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  • il y a 3 jours
Avec Mathieu Bock-Côté, journaliste, auteur de "Les deux occidents" éd. La Cité

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##LE_FACE_A_FACE-2025-11-11##

Catégorie

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News
Transcription
00:00France dans tous ses états, le face à face.
00:04Nous célébrons le 11 novembre, qui fut une grande fracture,
00:07et nous sommes ici sur ce plateau avec une sommité,
00:12Mathieu Bobcote, qui va nous parler d'une autre fracture.
00:14Mathieu Bobcote, vous êtes un perturbateur endoctrinien.
00:18Je vais vous dire pourquoi.
00:19Pas mal.
00:20Nous avions eu Francis Fukuyama, avec la fin de l'histoire, rebuté.
00:23L'histoire n'est pas terminée, elle n'est pas morte, on le sait très bien.
00:26Nous avions le choc des civilisations, rebuté.
00:29L'achide et l'Inde entrent dans la danse et échangent la donne.
00:32Nous avions, enfin, le camp du bien et le camp du mal.
00:35C'était si facile, c'était réglé, rebuté.
00:36Le plus salaud des deux n'est pas celui qu'on croit.
00:38Et vous voilà, j'allais dire, bordel, avec les deux Occidents.
00:43Avec votre accent si caractéristique de ces quelques arpents de neige
00:47que la France a abandonnés sur les plaines d'Abraham,
00:50et je garde mon calme en disant ça, sans jeu de mots,
00:53vous nous apportez une nouvelle définition d'une fracture occidentale.
00:57celle-là, les deux Occidents, donc vous dites bien, il y a deux Occidents,
01:01et en plus, c'est très clair, géographiquement, c'est l'Atlantique qui les sépare.
01:05Et vous nous annoncez des jours difficiles avec cette nouvelle fracture occidentale.
01:09J'allais dire, c'est le nouveau schisme, c'est le schisme de l'Occident,
01:12mais là, c'est un vrai schisme,
01:13et vous laissez entendre que ça pourrait, j'allais dire,
01:16ouvrir des situations extrêmement conflictuelles.
01:18Ah ben, je suis absolument d'accord.
01:19En fait, je cherche à conceptualiser dans cet ouvrage
01:22qui avait comme titre de travail,
01:24mais heureusement, mon éditrice m'a rappelé
01:25qu'un titre, plus c'est court, mieux c'est.
01:27Aux éditions de la Cité.
01:28Exactement, aux presses de la Cité.
01:29Le titre d'origine, c'était des deux Allemands aux deux Occidents.
01:32Donc, l'idée était la suivante.
01:34Il y a aujourd'hui, dans le monde occidental,
01:36une fracture géographique, évidemment,
01:38donc traversée la faille atlantique,
01:40mais idéologique surtout,
01:41entre deux définitions contradictoires du monde occidental.
01:44Donc, deux définitions de la démocratie,
01:45deux définitions de la liberté d'expression,
01:47deux définitions de l'économie aussi,
01:49deux définitions de ce qu'est l'Occident,
01:50de ce qu'est le patrimoine civilisationnel qu'est le nôtre.
01:53Et ça s'inscrit dans une histoire
01:56qui est, je dirais, l'éclatement, l'épuisement
01:58du cycle de 1989.
02:00Le cycle de 1989, vous avez référé à Fukuyama.
02:02On pourrait dire que c'était, avec la chute du communisme,
02:05on bascule dans une forme d'utopie mabélienne.
02:08Donc, on ne se contente pas de dire
02:09l'URSS est tombée,
02:10les peuples dominés par les soviétiques sont libérés.
02:14On entre dans l'utopie mondialiste,
02:15l'utopie mabélienne.
02:16Donc, fin des frontières, fin des nations,
02:18fin des terroirs, fin des identités,
02:20fin des cultures,
02:21passage de diversité des peuples
02:22à l'interchangeabilité des populations,
02:24sans frontiérisme généralisé.
02:26Mais au même moment,
02:27cette histoire, on peut la raconter autrement.
02:29Pendant une trentaine d'années,
02:31il y a une forme de contestation
02:32qu'on va nommer populiste, identitaire, conservatrice,
02:35mais qui était toujours traitée à la manière
02:37d'une forme des derniers spasmes
02:38d'une humanité agonisante.
02:40Le monde d'avant, le paléo-Occident,
02:42les conservateurs arriérés.
02:43Or, il se trouve que depuis quelques années,
02:46cette contestation dite populiste
02:48a progressé, progressé.
02:49D'abord, à la périphérie de l'Empire,
02:52qu'elle est souvent dans les pays de l'Est.
02:54En Europe occidentale,
02:55elle était confinée
02:56à la fonction tribunicienne du politique,
02:58les partis qui étaient extrêmes-droitisés.
03:00Mais là, l'an passé,
03:01elle est victoire électrique.
03:03En fait, on pourrait dire Brexit
03:05ou si Trump un,
03:06mais surtout l'an passé,
03:07victoire de Donald Trump
03:08qui fait en sorte que cette insurrection
03:10prend le pouvoir au cœur de l'Empire
03:11à Washington
03:12avec une réaction européenne assez vive.
03:14Et là, on voit les deux Occidents
03:15se manifester devant nous.
03:16Vous donnez une définition très précise
03:18de la situation.
03:18Vous dites que c'est à ce choc
03:19au cœur même de la démocratie occidentale
03:21ou ce qui passe pour tel,
03:22on viendra à pourquoi vous dites
03:23ce qui passe pour tel,
03:24qu'est consacré le présent ouvrage.
03:26J'entends ici raconter le choc
03:27entre la rébellion et l'Empire
03:29qui contre-attaque.
03:29Mais l'allusion,
03:30il s'agit d'un moment suspendu
03:32dans l'histoire
03:33où la légalité et la légitimité
03:35ne coïncident plus nécessairement
03:36où les institutions
03:38ne font plus consensus.
03:40C'est terrifiant comme bilan.
03:42Donc il y a un monde légal
03:43et un monde légitime.
03:44On pourrait presque raconter
03:45l'histoire de la Ve République
03:46ainsi avec ce rappel.
03:47La Ve République naît
03:48dans un moment de dissociation
03:49de la légalité et de la légitimité.
03:52On pourrait dire que la Ve République
03:53ne naît pas dans des circonstances virginales.
03:55La légitimité l'emporte sur la légalité
03:57tout en maquillant ça
03:59sous le signe de la continuité juridique.
04:01Aujourd'hui,
04:01qu'est-ce qu'on voit par exemple
04:02en Europe ?
04:02Avec un risque de coup d'État en plus,
04:04plus ou moins.
04:04Peut-être que ça l'était
04:05un peu ce que je suis cité.
04:07Le général de Gaulle
04:08a su maquiller les choses correctement
04:09pour fonder une démocratie autrement.
04:11Mais qu'est-ce qu'on voit aujourd'hui
04:12dans le monde occidental ?
04:13On voit de plus en plus
04:14des populations
04:15qui sont traitées
04:15comme des populations factieuses.
04:17Donc on est une élite
04:19qui nous dit
04:19mais ce peuple finalement
04:21a tort
04:22et ce peuple est dangereux,
04:24il est factieux,
04:24il est inquiétant,
04:25il est traversé
04:26par trop de préjugés.
04:27Dès lors,
04:27qu'est-ce qu'on doit faire ?
04:28Eh bien,
04:29il faut verrouiller
04:30les institutions
04:30pour empêcher
04:31la révolte populaire
04:33de se traduire
04:33en moments politiques nouveaux.
04:35Et là,
04:35on le voit notamment
04:36avec cette chose
04:36très particulière
04:37qui est la redéfinition
04:38de l'État de droit.
04:39L'État de droit,
04:40pour vous,
04:40pour moi probablement,
04:41c'était globalement
04:42la défense
04:44des libertés publiques,
04:44le contrôle
04:45de constitutionnalité
04:46des lois
04:46en fonction
04:47de l'interprétation
04:48donnée par le constituant.
04:49Et là,
04:49ça a changé complètement.
04:51On est aujourd'hui...
04:51Le concept de Montesquieu,
04:52on va dire.
04:53Jusqu'aux années 70,
04:55pourrait-on dire.
04:56Jusqu'à Raymond Aron.
04:57Or,
04:57il y a un basculement
04:58jusqu'au général de Gaulle.
04:59Et là,
04:59il y a un basculement
05:00ces dernières années
05:01où on dit
05:01devant un peuple factieux,
05:02un peuple inquiétant,
05:03un peuple réactionnaire,
05:04un peuple qui sent mauvais,
05:05il faut autrement dit
05:06empêcher ce peuple
05:08de pousser l'insurrection,
05:10la jacquerie
05:10jusqu'au changement de régime.
05:12Donc là,
05:12qu'est-ce qu'on voit ?
05:13Et là,
05:13il y a quatre événements
05:14qui me semblent importants.
05:15Eh bien,
05:16il faut mater
05:16la souveraineté populaire
05:17insurgée.
05:18Premier élément,
05:19l'annulation
05:19d'une élection en Roumanie
05:20en décembre 2024,
05:22qui m'a marqué,
05:23pour ne pas dire traumatisé.
05:24Le résultat
05:25de l'élection des plaies,
05:26on l'annule
05:26sous des prétextes fallacieux.
05:28Deuxième exemple,
05:29en Allemagne.
05:29Je n'ai pas de sympathie
05:30particulière pour l'AFD,
05:31loin de là,
05:32mais vouloir interdire
05:33le principal parti d'opposition,
05:35on n'avait pas pensé
05:36à ça depuis longtemps.
05:37En France,
05:382021-2022...
05:39Ou pardon,
05:39ou en faire voter
05:40comme en Irlande.
05:40Ah oui, bien sûr.
05:41On vote,
05:42vous allez voter
05:43jusqu'à voter oui.
