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  • il y a 21 heures
Ce vendredi 21 novembre, Ana Boata, directrice de la recherche macroéconomique d'Allianz Trade, Denis Ferrand, directeur général de Rexecode, Sophie Chauvellier, gérante recherche économie et allocation d'actifs chez Dorval AM, et Léa Dunand-Chatellet, responsable de l'investissement responsable chez DNCA Finance, ont abordé la question de l'investissement dans le contexte actuel dans la semaine de Marc dans l'émission C'est Votre Argent présentée par Marc Fiorentino. C'est Votre Argent est à voir ou écouter le vendredi sur BFM Business.

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00:00BFM Business présente
00:04C'est votre argent
00:07Marc Fiorentino
00:09Et vous n'êtes pas face à l'intelligence artificielle, nous sommes là, vraiment, il n'y a pas de groc imagine qui nous a créé des scènes où on va danser tous ensemble, peut-être tout à l'heure, pourquoi pas d'ailleurs, autant le faire, à ne pas attendre que l'intelligence artificielle nous fasse danser avec de différents, avec notre nouvelle venue,
00:28Sophie Chauvelier avec Léa Dunant, Châtelet avec Anna Boata, franchement c'était passionnant, passionnant, effrayant, excitant, j'entends ce que vous dites, positif, vous nous dites, pour les économistes sur l'intelligence artificielle, il va falloir expliquer ça quand même à des jeunes qui voulaient devenir avocats, qui veulent devenir comptables, qui veulent devenir analystes financiers à court terme, ça va être chaud quand même, alors à long terme je suis d'accord que la démographie va nous aider,
00:57mais à court terme, sur les marchés, waouh, ça a un peu secoué, bon il faut dire que depuis le mois d'avril, c'était one way market, avec des hausses, et d'ailleurs quand on regarde la performance de l'année,
01:10si on était parti en vacances et on regarde depuis le début de l'année comme de différence, si on revient de vacances et qu'on était parti en décembre de l'année dernière,
01:18on dit, c'est plutôt pas mal, le CAC 40 en hausse de 8%, le S&P 500 en hausse de 11%, data 1400, oui oui, mais quand même cette semaine on a perdu près de 3% avec des swings complètement dingues sur les marchés,
01:31évidemment on a parlé de Nvidia, les résultats sortent, ils sont meilleurs que prévu, ça monte de 5%, 5% on me dit, oh c'est pas grand chose, oui c'est juste 250 milliards de dollars,
01:40c'est 2 tiers de la capitalisation de LVMH, puis ça se retourne, donc ça baisse de 3%, c'est-à-dire plus 5, moins 3, ça fait 8%, 8%, c'est juste gigantesque
01:50quand on a une boîte qui fait 4,5 milliards de capitalisation.
01:54Avant de parler de ça, je voulais quand même me faire un peu plaisir en vous demandant votre avis sur le Bitcoin, plaisir, parce que comme je ne suis pas ce marché du tout,
02:04Sophie vous le suivez ce marché du Bitcoin, vous le conseillez chez Dorval ?
02:07Alors non, d'accord, pourquoi d'ailleurs, c'est intéressant ?
02:11Alors parce que ce n'est pas un actif dans lequel on peut investir en direct dans les fonds, donc ce n'est pas un actif qu'on suit directement,
02:19et puis le problème nous de notre métier c'est quand même de diversifier nos positions, et le Bitcoin n'est pas une diversification,
02:27on voit bien que la corrèle justement avec la corrélation avec Nvidia, avec les même SOC, avec toute la sphère en fait très spéculative de la technologie américaine,
02:36C'est ça qui a été intéressant cette semaine, c'est qu'on s'est aperçu que l'argument qui consistait à dire le Bitcoin c'est un actif décorrélé,
02:45donc ça veut dire qu'il ne bouge pas comme le reste, en fait c'est un actif à risque, à chaque fois ?
02:50Pratiquement à chaque fois il bouge dans le même sens que la sphère spéculative, la partie spéculative de la sphère technologique américaine,
02:56donc en fait ça n'offre pas réellement de diversification dans un portefeuille.
03:01Léa ça vous inspire quoi ce qui s'est passé sur le Bitcoin cette semaine ?
