- il y a 8 heures
Ce vendredi 14 novembre, Jean-Marc Daniel, éditorialiste BFM Business, Louis de Montalembert, gérant chez Sunny Asset Management, Mary-Sol Michel, directrice de la gestion sous mandat chez Swiss Life Banque Privée, et Emmanuel Lechypre, éditorialiste à BFM Business, se sont penchés sur la question d’une bulle IA, dans la semaine de Marc dans l'émission C'est Votre Argent présentée par Marc Fiorentino. C'est Votre Argent est à voir ou écouter le vendredi sur BFM Business.
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00:00BFM Business présente
00:04C'est votre argent
00:07Marc Fiorentino
00:09Je ne sais pas si vous êtes régalé mais moi je me suis régalé en première partie avec Emmanuel Lechippe, Marisol Michel, avec Louis de Montalembert et Jean-Marc Daniel et après avoir parlé de retraite, alors on a fait sauter tous les thèmes mais je savais que ça allait être le chaos cette émission en faisant venir Jean-Marc et Emmanuel en même temps.
00:25Allez on va parler des marchés et ils pensent qu'ils vont rien avoir à dire pendant les marchés mais ils vont devoir parler. Alors c'était une semaine un peu bizarre, je me tourne vers les gérants mais on a eu ce rebond après la fin du shutdown, on s'est dit ça y est c'est fini la semaine dernière qui avait été une semaine dans le rouge avec plus de 4% de baisse sur le Nasdaq, on a eu un rebond et puis ça s'est un peu essoufflé en jeudi, à partir de jeudi sur toujours cette idée.
00:51Louis, ça vous concerne de près puisque c'est un peu votre domaine de prédilection, cette bulle de l'IA, donc j'ai une question très simple, est-ce qu'il y a une bulle de l'IA, s'il y a une bulle de l'IA, quand va-t-elle éclater ?
01:04Je trouve ça formidable ce débat parce qu'en fait c'est devenu le débat universel et en fait chacun sait que quand une bulle éclate, personne ne s'y attend.
01:12Donc là ça serait pour les gens qui pensent qu'il y a une bulle qui va éclater.
01:15Ça peut arriver, c'est pas parce que c'est pas arrivé que ça ne peut pas arriver.
01:18Ah voilà, d'accord, ok, donc on est devenu omniscient, en fait c'est pas ça qui se passe, les gens parlent de bulles quand tout d'un coup il y a une réalité nouvelle qui s'impose à eux,
01:27et effectivement au début on va dire, on peut dire qu'il y a une bulle, ok, on va dire qu'il y a une bulle, mais moi je m'en fiche de savoir s'il y a une bulle,
01:33la question c'est est-ce qu'elle va éclater dans un futur qui est proche ?
01:37Et si on se réfère à répétition comme on le fait, alors qu'il y a plein d'éléments pour ne pas le faire à la crise de 2000...
01:44Qui n'a aucun rapport.
01:45De 99-2000 qui n'a aucun rapport, parce qu'on est sur des entreprises profitables, parce que même s'il y a de la dette qui commence à rentrer dans le système,
01:53on est au début du cycle, on ne voit pas qui va retirer le tapis de sous les entreprises,
01:58mais néanmoins, ce qui est intéressant c'est qu'en fait au début, quand on ne comprend pas ce qui se passe, on dit qu'il y a bulle,
02:05parce que c'est des nouveaux paradigmes, des choses qui changent dans le système économique,
02:09puis les gens s'y habituent, le système s'y habitue, on n'en parle plus, et bam, c'est là que la bulle explose.
02:15On vous dit qu'il y a bulle, mais ce n'est pas maintenant, et moi je ne suis pas tout à fait d'accord avec vous,
02:19parce que le parallèle que je trouve très intéressant, c'est le parallèle qu'on fait entre non pas l'IA et la bulle internet,
02:26mais la bulle des télécoms, et ça je trouve que c'est très intéressant,
02:30parce que c'est effectivement un secteur dans lequel il n'y a pas de sujet,
02:32je veux dire le télécom, évidemment que ça s'est développé,
02:35mais il y a eu des dépenses d'infrastructures qui ont été monstrueuses,
02:39financées par de la dette, et tout ça a explosé.
