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00:0013h-14h, Europe 1 Info.
00:03La suite sur Europe 1 à 13h32 avec vous Kelly Mathias, Sébastien Lignier nous a rejoint aussi en studio.
00:08Xenia Fedorova, journaliste et chroniqueuse sur CNews.
00:11Bonjour, ça y est, avec mon micro ouvert ça ira mieux.
00:14Bonjour, soyez la bienvenue Xenia Fedorova.
00:17J'en parlais justement à l'instant, Moscou accuse la France d'alimenter la guerre.
00:22On va commencer avec cela parce que hier on en a parlé, les Français, les Ukrainiens ont signé une déclaration d'attention
00:27sur l'achat d'avions de combat Rafale, une énorme commande, une centaine d'avions.
00:33Alors, ils ne seront pas livrés avant une dizaine d'années à peu près.
00:36Mais la Russie, mécontente évidemment, s'en prend à la France par ce geste.
00:43Elle l'avait, c'était déjà fait, enfin l'Ukraine avait déjà signé aussi un contrat avec les Gripen suédois.
00:48Là, c'est un pas de plus. Comment vous, interprétez-vous ce symbole ?
00:51Vous savez, ils ont signé aussi une lettre d'intention, je pense que ce n'est pas encore un contrat.
00:57Évidemment que le nombre d'avions, c'est impressionnant.
01:02Après, il y a plusieurs questions qui se posent.
01:06Est-ce qu'il va payer déjà pour ces commandes ?
01:09Parce que l'Ukraine n'a pas d'argent pour payer.
01:11L'Ukraine demande d'argent à l'Union européenne pour en fait poursuivre la guerre,
01:16mais aussi pour tenir leur économie.
01:19Donc la question est-ce que ce sera l'Union européenne ? Probablement oui.
01:22Tout ce qui s'agit de...
01:25On alimente la guerre, la France alimente la guerre par ce biais ?
01:28Parce qu'on le sait, ils ne seront pas livrés avant dix ans.
01:31Est-ce qu'on ne prépare pas plutôt une paix prochaine ?
01:36Je pense, bon, on peut dire, si tu veux la paix, tu prépares pour la guerre.
01:40Mais là, on voit que les avions en chasse, c'est plutôt un armement qui est offensif, pas vraiment défensif.
01:49Donc pour moi, peut-être, ils préparent plutôt la guerre qui est la paix.
01:54La réponse de Dmitry Peskov, je pense que le journaliste l'a demandé, est-ce qu'il n'a réussi pas ?
01:59Ce n'est pas comme la Russie accuse, mais je pense que la Russie constate que malheureusement,
02:03aujourd'hui, il n'y a pas vraiment un visible signe de volonté de la paix qui vient du côté d'Emmanuel Macron.
02:11C'est comme ça, c'est vu et c'est perçu par les Russes et par la Russie.
02:16Après, il ne faut pas oublier qu'aujourd'hui, il y a un énorme scandale de corruption qui...
02:25Fragilise Volodymyr Zelensky ?
02:27Oui, qui révèle la situation hyper compliquée à l'intérieur du pays.
02:32Et en fait, la question qui n'était pas encore posée, mais ça commence à se poser, c'est où vont l'argent ?
02:37Qui, l'argent ?
02:39En fait, il n'y a pas eu une seule audite depuis le début de la guerre.
02:44Et je pense qu'avec l'arrivée de Donald Trump, son administration, ce qu'on voit, en fait,
02:49c'est tentative de faire, en fait, de vérifier.
02:54Parce que le comité d'anticorruption, qui est indépendante en Ukraine,
02:58qui révèle cette corruption aujourd'hui,
03:01ils sont aussi dans un très proche contact avec les Etats-Unis, avec les FBI.
03:06Donc il y a même un représentant des FBI sur place en Ukraine.
03:10Et je pense que c'est un signe que l'administration de Trump
03:13commence aussi à mettre la pression sur Zelensky,
03:16parce que c'est difficile à croire,
03:19même si aujourd'hui il n'y a pas une preuve que Zelensky était en courant
03:23ou participait dans ces scènes de corruption,
03:25c'est difficile à croire qu'il ne savait pas.
03:27Et en fait, tout ça, je pense qu'on annonce des potentiels achats
03:33par l'Ukraine des avions français.