05:44Et là, c'est bon.
05:45Et ensuite,
05:452021-2022 en France,
05:48avec la séquence
05:50Le Pen-Zemmour,
05:51vous croyez
05:51que vous pouvez l'emporter.
05:52Et là,
05:53Laurent Fabius et d'autres
05:54disent,
05:54faites un instant,
05:55si jamais ils l'emportent,
05:56ils ne pourront pas
05:56tenir leur référendum.
05:58Nous allons programmer
05:59en quelque sorte
06:00son caractère
06:00anticonstitutionnel.
06:01On va verrouiller
06:02l'usage possible
06:02du référendum.
06:04Et plus rapide,
06:04plus récemment,
06:05en Grande-Bretagne,
06:06on a quand même
06:06le retour d'une forme
06:07de police politique
06:08qui nous rappelle
06:08certaines pages de Kundera.
06:09C'est-à-dire,
06:11vous faites un tweet
06:11et à 6h du matin,
06:12la police vient cogner
06:13chez vous pour dire
06:14« Toc, toc, toc,
06:15monsieur,
06:15il y a deux mois,
06:15il y a six mois,
06:16vous avez fait un tweet
06:17inquiétant. »
06:17Ça, c'est un exemple
06:18que vous citez
06:18si souvent.
06:19Qui m'obsède.
06:20Dans le monde occidental,
06:21normalement,
06:22on ne se faisait pas
06:23déranger chez soi
06:24tout le matin
06:24pour avoir fait un tweet
06:26qui déplaît aux autorités.
06:28Or...
06:28Si, mais dans d'autres régimes.
06:29Oui, justement,
06:30mais pas dans l'Occident
06:31qui était le nôtre.
06:32Or, il se trouve
06:32que notre Occident
06:33devient aujourd'hui...
06:39Nous sommes les nouveaux
06:41pays de l'Est.
06:42Et il y a quelque chose
06:43d'assez inquiétant
06:44avec ça,
06:45c'est que l'extension
06:46du domaine du propos haineux,
06:47l'extension du domaine
06:48du propos qu'on ne doit
06:49plus débattre avec lui,
06:51mais conduire devant
06:52les tribunaux
06:52ceux qui le tiennent,
06:53ne s'assustent.
06:54Ajouter à ça la lutte
06:55contre la désinformation,
06:56ce qu'on nomme désinformation,
06:57c'est-à-dire toute
06:58hiérarchisation de l'information
06:59qui déplaît au régime,
07:00eh bien, il y a une tentation
07:01autoritaire,
07:02et peut-être même plus
07:02qui s'exprime,
07:03en Europe occidentale.
07:04Vous citez même
07:04Éric Konecker,
07:05l'ancien leader de la RDA
07:06qui réfugiait au Chili,
07:07et qui dit,
07:08mais la RDA,
07:08il y avait un pluralisme,
07:09voilà.
07:11Absolument,
07:11vous êtes bien aimable
07:12de le noter,
07:12parce que c'est un passage
07:13important du livre pour moi,
07:14et ça a été peu noté
07:14jusqu'à présent.
07:15On a qu'à dire,
07:16il y a un pluralisme,
07:17mais dans le respect
07:18du socialisme.
07:19Mais aujourd'hui,
07:19on nous dit,
07:20il y a un pluralisme,
07:20disent-ils,
07:21mais dans le respect
07:21de ce qu'ils appellent
07:22l'état de droit,
07:23l'idéologie diversitaire,
07:25et si vous vous sortez
07:26de l'idéologie obligatoire
07:27imposée,
07:28dès lors,
07:29vous êtes hors
07:29du pluralisme légitime.
07:31Et notez,
07:31soit dit en passant,
07:32Éric Konecker,
07:33et c'est pour ça
07:33que je fais la comparaison,
07:34en 89,
07:35lui,
07:35il dit,
07:36on ne doit rien,
07:37rien céder aux mouvements
07:37démocratiques et nationaux
07:39qui s'expriment en ce moment,
07:40parce que la moindre brèche
07:41dans ce qu'on appelait
07:42le mur antifasciste,
07:43dans le mur de Berlin,
07:44la moindre brèche
07:45nous fera tomber.
07:46Eh bien,
07:46de la même manière,
07:47aujourd'hui,
07:47j'ai l'impression que celle
07:48que j'appelle tendrement
07:49la Kaiser von der Leyen
07:50considère que la moindre brèche
07:52dans l'orthodoxie européiste
07:53pourrait entraîner
07:54une forme de chute
07:55du régime européen,
07:56de l'oligarchie
07:57qui la porte,
07:57de la nomenclatura
07:58qui l'accompagne,
07:59et dès lors,
07:59il y a la tentation autoritaire
08:00de nos élites,
08:01mais au nom d'une défense
08:02de la démocratie.
08:03C'est pervers.
08:04L'image du Kaiser est très bien,
08:05on la voit très bien
08:05avec sa casque à pointe,
08:06en plus,
08:07donc elle est fermée.
08:07Elle a une caricature
08:09des mauvais côtés
08:10de l'aspect germanique.
08:11Le Premier ministre
08:12Tusk polonais a dit
08:15je ne savais pas
08:15que Mme von der Leyen
08:16faisait encore partie
08:17du gouvernement
08:17de l'Allemagne.
08:19Donc,
08:19on verrouille les institutions
08:20à travers une redéfinition
08:21de l'état de droit
08:22devenue structure
08:23explicitement répressive
08:24des aspirations profondes
08:26du ou des peuples.
08:27On y est.
08:28Donc,
08:28la démocratie,
08:29là aujourd'hui,
08:29elle est entamée,
08:30elle est menacée.
08:31On nous fait le coup
08:32ensuite de la modification
08:33de la définition
08:33de la démocratie.
08:34La démocratie libérale,
08:35normalement,
08:35c'est la souveraineté populaire
08:36et les libertés publiques,
08:37puis avec le curseur
08:39qui se déplace
08:39entre les deux pôles.
08:40Aujourd'hui,
08:41on nous explique
08:41que la démocratie
08:42a de moins en moins
08:43à voir
08:44avec la souveraineté populaire.
08:45Donc,
08:45la souveraineté populaire
08:46devient le résidu
08:47d'une conception antérieure
08:48de la démocratie.
08:50Et si vous vous tournez
08:50vers la souveraineté populaire,
08:52on vous soupçonne tout de suite
08:53d'aller vers la tyrannie
08:53de la majorité.
08:54En oubliant que par là,
08:55il y a l'envers,
08:56c'est la tyrannie
08:56des minorités aussi.
08:58Et je pense que ce qu'on voit,
08:59c'est tournant de la démocratie
09:01mais d'une définition falsifiée
09:02de la démocratie
09:02qu'on mate les peuples aujourd'hui.
09:04Donc,
09:04il faut bien comprendre
09:05qu'on est dans un moment
09:06à l'échelle de l'histoire,
09:07moi,
09:07j'appelle ça
09:08une vision archaïque du politique.
09:10Il y a les idéologies,
09:11il y a les projets,
09:12mais sur le fond des choses,
09:13on est dans un moment
09:13où il y a les insurgés
09:14et il y a une élite
09:15qui veut conserver
09:16à tout prix le pouvoir
09:17et qui prend les moyens
09:18nécessaires pour ce faire.
09:19Quitte à changer les règles
09:20du suffrage universel
09:22ou en tout cas
09:22à revisiter
09:23les processus démocratiques.
09:24Mais on y est déjà.
09:25Mais on y est déjà
09:26quand, par exemple,
09:26on nous fait le coup
09:27du front républicain,
09:28par exemple,
09:29ou le cordon sanitaire.
09:31Oui.
09:31Cette idée...
09:31Le barrage.
09:32Voilà.
09:32Cette idée qu'une partie
09:33significative du peuple français
09:35est aujourd'hui
09:36illégitime.
09:37Je reviens
09:38mon exemple allemand.
09:39Le président allemand,
09:40si je ne me trompe pas,
09:41hier ou avant-hier,
09:43dit qu'il est tout à fait légitime
09:45que les partis
09:45ou les individus
09:46qui ont un programme
09:47qui s'opposent
09:49au noyau libéral
09:49de notre constitution,
09:50c'est assez large,
09:52ne puissent pas se présenter
09:53aux élections,
09:53ne puissent pas être enseignants,
09:55ne puissent pas être dans l'armée.
09:56Autrement dit,
09:57il doit y avoir
09:58une liste de citoyens
09:59de seconde zone
09:59qui, parce qu'ils n'adhèrent pas
10:00à la bonne idéologie,
10:02doivent être déchus
10:03de leur nationalité
10:04à tout le moins
10:05dans l'exercice
10:05des droits civiques.
10:06Deux catégories de citoyens
10:07parce que certains pensent
10:08bien, d'autres mal.
10:09Encore une fois,
10:10qu'on m'explique
10:10où est la démocratie.
10:11Nous sommes toujours
10:12avec Mathieu Bobcoté.
10:14Nous sommes en train
10:14de réfléchir
10:15à plusieurs questions
10:16qui sont fondamentales
10:17sur l'avenir
10:18de notre continent
10:18et même de la planète.
10:19Sommes-nous toujours
10:20en démocratie
10:21et quelles sont les nuances
10:22entre libéralisme
10:23et illibéralisme ?
10:24On va y venir
10:24dans quelques instants.
10:26On vous attend.
10:26Surtout,
10:27ne nous quittez pas
10:28et appelez-nous
10:29au 0 826 300 300.
10:31Il est prêt à répondre
10:31à toutes vos questions,
10:32même les plus assidieuses.
10:36Midi 14h,
10:38Sud Radio,
10:39la France dans tous ses états.