02:41Oui, mais c'est la bulle des dotcoms, c'est la même chose, c'est-à-dire que...
02:44Pas tout à fait, la bulle des télécoms, c'était pas les...
02:46Non, attendez, la réalité c'est qu'il n'y a aucune crise qui a les mêmes causes que la précédente.
02:50Marc, je ne me trompe pas.
02:51Oui, oui, en général c'est comme la guerre, on fait toujours la politique de la crise précédente.
02:55C'est pas vrai, c'est pas vrai.
02:56Mais sur tous les bulles, c'est toujours différent.
02:57Attendez, attendez, 2008, les subprimes, ça ressemble quand même étonnamment à la crise de 29 quand même.
03:03Non, non, non, la crise de 29, c'est une crise qui vient de la politique monétaire,
03:07de la Fed, beaucoup trop restrictive.
03:09Non, mais il y a quand même une bulle spéculative,
03:12comme il y a eu une bulle spéculative sur ces crédits,
03:14qui était mal foutue, donc non, je suis d'accord.
03:17Et puis vous avez une composante cyclique dans ces crises,
03:18ce qui fait que ce qui s'est véritablement reproduit, c'est la dynamique du cycle.
03:22Mais l'originalité de chaque crise est liée effectivement à des considérations que personne n'a anticipé.
03:27Donc vous, vous dites, on est en décembre 1996,
03:30quand Alain Grispan dit, il y a l'exubérance irrationnelle,
03:33et la bulle éclate que 4 ans après, c'est ça ?
03:35Voilà, ça ne veut pas dire qu'il n'y a pas des éléments de risque dans le marché,
03:37qu'il ne peut pas y avoir demain une récession qui soit déclencheuse d'un crash de marché,
03:42ça je ne dis pas.
03:42Mais en tout cas, dans le discours autour de la bulle,
03:45il y a trop de discours autour de la bulle pour que ce soit honnête.
03:49Marisol, même sentiment ?
03:50Moi, je pense qu'effectivement, on est peut-être,
03:53on est cher sur la tech et sur la thématique de l'IA en particulier.
03:58Le Nasdaq est à 30 fois, on était à 24 historiquement au plus haut.
04:01Oui, oui, on est à 30 fois,
04:03mais il y a un momentum bénéficiaire derrière qui est quand même phénoménal.
04:06J'ai fait le calcul, sur les 7 magnifiques,
04:09la croissance de bénéfices par an est de 29%.
04:12C'est donc plus de 3 fois ce que fait le SP500,
04:16l'indice phare de la Bourse américaine,
04:18qui fait du 9% par an.
04:21Le Wall Street Journal vous dit qu'une partie de cette hausse,
04:24très importante, est financée,
04:27et vient de ces investissements,
04:30dont on dit que c'est des investissements,
04:31mais pour l'instant, ce ne sont que des dépenses,
04:33de boîtes comme OpenAI qui ont des revenus
04:36qui sont extrêmement limités et des pertes colossales
04:39et qui empruntent énormément d'argent.
04:41C'est-à-dire que si on enlève,
04:43et on le voit d'ailleurs avec la chute d'Oracle des derniers jours...
04:46Il y a des financements croisés entre client et producteur.
04:50C'est-à-dire OpenAI dit « Ah, je vais utiliser Oracle ».
04:53Alors du coup, il y a une explosion de la capitalisation d'Oracle,
04:57et puis on s'aperçoit derrière que finalement le client c'est OpenAI,
05:00qu'OpenAI va devoir trouver de l'argent,
05:02que c'est sympa de vouloir investir 1 500 milliards,
05:04mais quand on fait 20 milliards de revenus sans résultat,
05:10il faut les financer.
05:11De toute façon, OpenAI pour l'instant n'est pas coté,
05:13donc ce n'est pas vraiment la question...
05:14Oui, mais c'est OpenAI qui est au cœur aujourd'hui
05:16de 1 000 milliards d'investissements des derniers mois.
