00:00Il nous rejoint Damien Charlet. Bonjour Damien.
00:02Bonjour Guillaume.
00:02Directeur de la gestion sous mandat de Mandarine Gestion.
00:04Damien, vous allez face au marché rendre votre verdict.
00:07C'est l'instant qu'on va vivre ce moment, ce verdict.
00:10Est-ce que vous l'assumez ?
00:11Totalement. Je l'assume et je confirme que je pense qu'il faut commencer à se renforcer dans le secteur automobile.
00:18Ah tiens !
00:21Vous estimez, vous l'assumez, dites-vous qu'il faut se renforcer sur le secteur maudit des marchés quand même
00:26toutes ces dernières années, le secteur automobile.
00:27Il faut y aller et il faut y aller maintenant, pour de vrai, pas juste petit moment tactique, c'est le vrai investissement.
00:32Pour de vrai, parce que je pense que le mouvement de fonds et la tendance de fonds pourraient s'inverser dans les prochains mois.
00:41Pourquoi est-ce que le secteur s'est si mal comporté et est devenu un secteur maudit depuis maintenant un an et demi ?
00:47Donc ça ne fait pas si longtemps que ça finalement.
00:49L'éléphant dans la pièce, évidemment, c'est la concurrence chinoise.
00:52Et le deuxième élément, c'est la tendance de fonds et la dynamique des marchés automobiles,
00:56notamment en Europe en ce qui nous concerne.
01:00Premier élément, la concurrence chinoise.
01:02Alors oui, effectivement, les Chinois sont arrivés en force avec des véhicules qui sont moins chers.
01:08Ils ont été aidés en cela par une politique gouvernementale de soutien massif depuis 15 ans.
01:13Alors on estime à 230 milliards quand même les subventions chinoises pour les constructeurs locaux depuis 15 ans.
01:21Donc évidemment, la conséquence numéro un, ça a été qu'ils ont développé des technologies.
01:26Et la conséquence numéro deux, c'est que le marché chinois est devenu ultra concurrentiel pour les Européens,
01:33notamment qui gagnaient beaucoup d'argent là-bas, notamment les Allemands.
01:37Donc ils se sont fait un peu bouter hors du marché par les subventions chinoises.
01:40Et c'est arrivé à un tel point que le gouvernement, lors du dernier colloque et sur son plan quinquennal,
01:49a décidé d'arrêter les subventions à partir de l'année prochaine, ou en tout cas de les réduire progressivement.
01:54Alors ça va changer un peu la donne.
01:56Alors déjà, ils l'ont décidé parce que le marché chinois commence à aller un peu mal.
02:01C'est-à-dire qu'il y a trop de constructeurs avec des marges extrêmement basses.
02:04Donc ça pénalise un peu tous les acteurs chinois.
02:06Même BYD, par exemple, a annoncé une baisse de ses ventes trimestrielles, première baisse trimestrielle depuis 2021.
02:12BYD, c'est pareil.
02:13Oui, et BYD, pour citer eux par exemple, ils ont annoncé des baisses de prix de 35% avant l'été.
02:19Parce qu'ils avaient besoin de déstocker, et évidemment ça s'est vu aussi dans les prévisions de bénéfices de BYD pour l'année en cours,
02:27avec des révisions en baisse de 35% aussi.
02:30Donc les acteurs chinois, ils commencent à souffrir un petit peu.
02:34Et à force de baisser les prix, c'est l'arroseur arrosé, ils font de moins en moins de bénéfices.
02:38Exactement.
02:38Et on a vu par exemple un Guili, qui est un des principaux acteurs chinois, avec des marques,
02:44alors évidemment avec la marque Guili, mais avec en Europe peut-être une marque un peu plus connue qui est Link & Co,
02:49qui a fait un événement il n'y a pas très longtemps et qui a confirmé que,
02:53alors évidemment ils ont des ambitions sur le marché européen,
02:56mais ils ne souhaitent pas participer à une guerre des prix.
02:58Donc la problématique numéro un des constructeurs européens en Europe,
03:03elle était double, c'était problématique de prix et problématique de marché.
03:12Alors problématique de prix et de technologie, j'allais dire, c'est en train de se corriger.
03:16Ça met un peu de temps.
03:18Il reste un peu de chemin.
03:19Alors certains analystes vous diront qu'aujourd'hui, le prix moyen d'un acteur européen,
03:26c'est 16% supérieur à le prix chinois.
03:29Donc autant dire que c'était largement supérieur il y a quelques années.
