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  • il y a 11 heures
BFM BUSINESS PARTENAIRE - Ce samedi 15 novembre, Frédéric Guilleux, PDG de ZEBOX, Robin Guignard-Perret, CEO de Tellers.ai, et Nabil Moumane, CEO de SenseBioTek, se sont penchés sur la deuxième édition du CMA CGM Startup Awards, dans l'émission Hors-Série Les Dossiers BFM Business présentée par François Sorel. Hors-Série Les Dossiers BFM Business est à voir ou écouter le samedi sur BFM Business.

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Transcription
00:00Hors série, les dossiers BFM Business, IEM 2025, François Sorel.
00:09Et un grand bonjour à toutes et à tous, merci d'être avec nous sur BFM Business, très heureux de vous retrouver pour cette émission spéciale depuis Marseille.
00:16Regardez un peu ce cadre si vous êtes avec nous à la télé, il parle de lui-même, nous sommes au cœur du Stade Vélodrome à l'occasion de la deuxième édition des CMACGM Startup Awards,
00:26ce que nous vous faisons vivre ces jours-ci sur BFM Business, bien évidemment.
00:31Avec pour cette émission spéciale, trois invités, je vais recevoir le patron de The Box dans quelques instants, qui est Frédéric Guilleux, qui est le PDG,
00:38Robin Guignard-Péret, CEO de Tellers.ai et Nabil Mouman, CEO de Sense Biotech, qui sont deux startups qui sont sélectionnées pour ce concours cette année.
00:50Un grand merci d'être là et bienvenue à vous toutes et à vous tous.
00:52Voilà, très heureux de vous retrouver depuis ce lieu emblématique marseillais à l'Orange Vélodrome et je me tourne tout de suite vers notre premier invité, c'est Frédéric Guilleux.
01:03Bonsoir Frédéric, merci d'être là.
01:05Avec plaisir, bonsoir.
01:06Vous êtes donc CEO ou PDG de The Box, qui est l'accélérateur, en fait, parrainé et fondé par CMACGM, qui date de 2018.
01:17Vous en êtes le patron depuis l'année dernière, je crois bien. J'aimerais bien que, pour commencer, que vous nous expliquiez un petit peu ce qu'est The Box.
01:25Et après, on rentra dans les détails de cette deuxième édition des CMACGM Startup Awards.
01:29Avec plaisir, merci beaucoup.
01:31The Box, effectivement, est un accélérateur d'innovation, un accélérateur dit business.
01:35Et notre métier, c'est de comprendre les besoins, les enjeux d'innovation du groupe CMACGM et d'aller chercher dans le monde entier les meilleures startups, les meilleures entreprises innovantes pour essayer de les connecter au métier du groupe CMACGM et de répondre à leurs enjeux de décarbonation, de compétitivité et de permettre, effectivement, de sortir des innovations qui leur permettent d'être disruptifs.
01:56Voilà. Alors, CMACGM, qui, rappelons-le, est l'actionnaire de BFM Business. Ce qui est intéressant, c'est que vous êtes dans des secteurs qui sont très porteurs, en fait, qui sont liés à CMACGM.
02:07Ça va être donc le transport, la logistique, mais aussi les médias, puisque aujourd'hui, CMACGM est un acteur important dans les médias.
02:13Tout à fait. Et d'ailleurs, vous le disiez, l'objet même du concours, c'est de détecter des pépites à l'échelle internationale dans ces sujets très spécifiques du groupe CMACGM.
02:22L'industrie maritime, la logistique, les médias sur des sujets un peu plus fins que les sujets que nous avions abordés l'année dernière.
02:29Et donc, du coup, on est très heureux de ce qui s'est passé aujourd'hui.
02:34Alors, les CMACGM Startup Awards, deuxième édition. Comment s'est passée la première ? Nous y étions l'année dernière. Ça a été un vrai succès. Est-ce que vous pouvez nous dresser un petit bilan ?
02:44Alors, carton plein l'année dernière, carton plein saténé. Effectivement, l'année dernière, on avait plus de 400 candidatures.