03:04Alors moi je n'y comprends rien depuis le départ, et à chaque fois qu'on en parle je le dis,
03:07donc j'avoue que c'est un retournement qui est à la corrélation qu'on vient d'évoquer, ça s'arrête là,
03:13et moi j'ai toujours tendance à dire allons plutôt vers les actifs réels si on veut des corrélations de nos marchés financiers classiques,
03:20les métaux, etc.
03:21J'entends, c'est un peu le discours, bon vous êtes jeune, moi c'est le discours des vieux cons comme moi,
03:25mais si vous voulez on voit quand même des choses se produire, les stable coins, Denis sur l'économie, ça devient vraiment,
03:31on ne peut plus les ignorer maintenant, on ne peut plus dire autant le Bitcoin, on peut dire ok,
03:35mais encore autant les stable coins quand vous avez des banques centrales qui disent bon on va s'y mettre.
03:40Oui et c'est vrai qu'en fait je reviendrai sur un mot qu'a évoqué tout à l'heure Léa,
03:45qui était un peu ses doutes qu'il y avait derrière les comptes de Nvidia.
03:48Ce que l'on a désormais c'est les doutes par rapport à la promesse stable coin,
03:52la valeur ne bouge pas, stable coin en fait, par définition ça ne bouge pas parce que c'est des jetons
04:01qui permettent d'acheter des titres, des bons du trésor à hauteur et après c'est échangeable au contrôle du dollar
04:06à hauteur de 1 pour 1, mais qui permet de, en fait c'est une manière de liquider des bons du trésor
04:11ou des t-bills américaines, des titres de court terme.
04:14Mais il apparaît que, comment c'est, Tether, qui est, enfin il y a deux grandes émetteurs,
04:24donc Tether apparemment n'a pas que des t-bills ou des t-bonds dans ses actifs.
04:30Et donc si vous êtes investi sur des actions, si vous êtes investi sur des bitcoins alors que vous êtes un stable coin,
04:36vous ne pouvez pas tenir cette promesse du 1 pour 1.
04:39Et donc en fait, par rapport à ce que disait Léa tout à l'heure, ces doutes un petit peu insidieux
04:43qui peuvent intervenir sur cette comptabilité, est-elle véritablement bien faite sur les commandes
04:47ou sur les stable coins, est-ce que vraiment les actifs qui sont sous-jacents sont des actifs stables ?
04:53C'est ça qui en réalité est un risque de défiance et un verre qui peut s'installer dans le fruit, c'est ça qui m'inquiète.
05:00Anna, on n'est pas un peu victime d'un processus générationnel, c'est-à-dire on est dépassé et puis on dit on ne comprend rien.
05:07Enfin, ma grand-mère disait ça avec les cassettes vidéo.
05:14En fait, finalement, c'est l'arrivée des crypto-monnaies qui a créé le besoin d'avoir un stable coin.
05:20Parce qu'en fait, on n'avait pas une monnaie qui allait avoir la vitesse nécessaire pour pouvoir avoir des transactions sur la blockchain.
05:29Donc on crée le stable coin européen, américain, mais on n'a pas la même architecture et tout est là.
05:34Puisqu'en fait, l'européen, il est vraiment l'image parfaite, digitale de l'euro, c'est tout.
05:39Mais en fait, l'américain, ce n'est pas du tout ça.
05:40C'est une sorte d'actif.
05:42Puisqu'en fait, comme il est garanti, comme Denis le dit, par de la dette américaine...
05:47Supposé être garanti.
05:48Supposé, mais bon.
05:49Il y a quand même 300 milliards de dollars aujourd'hui, ou 290 qui sont dans ce stable coin.
05:54C'est que les gens y croient.
05:55Donc le problème, et il y a une très forte corrélation avec justement les crypto-monnaies.
06:00Donc le problème, c'est quand on aura une défiance un peu plus forte, nous, on a regardé un peu
06:04quel est le montant de ventes forcées à cause de cette défiance qui peut créer des risques systémiques.
06:11C'est ça.
06:12Et c'est entre 50 et 70 milliards.
06:15Il ne faut pas vendre la moitié des 290.
06:18Ça peut aller très très vite.
06:19Parce qu'en fait, comme l'actif derrière est très important et qui fait partie des opérations de liquidité pour les banques,
06:26et c'est là où on crée en fait des imbrications qui sont potentiellement plus dangereuses que l'IA.
06:32C'est là où je veux en revenir.
06:35Sophie, vous êtes une spécialiste d'allocations d'actifs.
