
10:38et nous dégustons,
10:40nous discutons,
10:43alors non pas
10:44à bâton rompu
10:44mais à bâton fleuri
10:45parce que tout ce qui est dit
10:47est beau
10:47et on essaie quand même
10:48d'aller au fond des choses
10:49parce que ce livre
10:50soulève beaucoup
10:51d'interrogations
10:51et suscite des espoirs.
10:55L'idée de Marc Bloch,
10:56écrit Fernand Braudel,
10:57c'est ce que vous mettez dans mon lit,
10:58est de replacer
10:59la civilisation française
11:00dans le cadre européen
11:01sans omettre la diversité
11:03des composants
11:04des particularistes
11:06de la France.
11:07C'est vrai que la France,
11:08cette civilisation
11:08est un des visages.
11:09Il y a le grand état-nation
11:10et en même temps
11:11vous expliquez,
11:12attention,
11:13ce grand état-nation
11:13n'est rien
11:14si on ne tient pas compte
11:15de la subtilité
11:15des mosaïques
11:16culturelles,
11:17géographiques,
11:18territoriales.
11:19Oui,
11:19la grande patrie
11:20est faite de petites patries
11:22et c'est bien pour ça
11:24qu'il a fallu
11:24un état-nation
11:25assez fort
11:26pour assembler tout cela
11:27et ça a toujours été
11:28la dialectique française
11:31bien particulière
11:31dont les rois
11:32depuis au moins
11:33Philippe Auguste
11:34étaient parfaitement conscients.
11:35C'est-à-dire que
11:36d'où le fait d'ailleurs
11:37qu'ils ont souvent joué
11:38le peuple face aux barons
11:39et d'où le fait que
11:41l'histoire de France
11:42peut être lue
11:44presque uniquement
11:45de cette façon-là
11:46c'est-à-dire
11:46la tension entre centre
11:48et périphérie
11:48mais au bénéfice des deux
11:50si je puis dire.
11:50L'instant civilisationnel
11:52apparaît quand ?
11:53Alors il n'y a pas
11:53de moment précis
11:54mais il y a un moment donné
11:56on va dire que c'est
11:56le début de l'arrivée
11:58des Capétiens
11:58plutôt Louis XI
12:01plutôt François 1er
12:02où il n'y a pas
12:02vraiment de moment
12:03c'est les textes
12:04est-ce que la chanson de Roland
12:06est un acteur fondateur ?
12:07Oui c'est vraiment
12:08un continuum
12:09avec des moments
12:10qui alors évidemment
12:11parfois sont reconstruits
12:12un peu rétrospectivement
12:13mais qui néanmoins
12:14scandent quelque chose
12:16d'un récit français.
12:17La chanson de Roland
12:18en est un bel exemple
12:19ce qui fait qu'on peut faire
12:20à la fois une histoire
12:21Il y a une histoire culturelle
12:24de la France
12:25il y a une histoire économique
12:26de la France
12:26il y a une histoire politique
12:27de la France
12:28qui s'enchevêtrent
12:29qui fondent comme une tresse française
12:31Rabelais
12:31on est dans la civilisation française
12:33Bien sûr
12:33Rabelais on est au coeur
12:33de la civilisation française
12:34bien sûr
12:35nous sommes le pays
12:37qui est le plus bâti
12:38par ses écrivains
12:39et tout à l'heure
12:40je citais la Pléiade
12:41la Pléiade
12:42on l'oublie parfois
12:44mais ça arrive donc
12:45très peu de temps
12:46après l'ordonnance
12:46de Villers-Cotteret
12:47de François 1er
12:48et c'est vraiment des écrivains
12:50qui apprit le français
12:51comme langue obligatoire
12:52du royaume de France
12:52Exactement
12:53à partir de ce moment-là
12:54le français à la place du latin
12:55devient la langue du royaume
12:56c'est donc un acte
12:58d'autorité qui vient d'en haut
12:58mais qui est un acte
13:00de civilisation
13:01par excellence
13:01mais vous avez aussi
13:02très peu de temps après
13:03Au détriment de la langue régionale
13:04avec laquelle vous n'avez pas
13:05toujours été sympa
13:06je me souviens
13:06Non c'est pas exactement ça
13:09Vous voulez qu'on y vienne
13:10je vais en parler
13:11Non non je suis
13:12pour les langues régionales
13:13mais pas n'importe comment
13:14et je m'en expliquerai
13:16si vous voulez
13:16On en parlera
13:17Et donc après
13:20l'ordonnance de Villers-Cotterêts
13:21peu de temps après
13:22vous avez Dubélé
13:23avec sa fameuse
13:24défense et illustration
13:25de la langue française
13:26et vous avez
13:27le mouvement dit de la Pléiade
13:28qui est magnifique à voir
13:30parce qu'il illustre
13:31ce que vous disiez
13:31c'est-à-dire
13:32le volontarisme des écrivains
13:34c'est-à-dire
13:34une bande d'écrivains
13:35si je puis dire
13:36qui dit
13:36au fond on va hisser la langue
13:38à un niveau d'excellence
13:39civilisationnel
13:41faire de la langue française
13:42quelque chose
13:43qui soit digne du latin
13:44et qui puisse être
13:45une langue de littérature
13:46et donc une langue
13:47par laquelle
13:48tous les français
13:48vont s'élever
13:49et ce volontarisme
13:52c'est comme après
13:52la création de l'Académie française
13:54par Richelieu
13:55etc
13:56montre bien que
13:58il y a toujours eu
13:59une idée de la France
14:00et une volonté
14:01qui ensuite rencontre
14:02un écho
14:03dans la population
14:04et c'est ça
14:05qui fait la nation française
14:06vous dites Napoléon
14:06conquiert la Russie
14:07ça c'est un acte politique
14:09dans le temps
14:09et dans le mouvement
14:10mais quand il fait
14:11le culte civil
14:11il participe
14:12de la civilisation française
14:13c'est ça
14:14quand on vit
14:14dans ces moments-là
14:17il y a des événements
14:19qui paraissent
14:20particulièrement importants
14:21mais en réalité
14:22c'est comme aujourd'hui
14:22si vous voulez
14:23en réalité derrière
14:23les événements
14:24il y a des choses
14:24en profondeur
14:25qui sont beaucoup plus
14:26importantes que
14:26ce dont on parle
14:27et l'exemple typique
14:28c'est ça
14:28c'est-à-dire