02:49On a eu 8 lauréats, notamment avec un grand coup de cœur. Ce qui s'est passé, c'est qu'on avait trois catégories.
02:56Cette année, on en a eu quatre. Et lorsque les pitchs se sont passés avec le niveau exécutif vice-président qui était membre de jury de l'année dernière,
03:06Rodolce Hadet est passé à travers les jurys et a trouvé que le niveau des startups était extrêmement bon et a décidé de doubler le nombre de lauréats.
03:13Ce qui fait qu'on est passé de trois lauréats et d'un coup de cœur à 8 lauréats. Et aujourd'hui, ces 8 lauréats sont dans les programmes d'accélération de The Box
03:21et sont connectés au métier du groupe CMACGM. C'est-à-dire qu'on est en train de tester les innovations de ces startups dans les métiers du groupe
03:28pour justement travailler au sujet de compétitivité.
03:31Alors, comment vous accueillez ces startups qui sont lauréates ? Vous l'avez un petit peu dit, mais rentrons dans les détails.
03:37Vous leur faites bénéficier du réseau CMACGM. Quelles sont les retombées pour eux ?
03:43Alors, ces startups vont rentrer dans le club The Box. Le club The Box, c'est un peu la famille, c'est un peu le réseau de The Box.
03:50Et c'est ce club qui est composé uniquement de sociétés innovantes qui ont été sélectionnées par les métiers du groupe.
03:55C'est-à-dire que pour ne pas être déceptifs, les entreprises candidates depuis le site internet de The Box,
04:01elles proposent effectivement leurs innovations et elles sont validées par les métiers du groupe, par l'innovation, par la R&D,
04:06de la CMACGM, de Céva Logistique, les équipes effectivement de The Box.
04:12Et parce qu'elles ont un sujet d'innovation à voir avec le groupe CMACGM, elles sont acceptées dans le club.
04:17Et le club, quelque part, c'est le premier niveau d'engagement de The Box vis-à-vis de ces startups,
04:22avec un certain nombre d'offres et de services d'accompagnement.
04:26Et c'est parce qu'elles sont dans le club qu'elles peuvent rentrer dans le programme d'accélération.
04:29C'est bien, ça va être intéressant de les suivre, en fait, ces startups, de mois en mois, comment elles évoluent au sein de cet écosystème.
04:37Alors, chose intéressante, on va parler de médias dans un instant, puisque rappelons-le,
04:42ce rendez-vous est parrainé par à la fois BFM Business, mais aussi La Tribune,
04:46qui est notre partenaire et notre cousin, puisque La Tribune aussi appartient à CMACGM.
04:51On va parler de médias, on va parler de médecine aussi, avec nos deux invités.
04:54La médecine, quel est le révélateur et l'axe pour CMACGM ?
05:01C'est intéressant aussi pour CMACGM d'investir dans la santé ?
05:05Il y a un des sujets de prédilection de The Box, c'est effectivement la santé, la sécurité des collaboratrices et des collaborateurs du groupe.
05:11C'est un axe, effectivement, de performance.
05:14Et le fait de pouvoir, sur des métiers souvent soumis à risque,
05:17mesurer effectivement la santé du personnel navigant, d'éviter des risques sur les terminaux, ça c'est un enjeu fort.
05:27Le groupe est très inquiet, effectivement, de ces sujets, parce que quelque part, on touche à l'humain.
05:32Ce sont des métiers parfois compliqués, on va dire.
05:36Clairement, et donc du coup, on vient sourcer des innovations dans ces domaines-là, pour les implémenter, effectivement, dans des enjeux immédiats pour le groupe.
05:46Très bien, alors, deux startups qu'on reçoit ce soir.
05:50On va peut-être commencer par, tiens, tellers.ai et Robin Guignard-Péret.
05:55Bonsoir, merci de nous recevoir.
05:57Merci à vous d'être là.
05:59Alors, justement, vous, vous êtes dans les médias.
06:01Ce qui est intéressant, c'est que vous mélangez le texte, la vidéo, les podcasts, grâce à la fameuse intelligence artificielle.