10:41Nous sommes avec
10:42Mathieu Bobcoté,
10:44auteur des Deux Occidents,
10:46un document,
10:47j'allais dire,
10:47historique, politique,
10:49extrêmement,
10:50extrêmement pédagogique.
10:51On pourrait inviter
10:53la classe politique
10:53et nos dirigeants
10:54à le lire
10:54parce que je pense
10:55qu'ils auraient
10:55des codes d'explication
10:56de ce qui va se passer
10:57et de la façon
10:57dont il faut gérer
10:58la réalité
10:59à laquelle nous sommes confrontés.
11:01Vous dites,
11:02Mathieu Bobcoté,
11:03l'Europe néolibérale
11:05dénonce
11:06et invente
11:08une Europe illibérale
11:09sans s'être envendrée
11:10par un populisme fascisant
11:12en étant arrivé
11:13à la notion
11:14du remplacement
11:15du peuple
11:15cher Abel Toche-Bresse.
11:16Quand le peuple
11:17vote contre Kouloulourland,
11:18il faut remplacer le peuple.
11:19Ce qui est certain,
11:20c'est qu'on considère
11:20que le peuple aujourd'hui
11:21est une idée problématique.
11:23C'est-à-dire que le peuple
11:24serait,
11:24je me rappelle,
11:25c'est Jacques Attali
11:25qui disait à peu près
11:26la chose ainsi
11:26après le Brexit.
11:28Il nous dit,
11:29le peuple est commandé
11:30par des humeurs
11:30quelques fois,
11:32il est victime
11:33ou il est soumis
11:33aux passions
11:35suscitées
11:36par les démagogues.
11:37Donc,
11:37il faut faire en sorte
11:38de canaliser,
11:39encadrer
11:40la souveraineté populaire
11:41de telle manière
11:42à ce qu'elle ne se présente
11:42pas contre le progrès.
11:44Donc, il avait par exemple
11:44deux mémoires.
11:45Je le dis de mémoire,
11:46mais après le Brexit dit,
11:47il faudrait être dans les faits
11:48pour valider le référendum.
11:49Trois référendums
11:50dans l'année
11:50avec des marges
11:51de 60% nécessaires
11:53de majorité
11:53pour rendre possible
11:54quelque chose
11:55comme le Brexit.
11:56Mais la question
11:56que je me pose à ce moment,
11:57c'est qui sont les interprètes
11:58et les théologiens
11:59qui peuvent nous dire
12:00ce qu'est le progrès
12:00et ce qui ne l'est pas ?
12:01Parce que M. Attali
12:02est un homme assurément intelligent,
12:03mais je n'ai pas du tout
12:04la même définition
12:05que lui du progrès.
12:06Or, le fait est
12:06qu'on avait cru
12:07dans notre société
12:08que le pluralisme démocratique
12:09permettrait justement
12:11une forme de délibération saine
12:12entre des confrontations
12:14inévitables
12:14dans notre vision du monde
12:15qui n'ont pas pour vocation
12:16de se réconcilier,
12:17mais de s'affronter
12:17de manière pacifiée.
12:19Or, aujourd'hui,
12:19on nous explique,
12:20on en a plus...
12:21En fait, je vous dirais ça
12:21plus simplement.
12:22Le théâtre démocratique
12:23était toléré et accepté
12:25tant que tout le monde
12:26était globalement
12:27dans la même direction.
12:28Donc, il y avait
12:28le centre-gauche,
12:29le centre-droit,
12:29les sociolibéraux,
12:30les libéraux sociaux
12:31qui disaient
12:32on est dans la même direction,
12:33on a les mêmes objectifs,
12:34pas les mêmes méthodes,
12:35pas les mêmes moyens,
12:35mais on a les mêmes objectifs.
12:37D'alors que les gens disent
12:38oui, on joue
12:38le jeu démocratique
12:39parce qu'on croit
12:40à la démocratie,
12:40mais nos objectifs
12:41ne sont pas les mêmes,
12:42on accepte
12:43qu'ils se présentent
12:44tant qu'ils sont
12:44dans la fonction tribunicienne,
12:46le jour où ils quittent
12:47les marges de l'opposition
12:48et qu'ils sont
12:49dans la possibilité
12:50de l'emporter,
12:50on dit qu'il faut changer
12:51les règles
12:52pour empêcher
12:53les illégitimes
12:54de l'emporter.
12:55Quel est le risque ?
12:56Alors, on a deux situations.
12:58Soit, j'allais dire,
12:59une acculturation des masses
13:01par un système éducatif
13:02qui est défaillant.
13:04Donc, ils n'ont plus
13:04totalement, j'allais dire,
13:06les notions de conscience
13:07et on se souvient
13:08en 2005
13:09lorsque le nom
13:10l'a emporté
13:11à 54,8
13:12suite à, vous savez,
13:13c'était un professeur
13:14d'économie à Marseille
13:15qui avait ses premiers
13:16réseaux sociaux.
13:18Et qu'est-ce qu'avait dit
13:19l'intelligentsia de gauche,
13:20chère Julie en tête ?
13:22Le peuple lidiard
13:23a voté de façon fasciste
13:24fait-il le déposséder.
13:26Mais comme au moment
13:26du Brexit,
13:27je me permets de faire le lien.
13:28Tout à fait.
13:28Comme avec Trump 1 et 2.
13:30Absolument,
13:30les mêmes insultes.
13:31Quand le peuple vote mal,
13:32on considère que le peuple
13:33est une collection
13:34de crétins édantés malodorants
13:36qui ne devraient pas voter
13:37parce qu'ils n'ont pas
13:37les compétences civiques
13:38nécessaires pour ce faire.
13:39Alors, ma question est,
13:40est-ce que,
13:41j'allais dire,
13:42le camp du bien,
13:43justement,
13:43celui qui veut supprimer
13:44le suffrage universel
13:45qui lui échappe,
13:47est-ce qu'ils ont aujourd'hui
13:47des moyens de conditionnement,
13:49d'orientation,
13:50des votes ?
13:51Déjà, il y a une conséquence.
13:52L'abstention est dramatique.
13:53Ça, c'est quoi ?
13:54Ça, c'est la masse qui dit
13:55« puisqu'on ne m'écoute pas,
13:56puisque je ne sers à rien,
13:56je ne vais plus voter ».
13:57Ça sert le jeu du système.
13:59Le nombre de Français
14:00qui m'ont dit
14:01au fil du temps,
14:02depuis que je viens ici,
14:02depuis que je suis ici,
14:03qu'ils n'ont plus voté
14:04depuis le référendum de 2005.
14:07Ah oui, carrément.
14:08Ça me frappe.
14:08Et des gens
14:09qui ne sont pas des excités,
14:11pas des excentriques,
14:12des gens qui disent
14:12« bon, si sur les questions
14:13les plus essentielles,
14:14notre vote ne compte plus,
14:16eh bien, pourquoi on voterait
14:17sur le reste ? »
14:17Ça, je l'ai entendu souvent.
14:18Ensuite, je pense que
14:20le conditionnement
14:21de la population
14:22par tout le dispositif antifasciste
14:24fonctionne encore aujourd'hui.
14:26On l'a vu en 2024.
14:28Alors, il y avait
14:28d'excellentes raisons
14:29de ne pas voter
14:30pour le Rassemblement National,
14:32pour le camp national,
14:33pour tout ce genre.
14:33Il y a d'excellentes raisons
14:34de les critiquer,
14:35de les critiques fermes.
14:36Le retour du troisième Reich
14:38n'en était pas une.
14:38Si c'était, Mathieu Bobcoté,
14:40que ce fameux Front Républicain,
14:42j'allais dire,
14:43engendré par une union
14:44entre un accord
14:45entre Ruffin,
14:46Mélenchon et Gabriel Attal,
14:48qui était un barrage
14:48au Rassemblement National,
14:50il a indigné
14:50les électeurs de droite
14:51qu'ont voté à gauche.
14:52Il a scandalisé
14:53les électeurs de l'ultra-gauche
14:54qu'ont voté à droite.
14:55Parce que quand on fait
14:55un Front Républicain,
14:56on va jusqu'au bout,
14:57on gouverne ensemble.
14:58Et là, on a dû avouer
14:59dès le lendemain matin,
15:01dès le 8 juillet 2024,
15:02ah non,
15:03c'était juste pour faire barrage.
15:04On reprend les couteaux
15:05et on continue à s'égorger.
15:07Vous vous rendez compte ?
15:08Mais il a fonctionné.
15:09Le résultat, c'est...
15:09Ah, il a fonctionné
15:10tactiquement,
15:11mais stratégiquement,
15:12c'est la catastrophe
15:13avec une Rassemblement National
15:14ingouvernable.
15:14Je suis d'accord,
15:15mais je vous dirais
15:16que cela dit,
15:17on est depuis,
15:18en fait depuis 2017,
15:19mais même depuis bien avant ça,
15:20dans le principe
15:21de ce que j'appelle
15:21la majorité négative.
15:23C'est-à-dire,
15:23la principale fonction
15:24de celui qui dirige
15:25est de ne pas être
15:26l'autre personne.
15:27Donc, qui suis-je ?
15:28Je ne suis pas l'autre.
15:29Votez pour moi pour cela.
15:30Le fait est qu'à terme,
15:32il est de plus en plus difficile
15:33de gouverner
15:33quand vous n'avez plus
15:34de légitimité avec un contenu,
15:35une légitimité positive.
15:37Ensuite, je constate
15:38que, et ça,
15:39c'est presque le mot
15:40qui aujourd'hui,
15:42je crois que c'est Proudhon
15:43a une formule en disant
15:44en politique qui dit
15:45humanitément.
15:46Eh bien, je dirais aujourd'hui
15:47en politique aujourd'hui
15:48qui dit extrême-droitement.
