Passer au playerPasser au contenu principal
  • il y a 23 heures
BFM BUSINESS PARTENAIRE - Ce samedi 15 novembre, Mehdi Houas, président et cofondateur de Talan, s'est penché sur l’intégration de l’IA dans la santé, et la suprématie américaine dans les datas, dans l'émission Hors-Série Les Dossiers BFM Business présentée par Frédéric Simottel. Hors-Série Les Dossiers BFM Business est à voir ou écouter le samedi sur BFM Business.

Catégorie

📺
TV
Transcription
00:00Voilà, notre invité suivant dans ce hors-série BFM Business, depuis l'AIM, l'Artificial Intelligence Marseille, ce forum qui réunit de nombreux experts.
00:09On y a beaucoup parlé, IA Industrie, c'était à l'instant. On va parler ici, IA Santé, avec Mehdi Wasse. Bonjour Mehdi.
00:14Bonjour.
00:15Merci d'être avec nous, président et fondateur de Talan, ces 7000 personnes dans l'intégration, les services évidemment autour de l'IA.
00:21C'est un lourd travail et justement une étude réalisée par Talan avec un partenaire sur l'impact de l'IA sur la santé.
00:30Alors, quatre enjeux majeurs où on voit les besoins des patients et des soignants, parce que cette étude a des deux côtés.
00:37Prévention, amélioration de l'efficacité des soins, mieux optimiser le temps médical et puis désenclaver les territoires.
00:45L'objectif, c'était de trouver un peu des solutions dans ces quatre domaines.
00:49L'objectif, c'était de voir si l'IA dans la santé, c'était une réalité, c'était un rêve, ça avait démarré ou ça n'avait pas démarré.
00:56Et si ça avait démarré, quels étaient les freins ?
00:59Alors, Talan, c'est aussi conseil, parce que l'IA, c'est énormément de conseils.
01:02Il faut répondre à un enjeu métier et il faut comprendre le métier que l'on veut faire progresser.
01:09Et cette étude, elle a été faite sur 1500 personnes, 750 patients, 750 professionnels de la santé.
01:16Ce qui est intéressant, pour voir les doubles besoins.
01:18Exactement, pour voir l'échange qu'il y a, parce que l'IA va les relier ou va les distancer.
01:2570 entreprises spécialisées dans l'IA pour la santé et plus de 50 métiers différents dans le corps médical.
01:34Ça, c'est d'un point de vue quantitatif.
01:37Si je ressors deux gros chiffres de cette étude, je dirais que c'est une réalité, parce que 85% des médecins disent qu'ils utilisent l'IA au quotidien.
01:47Donc c'est fantastique.
01:48Et je pense que la rupture, c'est l'IA générative.
01:53C'est déjà de GPT.
01:54C'est depuis qu'on est capable de poser une question et d'avoir une réponse très rapide.
01:59Oui, plus qu'Internet, parce que là, on a vraiment la rapidité.
02:02Oui, parce que Internet, on a accédé à un océan, mais il fallait savoir nager.
02:07Là, on accède beaucoup plus vite à la data dont on a besoin en posant des questions qui sont relativement simples et que l'on peut affiner au fur et à mesure qu'on avance.
02:17J'étais avec le ministre de la Santé tunisienne et il me disait « depuis trois ans, je ne travaille qu'avec Chad GPT ».
02:25Alors la ministre du numérique française lui a dit « il va falloir que vous travaillez aussi avec Mistral ».
02:31Et c'est l'engagement qu'il a pris, je pense que c'est de bonne facture.
02:34Et il disait en fait que les réponses qu'il avait avec l'IA générative étaient plus fines que celles qu'il pouvait avoir en matière de diagnostic.
02:43Et tu donnais un deuxième chiffre ?
02:44Et le deuxième chiffre, c'est que seulement 26% des patients utilisent l'IA, donc ça veut dire 1 sur 4.
02:52Et quand on regarde un petit peu plus en profondeur, on s'aperçoit que la très grande majorité, ce sont des urbains et technophiles.
02:59Donc la bataille est déjà bien avancée et pratiquement gagnée côté corps médical.
03:05Elle reste à gagner côté patient.
03:09Et quand on regarde les raisons pour lesquelles le patient a du mal avec l'intelligence artificielle, c'est la crainte, c'est le manque de confiance, c'est le fait de laisser une machine prendre des décisions, prendre le dessus.
03:23Et donc il faut rassurer, rassurer, rassurer parce que toutes ces craintes sont légitimes.
03:26Est-ce qu'on aura, alors oui, on aura toujours besoin d'un médecin, mais est-ce qu'on aura besoin de moins de médecins ?