03:33On était plutôt à 50% de différentiel de prix il y a 3-4 ans.
03:37Et ce différentiel de prix, il s'accompagne d'une amélioration des technologies européennes
03:42qui font qu'aujourd'hui, peut-être contrairement aux idées reçues,
03:46l'autonomie et la capacité de charge d'un véhicule européen
03:50est supérieure à celle d'un véhicule chinois.
03:53Alors effectivement, on entend, j'ai été aussi surpris que vous,
03:56c'est parce qu'on entend des progrès venant de Chine.
04:02Des prouesses incroyables.
04:03Des prouesses, absolument, des prouesses,
04:06mais d'abord qui ne sont pas applicables aujourd'hui.
04:09Il faut un réseau de distribution qui soit capable de gérer
04:13les fameuses recharges de batterie en 5 minutes,
04:16comme on en entend parler maintenant depuis quelques mois en Chine.
04:19Et ça, a priori, ce n'est pas près d'arriver quand même en Europe.
04:22Et la deuxième chose, c'est que si vous regardez les acteurs européens
04:25et notamment, on va dire, ceux qui ont investi le plus
04:28et qui ont le plus gros moyen d'investissement comme Volkswagen,
04:31ils sont sur une tendance de nouveaux modèles
04:34qui est extrêmement dynamique.
04:37On parle de 60 nouveaux modèles en 2 ans.
04:39Et ces nouveaux modèles, évidemment, c'est des nouvelles technologies.
04:42Et les ventes se concentrent maintenant essentiellement
04:45sur de l'électrique et de l'hybride.
04:48Donc, au niveau concurrentiel,
04:50il se passe vraiment quelque chose au niveau du marché européen.
04:54Et le sentiment, c'est que les voitures européennes
04:56commencent à être compétitives par rapport aux véhicules chinois.
04:59sachant que les véhicules chinois, évidemment, ne bénéficient pas
05:03des aides qui sont de plus en plus nombreuses
05:06et qui commencent à réapparaître sur le marché européen.
05:09Par exemple, récemment, on a vu le marché italien
05:12promettre 600 millions d'euros
05:14pour aider les entreprises et les particuliers
05:19à financer leurs achats de véhicules.
05:21On a vu le Royaume-Uni.
05:22Bon, alors, évidemment, on a le leasing social en France
05:24qui ne concerne pas un très, très gros volume
05:26parce qu'on parle de 50 000 véhicules.
05:27Mais on voit des aides qui réapparaissent.
05:30Il y a toujours des barrières
05:31sur les véhicules électriques.
05:33Alors, c'est subtil parce que c'est 100 % électrique.
05:35Donc, ça ne marche pas très, très bien.
05:36Pour l'instant, les barrières européennes
05:38vis-à-vis des véhicules chinois.
05:40Mais il y a toujours des barrières.
05:42Et là aussi, le sentiment, c'est quand même
05:44que les gouvernements européens
05:45vont prendre des mesures pour faciliter la vie
05:49des constructeurs européens
05:51et pour éventuellement rendre celles des étrangers
05:53un peu plus compliquées,
05:54comme ça a été le cas, par exemple,
05:56sur la Cire et Samon.
05:57Donc, on est déjà dans une situation
06:00où on a le sentiment que les véhicules européens
06:02commencent à être plus compétitifs
06:03en prix et en technologie.
06:04Et en plus, à notre avis,
06:05l'écart va continuer de se réduire,
06:07sachant que les Chinois, en plus,
06:11pour contourner les éventuels risques
06:12de droits de douane,
06:14ils investissent en Europe.
06:16Donc, on a certains constructeurs
06:18qui ouvrent des usines en Europe de l'Est.
06:21Mais en ouvrant des usines en Europe de l'Est,
06:23qu'est-ce qui se passe ?
06:24En fait, vous devenez moins compétitifs
06:26que lorsque vous produisez en Chine.
06:28Donc, vous arrivez à des types de productivité
06:32qui sont similaires aux acteurs européens.
06:34Donc, tous ces éléments mis bout à bout
06:36font que, à notre avis,
06:37le pire est passé pour les constructeurs européens.
06:41Mais on pourrait même imaginer
06:42les courbes se croiser,
06:43ou pas en termes de compétitivité prix
06:44et même qualité ?
06:45Elles pourraient se croiser
06:47ou juste s'approcher une de l'autre ?
06:48L'Europe pourrait s'approcher de la Chine
06:50sans forcément quand même repasser de l'Europe ?