15:49C'est-à-dire le concept
15:50d'extrême-droite,
15:51j'en avais beaucoup parlé
15:52dans mon livre précédent,
15:53l'extrême-droitisation
15:54du désaccord,
15:54l'assimilation à l'extrême-droite,
15:56un terme d'ailleurs flottant
15:58à la définition imprécise
15:59qui peut tomber
15:59sur la tête de tout le monde
16:01selon les exigences
16:02idéologiques du moment,
16:03eh bien, le renvoi
16:04à l'extrême-droite
16:05de tous ceux
16:06qui sont en désaccord
16:07avec l'idéologie diversitaire,
16:09avec la théorie du genre,
16:11l'immigration massive,
16:12la submersion migratoire,
16:13en fait, l'adresse de tout ça,
16:14eh bien, c'est un élément,
16:15à mon avis,
16:16profondément antidémocratique
16:17qui est au cœur du régime.
16:18Le jour où le concept
16:19d'extrême-droite
16:20cesse d'être cru,
16:21on bascule dans
16:22une nouvelle séquence historique.
16:23Mais pour l'instant,
16:24il fonctionne encore.
16:25D'ailleurs, aujourd'hui,
16:27extrême-droite
16:27et extrême-gauche
16:28ont été dépassés.
16:29On dit ultra-droite
16:30et ultra-gauche.
16:31En fait, on a banalisé
16:32des significations
16:33qui étaient extrêmement violentes,
16:35qui étaient très précises,
16:36et comme on réalise
16:37qu'elles ne correspondent pas
16:38à la réalité,
16:39on est obligé
16:39de trouver des superlatifs
16:40pour définir...
16:41Ça devient super, giga,
16:43méchant, extra-droite,
16:44pas gentil, pas fin,
16:45anthropophage.
16:47Non, dans ces termes.
16:48Vous savez, moi,
16:48j'ai un souci en politique
16:50et je l'applique même
16:51quand je parle
16:52de mes adversaires.
16:53C'est que je refuse
16:54de coller une étiquette
16:55à des gens
16:55qu'ils ne revendiquent pas
16:56pour eux-mêmes.
16:57Donc, la gauche,
16:59par exemple,
16:59M. Mélenchon consent,
17:00je pense qu'il reconnaît
17:01appartenir à la gauche radicale.
17:03Bon, mais très bien,
17:03ça me va.
17:04Si on est devant des gens
17:05qui se disent
17:05d'extrême-gauche,
17:06parfait, je l'utiliserai.
17:07L'extrême-droite,
17:08je n'ai jamais rencontré
17:09quelqu'un sans réclamer.
17:10Ensuite,
17:11parce que j'ai souvent eu
17:12ce débat-là,
17:12si je dis
17:13l'extrême-droite
17:14n'existe pas comme concept,
17:15ça ne veut pas dire
17:16que le fascisme n'existe pas,
17:17que le nazisme n'existe pas,
17:19que les libertariens n'existent pas,
17:20que les monarchistes n'existent pas,
17:21que les bonapartistes n'existent pas,
17:22que les souverainistes n'existent pas.
17:24Ça veut dire
17:24que le concept d'extrême-droite,
17:25ça remet tous ces gens-là
17:26dans la même catégorie
17:27d'infréquentables
17:28et en fonction
17:29de nazification
17:30par contamination.
17:31Et j'ai l'impression
17:32que cette nazification
17:33de l'adversaire
17:34existe encore aujourd'hui
17:35qu'en Allemagne,
17:36j'y reviens parce que ça me frappe,
17:37qu'en Allemagne,
17:38on nous explique
17:38qu'on doit retirer
17:39les droits civiques
17:39des électeurs
17:40ou des cadres de l'AFD
17:42parce que ça représenterait
17:43le retour du troisième Reich,
17:45je me disais
17:45est-ce qu'on pourrait s'affranchir
17:47au jour de la mémoire
17:47de la Deuxième Guerre mondiale
17:48et ne pas conditionner
17:49notre lecture du présent
17:50par quelque chose
17:51qui remonte quand même
17:52à il y a quelques décennies ?
17:53Ça va loin.
17:54Alors,
17:54on va mettre un peu
17:54les pieds dans le plat
17:55parce qu'il y a des thèmes
17:56que vous abordez,
17:57des sujets,
17:58des suggestions que vous faites
17:59qui ne sont pas du tout
17:59encourageantes.
18:01En cas de retour
18:02des démocrates
18:02à la Maison-Blanche,
18:04doit-on redouter
18:05un retour de bâton terrible,
18:06un retour des bellicistes ?
18:08Et est-ce qu'ils prendront
18:09les démocrates,
18:09je dis bien l'aile gauche,
18:11est-ce qu'ils prendront
18:12des mesures
18:12qui pourraient empêcher
18:14qu'il y ait un jour
18:14une nouvelle inversion ?
18:15Est-ce qu'ils peuvent
18:17verrouiller la société américaine ?
18:18J'ai l'impression
18:19qu'ils le font
18:19d'une manière indirecte.
18:21C'est-à-dire,
18:21comme c'est Elon Musk,
18:23quoi qu'on en pense,
18:23qu'il avait noté assez justement
18:24mais ce n'était pas le seul,
18:26il disait
18:26la submersion migratoire
18:28qu'on connaît
18:28aux États-Unis aussi
18:29a pour fonction
18:30de changer le corps électoral
18:31de telle manière
18:32qu'à terme,
18:33on est une majorité
18:34démographique
18:34structurellement pro-démocrate.
18:36C'est ce qui s'est passé
18:37en Californie.
18:37En la Californie,
18:38on oublie que la Californie
18:40est un État assez républicain
18:41à l'échelle de l'histoire
18:42qui bascule dans les années 90
18:43et aujourd'hui,
18:44ça devient inimaginable
18:45un basculement inverse.
18:47Donc il y a ça.
18:47Ensuite,
18:48je pense que vous avez raison
18:49de nous conduire là.
18:50Toute la bataille de Trump,
18:51encore une fois,
18:52quoi qu'on en pense,
18:52que c'est un personnage brutal
18:53et à qui on peut reprocher
18:54bien les choses,
18:55Trump dit,
18:56s'est développé
18:57depuis 80 ans,
18:5870 ans, 50, 30, 20 ans,
19:00une structure de pouvoir
19:01indépendante des élections.
19:02Donc l'État administratif,
19:03ce qu'il appelle aussi
19:04l'État profond.
19:05Le pouvoir immense
19:06d'une forme de juristocratie.
19:08Donc il nous dit,
19:09aux États-Unis,
19:10c'était tout l'objectif
19:11de 2020-2024,
19:12quand il dit à ses équipes,
19:13trouvez-moi un chemin juridique
19:15qui me permette de gouverner,
19:16de donner un sens à mon mandat.
19:18Parce que gagner l'élection
19:19ne suffit pas,
19:19il faut être capable
19:20de gouverner ensuite.
19:21On peut se considérer
19:22que par ailleurs,
19:23il n'y parvient pas
19:23autant qu'il ne le souhaiterait.
19:25Peut-être est-ce une bonne chose.
19:26Mais les démocrates
19:27contrôlent encore
19:28beaucoup de choses
19:28aux États-Unis.
19:29Et je ne parle pas
19:29simplement d'État.
19:30Ils contrôlent encore
19:31une bonne partie
19:31du pouvoir culturel,
19:32une bonne partie
19:32de l'administration.
19:34Ensuite, je ne crie pas
19:35au scandale.
19:35Je pense que pour eux,
19:36pour plusieurs d'entre eux,
19:37ils espéraient liquider
19:38politiquement Donald Trump
19:40une fois pour toutes
19:41en ayant l'impression
19:41de mater une rébellion.
19:42Ils n'y sont pas parvenus
19:43et aujourd'hui, ils paniquent.
19:44Mathieu Bob-Côté,
19:45on va tout à l'heure,
19:47dans quelques instants,
19:48aborder le sujet
19:49de cette arme
19:50que le système
19:51peut utiliser
19:52pour contourner
19:52le suffrage universel
19:53qui est l'immigration.
19:54Les faits migratoires,
19:55la nouvelle démographie.
19:56Vous restez avec nous.
19:57Vous nous appelez
19:57au 026 0826 300 300
20:00et Mathieu Bob-Côté
20:02se fera une joie
20:02de répondre à vos questions.
20:04Je pense qu'il y a
20:05aujourd'hui des thèmes
20:06qui sont abordés
20:07dans ce livre
20:07qui déterminent
20:09notre avenir
20:09dans un avenir très proche.
20:12Mathieu Bob-Côté,
20:19notre échange
20:19n'est pas rassurant
20:20mais il est éclairant
20:21et c'est peut-être
20:22de l'éclairage
20:23qu'on pourra tirer
20:23une façon de se rassurer
20:24les deux Occidents
20:25aux presses de la cité.
20:27On rappelle la phrase
20:28de Valéry Giscard d'Estaing
20:30de l'invasion.
20:32Il parle d'invasion en 1991,
20:34lui qui est quand même
20:34le centrisme modéré
20:35jusqu'à la submersion migratoire
20:39évoquée il y a quelques mois
20:40par François Bayrou
20:41qui n'est pas non plus
20:41un fasciste.
20:42n'est exénophobe
20:43en passant par les propos
20:45d'Alain Juppé sur l'islam
20:46disant que ce n'était pas
20:47compatible avec
20:47le fondement de la République
20:48et Jacques Chirac
20:50il dit qu'il sera quand même
20:50très important
20:51de faire une différenciation
20:53entre le peuple français
20:55et ceux qui viennent
20:55de l'extérieur.
20:57On voit aujourd'hui
20:58que quelque part
21:00on fait appel
21:01vous appelez ça
21:02le terranovisme
21:02on se souvient
21:03que Terranova
21:03c'est l'association
21:04en disant
21:05on va changer le peuple
21:05puisque le peuple vote
21:06maintenant à l'extrême droite
21:07les ouvriers, la classe,
21:09les prolos, les pulassieurs
21:10on va les remplacer
21:11par des gens qui viennent
21:12d'ailleurs.