06:37Ça vous inspire quoi, ce qui s'est passé sur les marchés ?
06:39D'abord, pourquoi ça a baissé sur les marchés cette semaine ?
06:42Et est-ce que c'est juste une correction, comme on peut en avoir ?
06:46Ou est-ce que vous envisagez que ça puisse être un renversement de tendance ?
06:50Alors bon, je vous le dirai la semaine prochaine.
06:51Mais dans la pratique, effectivement, on est plutôt sur l'idée d'une surchauffe,
06:59donc d'un mouvement de correction dans une surchauffe poursière.
07:02Il y a des petits signaux, effectivement, de tensions.
07:07Mais on n'est pas forcément en 2000 ou sur le point d'avoir une bascule très très importante.
07:13Par contre, il y a des tensions sur les valorisations,
07:15principalement aux Etats-Unis, principalement dans la sphère de l'intelligence artificielle.
07:19Et ça, ça vient des anticipations qui sont aujourd'hui très très élevées
07:23sur le rythme de croissance des investissements.
07:26Donc peut-être que ce rythme a été un petit peu trop rapide.
07:29Le marché a besoin de respirer.
07:31Et je dirais quelque part, c'est comme ça qu'on intérère.
07:31Donc vous dites plutôt une respiration que renverse en temps ?
07:34Voilà, une respiration de marché avec des incertitudes.
07:38Et puis après, quand on commence à être inquiet, on gratte et on trouve tout un tas de raisons.
07:42Bien sûr, à postériori.
07:43Mais on est plutôt dans cette logique, effectivement, de saine respiration de marché
07:47après une envolée un petit peu trop rapide.
07:50Léa, vous en pensez quoi ?
07:51Alors moi, j'ai un avis un petit peu différent.
07:53Je pense qu'il faut décorréler la partie bulle éventuellement sur l'intelligence artificielle
07:57où je ne suis pas vraiment d'accord, les valorisations ne sont pas si tendues.
08:00Ah bon ?
08:01Attendez, allez-y, pourquoi vous dites ça ?
08:03Parce que quand on regarde les valorisations aujourd'hui
08:05au regard des niveaux de croissance et des perspectives de rentabilité,
08:08c'est ça qui est remis en question, oui mais on n'a pas de chiffre non plus sur cette question.
08:13Les niveaux de valorisation ne sont pas excessifs.
08:17Et ça, c'est important de le dire.
08:18Par contre, moi, ce qui me paraît plus intéressant dans les médias,
08:21c'est l'alignement des planètes auxquelles croyaient tous les investisseurs.
08:24Politique budgétaire, politique monétaire.
08:26Et là, ce qui est en train de se passer, c'est un retournement de cet alignement des planètes.
08:29C'est ça qui fait peur.
08:31Le fameux pivot américain, on va en parler, c'est-à-dire que peut-être qu'il n'y aura pas de baisse des taux.
08:35Finalement, Anna avait dit il y a deux mois, il n'y aura pas de baisse des taux.
08:38Oh, ça commence.
08:39Il y en a eu deux.
08:40Non, un décembre, je vous parlais de celle de décembre.
08:43Et c'est ça le sujet.
08:44Ça veut dire qu'on retarde cet alignement des planètes qui était favorable.
08:47Et je terminerai par une chose, la respiration, elle est saine, oui.
08:50Mais attention, si on regarde vraiment les marchés, ce qui s'est passé en Europe et aux Etats-Unis,
08:54en réalité, vous retraitez des deux secteurs en Europe qui ont fonctionné,
08:57la défense et les financières, vous avez des marchés à plus 2, 3 selon les indices,
09:02c'est-à-dire la croissance bénéficiaire de l'année.
09:04Donc, on n'est pas spécialement sur une bulle.
09:06Et sur les Etats-Unis, c'est pareil avec l'IA.
09:08Donc, il faut avoir ces métriques et peut-être revenir...
09:11Donc, vous êtes plutôt quoi ?
09:12Plutôt positif, plutôt pas...
09:14Je suis plutôt négatif.
09:15Je suis plutôt négatif, mais sans paniquer.
09:17Sans paniquer, oui, exactement.
09:18Anna, c'est quoi vos perspectives sur les taux d'intérêt ?
09:20Vous nous dites quoi ?
09:21La Fed ne va pas baisser ses taux cette année ?