05:19Ce qui se passe, c'est que pour l'instant,
05:20les sociétés qui gagnent énormément d'argent avec l'IA,
05:23ce sont les équipementiers,
05:24ceux qui participent à l'équipement,
05:26comme vous le disiez tout à l'heure,
05:27donc l'équipement en semi-conducteur,
05:29l'équipement en cloud computing,
05:31l'équipement en tuyaux,
05:33et donc en électricité par exemple,
05:36mais c'est de l'argent qui a tout à fait sa réalité.
05:39On ne peut pas considérer que c'est...
05:40Non, mais il a sa réalité,
05:41mais il est de plus en plus financé par de la dette.
05:43Je pense que le sujet que vous abordez,
05:45qui est un vrai sujet...
05:46Un vrai sujet, parce qu'il faut expliquer
05:48pourquoi c'est un vrai sujet,
05:49parce que c'est déterminant pour la bourse,
05:51si c'est déterminant pour la bourse,
05:52c'est déterminant pour l'économie américaine.
05:54Donc en fait, la question que vous posez,
05:56c'est la monétisation.
05:57C'est vrai que des investissements,
05:59si derrière, ils ne trouvent pas leur monétisation,
06:01c'est-à-dire la traduction en chiffre d'affaires réel,
06:05c'est un problème.
06:06Maintenant, on focalise beaucoup sur OpenAI,
06:08parce qu'OpenAI essaye d'être le concurrent
06:10de tout un chacun dans cette industrie.
06:12Mais si vous regardez les anticipations
06:14de résultats nanthropiques
06:15qui prévoient d'être profitables en 2027,
06:17c'est demain,
06:18ça veut dire avec des hypothèses assez solides...
06:20Vous avez vu leurs chiffres ?
06:20Ils n'y sont pas.
06:21Non, non, ils n'y sont pas,
06:23mais le taux de croissance...
06:24Moi aussi, je peux dire,
06:25je vais être profitable en 2027, en 2062...
06:28Non, non, parce que...
06:29Non, je ne suis pas tout à fait d'accord.
06:31Le taux de croissance aujourd'hui,
06:32ça veut dire la demande...
06:34Il faut comprendre qu'aujourd'hui,
06:35Microsoft est limitée en chiffre d'affaires
06:37parce que la demande est trop abondante.
06:39Vous voyez ?
06:40C'est ça qui est totalement différent
06:41par rapport à la bulle de 2000.
06:43La bulle de 2000,
06:43la technologie n'était pas là,
06:45donc on ne pouvait pas faire des chiffres d'affaires.
06:46Là, la demande est extrêmement abondante.
06:48Et si vous regardez un papier de The Economist
06:50qui est sorti il y a deux jours,
06:51en 2026,
06:54c'est-à-dire vraiment,
06:54on est sur un chemin de monétisation
06:56qui va être extrêmement rapide.
06:58Il faut que ça se vérifie.
06:59C'est un vrai pari.
07:00On n'y est pas.
07:01On est sur un chemin...
07:02On a beaucoup, beaucoup d'indices
07:03qui disent qu'on y est quasiment.
07:05Je me retourne vers notre mémoire,
07:06mais pour redire ce que dit Emmanuel,
07:09moi je ne suis pas tout à fait d'accord
07:10parce que ça ressemble quand même
07:11à ces bulles d'équipement,
07:14ça ressemble à la bulle des télécoms,
07:15ça ressemble à la bulle des chemins de fer,
07:17ça ressemble à plein de bulles.
07:18On est là-dedans quand même, non ?
07:19Oui, oui.
07:20Là où je vous rejoins,
07:21c'est qu'effectivement,
07:22et c'est ce que vient de dire
07:22Louis de Montalembaire,
07:24c'est qu'effectivement,
07:25le véritable enjeu,
07:26c'est est-ce qu'il y a une demande derrière ?
07:27Est-ce qu'on va résoudre un problème ?
07:28C'est la monétisation.
07:30Ce qu'il appelle la monétisation.
07:31Et c'est ça le véritable enjeu.