21:13Ça y est, on y est là.
21:14D'autant que
21:15moi je ne résuis jamais
21:17rien à une stratégie
21:18mais le fait est
21:19que des penseurs à gauche
21:20ont explicitement dit
21:21je me rappelle
21:22je perds son nom
21:23mais c'est un conseiller
21:24proche de Tony Blair
21:25qui disait
21:26l'immigration va soutenir
21:28structurellement
21:28le parti travailliste
21:30parce que c'est un électorat
21:31qui vote à gauche
21:32pour différentes raisons
21:33même lorsqu'ils sont
21:34très conservateurs culturellement
21:35ils s'inscrivent néanmoins
21:36dans le multiculturalisme
21:37plus l'état social.
21:38Donc il disait
21:39même si c'est son camp
21:40très très réac
21:40ils vont préférer
21:41voter à gauche.
21:42Jean-Luc Mélenchon
21:43a vérifié en partie
21:43que ce phénomène
21:44c'est le point qu'on peut le dire.
21:45Prenez et là je vais vous donner
21:46un exemple qui vient de chez moi
21:47mais c'est important.
21:49Au Canada en 1995
21:50au Québec plus exactement
21:51il y a un référendum
21:51sur l'indépendance.
21:52Qu'est-ce qu'on a vu ?
21:53L'état fédéral
21:54a décidé d'accélérer
21:55les procédures de naturalisation
21:57de l'immigration
21:57donc d'enregistrement
21:58de nouveaux citoyens
21:59pourquoi ?
22:00Pour augmenter
22:01le corps électoral
22:02qui risquait
22:03de voter non.
22:03et c'est ce qui s'est passé
22:04résultat 49,4 pour le oui
22:0650,6 pour le non
22:0899% des anglophones
22:09votent pour le Canada
22:11c'est normal
22:1161% des francophones
22:13votent oui
22:1395% des immigrants
22:14votent non.
22:15Pourquoi je vous donne ce phénomène ?
22:16Vous vous souvenez
22:16de la phrase de Jacques Parizeau
22:17qui à la fin
22:18c'est vrai qu'on a été battu
22:19de l'argent
22:20il a cette allusion
22:21il est lâché
22:22il est dit à politique
22:22comme pas possible
22:23or ce qui est fascinant
22:24c'est qu'on voit simplement
22:26en ce moment-là
22:26factuellement
22:27une instrumentalisation
22:28politique de l'immigration
22:29et depuis 95
22:30chez nous
22:31l'état fédéral
22:32a tout fait pour augmenter
22:33le poids de la population
22:34émigrée au Québec
22:35pourquoi ?
22:36parce que pour créer
22:37une forme de
22:38une minorité de blocage
22:42un verrou démographique
22:43sur l'avenir politique du Québec
22:44alors je quitte
22:45le Québec à l'instant
22:46Franco et les gouvernements espagnols
22:47ont fait la même chose
22:47au Pays Basque
22:48ça n'a pas marché
22:49les Espagnols
22:50qui sont d'origine
22:51qui sont venus au Pays Basque
22:52ont pris fête et cause
22:53se sont intégrés
22:54et votent aujourd'hui
22:55pour les partis nationalistes
22:56alors qu'ils ne sont pas d'origine
22:57alors c'est pas le cas chez nous
22:58c'est pas le cas chez nous
22:58hélas
22:59mais qu'il y ait
23:01une instrumentalisation
23:02politique de l'immigration
23:03est une donnée factuelle
23:05quand François Hollande
23:06se fait élire en 2012
23:07je ne me trompe pas
23:08il y a les drapeaux
23:09tous les drapeaux
23:09sauf le drapeau français
23:10en fait qui sont là
23:11pour célébrer sa victoire
23:12ça veut dire quelque chose
23:13mais dès qu'on décide
23:15de mentionner
23:15le fait qu'il y a
23:16une instrumentalisation
23:17politique de l'immigration
23:18et pas seulement
23:19par les partis
23:19par exemple par le patronat
23:21qui veut utiliser ça
23:22pour faire pression
23:22sur les bas salaires
23:23par une partie de l'Union
23:24de la nomenclature européenne
23:26qui croit qu'on va
23:27je me rappelle
23:28c'était le propos
23:28de Mme Ilva Johansson
23:29qui était la commissaire
23:30aux migrations
23:31qui disaient qu'on allait
23:32rajeunir la population
23:33revitaliser la population
23:35de la vieille Europe
23:35grâce aux 109
23:37venant du sud
23:38et ainsi de suite
23:38donc il y a un usage
23:40politique de l'immigration
23:41qu'elle ne soit pas
23:41un phénomène purement naturel
23:43est une donnée
23:43centrale
23:45or qui mentionne ça
23:46aujourd'hui
23:46est immédiatement
23:47accusé de basculer
23:48dans la théorie
23:48conspirationniste
23:49et complotiste
23:50du temps
23:50on commence à connaître ça
23:52par coeur
23:52aux Etats-Unis
23:53Donald Trump
23:54a mis les pieds dans le plat
23:55c'est tranché
23:55l'enjeu peut-être même
23:56de façon excessive
23:57de façon violente
23:58je pense que tout ce que fait
23:59Trump est un peu excessif
24:00vous vous dites
24:01il y a bien un conflit
24:02qui est un conflit stratégique
24:04quelque part
24:04de remplacement
24:06d'un peuple
24:06par un autre
24:07le peuple historique
24:09d'accueil
24:09est mis sur le côté
24:10il est culpabilisé
24:11et vous dites
24:12justement
24:13de façon très subtile
24:14la différence
24:15entre la France
24:16et les Etats-Unis
24:16aux Etats-Unis
24:17il y a une gauche radicale
24:19et une droite décomplexée
24:20en France
24:21il y a une gauche radicale
24:22et une droite
24:23qui est toujours complexée
24:24une gauche radicale
24:25plus militante
24:26que jamais
24:27et une droite
24:28qui n'ose pas s'assumer
24:29c'est peut-être de là
24:30qu'on n'arrive pas
24:31à mettre les points
24:31sur les i
24:32dans la différenciation
24:33je suis absolument
24:34d'accord avec vous
24:35en fait c'est une histoire
24:36qui remonte au début
24:37des années 90
24:37vous avez cité
24:38Juppé
24:39tant d'autres
24:39qui jusqu'aux années 90
24:40on pourrait dire que
24:41Repart
24:42Mitterrand
24:43Médard
24:44Séguin
24:45Juppé
24:45d'autres
24:45tous conviennent
24:46qu'il y a un problème
24:47migratoire majeur
24:48or
24:49il y a un basculement
24:50au début des années 90
24:51le problème
24:52ce n'est plus
24:52l'immigration massive
24:53le problème
24:54ce sont ceux qui pensent
24:55qu'il y a un problème
24:56avec l'immigration massive
24:57et dès lors
24:58on va chercher
24:59à mater
25:00symboliquement
25:01ces insurgés
25:02qui disent
25:02au instant
25:03nous ne voulons pas
25:03nous le peuple historique
25:04français
25:05devenir minoritaire
25:06chez nous
25:07et là
25:08vous noterez que
25:09dans le débat public
25:09ça se répercute
25:10aux Etats-Unis
25:11on le voit en ce moment
25:12effectivement
25:12Trump rompt
25:13avec une forme
25:14d'universalisme
25:14naïf américain
25:15et par exemple
25:16réhabilite
25:17ça m'a frappé
25:17ces derniers temps
25:18réhabilite
25:19non seulement
25:19les pères fondateurs
25:20mais les pionniers
25:21les pionniers
25:22c'est-à-dire ceux
25:22qui portent
25:23la première empreinte
25:24qui arrivaient d'Europe
25:24qui arrivaient de notre Occident
25:25exactement
25:26et de même manière
25:27ils réhabilite
25:28Christophe Colomb
25:28donc autrement dit
25:30on redécouvre
25:31les origines
25:31de l'esclavagisme
25:32Christophe Colomb
25:33c'était vu
25:34comme le génocidaire
25:35inaugural de la modernité
25:36on le redécouvre
25:37aujourd'hui
25:37inversement
25:38alors qu'il représente
25:39l'expansion européenne
25:40dans l'esprit de conquête
25:41de l'Europe
25:42dans son moment
25:42d'explosion absolue
25:43inversement
25:45en France
25:46je le vois
25:46dans le débat public
25:47la censure
25:48de la droite nationale
25:49a fait en sorte
25:50qu'il y a deux options possibles
25:51soit d'un côté
25:52le multiculturalisme
25:53soit de l'autre côté
25:53une forme d'universalisme
25:55assez vide
25:55qui ne fait pas référence
25:56au peuple français
25:57donc on a le droit
25:58de dire universalisme
25:59laïcité
25:59mais le peuple historique français
26:01c'est-à-dire prendre
26:02les mœurs du pays
26:03qui nous accueille
26:04s'assimiler
26:05c'est pas une question de race
26:06c'est une question de culture
26:07mais la référence
26:08au peuple historique français
26:09est effacée
26:11donc ne reste plus
26:12qu'à la France
26:12les droits de l'homme
26:13les civils
26:14le problème
26:14Mathieu vous connaissez
26:15même ce terme
26:16peuple historique français
26:17si vous l'êtes toujours
26:18dans un débat politique
26:19mais vous êtes lâché immédiatement
26:20peuple historique
26:21français de souche
26:22ça c'est même plus la peine
26:23d'en parler
26:23le français de souche
26:24n'existe que pour être
26:25mentionné négativement
26:27j'ai souvenir de François Hollande
26:28qui dit
26:28ça doit être autour de 2016
26:30ou 2017
26:30il y a un crime terrible
26:32et soudainement
26:33François Hollande dit
26:34oui vous savez