09:23Elle ne va plus baisser en décembre.
09:25Plus baisser, oui, oui.
09:26Donc, c'est vrai que ça fait un moment...
09:27Vous pensez qu'elle ne va plus baisser en décembre ?
09:29Non, mais ils vont continuer à baisser au premier semestre d'encore deux fois.
09:33Donc, à attendre 3,5 %, qui est d'ailleurs un niveau d'équilibre.
09:38En fait, le problème, c'est qu'aujourd'hui, déjà, les taux américains,
09:40ils sont en dessous de la règle d'équilibre,
09:44en prenant en compte le marché de travail, la croissance, l'inflation.
09:47Et donc, en fait, si on va vers le scénario de la Banque d'Angleterre
09:51qui baisse ses taux alors qu'il y a de l'inflation,
09:54alors que la croissance n'est pas aussi catastrophique,
09:56on crée ces risques inflationnistes qui perdurent.
09:59Et donc, après, en 2027, on est obligé d'augmenter les taux.
10:03Donc, c'est pour ça que là, ils sont un peu plus attentistes.
10:05Il manque de données.
10:06Et puis, les données qui sont sorties ne sont pas du tout catastrophiques.
10:09Ce n'est pas parce que le taux de chômage a augmenté de 0 à 1 point
10:12qu'il est à 4,4, il me semble.
10:15Mais encore, c'était le mois de septembre.
10:16Et c'était le mois de septembre.
10:18Septembre, puisqu'on est en décalage.
10:20Denis, les taux d'intérêt, c'est quoi la perspective ?
10:22Sur les taux, en fait, ce que je trouve assez frappant,
10:26c'est le fait qu'il y ait eu besoin de faire du rétro-pédalage
10:28sur certains biens qui étaient frappés de droits de douane,
10:31sur certains biens alimentaires.
10:32Ça dit quand même qu'il y a quelque chose qui est en train de se passer.
10:35Certes, oui, on est dans le bleu parce que les chiffres ne sortent pas.
10:38Mais quand vous commencez à dire, non mais on va enlever les droits de douane...
10:42Sur le Brésil ?
10:43Oui, sur le Brésil.
10:44C'est bien qu'il y a quelque chose qui est en train de se passer
10:46Quand vous dites quelque chose, c'est quoi ?
10:48C'est-à-dire qu'il y a probablement plus d'inflation que ce qui était anticipé.
10:51C'est ça qui va faire qu'on pourrait avoir une fête qui passe son tour au mois de décembre.
10:56Et puis, il y a le pari aussi qui était fait.
10:59C'était d'avoir un prix du pétrole qui s'effondre suffisamment
11:01pour éviter qu'il y ait une manifestation de l'inflation.
11:04C'était mon scénario, d'ailleurs.
11:06C'est toujours mon scénario.
11:07Oui, mais ce qui est spectaculaire, c'est qu'actuellement,
11:10vous avez un écart entre l'offre et la demande mondiale de pétrole
11:12qui est au même niveau qu'en 2014.
11:14En 2014, le pétrole est tombé à 40 dollars.
11:16Là, on se promène entre 60 et 65.
11:19Et on a pourtant un marché qui est aussi déséquilibré,
11:22qui est aussi surapprovisionné qu'il ne l'était.
11:24Pourquoi ?
11:24Pourquoi est-ce que ça ne baisse pas ?
11:26Eh bien, parce que vous avez quand même toutes les incertitudes qui se font.
11:29Actuellement, vous avez vu que les raffineurs indiens n'achètent plus de pétrole russe.
11:34Vous avez un rééquilibrage de marché qui est en train de se faire
11:36parce que chacun doit chercher des nouvelles sources d'approvisionnement.
11:39Et donc, oui, c'est surapprovisionné,
11:41mais avec des canaux de distribution qui ne sont pas régularisés,
11:44qui ne sont sans arrêt re-challengés.
11:47Et donc, ça vous crée une impossibilité d'avoir une baisse trop importante du pétrole,
11:51contrairement à ce qui était espéré pour pouvoir absorber le choc des droits de douane
11:57par l'intermédiaire de la pétrole qui baissait.
11:58Dernière question pour les économistes.
12:02La hausse des marchés crée ce qu'on appelle un « wealth effect », un effet richesse.
12:07Est-ce que la baisse des marchés crée un effet appauvrissement ou non ?
