00:00Et nous sommes avec Sarah Salman, Georges Venek, Fabien Antoniente, Gautier Le Brat, Olivier Guenek.
00:05C'est vendredi, vous nous écoutez peut-être en voiture, parce que certains font le pont du week-end.
00:10Il n'y a pas de pont d'ailleurs, c'est le samedi et le dimanche.
00:13Un pont très court.
00:14Et certains partent en week-end, pourquoi pas, ou d'autres...
00:19Vous partez un petit peu, vous ?
00:19Non, je pars jamais. Moi, j'aime bien Paris le week-end. J'adore Paris le week-end.
00:24Ça vous est arrivé de partir ? Pourquoi jamais ?
00:26Très rarement. J'aime beaucoup Paris le week-end.
00:29Et puis, c'est là, on peut aller au cinéma, on peut se balader, on peut...
00:33Regarder des vieux films.
00:35Écouter Madeleine.
00:36Écouter Madeleine, c'est Lina, bien sûr.
00:39Jean-Baptiste Marti, bonjour.
00:40Bonjour, parce que vous avez des informations à nous donner sur certaines informations que nous développions depuis 16h.
00:46À la gare Montparnasse, un policier a tiré cet après-midi sur un homme qui tenait un couteau.
00:49Oui, on a le profil de cet individu, il s'appelle Sylvestre M, 44 ans, né à Sigav, dans les îles Wallis et Futuna.
00:57Il habiterait en fait dans le Val-de-Marne.
00:59Il était recherché depuis plusieurs jours pour des faits de violence conjugale.
01:03Il aurait notamment tenté d'égorger son fils et sa femme.
01:06Les policiers le repèrent donc en gare Montparnasse.
01:08Ils avaient mis en place une surveillance.
01:10L'homme qu'ils essayent d'interpeller ne se laisse pas faire.
01:13Il a un couteau, il menace d'autres personnes.
01:15Il se porte également des coups de couteau au niveau du cou.
01:17Donc là, les policiers sont obligés de tirer et ça fait deux victimes.
01:21Donc cet homme, ce suspect et un voyageur qui en fait a pris une balle d'un policier dans le pied.
01:27Alors l'information évidemment que vous nous donnez est extrêmement importante.
01:30C'est-à-dire que les policiers ne sont pas tombés par hasard sur cet homme dans la gare Montparnasse.
01:34Ils le suivaient, ils le filaient comme on dit.
01:37Et ils sont intervenus alors qu'un drame aurait pu se produire.
01:41Donc c'est extrêmement important quand même l'intervention de ces policiers.
01:44Je suis étonné d'ailleurs que M. Nunez n'ait pas tweeté.
01:47J'ai vu le tweet de M. Tabarro.
01:48Mais ce que vous nous dites là met en perspective cette affaire d'une façon différente de celle de ce que nous pensions au commencement de l'émission.
02:00Et une autre information à l'instant qui vient de tomber.
02:03Deux enquêtes ont été ouvertes.
02:04Une pour tentative de meurtre sur personne dépositaire de l'autorité publique.
02:08Et l'autre par l'IGPN.
02:09Donc c'est la police des polices parce qu'il y a eu un tir de policier.
02:11Bon, que se disent les gens qui sont en train de vous écouter, de nous écouter ?
02:17Ils se disent qu'il y a quand même des personnes en liberté qui sont très dangereuses.
02:23Voilà.
02:23Et on a le sentiment qu'il y a de plus en plus de personnes dangereuses en liberté.
02:30Je n'ai pas de...
02:31Regardez récemment l'affaire de Léron.
02:33Oui.
02:33C'était quelqu'un justement déséquilibré.
02:36Il faut commettre un acte pareil.
02:38D'ailleurs, même le parquet national antiterroriste ne s'est pas saisi pour cette raison-là, en réalité.
02:42Et on en a le vrai de plus en plus.
02:43Vous avez raison.
02:44Alors, c'est tout le problème de la psychiatrie, de la santé mentale en France.
02:47La bando, la psychiatrie.
02:48Non, mais la bando...