26:34le criminel en question
26:35c'est même le français de souche
26:37donc autrement dit
26:38pour nous rappeler
26:38le français de souche
26:39il retrouve ses droits
26:42pour être fustigé
26:43alors qu'un Québécois de souche
26:45c'est une réalité
26:45alors ça existait
26:46vous savez c'est particulier
26:47parce que pendant longtemps
26:48je vous la fais très court
26:50c'est intéressant
26:50le cas du Québec là-dessus
26:51la manière qu'un peuple
26:53de se nommer est importante
26:54au moment de la conquête anglaise
26:55nous sommes des français
26:56nous étions des français
26:57nous étions déjà devenus des canadiens
26:58quand les anglais arrivent
27:00ils disent
27:00on est des canadiens
27:01nous aussi canadians
27:01et bien on devient
27:02des canadiens français
27:03quand la révolution tranquille
27:04arrive dans les années 60
27:05on dit on est des québécois
27:06mais là on nous dit un jour
27:07tous ceux qui habitent au Québec
27:08sont québécois
27:08donc on dit
27:09oui mais alors
27:09on est des québécois francophones
27:10et là on nous dit
27:11un instant
27:12mais ceux qui arrivent
27:12qui parlent français
27:13mais qui ne s'intègrent pas
27:14la majorité
27:14c'est les francophones aussi
27:15on dit on est la majorité
27:16historique francophone
27:18et à un moment donné
27:18on cherche toujours
27:19à se trouver un nom
27:20pour s'identifier
27:21parce qu'on ne veut pas
27:22dissoudre notre représentation
27:23d'eux-mêmes
27:23on ne veut pas s'effacer
27:24complètement dans une pure
27:26neutralité territoriale
27:27et juridique
27:27ça ne veut pas dire
27:28qu'on n'est pas accueillants
27:29ça veut dire tout simplement
27:30qu'un peuple qui efface
27:31jusqu'à son nom
27:32est un peuple qui disparaît
27:33voilà pourquoi le concept
27:34de peuple historique français
27:35je l'ai forgé
27:35il y a quelques années
27:37pour la raison suivante
27:38nommer la dissociation
27:40visible dans nos sociétés
27:41entre la nationalité
27:42administrative
27:43et la nationalité
27:44existentielle
27:45ce n'est pas un scandale
27:46que de mentionner un fait
27:47alors est-ce que ce sont
27:48des citoyens et des citoyens
27:50du peuple historique américain
27:51qui ont élu
27:52Zoran Mandani
27:53à la mairie de New York
27:55là c'est un séisme total
27:56avec des interprétations
27:58qui conviennent à chacun
27:58selon leur position idéologique
28:00malheureusement
28:02le 21e siècle
28:03sera spirituel
28:04ou ne le sera pas
28:05est-ce que Zoran Mandani
28:06est la preuve
28:06que c'est la spiritualité
28:07qui s'installe
28:09dans le débat américain
28:10j'y vois plutôt
28:11bien honnêtement
28:12une forme de retour
28:14d'une gauche radicale
28:14à l'américaine
28:15a fait une forme de
28:16le terme
28:17on en a abusé
28:18ces dernières années
28:19mais là il est juste
28:19d'islamo-gauchisme
28:20on est d'un côté
28:21avec quelqu'un
28:22qui son univers mental
28:24n'est pas l'univers mental
28:25des Etats-Unis
28:26il se voit appartenir
28:27davantage à une forme
28:28de tiers-monde intérieur
28:28il est le représentant
28:30d'une forme de revanchisme
28:31tiers-mondiste
28:32contre l'Amérique
28:33qu'il voit raciste
28:34et raciale
28:35et tout ça
28:35c'est par ailleurs
28:36quelqu'un qui réhabilite
28:37l'hypothèse socialiste
28:38dans un pays
28:38qui n'est pas particulièrement
28:39favorable à ça
28:40c'est quelqu'un qui dit
28:41et ça c'est important
28:42c'est un élément central
28:43il nous dit
28:44les Etats-Unis
28:45sont d'abord
28:46exclusivement
28:46un pays d'immigration
28:47nous ne sommes que l'immigration
28:48alors l'américain
28:50qui ne se voit pas
28:50comme un immigré
28:51il dit
28:51est-ce que je suis finalement
28:53une nuance parmi d'autres
28:54dans la diversité américaine
28:55et on est devant quelqu'un
28:56qui a mené une campagne
28:57c'est pas un détail
28:57en arabe souvent
28:58donc une pratique
28:59du multiculturalisme
29:00c'est vrai dans l'histoire
29:00mais avec une intégration
29:02encore plus forte qu'en France
29:04le citoyen américain
29:05il l'est d'ailleurs
29:06oui mais évidemment
29:06il est américain
29:07je ne suis pas le contraire
29:07mais je constate
29:09chez Mamdani
29:10c'est assez intéressant
29:11en fait
29:11c'est qu'il communautarise
29:13sa politique
29:14c'est-à-dire il parle
29:15aux différentes communautés
29:15et les premiers mots
29:17de son discours
29:17vous l'aurez noté
29:18étaient en arabe
29:18donc c'est un signal
29:19envoyé
29:20ensuite
29:21ensuite
29:21je note que les Européens
29:23lorsqu'ils étudient Mamdani
29:24devraient le voir
29:25pour ce qu'il est
29:26c'est-à-dire
29:26non pas une
29:27c'est pas un démocrate
29:29un peu plus à gauche
29:30que les autres
29:30c'est Rima Hassan
29:31élue aujourd'hui à New York
29:32c'est pas Olivier Faure
29:33qui gagne Paris
29:34non non
29:34c'est Rima Hassan
29:35qui est une femme
29:36dont on contestera
29:37ni l'intelligence
29:38ni le charisme
29:38et on peut être
29:39en désaccord profond
29:39avec elle
29:40c'est Rima Hassan
29:41qui vient aujourd'hui
29:41de se faire élire
29:42à la mairie de New York
29:43donc panique dans la mairie
29:44profonde
29:45le Minnesota
29:45l'Etat
29:46l'Aïdao
29:47quand ils vont voir ça
29:48quand on dit
29:48ah ça y est
29:48la reconquête est commencée
29:50pas du tout
29:50je pense que
29:51l'effet peut même être contraire
29:52je ne sais pas
29:54c'est le parti démocrate
29:55peut-être autre chose
29:56aujourd'hui que Zoran Mandani
29:57qui est éliminé
29:57par le vrai parti démocrate
29:59à New York
29:59il est mis de côté
29:59oui mais le fait
30:01c'est intéressant
30:02vous savez
30:03on peut presque faire
30:03une histoire récente
30:04des démocrates
30:05entre Biden
30:06Harris
30:07et Mandani
30:07Biden c'était
30:09le Brégenève
30:10des démocrates
30:10c'est-à-dire que
30:11c'était la momie
30:13mise de l'avant
30:14pour laisser croire
30:14que le parti de
30:15Tcherninko
30:15Tcherninko aussi
30:16absolument
30:17moi j'adore
30:18les derniers temps
30:19de l'URSS
30:20la momie qu'on déplaçait
30:22sur des roulettes
30:23bien sûr
30:23ou Gromico
30:25qu'en sais-je
30:25mais alors
30:26on est devant
30:26avec Biden
30:27c'était la dernière illusion
30:28d'un parti démocrate
30:31qui serait
30:31encore celui de Kennedy
30:33bon un moment donné
30:34ou de Carter
30:34exactement
30:35il ne tenait plus
30:36c'était fini
30:37donc là il y a une phase
30:38de transition
30:39c'est Mme Harris
30:39qui était vraiment
30:41l'extrême centre à l'américaine
30:42c'est-à-dire le centrisme
30:43technocratique
30:43plus la gauche radicale
30:45sur le plan culturel
30:46elle a perdu
30:46donc là aujourd'hui
30:47il y a une forme
30:48de décomplexion
30:49on pourrait dire
30:50d'une certaine manière
30:50qu'Olivier Ford
30:51est remplacé politiquement
30:52par Mme Hassan
30:54donc Mme Dany
30:54représente ça
30:55il est très talentueux
30:57personne ne contestera
30:58qu'il est américain
30:58mais il y a une conception
30:59de l'Amérique
31:00qui est une conception
31:01inéligible à la présidente
31:02des Etats-Unis
31:02parce qu'il n'est pas
31:03nos Etats-Unis
31:03mais il est radicalement
31:04multiculturaliste
31:05bien sûr
31:05multiculturaliste
31:07qui témoigne par ailleurs
31:08d'une évolution
31:09de l'histoire de New York
31:09rappelez-vous
31:10New York dans les années 90
31:11c'est Giuliani
31:12c'est Giuliani
31:12donc c'est un New York
31:13tolérance zéro
31:14vous vous souvenez
31:15exactement
31:15il rétablit l'ordre
31:17dans ses tomes
31:17et c'est impossible
31:18et il réussit
31:19et donc qu'est-ce qu'on voit
31:21aujourd'hui
31:21et bien je crains
31:22que New York
31:23comme d'autres grandes villes
31:24nord-américaines
31:25regardez ce qui s'est passé
31:25à San Francisco
31:26ne devienne le laboratoire
31:28d'une forme
31:28de néo-progressisme
31:30qui ne rendra pas
31:31la vie plus agréable
31:32aux new-yorkais
31:32je vous le confirme
31:33ça a toujours été
31:34un laboratoire sociologique
31:35à part
31:35fascine d'ailleurs
31:36les européens
31:37et les bobos en particulier
31:38la ville oui
31:38mais la ville transformée
31:40comme nouvelle unité politique
31:41parce que le niveau national
31:42nous échappe
31:43parce que le supranational
31:44nous échappe
31:44la municipalité transformée
31:46en laboratoire idéologique