12:10Sur des 3 ou 4 %, c'est marginal.
12:12Surtout aux États-Unis, oui, puisque c'est effectivement la part du patrimoine financier des ménages américains
12:18qui investit dans les marchés d'action a doublé par rapport à avant le Covid.
12:22Donc, c'est sûr qu'il y a un effet dans les deux sens.
12:25Mais il ne faut aussi pas oublier qu'aux États-Unis, en fait,
12:28le pouvoir d'achat en réel des Américains va augmenter avec le budget de 2026,
12:33puisque Donald Trump a fait voter beaucoup de baisses d'imposition.
12:38Donc, ça va alimenter la consommation, donc la croissance.
12:41Oui, mais du coup, le risque, c'est quand on est à une entreprise et qu'on le sait,
12:45le risque, c'est d'augmenter les prix, puisqu'on sait qu'en fait, derrière, il y a l'État qui va payer.
12:50Je voulais juste compléter sur ce qu'a dit Anna, qui est très important,
12:52sur une potentielle hausse des taux en 2027.
12:54Je rappelle qu'aucune bulle de valorisation n'a éclaté en dehors de phase de hausse des taux.
12:59Et ça, c'est vrai que le marché le regarde beaucoup.
13:01Ça inquiète également de ce point de vue-là.
13:02Une bulle, celle de l'IA potentiellement dont on parle tous,
13:05ne peut éclater que s'il y a hausse des taux.
13:07Oui.
13:08Sur l'effet de richesse, deux éléments.
13:11La part des actions dans le patrimoine des ménages américains n'a jamais été aussi élevée que par le passé.
13:16On est à plus de 30% dans le patrimoine des ménages américains.
13:19Et l'effet de richesse, il est asymétrique.
13:21Il est beaucoup plus fort à la baisse qu'il ne l'est à la hausse.
13:24Beaucoup plus fort à la baisse qu'à la hausse ?
13:25Oui, parce qu'il y a toujours une plus forte sensibilité à de la perte de patrimoine.
13:30Il n'y a de sensibilité à la hausse de celui-ci.
13:32Et ça, ça vaut pour tout.
13:34Ça vaut aussi pour la fiscalité.
13:35Regardez, on a été insensibles à la disparition, à la taxe d'habitation.
13:38En revanche, il y a une augmentation d'impôts.
13:40On la sent beaucoup plus.
13:41On le voit en Chine avec l'immobilier.
13:43Justement, à la baisse.
13:44Ça veut dire qu'on peut donner de l'argent aux ménages chinois.
13:48Ils ne dépensent pas parce que c'est le marché immobilier qui ne reprend pas.
13:51Alors justement, dans ce contexte-là, mesdames,
13:54les spécialistes de l'allocation d'actifs et de la gestion,
13:57le placement de la semaine, c'est quoi, Sophie ?
14:00Pour vous, chez Dernval, c'est toujours les actions ?
14:03Quoi qu'il se passe ?
14:04Ou vous avez des placements alternatifs à nous proposer ?
14:07Alors là, le recul du marché,
14:09cette scène de respiration du marché,
14:11effectivement, nous redonne un petit peu des perspectives plus favorables.
14:15Sachant que quand même, si on remet ça dans un contexte global,
14:18l'année 2026 qui se dessine devant nous,
14:21c'est plutôt une année de réaccélération de la croissance économique
14:23avec un environnement opératoire pour les entreprises
14:26qui sera un peu meilleur, aussi bien au Japon qu'aux États-Unis qu'en Europe.
14:30Donc oui, après, on va toujours équilibrer les risques
14:34et c'est vrai qu'on va chercher des sources de protection
14:37parce que la correction qu'on est en train d'observer,
14:40on ne connaît pas d'avance son emploi.
14:41C'est quoi des sources de protection ?
14:43Alors des sources de protection, on va aller chercher de la dette d'État, éventuellement,
14:46puisque maintenant que l'inflation a quand même reflué,
14:49même si je suis d'accord, il y a des interrogations,
14:51elle est à nouveau attractive.
14:52La valorisation de la dette d'État est à nouveau attractive.
14:55On va chercher des protections plus directionnelles
14:57avec des produits dérivés sur les marchés d'actions.
14:59Donc on va essayer d'accompagner, en fait, ce mouvement de correction.
15:02Mais fondamentalement, on reste plutôt positif sur le marché des actions.
