00:00Anthony, c'est Octobre Rose, un mois dédié à la lutte contre le cancer du sein.
00:04Vous nous présentez plusieurs technologies françaises,
00:06notamment un soutien-gorge qui permet de dépister la maladie.
00:09Oui, alors c'est essentiel.
00:10On rappelle qu'une femme sur huit sera touchée par cette maladie au cours de sa vie.
00:13C'est une maladie qui se soigne très bien quand elle est prise tôt.
00:16C'est-à-dire 9 cas sur 10 qui se guérissent,
00:18mais que plus on avance et plus ça devient compliqué, évidemment.
00:21D'où l'importance de multiplier les techniques de dépistage.
00:24Alors il y a des choses extraordinaires qui sont en train d'arriver,
00:27notamment des entreprises françaises qui travaillent sur...
00:29Alors soutien-gorge ou plutôt des brassières connectées de dépistage.
00:34On peut citer deux projets, celui de l'hôpital Nord-Franche-Comté du côté de Besançon
00:37ou encore celui de la start-up française Hope.
00:40Le principe, ce sont des brassières à l'intérieur desquelles se trouvent des capteurs
00:44et notamment des capteurs thermiques qui vont analyser les variations de température
00:48des tissus mammaires et d'autres biomarqueurs
00:52qui vont envoyer ça à une IA qui va analyser ces signaux
00:56et qui va être capable de détecter une anomalie.
00:58Alors ça ne remplace évidemment pas une mammographie,
01:00mais ça peut dire à un niveau très précoce, il y a un problème,
01:04il faut aller faire des examens complémentaires.
01:05Et c'est ça qui est extrêmement intéressant, évidemment,
01:07puisque ce genre de dispositif, on va pouvoir l'avoir soit...
01:11Alors chez un généraliste qui vous fait tester ça, pourquoi pas,
01:13ou même à la maison, on pourrait avoir, comme aujourd'hui,
01:16on a des tensiomètres à la maison pour pouvoir faire des tests directement
01:18quand on est chez soi,
01:19eh bien on pourrait porter ces soutiens-gorge.
01:22Alors ce n'est pas l'idée, ce n'est pas de les porter tous les jours évidemment,
01:24mais quelquefois dans le mois ou dans l'année
01:26pour pouvoir avoir une forme de pré-dépistage du cancer du sein.
01:30Et c'est intéressant parce qu'évidemment, il faut aller se faire dépister,
01:33faire des mammographies régulièrement,
01:35notamment à partir de 40 ans,
01:36mais beaucoup, certains ne le font pas,
01:39d'où l'intérêt de ce type d'innovation.
01:41C'est exactement ça.
01:42Alors c'est pour des raisons diverses et variées.
01:44Des fois, c'est compliqué de trouver des rendez-vous.
01:46Je crois comprendre aussi que ce n'est pas quelque chose de particulièrement agréable.
01:50Donc forcément, c'est compliqué.
01:51Et d'où l'intérêt d'avoir différentes techniques
01:54qui vont rapprocher le dépistage de la vie quotidienne et de la maison.
01:58On peut citer aussi une start-up qui était venue pitcher il y a quelques mois,
02:01vous vous en souvenez peut-être, c'était Hope Valley AI,
02:04qui utilise de l'intelligence artificielle.
02:06Ils ont intégré ça dans une application qui est encore en phase de test aujourd'hui,
02:09où on va faire en fait un selfie vidéo
02:11qui va faire un jumeau numérique du sein
02:13et qui va être capable d'analyser les variations des changements
02:17dont on ne se rendrait pas forcément compte comme ça au quotidien
02:21et qui va envoyer ça vers une plateforme médicale.
02:23Ça aussi, c'est une innovation qui est très intéressante.
02:26Ça vient aussi régler l'un des angles morts
02:27qui est que les femmes, effectivement, ont droit à des mammographies.
02:30Alors c'est à partir de 50 ans, je crois, tous les deux ans.
02:32Mais sauf que, alors oui, c'est ça,
02:34c'est peut-être recommandé de le faire plus tôt,
02:35mais en tout cas, c'est ça.
02:36Et sachant que c'est un examen ionisant,
02:37on ne peut pas le faire trop souvent non plus,
02:39donc si on peut avoir un suivi à la maison quasiment au quotidien,
02:42forcément, c'est très intéressant.
02:43À partir de 40 ans, vous pouvez quand même avoir un dépistage.
02:46Bien sûr.
02:47Ça se fait très bien.
02:48Il y a un mode plus simple qui arrive, c'est par la salive.
02:50Oui, alors on n'y est pas encore,
02:51mais ce sera absolument formidable
02:52parce que là, vous auriez juste besoin de cracher dans un tube
02:55pour le dire simplement
02:56et vous pourriez avoir en fait un dépistage du cancer du sein
02:59et d'autres types de cancers d'ailleurs.
03:01À partir d'un échantillon salivaire,
03:02on va aller chercher des biomarqueurs spécifiques,
03:05notamment dans les modifications des molécules de sucre
03:07présentes dans les cellules.
03:09Des sucres ?
03:10Oui, absolument.
03:11Et on estime que les premiers essais cliniques
03:13pourraient arriver dans 4 à 5 ans,
03:14donc ce n'est pas pour dans 50 ans,
03:15ça va arriver assez vite.
03:16Et là, pour le coup, en termes de dépistage,
03:18je pense qu'on ne pourra pas faire plus simple.
03:19Merci beaucoup Anthony Morel.