31:47d'une gauche nouvelle
31:48s'envole voir à New York
31:49alors
31:49vous citez souvent
31:51quelqu'un de très important
31:52peu connu des français
31:53Daniel Maronnet
31:54oui
31:54et qui lui connaît bien
31:56les français par ailleurs
31:56référence récurrente
31:57bien sûr
31:58voilà
31:58et vous
32:00voilà
32:01il déploie un théorème
32:03sur la décadence de l'Occident
32:04est-ce que
32:04en conclusion
32:06s'il n'y a pas que ça
32:06dans votre livre
32:07est-ce qu'il y a une décadence
32:09de l'Occident
32:09est-ce que l'homme occidental
32:10est venu un zombie
32:12surmédicalisé
32:13qui demain
32:14se soumettra aux islamistes
32:16faisant la loi
32:17dans leur pays
32:17voilà ce que vous mettez
32:18voilà c'est la phrase
32:19que vous dites
32:19je le crée suffisamment
32:21pour l'écrire
32:22vous avez des éléments
32:23pour pouvoir étayer
32:24cette théorie
32:24remarquez
32:25c'est-à-dire qu'aujourd'hui
32:26des présomptions
32:26ah oui
32:27ensuite
32:28on ne connaît jamais
32:29exactement l'avenir
32:30mais je pense que
32:30la tendance
32:31d'une forme d'islamisation
32:32de nos sociétés
32:32est factuelle
32:33le fait qu'on est devant
32:34un effondrement
32:35anthropologique
32:36et quasiment psychiatrique
32:38du monde occidental
32:38est réel aussi
32:39on le voit aujourd'hui
32:40le fait que nos sociétés
32:41semblent avoir perdu
32:42leur vitalité
32:43il y a quelque chose
32:44d'une forme de calcification
32:45de nos sociétés
32:46je pense que c'est
32:46un élément réel
32:47donc la question
32:47ensuite voyons
32:48avec le moment
32:49qu'on connaît aujourd'hui
32:49populiste, national, conservateur
32:51identitaire
32:52tout ça mis ensemble
32:53je ne sais pas
32:54je dirais qu'il va
32:55des néo-chevènementistes
32:56aux nouveaux conservateurs
32:58pas les néo-conservateurs
32:59est-ce que tout ça
33:00ça représente
33:01un sursaut
33:02ou le dernier spasme
33:03je ne le sais pas
33:03on continue à en parler
33:04dans quelques instants
33:05avec Mathieu Bob Côté
33:07les deux Occidents
33:07un décryptage absolument
33:09hallucinant
33:10de la réalité
33:10à laquelle nous sommes confrontés
33:11à tout de suite
33:12et appelez-nous au 0826 300 300
33:14est-ce la fin
33:15de notre civilisation
33:16donnez-nous votre avis
33:17au 0826 300 300
33:19on est ensemble
33:19jusqu'à 14h
33:20avec Mathieu Bob Côté
33:21sur Sud Radio
33:21et on vous donne la parole
33:23alors prenez-la
33:240826 300 300
33:25à tout de suite
33:26midi 14h
33:29Sud Radio
33:31la France dans tous ses états
33:33nous sommes avec
33:34Mathieu Bob Côté
33:35auteur des deux Occidents
33:37aux presses de la cité
33:38je dis bien
33:39un document historique
33:40et pédagogique
33:40à lire d'urgence
33:42mais surtout
33:42si vous avez
33:42des responsabilités
33:43politiques
33:44ça peut vous éclairer
33:46je crois que
33:46la classe politique française
33:47se cherche un petit peu
33:48en ce moment
33:49elle hésite
33:50où est-ce qu'on va
33:51d'où on vient
33:51là on aura
33:52quelques éléments
33:52quelques références
33:54et quelques paramètres
33:54qui permettent de prendre
33:55des décisions politiques
33:56opportunes par rapport
33:57à l'avenir
33:57j'allais dire
33:58même du monde occidental
33:59je vous pose la question
34:03est-ce que
34:03en conclusion
34:04alors il n'y a pas
34:05qu'une conclusion
34:06dans votre ouvrage
34:07est-ce que la chute
34:08du mur de Berlin
34:09finalement
34:10on s'est réjoui
34:11en 89
34:12les deux Allemagnes
34:13finalement
34:13c'est la fin
34:14des deux Allemagnes
34:15est-ce que
34:16c'est pas une catastrophe
34:16non
34:17je pense
34:18je demeure là-dessus
34:19alors vous savez
34:19moi j'ai un souvenir
34:21j'avais quoi
34:22à ce moment
34:22le 8-9 ans
34:23et mon paternel
34:24me met devant la télévision
34:25en me disant
34:26voilà la chute du mur
34:27il me dit quelque chose
34:28je me rappelais
34:28on vient de gagner
34:29c'est-à-dire
34:30dans son esprit
34:30je le comprends
34:32c'est un moment
34:32absolument historique
34:33j'ai trop de sympathie
34:35pour la cause
34:36des baltes
34:37j'ai trop de sympathie
34:38pour les peuples
34:38d'Europe de l'Est
34:39qui ont subi
34:39à la fois la domination
34:40russe
34:41et la domination
34:42communiste
34:43pour avoir
34:44quelques nostalgies
34:45de ce mur
34:45ensuite
34:46je constate
34:47qu'on ne s'est pas
34:48contenté
34:49c'était le début
34:50de notre échange
34:50on ne s'est pas contenté
34:51avec la chute du mur
34:52de dire c'est la fin
34:53du communisme
34:53et c'est la libération
34:54des nations dominées
34:56on s'est dit
34:56c'est le début
34:57de l'utopie mondialiste
34:58et le fait est
34:59et ça c'est une chose
34:59c'est pour ça que je cite
35:00souvent Zinoviève
35:01Zinoviève dit très rapidement
35:03il le voit
35:04il dit c'est comme si
35:05l'esprit qui prédominait
35:06à l'Est
35:06avait migré à l'Ouest
35:07avec la chute du mur
35:08comme si l'histoire
35:09de l'Europe occidentale
35:12de l'Occident plus largement
35:13était aujourd'hui
35:15à certains égards
35:15avec bien les nuances
35:16une poursuite
35:17de l'histoire de l'URSS
35:17par d'autres moyens
35:18et ça c'est le véritable enjeu
35:20et là
35:20je dirais qu'il faudrait
35:21le faire tomber à nouveau
35:22ce mur
35:23oui mais qu'est-ce qu'on comprend
35:23en lisant les deux Occidents
35:25c'est que ce mur
35:26s'est déplacé
35:26et il devient sans allusion
35:28à ce qu'il fut
35:28le mur de l'Atlantique
35:29il y a cette césure
35:31vous dites
35:31les deux Occidents
35:33comme les deux Allemagnes
35:34elles n'entendent plus
35:35la démocratie de la même manière
35:36l'universalisme
35:37de la même manière
35:38la liberté d'expression
35:39de la même manière
35:40la liberté d'association
35:41de la même manière
35:42et la liberté
35:42de la même manière
35:43tout simplement
35:44le malentendu transatlantique
35:45est là pour durer
35:46et l'Atlantisme
35:47hélas appartient
35:49en grande partie
35:49au monde
35:50qui s'était en 1989
35:51c'est ce que M. Vance
35:52dit à Munich
35:53le discours de Munich
35:54est un discours historique
35:55qui a horrifié ici
35:57j'allais dire
35:58le camp de la bien-pensance
35:59mais il a horrifié
36:00d'autant plus
36:00et je me permets de le dire
36:01c'est un des trucs
36:02qui m'a révolté
36:03avec la réception
36:04de ce discours
36:05c'est plusieurs articles
36:06de presse
36:07disaient
36:07discours effrayant
36:08catastrophique
36:09insultant
36:10un Trumpiste
36:10qui donne des leçons
36:11de démocratie
36:11à l'Europe occidentale
36:12d'accord
36:13est-ce que là
36:13on lisait l'article
36:14à la recherche
36:15des citations
36:15venant appuyer
36:16les termes terrifiants
36:18et très très rarement
36:19on citait le discours
36:21donc autrement dit
36:22c'est un système
36:23de conditionnement
36:23de l'opinion
36:24on nous disait
36:25voilà ce que vous devez
36:25en penser
36:26mais ne le lisez pas
36:27directement s'il vous plaît
36:28vous pourriez en penser
36:29autre chose
36:29et j'ai vu là-dedans
36:31cette espèce de
36:32presque le mur de Berlin
36:34étant nouveau
36:34le mur de l'Atlantique
36:35c'est un système
36:37de filtrage aussi
36:38de l'information
36:38pour empêcher
36:39que les nouvelles
36:39des informations
36:40qui pourraient déstabiliser
36:42l'ordre européiste
36:43tel qu'on le connaît
36:44aujourd'hui
36:44ne parviennent au peuple
36:45donc il y a cette idée
36:46que les mots
36:47dans ce qu'on appelle
36:48je pense
36:48le DSA
36:49les informations
36:51perturbatrices
36:52donc on considère
36:53qu'une information
36:54peut être vraie
36:55mais s'il n'est pas présenté
36:56avec le bon angle
36:57elle devient fausse
36:58pour le régime
36:59et ça
37:00le contrôle de l'information
37:01la prafdaïsation
37:02de l'information
37:02l'appel à la délation
37:04des uns des autres
37:04ça c'est la statification
37:05ça effectivement
37:06pour moi
37:07il y a un petit parfum
37:07de RDA
37:08dans nos temps présents
37:08on va se projeter
37:10un petit peu
37:10dans l'avenir
37:11un avenir
37:12qui vous touche
37:12historiquement
37:13et territorialement
37:14si le Québec
37:15devenait libre
37:16on se souvient
37:16du référendum
37:17de René Lévesque
37:18en 1976
37:19perdu à nouveau
37:20en 1995
37:20par Jacques Parizeau
37:21à quelques milliers
37:23de voix près
37:23cette aspiration