15:05Léa, le placement de la semaine, pour vous, c'est quoi ?
15:07Alors, il n'y aura pas un placement en tant que tel.
15:10Je mettrai vraiment de côté en ce moment les actifs illiquides.
15:13Je trouve que c'est assez risqué dans ces environnements.
15:14Qu'est-ce que vous mettez dans les actifs illiquides ?
15:16Le private equity, l'immobilier coté, ce genre de choses
15:19où on a tendance à envoyer les clients, même les produits structurés,
15:22les bloquer là-dedans.
15:23Et puis on pense que dans 4 ou 5 ans, ça ira mieux.
15:26Je pense que là, ça peut être compliqué.
15:27On voit que les valorisations et les capacités à sortir,
15:30notamment dans le private equity en ce moment, sont assez difficiles.
15:33Quand je dis sortir, c'est revendre les actifs.
15:35Et ensuite, sur la partie marché liquide,
15:38que ce soit le crédit ou les actions,
15:40moi, je crois beaucoup dans les actions européennes encore pour l'année prochaine.
15:42Je pense que c'est la zone qui ira le mieux.
15:44Et je pense qu'en ce moment, les respirations qu'on a
15:46sont l'occasion d'aller y investir dans d'autres secteurs
15:49que ceux qui ont très bien marché.
15:51Ils n'ont pas tellement corrigé, les marchés européens ?
15:53Si, quand même.
15:55En fait, c'est très différencié.
15:56C'est ça qui se voit très mal aujourd'hui quand on ne regarde pas à la loupe.
15:59Il y a quand même des secteurs maintenant intéressants.
16:02Et je pense qu'il faut aller les voir.
16:03Vous pensez à quoi, par exemple ?
16:03Je pense à toute l'Allemagne et toute la construction européenne,
16:06qui est revenue très fort depuis cet été,
16:08parce que le point bas, notamment sur la construction européenne,
16:11il s'est un petit peu reculé dans le temps.
16:12La visibilité n'est pas bonne.
16:14Sincèrement, il y a des sociétés qui vont bénéficier
16:16à la fois du plan allemand,
16:17à la fois de la reprise de ce cycle immobilier.
16:19Dans la construction.
16:20Oui, oui.
16:21Et donc, vraiment, moi, je regarderai ce segment-là.
16:24Côté crédit, je prendrai des bénéfices sur tout ce qui est high yield.
16:27Allez plutôt sur le investment grade,
16:30parce qu'on va avoir des tensions avec ces problématiques d'auto.
16:33Allez, on passe tout de suite au top ou au flop de la semaine à vous, Anna.
16:37Top ou flop, Anna ?
16:38C'est un top d'avoir eu les résultats de Nvidia qui n'ont pas déçu.
16:42Voilà.
16:43Il y avait quand même...
16:44Elle vous dit que les chiffres sont faux.
16:46Ils sont à la chinoise.
16:48Ils sont tellement hauts,
16:49quand même s'il y a une marge d'erreur sur les chiffres.
16:53Oui, mais la valorisation, elle ne permet pas d'avoir...
16:56Vous voyez, c'est comme le budget français.
16:58Il faut juste croire, faire croire au marché que tout est sous contrôle
17:01et donc on a une solution qui empêcherait une paralysie totale de ce pays.
17:06C'est pareil avec l'IA.
17:08Donc, tant que les marchés...
17:09Ou c'est pareil avec l'indépendance de la Banque Centrale aux Etats-Unis.
17:12Tant que les marchés s'y accrochent, il n'y a pas de correction.
17:15Mais le problème, c'est quand il y a une correction que là...
17:18On va demander aux économistes quels sont les impacts.
17:22Léa, top ou flop ?
17:23Oui, je vais juste corriger.
17:24Ce n'est pas des chiffres faux.
17:25C'est des chiffres gonflés un peu prématurément, on va dire.
17:30Alors, je ne sais pas si c'est un top ou un flop,
17:31mais en tout cas, c'est la déclaration de Lisa Cook
17:33sur le risque systémique un peu plus lié à l'interconnexion
17:37des entreprises aux Etats-Unis et des défauts.
17:40Rappelez qui est Lisa Cook.
17:41C'est une des gouverneurs de la Banque Centrale
17:44et qui est plutôt opposée à Trump.
