00:00Et eux viennent de nous rejoindre, également sur le pont, à mes côtés,
00:03Frédéric Ponchon, directeur général de Dorval-AM.
00:05Bienvenue Frédéric.
00:06Bonjour Guillaume.
00:07Dans l'ambiance, c'est François Dossou.
00:08Bonjour François.
00:09Bonjour Guillaume.
00:10Directeur de la gestion d'action de CNA-IM.
00:11On va parler des marchés, des perspectives, comment investir dans la défense
00:14et la souveraineté de façon rentable.
00:17D'abord peut-être un mot de l'ambiance.
00:19Comment vous sentez ce bouillonnement tout pour investir à l'événement ?
00:22Vous étiez déjà avec nous l'an dernier.
00:24Les thématiques abordées également, je ne sais pas.
00:25Quel mot vous vient à l'esprit pour décrire ce qui se passe ici au pavillon d'Hermenonville ?
00:29François.
00:29Je trouve que l'ambiance est très très bonne.
00:31Pourquoi ? Parce que la musique sur les marchés financiers cette année,
00:34elle a été plutôt une musique sympa.
00:36Les actionnaires sont contents, ils vont gagner beaucoup d'argent.
00:40Et si vous voulez, la question que tout le monde se pose aujourd'hui,
00:43c'est est-ce qu'on va pouvoir continuer sur une dynamique aussi intéressante pour le reste de l'année ?
00:50Voilà, je pense que les bonnes performances de l'année
00:53aident aussi à avoir une ambiance qui est assez intéressante.
00:57Et les gens sont très curieux de savoir en fait
00:59comment est-ce que nous allons appréhender le reste de l'année.
01:03Frédéric, c'est l'enthousiasme ou c'est l'interrogation
01:05qui l'emporte dans les allées, dans les discussions sur bulles, pas bulles ?
01:08Parce que ça fait partie des discussions aussi malgré tout.
01:10Je pense qu'il y a un peu d'enthousiasme.
01:12Déjà une première chose, c'est que si on regarde,
01:14si on se ramène un petit peu en arrière avec la situation en début d'année,
01:19je pense que personne ne pensait qu'on pourrait arriver à une année
01:22qui soit aussi finalement favorable pour les marchés financiers.
01:26Donc là, c'est une sorte de soulagement au moment où on arrive à la fin de l'année.
01:29Et puis aujourd'hui, quand même, il y a cette actualité avec NVIDIA
01:32qui est un soulagement assez généralisé.
01:36Et voilà, les marchés soufflent, donc les investisseurs aussi.
01:40Oui, NVIDIA, bien sûr NVIDIA.
01:42Mais NVIDIA gagne 4%, ils ne sont pas en train de gagner 10%, ils gagnent 4%.
01:45Le S&P gagne 1,5%.
01:47Est-ce que vous avez ce sentiment que NVIDIA qui publie de façon magnifique, c'est vrai,
01:52là aujourd'hui sert surtout de coupe-circuit à la baisse des marchés.
01:54Il n'empêchera pas une poursuite de cette baisse.
01:57Enfin, je ne sais pas, est-ce que les interrogations des marchés d'un seul coup
02:00sont réglées, volatilisées ?
02:02Les questions qu'on pouvait se poser, ont trouvé leur réponse dans la publication ou pas vraiment ?
02:07Oui, moi je pense que quelque part, quand vous regardez la nervosité
02:09qu'il y avait autour de la publication, vous comprenez bien que c'est aujourd'hui du soulagement.
02:14Les chiffres sont stratosphériques, mais pour autant le titre ne montre pas beaucoup.
02:19Qu'est-ce que ça veut dire ?
02:20Ça veut dire que c'est un titre qui commence à être bien valorisé.
02:24Face à des perspectives qui sont quand même extraordinaires,
02:27il y a aussi un niveau de valorisation qui fait qu'aujourd'hui,
02:30quand vous avez plutôt du SP500 ou du NVIDIA,
02:34vous n'avez pas beaucoup d'écart de performance malgré le fait.
02:37Et donc, ça montre aussi combien est-ce que ce titre est devenu en fait le thermomètre même
02:42de l'économie et de l'ambiance sur les marchés financiers.
