Radicalisation islamiste chez les jeunes : constat de l'échec de la politique d'intégration

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00:0013h-14h, Europe 1 Info.

00:03Et Clélie Mathias, à 13h20 sur Europe 1, on vous retrouve avec Sébastien Ligné,

00:07chef du service politique chez Valeurs Actuelles.

00:09En attendant, Xenia Federova, qui ne va pas tarder à nous rejoindre.

00:12Bonjour Sébastien Ligné.

00:13Bonjour Clélie.

00:14Soyez le bienvenu.

00:15On va revenir sur cette enquête intitulée

00:17« État des lieux du rapport à l'islam et à l'islamisme des musulmans de France »,

00:20une enquête solide menée par l'IFOP,

00:23qui pointe notamment, parce qu'on ne peut pas s'intéresser à tout,

00:26alors j'ai choisi de m'intéresser aux jeunes, puisqu'elle pointe un durcissement des opinions

00:31d'une partie des jeunes musulmans, notamment chez les très jeunes, 15-24 ans.

00:35Et ils sont, apprend-on, très nettement attirés par les formes les plus rigoristes de leur religion,

00:40préférant la charia aux lois républicaines.

00:43Où est-ce que la République française a failli ?

00:47Où et quand même peut-être d'ailleurs ?

00:49C'est-à-dire que c'est l'explosion devant nos yeux d'un cocktail explosif

00:53qui a été construit depuis 40 ans.

00:56Et donc c'est l'échec aujourd'hui de 40 ans de politique globale,

01:00parce que c'est un échec total.

01:01Et donc ce cocktail, il est composé de quoi ?

01:03D'abord de notre échec, de notre politique d'intégration et d'assimilation.

01:07C'est-à-dire que les efforts qu'ont demandé aux grands-parents et aux parents,

01:11on ne les demande plus aux enfants d'origine musulmane, notamment aujourd'hui.

01:15Et donc ces Français, pour une partie, ne se sentent plus concernés par la culture française,

01:20et ils ont gardé en eux la culture de leurs origines,

01:24qu'ils revendiquent parfois plus fièrement que leurs parents ou leurs grands-parents.

01:27Deuxième échec, l'échec migratoire.

01:30Parce que quand on accueille plusieurs millions d'immigrés issus du monde arabo-musulman

01:35en l'espace de quelques décennies,

01:37on importe aussi une autre culture.

01:39Et ce sondage montre par exemple que la population musulmane

01:42a évolué positivement de 40% en moins de 10 ans.

01:46C'est phénoménal !

01:48Et donc on se retrouve dans certains quartiers

01:49où la religion musulmane devient majoritaire

01:52et où donc par conséquent les mœurs musulmans deviennent majoritaires.

01:56Et donc on assiste à la fois à un repli religieux,

01:58mais aussi à un repli communautaire.

02:00Et ça c'est très important.

02:01Le troisième élément de ce cocktail explosif,

02:04c'est l'affaissement du catholicisme,

02:06qui est aussi montré dans ce sondage.

02:07Quand un pays perd sa religion historique,

02:10une autre religion en plein essor

02:12peut récupérer cette place-là.

02:15Et le quatrième élément, et c'est pour moi le plus important,

02:18c'est l'émergence cette dernière décennie

02:19d'un contre-discours politique qui n'existait pas avant.

02:23C'est-à-dire que maintenant que les musulmans français

02:25constituent un groupe sociologique assez important,

02:28ils réclament une voix au chapitre, ce qui est normal.

02:31Le problème c'est que cette voix aujourd'hui,

02:33elle est représentée par un islam rigoriste

02:36qui s'infiltre sur les réseaux sociaux,

02:38extrêmement important chez les jeunes,

02:39dans les associations culturelles et sportives,

02:42voire parfois même dans certains partis politiques.

02:44Et vu que les jeunes, évidemment,

02:46sont toujours plus attirés par la radicalité,

02:49ils se retrouvent dans ces messages rigoristes de l'islam,

02:53parce qu'ils trouvent dans ces messages

02:54une explication à leur mal-être identitaire.

02:56Et on en arrive au point final,

02:58c'est-à-dire qu'on est au point de bascule,

03:00où on a l'impression aujourd'hui

03:01que ce n'est plus aux musulmans de s'adapter à la France,

03:03mais à la France de s'adapter aux musulmans.

03:05Alors vous avez bien résumé à la fois

03:07l'étude qui a été menée,

03:10cette grande étude menée par l'IFOP,

03:11et à la fois les enjeux qui en découlent.

03:13Si on s'attache à un symbole, le voile,

03:15que s'est-il passé ?

03:17Pour que des femmes non voilées

03:18et des filles qui portent et revendiquent le voile,

03:21car on note dans l'étude

03:22que le voile était en déclin chez les plus de 50 ans,

03:25mais se banalise chez les jeunes.

03:2745% chez les jeunes femmes le portent,

03:29soit c'est trois fois plus qu'il y a 20 ans.

03:31C'était 16% en 2003.

03:34Ça s'explique donc,

03:35si on reprend le côté rigoriste

03:37qui s'impose chez les jeunes,

03:39et aussi par la banalisation

03:40du port du voile dans l'espace public.

03:43Vous avez certains partis politiques

03:45qui en ont fait la promotion.

03:47Si on parle de Strasbourg dernièrement,

03:49avec cette affiche

03:50où la mairie,

03:52où l'espace public était

03:53emprunté de certains messages politiques

03:56autour du voile.

