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  • il y a 3 heures
Ce mercredi 12 novembre, Michel Ruimy, partner de Levy Capital Partners, a abordé le vote imminent à l'Assemblée nationale pour la suspension de la réforme des retraites, ainsi que le taux d'activité trop faible en France par rapport aux autres pays européens, dans l'émission BFM Bourse présentée par Guillaume Sommerer. BFM Bourse est à voir ou écouter du lundi au vendredi sur BFM Business.

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Transcription
00:00BFM Bourse, l'écho du monde.
00:04Et du CAC quand même, on va le répéter parce qu'on est sur un nouveau record historique aujourd'hui à la Bourse de Paris.
00:08On a frangi tout à l'heure les 8 277 points.
00:10C'était il y a 10 minutes, on l'a vécu en direct avec la perspective de la fin du shutdown aux Etats-Unis,
00:15les bons chiffres d'AMD aux Etats-Unis, d'Infinéon aussi sur les data centers.
00:19Infineon relève ses perspectives et gagne 10% à Francfort.
00:22Tout ça porte à la hausse les marchés européens et donc nouveau record du CAC cet après-midi.
00:26Michel Rouimi nous rejoint pour les V Capital Partners. Bonjour Michel.
00:30Bonjour Guillaume.
00:30Pendant ce temps, l'Assemblée est en train de débattre de la suspension de la réforme des retraites.
00:34Elle devrait être adoptée cette suspension de la réforme des retraites en première lecture dès cet après-midi.
00:39Est-ce qu'il y a un mot qui vous vient à l'esprit pour traduire la trajectoire française, Michel ?
00:44Le mot c'est déni, déni collectif de réalité économique et démographique
00:49parce qu'on sait que depuis 20 ans la démographie n'assure plus l'équilibre des retraites,
00:53que la durée de vie augmente et que la masse des cotisants diminue.
00:58Mais à chaque fois qu'on approche du cœur du problème, on recule, on suspend ou on temporise.
01:05Et donc ce qui se joue aujourd'hui, ce n'est pas une réforme technique,
01:08mais c'est une épreuve de vérité entre la politique et l'économie réelle
01:12parce qu'en suspendant la réforme, on gagne du temps politique, mais on perd du temps économique.
01:17Et la trajectoire de la France aujourd'hui, c'est malheureusement celle d'un pays qui préfère la gestion à court terme de la colère sociale
01:24à une vision de plus long terme de sa soutenabilité financière.
01:29Et donc en fait, la France fait la politique à la petite semaine pendant que le reste du monde a juste ses équilibres structurels.
01:34Oui, et en suspendant la réforme des retraites, il va falloir financer tout ça.
01:37Ça va nous coûter, évidemment, et nous coûter pour peut-être quand même plus tard, finalement, rallonger la durée de travail.
01:44Enfin bref, on est en train de perdre du temps et de l'argent.
01:47Est-ce qu'il suffirait que plus de monde travaille ?
01:49Parce qu'on entend beaucoup parler de faire davantage travailler ceux qui travaillent.
01:52Est-ce qu'on pourrait résoudre ce problème des retraites juste en faisant travailler aussi ceux qui ne travaillent pas ?
01:56Alors pas tous, évidemment, on est d'accord.
01:58Il y a des situations difficiles, de handicap, etc., qui justifient.
02:02Mais pas forcément toujours.
02:03Est-ce qu'elle est là aussi la clé pour la suite, Michel ?
02:06En fait, travailler plus longtemps, ce n'est pas une idéologie.
02:09C'est une équation arithmétique, en fait.
02:11Avec plus de retraités et moins d'actifs, il faut donc soit cotiser plus, soit travailler plus, soit baisser les pensions.
02:19Donc on peut penser éventuellement, je dirais, parfois à la capitalisation.
02:23Mais si on veut penser à la capitalisation, il faut qu'elle ait du sens sur 30 ans.
02:29Parce qu'il faut avoir 30 ans devant soi et une économie capable de générer de la confiance et du rendement.
02:35Donc le vrai antidote, à mon sens aujourd'hui, c'est le plein emploi et la productivité.
02:41Et tant qu'on aura dans notre pays des centaines de milliers de personnes en sous-emploi
02:46ou des seniors exclus du marché du travail ou aussi on diabolise la performance économique,
02:52la retraite restera toujours un sujet explosif.
02:55Donc travailler plus longtemps, c'est, on va dire, une réalité économique et ce n'est pas un problème.
03:03Mais la question, pour moi, le vrai mal français, ce n'est pas l'âge de départ, c'est le taux d'emploi, en fait.
03:07C'est ça qui est très important parce qu'on est dans un pays où à peu près un peu moins de 60% des 60-64 ans travaillent
03:15contre plus de 70% dans la moyenne OCDE.
03:19Et il y a trop de jeunes qui mettent du temps à entrer sur le marché du travail
03:22et trop de seniors qui en sortent prématurément.
03:25Et donc l'Assemblée doit voter en première lecture tout à l'heure la suspension de la réforme des retraites
03:29en attendant la navette avec le Sénat.
03:31Merci beaucoup de nous avoir accompagné.
03:32Michel Rouby, Lévis Capital Partners.

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