02:45Quand on voit la tension, quand on voit la nervosité qu'il y avait autour de la publication de NVIDIA,
02:51on se rend compte que quelque part aussi, c'est probablement un bon investissement.
02:56C'est un investissement qui reste quand même risqué de par son niveau de valorisation
03:00et des anticipations de croissance qui sont intégrées dans le niveau de cours aujourd'hui de l'action NVIDIA.
03:06NVIDIA gagne 3,9%.
03:07On a Broadcom et AMD aussi quand même.
03:09C'est intéressant de voir les autres acteurs des puces quand même profiter de sa publication aussi.
03:12On se dit qu'il y aura peut-être de la place pour tout le monde.
03:14Du coup, Broadcom progresse de 4% et AMD de 2%.
03:17Mais messieurs, on profite de votre présence ici à nos côtés,
03:20à tout pour investir l'événement, pour aussi parler des autres enjeux.
03:23Il n'y a pas qu'NVIDIA, la défense notamment.
03:25On a eu des propos, des paroles très graves du chef d'état-major des armées
03:30disant à quel point il fallait être prêt à retrouver la force d'âme
03:33face aux menaces géopolitiques et militaires qui nous entourent.
03:37Comment on investit dans la défense ?
03:38Comment la bourse peut-elle contribuer quelque part à l'effort
03:42et de façon rentable pour les investisseurs, Frédéric ?
03:44Alors, la question c'est, il y a la défense et la souveraineté.
03:49La souveraineté, je vais dire quelque chose d'assez provocateur
03:53d'une certaine manière, c'est qu'on peut investir dans la souveraineté
03:56en investissant dans la transition écologique et énergétique.
04:01Paradoxalement, c'est vrai que nous, la défense, ce n'est pas trop un sujet.
04:04En revanche, via nos investissements sur la transition écologique et énergétique,
04:08finalement, on est tout à fait alignés avec ce qui est important pour l'Europe aujourd'hui.
04:12Ce qui est important, c'est l'indépendance énergétique,
04:15c'est la compétitivité énergétique, c'est l'indépendance vis-à-vis des matériaux critiques,
04:23c'est la résilience d'un point de vue alimentaire.
04:26Et en fait, tout ça, c'est des thèmes qu'on retrouve dans cette transition écologique et énergétique.
04:31Juste un chiffre, aujourd'hui, on est très dépendant de l'extérieur pour l'importation d'énergie fossile.
04:38C'est à peu près les deux tiers de notre mix énergétique.
04:41Si on arrivait en 2050 au net zéro en Europe,
04:45on ramènerait ce chiffre des énergies fossiles à moins de 15%.
04:49Donc, avec le nucléaire sur notre sol, avec les énergies renouvelables sur notre sol,
04:56c'est cette dépendance vis-à-vis de la géopolitique,
05:00vis-à-vis des cours erratiques du pétrole, du gaz, qu'on arrive à réduire.
05:04Donc, souvent, on oppose un peu ces sujets et, en fait, ils sont tout à fait alignés.
05:09Oui, la souveraineté, c'est aussi, par exemple, la souveraineté numérique.
05:13Il se trouve que la facture des dépenses numériques de l'Europe pour acheter du cloud américain,
05:17cette facture est du même montant que notre facture énergétique globale.
05:20On dépense autant pour acheter du cloud des services numériques aux Américains
05:23que pour notre énergie, en l'occurrence, ici en Europe, François.
05:26Oui, absolument. Je pense que nous, en fait, dans cette problématique de la souveraineté,
05:31nous n'opposons pas les thématiques.
05:33En fait, nous considérons que la défense, savoir se défendre, en fait, ça fait partie de la souveraineté.
05:38Mais la souveraineté est beaucoup plus large, vous l'avez dit, Frédéric,
05:42sur la problématique énergétique, sur la compétitivité des entreprises.
05:47Mais aussi, il y a, chez nous, nous avons identifié le financement de l'économie.
05:51C'est aussi un aspect de souveraineté.
05:54Vous avez des actifs stratégiques dont l'Europe ne dispose pas.
05:58Et la bonne nouvelle par rapport à cette problématique de la souveraineté aujourd'hui,
06:02c'est qu'on se rend compte que pour en faire un investissement rentable,
06:06il manquait quand même un certain nombre de conditions,
06:08à savoir un environnement qui se prête à investir sur des actifs européens tout simplement.