06:08On ne l'a pas évoquée, mais elle est, on va dire, en filigrane.
06:11Elle coiffe la totalité des innovations de The Box.
06:13Bien évidemment.
06:15Est-ce que vous pouvez nous expliquer ce qu'est Tellers ?
06:17Bien sûr, donc, Tellers, c'est un assistant, un agent IA qui permet d'aider à la création, à la génération et à l'édition de vidéos.
06:25Donc, c'est en fait comme une interface comme ChatGPT avec qui on va pouvoir discuter, interagir et qui va en live éditer du coup un projet vidéo, aller chercher des vidéos, générer les vidéos quand il y a besoin et du coup construire.
06:39Après, on est aussi capable dans le chat de demander des modifications et de retravailler le montage au fur et à mesure.
06:44Donnez-nous un exemple.
06:46Donc, je ne sais pas, moi, je veux faire une vidéo sur ce qu'on est en train de faire là.
06:49Je la prompte.
06:51Je veux dire, voilà, aux trois journalistes, trois invités, etc.
06:55Dans un cadre spécifique, etc.
06:58On va tout prompter.
06:59Et qu'est-ce qui va se passer après ?
07:00Vous arrivez à générer des choses ?
07:02Complètement.
07:03Il y a vraiment deux parties de l'application.
07:05Il y a l'aspect création et montage.
07:07Donc, il va aller chercher des vrais plans.
07:08Donc, par exemple, à tous les rushs du montage, on pourrait les analyser et après piocher dedans pour les composer ensemble.
07:13D'accord.
07:13Les agences ne sont pas encore assez bons pour faire du montage aussi bon.
07:16Et ils ne seront pas dans les prochaines années qu'un monteur professionnel.
07:19Donc, ce sera vraiment pour ce qu'on appelle du dérush.
07:21Faites attention à ce que vous dites parce qu'on va vous couper la caméra.
07:23Il y a des humains là et beaucoup.
07:26Et je peux vous dire que c'est compliqué.
07:28C'est impossible de les remplacer aujourd'hui.
07:30Et on se rend compte aussi parfois des limites de l'intelligence artificielle.
07:34On nous prouvait morts et merveilles.
07:35Mais il y a plein de choses qui ne sont pas remplaçables, que l'humain fera toujours, non ?
07:41Complètement.
07:41Et nous, je suis développeur de formation.
07:44Et on utilise un petit qui s'appelle Cursor tous les jours, qui est un assistant de code.
07:48La moitié du code qu'on écrit, en fait, est généré par l'IA.
07:50Et c'est vraiment un assistant qui est bien plus puissant pour les développeurs professionnels qui ont des études, qui ont des expériences derrière.
07:56Et on a vraiment cette même vision.
07:58On va apporter les mêmes gains de productivité et même de plaisir au travail.
08:02Parce que ça enlève toutes les tâches rébarbatives pour les monteurs et les personnes qui veulent créer de la vidéo.
08:06Donc que ce soit des plans générés par l'IA ou du montage ou du pré-montage.
08:10Qu'est-ce qui vous a plu, Frédéric, dans Tellers ?
08:13Clairement, je pense que la partie médias est hyper concernée par le groupe.
08:17Bien sûr.
08:18Vous le savez, que ce soit RMC-BFM, que ce soit la Tribune, que ce soit la Provence, que ce soit l'ensemble des médias du groupe sont concernés par un sujet pareil.
08:26Brut ?
08:27Brut, bien entendu, assez récemment, et qu'on accueille d'ailleurs à Abidjan dans les locaux de The Box, puisqu'effectivement, on a CIUB International.
08:35Et ça a été un peu une révélation pour les membres du jury qui ont déjà présélectionné cette innovation pour venir aujourd'hui en finale.
08:45Et je pense que le concours s'est extrêmement bien passé.
08:47Et l'enjeu, c'est effectivement ce qui va se passer après le concours et comment on va travailler l'implémentation de cette innovation dans les métiers.