14:29évidemment que
14:29l'invasion de la Russie
14:31par Napoléon
14:31c'est un événement
14:32très très important
14:33néanmoins
14:33on rappelle pour l'instant
14:36que c'est la France
14:36qui envahit la Russie
14:37jusqu'à présent
14:38ils sont revenus
14:39ensuite en 1814
14:40ça reste une référence
14:43pour certains
14:43et donc là
14:44le fait est que
14:46lorsqu'il promule
14:47le code civil
14:48là il fait un acte
14:49civilisationnel
14:50ne serait-ce que d'ailleurs
14:51parce que ça va avoir
14:52un impact très au-delà
14:53de la France
14:53et le traité de Moscou
14:54sur l'académie française
14:55même chose
14:56autrement dit
14:57conclusion de cela
15:00on peut être
15:01on peut faire des actes
15:03politiques
15:03qui ont un impact
15:04civilisationnel
15:05il n'y a pas
15:06quelque chose d'étanche
15:07entre l'événement
15:09l'époque
15:10et la civilisation
15:11et d'ailleurs ça marche
15:11en bien comme en mal
15:12on peut aussi faire
15:13des actes politiques
15:14qui sont destructeurs
15:15de civilisation
15:15quand un dictateur
15:17comme Ceausescu
15:17décide de détruire
15:19une partie de Bucarest
15:20pour faire des immeubles
15:21très laids
15:21à la place
15:22il tue de la civilisation
15:24vous dites
15:25la civilisation
15:26Jean-Michel Blanquer
15:27la civilisation française
15:29elle peut cesser
15:31de l'être
15:31quelle est la menace
15:32qui pèse aujourd'hui
15:33concrètement
15:34sur ce qu'est
15:36ou ce qui reste
15:37de la civilisation française
15:38d'abord
15:40le principe même
15:41d'être mortel
15:41est posé
15:42de manière évidente
15:43il y a la fameuse phrase
15:44de Paul Valéry
15:45nous savons
15:46maintenant que les civilisations
15:47sont mortelles
15:48et bien sûr
15:49nous avons d'illustres exemples
15:50dans le passé
15:50la civilisation égyptienne
15:52était une splendeur
15:53elle est néanmoins morte
15:55la civilisation romaine aussi
15:56donc la nôtre
15:57peut parfaitement s'éteindre
15:59il faut en être conscient
15:59et généralement
16:01la démographie
16:03est un signal de ça
16:05c'est pour ça que le fait
16:05que notre démographie
16:07soit né
16:07oui oui
16:08je considère
16:09on a 1,7 enfants
16:10par femme
16:11aujourd'hui en moyenne
16:12en France
16:12c'est beaucoup trop peu
16:13par rapport au 2,1
16:15qui permet le renouvellement
16:16et quand on fait des enquêtes
16:18auprès des femmes de France
16:18et ça c'est l'élément
16:19d'espoir
16:20le désir c'est 2,3
16:21donc ce serait
16:22un acte démocratique profond
16:24que de réussir
16:25à ce que les femmes françaises
16:27puissent avoir les enfants
16:28qu'elles veulent avoir
16:29et ça falliciterait
16:29le paiement des retraites
16:30je parle indirectement
16:31c'est la première
16:32des réformes des retraites
16:33c'est évidemment celle-là
16:35même si je viens
16:36abondamment sur ce point
16:37après
16:37dans le livre
16:38mais en tout cas
16:39c'est cela
16:40et donc
16:40la démographie
16:42est un élément
16:42essentiel
16:43et puis
16:44il y a quelque chose
16:45qui concerne
16:45toutes les civilisations
16:46aujourd'hui
16:47qui est ce qu'on peut appeler
16:48l'américanisation du monde
16:49ou en tout cas
16:50et qui ne concerne pas
16:51que les Etats-Unis
16:52et qui est
16:53le fait que nous sommes
16:54rentrés dans une civilisation
16:55scientifique et technologique
16:57qui peut écraser
16:58les particularités
16:59et donc ça
17:00c'est évidemment
17:00un sujet civilisationnel
17:02il y a bien sûr
17:03les mouvements migratoires
17:04qui s'ils sont trop forts
17:07peuvent empêcher
17:08une civilisation
17:09d'être ce qu'elle est
17:10évidemment là aussi
17:11le phénomène
17:12n'est pas que français
17:13puisqu'on est rentré
17:13dans une période mondiale
17:15où il y a beaucoup de migrations
17:16notamment du fait
17:17des changements climatiques
17:18il faut donc
17:19regarder ces choses-là
17:20avec lucidité
17:21à certains égards
17:23les dépolitiser
17:24et les repolitiser
17:25les dépolitiser
17:25au sens où
17:26c'est dommage
17:27que ce soit parfois
17:28des thèmes
17:28mal regardés
17:29mal étudiés
17:30parce que
17:30objet de lutte politicienne
17:33alors même
17:33qu'il faut les repolitiser
17:35au sens où
17:35il faut avoir
17:36une politique de civilisation
17:38qui soit lucide
17:39sur ces très grands enjeux
17:40structurels
17:41qui ne valent pas
17:42pour l'année prochaine
17:42mais pour
17:43les décennies prochaines
17:44alors vous les pointez
17:45les dangers
17:46de la civilisation
17:46notamment
17:47de ce qu'est
17:48la civilisation française
17:50dans ses fragilités
17:51moi je vous pose
17:52une question
17:52est-ce que le néolibéralisme
17:54financier
17:55ne rêve-t-il pas
17:56finalement
17:56qui est la source
17:57de tous nos maux
17:59aujourd'hui
17:59d'une grande
18:00civilisation mondiale
18:02civilisation du marché
18:03autrement dit
18:04le marché de rive
18:04la gaillarde
18:05remplacé
18:06mais à l'échelle planétaire
18:07est-ce qu'il n'y a pas
18:08un risque là
18:09de monétarisation
18:10de la civilisation
18:11ce qu'il y a
18:11c'est qu'il y a
18:12des grandes tendances
18:13profondes
18:13derrière lesquelles
18:14en réalité
18:14il n'y a personne
18:15c'est comme
18:16des grandes vagues
18:17de l'histoire
18:17qui se présentent
18:18de nouveau
18:18il faut faire appel
18:19à Fernand Brodell
18:19qui d'une certaine façon
18:21nous a fait une histoire
18:22mondiale
18:23et parfois régionale
18:24du capitalisme
18:25et notamment
18:26dont l'une des traductions