06:14Et donc, on voit que l'Europe commence à bouger à travers un prisme.
06:19La souveraineté, c'est protéger ses emplois, notamment dans le domaine de l'acier.
06:22Vous avez des mesures de quotas.
06:25Vous avez dans l'électrique, l'automobile électrique chinois,
06:30il y a eu des protectionnismes qui ont été mis en place.
06:33Donc, tout ceci rend la thématique de la souveraineté,
06:36mais de manière globale, aujourd'hui, attractive pour les investissements.
06:40Et pour rebondir sur la problématique Nvidia,
06:43aujourd'hui, je pense que c'est aussi une thématique,
06:45de par la méga tendance que représente la souveraineté,
06:49c'est aussi une alternative pour un investisseur
06:51qui veut se diversifier par rapport à des actifs américains
06:55qui sont présents dans tous les portefeuilles.
06:58Donc, la meilleure manière de le faire,
07:00c'est de manière multifactorielle,
07:02avec des approches sur plusieurs thèmes,
07:05la transition énergétique, l'innovation technologique,
07:08la numérisation, l'automatisation de l'industrie,
07:13plein de thématiques.
07:14Et la défense, c'est un gros mot ?
07:18Tiens, tout à l'heure, sur scène, à 17h,
07:20il y a une conférence, justement, sur investir dans une économie de guerre.
07:22Le patron d'Excel Technologies sera là.
07:25Hervé Guillou, il sera présent.
07:26C'est une boîte qui cartonne, cette année, plus de 500% de hausse.
07:29Il fabrique, par exemple, des drones sous-marins.
07:32Ils sont au cœur des enjeux militaires.
07:34Excel Technologies, ça qui est intéressant, là,
07:36tout pour investir dans l'événement,
07:37c'est que les décideurs sont là,
07:38ceux qui sont sur les tendances,
07:39les thématiques d'investissement,
07:41dans lesquelles les clients, les investisseurs particuliers,
07:43choisissent de placer leur argent,
07:44sont présents ici, au contact des CGP.
07:46Est-ce que vous-même, vous choisissez de ne pas,
07:48vous assumez, vous, de ne pas investir dans la défense ?
07:50La souveraineté, oui, mais pas la défense.
07:52Ah, mais nous, j'ai peut-être pas été assez clair,
07:55la défense n'est pas un sujet pour nous,
07:56elle ne l'a jamais été.
07:58Parce que nous considérons, en fait,
08:00que dans la défense,
08:01il y a les armes à munitions,
08:04il y a les armes, les antipersonnelles,
08:06qui sont exclues.
08:08Nous avons donc des politiques d'exclusion,
08:10qui consistent à exclure certaines activités de la défense,
08:15mais pour nous, je redis, la défense,
08:17et d'ailleurs, nous avons lancé un fonds défense
08:19à destination de plusieurs types de clientèle,
08:23pour pouvoir participer,
08:25accompagner justement cette stratégie de réarmement de l'Europe,
08:29qui a trop longtemps sous-investi dans le domaine de la défense.
08:32Vous, Frédéric, jamais de la vie, jamais de la vie de la défense.
08:34Alors, nous excluons totalement toutes les armes non conventionnelles,
08:38naturellement, et après, nous sommes assez prudents,
08:40quand même, sur la défense en bourse,
08:42en termes d'investissement-action.
08:45Voilà, il y a de la place pour tout le monde,
08:47et ça peut être fait d'autres manières,
08:49via du financement en private equity,
08:52via de la dette,
08:53et pas forcément.
08:54On considère que notre additionnalité,
08:57elle est assez faible en investissant en action
09:00sur ce secteur-là,
09:01et comme vous l'avez dit,
09:02il y a les investissements,
09:04mais il y a aussi l'état d'esprit général
09:06des populations,
09:09et donc, il y a plein de leviers d'action,
09:12et nous, on a d'autres leviers d'action
09:15qui sont effectivement le climat.
09:16Merci beaucoup à tous les deux.
09:17Frédéric Ponchon, directeur général de Dorval AM,
09:19qui nous accompagne,
09:20et François Dossou, directeur de la gestion d'action,
09:22Siena et IEM.
09:22Merci.
09:23Bonne promenade dans les allées, ici.
09:25C'est le chaudron.
09:26Merci.
09:27Merci.