02:49C'est ce qu'avait dit M. Darmanin.
02:52La bando, la psychiatrie.
02:53C'est ce qu'il avait dit, Gérald Darmanin.
02:55En matière de terrorisme, oui.
02:56Mais d'une manière générale.
02:57De façon générale, l'irresponsabilité pénale dans les décisions, en bout de cours,
03:03ça l'est très très rarement retenue par les experts psychiatres.
03:05Mais au début, ça nous...
03:06Presque ça nous rassurait de croire qu'il est fou.
03:09Non, vous avez des gens qui ne sont pas fous et qui n'ont pas leur discernement aboli au moment de la commission des faits.
03:13Là, l'expert qu'il a examiné en garde à vue a parlé d'altération.
03:17Mais pas d'abolition.
03:18Vous parlez à Oleron.
03:19Vous parlez à Oleron.
03:20Mais cet homme qui veut égorger ses enfants, pour définition...
03:26De toute façon, pour tuer quelqu'un, il ne faut pas être stable.
03:28En tout cas, cet homme qui veut égorger ses enfants, tel que nous le rapporte Jean-Baptiste Marty,
03:34convenait qu'il y a un déséquilibre important.
03:37Donc, cette notion de déséquilibre et ces expertises psychiatriques,
03:42effectivement, je les entends toujours avec distance.
03:45Oui, vous savez, les psychiatres, on leur demande beaucoup.
03:49Moi, j'ai commis énormément d'experts psychiatres dans mon exercice professionnel.
03:54À titre personnel ?
03:55Pas à titre personnel, mais comme juge d'instruction.
03:57Ah, pardon.
03:58Je me plaisantez, là.
04:01J'ai jamais consulté...
04:02Si vous voulez savoir, j'ai jamais consulté un psychiatre de ma vie.
04:05Bah, peut-être que ce serait le moment.
04:07C'est le moment.
04:07C'est le moment.
04:09Je suis quelqu'un de très équilibré, contrairement à ce que vous laissez...
04:13Oh, ouais, ouais, je plaisantez, voilà.
04:16Mais derrière chaque plaisanterie, il y a un fond de vérité.
04:19Ouais, ouais, ouais, ouais.
04:20Aucune plaisanterie.
04:21Voilà, c'est ça.
04:22Au psychiatre, vous savez, on leur demande de faire un diagnostic.
04:24Oui.
04:25C'est déjà très difficile.
04:26Bien sûr.
04:26Et bon, ils ont des critères pour cela.
04:28Mais surtout, on leur demande d'évaluer la dangerosité.
04:31Et là, ils n'aiment pas trop se mouiller.
04:33Est-ce que c'est compliqué de dire ?
04:35Cet individu risque de récidiver parce que ça aura des conséquences.
04:38Écoutez, c'est assez simple, quand même, un petit peu de bon sens dans ces cas-là suffit.
04:44Quelqu'un qui a tenté d'égorger ses enfants, je suis plutôt enclin à penser qu'il peut recommencer.
04:49Bien sûr.
04:49C'est aussi bête que ça.
04:51Bien sûr.
04:51Et quelqu'un qui ne l'a jamais fait, il a au moins le bénéfice du doute.
04:56Donc, quand on a commis l'infraction, pour vous, nécessairement, on va récidiver, si on suit ce raisonnement.
05:00Oui, je pense.
05:01Je pense que...
05:01Oui, oui, je pense.
05:02Et puis, la vie m'apprend qu'effectivement, quand tu mens une fois, tu mens deux fois.
05:08Donc, quand tu tues, tu tues deux fois.
05:10Je le répète, je pense...
05:12Tu violes deux fois.
05:13Mais j'ai peur que...
05:14On est mal barré.
05:15Vous savez, par exemple, il y a quelque chose qui est intéressant.
05:18Les hommes qui sont très violents, qu'est-ce qu'ils disent, bien souvent ?
05:21Ils demandent à leur femme, pardonne-moi, c'est la dernière fois.
05:24Mais de demander pardon, c'est en fait de demander la possibilité de recommencer.