18:27est la métropolisation
18:29du monde
18:29et cette logique
18:31marchande
18:32c'est pas péjoratif
18:33de parler de logique marchande
18:35ça fait partie
18:37de la culture
18:38a structuré
18:39cette métropolisation
18:41du monde
18:41et mon propos
18:41n'est pas de dire
18:42arrêtons cela
18:43parce qu'à la limite
18:44c'était d'ailleurs
18:44un propos
18:45en réalité impuissant
18:46si on dit cela
18:47c'est canalisons cela
18:49sachons
18:49être maîtres
18:51de notre destin
18:52et par exemple
18:53la métropolisation
18:54est en partie
18:55inévitable
18:56il y a des villes-monde
18:57qui structurent la planète
18:58aujourd'hui
18:59mais elle peut se faire
19:00soit au détriment
19:01de nos petites villes
19:02de nos villages
19:03soit au service
19:04de nos petites villes
19:05et nos villages
19:05et ça fait toute la différence
19:06Chine s'abîme la civilisation
19:08vous êtes d'accord
19:08complètement d'accord
19:09c'est évidemment
19:10totalement une illustration
19:11de la branche
19:13enfin de l'alternative
19:14négative
19:15dans ce que je dis
19:16nous avons connu
19:18des périodes
19:19où cela jouait
19:20positivement
19:20nous avons encore
19:21des traces de cela
19:22quand Toulouse
19:23est une capitale mondiale
19:24de l'aéronautique
19:25c'est au bénéfice
19:26des petites villes
19:27où on va avoir
19:28les sous-traitants
19:28de l'aéronautique
19:29donc dans ce sens-là
19:32dès lors qu'on a
19:32une vision
19:33de la façon
19:34d'irriguer
19:34économiquement
19:35culturellement
19:36le territoire
19:36alors il y a
19:38quelque chose à faire
19:38et c'est d'où le sens
19:39des propositions
19:39que je fais
19:40déjà pour retrouver
19:42notre vocation maritime
19:43qui a un impact
19:43énorme ensuite
19:44sur notre prospérité générale
19:46et ensuite
19:47mieux irriguer
19:48notre territoire
19:48et retrouver une politique
19:49d'aménagement
19:50du territoire
19:51comme il y en a eu
19:52à certaines périodes
19:54de notre histoire
19:54notamment
19:54dans les années 60
19:56et d'où l'idée
19:58d'une data plus
19:59de la réindustrialisation
20:00verte de notre pays
20:01du renouveau
20:02de l'agriculture
20:03qui est absolument essentiel
20:04puisque pas de civilisation
20:06sans les paysans
20:07qui sont à l'origine
20:09même de la civilisation
20:09française
20:10et donc
20:11cette approche
20:13c'est celle
20:13qui nous permettrait
20:14d'avoir une sorte
20:14de nouvel élan
20:15de civilisation
20:16ce qui est déjà arrivé
20:17dans notre histoire
20:18nous avons eu
20:18des hauts et des bas
20:19et nous avons eu
20:21des sursauts
20:21par exemple
20:22nous avons eu
20:22un bas démographique
20:23démographique
20:24très fort
20:24au 17ème siècle
20:26après avoir été
20:27fort au 16ème
20:28et on est reparti
20:29au 18ème siècle
20:29donc le fait
20:30d'avoir
20:31cette espèce
20:32de malaise
20:32du 20ème siècle
20:34et du début
20:35du 21ème siècle
20:35en France
20:36ne signifie pas
20:38que nous sommes perdus
20:38mais par contre
20:39maintenant
20:40il faut repartir
20:41de l'avant
20:41nous sommes avec
20:42Jean-Michel Blanquer
20:43nous sommes en train
20:43de réinventer
20:44sauver
20:45repenser la France
20:46d'une façon
20:46pertinente
20:47et très étudiée
20:48vous restez avec nous
20:49on se retrouve
20:49dans quelques instants
20:50midi 14h
20:53Sud Radio
20:54la France
20:55dans tous ses états
20:56nous sommes avec
20:57Jean-Michel Blanquer
20:58qui a écrit
21:00Civilisation Française
21:01chez Albain Michel
21:02un document
21:03de forte pédagogie
21:04vous avez été
21:05ministre de l'éducation
21:06c'est un cours d'histoire
21:08c'est un cours de sociologie
21:09c'est un cours de politique
21:10et je vous jure
21:11amis hommes politiques
21:13et femmes politiques
21:13élus de la nation
21:14si vous lisez ce document
21:16je ne dis pas
21:17que vous serez guéri
21:18ou que vous serez sauvé
21:19mais vous aurez une vision
21:20plus pertinente
21:21et plus intelligente
21:21de ce qu'il faut faire
21:22pour la France
21:23et du monde
21:23du monde qui nous attend
21:24Jean-Michel Blanquer
21:25on va mettre un peu
21:26les pieds dans le plat
21:28de la politique
21:29je vais vous taquiner
21:29un petit peu
21:30parce que
21:30qu'est-ce que je peux
21:31vous faire comme reproche
21:32qu'est-ce que je vais vous dire
21:33Jean-Michel Blanquer
21:34en 2016
21:34quand vous êtes engagé
21:35vous saviez déjà
21:36beaucoup de choses
21:37de tout ça
21:38vous y êtes allé quand même
21:39plein de bonnes fois
21:40je suis sûr
21:41aujourd'hui
21:41on est très très loin
21:43qu'est-ce que je peux
21:44vous dire d'autre
21:44que pour avoir écrit
21:46la moitié de ce que vous dites
21:47là-dedans
21:48de façon courageuse
21:49sur la république
21:49sur la laïcité
21:50sur la souveraineté
21:51d'autres se s'offraient
21:52tâter de réac
21:53voire de fachos
21:55c'est pas un chemin de Damas
21:56pour vous
21:57vous êtes pas
21:57mais quand même
21:58vous êtes d'accord
21:59que si la Macronie
22:01avait tenu plus compte
22:02de cette approche
22:04que vous avez de la France
22:05et vous représentez
22:06un mouvement
22:06dans la Macronie
22:07en 2017
22:07il y a cette ouverture
22:09bon sociale
22:10culturelle
22:11on sent qu'elle
22:12s'en est éloignée
22:13pourquoi ?
22:14d'abord
22:14est-ce que c'était bien
22:16des valeurs en commun
22:17que vous aviez tous ensemble
22:18en 2017
22:18est-ce qu'ensuite
22:20il y a eu divergence
22:21ou j'allais dire
22:22diversification
22:23qui fait que cette unité
22:25s'est disloquée ?