08:55C'est ça.
08:55Après, on pourra tester, en fait, votre solution ?
08:58Complètement.
08:58On peut déjà.
08:59Il y a des cas d'usage qui marchent mieux que les autres.
09:00Nous, notre stratégie vraiment technologique, c'est de s'indexer sur l'augmentation de la qualité des LLM et des outils génératifs.
09:07Donc, à l'heure actuelle, ça va bien marcher pour ce qu'on appelle les mots de film.
09:10Par exemple, juste si on veut générer une prévisualisation d'un film, une vidéo, et après la retravailler ou la retourner.
09:15Ou pour tester tous les outils génératifs, on a vraiment un rôle d'agrégateur aussi avec des Sora, des One, VO, etc.
09:22Donc, on peut tout tester dans l'application.
09:24Et sinon, pour le pré-montage, ça, c'est des intégrations qu'on fait en entreprise parce qu'il faut analyser des grosses bases de données de vidéos.
09:29Donc, on peut nous contacter pour ce cas d'usage.
09:32C'est vrai que les VO3, les Sora2, c'est quand même impressionnant aujourd'hui.
09:37le réalisme de ces vidéos qui sont gérées par l'intelligence artificielle, avec aussi le risque de la désinformation, du fake, etc.
09:45C'est l'un des problèmes de la génération de ces vidéos par l'IA, non ?
09:51Complètement. Et ce n'est pas quelque chose qui nous enchante de voir des vidéos qui font 8 secondes et qui sont juste là pour captiver l'attention et qui n'ont aucun intérêt.
09:58Qui sont des démonstrations technologiques, mais qui sont un peu détournées de cet usage.
10:02Complètement. Il y a des comptes Instagram qui vivent seulement de faire du contenu.
10:06Un peu absurde comme ça, donc c'est bien.
10:08Je ne sais pas si vous avez suivi, mais il y a aussi Meta qui vient de sortir une appli qui s'appelle Vibes, qui est un réseau social où il n'y a que des vidéos générées par l'IA.
10:17D'ailleurs, OpenAI a fait la même chose avec Sora.
10:19C'est assez proche de ce qu'on appelle le AI slope, donc de la bruit d'IA, des vidéos pas très intéressantes.
10:26C'est pour ça qu'on mise beaucoup aussi sur le montage vidéo, de vraies vidéos, parce qu'on pense qu'en mélangeant le génératif et le vrai contenu, on est vraiment bien placé pour raconter des histoires intéressantes, du réel ou même des histoires fictives, mais qui sont vraiment construites avec de l'effort derrière.
10:38Est-ce que vous pensez qu'un jour, l'IA pourra monter, en fait, je pourrais donner tous les rushs d'une émission comme ça, lui dire, allez, débrouille-toi, elle va nous faire quelque chose de cohérent et qui tiendra la route, entre guillemets.
10:49C'est atteignable ?
10:51C'est atteignable, il y a plusieurs enjeux, et un des gros enjeux sur lesquels on travaille dans ce cadre de tournage, en fait, c'est d'avoir plusieurs caméras en même temps.
11:00Et du coup, on travaille sur un système qui nous permet d'analyser, en fait, plusieurs caméras comme une seule unité, comme un seul tournage, et après, dans un premier temps, laisser le monteur choisir la caméra qui lui convient le mieux.
11:11Voilà, donc le monteur aura toujours le dernier mot.
11:13Complètement. Surtout pour ce qui est jugement qualitatif entre deux plans, deux caméras, l'IA est très mauvaise pour dire, bon, ce plan de gauche ou de droite va être un peu meilleur que l'autre.
11:22C'est ça, Fred, qui est intéressant, c'est que, évidemment, l'IA va perturber, on va dire, des secteurs, mais il y aura toujours des humains qui s'en serviront comme outil.
11:31Et c'est pour ça qu'il est très important de s'intéresser à l'IA dans tous les secteurs, dans tous les métiers, les médias, mais dans tous les secteurs, pour pouvoir la maîtriser et ne pas être dépassé, en fait, par cette IA, je crois, non ?