05:29Ça aussi, c'est quelque chose qu'il faut dire à toutes les jeunes femmes.
05:33Si quelqu'un t'a touché une seule fois, tu t'en vas.
05:36Oui.
05:36Tu t'en vas.
05:37Mais c'est tellement plus facile à dire qu'à faire dans les dossiers d'urgence conjugale.
05:41Ça, je suis d'accord avec vous.
05:41Elles le savent toutes qu'il faut faire ça.
05:43Je suis d'accord avec vous.
05:43Et si elles ne le font pas, c'est qu'il y a d'autres raisons.
05:45Alors, à 100% d'accord.
05:46Il y a le logement, il y a la famille, il y a l'enfant.
05:48Ça va à 100% d'accord avec vous.
05:49Tout le monde le sait.
05:50Oui, tout le monde pense que quelqu'un qui frappe une fois ne frappera pas deux fois.
05:55Moi, ma conviction, c'est qu'un homme qui frappe une femme une fois, c'est pour ça d'ailleurs.
05:59Et puis, je vais vous dire, dans les affaires, il y avait, je crois, c'était monsieur Quatennens.
06:05Ah oui.
06:06Bon, je pense que tu ne frappes pas une femme une fois dans la vie.
06:10Voilà, c'est ma conviction.
06:11Non, mais ça commence souvent.
06:13Moi, j'ai défendu pas mal de femmes victimes de violences conjugales.
06:15Ça commence souvent par un dénigrement et ça va de plus en plus loin.
06:19Ça commence rarement par un passage à ta mort.
06:21Je ne crois pas au one shot.
06:23Je ne crois pas.
06:24De la même manière, les hommes qui agressent les femmes, ils l'ont fait 50 000 fois.
06:28Il n'y a pas une fois.
06:29Il n'y a pas une fois comme ça.
06:31Non, c'est parce qu'ils prennent la confiance et plus vous le faites.
06:34C'est un schéma qu'ils ont mis en place depuis toujours.
06:37Mais on referme la parenthèse.
06:38Je voulais que vous soulignez, on a évidemment, on s'est rappelé des attentats du 13 novembre hier.
06:45Et il faut quand même souligner le travail de tous les services de renseignement
06:48qui déjouent un nombre d'attentats très important chaque année.
06:52Et pourquoi je dis ça ?
06:53Parce que là, les policiers filaient cet homme depuis visiblement un certain nombre de jours,
06:59à en croire les informations de Jean-Baptiste.
07:00Donc, ça souligne une nouvelle fois le travail des enquêteurs, le travail des renseignements
07:05qui est quand même là pour rassurer aussi, malgré le bilan qu'on peut faire
07:10de toutes les violences en France qui est catastrophique.
07:13Jean-Baptiste Marty, dernière information.
07:14Dernière petite info, c'est en direct.
07:17L'individu aurait été touché par une balle au mollet.
07:21Et le fait qu'il s'était porté des coups de couteau au niveau du cou
07:24fait que son pronostic vital est engagé à l'heure actuelle.
07:27En revanche, la deuxième victime, son pronostic vital n'est pas engagé.
07:31La deuxième victime, c'est...
07:32C'est un voyageur de 53 ans qui était à côté des faits
07:35et qui a pris en fait un ricochet d'une balle tirée dans le pied.
07:39Ce qui est absolument terrible, c'est vraiment être au mauvais endroit,
07:42au mauvais moment, à une minute près, il n'était évidemment pas là.
07:47Et c'est toujours cela, à la fois l'horreur de la vie et son miracle,
07:51ce que nous disons régulièrement à ce micro.
07:55Merci Jean-Baptiste Marty, vous avez fait réagir avec votre intervention
07:58sur les psychiatres, monsieur Fenech.
08:00Et il y a un auditeur attentif, d'ailleurs, qui nous écoute régulièrement,
08:05qui dit, parce que ce serait grave de consulter un psychiatre, point d'interrogation ?
08:08Il y a des gens très bien qui doivent leur équilibre à la psychiatrie.
08:11Je souhaite à monsieur Fenech de ne pas avoir besoin de cela autour de lui.