06:51Ce serait peut-être un peu optimiste
06:52de dire que les courbes vont se croiser
06:53parce que quand même,
06:54les Chinois ont un outil de production en Chine
06:56qui reste ultra compétitif
06:58par rapport à l'outil de production européen.
07:00Mais en tout cas, ils se rapprochent
07:03et avec un peu d'aide des gouvernements,
07:07ça peut faire plus que se rapprocher.
07:09Alors, supposons que les constructeurs chinois
07:12gardent quand même de la marge,
07:15au propre comme au figuré.
07:16supposer que, je ne sais pas,
07:19un jour, BYD ait l'idée de construire
07:21une usine en France.
07:24Tout comme Toyota,
07:25il y a une trentaine d'années,
07:27l'a construite dans le Nord.
07:30Ça devait être quelque chose
07:31de catastrophique, de terrible.
07:33Et finalement, ça a été une super belle histoire
07:35qui n'a fait perdre en aucun cas
07:37la compétitivité des constructeurs européens.
07:40Ça m'a metté une sorte d'aiguillon
07:41pour les aider à trouver des solutions
07:44pour produire des voitures au meilleur coût.
07:45Est-ce que vous pensez que, je ne sais pas,
07:47en Allemagne ou en France,
07:49BYD construit une usine,
07:50que ce ne serait pas justement
07:51l'occasion d'un Big Bang positif
07:55pour l'automobile européenne ?
07:56Comme Toyota, Valenciennes.
07:58Exactement.
07:59C'est un peu ce qu'on soulignait
08:00juste précédemment.
08:01C'est-à-dire que, évidemment,
08:03ça créerait des emplois.
08:04C'est formidable.
08:06Mais d'un point de vue concurrentiel,
08:09il y a peu de miracles, à mon avis,
08:12pour que...
08:12Si BYD se mettait à ouvrir des usines
08:14en France ou en Allemagne,
08:16il aurait, à peu de choses près,
08:17les mêmes coûts de production
08:18qu'un Renault ou qu'un Volkswagen.
08:20Oui, mais avec un système économique derrière
08:23qui fera qu'ils peuvent se permettre
08:25d'ajuster leurs marges convenablement.
08:30Peut-être qu'ils pourront...
08:31Ils bénéficieront encore de production
08:36et de fournitures potentiellement moins chères
08:37sur un certain nombre d'équipements.
08:41Mais malgré tout,
08:42ça rapprochera énormément les prix de revient.
08:45Écoutez, franchement,
08:46ce que vous nous dites,
08:47ça nous fait plaisir.
08:47Vous nous dites que l'Europe
08:49n'a pas encore perdu le match,
08:50la bataille face à la Chine.
08:52On est en train de remonter la pente.
08:53Il y a plusieurs signaux.
08:54Et vous nous disiez
08:55le prix moyen des véhicules en Europe
08:57des constructeurs européens.
08:59Voilà, le prix moyen des constructeurs européens
09:01de leurs véhicules
09:01est à peine 16% au-dessus
09:03du prix moyen des voitures chinoises.
09:05C'était 50% au-dessus
09:06il y a quelques années encore.
09:07Donc, on a quand même là-dessus
09:07rattrapé un peu le retard.
09:08Est-ce que vous avez un chouchou,
09:09un favori dans l'univers
09:10des constructeurs auto en bourse, Damien ?
09:13Alors, on a un chouchou qui est Volkswagen.
09:16Alors, aujourd'hui,
09:17on privilégie plutôt
09:18les constructeurs mass market,
09:21donc ceux qui fabriquent,
09:23ceux qui dépendent,
09:24enfin, dont les résultats dépendent
09:25des volumes plus que de la marge.
09:28Pourquoi ?
09:29Parce que d'abord,
09:29ces dernières années,
09:30c'est le mass market
09:30qui a le plus souffert post-Covid.
09:34Et deuxième chose,
09:35parce que le mass market,
09:36potentiellement,
09:37sera aussi celui
09:37qui bénéficierait le plus
09:38de plans de relance
09:40ou de soutien.
09:41Parce qu'évidemment,
09:41les plans de relance et soutien,
09:42ils sont destinés plutôt
09:43à des véhicules de masque,
09:45à des véhicules premium.
09:49Et on n'a pas parlé du marché,
09:53mais le marché a recommencé
09:55à être positif
09:55depuis quelques mois.
09:57C'est-à-dire que les volumes
09:58commencent à retrouver
09:58une augmentation,
10:00sachant que dans les freins
10:01à l'achat,
10:02il y avait quoi ?