03:36C'est une façon de communication,
03:38mais ça fragilise, à mon avis, aussi Emmanuel Macron.
03:41Parce que ne pas poser les questions sur ces problématiques de corruption,
03:47c'est quand même extraordinaire.
03:49Alors je vous propose d'écouter Catherine Votrin,
03:51la ministre des Armées et des anciens combattants en France,
03:54elle estime que ce partenariat va aider maintenant l'Ukraine,
03:56mais aussi l'après-guerre ukrainienne.
03:59Elle était sur France Inter ce matin.
04:01Ce qui s'est passé hier avec la venue du président Zelensky à Paris,
04:05c'est incontestablement la volonté du président de la République,
04:09du président Zelensky,
04:11non seulement de répondre aux besoins d'aujourd'hui,
04:13mais de prévoir le demain.
04:14Parce que l'objectif, c'est très concrètement d'arriver à un cessez-le-feu,
04:18à un accord de paix, évidemment,
04:19et derrière, d'équiper l'Ukraine et de régénérer son armée.
04:23Sébastien Ligné, vous, votre réaction,
04:25cette signature d'une déclaration d'intention,
04:27Exénia Federa va la rappeler.
04:28Déclaration d'intention, attention !
04:29Ce n'est pas un achat sonnant et trébuchant,
04:32en tout cas, pour l'instant.
04:33Moi, je trouve qu'on est évidemment dans de la communication politique,
04:37et là où ça m'inquiète,
04:39c'est que ça a surtout des conséquences au niveau national.
04:41Et c'est ça qui me perturbe.
04:42C'est-à-dire qu'on a tous compris que la guerre en Ukraine
04:45et une potentielle paix ne se jouera pas à Paris,
04:48et ne se jouera pas avec Emmanuel Macron,
04:50mais se jouera entre Donald Trump et Vladimir Poutine
04:53et peut-être Vladimir Zelensky,
04:55encore que peut-être que Donald Trump peut décider seul
04:57de l'arrêt du conflit.
04:59Donc, en réalité, Emmanuel Macron,
05:00on comprend bien la communication politique.
05:03Il essaye de faire peser
05:06et de faire planer la menace
05:07d'un potentiel conflit armé
05:09avec la Russie en Ukraine.
05:12Et honnêtement, j'ai peur de cette petite musique
05:14qui monte à l'approche de l'élection en 2027,
05:16qui consiste à nous dire finalement,
05:18en 2027, l'élection ne se jouera pas
05:20sur les questions d'insécurité,
05:21de pouvoir d'achat,
05:22enfin les priorités des Français,
05:23mais qu'il y aura un élément
05:25beaucoup plus majeur,
05:26beaucoup plus important qui se jouera
05:27et que finalement,
05:28ils vont se servir un petit peu
05:30de ce conflit en Ukraine
05:32pour peser sur la prochaine élection française.
05:34C'est exactement, hélas,
05:36ce qui s'était passé en 2022,
05:37puisque je rappelle que quand même,
05:38on nous a quand même un petit peu volé
05:40le débat démocratique de 2022
05:42avec le conflit ukrainien.
05:43Et je m'inquiète de l'escalade verbale
05:45d'Emmanuel Macron,
05:47des chefs d'état-major des armées,
05:49de certains ministres macronistes
05:50qui font monter cette petite musique
05:52d'un potentiel conflit.
05:54Ils jouent sur les peurs des Français,
05:57ils tentent de manifester
05:58un espèce d'effet de rappeux
05:59à l'approche des élections.
06:01Je trouve ça extrêmement cynique
06:02et très dangereux.
06:03Ça donne aussi un genre de mauvais signal
06:07à la Russie,
06:07parce que la Russie qui cherche
06:09un pays durable
06:10et qui cherche en fait
06:11les garanties de sécurité,
06:14à voir Emmanuel Macron,
06:15la France,
06:16le pays le plus puissant en Europe
06:18avec une armée,
06:20annoncer le vendre
06:22des avions chasse,
06:24annoncer de potentiellement
06:26envoie les soldats français
06:28sur l'assaut ukrainien.
06:29Tout ça,
06:29en fait,
06:30un signal assez clair.