22:27alors il y a
22:28beaucoup de choses
22:28dans ce que vous dites
22:29ce qui est certain
22:29c'est que
22:30ce qui est écrit là
22:31je l'ai toujours pensé
22:32et d'ailleurs
22:33personne ne peut me mettre
22:34en contradiction
22:35avec des choses
22:35que j'ai pu dire ou faire
22:36précédemment
22:37au travers de ce que j'ai écrit là
22:39je pense l'avoir incarné
22:40autant que j'ai pu
22:41au ministère
22:42de l'éducation nationale
22:43et j'ai vraiment
22:45beaucoup cru
22:46et je crois encore
22:46d'ailleurs
22:47à ce qui était
22:48à mes yeux
22:50constitutif
22:51de ce que portait
22:52Emmanuel Macron
22:52en 2017
22:53c'est-à-dire
22:54le rassemblement
22:55en réalité
22:55aujourd'hui nous avons besoin
22:56de réunir les français
22:58et il y avait
22:59dans l'idée du dépassement
23:00des clivages
23:00quelque chose de vrai
23:02et peut-être quelque chose
23:03de risqué
23:03la chose vraie
23:05c'est celle qui expérimente
23:06tout président de la République
23:07une fois élu
23:08c'est que
23:08même si vous êtes élu
23:09par la droite
23:09ou élu par la gauche
23:10une fois que vous êtes président
23:11il faut rassembler les français
23:12et ça signifie pas
23:14s'entremou
23:15ça signifie
23:16être capable
23:17d'aller retirer
23:18dans notre sève démocratique
23:20ce qu'il faut faire de bien
23:21pour le pays
23:22c'est normal
23:23en tout cas il faut être
23:24dans cet état d'esprit
23:24sinon c'est grave
23:25donc le fait de penser ça
23:27en amont de l'élection
23:29et surtout
23:29de résoudre à l'époque
23:30la crise qui existait déjà
23:32en fait
23:32la crise politique
23:34qui était déjà là
23:34en partie
23:35me paraissait tout à fait
23:37valable
23:38et je ne renie rien
23:40de ma participation
23:41à cela
23:41d'autant plus que pour moi
23:43le sujet principal
23:44à mes yeux
23:44a toujours été
23:45l'éducation
23:45et je le pense toujours
23:47évidemment
23:47et que j'étais vraiment
23:49fier et honoré
23:49de pouvoir mener
23:50une politique
23:51de long terme
23:52j'insiste
23:52de long terme
23:53pour l'éducation nationale
23:55et donc quand je dis
23:56de long terme
23:57c'est que j'avais
23:5710 ans en tête
23:58non pas pour être
23:58moi-même 10 ans ministre
24:005 ans c'est déjà beaucoup
24:01mais c'est que
24:032 ministres sur 10 ans
24:04puissent vraiment
24:05mener une politique
24:06dont on a besoin
24:06puisque les sujets éducatifs
24:08comme certains autres sujets
24:09mais plus que n'importe quel sujet
24:11nécessitent
24:13une vision dans la durée
24:14de la constance
24:15parce que c'est pas
24:15du jour au lendemain
24:16que vous faites progresser
24:17le niveau des élèves
24:18il y a eu une dégradation
24:19sur une trentaine
24:20ou une quarantaine d'années
24:20donc c'est pas
24:22d'un coup de baguette magique
24:23que vous allez changer ça
24:24c'est par contre
24:25en plantant quelques graines
24:28de la bonne manière
24:28au bon endroit
24:29ce que je prétends avoir fait
24:31bien sûr
24:31ce qui vous vaut
24:32Jean-Michel Blanquer
24:32d'être à un moment donné
24:33en odeur de sainteté
24:34au prix de l'opinion française
24:35vous êtes même pressenti
24:37à un moment donné
24:38comme étant premier ministrable
24:39et puis tout d'un coup
24:40on ne sait pas pourquoi
24:41aussi vous allez nous expliquer
24:42le vent d'autre
24:43je me souviens
24:44que moi je dis
24:45pourquoi vous êtes conscient
24:46des enjeux
24:46de ce qui est dans cet ouvrage
24:48civilisation française
24:49quand vous prescrivez
24:50de commencer la scolarité
24:51à 3 ans
24:52et non pas à 6 ans
24:53c'est que vous avez compris
24:54que c'est à la maternelle
24:54qu'on réintroduit la civilisation
24:55et plus tôt on le fera
24:57mais on se portera
24:57on est bien d'accord
24:58ça c'est typiquement
24:58un message civilisationnel
25:00d'ailleurs
25:01l'instruction obligatoire
25:02avait été portée
25:03à 6 ans
25:04par Jules Ferry
25:05on n'avait jamais changé
25:07cet âge
25:07jusqu'à 2019
25:09et on l'a fait
25:10c'était un message
25:11sur l'importance
25:12de l'école maternelle
25:13c'est normal
25:13mais
25:14plusieurs choses
25:16que j'ai eu à dire
25:17ou à faire
25:17ont suscité
25:21une certaine violence
25:21des réactions
25:22que ce soit
25:22hors de mon camp
25:23ou dans mon camp
25:24introduire du savoir
25:25à 3 ans
25:25c'est pas bête
25:26introduire déjà du savoir
25:27dans un petit cerveau
25:283 ans
25:28mais je me suis expliqué
25:30de cela dans mon précédent livre
25:31qui s'appelait
25:31La Citadelle
25:32tout à fait
25:32où je montre comment
25:33si vous voulez
25:34à un moment donné
25:35se cristallisent
25:36des oppositions contre vous
25:37à partir du moment
25:38où vous franchissez
25:39certaines étapes
25:40la crise sanitaire
25:41n'a pas aidé aussi
25:42parce que
25:42aujourd'hui
25:43pardon de le dire
25:44mais quand on fait
25:45le bilan a posteriori
25:46je rappelle que la France
25:46a fermé 12 semaines
25:48pendant la crise sanitaire
25:50ses écoles
25:50les pays voisins
25:52Allemagne ou Italie
25:53c'est 38
25:53ça aurait pu être pire
25:54si vous n'aviez pas été là
25:55Jean-Michel Blanquer
25:55vous vous souvenez
25:56oui je le dis
25:57et vous êtes battu
25:58pour empêcher la deuxième
25:59bien sûr
26:00c'est un travail collectif
26:01et merci les professeurs
26:02de France
26:03d'avoir été de ce combat
26:04et merci le président
26:05qui à l'époque
26:06sur ce point là
26:07m'a pleinement soutenu
26:08mais en revanche
26:09la violence
26:11que vous suscitez
26:12dans ces moments là
26:12est extrême
26:14et il en reste
26:15quelque chose après
26:16c'est un peu comme
26:17quand vous menez une guerre
26:18et puis qu'après la guerre
26:19même si c'est vous
26:20qui avez raison
26:20on vous en veut
26:22de quelque chose
26:22et ne serait-ce que
26:24d'avoir incarné
26:24ce moment là
26:25et donc
26:26mais si vous voulez
26:27ce bilan là
26:28non seulement
26:28j'en rougis pas
26:29mais je pense que
26:29je l'ai mené
26:30de la manière républicaine
26:32avec priorité absolue
26:34aux enfants
26:34quitte à prendre moi-même