03:57On a banalisé ce symbole-là,

03:59qui, je rappelle, est dans beaucoup de pays musulmans

04:01un symbole politique

04:04qui a servi aux plus rigoristes

04:05à enfermer la femme derrière un vêtement.

04:08Je rappelle qu'au même moment

04:10où les Français sont de plus en plus nombreux

04:12à porter le voile,

04:13vous avez des femmes en Iran ou en Afghanistan

04:15qui se font tuer

04:15parce qu'elles essayent de lutter

04:17contre ce voile-là.

04:19Et donc, on a failli

04:20dans le refus de faire de ce vêtement-là

04:23un combat politique.

04:25On a failli

04:26et on a accepté le petit discours ambiant,

04:28notamment porté par la gauche,

04:29qui nous expliquait

04:30que c'était la liberté de culte

04:31et que ce n'était qu'un vêtement.

04:32Et là, c'est beaucoup plus qu'un vêtement.

04:34Écoutez, Julien Audoul,

04:35député RN de Lyon,

04:36qui a critiqué l'inaction des gouvernements

04:38face à l'islamisation des plus jeunes.

04:40C'était sur CNews ce matin.

04:42En fait, ce qu'on peut reprocher,

04:43c'est véritablement à nos gouvernants

04:45d'avoir reculé,

04:46d'avoir bafoué la laïcité,

04:48de s'être excusé d'être français

04:50et de ne pas vouloir lutter

04:53contre l'islam politique

04:54en interdisant le voile islamique

04:56pour les accompagnatrices scolaires,

04:57en l'interdisant dans les compétitions sportives,

04:59etc., etc.,

05:00et de ne pas vouloir interdire

05:02les frères musulmans.

05:03Quand vous avez une organisation,

05:05une mouvance,

05:06qui a pignon sur rue en France,

05:07qui n'est pas interdite,

05:08qui a des relais, effectivement,

05:10sur les réseaux sociaux,

05:10mais pas seulement,

05:11qui a des relais médiatiques, politiques,

05:13qui a un groupe à l'Assemblée nationale,

05:15qui est la France islamiste,

05:16qui diffuse allègrement

05:17la propagande islamiste.

05:18Vous appelez la France islamiste et LFI ?

05:20C'est LFI, bien évidemment,

05:21mais il l'assume totalement

05:22de manière décomplexée aujourd'hui.

05:25Donc, le résultat, il est là.

05:27Député Rennes de Lyon,

05:28Julien Audoul, ce matin,

05:29alors, ré-islamisation des musulmans,

05:31une possible fragmentation,

05:33oui, une fracture,

05:33même au sein de la société française.

05:35Comment est-ce qu'on peut évoluer

05:36à l'inverse ?

05:38Alors, je ne vais pas être très optimiste,

05:40mais je pense, hélas,

05:41qu'il y a en tout cas

05:41une partie d'une génération

05:43qui est perdue.

05:43Parce que quand 59%

05:46des moins de 25 ans

05:47chez les musulmans

05:48considèrent que la charia,

05:50donc la loi islamique,

05:51doit être appliquée

05:52dans leur pays,

05:53je pense que ces 59%-là

05:55sont perdus.

05:57Je pense que les 42%

05:58de jeunes musulmans

05:59qui disent avoir

06:01une certaine sympathie

06:02pour des mouvements islamistes,

06:04je pense qu'une partie

06:05de cette génération-là

06:06est perdue.

06:07Notre mission maintenant,

06:08ou la mission des politiques,

06:09en tout cas,

06:10c'est de sauver les suivantes.

06:11C'est de sauver celles qui arrivent,

06:12qui naissent aujourd'hui

06:13ou qui ont entre 5 et 10 ans

06:15et qui ne sont pas encore

06:16dans la machine infernale

06:19de l'islamisation

06:20et de la conquête

06:21par les frères musulmans.

06:22Et malheureusement,

06:23ça demande un reversement

06:24de table complet

06:25sur l'éducation,

06:27sur la culture,

06:28sur l'intégration,

06:29sur l'immigration

06:30que je ne vois pas

06:31aujourd'hui être mis en place.

06:33C'est vraiment

06:34une révolution XXL

06:35qu'il faut amener.

06:36Et aujourd'hui,

06:37honnêtement,

06:37c'est certainement pas

06:38avec Emmanuel Macron

06:39ou le Parti Socialiste

06:40qu'on y arrivera.

06:41Sébastien,

06:41allez, hop,

06:42un petit tac,

06:44le passage,

06:44Sébastien Ligné.

06:46On reste ensemble,

06:47évidemment,

06:48d'autres sujets de débat.

06:49Xenia Fedorova

06:49va nous rejoindre.

06:51Dans un instant,

06:52on parlera de cette vente

06:53sans rafale

06:54d'ici 10 ans

06:55à destination de l'Ukraine.

06:56Enfin,

06:57est-ce vraiment une vente d'ailleurs ?

06:58En tout cas,

06:58le symbole est puissant.

06:59Qu'est-ce que cela dit

06:59du conflit

07:00et de notre position française

07:01mais aussi européenne ?

07:03On va lire entre les lignes

07:04avec vous,

07:04Sébastien Ligné

07:05et Xenia Fedorova.

07:06Donc,

07:0613h-14h,

07:07vous écoutez Clélie Mathias

07:08sur Europe 1.

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