03:32Ah non, on aura toujours besoin d'un médecin.
03:34Et aujourd'hui, le problème, ce n'est pas de diminuer le nombre de médecins, c'est de faire en sorte que les médecins puissent rencontrer plus de patients.
03:39Aujourd'hui, on doit faire face à des déserts médicaux.
03:42Notre problème aujourd'hui, c'est qu'on n'a pas une surpopulation de médecins.
03:45C'est qu'on a des endroits dans lesquels les médecins n'existent pas.
03:48Et dans lesquels la population n'a pas accès à la santé.
03:51Donc la première fracture qu'il faut résorber, qui est équivalente à la fracture du numérique,
03:57c'est de permettre à tout patient de pouvoir accéder à un médecin et à un spécialiste où il se trouve.
04:04Et là, l'IA va pouvoir y aider.
04:05Mais l'IA peut aussi aider aux tâches de base, c'est-à-dire quitte à être chez soi ou avoir des...
04:11Ce qu'on commence à voir, des salles de diagnostic un peu automatisées,
04:15l'IA peut aider déjà aux premiers symptômes et puis orienter ensuite...
04:18Absolument, alors quand vous n'avez pas suffisamment de médecins pour pouvoir augmenter le nombre de médecins,
04:26effectivement, vous essayez d'enlever toutes les tâches qui ne sont pas médicales.
04:29Donc effectivement, quand l'IA va débarrasser le médecin de toutes les tâches administratives,
04:34elle va lui donner plus de temps à consacrer à son patient.
04:38Donc avoir déjà plus de patients.
04:40Et puis ce qui est très important, c'est l'empathie que doit avoir le médecin
04:43dans l'accompagnement de son patient post-diagnostic.
04:47C'est ça qui est le plus important.
04:48Donc toutes les phases qui vont jusqu'au diagnostic sont des phases qui ne sont pas fortes valeurs ajoutées empathiques.
04:54Tout ce qui est après diagnostic et dans l'accompagnement du patient pour sa rééducation et pour sa guérison
05:00est fondamental et va être amélioré grâce à l'IA.
05:04Alors voilà, il y a beaucoup d'enseignements dans cette étude à retrouver sur le site de Talan,
05:08T-A-L-A-N, voilà pour que vous retrouviez les chiffres.
05:12Est-ce que, deux points, est-ce que la réglementation avance assez vite dans ce domaine ?
05:16Parce qu'il y a ça aussi, il peut y avoir un blocage.
05:18Et le deuxième, est-ce que tout ça, parce que dès qu'on parle l'IA, alors on voit les Américains qui mettent des milliards,
05:22est-ce que forcément ça va demander des niveaux d'investissement importants ?
05:26Première question sur la réglementation.
05:28Non, ça n'avance pas assez vite et on a toujours ce souci de réglementation en France
05:33où trop réglementer, ça nuit à l'innovation et pas assez réglementer, ça ouvre les portes à l'invasion barbare.
05:40Donc ce qu'il faudrait, c'est pas diminuer la réglementation mais accélérer la réglementation
05:45parce que les technologies sont vraiment des technologies de rupture qui vont très vite.
05:49Donc il faut que le réglementaire suive l'évolution pour ne pas biaiser l'innovation.
05:56Ça c'est pour...
05:57La réglementation.
05:58La réglementation.
05:59L'investissement alors.
05:59Et l'investissement alors...
06:01On est en pleine période budgétaire, on voit bien que...
06:03L'intelligence artificielle et l'intelligence générative, c'est réellement le traitement des data.
06:10C'est-à-dire tout est dans la donnée, tout est dans la capacité que l'on a à aller chercher le maximum de données,
06:16les plus propres, les plus sécurisées, les plus pérennes, et à les traiter.
06:19Et donc c'est des investissements qui sont lourds parce que c'est des data centers.
06:22Donc il faut énormément de capex et il ne faut pas se voiler la face, il faut investir.
06:26Et je rejoindrai les propos de notre ministre du numérique en disant que la bataille de la technologie et la bataille de l'IA n'est pas perdue.
06:37Parce qu'aujourd'hui la bataille de l'IA est en train de basculer vers la bataille de la data.
06:42La puissance de calcul, elle n'est plus discriminante.
06:47Les algorithmes, on les a et ils s'auto-performent avec la data.
06:54Tu devances mon autre question qui était l'importance de l'attaque, qu'elle ne reste pas aux mains des géants américains.
06:58Elle est cruciale, alors il y a son importance et puis qui va disposer de cette data ?
07:03Et si on veut avoir de la souveraineté ou de l'autonomie, c'est sur la donnée et la protection de nos données.