11:42Clairement, et on s'aperçoit que quand on dit que la France est une start-up nation, on le voit bien, effectivement, aujourd'hui, dans la dynamique de l'intelligence artificielle, on est extrêmement bien positionné.
11:51Et il faut pousser ces start-up-là parce qu'elles sont énormément créatrices d'emplois sur le territoire.
11:55Et je pense que les points de compétitivité que chaque grand groupe, comme le groupe CMACGM, va gagner grâce à l'implémentation de ces IA, en fait, dans les métiers, vont leur permettre, effectivement, de montrer qu'ici, en France, on n'a pas à rougir de ce qui se passe aux États-Unis, on n'a pas à rougir de ce qui se passe dans les pays asiatiques.
12:11Et au contraire, en les promouvant via le CMACGM Startup Award, on les met en avant et on leur donne une scène qui leur permet d'être connue au monde entier et de trouver d'autres marchés.
12:21Et tout ça, on fait du bien au Made in France.
12:23Ça, c'est vrai. C'est cool. Vous restez avec nous, Robin. On va maintenant s'intéresser à Science Biotech avec Nabil Mouman.
12:31Bonsoir, Nabil. Merci d'être là.
12:32Bonsoir et merci pour l'invitation.
12:35On parlait de santé connectée. Eh bien, voilà, on y est véritablement parce que vous, vous avez vraiment un profil intéressant parce que Science Biotech est là pour détecter des maladies graves, des maladies, des cancers.
12:47Mais non pas avec de la radio, non pas avec, on va dire, des systèmes que l'on peut connaître. C'est avec l'odeur, si j'ai bien compris ce que vous faites.
12:58Complètement. Tout à fait. Au fait, l'idée est partie d'une constatation et d'une question simple.
13:05Si le chien est capable de détecter une crise, une maladie, une infection, pourquoi pas une machine ? C'est ça le point de départ.
13:15Alors, je sais que vous adorez les chiens.
13:16Ah oui, tout à fait.
13:17Parce que j'ai fait ma petite enquête sur vous et vous adorez les chiens. C'est justement parce que vous aimez ces animaux que vous êtes allé dans cette direction de recherche ?
13:27Eh bien, c'est non seulement ça. C'est vrai que c'est l'amour des animaux parce que j'en ai toujours eu dans ma vie.
13:35Je les ai toujours côtoyés. Et même le projet est né avec la détection canine pour après s'orienter vers la détection, l'olfaction numérique, comme ça qu'on l'appelle.
13:47Mais aussi mon statut de médecin. Donc, je suis médecin de formation. J'ai pratiqué.
13:53Donc, je suis sensible aux problématiques du dépistage précoce et du retard diagnostique.
13:59Et donc, c'est ce qui m'a poussé à aller vers de l'innovation de santé.
14:04Et aussi parce que j'ai aussi une formation d'ingénieur biomédical.
14:08Donc, voilà. Donc, je suis médecin, ingénieur biomédical et entrepreneur pour couronner tout ça.
14:13Et donc, j'ai lancé Sence Biotech pour développer ce nez électronique à l'origine pour dépister les maladies par l'odeur corporelle.
14:24Parce qu'aujourd'hui, il a été démontré que quand une maladie survient, elle modifie notre odeur corporelle.
14:30Donc, ça émet des métabolites, des composés organiques volatiles et ça induit une signature moléculaire unique.
14:38C'est intéressant comme notre peau, notre transpiration, notre odeur est révélatrice de notre état de santé aussi.
14:44Tout à fait.
14:44C'est incroyable.
14:46Tout à fait.
14:46Incroyable.
14:46Et d'ailleurs, c'est ce que vous dites. C'est ça qui est fou. C'est que le pouvoir olfactif du chien ou d'autres animaux, d'ailleurs, on parle du chien, mais j'imagine qu'il y a d'autres animaux.
14:54Il y avait des abeilles, il y avait des fourmis, il y avait des rats, il y avait des souris. Donc voilà, il y avait plein d'animaux qui ont cette capacité olfactive.