26:36des risques politiques
26:37importants
26:37et je pense que c'est ça
26:38gouverner la France
26:39c'est-à-dire
26:39c'est toujours avoir en tête
26:41le long terme
26:41donc notamment les enfants
26:43et savoir parfois
26:45prendre des coups
26:45et donc
26:46pour essayer de répondre
26:47plus complètement
26:48à votre question
26:48j'aurais aimé
26:50que le président
26:51de la république
26:51à l'issue de tout cela
26:53me soutienne vraiment
26:55c'est pas ce qui s'est passé
26:56parce que sur des sujets
26:57qu'on peut qualifier
26:58de régalien et républicain
26:59en effet nous avons commencé
27:01à avoir des divergences
27:01et alors qu'à mon avis
27:03je pouvais incarner
27:03auprès de lui
27:05une des dimensions
27:06de ce qu'il pouvait
27:07lui-même faire
27:08il a souhaité
27:10arrêter avec ça
27:11je vais être brutal
27:11mais comment est-ce qu'on peut
27:12avoir écrit ça
27:13civilisation française
27:14aujourd'hui
27:15avec tout ce que ça implique
27:16tout ce que ça envoie
27:17comme message
27:18tout ce que ça fait
27:19comme déduction
27:19et avoir été
27:21à un moment donné
27:21alors vous me dire
27:22c'est pas la même macronie
27:23quand on voit aujourd'hui
27:24ce qui est devenu
27:25la macronie autour
27:25de ce président
27:26et ce qui est dedans
27:27c'est antithétique
27:28c'est incompatible
27:30c'est vrai
27:32mais je fais une distinction
27:33très forte
27:33entre le premier quinquennat
27:34et le deuxième quinquennat
27:35très honnêtement
27:37sur le premier quinquennat
27:38on peut faire un bilan
27:39avec un actif
27:40et un passif
27:40mais l'actif est là
27:42il y a des choses
27:43bonnes qui ont été faites
27:44et je considère
27:44aujourd'hui
27:45quand vous avez
27:46400 000 enfants
27:47qui bénéficient
27:48du dédoublement des classes
27:49quand vous avez
27:50ce que je viens de dire
27:51quand on a installé
27:51devoir fait au collège
27:52et j'en passe
27:53c'est des meilleurs
27:54et puis
27:55après il y a aussi
27:57tout ce qui a été
27:57les informations fausses
27:59s'agissant par exemple
28:00de l'éducation
28:01par exemple
28:01on a martelé
28:02que les maths et les sciences
28:03avaient été abîmés
28:04par la réforme de l'UIC
28:04c'est complètement faux
28:05et je l'ai aussi démontré
28:07dans mon précédent livre
28:08c'est le contraire
28:08au moment où je vous parle
28:09il n'y a jamais eu
28:10autant d'élèves en France
28:11en prépa scientifique
28:12donc
28:12des graines d'avenir
28:13ont été semées
28:14le programme France 2030
28:16par exemple
28:17est un programme pertinent
28:18pour la France aujourd'hui
28:19donc il y a des choses
28:19qui ont été semées
28:20entre 2017 et 2022
28:22et puis
28:22quelque chose s'est perdu
28:23ça s'est vu
28:24dans la campagne présidentielle
28:25de 2022
28:26qui était une non-campagne
28:27et ce quelque chose
28:28qui s'est perdu
28:29c'est je dirais
28:30la jambe républicaine
28:31c'est-à-dire
28:32celle qui nous permet
28:32justement d'être rassemblés
28:33réunis
28:34derrière des idées simples
28:36comme l'autorité de l'état
28:37la laïcité
28:39le partage de la valeur
28:42par toute la nation
28:43tous ces sujets-là
28:45sont des clés
28:46de l'idée républicaine
28:47et c'est ça
28:48qui peut rassembler
28:49les français
28:49et c'est ça
28:49qui s'est perdu
28:50vous dites à un moment donné
28:51que les forces
28:52qui s'avancent
28:53en souhaitant
28:54la fin du vieux monde
28:56réfléchissent à deux fois
28:57avant de briser
28:58l'une des pierres angulaires
29:01de la civilisation humaine
29:03vous adressez directement
29:05à Emmanuel Macron
29:06on est d'accord
29:06puisque le leitmotiv de 2017
29:08c'était que
29:08le nouveau monde
29:09allait remplacer
29:10l'ancien monde
29:11on a vu ce que ça a donné
29:11non c'est pas du tout
29:12j'ai pas spécialement à l'esprit
29:13non non
29:13j'ai vraiment à l'esprit
29:14vraiment vous êtes sûr
29:15mon regard va au-delà
29:20c'est-à-dire je pense que
29:21il n'a même pas le droit
29:23il n'a même pas le droit
29:23il n'a pas le droit
29:24non non non
29:24en plus si vous voulez
29:26désormais être contre le président
29:27est devenu tellement
29:28un sport national
29:30si vous voulez
29:30que j'ai eu une envie
29:31d'y jouer
29:31et vous pourriez
29:33parce que vous avez été
29:34vraiment une des victimes
29:35injustes
29:36oui c'est vrai
29:37que j'ai quelques couteaux
29:38dans le dos
29:39je vous l'accorde
29:40mais néanmoins
29:41je reste en vie
29:42et je sais faire la part
29:43des choses
29:44et ne pas
29:45ne pas être dans
29:46ne pas crier
29:47avec les autres
29:48mais en revanche
29:50ce qui est
29:51ce qui est au-delà de ça
29:52ce qui est très important
29:53c'est que
29:54il y a beaucoup trop
29:55de désinvolture
29:56chez certains
29:57et je pense par exemple
29:58aux élites technologiques
30:00à ceux qui sont
30:01dans le monde de la tech
30:02etc
30:02beaucoup trop de désinvolture
30:04par rapport à ce qui est
30:06le socle civilisationnel
30:07et quand on fait ça
30:09ça revient à se couper
30:11de ses racines
30:11à l'éducation par exemple
30:13quel est aujourd'hui
30:14en deux mots
30:15la grande faille
30:17de notre système
30:17d'éducation nationale
30:18quel est le
30:19quel est la
30:20revenir
30:20il y en a plusieurs
30:21mais
30:22sans revenir sur des choses
30:25que j'ai eu à affronter
30:26dans le passé
30:27par rapport à la civilisation
30:28qu'est-ce qui fait du mal
30:28à la civilisation à l'école
30:29ce qui fait du mal
30:30à la civilisation
30:30je vais vous dire
30:31très simplement
30:31c'est
30:32nous savons aujourd'hui
30:33pour la France
30:34comme pour d'autres pays
30:35notamment
30:37ceux qui ont des langages
30:38alphabétiques
30:39que
30:39comment on entre bien
30:42dans la lecture
30:43l'écriture
30:44et les mathématiques
30:44il y a des choses
30:45parfaitement démontrées
30:46c'est basique
30:46ces choses là
30:48j'ai fait tout ce que j'ai pu
30:50pour les mettre en oeuvre
30:51et c'est ce qui fait
30:51c'est ce qui contribue
30:53à certains progrès
30:53du premier degré
