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  • il y a 12 heures
Jean-Yves Bonnefoy, président cofondateur de Syndivia, était l'invité de Laure Closier dans French Tech, ce mardi 18 novembre. Il est revenu sur les avancées en matière de cancer de la prostate, notamment le développement d'une nouvelle génération de conjugués anticorps-médicaments (ADC), dans Good Morning Business. Retrouvez l'émission du lundi au vendredi et réécoutez la en podcast.

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Transcription
00:00Le focus ce matin sur les avancées en matière de cancer de la prostate.
00:03Chaque année, environ 1,4 million d'hommes dans le monde sont diagnostiqués avec un cancer.
00:07Environ 10 à 20% développent une forme avancée dans les 5 ans.
00:10Notre invité, c'est Jean-Yves Bonnefoy. Bonjour, vous êtes le président cofondateur de Sandivia.
00:15Vous avez signé un partenariat avec le laboratoire britannique GSK
00:18autour d'un candidat médicament qui est encore au stade clinique.
00:22Vous avez développé une nouvelle génération de conjugués anticorps médicaments,
00:26un ADC dans le jargon. Expliquez-nous comment ça fonctionne
00:29et quels sont les espoirs ?
00:31Merci pour l'invitation tout d'abord.
00:32On n'est pas au stade clinique, on est au stade pré-clinique.
00:36C'est avant le démarrage de la clinique, c'est important de noter.
00:40On travaille sur des nouvelles approches thérapeutiques
00:43qui existent depuis à peu près une dizaine d'années
00:44et qui combinent deux classes thérapeutiques qui étaient déjà découvertes
00:50et qui étaient en mesure de traiter différents types de cancers.
00:53C'est à la fois la chimiothérapie que tout le monde connaît
00:56qui fait partie de l'arsenal thérapeutique de tous patients
00:59qui est déclaré avec un cancer et qui montre une efficacité,
01:02mais qui montre une toxicité parce qu'elle n'est pas ciblée
01:05sur uniquement les cellules tumorales.
01:07Ensuite, c'est l'immunothérapie.
01:08L'immunothérapie notamment basée sur l'utilisation d'anticorps
01:12et ces anticorps ont montré de façon intrinsèque
01:16qu'ils étaient capables d'avoir des propriétés antitumorales,
01:19mais ils ont une capacité à aller cibler la cellule tumorale
01:24comme un GPS si vous voulez.
01:26Et donc, ça a consisté, c'est conjugué médicament,
01:30à associer la chimiothérapie qui est non sélective
01:33et qui est potentiellement toxique à l'immunothérapie
01:36qui elle est sélective de la tumeur
01:39et de les associer en greffant littéralement
01:43la molécule chimique sur la molécule de l'anticorps.
01:46C'est ce qu'on appelle, dans notre jargon,
01:48un ADC, un Antibody Drug Conjugate.
01:50C'est un médicament.
01:51Ah voilà, c'est ça, ce que j'allais vous demander.
01:53C'est-à-dire qu'on prend ça, c'est comme une gélule
01:55et ensuite on a cette espèce de missile à tête chercheuse
01:58qui va identifier les cellules cancéreuses
02:00et qui va délivrer une dose de toxines, de médicaments,
02:04qui va détruire la cellule de l'intérieur.
02:05C'est ça le principe ?
02:06C'est exactement ça le principe, sauf que, pour être précis,
02:09on ne peut pas, pour l'instant, prendre sous forme de gélules.
02:11On le prend par injection, en part entérale,
02:14soit, la plupart du temps, par voie intraveineuse,
02:17comme la plupart des chimiothérapies,
02:19comme beaucoup de traitements anticorps,
02:21pas encore par la voie orale.
02:23Et il y a les mêmes effets secondaires que la chimiothérapie ?
02:25Parce que c'est ça l'un des inconvénients, entre guillemets,
02:27de la chimiothérapie, mais c'est incroyablement efficace,
02:29mais les effets secondaires sont terribles souvent.
02:31Exactement.
02:31Non, le fait de pouvoir emporter le produit cytotoxique
02:35uniquement vers la tumeur
02:37fait que vous n'aurez pas d'effet secondaire toxique
02:41sur les cellules normales
02:43qui sont observées normalement juste avec la chimiothérapie.