17:46Et là, elle dit, attention, attention, si on ne baisse pas les taux,
17:48il va y avoir des tensions, notamment sur les qualités de crédit.
17:51Et tout ça est interconnecté.
17:53Ça peut faire des défauts...
17:54Donc, elle est opposée à Trump,
17:55mais elle va dans le même sens que Trump.
17:56Elle veut la baisse des taux.
17:57Oui, pardon.
17:59Elle était opposée à Trump.
18:00Non, c'est lui qui s'est...
18:01C'est plutôt dans l'autre sens que ça s'est passé.
18:03C'est lui qui lui a plutôt tapé dessus.
18:04Mais sur ce point, ils sont en ligne sur la baisse des taux.
18:07C'est important ce qu'elle a dit.
18:08Ça a fait peur au marché aussi.
18:09Et c'est nouveau.
18:10Oui, ça a fait très peur.
18:11Sophie, top ou flop pour vous ?
18:13Moi, j'ai hésité entre le top et le flop,
18:15mais je rejoignais un petit peu Léa sur la question de la stabilité financière
18:18et le risque du...
18:19Elle parlait du crédit privé, en fait,
18:21quand elle a parlé des problèmes de valorisation et de défauts.
18:25Mais j'ai choisi un top,
18:27et c'est le plan qui a été voté au Japon.
18:29Donc, le plan de Sanae Takahichi,
18:33la nouvelle première ministre japonaise,
18:35qui va représenter à peu près 3% du PIB,
18:37avec un volet pour alléger la pression inflationniste sur les ménages,
18:41notamment au travers du prix de l'énergie,
18:43puisque les Japonais sont un portateur net.
18:46Et puis, un volet pour soutenir l'investissement
18:49dans des secteurs de pointe,
18:50donc pour propulser aussi le Japon
18:52dans ses avancées technologiques.
18:56Et du point de vue de l'investissement,
18:58dans quelque chose qui est intéressant
18:59pour les dimensions de demande interne,
19:01et puis aussi pour les financières japonaises,
19:02qui restent attractives et...
19:03Alors moi, je vous dirais que, avec le recul de là,
19:06je dirais que c'est plutôt un flop,
19:08parce que j'ai tellement vu de plans de relance japonais
19:11depuis des décennies qui n'ont jamais fonctionné,
19:14qui n'ont réussi à faire qu'une chose,
19:16c'est faire exploser la dette du Japon.
19:19Oui, mais dette qui est autodétenue.
19:21Oui, d'accord, mais ça n'empêche.
19:23Le risque, c'est que les Japonais investissent à l'étranger aussi.
19:26À un moment.
19:27Denis, top ou flop ?
19:28Flop, parce que j'aime bien revenir sur ce plateau,
19:31et je vais faire de la flatterie,
19:32je vais parler d'un sujet qui a été traité dans la newsletter
19:34de ce matin par un certain Marc F,
19:37il se reconnaîtra peut-être,
19:38c'est notamment tout ce qui concerne
19:40le commerce extérieur européen,
19:42pardon, pas seulement français,
19:42mais européen vis-à-vis de la Chine.
19:44En fait, on a eu, sur les derniers chiffres,
19:46c'est la première fois que le déficit
19:48de la zone euro vis-à-vis de la Chine
19:50est d'un montant supérieur au déficit
19:52que les Américains ont vis-à-vis de la Chine.
19:54Donc, on était jusqu'à présent,
19:55on avait beaucoup moins de déficit vis-à-vis des Chinois
19:57que ne l'est le cas de l'Allemagne.
20:00On est en train de se faire,
20:02mais massacrer.
20:03Alors, après, ça peut faire un wake-up call,
20:05parce que Léa a évoqué l'Allemagne,
20:07oui, c'est important.
20:08En fait, les Allemands ont commencé à réagir
20:09quand ils se sont rendus compte
20:10qu'ils étaient passés déficitaires
20:12dans les échanges de machine-outils
20:13avec la Chine.
20:15Et la machine-outils en Allemagne,
20:16c'est un secteur qui est très important.
20:18Et ça, c'est ça qui fait un rêve.
20:19Sauf que, je vous dirais,
20:20on n'a pas le temps de débattre de ça,
20:22mais la relance, en partie,
20:23va provoquer une hausse de la consommation.
20:25La hausse de la consommation va provoquer...
20:27Oui, ça fera du bien chinois.
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