07:32Et vous avez des gens,
07:33alors dans le monde économique,
07:35vous avez trois attitudes.
07:36Vous avez ceux de Darren Assemauglou,
07:37le prix Nobel de l'année dernière,
07:39qui dit écoutez,
07:40tout ça ce n'est pas des innovations,
07:41c'est des inventions.
07:41C'est-à-dire, ça fascine les ingénieurs,
07:44mais en réalité,
07:45la demande, l'utilité sociale,
07:46le besoin qu'a la population
07:47d'utiliser ces outils,
07:49est extrêmement faible.
07:50Et donc, vous allez avoir très peu
07:51de conséquences en termes de croissance,
07:53et c'est une vraie bulle.
07:54Vous avez en face des gens qui disent
07:55mais pas du tout,
07:57c'est une innovation spectaculaire,
08:00on n'a pas vu ça depuis le feu
08:01ou la roue, ça va exploser.
08:03Bon, on se rappelle bien.
08:04Vous avez des gens intermédiaires
08:06qui disent un peu,
08:07qui font allusion à Erving Fischer,
08:09qui à la veille de la crise de 1929,
08:11fait un discours en disant
08:13mais la bourse va continuer à monter,
08:15d'ailleurs, les paramètres
08:16de l'économie américaine
08:17sont très favorables.
08:18Grâce à la prohibition,
08:19on peut faire des gains de productivité
08:20puisque les ouvriers américains
08:22ne sont plus frappés par l'alcool
08:23et donc, ils sont de plus en plus efficaces.
08:25Et une semaine après,
08:26il y a la grande crise,
08:27on lui dit mais vous n'avez rien vu venir.
08:28Et il dit mais si,
08:29mais vous vous rendez compte ?
08:30Si j'avais dit moi,
08:31vu ce que je suis,
08:32qu'on allait vers la crise,
08:33c'était un effondrement.
08:36On a juste colmenté la moche.
08:38Celui qui a fait la meilleure lecture
08:39de la crise de 1929 après,
08:40c'est quand même Irving Fischer.
08:42Avec son papier de 1933
08:43où il explique sa théorie
08:45de ce qu'il appelle
08:46la déflation par la tête.
08:48C'est ça,
08:48non mais c'est ça
08:49où les économistes sont merveilleux.
08:50C'est-à-dire qu'ils ne prévoient rien du tout.
08:52Alors après,
08:52pour expliquer ce qui s'est passé,
08:54il y en a...
08:54Vous en tant qu'économiste,
08:57est-ce que ce que vous regardez...
08:58Là où il a été le plus habile,
08:59c'est qu'il a dit
08:59mais heureusement
09:00que je n'avais pas dit la vérité
09:02parce que si j'avais dit la vérité,
09:03vous vous rendez compte ?
09:04C'est de la mauvaise foi.
09:05Donc, cette capacité de mauvaise foi
09:10le même Greenspan,
09:11le discours de 85,
09:12l'exubérance irrationnelle.
09:13Ça veut dire quoi ?
09:14Ça veut dire que moi,
09:15Alan Greenspan,
09:16je suis capable de dire
09:17que les marchés se trompent.
09:19Or, le même Alan Greenspan
09:20vous déclare
09:21mais comment moi,
09:23Alan Greenspan,
09:23grand libéral devant l'éternel,
09:25je saurais mieux
09:26que les milliers de gens
09:28qui composent le marché
09:29si j'ai raison
09:33ou si j'ai tort ?
09:34Donc, vous voyez,
09:35c'est encore une fois,
09:36moi je pense qu'il faut se faire...
09:38S'il y a une théorie à inventer,
09:40c'est que les théories économiques
09:42sont inopérantes
09:42pour essayer de prédire
09:44quand est-ce qu'une bulle
09:44va éclater
09:46et qu'on saura très bien
09:47expliquer après
09:48pourquoi cette bulle a éclaté.
09:49Marie-Charles ?
09:50Je suis d'accord.
09:50Après, c'est plus facile.