30:54en France aujourd'hui
30:55parce que je
30:55je tiens vraiment à le dire
30:56devant vos auditeurs
30:57on entend tout le temps
30:59que le niveau se dégrade
31:00c'est vrai en partie
31:01mais pas partout
31:03et pas à l'école primaire
31:04aujourd'hui
31:04où il y a un espèce
31:06de début
31:06de petit bourgeon
31:07des politiques
31:07que l'on a mené
31:08c'est petit
31:09c'est faible
31:09ça n'a pas été suffisamment
31:11piloté depuis 2022
31:12mais il y a une étude
31:13notamment
31:14et c'est vérifié
31:14il y a notamment
31:15l'étude PEARLS
31:15de 2023
31:16qui le montre
31:17ou même
31:17regardez les dernières
31:18évaluations nationales
31:19qui sont sorties
31:19il y a quelques jours
31:20c'est contrasté
31:21c'est pas assez
31:23ça va pas assez loin
31:24il y a des
31:25dans certains territoires
31:26il y a des régressions
31:27etc
31:27mais quand on veut
31:29on sait de quelle façon
31:30progresser
31:31et je vous dirai par exemple
31:32un exemple que j'ai
31:33parce que je suis un ancien
31:33recteur de Guyane aussi
31:34tout récemment
31:35on a mis en oeuvre
31:37ces outils là
31:38en Guyane
31:38et on a des progressions
31:40spectaculaires
31:407 points de mieux
31:41en lecture
31:42au CP
31:43c'est énorme
31:44d'une année sur l'autre
31:44et bien
31:45on le sait
31:47certains pays francophones
31:49d'ailleurs
31:49qui ont regardé
31:50ce qu'a fait la France
31:50l'ont fait
31:50et progressent vite
31:51et nous
31:51nous ne progressons pas
31:52assez vite
31:53parce que
31:53vous avez des résistances
31:54de terrain
31:55sur ces sujets là
31:56et donc
31:57ça c'est civilisationnel
31:58parce que nous sommes
31:59une civilisation
31:59si tout le monde
32:00est à l'aise
32:01avec les savoirs fondamentaux
32:02lire, écrire, compter
32:03respecter autrui
32:04c'est fondamental
32:05pour faire société
32:06et bien
32:07on sait comment faire
32:09et on a commencé
32:10à le faire
32:10on ne le fait pas
32:11assez vite
32:12pas assez fort
32:12parce qu'il y a
32:13trop d'idéologie
32:14qui est mise par certains
32:15face à ça
32:16on est avec
32:17Jean-Michel Blanquer
32:18nous dissertons
32:19civilisation française
32:20avec un échange
32:22passionnant
32:22vous restez avec nous
32:23et on conclut
32:24parce qu'il y a
32:25encore
32:25beaucoup de choses
32:26à dire
32:27midi 14h
32:30Sud Radio
32:31la France
32:33dans tous ses états
32:34nous sommes avec
32:35Jean-Michel Blanquer
32:36auteur de
32:37civilisation française
32:38c'est plus qu'un programme
32:39c'est un projet
32:40c'est une histoire
32:41c'est une analyse
32:42non seulement
32:42de l'histoire de France
32:43de la société française
32:44et en même temps
32:46voilà
32:46un recueil de projets
32:48pour l'avenir
32:48vous dites
32:48Jean-Michel Blanquer
32:49à la fin de votre ouvrage
32:51la question existentielle
32:52nous est posée
32:53l'éternelle question existentielle
32:54être ou ne pas être
32:56donc là on est chez Shakespeare
32:57continuerons-nous à vivre
32:59à hauteur de civilisation
33:01j'entends déjà
33:01les cris d'offrir
33:02de certains
33:03à la seule évocation
33:04de ces mots
33:04ne les écoutons plus
33:06ils sont les apôtres
33:06du déclin
33:07et à leur façon
33:08ils le chérissent
33:10car ils ont cessé
33:10de vouloir
33:12laissons-les
33:13à leur projet de néant
33:14et tournons-nous
33:15vers notre France aimée
33:16la France était là
33:17avant nous
33:18elle est là
33:18après nous
33:19il nous appartient
33:21de la redresser
33:21loin des idéologies
33:23et des modes
33:23en refusant
33:24autant l'immobilisme
33:25que l'agitation
33:26sans boussole
33:27c'est en marchant
33:28l'oeil rêvé
33:29à notre étoile
33:29que nous continuerons
33:31à faire civilisation
33:32vous êtes sacrément optimiste
33:33quand même
33:34nous devons l'être
33:35c'est d'ailleurs
33:36un devoir
33:37que nous avons
33:37vis-à-vis de nos enfants
33:38moi ce qui me frappe
33:40c'est que
33:40nos enfants
33:42ne vivent pas
33:42avec des problèmes matériels
33:44plus grands
33:44que ceux que
33:45nous avions
33:46quand nous avions leur âge
33:47en général
33:47ou en moyenne
33:48en revanche
33:49les discours
33:51qui environnent nos enfants
33:52sont beaucoup plus gris
33:53que ceux que nous avions
33:54quand nous étions enfants
33:55et évidemment
33:56c'est une sorte de cercle vicieux
33:57c'est-à-dire le pessimisme
33:59entraîne
33:59le manque de confiance en soi
34:01qui lui-même entraîne
34:02finalement un mal-être
34:03et on parle beaucoup
34:04de la santé mentale
34:05des jeunes aujourd'hui
34:06à mon avis
34:07un des ingrédients
34:08pas le seul
34:08mais c'est
34:09cette espèce de sinistrose
34:11que nous entretenons
34:12à tort
34:13donc
34:13notre pays
34:15doit retrouver
34:15le sens
34:15de la vaillance
34:17vous voyez
34:17quand vous regardez
34:18l'équipe de France
34:18de rugby
34:19aujourd'hui
34:20ou dans les temps précédents
34:21elle a gardé ça
34:23et le rugby français
34:25garde cet esprit français
34:26par exemple
34:27de perdre beaucoup
34:28à la première mi-temps
34:29et finalement
34:29de gagner la partie
34:30en se revigorant
34:32en second mi-temps
34:33cette vaillance française
34:35comme dirait Albala Desjaux
34:36cette capacité
34:38à être créative
34:40et cette capacité
34:41aussi à croire en soi
34:42cette énergie
34:43ce qui faisait
34:44l'admiration du monde
34:45jusqu'à ce que nous
34:47ne croyions plus
34:47en nous-mêmes
34:48on doit la retrouver
34:49et nous le devons
34:50à nos enfants
34:50que disent les Italiens
34:51la furia française
34:52la furia française
34:53oui absolument
34:54dès le 15e siècle
34:56ce mot est utilisé
34:57par les Italiens
34:57parce que
34:59tout simplement
35:00ils ont vu
35:01l'énergie française
35:03dans la bataille
35:04et les armées
35:04de Val-lupier
35:05de 1793
35:06à Val-Mille
35:07c'est la vaillance française
35:10bien sûr
35:10comme les troupes napoléoniennes
35:11d'ailleurs
35:12et donc cette
35:12cette vaillance
35:14on doit la retrouver
35:15encore une fois
35:15je ne dis pas ça
35:16parce que je serais
35:17un optimiste B.A.