15:02À sentir ce qu'on ne sent pas. Parfois, c'est même ressentir, on a l'impression.
15:06Tout à fait. Il y a ça aussi. Après, la technologie a ses limites et on fait évoluer la technologie pour aller mimer un peu la nature.
15:17C'est ce qu'on est en train de faire en quelque sorte. C'est mimer le système olfactif des animaux par de la nanotechnologie.
15:23Parce que nous, évidemment, on est très, très, très loin de tout ça. C'est vrai. On a un nez qui est performant pour l'humain, mais qui n'a rien à voir avec celui des animaux et des chiens, notamment.
15:35Comment arriver à reproduire, à faire en quelque sorte un jumeau numérique de la capacité olfactive d'un animal ? C'est possible ou pas ?
15:45Eh bien, c'est ce qu'on est en train de faire. C'est qu'on exploite la nanotechnologie.
15:51Donc, on crée des nanocapteurs qui sont hautement sensibles et on vient renforcer ces nanocapteurs par de l'IA.
15:58Voilà. On y revient toujours parce que c'est un moyen qui va nous aider à rendre les nanocapteurs de plus en plus performants
16:07et à leur apprendre à devenir de plus en plus spécifiques et de plus en plus sensibles.
16:13Mais alors, attendez. Comment on peut analyser le pouvoir olfactif d'un animal, en fait ?
16:21Est-ce qu'on arrive à le mesurer ?
16:23C'est vrai qu'il y a eu pas mal d'études qui, d'ailleurs, datent pour certaines.
16:27On se rend compte que les chiens arrivent à détecter certains cancers sur des personnes qui sont...
16:33Ben voilà. Ils s'approchent et ils le sentent.
16:35Mais est-ce qu'on a... Comment on arrive à interpréter tout ça ?
16:39Ça doit être assez complexe, non ? Parce que c'est difficile d'entamer un dialogue avec un chien, même si on les aime.
16:44C'est une longue histoire, mais je vais vous la raconter rapidement.
16:46Ah non, mais avec plaisir.
16:48Voilà. Donc, c'est... Au fait, on a commencé par le chien.
16:51Donc, on a voulu faire du chien un compagnon de détection des maladies.
16:58Tous les chiens, d'ailleurs, ou est-ce qu'il y a des races qui sont plus performantes que d'autres ?
17:00Il y a des races qui sont plus performantes que d'autres.
17:02C'est vrai que ça.
17:02Voilà. Donc, il y a les bigles, les malinois, qui sont un peu plus performants.
17:08Un peu plus sensibles.
17:08Plus sensibles. Au fait, pour vous donner une idée de comparaison, le chien a 300 millions de cellules olfactives dans sa muqueuse nasale.
17:16Nous, on en a 5.
17:17Et voilà, 5 millions.
17:185 ? 300 millions ?
17:19Tout à fait.
17:20Et au niveau du cerveau, nous, on a une petite zone qui interprète les signaux olfactifs.
17:27Le chien a 40% de son cerveau qui est dédié à l'olfaction.
17:31C'est-à-dire que c'est un sens qui est démesuré, finalement, par rapport au...
17:35Exactement. C'est plus de 100 fois plus performant que celui de l'être humain.
17:44Et donc, on a commencé par ça, mais nous, on a voulu aller plus loin, expliquer ce que le chien sent.
17:48Parce que, voilà, le chien, il réagit, il donne des signaux, mais il ne parle pas.
17:54Et donc, on a voulu expliquer ça.
17:56Je crois que j'ai vu qu'il y avait des études qui sont faites, alors c'est peut-être du bullshit total, grâce à l'IA, peut-être comprendre quand le chien aboie, quels sont les signaux.
18:06En tout cas, pas comprendre, il n'y aura pas une traduction comme une langue étrangère, mais en tout cas, comprendre le sens de ces aboiements.
18:14Je ne sais pas si vous avez suivi ce truc-là.
18:16Alors là, je ne suis pas du tout au courant de ça, mais c'est intéressant, c'est fascinant.