09:52Moi, je pense un peu
09:52comme Louis de Montalembert
09:53mais ça ne vous est pas beaucoup.
09:54qu'on est sur un phénomène
09:56vraiment puissant
09:57qui correspond à une demande
09:59qui va réussir
10:00à trouver sa monétisation
10:01mais on a été un peu trop vite
10:03dans cette phase
10:04d'anticipation
10:05et d'équipement.
10:06On a été un peu trop vite
10:07en termes de performance.
10:08Donc nous,
10:08on en a bien profité
10:09parce qu'on avait beaucoup de tech
10:10dans les portefeuilles
10:11mais à ce stade,
10:13on allège,
10:13on voit que les marchés sont nerveux.
10:14C'est ça qu'on va entendre.
10:15On voit que les marchés
10:18sur la tech sont nerveux
10:19et c'est le contraire
10:20du début d'année
10:21où c'était le Nasdaq
10:22qui surperformait
10:23par rapport aux autres indices.
10:24Là, c'est le contraire.
10:25Quant aux Etats-Unis,
10:26par exemple,
10:26on a le Nasdaq
10:27qui est toujours en queue de peloton
10:29depuis une quinzaine de jours.
10:31Il a besoin de souffler,
10:32il a besoin de digérer sa hausse
10:33donc on allège tactiquement
10:34mais on aime toujours
10:36cette thématique de la tech
10:37à moyen-long terme.
10:38On attend que ça consolide
10:39et là,
10:40on se repositionnera.
10:41Mais ça a déjà perdu 5.
10:44Ça a déjà perdu 5.
10:45On fait justement
10:47le lien avec le thème suivant,
10:49c'est le placement de la semaine.
10:50Justement,
10:50vous allégez pour placer sur quoi ?
10:52Alors du coup,
10:53on allège les US.
10:54Notre maître mot
10:56depuis plusieurs mois,
10:57c'est la diversification.
10:59Dans ce monde très difficile
11:00à prévoir
11:01et très instable,
11:02il faut un peu diversifier
11:04encore plus que d'habitude.
11:05C'est toujours un concept.
11:06Et on diversifie ?
11:08On diversifie vers les émergents.
11:10Alors les émergents,
11:11par rapport aux deux autres
11:11grandes zones,
11:13les US sont beaucoup trop chers,
11:15ont bien marché depuis des années,
11:16donc on est prudent.
11:18L'Europe n'a pas de croissance,
11:19on en a parlé en première partie.
11:21Elle est finalement aussi
11:22un peu plus chère
11:23que sa moyenne historique.
11:25Donc on va vers les émergents.
11:26Pourquoi les émergents ?
11:27Parce qu'en fait,
11:28ils sont déjà très peu détenus
11:29dans les portefeuilles internationaux.
11:31Ils ne représentent que 5%
11:32des allocations internationales.
11:33Vous mettez la Chine ?
11:34Oui.
11:35Bizarrement,
11:36la Chine fait partie
11:36des indices émergents.
11:39On retarde un peu,
11:40je dirais,
11:41dans la construction des indices.
11:42Il faudra les sortir quand même.
11:42Voilà.
11:43Mais donc 5% par rapport
11:44à 7 à 8 d'habitude,
11:46donc une sous-détention.
11:48Et puis aussi,
11:49une sous-valorisation
11:50par rapport aux moyennes
11:51de long terme.
11:52Pourquoi ?
11:53Parce qu'après le Covid,
11:54il y a eu des années
11:55de sous-performance
11:56de la Chine notamment.
11:57Donc elle est en retard
11:59et elle présente aussi
12:00des belles valeurs tech
12:02beaucoup moins chères
12:03que les valeurs américaines.
12:04Louis,
12:05c'est quoi le placement
12:05pour vous
12:06qu'il faut privilégier
12:07dans cette période ?
12:08Non, mais je dirais,
12:08par rapport à cette période
12:09où on est un peu anxieux
12:10sur la tech,
12:11tout le monde dit,
12:11ah, la bulle est en train
12:12d'exploser.
12:13On a la semaine prochaine
12:14les résultats de Nvidia
12:15qui peuvent quand même changer
12:18tout d'un coup la nature.