35:18qui ne voit pas les problèmes
35:18les problèmes
35:19je les vois
35:19ils sont énormes
35:20et c'est ce que je décris
35:21aussi dans le livre
35:22et puis vous dites
35:22que ça peut capoter
35:23surtout
35:23je dis même
35:24qu'on peut
35:25on peut effectivement
35:26on peut périr
35:27le péril existe
35:28donc je ne le nie pas
35:29en revanche
35:30là où est le péril
35:33naît aussi l'espoir
35:34c'est ce qu'a dit
35:35Holderlin
35:36et c'est vrai
35:36bien sûr
35:37je veux recevoir
35:40tout à l'heure
35:40Arnaud Benedetti
35:41puisque le président
35:42de la République
35:42s'est inquiété
35:43qu'aux prochaines élections
35:44ça soit
35:44l'intelligence artificielle
35:46Tchadjipiti
35:47qui détermine
35:48ou j'allais dire
35:49incite le vote
35:50des français
35:51j'ai envie de vous
35:52de poser une question
35:52parce que
35:53vous abordez bien entendu
35:55la question du numérique
35:55très importante
35:56est-ce qu'il y a un risque
35:58si tout ce que vous avez évoqué
35:59sur cette perte de valeur
36:00cette perte de repère
36:01cette renonciation
36:02à des principes
36:03que finalement
36:04l'IA
36:06devienne une CA
36:07c'est-à-dire
36:07l'intelligence artificielle
36:08devienne une immense
36:09civilisation artificielle
36:11il y a un risque
36:12potentiel ou non ?
36:14oui comme sur tous les sujets
36:15nous sommes à la croisée
36:16des chemins
36:17c'est-à-dire
36:17on voit bien que
36:19ce serait en quelque sorte
36:20le pompon
36:22si vous me permettez
36:22l'expression
36:23l'acmé
36:25d'une tendance
36:27qui existe
36:28depuis plus d'un siècle
36:29et qui est
36:30la technologisation
36:31du monde
36:31et la disparition
36:33de l'humain
36:34derrière la technologie
36:35ce risque-là
36:36il existe
36:36l'hypothèse inverse
36:39existe aussi
36:39notre maîtrise
36:41de l'intelligence artificielle
36:42peut nous apporter
36:43énormément
36:44lorsqu'il s'agit
36:45de maîtriser
36:47des problèmes complexes
36:47par exemple
36:48demain
36:49le renouveau
36:49de la biodiversité
36:50sur notre territoire
36:51voilà un grand sujet
36:52moi je crois
36:53et c'est d'ailleurs
36:54des sujets
36:54auxquels je travaille
36:55très concrètement
36:56au fait que
36:57on peut sur un territoire
36:58donné
36:59renouveler la biodiversité
37:00la rénover
37:01la retrouver
37:01voilà
37:02un élan civilisationnel
37:04de sursaut
37:05et bien
37:06l'intelligence artificielle
37:07peut être un outil
37:08pour des choses pareilles
37:09parce que c'est des choses
37:10très complexes
37:11qui nécessitent
37:12du calcul
37:13sur les interactions
37:14du vivant
37:14et donc demain
37:15l'intelligence artificielle
37:16peut être à notre service
37:17et donc
37:18l'enjeu
37:19pour le coup
37:20c'est un enjeu français
37:21mais c'est un enjeu mondial
37:22universel
37:23sur la destinée humaine
37:24et la France
37:26doit apporter sa pierre
37:27non seulement dans la réflexion
37:28mais dans l'action là-dessus
37:29de nouveau
37:30nous ne sommes pas
37:31nécessairement à la traîne
37:32là-dessus
37:32parmi les meilleurs ingénieurs
37:34du monde
37:34sur l'intelligence artificielle
37:35vous avez des français
37:37vous avez une certaine façon
37:39française de voir le monde
37:39qui est adaptée
37:41au défi
37:42des temps
37:43que nous abordons
37:43pour autant
37:44science
37:45sans conscience
37:45n'est que ruine de l'âme
37:46vous acquiescez
37:47à 3000%
37:48cette phrase de Rabelais
37:49et on est en plein dedans
37:50et on est en plein dedans
37:51tout à fait
37:51et donc
37:53nous savons
37:54ce que sont
37:55les problèmes
37:56nous pouvons entrevoir
37:58ce que sont
37:58certaines solutions
37:59encore faut-il
38:00avoir l'énergie
38:01et la volonté
38:01d'aller
38:02c'est ce que j'appelle
38:03la charrue
38:04guidée par une étoile
38:06c'est-à-dire
38:07il faut savoir
38:08pourquoi on veut faire les choses
38:09et vers quoi on veut aller
38:10et donc ça nécessite
38:12d'avoir un projet de société
38:13qui est un projet de civilisation
38:14aujourd'hui
38:15il n'y a que les extrêmes
38:16qui proposent quelque chose
38:18comme un projet de société
38:19aux jeunes en particulier
38:20d'où certaines dérives contemporaines
38:22et même si vous regardez
38:25le fondamentalisme islamiste
38:26à sa façon
38:26il propose quelque chose
38:27quelque chose
38:28nous paraît
38:29tout à fait
38:30à écarter
38:31mais c'est un projet
38:32et c'est pour ça
38:34le marxisme en est éteint
38:35des projets
38:36comme ça
38:37si on est républicain
38:38et démocrate
38:39on doit souhaiter
38:40un projet
38:40de société républicain
38:42et démocrate
38:42qui fasse envie aux jeunes
38:43qui disent
38:44demain ça ira mieux
38:45et ça ira mieux
38:46parce qu'on va réhabiter
38:47nos villages
38:48parce qu'on va renouveler
38:49notre industrie
38:50et notre agriculture
38:51parce qu'il y aura
38:52de quoi faire
38:53parce qu'on pourra
38:53fonder des familles
38:54qu'on pourra vivre
38:55heureux en France
38:56parce qu'on sera fier
38:57de notre culture
38:57etc.