18:19Ça, c'est intéressant.
18:20Et donc, pour pouvoir expliquer ce que le chien sent, on a été vers des experts dans la chimie analytique.
18:29Et donc, on a une collaboration depuis plusieurs années avec l'École supérieure de physique et de chimie industrielle de Paris, ce qu'on appelle le SPCI Paris,
18:38où on a utilisé de la chromatographie haute définition pour caractériser cette odeur.
18:45Et on a fait notre preuve de concept dans le Covid.
18:47C'était pendant la période du Covid où on a identifié des marqueurs volatiles chez les patients qui étaient Covid positifs et qui n'existaient pas chez les patients Covid négatifs.
18:56Et là, on a lancé, depuis notre premier essai clinique, dans les cancers cutanés, pour aller dépister les mélanomes, les carcinomes épidermoïdes et les carcinomes basocellulaires cutanés.
19:07C'est intéressant ce que vous dites, c'est que là, pour l'instant, on arrive à détecter, enfin, vous travaillez pour pouvoir détecter des cancers de la peau.
19:13Tout à fait.
19:14Mais est-ce qu'on pourrait à terme détecter d'autres cancers qui sont des cancers liés à des organes ?
19:21Eh bien, merci beaucoup pour cette question, parce qu'en effet, les cancers de la peau sont une première étape pour nous.
19:26qui va nous permettre d'étudier aussi les zones de prédilection en termes de piégeage de l'odeur, faire ce qu'on appelle une cartographie de l'odeur corporelle,
19:39et aussi démontrer qu'on n'a pas besoin d'aller à la lésion elle-même, puisque dans le cancer cutané, la lésion, elle est accessible, elle est à la surface de la peau.
19:47Et donc, on peut aller la prélever elle-même sans être invasif, et démontrer qu'on peut aller dans une zone saine et détecter les modifications métaboliques.
19:58C'est ce que le chien sent, d'ailleurs.
19:59C'est ce que le chien sent, et donc...
20:02Il ne détecte pas que les cancers de la peau ?
20:04Non, tout à fait. Il ne détecte pas que les cancers de la peau, mais nous, on a besoin de cette preuve,
20:08et de pouvoir aller dans les cancers plus profonds, plus insidieux, qui évoluent à bas bruit,
20:14pour pouvoir les détecter précocement et accélérer la prise en charge.
20:17C'est incroyable, Fred.
20:20C'est incroyable.
20:22Et la petite anecdote, c'est qu'on s'est découvert l'année dernière au CES de Las Vegas,
20:28le CES de janvier 2025.
20:31Et quand on est passé sur un tour guidé avec nos industriels,
20:35puisque dans The Box, on est aussi accélérateur pour d'autres industriels,
20:39et qu'on est venu découvrir cette start-up, tout le monde en est tombé amoureux.
20:43Et parce que ça parle, je pense, à tout le monde,
20:45on a tous des sujets qui sont proches de nous,
20:49et qui pourraient effectivement, quelque part, être détectés,
20:52voire sauvés par une technologie comme celle-ci.
20:54Et on voit bien aussi que ces sujets de medtech, de biotech,
20:58notamment en termes de valorisation de start-up,
20:59la France est extrêmement puissante dans ce domaine-là,
21:02parce qu'on a une compétence et une recherche académique qui est extrêmement forte.
21:06Et on voit effectivement que ce type de start-up,
21:09c'est certainement les start-up qui ont la plus grosse valorisation,
21:12qui font les plus grosses levées de fonds,
21:15et le gros enjeu, c'est de garder après ces industries en France.
21:19À votre avis, il faudrait combien d'années avant d'arriver à un résultat probant ?
21:24Et ma deuxième question, est-ce qu'au-delà du fait de prédire un cancer déjà établi,
21:28est-ce qu'on pourrait détecter, prédire, on va dire, un terrain d'une personne qui pourrait avoir un cancer,
21:36parce qu'elle développe déjà peut-être des signaux ou des cellules malignes ?