02:46Ce qui fait un changement majeur pour le patient ?
02:48Évidemment, pour la qualité de vie,
02:49puis aussi sur ce qu'on appelle l'index thérapeutique,
02:52c'est-à-dire que souvent, on est limité par la dose
02:54qu'on peut administrer à un patient
02:56parce que les effets secondaires sont trop importants.
03:00Là, on va pouvoir, grâce à cette nouvelle classe de médicaments,
03:03on va pouvoir augmenter cette dose-là
03:05et donc accroître à cet index thérapeutique
03:08une bonne efficacité sans en avoir les effets secondaires,
03:12ou moins, en tout cas.
03:13Donc, vous en êtes au stade pré-clinique.
03:16Qu'est-ce que va vous apporter GSK dans ce développement ?
03:19En fait, ils vont apporter toutes leurs compétences,
03:21toutes leurs forces de frappe en termes de compétences en développement,
03:27ce qui va permettre très rapidement, on l'espère,
03:30de démontrer que ce que nous avons vu avant la clinique
03:32se translate chez l'homme.
03:35Donc, l'efficacité, la diminution de la toxicité.
03:39Est-ce que c'est vrai également chez l'homme ?
03:41Parce que vous savez, il faut être humble dans ce métier-là.
03:43Il y a beaucoup de choses qui marchent avant l'homme.
03:44Quand on arrive chez l'homme, il y en a beaucoup moins qui marchent.
03:47Là, on a des effets que, pour l'instant,
03:50personne n'a pu encore observer
03:52grâce à la technologie qu'on a développée dans la société,
03:55qui est une technologie, si je peux l'aborder en deux mots,
03:59c'est vraiment, on agit à deux niveaux, si vous voulez,
04:01c'est l'endroit précis où on met le cytotoxique sur l'anticorps.
04:06On ne le met pas n'importe où,
04:07on sait exactement où on le met,
04:09et on le met dans une région qui ne touche pas l'activité de l'anticorps.
04:12Ça veut dire qu'on garde l'activité intrinsèque de l'anticorps.
04:14Et ensuite, on peut contrôler de façon précise
04:16la quantité de molécules cytotoxiques
04:19qu'on va mettre par molécule d'anticorps.
04:21Et ça, c'est extrêmement important.
04:22Et la conséquence de cela,
04:25c'est qu'on a un index thérapeutique qui est extrêmement important.
04:28Et on peut mettre des doses d'ADC
04:30qui sont équivalentes aux doses d'anticorps thérapeutiques
04:33sans en avoir la toxicité.
04:35C'est hyper prometteur, évidemment.
04:37Et c'est vrai qu'on a toutes les semaines des start-up et des biothèques
04:40qui viennent nous parler de lutte contre le cancer.
04:42On a les ADC, on a l'immunothérapie,
04:44on a les vaccins contre le cancer.
04:46Toutes ces technologies, elles sont complémentaires
04:48ou elles sont concurrentes ?
04:49Parce qu'à un moment, il y a les systèmes de santé
04:50qui vont devoir aussi arbitrer, faire des choix.
04:52Ça coûte cher, tout ça.
04:53On va choisir à la fin laquelle est la plus efficace en définitive ?
04:57Absolument.
04:57En fait, il faut considérer que chaque approche
05:00a un mécanisme d'action qui est différent,
05:02qui est souvent complémentaire,
05:04qu'une maladie aussi grave et aussi chronique
05:07qu'est le cancer,
05:08il faut l'aborder par différentes approches.
05:12Et donc, la combinaison, c'est le maître mot, en fait.
05:15Et c'est ça que cette nouvelle technologie offre.
05:18Et on espère que, justement, ça va se traduire
05:21par meilleure qualité de vie, avec son cancer néanmoins,
05:24et peut-être, dans certains cas, curatif.
05:26Mais là, pour l'instant, c'est encore un vrai challenge.
05:28Merci beaucoup, Jean-Yves Bonnefoy,
05:29d'être venu ce matin dans la matinale de l'économie.
05:32Pour aller de Saint-Divier.
05:33Merci.

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