38:58et bien
38:59ce projet de société
39:00il est possible
39:01et d'ailleurs
39:01il vient prendre
39:02pour le coup
39:02dans la sève
39:03je vous prends au mot
39:04Jean-Michel Blanquer
39:05je ne vais pas vous faire
39:06l'injure
39:07de vous demander
39:07si
39:08civilisation française
39:09et votre programme politique
39:11d'une éventuelle candidature
39:12à la présidence de la république
39:14je n'y pense pas
39:14et ça serait trop
39:15avec votre droit
39:16et quelque part
39:17vu ce que vous mettez là-dedans
39:18si on l'appliquez
39:18vous ou quelqu'un d'autre
39:19ça serait pas mal
39:20est-ce que pour autant
39:22ce document politique
39:23là il n'est plus seulement
39:24culturel, historique
39:25et philosophique
39:26ce document politique
39:28vous le mettez à disposition
39:29de toute bonne volonté
39:30de toute femme
39:31ou homme français
39:32qui voudrait sortir
39:34cette nation
39:34et cette république
39:36pour lui redonner
39:36un côté civilisationnel
39:38vous êtes prêt
39:38à vous engager
39:39à vous mobiliser
39:40tout à fait
39:40c'est vraiment exactement ça
39:41j'ai fait ça
39:42donc c'est un programme
39:43vous êtes d'accord
39:43ça peut servir de programme
39:44oui c'est un programme
39:44il n'y a aucun doute
39:45ça veut pas dire
39:46que je suis candidat
39:46mais ça veut dire
39:47que c'est un programme
39:47ça veut dire que c'est un programme
39:48d'ailleurs qui peut être
39:50pour une élection présidentielle
39:51et même un peu au-delà
39:51c'est un programme
39:52pour 4 élections présidentielles
39:53l'horizon fixé
39:54il est autour de 2050
39:55par exemple
39:56quand je dis que nos
39:56deux grands ports
39:57qui sont Le Havre et Marseille
39:58doivent devenir
39:59des ports
40:00de premier plan européen
40:02et pouvoir faire jeu égal
40:04voire dépasser
40:05les ports du nord de l'Europe
40:06c'est évidemment
40:08un programme à 30 ans
40:09mais c'est ce qu'on était
40:10capable de faire autrefois
40:11ce que faisait la DATAR
40:13sur l'aménagement du territoire
40:14et la planification
40:15et la planification
40:16bien sûr
40:17et donc
40:17d'où les idées aussi
40:19de retour de liberté locale
40:21forte
40:22articulée
40:22à une vision non moins forte
40:24de l'Etat
40:25et la planification
40:26peut aider à cela
40:26donc la cathédrale de Chartres
40:28il y a celui qui dit
40:28je casse des cailloux
40:29l'autre qui dit
40:29je taille des pierres
40:30l'autre qui dit
40:30je construis une cathédrale
40:31vous êtes d'accord
40:32que la pierre fondamentale
40:33de cette civilisation française
40:35c'est l'école de la République
40:36Jean-Michel Blanquer
40:37bien sûr
40:37et tout commence par l'enfance
40:39une société qui va bien
40:40c'est une société
40:41qui mise sur son enfance
40:42j'ai parlé de la démographie
40:43j'ai parlé d'éducation
40:44de façon générale
40:46que ce soit nos choix
40:47immatériels
40:48ou nos choix matériels
40:49comme les choix budgétaires
40:50doivent nous amener
40:51à donner la priorité absolue
40:52à ce qui se passe
40:53entre 0 et 10 ans
40:54et donc ça signifie
40:56les crèches
40:57l'école partout
40:58et avec
40:59les moyens nécessaires
41:01la bienveillance générale
41:04de toute la société
41:05vis-à-vis de ce qui se passe
41:06pour l'enfance
41:06pas seulement à l'école
41:07d'ailleurs
41:07mais pendant les vacances
41:08pendant les week-ends
41:09que ce soit du temps intelligent
41:11qu'on réancre les enfants
41:12dans la nature
41:13et dans la culture
41:14tout ça
41:14c'est le projet
41:15d'une société aussi
41:16et c'est possible
41:17on sent bien que vous êtes parti
41:18trop tôt
41:19Jean-Michel Blanquer
41:19je vais vous dire
41:20je vais résumer
41:21ce titre
41:23civilisation française
41:24et bien tout simplement
41:25je vais vous dire
41:26vaste programme
41:27comme a dit
41:28le général de Gaulle
41:29c'est un vaste programme
41:30et on se réjouit
41:31d'avoir aujourd'hui en France
41:33des programmes
41:33qui nous permettent
41:34déjà d'échanger
41:35et peut-être certainement
41:36à ceux qui voudront bien
41:38vous lire
41:39pas l'apprendre par coeur
41:40mais sans imprégner
41:41des solutions
41:42à mon avis
41:43très pertinentes
41:44de la façon
41:44dont on peut
41:45tirer ce pays
41:46du marage
41:46dans lequel il est plongé
41:47merci d'être venu
41:49Jean-Michel Blanquer
41:49à très bientôt
41:50je pense qu'on aura
41:51l'occasion de se revoir
41:52parce que ce qui est
41:53contenu dans ce livre
41:54suscitera certainement
41:55j'allais dire
41:56des interrogations
41:56que l'actualité
41:57auxquelles l'actualité
41:59demandera des réponses
42:00pour l'instant
42:00on va rejoindre
42:01Brigitte Laé
42:02alors c'est pas
42:03civilisation française
42:04c'est la civilisation
42:05de l'amour
42:05et des sentiments
42:06mais ça fait partie aussi
42:07du bonheur
42:08d'être français
42:09merci Jean-Michel Blanquer
42:10à bientôt
42:10Sous-titrage Société Radio-Canada
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