37:24des Québécois
37:25à leur souveraineté
37:25soutenue par toute
37:26la classe politique française
37:27je me souviens
37:28du résultat de 1995
37:29on avait
37:30Jean-Pierre Chévenement
37:30Michel Rocard
37:31à la délégation générale
37:33du Québec
37:33Rupert-Golèze
37:34on était là
37:35et quand on voit la perte
37:36quel désespoir
37:37mais si l'Écosse
37:38la Catalogne
37:39voulait leur souveraineté
37:40et la Corse
37:40n'en parlons pas
37:41c'est cette heure de question
37:41ce Québec libre
37:43tel que vous l'aspirez
37:44car vous êtes
37:44un patriote québécois
37:45je suis un indépendantiste
37:46convaincu
37:47dans le respect
37:48des institutions canadiennes
37:49c'était la souveraineté
37:50association
37:51vous vous souvenez
37:51en 1995
37:52René Lévesque
37:53la souveraineté association
37:53la souveraineté association
37:54en 1995
37:55souveraineté partenariat
37:56et indépendance
37:57aujourd'hui c'est très clair
37:58c'est très clair
37:58si une réalité
37:59dans lequel des deux Occidents
38:01ce Québec se situerait
38:02je me suis posé
38:06je pense que le Québec
38:06sera un pont
38:07entre les deux Occidents
38:08donc la troisième voie
38:10peut-être la solution
38:10je crois que
38:12de ce point de vue
38:12puisque le Québec
38:13on est géographiquement
38:14américain
38:15il n'y a pas d'autre là-dessus
38:15nous sommes culturellement
38:16encore marqués
38:17par une empreinte européenne
38:18la France pour nous
38:19pour moi
38:20ce n'est pas seulement
38:21un autre pays
38:21ce n'est pas un pays cousin
38:22ce n'est pas un pays frère
38:23c'est la mère patrie
38:24ça veut dire quelque chose
38:26et je pense que
38:27vous savez pour la petite histoire
38:28j'invite vos auditeurs
38:30à s'intéresser à cela
38:31il y aura des élections
38:31au Québec en 2026
38:32si les sondages
38:34ne se trompent pas
38:34pour l'instant
38:34les indépendantistes
38:35gagnent les élections
38:36en 2026
38:37enfin
38:37la troisième sera la bonne
38:39et là il y aura
38:39un référendum
38:40en 2027 ou 2028
38:41alors les données
38:43objectives sont compliquées
38:44la transformation démographique
38:46du Québec
38:47s'est poursuivie depuis
38:48mais je crois sincèrement
38:50et pas seulement
38:50parce que je le désire
38:51je crois sincèrement
38:52que le prochain référendum
38:53sera le bon
38:54et que le Québec
38:54deviendra indépendant
38:55d'ici 2030
38:56avec un système
38:57social, économique
38:58différent
38:59avec en fait
38:59je dirais
39:00l'aventure historique québécoise
39:01qui se poursuit
39:02c'est-à-dire
39:02vivre l'Amérique en français
39:03vivre l'Amérique
39:04sous le signe de
39:05devenir l'état-nation
39:07que nous sommes
39:07selon le principe du PQ
39:08qui est le parti québécois
39:09qui est une coalition
39:11est-ce qu'on pourrait
39:12à ce moment-là
39:12envisager
39:13si ça tourne mal
39:14le grand dérangement
39:15mais non pas
39:16pour aller de Gaspésien
39:17en Acadie
39:17mais d'aller en France
39:19vers le Québec
39:19si on veut
39:20en restant dans la culture française
39:22dans nos valeurs
39:22dans nos certitudes
39:23dans notre patriotisme
39:24quelque part
39:25du coup
39:26intra-authentique
39:27aller au Québec
39:28pour vivre une expérience
39:29qu'on aura
39:30vous savez
39:30le nombre de français
39:31qui s'installe au Québec
39:32depuis quelques années
39:33et significatif
39:34je dis souvent
39:35les renforts sont arrivés
39:36un peu après 1760
39:37mais beaucoup de français
39:38s'installent
39:39et il y a une forme
39:39d'adhésion naturelle
39:41et spontanée au Québec
39:41pourquoi ?
39:42parce qu'on a le même
39:43arrière-fonds civilisationnel
39:44on a la même langue
39:45on se connait suffisamment
39:46pour avoir envie
39:47de se connaître davantage
39:48donc moi je suis toujours heureux
39:50lorsque les français
39:51veulent s'installer
39:51chez nous
39:52par ailleurs
39:53je dis aux français
39:54n'abandonnez pas votre pays
39:55il est magnifique
39:56je ne dis pas ça
39:57à la manière
39:57d'un touriste crétin
39:59énamourée
39:59la France
40:00c'est le plus beau
40:00pays du monde
40:01comme les hommes
40:01donc à un moment donné
40:02quand on a ce pays-là
40:03on se bat
40:04pour le redresser
40:04on le garde
40:05parce que c'est chez soi
40:06et par ailleurs
40:07on sait que nos cousins québécois
40:08nos frères québécois
40:09sont avec nous
40:09dans cette aventure
40:10quand mon fils
40:11vous écoute parler
40:12il boit vos paroles
40:13il dit mais tu as vu
40:14enfin il connaît l'action
40:14à québécois
40:15j'ai dit écoute
40:16c'est ainsi que Colbert
40:17et Louis XIV
40:18se parlaient
40:18c'était l'accent
40:19on dit le roué
40:20bien sûr
40:21le roué c'est moi
40:21vous êtes le témoignage
40:24du français ancien
40:25vous dites en conclusion
40:26votre conclusion
40:27elle résume tout
40:28elle est très forte
40:29et vous citez
40:30une phrase
40:31de Monterland
40:31la fausse puissance
40:33qui attise les haines
40:34et qui n'a pas de quoi
40:35se défendre contre elle
40:36Henri de Monterland
40:37et votre dernière phrase
40:39c'est
40:39malheur aux vaincus
40:42ou plus exactement
40:43malheur aux forts
40:45qui deviennent faibles
40:46est-ce que nos forts
40:47sont en train de devenir faibles
40:48et vont être un jour vaincus
40:50je le redoute
40:52je le crains
40:53parce que je ne suis pas
40:54d'un fatalisme total
40:55je m'interdis de croire
40:57que c'est définitif
40:58je dirais
40:59toute forme
41:00de diagnostic
41:01de décadence
41:01s'accompagne toujours
41:02de notes de bas de page
41:03où on espère le sursaut
41:04et j'espère le sursaut
41:06je le crois possible
41:07mais je vois que
41:08les tendances lourdes
41:09ne jouent pas pour cela
41:10j'ai l'impression
41:10que nous sommes témoins
41:11de la désoccidentalisation
41:12du monde
41:12nous sommes témoins
41:13de la déseuropéanisation
41:14de l'Europe
41:15nous sommes témoins
41:15de la défrancisation
41:16de la France
41:17et pourtant nos peuples
41:18ne veulent pas mourir
41:19alors reste à voir
41:20cela dit
41:20si dans ce monde nouveau
41:21qui vient
41:22est-ce que les élites
41:22qui sont les nôtres
41:23qui pour l'instant
41:24cherchent à mater
41:24le désir de sursaut
41:26est-ce qu'une nouvelle élite
41:27apparaîtra capable
41:28de porter ce désir
41:29de renaissance
41:30dans le meilleur sens du terme
41:31étant entendu
41:32qu'une certaine forme
41:33de consommation
41:34de surconsommation
41:35de néolibéralisation financière
41:37le soda sucré
41:38et le hamburger industriel
41:40ne participent pas
41:41des sursauts des peuples
41:43je veux dire
41:44que quand on est en France
41:45prendre du
41:45comme je reprends
41:46votre formule
41:47le burger industriel
41:48il y a quelque chose
41:49de plus triste là-dedans
41:50et de ce point de vue
41:51l'américanisation
41:52de nos cultures
41:52n'est pas l'équivalent
41:55d'une émancipation
41:56donc le mur de Berlin
41:57il fallait bien le
41:58il fallait le faire tomber
42:00assurément
42:00mais il ne faut pas
42:01le reconstruire
42:01il ne faut pas le reconstruire
42:03il faudrait espérer
42:04que ces deux Occidents
42:04n'en refassent plus qu'un
42:06une fois qu'ils se seront
42:06délivrés de leurs
42:07obsessions idéologiques
42:08et un jour peut-être
42:09comme l'avait prédit
42:10le général de Gaulle
42:10de l'Atlantique à l'Oural
42:11quand la Russie
42:12sera devenue fréquentable
42:13et que ce ne sera pas
42:14un tirant qui sera à sa tête
42:15peut-être qu'est-ce qu'on
42:15pourra repenser
42:16une Europe de paix
42:16on redécouvrira
42:17que les Russes
42:17ne sont pas que leur
42:18mauvaise part poutinienne
42:19mais par ailleurs
42:20pour l'instant
42:20vous savez en matière
42:21de prophétie du général
42:22je préfère néanmoins
42:23vous me le pardonnerez
42:24vive le Québec libre
42:25très belle phrase
42:26en 1967
42:27je m'en souviens
42:28à l'hôtel de ville
42:30de Montréal
42:31il est remonté sur le matel
42:33soi-même
42:33parce que le gouvernement
42:34d'Ottawa
42:34était évidemment très offensé
42:35exactement
42:35et il est rentré en France
42:37pour assumer
42:37j'allais dire
42:38la souveraineté de la France
42:39merci
42:44à mon avis
42:44prédispose à d'autres interventions
42:46et à d'autres décryptages
42:48de l'actualité
42:49merci
42:49Sud Radio
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