21:43C'est beaucoup de questions, je suis d'accord.
21:44Oui, je vais essayer d'y répondre humblement,
21:47parce que je n'ai pas la science infuse non plus.
21:50Mais en effet, pour répondre à votre première question,
21:52combien de temps ?
21:53C'est vrai que le domaine médical, quand on veut développer une technologie dans le domaine médical,
21:58ça prend beaucoup de temps.
21:59Il y a le temps de recherche, il y a toute la certification, réglementaire, administratif.
22:05Surtout en France ?
22:06Surtout en France et partout.
22:08Il parle qu'aux Etats-Unis, ça va un petit peu plus vite.
22:10Eh bien, ça va un petit peu plus vite peut-être.
22:12Alors on va aller explorer cette voie-là.
22:15Mais je dirais que heureusement que ça prend du temps,
22:18parce que pour sortir quelque chose pour servir la santé,
22:22il faut que ça soit bien carré, réglementé, fiable surtout.
22:25Et c'est ce qu'on s'attelle à faire chez Science Biotech.
22:29Donc ça va prendre quelques années encore pour sortir.
22:33Mais nous, on va sortir nos produits progressivement.
22:36C'est-à-dire que notre nez électronique va commencer par dépister les cancers cutanés
22:41et puis après évoluer vers les autres cancers au fur et à mesure
22:44qu'on identifie les signatures moléculaires des cancers plus profonds.
22:48C'est-à-dire qu'avec le même nez électronique,
22:49il va évoluer vers le dépistage des autres cancers.
22:51Mais ce nez électronique, ce sera un capteur que l'on passerait sur la peau ?
22:55Comment vous imaginez ?
22:56C'est un appareil en fait ?
22:58C'est un appareil qu'on poserait sur le bureau d'un médecin généraliste,
23:03des professionnels de santé, principalement le médecin généraliste.
23:06Parce que le médecin généraliste, c'est le premier rempart face aux patients
23:13qui peut identifier des patients qui sont à risque.
23:18Et c'est là que ça répondra peut-être à votre deuxième question.
23:20L'idée, c'est de s'adresser aux patients qui sont à risque
23:23à partir d'un certain âge, en fonction d'une certaine...
23:26Une fois qu'on a identifié les patients à risque,
23:30sans pour autant attendre le symptôme,
23:32parce qu'en matière de cancer, quand les symptômes sont là,
23:35c'est généralement trop tard,
23:37de pouvoir tester à la surface de la peau
23:41ce qu'on appelle le volatolome, c'est-à-dire l'odeur corporelle,
23:44et le mettre sur cette machine qui va lancer une alerte
23:47pour dire qu'il y a un risque ou il n'y a pas.
23:50Passionnant.
23:50Merci beaucoup à tous les trois.
23:52Ça donne envie de creuser tous ces sujets.
23:54Je suis persuadé qu'il y a plein de gens qui nous regardent
23:55ou qui nous écoutent vont aller un peu se renseigner,
23:58à la fois sur tellers.ai, mais aussi sur Sense Biotech.
24:01Merci beaucoup Robin Guignard-Péret, CEO de Tellers,
24:06Nabil Mouman, CEO de Sense Biotech.
24:08Vous serez au CES aussi, tous les deux ?
24:10Certainement.
24:10Certainement.
24:11Et merci à Frédéric.
24:13Frédéric Guilleux.
24:13Un plaisir.
24:14Pour nous avoir fait découvrir ces deux startups PDG de Zubox.
24:19Je pense qu'on se verra au CES de Las Vegas.
24:21C'est certain.
24:22Forcément.
24:23Voilà, cette émission spéciale est terminée.
24:26La bonne nouvelle, c'est qu'on vous réserve évidemment
24:28beaucoup d'autres émissions liées à ce rendez-vous.
24:32CMA, CGM, Startup Awards.
24:34Et puis aussi à l'AIM en collaboration avec BFM Business et La Tribune.
24:39Merci de nous suivre en tous les cas et à très très vite.
24:41Hors série, AIM 2025 sur BFM Business.

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