10:02Il y avait le prix,
10:06la technologie,
10:07c'est-à-dire la capacité
10:08d'un véhicule à faire
10:09500, 600, 700 kilomètres.
10:11Donc le prix,
10:11on y arrive,
10:12la technologie,
10:13on y arrive un peu.
10:14Et le troisième frein,
10:15c'est l'infrastructure,
10:16c'est-à-dire le nombre de bornes,
10:18pour ne pas avoir à se poser
10:19la question de où est-ce
10:19que je vais faire mon plein.
10:20Et ça, c'est pareil,
10:21ça augmente très très vite.
10:22Maintenant,
10:22quand on en revient
10:23à Volkswagen,
10:25les raisons
10:26qu'on aime beaucoup,
10:27c'est que,
10:28d'abord,
10:29ils ont des capacités
10:30financières monstrueuses,
10:31c'est-à-dire qu'on oublie souvent,
10:32mais on a un peu jeté
10:34le secteur automobile aux orties,
10:36mais un Volkswagen
10:38n'a jamais perdu d'argent
10:39ces dernières années.
10:40Il n'a jamais perdu d'argent,
10:41il a 27 milliards
10:42de cash net,
10:44il a prévu d'investir
10:45165 milliards
10:46en recherche et développement
10:48dans les 5 années qui viennent,
10:49il a un cycle produit
10:51qui est très favorable,
10:53il a une valorisation
10:54qui aujourd'hui
10:54est à 4 fois et demi
10:55les résultats,
10:56alors que historiquement,
10:58avant 2020,
10:58c'était plutôt
10:597 fois les résultats.
11:01Donc,
11:01si la dynamique devient
11:02un petit peu meilleure,
11:04comme c'est des activités
11:05à coût fixe,
11:06si vous avez des volumes
11:07qui augmentent un petit peu,
11:08vos marges,
11:09elles remontent très vite.
11:10Et les marges aujourd'hui,
11:11elles sont à 4 et demi,
11:12c'est le plus bas
11:13de ces dernières années.
11:14Il peut y avoir
11:15un levier intéressant là.
11:16Il peut y avoir
11:16un levier très intéressant
11:18et les résultats
11:19peuvent remonter
11:19très très vite.
11:20Très très intéressant
11:21de creuser ce secteur automobile.
11:22Damien,
11:22vous restez avec nous,
11:23ça vous dit ?
11:24On va parler de cette tendance
11:25des marchés aussi
11:26au-delà du secteur auto,
11:27de ce nouveau record
11:27du CAC 40 aussi
11:28dans un instant,
11:29puisqu'aujourd'hui,
11:29le CAC 40 nous a offert
11:30un nouveau record
11:31à plus de 8 300 points.
11:32On en reparlera
11:33dans une poignée de secondes.
11:34Vous êtes avec nous,
11:34Damien Charlet,
11:35en fil rouge.
11:36Et n'oubliez pas,
11:36vous tous qui nous suivez,
11:37le 20 novembre,
11:38les professionnels
11:39de l'investissement
11:40réunis à nos côtés,
11:42ce sera
11:42au pavillon d'Armonoville.
11:44Tout pour investir
11:44l'événement
11:45avec de grandes voix
11:46des marchés.
11:47La direction de TotalEnergie
11:48sera présente
11:49et nous accompagnera.
11:50Vous pourrez rencontrer,
11:51évidemment,
11:52ça concerne beaucoup
11:52de vos clients actionnaires,
11:53vous tous professionnels
11:54de l'investissement.
11:55La direction de TotalEnergie
11:56sera là.
11:57Le président d'Excel Technologies,
11:59le carton de l'année
11:59sur le secteur de la défense,
12:00le titre,
12:00gagne 500%.
12:01Son président sera présent
12:03sur place à tout
12:04pour investir l'événement.
12:04Vous pourrez le croiser,
12:05Éric Larchevêque,
12:06le milliardaire tech.
12:08Éric Larchevêque,
12:09le milliardaire le plus écouté
12:10aussi des jeunes français.
12:12C'est rare,
12:12les milliardaires très écoutés
12:13par les jeunes.
12:13Lui,
12:14Éric Larchevêque,
12:15sera aussi présent sur place.
12:16On vous attend nombreux.
12:17Vous pouvez vous inscrire
12:18grâce au QR code
12:19qui apparaît sur vos écrans
12:20et qui apparaîtra
12:20tout au long de l'après-midi.
12:22Ce sera donc la semaine prochaine
12:23tout pour investir l'événement.