12:19Les gens vont dire,
12:20finalement,
12:20tout se passe bien,
12:21etc.
12:21pareil, on y retourne.
12:23Moi, ce qui m'inquiète
12:24un tout petit peu,
12:24et c'est peut-être ça
12:25qui peut faire le placement
12:26de la décennie presque,
12:28c'est ce qui va manquer
12:30pour le déploiement de l'IA,
12:31car je suis persuadé
12:32que l'IA est la révolution
12:33de notre génération.
12:34Ce qui va manquer,
12:36c'est l'électricité.
12:37Voilà, on s'aperçoit
12:38que pour tous les data centers
12:40qu'on est en train d'installer,
12:41en réalité,
12:42on manque de 30 gigawatts
12:45ou 40 gigawatts,
12:46ça dépend des estimations
12:48d'électricité.
12:50Donc, en fait,
12:50il y a une révolution
12:52d'électrification
12:52qui est en cours
12:54à l'heure actuelle.
12:55Donc, je trouve ça intéressant
12:56de se positionner
12:57sur les acteurs
12:58de l'électrification.
12:59Et là, c'est pas que les utilities,
13:03c'est tous les gens
13:03qui fabriquent aussi bien
13:04les câbles
13:05que les logiciels
13:07de grid
13:08que des gens
13:10comme Siemens Energy,
13:12des gens comme
13:12Schneider Electric,
13:14Le Grand,
13:15G. Vernon.
13:16Les pêles et les pioches
13:16de l'électricité.
13:18Oui, voilà.
13:19Ou même,
13:20on parle beaucoup
13:21de la pile à combustion,
13:22il commence à y avoir
13:23des solutions d'électricité.
13:25Le renouvelable
13:26revient en force
13:26parce que finalement,
13:27pourquoi est-ce que
13:28Jensen Wang est allé dire
13:29que la Chine allait gagner
13:30la guerre de l'IA ?
13:32Le patron d'Anne Midia.
13:33C'est le patron d'Anne Midia.
13:34C'est parce qu'effectivement,
13:35la Chine a massivement
13:36misé sur l'électrification
13:40et sur le renouvelable.
13:41Alors, le renouvelable
13:43n'est pas fonctionnel
13:43pour les data centers,
13:45mais il est fonctionnel
13:46pour les habitations,
13:47ce qui permet aux data centers
13:48de récupérer
13:48la capacité d'électricité.
13:51La Chine construit un paquet
13:53de centrales à charbon encore.
13:56En termes de...
13:57Ils sont en train
13:57de tapisser le pays
13:58de solaire.
13:59Franchement,
13:59c'est spectaculaire.
14:00Et je suis d'accord
14:01avec Marisol.
14:02Moi, si je devais raisonner
14:03en termes d'investissement,
14:05les émergents...
14:06Alors moi,
14:06je ne mets pas la Chine,
14:07mais je mets l'Asie du Sud-Est
14:08et les émergents,
14:09je suis assez restricité.
14:10Mumbai.
14:11L'Asie du Sud
14:12et l'Asie du Sud-Est
14:13parce qu'on a effectivement...
14:15Et même,
14:15je crois qu'on classe encore
14:17la Corée du Sud
14:18pour les pays émergents.
14:19Non, c'est sorti.
14:20Alors, la Corée du Sud,
14:21j'y miserais dans...
14:22Je me suis posé marrant,
14:23j'ai posé la question.
14:24Je me suis posé
14:25exactement la même question.
14:2675% de performance
14:27cette année,
14:27ça vaut que 11 fois
14:28le résultat.
14:29Donc, on a...
14:29Oui, voilà.
14:30C'est attractif.
14:30On a des trucs qui sont...
14:31Et alors,
14:32un chiffre qui va vous intéresser
14:33parce qu'on parle
14:33de démographie et de retraite,
14:3570...
14:35J'ai adoré...
14:3670% de performance
14:38de l'indice boursier,
14:39taux de fécondité,
14:400,70.
14:4275, 75...
14:43Le plus bas du monde.