07:08C'est pour ça que le RGPD, qui peut sembler embêtant, est une excellente chose.
07:13La difficulté c'est que malheureusement on est confronté à deux modèles.
07:16Le modèle américain où tout est permis et c'est la loi du plus fort.
07:20Le modèle chinois qui est l'héberticide et intrusif.
07:23Et nous on a envie réellement de créer cette troisième voie.
07:27Un modèle qui correspond à nos valeurs, les valeurs de respect, les valeurs humanitaires,
07:32la technologie pour l'inclusion et la technologie pour l'homme.
07:35On peut y arriver.
07:36On doit y arriver.
07:37On peut y arriver.
07:38Un tout dernier mot, Mehdi, je profite de ta connaissance à travers toute l'activité conseil de Talence.
07:48On voit comment on doit s'organiser.
07:51Parce qu'on voit la difficulté.
07:52Le Health Data Hub, c'était une guerre du Microsoft.
07:55C'est plus Microsoft.
07:56Et ça fait des années, toi comme moi, on est dans l'informatique depuis un moment.
07:59Le DMP, dossier médical partagé, ça fait des années.
08:03Comment faire pour qu'enfin ça marche et qu'on ait une unité ?
08:07Alors, je ne dis pas qu'il faut tout confier ça à une seule entreprise,
08:09mais au moins un petit écosystème.
08:11Il faut que les différents organes communiquent.
08:14Et c'était assez intéressant.
08:15On a passé une petite heure le ministre de la Santé tunisienne et la ministre du numérique française.
08:23Normalement, ces deux ministères n'auraient pas dû se parler.
08:26Eh bien, la conversation était très intéressante.
08:29Et elle a conclu à l'organisation d'un groupe de travail intégrant les deux ministres de la Santé français et tunisiens,
08:36les deux ministres de la Technologie français et tunisiens,
08:39parce qu'aujourd'hui, la technologie est mature et la technologie sait tout faire.
08:43Mais elle sait faire ce qu'on lui demande de faire.
08:45Et celui qui va demander, c'est l'utilisateur.
08:47Et en l'occurrence, si on veut faire progresser la santé par l'utilisation d'une IA plus importante,
08:53c'est au ministère de la Santé qu'il faut s'adresser.
08:56Et naturellement, au ministère de la Technologie, comme maître d'œuvre,
08:58il faut mettre en place ces technologies.
09:01Voilà comment on peut accélérer le passage à l'échelle.
09:06J'entendais ce matin qu'une étude du MIT a dit que 95% des proof of concept...
09:13Oui, après c'est une petite étude...
09:14Enfin, il y a beaucoup à dire sur ces études.
09:15Mais moi, elle me va très bien.
09:16Elle me va très bien parce que je pense que ce n'est pas comme ça qu'il fallait faire.
09:19L'IA n'est pas un sujet technique.
09:23La technologie, elle, est derrière nous.
09:26Elle a résolu les problèmes.
09:27L'IA va devenir un problème métier.
09:30C'est comment je remets à plat les processus de mes métiers,
09:33comment je les réinvente.
09:34Processus, métiers et humains, bien entendu.
09:36Et humains, naturellement, et humains au centre.
09:37C'est-à-dire, il faut avoir des convictions.
09:39Est-ce que je vais utiliser cette nouvelle technologie pour remplacer l'homme
09:43ou est-ce que je vais l'utiliser, au contraire,
09:46pour le rendre meilleur,
09:48pour lui permettre d'être plus efficace ?
09:50Et vous avez bien compris que mon choix est sur la deuxième option.
09:53Merci, Médiouas, président et fondateur de Talon.
09:56Retrouvez cette étude, évidemment.
09:58Il y a plein de chiffres très intéressants.
10:0385% des médecins qui utilisent déjà l'IA.
10:07Oui, 85%.
10:09Est-ce que je peux abuser en disant qu'on l'a lancé,
10:13le serment de Plutarque,
10:14à l'instar du serment d'Hippocrate dans la santé,
10:18pour l'utilisation éthique de l'IA ?
10:22Dans le domaine de la santé ?
10:23Non, dans le domaine global.
10:25Une utilisation éthique de l'IA pour l'homme et pour un monde meilleur.
10:30Merci, Médiouas.
10:31Merci de nous avoir suivis sur ce hors-série BFM Business.
10:33On se retrouve très bientôt.
10:35Merci beaucoup.
10:35Pour continuer, évidemment, à parler IA Santé.
10:37On était à Marseille, justement, pour cet IA.
10:39A très bientôt.
10:41Hors-série AIM 2025 sur BFM Business.

Recommandations