08:16Eh oui !
08:16Il n'a pas eu le contraire, j'ai dit que personnellement, il n'y était pas allé.
08:19Je vais même aggraver mon cas.
08:20Oui, je crois que la psychiatrie française est restée à l'époque de Lacan,
08:26elle n'a pas progressé, contrairement par exemple aux Canadiens,
08:29qui est une école internationale réputée,
08:32qui utilise des échelles actuarielles, avec du scientifique vraiment,
08:36alors que nous, en France, on en est resté à des entretiens cliniques,
08:39donc on a pris un retard, mais considérable.
08:43Je suis très critique, et je l'assume, vis-à-vis de la psychiatrie française.
08:47Mais vous connaissez bien le sujet, sérieusement ?
08:49Oui, je le connais très bien, puis j'ai fait la réforme sur la responsabilité pénale,
08:53et sur...
08:54Et quel rapport avec la psychiatrie ?
08:56Il y a beaucoup de psychiatres qui sont consultés.
08:58C'était il y a combien de temps ?
08:59J'ai exercé comme des instructions, j'ai travaillé quotidiennement avec des experts psychiatres,
09:03je voyais bien, il y en a un qui disait blanc, l'autre qui disait noir.
09:06On n'est pas dans une science exacte, comprenez bien.
09:08Et allez voir dans les prisons, vous allez voir comment ça se traite,
09:11un coup de neuroleptique, il n'y a pas de psychanalyse, c'est terrible.
09:16Vous allez voir les SMPR dans les prisons, c'est vraiment l'enfer.
09:19Bon, Lacan était un psychanalyste, ce n'était pas un psychiatre.
09:22Oui, on en est resté à Lacan.
09:23Oui, mais c'était... Attendez, parce que les gens confondent...
09:27Le psychiatre n'est pas médecin.
09:29Moi, je me méfie des psychanalystes.
09:31C'est des gens comme vous et moi qui ont fait 10 ans de psychanalyse.
09:33Le jour où on soignera la schizophrénie, vous me le direz.
09:36Oui, mais...
09:36Ou la mélancolie, ou la paranoïa.
09:39Sauf qu'on ne sait pas.
09:39Mais la mélancolie, c'est pas une maladie.
09:41La mélancolie, c'est pas une maladie.
09:42C'est un univers inexploré.
09:43La mélancolie, c'est la maladie psychiatrique la plus grave.
09:47La mélancolie, c'est pas une maladie...
09:49Ah si, c'est une maladie psychiatrique la plus grave.
09:51La mélancolie.
09:52Elle conduit au suicide, à coup sûr.
09:54La mélancolie.
09:55Vous mettez un mélancolique, vous le jetez dans une piscine,
09:57il va se laisser couler, il va se laisser noyer.
09:59Non mais ça, c'est le dépressif XXL.
10:02Mais renseignez-vous, enfin...
10:03Mélancolie, mélancolie, mélancolie.
10:05Il y a une très jolie chanson de Jeudassin sur la mélancolie.
10:15On va la chanter, parce que c'est vendredi.
10:17Si tu t'appelles mélancolie...
10:21Mais la mélancolie n'est pas une maladie ?
10:23Mais si, si, je crois qu'il a raison.
10:25Je suis très atteint.
10:26Mais moi, je ne savais pas.
10:28La mélancolie, c'est une des maladies mentales les plus graves.
10:31Georges Finnec, je ne savais pas que vous saviez tout ça.
10:38Vous êtes un puits de science, vous êtes les bitches de l'amirandole.
10:42Cher ami, vous savez...
10:43Vous avez l'air d'être surpris.
10:45Mais pas du tout.
10:45Vous avez un phare dans la brune.
10:48Une sorte de phare breton.
10:49Ça fait huit ans que je participe à ces émissions.
10:52C'est vrai que le phare breton.
10:54Coup, je te vois, un coup, je te vois pas.
10:57Je ne savais pas, Georges.
10:59Vous croyez que vos audiences, elles montrent pourquoi ?
Écris le tout premier commentaire