14:44Le modèle de déjeunir,
14:45le plus bas du monde.
14:46Je reste sur les...
14:47De la rente et plus d'enfer.
14:48Ah oui ?
14:49Je reste sur les mines d'or
14:51parce que le débasement
14:52des devises reste une thématique
14:53qui est importante.
14:54Donc, l'or et les mines d'or.
14:55Le débasement des devises.
14:57Le fait qu'on considère
14:58que la devise n'est plus
15:00une référence
15:01et qu'il faut aller chercher
15:02le stable coin,
15:03les cryptos,
15:05d'autres actifs.
15:07D'autres actifs, en fait.
15:08Le top ou le flop
15:10de la semaine ?
15:11Allez, on commence par vous,
15:12Marisol.
15:13Alors, moi,
15:13je vais parler d'un top
15:14et on va faire un peu
15:15de chauvinisme.
15:16Ça nous manque beaucoup
15:16ces derniers jours.
15:19Je vais parler du CAC 40
15:20qui, malgré tous les obstacles
15:22et malgré ce contexte délétère
15:25que l'on vit dans notre pays,
15:26a réussi à battre un record
15:28historique à 8300.
15:30Donc, le précédent record,
15:31c'était 8250,
15:33donc il y a à peu près six mois.
15:36En mars,
15:36c'est un peu plus de six mois.
15:38Et là, c'était hier,
15:39le 13 novembre,
15:40les 8300.
15:42Donc, ça peut interroger,
15:44mais c'est vrai
15:46que le contexte est difficile.
15:47Et surtout que les résultats
15:48derrière sont là.
15:49C'est ça.
15:49Et bravo,
15:50parce que moi,
15:50je suis épaté par le boulot
15:52des entrepreneurs français,
15:53les grands,
15:54les petits,
15:54les moyens.
15:55C'est incroyable.
15:56De la réussite des entreprises
15:57dans un contexte super négatif.
16:00On peut dire que les entreprises
16:01entrent en résilience.
16:02Donc, les publications sont là.
16:04Elles ont été bonnes.
16:04On a eu les publications
16:05du troisième trimestre.
16:06Elles ont été globalement au-dessus.
16:08Et on est en retard.
16:10C'est vrai qu'on est en retard
16:11par rapport aux autres indices.
16:12Donc, ça nous a aussi,
16:13bien sûr,
16:14c'est aussi un élément d'explication.
16:16Mais voilà.
16:18Très bien.
16:19Louis ?
16:19Belle performance.
16:20C'est un top qui m'a rendu triste.
16:22Donc, c'est devenu un flop.
16:23En fait,
16:23c'est les résultats exceptionnels
16:24qui ont été annoncés
16:25de Siemens Energy,
16:26justement.
16:27Et en fait,
16:28il faut penser que Siemens Energy
16:29est le seul mec au monde
16:31qui peut être triste
16:32par les résultats
16:34de Siemens Energy.
16:35parce qu'il faut en avoir
16:36en tant qu'une élément d'explication
16:37exceptionnelle,
16:38comme on l'a dit.
16:39Je vais vous dire pourquoi.
16:39Parce que le succès immense
16:41de Siemens Energy
16:42à côté de celui de Givernova
16:44et de Mitsubishi Heavy,
16:46c'est que ce sont les trois acteurs
16:47qui fabriquent les turbines
16:48qui sont essentiels
16:50dans l'électrification du monde.
16:51Et pourquoi ça m'a rendu triste ?
16:52Parce que c'était les Français
16:53qui étaient leaders là-dedans
16:55avec Alstom
16:55et qu'ils ont bradé.
16:57Ils ont vendu.
16:58Et ce qui fait que Givernova,
16:59aujourd'hui,
16:59est une des entreprises
17:00les plus prospères,
17:01c'est parce que les Français
17:03ont vendu
17:03pour une bouchée de pas
17:04leur technologie.
17:06Bon, quand vous êtes triste,
17:07vous nous appelez,
17:07on vous fait passer à l'émission,
17:08ça vous redonnera le moral.