06:33La Russie,
06:34il n'aura pas la paix,
06:35il faut se préparer
06:35pour une autre guerre.
06:36On en a parlé
06:38sur votre plateau,
06:40les annonces
06:41des chefs d'état-major
06:42qu'il faut se préparer.
06:44Un choc d'ici 3 ou 4 ans.
06:46Exactement.
06:46On attend toujours
06:472-3 ans,
06:482-3 ans
06:48de la part d'Islensky
06:49qui est prête
06:50de continuer la guerre
06:51pour 2 ans,
06:52de la part de l'OTAN,
06:53de la part
06:54du chef d'état-major français.
06:57Donc,
06:57on attend ces périodes
06:58s'il y a quelque chose
06:59qui est très intéressant.
07:01Il y a les élections,
07:02les élections,
07:02comme vous avez dit.
07:04Je pense qu'il faut
07:05vraiment regarder
07:06à quoi il s'agit
07:08et malheureusement,
07:10les côtés russes,
07:12ils voient ça
07:12pas comme une volonté
07:13de paix,
07:15mais comme une volonté
07:15de poursuivre la guerre
07:17et renforcer
07:17l'armée ukrainienne.
07:19Parallèlement,
07:19et d'ailleurs,
07:20je profite de votre présence
07:21parce que c'est assez intriguant,
07:22on a appris,
07:23on apprend,
07:24que les sanctions européennes
07:24contre la Russie
07:25ne ciblent pas
07:26tous les flux énergétiques.
07:28Il y en a
07:28et là,
07:29c'est bien appliqué.
07:30Mais,
07:31samedi,
07:31et c'est l'ONG
07:32Greenpeace France
07:33qui alerte,
07:34qui a photographié
07:35un chargement
07:35d'au moins une dizaine
07:36de containers
07:37d'uranium de retraitement
07:38à bord du cargo,
07:40alors je ne sais pas
07:40si je prononce bien,
07:41Miraël Dudin
07:42à destination de la Russie,
07:45donc,
07:45un transfert
07:47qui n'a jamais,
07:48et c'est Greenpeace
07:49qui le dit,
07:50qui n'a jamais été observé
07:51depuis plus de trois ans
07:52qui selon l'ONG
07:53est totalement immoral.
07:55Ça veut dire quoi ?
07:56Que malgré notre volonté,
07:57malgré certaines sanctions,
07:59on n'arrive pas
07:59à se passer de la Russie,
08:00notamment sur l'uranium
08:03de retraitement ?
08:04Mais apparemment,
08:05c'est ça.
08:05En fait,
08:06moi,
08:06je n'ai pas regardé
08:07cette histoire des prêts,
08:08je vais regarder absolument
08:09pour plus de détails,
08:10mais ça ne m'étonne pas.
08:12Il y a des domaines
08:13où la France
08:14ne peut pas remplacer.
08:15Mais c'est très contradictoire
08:16avec nos déclarations
08:18d'intention avec l'Ukraine
08:19et puis d'un autre côté,
08:20des délivraisons,
08:22des échanges
08:22qui se font
08:23sur l'uranium
08:24de retraitement
08:25avec les Russes.
08:25Un peu de poids de mesure
08:26de la part
08:27de l'Union Européenne aussi,
08:29mais la France en particulier,
08:30je pense que la France
08:31était un des premiers pays
08:32qui a encore acheté
08:33les gaz liquifiés
08:35de la Russie.
08:37Donc,
08:38en fait,
08:39il y a beaucoup
08:39de grandes déclarations,
08:41mais derrière ça,
08:42ce n'est pas toujours
08:43les faits.
08:44Et je pense que,
08:46pour être très honnête
08:47avec vous,
08:47je pense que ça sera
08:48très compliqué
08:48pour l'Europe
08:49de continuer
08:51à développer
08:52leur économie
08:53sans les ressources
08:54énergétiques russes
08:55et sans la Russie,
08:56parce que la Russie
08:57est un grand partenaire
08:58de la France
08:59et de l'Europe
08:59et maintenant,
09:00ils sont en train
09:02d'essayer
09:02de remplacer la Russie,
09:03mais c'est toujours
09:04deux, trois fois plus cher.
09:05Merci d'avoir regardé cette vidéo !
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