17:09Jean-Marc Daniel,
17:10top ou flop ?
17:11Moi, c'est un flop,
17:12c'est le 30e anniversaire
17:14du plan Juppé.
17:15Ça rejoint un peu
17:16ce qu'on disait
17:16en début d'émission,
17:17c'est-à-dire qu'il a fait
17:19un discours le 15 novembre 1995
17:21qui était remarquable
17:22où il a expliqué
17:22pourquoi la reprise en main
17:24de la sécurité sociale
17:25par l'État
17:26allait permettre effectivement
17:27d'équilibrer les comptes.
17:28Cette semaine,
17:29notre nouveau ministre du Travail
17:30a annoncé
17:30qu'on allait encore avoir
17:31plus de déficit
17:32que ce qui était prévu
17:33en 2025
17:33et que en 2026,
17:35on allait encore avoir
17:36aussi un déficit
17:36de la sécurité sociale.
17:38Et je pense que
17:38la grande erreur initiale
17:40de ce plan,
17:40c'était de considérer
17:41que l'État pouvait être
17:42la solution
17:42à quelque problème
17:43que ce soit.
17:44Et donc, je pense que
17:45pour revenir là aussi
17:46sur ce qu'on disait
17:47en début d'émission,
17:48le véritable problème
17:49de la France,
17:50c'est qu'elle ne travaille
17:50pas assez.
17:51Pour reprendre une formule
17:52qui vous a séduit
17:53pendant la préparation
17:54de l'émission,
17:55je pense qu'on nous bassine
17:56avec Nicolas qui paie
17:58et je pense que
17:58le vrai problème,
17:59c'est Nicolas qui glande.
18:01Celle-là,
18:02je vais la ressortir
18:02et je vais dire
18:03que c'est de moi
18:03parce que comme
18:04on va la couper,
18:05vous la couperez au montage
18:06parce que sinon,
18:08il va dire
18:08que c'est la sienne.
18:10Moi, c'est un top,
18:13c'est tiré d'une étude
18:15de BlackRock
18:16cette semaine
18:17sur le succès
18:19fulgurant
18:19que rencontrent
18:20les ETF
18:21en Europe
18:22et notamment en France
18:23puisqu'on apprend
18:24que le nombre
18:25d'investisseurs en ETF
18:26a doublé
18:27en l'espace de trois ans.
18:28Emmanuel Lechypre
18:29qui parle d'ETF.
18:30On est à 2,6 millions.
18:31Cette émission,
18:32elle est vraiment exceptionnelle.
18:33Ce qui m'intéresse,
18:34c'est que l'année dernière,
18:36c'est la France
18:36qui a enregistré
18:37la plus forte augmentation
18:39du nombre d'investisseurs
18:40ETF
18:41parmi tous les marchés
18:42européens
18:43et que c'est la France
18:45qui compte
18:45la base d'investisseurs
18:46la plus jeune d'Europe
18:47aussi
18:48et donc je trouve ça intéressant
18:49par rapport à toute la logique
18:51problématique.
18:51Mais vous savez que ça,
18:52c'est la mort
18:52des deux invités
18:54qui sont là.
18:54Oui, c'est la concurrence.
18:57Non, non, c'est la mort.
18:58Voilà, mais en tout cas,
18:59moi, je trouve que c'est
18:59quand même des questions
19:00qu'il faut se poser
19:01parce que comme
19:02nous, vieux journalistes
19:04boomers,
19:05on doit quand même
19:05s'interroger
19:05pour ceux qui regardent la télé,
19:08voilà,
19:08et bien je pense que
19:09les grandes maisons
19:11doivent s'interroger aussi
19:12sur qui on vit,
19:12comment,
19:13avec quelles aspirations.
19:14je peux vous dire
19:14que c'est un tremblement
19:16de terre
19:16pour la gestion
19:16les ETF.
19:17Oui, mais il faut être
19:18concerné du...
19:19C'est un tremblement de terre
19:20dans le monde de la gestion,
19:21c'est une révolution là-dessus,
19:22c'est une révolution totale.
19:23Oui, absolument.
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